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7 octobre 2025
par Moussa Bèye
ÉLECTRICITE, LES MAUVAIS CHOIX SE PAIENT PAR LES CONSOMMATEURS !
Comment des institutions et collectivités qui votent annuellement des budgets de fonctionnement n’arrivent pas à payer leurs factures d’électricité ? Où va tout cet argent ?
Au regard de l’actualité sénégalaise brulante, pour ne pas dire électrisante au point de faire détraquer les compteurs et par conséquent, de faire augmenter les tarifs d’électricité de façon aussi substantielle et aussi inexplicable, nous avons essayé d’en savoir un peu plus.
Alors, pour tenter de comprendre les raisons de ce qui semble être la déroute du siècle tant par sa spontanéité que par sa vigueur, nous avons décidé de faire un retour sur l’excellent ouvrage « SERVIR »1 de PAM. Et cela non pas juste par ce que nous apprécions l’homme, ses qualités d’homme d’Etat, son raffinement ou ses analyses percutantes, objectives et pertinentes, mais par ce que cet ouvrage est une véritable mine d’or qui regorge en son sein des éléments à la fois objectifs et pertinents pris au nom du Sénégal, c’est important de le préciser d’ores et déjà. Avec le recul et au détour d’une analyse honnête, il s’avère qu’à travers lui et son gouvernement, « que le Sénégal regorge de cadres de très haut niveau au sein de l’administration, capables d’analyses pointues et de propositions de grande qualité » 1. Ce qui a permis en des temps records à la définition d‘une véritable stratégie nationale et un Plan pour régler définitivement la question de l’énergie. Eh oui, un Homme politique a le droit, le devoir même, non pas de spéculer, mais de prévoir l’avenir.
Les Sénégalais subissent de façon inexpliquée et injustifiée une augmentation des tarifs de l’électricité.
Inexpliquée, parce que l’ancien directeur général de la SENELEC, MMC devenu ME n’a cessé de communiquer sur le fait que tous les indicateurs étaient au vert, que la société avait été redressée de façon miraculeuse sous son magistère avec des méthodes de management modernes, éprouvés et efficaces. Nous l’avions cru sur parole, d’autant plus que l’homme était auréolé de l’aura d’un grand manager hors pair et d’une réputation d’un homme efficace et pragmatique…, ce que nous lui avions concédé en toute honnêteté. Or il s’avère qu’au regard de la récente actualité sur la question de l’augmentation des tarifs de l’électricité, il y’a au mieux une réputation qui a été surfaite, des résultats pour le moins trompeurs et pas très fiables. Mouhamadou Mactar Cissé est sommé de se justifier sérieusement !
Injustifiés, absolument rien ne présageait de cette augmentation des tarifs aussi surprenante que soudaine. Comment comprendre qu’il y a à peine six mois on nous expliquait la possibilité de vendre notre surproduction d’électricité à des pays voisins du Sénégal, tant la production intérieure était supérieure à la demande locale, et aussi soudainement, procéder à un virage à 190°.
Et pourtant PAM en tant que PM, économiste a eu à prévenir sur la centralité qu’occupe la question énergétique dans tout processus de croissance, d‘émergence et de développement. Ce service qui est la pierre angulaire sur laquelle repose tout besoin, toute aspiration à une vie normale, toute économie qui se veut performante et concurrentielle. De sa fourniture en quantité et en qualité suffisantes et à des prix les moins élevés, voire les plus compétitifs possibles, dépendent la croissance et la compétitivité de notre économie.
Cela alors que le pays n’était pas connu comme un producteur de pétrole, avec une production marginale de gaz.
Alors que sa production hydroélectrique est plus que limitée, sans compter que les différentes matières premières pour son exploitation sont importées. Dans un tel contexte, comment comprendre et expliquer que des choix opportuns et judicieux n’ont pas été fait afin d’optimiser les coûts et les moyens de production ?
Bien au contraire, des choix et des méthodes couteux qui défient toute logique, tout bon sens ont été préférés au détriment des finances publiques et du peuple sénégalais. Une véritable aberration économique qui n’a que trop duré. Avec des centrales qui fonctionnent essentiellement au diesel-oil et au fuel lourd, la SENELEC qui exerce un monopole sur la distribution de l’électricité, est obligée d’importer ses matières premières aux prix forts. Par conséquent l’électricité coûte très chère aux consommateurs. PAM faisait d’ailleurs remarquer que c’était la « Plus chère de la sous-région, au-delà des prix pratiqués au Mali, pays pourtant enclavé. »1 Il avait dans la même lancée dénoncé « le poids de la fiscalité dans la structure des prix est très lourd et son mode de fixation défi toute rationalité économique » 1. Avec une quasi-absence de marge de manœuvre pour la réduction des prix, étant entendu que cette fiscalité constitue l’une « des principales mamelles des recettes de l’État » 1.
Au vu de ce qui précède et avec une « structuration des prix qui reflète son statut d’entreprise non performante »1, l’Etat n’avait d’autre alternative que de subventionner afin de maintenir ou soutenir les prix. Rien qu’en 2012, cette subvention était de 120 milliards de FCFA, soit près de 2% du PIB. PAM pensait à juste raison que la priorité était d’abord « de mettre fin à cette hémorragie financière avant de baisser les prix pratiqués… »1.
LES GRANDES OPTIONS STRATEGIQUES DU SECTEUR DE L’ENERGIE
Le PR suite à une communication en Conseil des ministres a eu à « figer » les principales options stratégiques pour le secteur. Il s’articuautour des points suivants :
Assurer la sécurité énergétique du Sénégal par son approvisionnement régulier en énergie de qualité
Accroitre l’accès des entreprises et des populations à l’énergie comme moyen majeur de provoquer de la croissance économique et dans des conditions équitables.
Améliorer la compétitivité du secteur pour permettre l’accès à l’énergie aux meilleurs prix. Allier ce dernier au dépérissement du soutien excessif que l’Etat apporte à ce secteur.
Corriger les éléments irrationnels entrant dans la structure des prix. Engager une étude portant sur la révision de la fiscalité pétrolière.
La mise en œuvre de cette stratégie passe par le développement d‘infrastructures de production reposant sur un mix de technologies, recherchant l’optimum en fonction notamment des coûts contemporains et futurs de la matière première utilisée.
Le développement de l’interconnexion régionale et sous-régionale doit également être un moyen de couvrir les déficits occasionnels d’énergie, et pourquoi pas exporter demain d’éventuels excédents de production d’électricité.
L’amélioration de la gouvernance du secteur et sa réforme institutionnelle, le renforcement de la régulation, et surtout la restructuration opérationnelle et financière de la SENELEC, seront également des passages obligés.
Le PM, PAM a eu à en faire état lors de son discours de Politique Générale. Un travail minutieux et abouti qui est passé à travers tout le circuit de validation, allant des discussions avec les forces vives de la Nation, les partenaires sociaux, des échanges avec les différents partenaires au développement, les bailleurs ainsi que les institutions de Betton Woods, le FMI etc… C’est dire le pays tenait là un « excellent plan stratégique pour l’énergie du Sénégal ».
Il fallait ainsi revenir simplement au bon sens et surtout régler définitivement le problème récurrent par la « mise en œuvre des moyens choisis pour ce faire. »1
Au regard de ce constat, de ce diagnostic profond, sans complaisance, et surtout des limites de la gestion publique, « un recours accru au secteur privé » devenu incontournable si nous voulons relever le défi de la production et de la distribution en quantité et de qualité suffisantes, en passant bien entendu par la modernisation de l’outil de production. C’est, nous semble,t-il là où réside le salut pour résoudre définitivement cette question et partant aspirer à une véritable émergence au développement.
Le PROJET POUR L’ELECTRICITE
PAM a tenu à préciser d’emblée avec le sens de la méthode et de la pédagogie que nous lui connaissons, la distinction qu’il convient de faire entre le secteur de l’énergie et ses sous-secteurs : l’électricité et les hydrocarbures. Dans le sous-secteur de l’électricité, il y’a principalement deux acteurs que sont l’ASER en charge de l’électrification rurale et la SENELEC, qui elle détient le monopole de la distribution de l’électricité au Sénégal, qui plus est se charge de l’électrification urbaine.
L’ASER, qui se singularise par une incapacité à atteindre ses objectifs et à réaliser les missions qui lui sont assignées, tant elle vit des difficultés de tous ordres liés à des problèmes qui « ne permettent pas d’envisager avec optimisme l’atteinte de ses objectifs retenus pour l’électrification rurale… »1 . L’objectif qui lui a été assigné était de porter ce taux à 60% en 2017.
En outre, des manquements graves ont été signalés au niveau de son management. Ce qui pose sans ambages la question des nominations politiques avec souvent des profils inaptes à l’emploi. Ce qui a pour conséquences des dysfonctionnements énormes allant des crédits annulés, des problèmes de trésorerie, aux partenaires qui se retirent …, par conséquent les objectifs ne peuvent être au rendez-vous.
Par ailleurs, l’ASER s’est révélée incapable de donner les concessions elle avait pour mission d’attribuer à des initiatives locales, et à des programmes qualifiés de prioritaires.
Face à ce constat accablant d’une réalité aussi triste que surprenante, la proposition était entre autres, le changement devenu « indispensable » du directeur général afin de relancer la machine et certains programmes d’urgence.
Le second et non moins important acteur, la SENELEC, incontournable, « ce grand corps malade, qui société privée aurait déposé son bilan depuis des lustres» 1. Tout est dit en peu de mots et avec beaucoup de panache. Une véritable incongruité. Sans la perfusion et les apports en oxygène provenant des finances publiques, l’on parlerait de la défunte SENELEC depuis belle lurette.
Le constat qu’en dresse le médecin urgentiste est peu flatteur. L’on se demande comment ce « grand corps malade » a réussi miraculeusement à atteindre le service des urgences avec une « production insuffisante, de mauvaise qualité, coûteuse à l’extrême, distribuée sur un réseau saturé et vétuste»1. Et le pire c’est que, nous ne sommes pas au bout de nos funestes surprises … Le miracle Sénégalais semble avoir de beaux jours devant nous. En plus, cette entreprise walking dead« souffre d’une fraude à grande échelle sur l’électricité distribuée»1. Et pour boucler la boucle, le banquier, économiste et expert financier sur un ton presque de la confidence nous avoue que sur le plan financier, la situation est « … tout simplement catastrophique, fortement déséquilibrée par des pertes, et des créances compromises sur les collectivités» 1; Avant de rajouter comme une sentence non susceptible d’appel, que « la comptabilité est difficile à certifier »1 .
A ce stade, nous pouvons légitimement nous interroger sur le pourquoi du comment.
Comment des institutions et collectivités qui votent annuellement des budgets de fonctionnement n’arrivent pas à payer leurs factures d’électricité ? Où va tout cet argent ?
La priorité, n’est-elle pas d’abord de s’attaquer aux impayés, à la fraude massive et à l’échelle industrielle de l’électricité ?
Quand on apprend que « Le gaspillage innocent et d’ignorance, rejoint par ses conséquences la pure fraude qui coûterait au moins 18 milliards FCFA par an à la SENELEC »1.
La SENELEC est-elle en mesure de fournir une liste exhaustive de ses mauvais payeurs ?
Est-ce qu’il y a une volonté affirmée et sincère de lutter contre ces dérives ?
Qui compense tous ces gaps gigantesques ?
La population paye t’elle pour tous ces manquements, lâchetés, trahisons, incivilités … etc.
Répondre à ces interrogations de la manière la plus adéquate, la plus complète, la plus responsable et la plus patriotique possible, reviendrait à soulager les sénégalais de ce lourd fardeau que représente les factures d’électricité.
DE LA FIN DU PLAN « TAKKAL » A LA NOUVELLE STRATEGIE
Il convient ici d’affirmer d’emblée qu’à l’arrivée de MS aux responsabilités en 2012, que le sous-secteur de l’électricité avait connu une nette embellie. Ce qui s’est manifestée par une raréfaction des délestages tant au niveau des ménages qu’au niveau des entreprises. Ce qui comptait au final pour eux, c’était d’avoir accès à ce service précieux, et la croissance économique allait s’en ressentir, le climat social fortement apaisé. Sauf que les conditions de « location de capacités de production d’électricité à un coût exorbitant pour les finances publiques sénégalaises » L’objectif était de combler le gap de production de 150 MW, et cela représentait une charge annuelle de 107 milliards de FCFA, sans parler des charges fixes qui tournaient autour de 8 milliards de FCFA. Vue l’énormité de la somme et la saignée qu’elle représentait en termes de finances publiques, l’on comprend mieux l’urgence de ce gouvernement responsable de rechercher les moyens d’y mettre un terme au plus vite. La question de faire venir des investisseurs privés semblait la plus pertinente et la plus pérenne. Et pour soutenir cette thèse, PAM, des chiffres à l’appui, nous laisse juges.
Le coût de production est entre 170 et 190 FCFA le KWh par la SENELEC et le coût de vente est à 118 FCFA. Bien entendu « coût de production et prix de vente sont élevés»1 ;
Alors que , pour le même KWh fourni par le barrage hydroélectrique de Manantali à la SENELEC, est de 21,21 FCFA /KWh.
Dans le même temps le KWh fourni par la SOCOCIM, produit à partir du gaz ou celui des ICS à la SENELEC se font à des prix inférieurs à 50FCFA/KWh.
Au même moment, certains groupes et centrales ont des coûts qui peuvent atteindre jusqu’à 230 FCFA/KWh.
A partir de tels constats, il en ressort des choix clairs notamment, le recours au secteur privé devient incontournable, tout comme la diversification des sources pour un mix énergétique. Le but étant de diminuer au mieux l’usage du fuel et du diésel.
Ainsi, avec la nouvelle stratégie, le mix cible vise pour 2017 à diviser le coût du KWh par trois, ce qui le situerait entre 60 et 80 FCFA. Elle vise également à ramener les nouvelles capacités de production de 605 MW en 2012 à 1500 MW en 2017 en tenant en compte bien entendu les nouvelles capacités d’approvisionnement et de production.
LA NECESSAIRE REFORME DE LA SENELEC
Une restructuration substantielle indispensable, incontournable et urgente qui passera au moins par un plan de restructuration financière, par un rétablissement de comptes et enfin par une mise à niveau de ses ressources humaines.
Sur le plan financier, le redressement en profondeur s’impose d’autant plus que la société est sous perfusion permanente des finances publiques, sans les quelles elle aurait disparu depuis très longtemps. Et, le plan financier doit nécessairement intégrer un volet reposant « sur le dépérissement du soutien que lui apporte l’Etat »1. Ensuite elle doit travailler à recouvrer une grande partie de sa crédibilité perdue dès lors que ses « comptes sont difficiles à certifier ». Par conséquent, le défi est de rassurer les potentiels investisseurs qui ne s’engagent pas à la légère surtout sur de montants aussi astronomiques.
Le rétablissement des comptes ne fera pas l’économie de réformes internes, draconiennes, courageuses et profondes « de restructuration et de réforme opérationnelle et managériale » et « opérer une mue profonde »1. Les tarifs parmi les plus élevés de la sous-région sont un handicap pour les ménages, pour l’économie et pour la compétitivité des entreprises. C’est en cela que l’auteur pense et à juste raison que « Le rétablissement des comptes de la SENELEC doit par contre réussir à se passer du relèvement des tarifs d’électricité»1.
Pour le personnel, il convient d’admettre qu’une nouvelle stratégie et une réforme en profondeur s’accompagnent impérativement d’un volet formation et conduite du changement dans les façons de penser et de procéder afin de « se donner un nouvel état d’esprit »1. C’est aussi le lieu de se poser un certain nombre de questions, pour les employés qui ne payent que 10% de la facture d’électricité, n’est-il pas « difficilement explicable que cet avantage soit maintenu après son départ à la retraite. » Et cela avec toutes les dérives possibles et imaginables. Un personnel qui doit également « intégrer cette nécessité morale et technique »1 qu’ils sont des citoyens, acteurs du développement. Et cela d’autant plus que « les frais du personnel par KWh produit par la SENELEC s’élevaient à 14 FCFA contre 7 FCFA pour la Compagnie Ivoirienne d’électricité, et 3 FCFA pour la Compagnie KenGen du Kenya. »1
Vous aurez remarqué que malgré la qualité des cadres de haut niveau, malgré leurs analyses pointues et leurs propositions de haute facture, et l’image de PAM qui ne fait pas exception à la règle, « trop souvent, leurs avis d‘experts éclairés et motivés par l’intérêt national sont sacrifiés sur l’autel des lobbies et des préoccupations politiciennes. »1
Alors que des projets bien ficelés, en harmonie avec les critères de la nouvelle stratégie sur l’électricité et sur le mix énergétique, réalisables dans des temps records et de surcroit répondant aux besoins de production ont été laissés en rade. L’on s’interroge quant à la logique qui président à des choix contre-productifs, contraires aux intérêts au bon sens et souvent à la morale. A l’exemple de la proposition « Sénégal 500 », de la société américaine « GENERAL ELECTRIC » (GE), dont on ne peut douter de ses capacités, de ses performances avec son chiffre d’affaires annuel de 75 000 milliards de FCFA. Autant dire qu’une telle société disposait de l’expertise, de toutes les garanties de fiabilité, de réalisation et de respect des délais. GENERAL ELECTRIC, proposait de mettre en place un « Power Park », de 500 MW à l’horizon 2018 dont les 240 MW disponibles dès 2015. Ce modèle « clé en main », qui avait les faveurs de PAM, n’a malheureusement pas été retenu au final. Encore une fois, des options grevant les coûts finaux ont été choisies au non d’intérêts obscurs.
Malgré des efforts conséquents, consentis afin de doter le pays d’une stratégie avec des options claires, fortes et réalisables, PAM donne au final un sentiment d’incompréhension, pour ne pas dire d’amertume d’une « belle opportunité ratée »1
Les mêmes logiques décrites ici prévalent malheureusement et souvent en pire dans le sous-secteur des hydrocarbures avec notamment la SAR, acteur clé dans les produits pétroliers et des pratiques peu orthodoxes. Des procédés peu soucieux de l’intérêt général, siphonnant les finances publiques et contraires à toute logique économique. L’on comprend mieux combien les ménages et les entreprises sont tenus en otage par des tarifs prohibitifs. Au final, ils payent des tarifs excessifs par la faute des décideurs qui ont apparemment décidé de faire des choix et orientations à l’évidence contraires aux intérêts de ceux-ce qu’ils prétendent être des leurs.
Accélérer la cadence, ne saurait être trahir les grandes lignes des engagements et orientations étatiques pris par un gouvernement de rupture, avec des mesures fortes, nécessaires et courageuses qui commençaient à produire des résultats escomptés. Elle ne saurait non plus être la soumission de l’Etat à des groupes de pression ou à des lobbies, au détriment des populations et de l’intérêt général.
Livre Servir, Abdoul Mbaye, Didactika 2014
Moussa Bèye est membre du Cercle des Cadres de l’ACT
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MAME LESS CAMARA, NOUVEAU DIRECTEUR DE LA RÉDACTION DE TFM
La chaîne de télévision qui veut innover en matière d’information, a fait appel au doyen de la presse sénégalaise, selon le patron du groupe, Birane Ndour
La Tfm veut innover en matière d’information. Raison pour laquelle, le président du Conseil d’Administration du Groupe Futurs Médias (GFM), Youssou Ndour, a fait appel au doyen de la presse sénégalaise, Mame Less Camara. Il a été nommé directeur de la rédaction de la Tfm. Selon Birane Ndour, directeur du groupe Futurs Médias, «c’est une manière d’apporter un souffle nouveau au niveau de l’information à la Tfm, d’innover sur le contenu de l’information et avoir une longueur d’avance sur les autres».
Mame Less Camara, très honoré par cette nomination, a fait montre de toute son humilité. « Je viens m’insérer dans une équipe qui gagne déjà. Je viens pour apprendre et apporter mon expérience», a-t-il dit.
LA RÉFORME DU FCFA RAVIVE LA RIVALITÉ OUATTARA-BUHARI
Pour les autorités ivoiriennes – qui ont piloté la réforme du franc CFA, annoncée le 21 décembre dernier à Abidjan –, il ne fait aucun doute que le Nigeria attise en sous-main les reproches que leur adresse la ZMAO
Jeune Afrique |
Vincent Duhem |
Publication 28/01/2020
Entre Alassane Ouattara et Muhammadu Buhari, les crispations ne sont pas nouvelles. Si leur relation s’était normalisée ces dernières années, leur rivalité a brusquement rejailli en juillet 2019, à propos de la réforme du franc CFA.
En critiquant publiquement la décision de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) de rebaptiser le franc CFA « eco » d’ici à 2020, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales de Gambie, du Ghana, de Guinée, du Liberia, du Nigeria et de Sierra Leone n’ont pas seulement révélé les divisions de la Cedeao. Leur communiqué du 16 janvier a aussi fait éclater au grand jour la bataille de leadership qui oppose la Côte d’Ivoire au Nigeria.
Car, pour les autorités ivoiriennes – qui ont piloté la réforme du franc CFA, annoncée par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron le 21 décembre dernier à Abidjan –, il ne fait aucun doute que le Nigeria attise en sous-main les reproches que leur adresse la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO).
Les relations entre les deux pays ont souvent été conflictuelles. À Abuja, nul n’a oublié le rôle que joua Félix Houphouët-Boigny lors de la guerre du Biafra, à la fin des années 1960. Muhammadu Buhari et Alassane Ouattara, qui se sont brièvement parlé ce 20 janvier, à Londres, en marge du sommet Royaume-Uni - Afrique, n’ont pas grand-chose en commun. Le premier, militaire de carrière, est un chantre du nationalisme économique. Le second est un économiste libéral proche des grandes institutions internationales.
Premières crispations
Leurs chemins se croisent pour la première fois au milieu des années 1980. Buhari s’empare du pouvoir par les armes en 1983. Confronté à des difficultés économiques, il décide de mettre un terme aux relations de son pays avec le FMI, qui exige de lui des mesures d’austérité et une dévaluation du naira de 60 %. Au même moment, Ouattara devient directeur Afrique de l’institution de Bretton Woods.
Évincé en 1985, Buhari accède à nouveau à la magistrature suprême en 2015. Ses relations avec Ouattara sont d’abord fraîches : le Nigérian reproche à l’Ivoirien d’avoir soutenu son adversaire, le président sortant Goodluck Jonathan. Mis en contact par l’homme d’affaires Mamadi Diané (ex-conseiller diplomatique de Ouattara et aujourd’hui ambassadeur itinérant), les deux hommes avaient en effet noué des relations étroites. Président de la Cedeao lors de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, Jonathan avait été un partisan de la ligne dure à l’égard de Laurent Gbagbo.
Entre Ouattara et Buhari, il a fallu plusieurs mois pour que la situation se normalise. Jusqu’à la décrispation, symbolisée par la visite officielle du chef de l’État ivoirien à Abuja, en octobre 2017. « Néanmoins, les deux hommes se sont plusieurs fois opposés sur des sujets importants, comme celui de l’adhésion du Maroc à la Cedeao, pour laquelle milite Abidjan et dont le Nigeria n’a pas voulu », précise un ministre des Affaires étrangères de la sous-région.
Intérêts étatiques
Cette rivalité a brusquement rejailli en juillet 2019, à Niamey, lors du sommet de la Cedeao. « Pendant le huis clos, Ouattara a plaidé pour que le siège du Parlement de cette organisation soit délocalisé d’Abuja à Abidjan. C’est une vieille revendication ivoirienne, qu’avaient déjà avancée Houphouët-Boigny puis Gbagbo. La plupart des chefs d’État, notamment George Weah, Nana Akufo-Addo et Macky Sall, y étaient favorables. Mais Buhari a refusé en brandissant un document des années 1980, et personne n’a osé le contredire », raconte un participant.
« C’est un épiphénomène, nuance une source diplomatique ivoirienne. Ouattara et Buhari ont beau ne pas être les meilleurs amis du monde, cela ne relève pas d’un problème personnel mais d’une affaire d’intérêts étatiques. Et puis la Côte d’Ivoire n’est pas le seul pays de la Cedeao à avoir des difficultés avec le Nigeria, dont le poids économique est un frein à l’intégration régionale. »
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LA MÉDINA, UN MUSÉE A CIEL OUVERT
Des graffeurs du monde entier exposent désormais leur art au détour des rues du quartier populaire de Dakar. Avec près de 90 fresques murales, ils redonnent des couleurs aux murs ternes des vieilles habitations convoitées par les promoteurs
Ce musée-là se visite comme aucun autre, derrière un guide naviguant en rollers de l'une à l'autre des fresques murales qui colorent de bleus et de rouges les murs ternes de ce quartier de Dakar.
Au milieu des gamins tapant le ballon sous les maillots de foot de toutes les équipes du monde, c'est un musée informel à l'image de la métropole africaine: lumineux, malicieux ou revendicatif, vivant. Et en expansion.
Visages d'enfants, motifs géométriques ou animaliers aux inspirations naïves ou résolument contemporaines... A l'instigation de l'association Yataal Art, des artistes venus de partout couvrent en ordre dispersé depuis quelques années les murs de dizaines de maisons de la Médina, créant des instants suspendus dans ce vaste quartier populaire et grouillant qui n'en connaît guère.
Mamadou Boye Diallo, président de Yataal Art qui joue aussi les guides en rollers, appelle cela «le musée à ciel ouvert».
Yataal Art veut dire «élargir l'art» en wolof, langue locale, et l'association comme le musée ont vu le jour pour rendre l'art accessible «à tous de l'autre côté de la rue», et pas seulement aux «gars en costume-cravate» qui fréquentent les galeries, s'amuse Mamadou Boye Diallo, casquette et lunettes de soleil en forme de coeur.
Il s'agit aussi de conserver son âme à la Médina et de sauver de la destruction les anciennes maisons soumises à la pression immobilière.
- Street artists -
Ici, au coin d'une rue poussiéreuse où une carriole propose des pastèques ventrues, un dénommé Marto a peint un chat 10 fois plus grand que nature qui attend nonchalamment qu'un homme se laisse appâter par une tapette amorcée avec des billets de banque. Là, c'est un poing brandi sur un bleu hypnotique à côté d'une des innombrables dibiteries servant la viande grillée aux menuisiers du secteur.
Au départ en 2010, c'est Mamadou Boye Diallo et quelques autres artistes locaux qui avaient peinturluré un mur pour une fête. Puis Yataal Art a fait venir les «street artists». Désormais, ces derniers demandent eux-mêmes à venir, assure Mélodie Petit, vice-présidente de l'association.
Ils recherchent un lieu et adhérent au projet, assure-t-elle. «C'est pas un contrat avec une société d'autoroute ou une enseigne commerciale, c'est vraiment du contact humain».
Yataal Art fait l'intermédiaire entre les artistes et les occupants d'une de ces maisons caractéristiques de la colonisation française, de plain pied avec la rue. On demande la permission d'utiliser une façade, on applique la matière et, souvent, on partage le repas avec la famille pour toute rétribution, rapporte Mamadou Boye Diallo.
- La Médina s'éveille -
Yataal Art prospère sur l'histoire de la Médina, refouloir colonial et matrice artistique. La Médina est née en 1914 dans une dépression humide quand les Français ont déplacé là les populations noires en se servant du «prétexte sanitaire» d'une épidémie de peste pour les éloigner du Plateau, le quartier du pouvoir, rappelle l'historien Ibrahima Thioub.
La Médina a conservé une identité, entretenue par les migrations et propice à la création, explique-t-il. Elle a vu grandir le musicien Youssou N'Dour, qui en a fait une chanson. Le peintre Kre M'Baye y avait son atelier où sa nièce Fatoumata Coulibaly et d'autres moniteurs reçoivent des dizaines d'enfants pour badigeonner du papier et les éloigner de la rue.
«La nuit, quand le Plateau somnolait, la Médina s'éveillait», glisse Ibrahima Thioub.
Sans s'appeler encore «street art», la pratique de la fresque murale existe ici depuis presque aussi longtemps que ce quartier et d'autres de Dakar, souligne Marième Ba, secrétaire générale de la Biennale de l'art africain contemporain. L'exode rural des années 70, la passion inspirée par le football, l'action des associations de quartier ont stimulé la production. L'activité observée aujourd'hui «marque le bouillonnement en cours dans la capitale et ailleurs au Sénégal», dit-elle.
- Patrimoine sacrifié -
Mais la Médina, dont «les habitants se connaissaient tous, avec un attachement commun à des valeurs fortes», change, dit le sociologue Djiby Diakhate. De grandes enseignes, des banques ouvrent sur une de ses principales avenues. «Les loyers sont de plus en plus élevés, les nostalgiques ne s'y retrouvent plus».
Les vieilles maisons sont sacrifiées à une «bande d'élitistes qui viennent ici faire leurs buildings», s'émeut le président de Yataal Art. Le ravalement «street art» des bâtisses décrépites doit les sauver, avec leurs occupants.
«On a commencé petit à petit. Maintenant, on a près de 90 fresques murales». Les touristes se font plus nombreux, «on tourne même des clips», s'enflamme-t-il. Mais attention, «on veut garder notre originalité, on n'est pas dans TripAdvisor».
MACKY SALL ’’SATISFAIT’’ DU TRAVAIL DES ENTREPRISES TURQUES
Selon le chef de l’Etat, Tosyali qui intervient dans la fabrication du métal, du fer à béton, etc, a réalisé en si peu de temps un investissement de 100 millions dollars qui sera porté jusqu’à 400 millions de dollars
Le président de la République, Macky Sall, s’est dit satisfait du travail des entreprises turques au Sénégal, annonçant des investissements de plus 400 millions de dollars pour les années à venir.
’’Nous sommes très satisfaits de la coopération avec les entreprises turques’’, a dit Macky Sall, lors de la conférence de presse avec le président Erdogan arrivé lundi dans la soirée à Dakar.
Interpellé sur la gestion de l’Aéroport international Blaise Diagne(AIBD) par la société turc Limak-SUMMA, sur Tosyali et Carpowership (barge), Macky Sall s’est rejoui de ’’l’accompagnement’’ des sciétés turques.
Selon le chef de l’Etat, Tosyali qui intervient dans la fabrication du métal, du fer à béton, etc, a réalisé en si peu de temps un investissement de 100 millions dollars qui sera porté jusqu’à 400 millions de dollars.
Macky Sall a aussi salué l’investissement de Summa, plus connu pour la construction d’infrastructures, et qui envisage d’investir 100 millions de dollars à Diamniadio dans le cadre d’une banque commerciale, d’hôtels, d’infrastructures.
’’Il s’agit d’un investissement direct étranger qui nous procure de la croissance et de l’emploi’’, a fait savoir Macky Sall, ajoutant qu’il est ’’globalement’’ satisfait de la gestion de l’AIBD.
UN OUF DE SOULAGEMENT POUR LES SÉNÉGALAIS RÉSIDENTS EN TURQUIE
Le président Turc, Recep Tayyip Erdogan a accepté de régulariser 1500 sénégalais
Les Sénégalais sans papier résidant en Turquie peuvent pousser un ouf de soulagement. Le président Turc, Recep Tayyip Erdogan a accepté de régulariser 1500 sénégalais. C’est le président de la République, Macky Sall qui a fait la révélation, ce mardi, lors de son point de presse conjoint avec son homologue turc.
Ce dernier est en visite au Sénégal pour renforcer la coopération et intensifier les relations économiques qui lient les deux pays.
MACKY SALL VEUT QUE L’ARACHIDE SÉNÉGALAISE PÉNÈTRE LE MARCHÉ TURC
Le président de la République, Macky Sall, souhaite que l’arachide sénégalais soit commercialisée en Turquie après avoir conquis les marchés asiatiques et européens.
Dakar, 28 jan (APS) - Le président de la République, Macky Sall, souhaite que l’arachide sénégalais soit commercialisée en Turquie après avoir conquis les marchés asiatiques et européens.
"J’ai sollicité que notre arachide puisse pénétrer le marché turc, après avoir conquis le marché asiatique et le marché européen", a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse avec le président turc en visite à Dakar depuis lundi.
Le président Macky Sall a reçu, lundi, en milieu de matinée le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Les deux chefs d’Etat qui ont eu un long entretien ont par la suite supervisé la signature de sept accords dans plusieurs domaines.
La Turquie est un "partenaire important" du Sénégal qu’elle accompagne en particulier dans la "réalisation diligente" d’infrastructures majeures de développement, a salué Macky Sall.
Il a cité, entre autres, l’achèvement de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass, la construction du Centre de conférence international Abdou Diouf de Diamniadio, le Dakar Arena, la Gare des gros porteurs.
Macky Sall a annoncé qu’une entreprise turque va réaliser le stade olympique de Diamniadio dont le chantier sera lancé le 20 février.
"Notre partenariat se porte bien. Nous avons une coopération dynamique", s’est réjoui le chef de l’Etat, ajoutant avoir exprimé sa volonté de poursuivre avec le président Erdogan leurs "efforts communs" pour renforcer davantage les échanges entre la Turquie et le Sénégal.
ANKARA ET DAKAR SIGNENT DES ACCORDS DE COOPÉRATION, CE MARDI
La Turquie et le Sénégal vont signer plusieurs accords de coopération, mardi, à Dakar, où le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est arrivé depuis la veille, selon un communiqué du Bureau d’information gouvernementale (BIG).
Dakar, 28 jan (APS) - La Turquie et le Sénégal vont signer plusieurs accords de coopération, mardi, à Dakar, où le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est arrivé depuis la veille, selon un communiqué du Bureau d’information gouvernementale (BIG).
Les accords seront signés lors d’une audience, au palais de la République, par le président Macky Sall et son homologue turc, précise la même source.
Elle ajoute qu’il s’agit d’un mémorandum d’entente relatif à l’établissement d’un centre culturel turc au Sénégal, d’un mémorandum sur ‘’la coopération en matière de politique de la diaspora’’ et d’un protocole d’accord de coopération entre la direction des archives d’État de la présidence de la Turquie et la direction nationale des archives du Sénégal.
‘’De belles perspectives de coopération sont (…) attendues dans les domaines de l’éducation, des sports et de la gestion des catastrophes’’, affirme le BIG, un organisme public du Sénégal.
Recep Tayyip Erdogan est arrivé ce lundi soir à Dakar, pour la dernière étape d’une tournée africaine.
Le président turc et son épouse ont été accueillis par le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Mahammed Dionne, et la Première Dame du Sénégal, Marème Faye Sall.
Recep Tayyip Erdogan est accompagné d’une délégation comprenant les ministres turcs des Affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu, de la Défense, Hulusi Akar, de l’Industrie et de la Technologie, Mustafa Varank.
Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Fatih Dönmez, le chef des services de renseignement, Hakan Fidan, et des opérateurs économiques accompagnent aussi le président turc, dont la visite est placée sous le signe des ‘’relations d’amitié et de coopération’’ de la Turquie avec le Sénégal.
Macky Sall et Recep Tayyip Erdogan auront un entretien bilatéral, mardi matin. Ils vont ensuite coprésider la cérémonie d’ouverture d’un forum économique auquel prendront part des représentants des secteurs privés sénégalais et turc.
Le président turc n’avait plus effectué une visite à Dakar depuis février 2018.
par Amadou Tidiane Wone
CORONA VIRUS, DE LA FICTION A LA RÉALITÉ ?
Est-ce un hasard si, depuis le début de la dissémination du coronavirus en Chine, les ventes du jeu mobile "Plague inc", qui simule l’extension de plusieurs types d’épidémies à l’échelle mondiale, ont littéralement explosé ?
Une application dénommée « Plague » permet d’accéder à un jeu qui consiste à exterminer l’Humanité par le moyen de la dissémination de virus, à l’échelle planétaire, à partir d’un seul patient. Ce jeu, comme des millions d’autres qui foisonnent sur internet, est d’une
violence inouïe dans son énoncé : « C’est un jeu de stratégie où votre but est d’infecter toute
l’Humanité avec un virus fatal.» Rien de moins ! Lorsque l’on sait que ce jeu existe depuis
huit ans et que, environ 100 millions de personnes s’y adonnent avec un très fort risque
d’addiction, on commence à mesurer l’ampleur du danger. Mais voyons comment
jouer : « vous devez, premièrement, déterminer comment vous voulez transmettre et
développer votre virus, choisir différents pathogènes et symptômes afin d’infecter la
population globale. Vous aurez donc une tonne de différentes maladies à votre disposition »
nous apprend une des plateformes de téléchargement de l’application « Plague. » Ensuite ?
« Vous devrez non seulement vous concentrer sur le développement de votre maladie, mais
aussi tenter de la faire répandre à travers les cinq continents de la façon la plus efficace
possible. Vous tenterez d’éliminer toute forme de vie humaine, pays par pays… »
C’est en discutant avec mon fils aîné de l’actualité, et notamment du défi de santé publique
que constitue la survenance du coronavirus et sa dissémination, qu’il m’a appris l’existence
de ce « jeu » et m’a initié afin que je puisse mener des investigations sur le sujet. Ce que j’ai
appris est suffisamment renversant. Mais ce qui me terrifie davantage, c’est tout ce que
j’ignore sur le sujet ! Car si l’on se dit que ce type de jeux est accessible à partir de trois
ans ( !), on peut penser que des enfants qui auront grandi avec ce type de conditionnement
mental deviendront des monstres en puissance. Ils auront banalisé la notion de sacralité de
la vie humaine. Ils auront détruit, en eux, la frontière entre les notions du Bien et du Mal. Ce
qu’il y’a de plus terrifiant encore, c’est que le jeu met à la disposition des participants des
outils et laisse libre cours à leur imagination. C’est à qui sera le plus inventif pour créer et
disséminer des virus, semer la mort et la désolation. Ainsi, le développeur du concept
enrichit son outil à la mesure de l’imagination fertile de millions de joueurs à travers le
monde. Et… gratuitement ! On peut alors se demander, dans le contexte d’un monde où la
notion de guerre bactériologique ne relève plus de la fiction, dans quelles mains pourraient
tomber les fruits de cette « expertise du mal » planétaire ?
Pour revenir à l’actualité, est-ce un hasard si, depuis le début de la dissémination du
coronavirus en Chine, « les ventes du jeu mobile «Plague inc, qui simule l’extension de
plusieurs types d’épidémies à l’échelle mondiale, ont littéralement explosé. En quelques jours
le jeu s’est notamment classé en tête des téléchargements sur le magasin d’applications
d’Apple en Chine ! » Selon les chaines de télévision, française LCI et britannique BBC. D’après
le site Steam Charts « les ventes mondiales du jeu ont augmenté de 102% au cours des
derniers jours. » Cette tendance est telle que le développeur de l’application, James
Vaughan, s’est senti obligé de communiquer en raison de la saturation de sa plateforme de
jeu envahie par des joueurs du monde entier et notamment de Chine. Cela pourrait
s’expliquer par le désir de comprendre ce qui se passe face à la nouveauté du coronavirus,
quoique le développeur précise que son application « n’est qu’un jeu vidéo, pas un modèle
scientifique.» Il aura du mal avec cette génération du numérique qui aura de plus en plus de difficultés à distinguer le virtuel du réel. Et cela constituera, aussi, un autre défi majeur de santé publique mentale pour les années à venir.
Tout cela doit nous pousser à nous interroger, plus sérieusement, sur les questions éthiques,
spirituelles et morales sans lesquelles la déshumanisation de notre espèce pourrait atteindre
un point de non-retour. Environ 100 millions de joueurs de « Plague » à travers le monde,
c’est un chiffre important. Si l’on imagine des enfants devenus adolescents qui s’y adonnent
depuis leur bas âge, on peut s’interroger sur la santé mentale des plus fragiles d’entre eux.
Le basculement de la fiction à la réalité peut s’opérer subrepticement… Imaginons que l’une
de ces personnes, devenue adulte mais immature, ait accès, dans la vraie vie, à des vrais
virus. Imaginons qu’il soit lui-même infecté par un virus extrémiste. Imaginons...
Dans le contexte d’un monde ou les extrémistes de tout poil sombrent dans la paranoïa
démographique, notamment en Occident, il est important que les enjeux éthiques pour la
survie de l’Humanité soient replacés au-dessus des préoccupations financières qui
conduisent le monde vers sa perte. La prégnance du complexe militaro-industriel et de
l’industrie pharmaceutique sur le système libéral et capitaliste mondial est de plus en plus
porteuse de danger pour l’espèce humaine. Malheureusement, la plupart des institutions de
régulation et d’équilibre qui donnaient aux relations internationales du sens, sont
subjuguées voire sous contrôle de l’un ou de l’autre de ces deux mastodontes. Or, pour que
des armes soient fabriquées et vendues, il faut des guerres. Quitte à en susciter ? Pour que
des médicaments soient produits et écoulés, il faut des maladies. Quitte à en créer ?
Qui pour nous sortir de ce guêpier ?
MEURTRE DE ABDOU ELINKINE DIATTA, ROBERT SAGNA DONNE DES NOUVELLES
La mort d’Abdou Elinkine n’a rien à avoir avec les objectifs du Mfdc », a rassuré M. Sagna. Il donne la position du chef rebelle, Salif Sadio, qui réclame l’indépendance en Casamance, suite à la mise en place d’un processus de la paix en Casamance.
Le village de Mandina Mancagne est resté dans l’histoire du pays puisque qu’en août 1997 près de 25 soldats y étaient tombés dans une embuscade de la branche armée du Mfdc. Les lieux accueillaient ce dimanche, la première messe d’un prêtre du village. L’événement a été présidé par le président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc) l’ancien ministre Robert Sagna. Ce dernier a indiqué à la sortie de la messe que nul ne peut empêcher quelqu’un d’avoir des idées indépendantistes, mais invite tout autant ceux-là à accepter que d’autres ne partagent pas leurs idéaux.
Robert Sagna a révélé aussi que l’enquête sur le meurtre du secrétaire général «autoproclamé» du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), Abdou Elinkine Diatta, avance à grands pas. Le coordonnateur du groupe de réflexion pour la paix en Casamance rassure toutefois que cet assassinat n’a rien à avoir avec les objectifs des rebelles. « Cette enquête se poursuit. Ça, moi, je peux vous l’assurer.
La mort d’Abdou Elinkine n’a rien à avoir avec les objectifs du Mfdc », a rassuré M. Sagna. Il donne la position du chef rebelle, Salif Sadio, qui réclame l’indépendance en Casamance, suite à la mise en place d’un processus de la paix en Casamance. « Salif Sadio, c’est un homme de paix. Il est pour l’indépendance de la Casamance, mais il est pour la paix en Casamance. On ne peut rechercher l’indépendance de la paix en Casamance dans la violence », a souligné Robert sagna, lors d’une cérémonie religieuse à Mandina Mancagne à Ziguinchor.
S’agissant des avancées du processus de paix dont il est le coordonnateur, il a tenu à rassurer « ceux qui ne savent pas » et qui « pensent que rien ne bouge », en leur disant que « les choses bouges plus » qu’ils l’imaginent. « Et vous serez surpris de constater les résultats d’ici quelque temps », a-t-il conclu.