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25 juillet 2025
MACKY HAUSSE LE TON
Le président annonce des réformes hardies au cours de l’année à venir. L’air menaçant, il annonce que cela va tanguer en 2020, car il faut que les choses changent
C’est un secret de polichinelle, Dakar est l’une des capitales les sales au monde. Pourtant, l’Etat injecte chaque année plus de 20 milliards Fcfa dans la gestion des déchets. Le chef de l’Etat qui présidait le Forum des cadres de son parti en est arrivé à la conclusion selon laquelle le système a montré ses limites. Macky Sall veut changer la donne et annonce des réformes hardies au cours de l’année à venir. L’air menaçant, il annonce que cela va tanguer en 2020, car il faut que les choses changent.
«Il n’y a pas un domaine aussi coûteux en ressources que la gestion des déchets. Malgré le courage des acteurs que je salue, le système n’est pas opérationnel. Il n’est pas efficace et pas efficient. Cela aussi est le fait des citoyens. On construit des maisons pour, après, laisser les gra- vats sans les ramasser. Personne ne doit le faire à la place du citoyen qui est propriétaire de cette maison. Nous allons prendre des sanctions dures au plan pécuniaire et pénal.» Ce cri du cœur doublé d’une sévère mise en garde a été lancé par le Prési- dent Macky Sall samedi dernier, lors du panel de haut niveau organisé par la Convergence des Cadres Républicains (Ccr). Très remonté contre l’indiscipline des populations, il lance : «Je refuse de paver la route qui se trouve devant chez moi en pensant que quelqu’un d’autre va le faire à ma place. Nous allons mettre fin à tout cela, car tous les pays développés sont passés par là». A cet effet, il a décidé d’apporter des modifications dans le système de gestion des déchets, dans la mesure où l’Etat dépense presque 20 milliards de francs CFA par an, sans que des avancées ne soient notées. «Avec toute cette somme, la ville n’a pas changé de visage. Il faut avoir le courage de dire que cela ne marche pas et d’engager des réformes avec les acteurs qui sont des Sénégalais. Il faut changer cela. Mais il faut qu’ils travaillent autrement et évitent de mettre la pression sur l’Etat. Le fait de dire si l’Etat fait cela, nous n’allons pas débarrasser la ville de ses déchets ; c’est du chantage et cela ne peut pas prospérer», peste-t-il.
Et en 2020, indique Macky Sall, il faudra s’attendre à des changements. « Les gens n’ont qu’à serrer la ceinture, parce que cela pourra tanguer», avertit le président sous des ovations nourries. Pour lui, il est impératif d’engager de grandes réformes. «Si on continue de cette manière, il ne faut pas se voiler la face, il n’y aura rien en 2035 et on continuera à vivre dans un pays sous-développé, qui va tendre la main et demander l’aide. Ce n’est pas cela mon ambition. Il faut affronter les forces tapies dans l’ombre et qui empêchent d’avancer. Il suffit juste d’avoir le courage et de croire en Dieu et personne ne pourra rien contre nous. Ce sont juste des lobbies qui passent leur temps à aller dans les radios et menacer les gens qui ont souvent peur», a martelé Macky Sall qui demande l’implication des collectivités locales pour rendre les villes propres.« Nous n’allons pas prendre des gens qui vont nous balayer les rues, nous devons être capables de le faire. En 2020, nous allons passer à la vitesse supérieure ; surtout que le monde nous attend pour nous avoir fait confiance, en nous donnant l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) en 2022. Dans ces conditions, on ne peut pas organiser un tel évé- nement. Et avant cela, en 2021, nous allons organiser le Forum Mondial de l’Eau avec plus de 20.000 participants», rappelle Macky Sall qui ne souhaite pas que les participants de deux grands événements voient le niveau d’insalubrité de certaines grandes artères de la capitale. «Il faudra faire preuve de péda- gogie en engageant dans le combat les élus et les populations qui ont besoin d’un cadre de vie décent», indique le président de la République.
PAR Abdoulaye Cissé
AUDIO
POUR NE JAMAIS SORTIR DE SON MATCH
Face à l'Eswatini, on a eu peur que Sadio Mané mette une claque à l’arbitre, tellement ses gestes d’agacements étaient explosifs. Pour ce qu’il est et ce qu’il représente, Sadio ne peut pas se donner en spectacle de la sorte
Abdoulaye Cissé votre chronique très sport aujourd'hui.
De voir Sadio Mané s'énerver, comme il l'a fait lors du match contre l'Eswatini, vous a rappelé un autre épisode marquant la carrière d'une autre légende du foot.
Carrière à jamais tachée par un geste d'énervement: le coup de boule de Zidane à Materazi.
Abdoulaye Cissé, votre lettre à Sadio Mané pour ne jamais sortir de son match . . .
C’est fou, comment j’ai les chevilles gonflées depuis hier, en tout début d’après-midi, décalage horaire avec l’Eswatini oblige. Les coups, j’en ai pris.
Bon en vrai c’est notre sadio mané national qui les prenait les coups, mais l’onde de choc était en chacun d’entre nous tellement le bonhomme nous est précieux.
Notre futur ballon d’or, pour nous c’est gagné de toutes façons, peut se réjouir que tout un peuple souffre pour lui.
C’est ça, l’amour. Véritablement !
Mais qu’est-ce qu’il nous a mis la trouille à montrer un visage qu’on ne lui connaissait pas et qu’on n’aimerait surtout pas voir. Peu importe les raisons. Peu importe, vraiment !
Le self contrôle fait partie de la marque des Grands hommes.
On a eu peur qu’il mette une claque à l’arbitre tellement ses gestes d’agacements étaient explosifs.
Pour ce qu’il est et ce qu’il représente, Sadio ne peut pas se donner en spectacle de la sorte.
C’est justement parce que l’adversaire peut mettre des coups de façon pas académique, qu’on a défini des règles de jeu pour les sanctionner. Et il faut surtout accepter aussi que l’arbitre, maitre du jeu, n’ait pas toujours la même échelle de mesure des charges irrégulières.
De façon plus terre à terre, quand on joue au foot, il faut pouvoir accepter que l’arbitre se trompe, et pas qu’en notre faveur.
Ça fait mal, oui et ça pique quand l’arbitre ferme les yeux, et surtout quand les conséquences sont décisives sur l’issue du match. Et parfois même sur la suite de la carrière des joueurs.
Un bel espoir du football français ne s’était jamais remis d’une blessure de veille de Mondial. Djibril Cissé s’est blessé en match amical face à la Chine, la veille du départ de la Team France pour l’Allemagne qui abrita le mondial 2006.
Carrière brisée à jamais pour une faute chinoise, certes pas intentionnelle, mais qui n’a rien couté à son auteur. Et on ne peut même pas en tenir rigueur à l’arbitre.
Ce même mondial 2006 était promis à la France, championne d’Europe en titre en 2004 et qui réussit à atteindre la finale face à l’Italie.
On n’a jamais rien retenu de ce match final en 2006, sauf l’irréparable coup de boule du maestro Zidane à l’encontre de l’italien Marco Materazi.
La suite est restée dans les annales et fait encore vivre Thierry Gillardi en nous
Sa légendaire tirade dans le commentaire en direct nous fait encore frissonner :
On voit Zinedine . . . Ouhhhhh, ouhhhhh Zinedine.
Non, pas ça Zizou, Pas ça Zinedine.
Pas ça, pas toi. Non, nonnnnnn !
Ah nonnnnn, Ah nonnnn, Pas ça,
Pas toi Zinedine,
Pas aujourd’hui, Pas maintenant,
Pas après tout ce que tu as fait !
Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
Aïe aïe ayayayayayayayaaaayyyyyyyy !
Ça ne peut pas se faire ça, surtout quand on s’appelle Zidane.
Et je le cherche l’arbitre . . .
Attention . . . la main dans la poche,
Et, c’est le carton.
C’est le rouuuuuuuuuuge.
Et voilà ce que je redoutais, c’est un cauchemar.
(Silence à l’antenne)
Ce n’est pas possible, ce n’est pas de son niveau ça, Zizou.
Même s’il s’est passé des choses avant,
Zinedine ne doit pas réagir comme ça. Non !
Fin de la tirade
Tu as compris Sadio ? Pas toi s’il te plait.
Hier, c’est passé mais pas demain, please !
Nous te préférons tellement lisse et sans tâche.
Et on ne peut même pas accabler coach Aliou de t’avoir sorti assez tôt du match.
Il n’y pas de vérité dans la gestion de ce genre de situation. Mais on a gagné, donc au final, coach Aliou a raison.
Mon petit, Plus tu es Grand, et Dieu sait si tu l’es, tu seras craint par tes adversaires et tu seras encore et encore plus provoqué.
Calme petit, juste balle à terre pour ne jamais sortir de ton match.
par Seidik Abba
DU SAHEL AU LAC TCHAD, SOLIDARITÉ AFRICAINE EN PANNE
Si nous voulons que nos incriminations envers la communauté internationale soient crédibles, nous devons commencer par nous ressaisir en matière de solidarité intra-africaine
A trop incriminer la communauté internationale sur les carences de son action, notamment, au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad, nous, Africains, avons fini par considérer que l’Afrique ne fait pas partie de cette communauté internationale. Cette posture amène donc à juger que « seuls les autres » sont responsables de l’absence de solution aux crises aiguës au Sahel et dans le Bassin du Lac. Elle nous dispense (et c’est confortable) d’interrogations légitimes sur la solidarité intra-africaine et sur l’utilité des différents mécanismes censés garantir la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent.
Peut-on franchement reprocher à la Pologne de ne pas se mobiliser contre la menace djihadiste au Mali alors que l’Egypte (pays africain) n’en fait pas mieux ? Peut-on dénoncer l’inaction de la Lituanie au Burkina Faso alors que l’Ethiopie (pays africain) ne fait pas autant ? Peut-on reprocher aux Pays-Bas de ne pas voler au secours du Niger confronté aux groupes terroristes alors que l’Afrique du Sud (pays africain) n’en a pas mieux fait ? Peut-on reprocher au Canada de ne pas se mobiliser contre Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad alors que l’Algérie ne s’y intéresse pas ?
Il aura fallu le mois de septembre dernier pour que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) consacre à Ouagadougou un sommet ad hoc sur la menace terroriste au Sahel qui, après le Burkina Faso, le Niger et le Mali, entend s’étendre aux pays côtiers tels que le Benin, la Côte d’Ivoire, le Ghana ou le Togo.
Si nous voulons que nos incriminations envers la communauté internationale soient crédibles, nous devons commencer par nous ressaisir en matière de solidarité intra-africaine. Le continent a les moyens humains, financiers et logistiques de sa solidarité envers le Sahel et le bassin du Lac.
Alors que l’action de la force française Barkhane au Sahel est vivement critiquée dans les opinions publiques nationales, Paris a annoncé l’arrivée prochaine dans la région des forces spéciales européennes dans le cadre d’un nouvel engagement militaire dénommé Takuba (le sabre en Tamashek).
Comme les forces spéciales égyptiennes, algériennes, éthiopiennes ou kenyanes ne viendront pas au Sahel, on aura bientôt, peut-être, celles de la Lituanie, des Pays-Bas, de la Pologne ou même de la Norvège et de la Suède. C’est une position confortable que d’incriminer les autres, mais de ne pas assumer sa part de solidarité. Après avoir critiqué l’opération française Serval de janvier 2013 au Mali, les pays africains avaient annoncé en mai 2013 à Addis-Abeba, lors de la célébration du cinquantenaire de l’Union africaine, la création immédiate de la Capacité africaine de réaction aux crises (CARIC).
Six ans après cette annonce en grandes pompes, la CARIC n’a ni effectifs, ni quartier général, a fortiori des moyens logistiques et militaires. Elle ne fait donc pas mieux que la force africaine en attente et ses cinq brigades régionales qui ne sont toujours pas sorties de terre, malgré la pile de dossiers et rapports ainsi que des réunions interminables.
La sécurité au Sahel et dans le bassin du Lac Tchad fait certes partie de la sécurité globale qui appelle une mobilisation déterminée de la communauté internationale. Mais, en attendant, un engagement plus franc et massif du reste monde, on peut au moins avoir plus de solidarité intra-africaine.
L’Afrique a tous les moyens de cette solidarité. Pour peu qu’elle le veuille et s’y engage. Autrement, le continent continuera pour longtemps encore d’être le théâtre d’interventions des puissances extra-africaines.
PAR ALIOUNE BADARA NIANG
POUR UN SUPER ADMINISTRATEUR DE LA VILLE DE DAKAR
Dans l’intérêt des Dakarois, il est capital que la capitale soit administrée par un délégué ministériel, nommé par décret présidentiel qui siégera en conseil des ministres pour y défendre le budget et les intérêts de la ville
On peut faire maints reproches à Cheikh Diallo, Docteur en Science Politique, ancien chef de service politique du quotidien national « le Soleil », ancien communicant des Wade, théoricien de « la génération du concret », » créateur des slogans : « en route vers le sommet », « la patrie avant le parti », inspirateur de la loi sur parrainage intégral, et aujourd’hui directeur et fondateur de l’Ecole d’Art Oratoire et de Leadership de Dakar. Excusez du peu !
On peut ne pas aimer Dr Cheikh Diallo ; on peut le détester ; on peut, même pour les plus radicaux, le haïr. Mais on peut aussi reconnaître que quand il parle ou écrit, il ne laisse personne indifférent, comme ce fut le cas lors de son passage retentissant sur les ondes de la RFM dans l’émission « Grand jury » le dimanche 10 novembre 2019.
Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt et une attention soutenue sa prestation face au journaliste Babacar Fall.
Sur la forme, nous avons pu apprécier sa courtoisie accablante, la précision de ses réponses et la puissance de son argumentaire juridique et politique. Sur le fond, nous nous interrogeons sur « la persuasion clandestine » qu’il recherchait en faisant appel à la loi de Pareto 80-20. Imparable, il l’était sur les problématiques telles que le troisième mandat, la suppression du poste de Premier ministre, le fast-track, la loi sur l’amnistie, le report des élections locales et législatives, les questions économiques, etc. Il n’a rien laissé à ses détracteurs sauf l’idée audacieuse et révolutionnaire de donner à la ville de Dakar, un statut particulier.
Un super administrateur pour la ville de Dakar
A ses yeux et surtout dans l’intérêt des Dakarois, il est capital que la capitale soit administrée par un délégué ministériel, nommé par décret présidentiel qui siégera en conseil des ministres pour y défendre le budget et les intérêts de la ville de Dakar à l’image du Gouverneur du district d’Abidjan ou des délégués gouvernementaux de Douala et de Yaoundé.
« Un super administrateur de la ville de Dakar » assurera la coordination des maires élus issus des 19 communes d’arrondissement. Parce que d’un côté, les maires des communes d’arrondissement tirent leur légitimité des urnes, ils ont donc des comptes à rendre à chaque échéance électorale. Ce sont ces comptes (des réalisations à revendiquer à la fin du mandat) qui facilitent leur réélection.
De l’autre, le délégué gouvernemental (un haut représentant du Président auprès des Dakarois) qui tire sa légitimité de sa proximité avec le premier des Sénégalais. Son poste dépend du pouvoir discrétionnaire du Président de la République. Mais au-delà, des controverses admissibles et compréhensibles, il serait injuste de passer au « karcher » cette idée de délégué ministériel de la ville de Dakar.
Pour plusieurs raisons : rappelez-vous des emprunts obligataires de l’ancien maire Khalifa Sall ! En dépit de l’avis de non-objection, pour des « raisons techniques » le ministre de l’économie et des finances, Amadou Ba a bloqué le financement de 20 milliards de FCFA. En dernier ressort, les perdants étaient les Dakarois. Rappelez-vous de la polémique entre le ministre du renouveau urbain Diène Farba Sarr et Khalifa Sall sur la rénovation de la place de l’indépendance ! En dernier ressort, les perdants étaient toujours les Dakarois.
Rappelez-vous enfin du cri de coeur de l’actuelle mairesse Soham Wardini : « Dakar est parmi les villes les plus sales d’Afrique ». En dernier ressort, les perdants étaient encore les Dakarois. La faute à la surpolitisation à outrance des actions et réalisations de la mairie de Dakar. Pour terminer, il nous faut faire deux ou trois constats et tirer une leçon définitive :
Primo, le fait que le délégué gouvernemental rende compte directement au président de la République, n’en fait pas un « pourfendeur » des droits des citoyens. Ce serait faire preuve d’une monumentale mauvaise foi que de penser que le chef de l’Etat, par l’entremise d’un délégué ministériel, se plaira à bafouer les droits des Dakarois. Quel intérêt ? Il s’agit simplement de mesures novatrices et courageuses à l’effet de garantir le mieux-vivre collectif des populations urbaines.
Deuxio, la question de fond, qui départagerait les opinions, est bien celle de la répartition des compétences entre la mairie de Dakar et les Communes d’Arrondissement. Même dans les pays de vieille tradition démocratique municipale, il arrive que des communes s’associent entre elles en vue d’apporter des réponses aux questions émergentes et trans-municipales.
Tercio la nomination de magistrats municipaux par le chef de l’État n’est pas une forme de gouvernance urbaine inédite. Elle a apporté des progrès fulgurants et complètement amélioré la vie des Moscovites quand le président Poutine a nommé, en octobre 2010, Sergueï Sobyanine comme Maire de Moscou, en remplacement de Youri Loujkov.
Sous ce prisme, la proposition du Dr Cheikh Diallo doit faire réfléchir. La question appartient aux Sénégalais et le dernier mot revient aux Dakarois.
« Quelle que soit la couleur du chat, qu’il soit jaune ou noir, pourvu qu’il attrape des souris ».
*Délégué gouvernemental : son profil devrait ressembler à un très haut fonctionnaire de l’Etat du Sénégal, de préférence un Inspecteur Général d’Etat (IGE), un Magistrat de rang exceptionnel ou un Administeur Civil. En aucun cas, il ne peut être un politique.
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"LA FRANCE SE COMPORTE COMME UNE PUISSANCE OCCUPANTE"
Avec l'Eco, la monnaie unique de la CEDEAO qui doit voir le jour en 2020, le franc CFA est déjà à moitié moribond. Le géopolitologue sénégalais, Makhoudia Diouf, explique pourquoi il faut accélérer sa mise à mort définitive
Avec l'Eco, la monnaie unique de la CEDEAO qui doit voir le jour en 2020, le franc CFA est déjà à moitié moribond. Le géopolitologue sénégalais, Makhoudia Diouf, explique pourquoi il faut accélérer sa mise à mort définitive.
Plutôt que l'ancienne puissance coloniale, il préfère la suprématie d'un géant comme le Nigéria au sein d'une future zone monétaire ouest africaine élargie.
par Madiambal Diagne
UN POUR TOUS, TOUS CONTRE LE TERRORISME !
Les récentes situations au Sénégal, avec les munitions volées et de la drogue disparue après des saisies des forces de sécurité ne peuvent qu’inquiéter - Le terrorisme est toujours financé par des activités illicites
La septième édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité se tient à partir d’aujourd’hui, lundi 18 novembre 2019, pour débattre des questions majeures liées à la sécurité des Etats. Ce forum qui se tient depuis 2013, organisé par le Sénégal, ne pouvait venir à meilleure heure. Les troubles sécuritaires, les situations à risque et les menaces à la stabilité des Etats se multiplient. Les pays africains, notamment ceux de notre sous-région, sont de plus en plus affectés par un tel état de fait. Jour après jour, en parcourant les nouvelles, on se rend compte des menaces potentielles à la stabilité et la cohésion de nos pays. Il est donc logique que les Etats, par l’initiative de leurs plus hautes autorités échangent, se concernent et adoptent des postures communes pour répondre à un mal qui, lorsqu’il se répand, n’épargne personne, même ceux qui ne sont pas directement affectés. La situation chaotique au Mali voisin, les attaques répétées contre le Burkina Faso, renseignent que le mal terroriste agit de façon aveugle et ne se donne aucun répit. Des hordes d’assaillants attaquent des communautés villageoises, pour les décimer et les martyriser. Des expéditions de représailles sont lancées çà et là. Le Mali tombe dans une escalade meurtrière. On peut dire de la même chose du Burkina Faso, du Nigeria ou du Niger.
Le Président Macky Sall ne s’y trompe pas en faisant une escale à Ouagadougou, sur son chemin de retour de Niamey, pour présenter les condoléances du Sénégal au Peuple frère du Burkina, suite à la dernière attaque de Boungou ayant fait 38 morts. Macky Sall y déclarait notamment «qu’aucun pays au monde n’est épargné». Les attaques meurtrières sur la plage de Grand Bassam (Côte d’Ivoire) en 2016 ou de l’hôtel Radisson à Bamako en 2015, ont été effectuées selon le même modus operandi que les attaques des cafés et terrasses le 13 novembre 2015 à Paris. La menace est réelle, des terroristes ne cessent de chercher des voies et moyens pour faire mal et déstabiliser toute la sous-région, pays après pays. Il ne semble exister aucun sanctuaire ou lieu sûr. Les terroristes attaquent les hôtels, les places de marché, les lieux publics et les postes frontières, les casernes militaires et autres postes de police ou de gendarmerie. Des personnes en villégiature ou qui vaquent à leurs occupations courantes, sont enlevées et certaines perdent la vie à l’occasion de ces rapts. Les plages et autres endroits de plaisance sont la cible de terroristes. Le tribut n’est pas que sur le plan sécuritaire. Dans une chronique en date du 20 mai 2019, nous disions que le «Sénégal est plus que jamais dans le viseur des terroristes». En effet, «dans une région en proie à de fortes instabilités, le Sénégal se présente comme la dernière tour que les extrémismes violents n’ont pas encore atteinte. Touchons du bois ! Une telle situation pousse à davantage de vigilance de la part des autorités et une plus grande conscientisation des populations sur les troubles présents dans la sous-région et du poids des menaces. Les efforts déployés sont nombreux, avec des services de sécurité veillant au grain et s’appropriant toute information sur des conduites suspectes ou des velléités de déstabilisation. Au vu des troubles dans les Etats voisins, on peut dire qu’on n’est jamais assez prudent».
Cette situation appelle à de la vigilance, de la responsabilité et davantage de coopération entre les Etats. C’est en coopérant de façon sincère que les risques sont réduits et qu’une capacité de prévention et d’anticipation s’acquiert. Encore une fois, le Sénégal l’a si bien compris pour avoir pris sur lui, d’envoyer le plus gros contingent militaire au Mali. Le partage d’expériences entre les autorités étatiques et leurs différents services s’impose de fait.
Le terrorisme et les extrémismes violents traversent les frontières, font un usage des technologies nouvelles et mènent également des guerres d’information. Au-delà du terrain physique, la menace sécuritaire contre nos pays se déploie sur l’espace numérique, rendant plus compliquée toute opération de prévention et de contrôle. Il va de soi que la gestion de l’information et la sécurité numérique sont des enjeux sur lesquels les Etats seront constamment défiés dans le rôle de garant de la sécurité. Dans une époque où tout peut faire un média, le mal est vite venu par la désinformation et la force amplificatrice du numérique…
La menace terroriste a fini d’être un imbroglio avec un mélange de conflits ethniques et intercommunautaires, des défaillances sécuritaires passant par les carences des administrations, une fragilisation des frontières et une vulnérabilité prononcée des populations civiles. L’autorité de certains Etats est contestée par des mouvements armés qui ont fini par créer un climat de tensions, de prédation et de conflits entre communautés. Les violences intercommunautaires et les attaques répétées au Mali contre des populations civiles en disent long sur la vulnérabilité des Etats créée par l’exposition à l’extrémisme violent et l’instauration de climats insurrectionnels. Si à cela s’ajoutent des errements et égarements par des autorités ou services compétents, les craintes pour la sécurité de tous sont plus que justifiées. Les récentes situations au Sénégal, avec les munitions volées et de la drogue disparue après des saisies des forces de sécurité ne peuvent qu’inquiéter. En voyant ce qui se produit dans la sous-région ainsi que la complicité entre les extrémistes violents et le crime organisé, demander rigueur et vigilance de la part de nos autorités n’est pas une requête de trop. Tout le monde sait que le terrorisme est toujours financé par des activités illicites comme le grand banditisme, les trafics d’armes, d’êtres humains et de drogues. D’ailleurs, si certaines zones d’orpaillage au Burkina Faso sont devenues des cibles privilégiées d’attaques terroristes ces derniers temps, ce n’est certainement pas par prosélytisme religieux, mais plus pour des raisons bassement financières.
Les plateformes multilatérales offertes pour lutter contre le terrorisme doivent être garantes d’une coopération dynamique pour répondre efficacement aux menaces. Le Forum de Dakar sert ainsi de plateforme aux Etats, aux acteurs de la sécurité, aux organismes internationaux, à la Société civile et à la presse d’adresser les enjeux sécuritaires majeurs et d’y apporter des réponses. L’approche s’avère pertinente depuis le démarrage de ce forum, des propositions concrètes sont faites pour stabiliser le continent, conscientiser sur la menace terroriste et les extrémismes violents et offrir des voies de consolidation des forces de défense et sécurité de nos pays. Le péril terroriste est tout autour de nous, prendre conscience de sa menace, agir de concert pour le prémunir est impératif pour nous tous.
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REVUE DE PRESSE ZIGFM
L'essentiel de l'actualité de ce Lundi 18 Novembre avec El Hadji Ahmed Aidara
L'essentiel de l'actualité de ce Lundi 18 Novembre avec El Hadji Ahmed Aidara
«JE NE SERAI PLUS LÀ DANS QUELQUE TEMPS»
Lors d’un panel de la Convergence des cadres républicains (Ccr) samedi, au King Fahd Palace, le chef de l’Etat a appelé ses camarades de parti à préparer l’éventualité de faire sans lui à la tête du pays, surtout dans le cadre de la mise en œuvre du PSE
Le président de la République appelle les cadres de l’Apr à travailler la main dans la main car, dit-il, «je ne serai plus là dans quelque temps». Macky Sall l’a dit samedi lors d’un panel de la Convergence des cadres républicains (Ccr). Est ce une réponse à la polémique sur un éventuel 3ème mandat ?
Quand Macky Sall évoque la question du 3ème mandat, c’est avec subtilité. Dans ce contexte où le débat fait rage, le président de la République semble faire une allusion à cette polémique après avoir demandé à ses collaborateurs de ne pas évoquer la question en public. Lors d’un panel de la Convergence des cadres républicains (Ccr) samedi, au King Fahd Palace, le chef de l’Etat a appelé ses camarades de parti à préparer l’éventualité de faires ans lui à la tête du pays, surtout dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse).«Je vous invite à cultiver la collégialité, la solidarité, notre devise comme les valeurs de travail et de dignité. Mais il faudra plus d’ouverture, de camaraderie pour sortir ce pays du sous-développement, peu importe celui qui va être là parce je ne serai plus là dans quelque temps», a lâché le Président Sall lors de ce panel placé sous le thème «Le Pse, bilan et perspectives : Quel Sénégal en 2035».
C’était devant Amadou Ba, Aminata Touré, Me Aïssata Tall Sall, Boun Abdallah Dionne, entre autres membres de la majorité présidentielle. L’éventualité pour l’actuel Président de faire un troisième mandat est un sujet particulièrement sensible au sein de la majorité présidentielle. Pour avoir défendu, au cours de l’émission «Grand jury» de la Rfm du 19octobre dernier que Macky Sall effectue son dernier mandat, Sory Kaba s’est retrouvé éjecté de son poste de directeur des Sénégalais de l’extérieur. Une semaine plus tard, Macky Sall s’est séparé de son conseiller Moustapha Diakhaté, «coupable» d’avoir jugé «contreproductive» la démarche du chef de l’Etat sur cette question.
«J’ai tardé à nommer Diouf Sarr»
Dans la même logique, le Président a autorisé la pour suite de la tournée nationale des cadres de son parti, interrompue lorsque Abdoulaye Diouf Sarr et Cie avaient effectué 31 départements. Dans le management de la Ccr, Macky Sall a encensé le maire de Yoff, sans manquer de jeter des pierres, par une allusion, dans le jardin de son prédécesseur Thierno Alassane Sall, devenu un opposant. «Je voudrais remercier le coordonnateur Abdoulaye Diouf Sarr pour avoir relancé la Ccr qui était en évanescence et se cherchait. Le rôle des cadres, c’est d’être à l’avant-garde du combat. Il s’agit de pénétrer et de maîtriser le programme politique, la stratégie et d’être les vecteurs de la transmission et du combat face aux imposteurs», a rappelé Macky Sall. Avant de déclarer :«J’ai tardé à nommer Diouf Sarr (à la tête de la Ccr).»
Macky tire sur les pourfendeurs de l’endettement
Par ailleurs, le président de la République a répondu à Ousmane Sonko, Mamadou Lamine Diallo et les organismes qui s’inquiètent du niveau de la dette. Sans les nommer, il a indiqué que le Sénégal s’endette pour son développement. «Il y a ce faux débat sur la dette. Quelle dette ? On ne s’est pas endetté pour faire du fonctionnement ni pour entretenir des fonctionnaires ou des politiciens. On s’est endetté pour les accès universels», a rectifié Macky Sall.
Pour lui, les populations des zones frontalières ne doivent pas attendre 50 ans pour avoir l’accès à l’électricité, à l’eau et à la santé. Aux politiciens, «relais de ces chants et sirènes», le Président les qualifie de «colporteurs de mauvais aloi». Macky Sall invite ses cadres à la «lucidité», mais à être «fiers» du bilan réalisé depuis 2012. «Il appartient aux cadres de le défendre avec véhémence et courage», a-t-il invité.
LE RECIT POIGNANT DE L’ÉPOUSE D'HABRÉ
L’ex-président tchadien, Hissène Habré, aurait fait un chute dans sa cellule du Cap Manuel et s’est retrouvé avec une fracture.
L’ex-président tchadien, Hissène Habré, aurait fait un chute dans sa cellule du Cap Manuel et s’est retrouvé avec une fracture. Son épouse explique les circonstances de l’accident dans ce récit poignant.
« Ce jour à 2h45 du matin, le Président m’a appelé car pris de vertiges, il a glissé dans la douche et est tombé. Son bras lui faisait mal et s’est mis à gonfler. Pendant 1 heure de temps, la porte de la cellule étant fermée, il a tambouriné pour appeler les gardes qui dormaient plus loin enfermés dans leurs chambres.
Le téléphone de secours mis récemment à sa disposition la nuit, après mes multiples demandes, depuis la crise cardiaque, lui a permis de m’appeler. Alertée, j’ai téléphoné à plusieurs gardes, en vain. Aussi, j’ai quitté les Almadies à 3 h du matin pour le Cap Manuel et nous avons réveillé tout le monde sur place.
La prison n’avait pas de chauffeur, nous avons alors pris le Président dans ma voiture avec les gardes pour le conduire à la clinique de la Madeleine. Là bas, une radio a permis de savoir que c’est une fracture. Les gardes pénitenciers qui m’accompagnent, informent leur hiérarchie qui parlent avec le médecin et décident de nous renvoyer à la prison après la pause d’une simple attèle, que le Président devrait garder 6 semaines, en venant chaque semaine pour un contrôle.
Je sollicite une mise sous observation de 48h à la clinique. Refus obstiné du médecin, il nous demande de revenir le lundi. Il faut repartir à la prison, nous répète- t-il sans arrêt. Aussi, ce comportement très particulier m’étonne, c’est ainsi que j’apprends que le refus d’hospitaliser le Président s’explique « par le buzz que ferait l’info de son hospitalisation !!».
Il est 5h45 quand on revient à la prison. Je donne un Doliprane au Président et je rentre chez moi vers 8h30. Je demande un autre avis médical en envoyant la radio du bras fracturé et en parlant du traitement préconisé consistant au port d’une attèle pendant 6 semaines. On me demande d’amener le Président à 15h à la clinique pour une petite intervention pour lui poser des petites broches. C’est impératif !
Je retourne au Cap manuel, il est 11h. La directrice du Cap refuse d’autoriser que le Président aille se faire opérer sous le prétexte que le système des attèles pour 6 semaines a sa préférence !! Pendant plus de 2 h de discussions stériles où la radiographie faite à la clinique de la Madeleine est aussi remise en cause.
A bout, et épuisée, j’ai dû appeler le deuxième médecin pour annuler les RV de l’anesthésiste, de la salle à la clinique pour l’intervention. J’ai compris que cette attitude très négative est due à la réponse faite à l’administration pénitentiaire qui avait démenti les problèmes de santé du Président, mais aussi, aux circonstances de cet accident, qui a mis à nu l’inexistence d’une capacité de réponse à une demande d’assistance et de secours du Président.
Cette triste situation a fait que j’ai dû quitter les Almadies, en pleine nuit, pour venir porter assistance au Président. C’est devenu un problème pour l’administration de la prison.
La volonté de prendre des sanctions a continué et la directrice a repris le téléphone d’urgence qui a permis au Président de m’informer de sa blessure à presque 3h du matin.
Une situation invraisemblable, qui a aujourd’hui, consisté en une obstruction aux soins d’urgence qui doivent être prodigués au Président, mais aussi, est assimilable à un refus de soins caractérisé, une maltraitance et une mise en danger aggravée d’une personne déjà malade dont le cas vient de devenir plus préoccupant et bien sûr, une violation grave des Règles de Mandela.
Fait à Dakar, le 16 novembre 2019
Mme Fatimé Raymonne Habré
LES MALADES DÉNONCENT LE BUSINESS DE LA DIALYSE
Le Mouvement des insuffisants rénaux du Sénégal (Mirs) a organisé hier un sit-in à la Place de la Nation pour dénoncer la cherté des séances de dialyse et la mafia qui entoure le traitement de la maladie
Le Mouvement des insuffisants rénaux du Sénégal (Mirs) a organisé hier un sit-in à la Place de la Nation pour dénoncer la cherté des séances de dialyse et la mafia qui entoure le traitement de la maladie.
«Le malheur des uns faits le bonheur des autres.» D’après le président du Mouvement des insuffisants rénaux, certaines personnes s’enrichissent sur le dos des malades et de l’Etat. Il a fait cette révélation lors du sit-in qu’ils ont tenu hier à la Place de la Nation pour dénoncer la cherté des séances de dialyse. Selon toujours le président du Mouvement des insuffisants rénaux du Sénégal (Mirs), «les médecins, qui officient dans les centres privés, ne sont pas en reste». Le président du Mirs regrette «qu’aucun médecin ne parle de nos problèmes» après avoir dénoncé une magouille autour de la prise en charge des insuffisants rénaux. «C’est à cause de cette magouille que l’hémodialyse est chère», poursuit M.
Diallo. «A cause de la cherté de l’hémodialyse, chaque jour 2 personnes meurent au Sénégal», révèle-t-il. A l’en croire, les insuffisants rénaux paient pour la dialyse, 195 mille F Cfa la semaine, «soit 849 000 francs le mois et 9 millions 600 francs l’année et 96 millions les 10ans». El Hadji Hamidou Diallo, qui est sous dialyse depuis 10ans, est bien placé pour en parler : «ceux qui n’ont pas ces moyens sont voués à la mort. Il y a plus d’un million de personnes qui souffrent d’insuffisance rénale aiguë dans le pays et quine le savent pas. Il y a 20 000patients qui ont eu connaissance
de leur maladie.
On les appelle les insuffisants rénaux chroniques silencieux. Parmi ces 20 000, l’Etat ne s’occupe que de 1000 personnes», dit-il. Dans le détail, «il n’y a que 750 qui se soignent dans le secteur public et 250 dans le privé». Face à cette situation, il lance un appel à l’Etat pour qu’il vienne en aide aux malades en faisant passer «les séances de dialyse de 65 000 à 5 000 F Cfa comme en Côte d’Ivoire, en Mauritanie et en Gambie. C’est une maladie plus dangereuse que le Sida, le cancer et les autres maladies et elle coute très cher», expose le président du Mirs, qui insiste sur ces maladies non transmissibles, «qui tuent de manière silencieuse».
«Par conséquent, si le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, n’apporte pas son aide aux insuffisants rénaux c’est parce qu’il ne connait rien de cette maladie», dit-il en prodiguant quelques conseils aux Sénégalais : «Il faut éviter de détruire ces reins avec les bouillions ou manger de la viande la nuit mais aussi modérer le sucre. Sachez aussi que tous les diabétiques et les hyper-tendus vont finir par avoir l’insuffisance rénale. L’heure est grave.»