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26 juillet 2025
SERIGNE MBOUP ET SON FRERE POURSUIVIS POUR ABUS DE BIENS SOCIAUX ET ESCROQUERIE
Dans les jours à venir, les frères Mboup (Serigne et Moussa) et leur sœur Aminata devront se retrouver devant les tribunaux pour solder leurs comptes et résoudre par la même occasion leur différend
Le richissime homme d’affaires et patron de CCBM Serigne Mboup et son frère Moussa Mboup sont sous le coup d’une plainte pour abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux. Ils sont poursuivis par leur sœur Aminata Mboup qui, le 22 aout dernier, a saisi le procureur de la République d’une plainte pour dénoncer la vente d’un immeuble appartenant à la Société Bara Mboup Alimentaire (SBMA) effectuée par les deux mis en cause. Le procureur de la République a actionné la Division des Investigations Criminelles (Dic) qui a d’ailleurs entendu la plaignante.
Dans les jours à venir, les frères Mboup (Serigne et Moussa) et leur sœur Aminata devront se retrouver devant les tribunaux pour solder leurs comptes et résoudre par la même occasion leur différend. Les deux frères font en effet l’objet d’une plainte devant le procureur de la République depuis le 22 Août 2019. Ils sont poursuivis par leur sœur Aminata Mboup pour abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux.
L’objet du contentieux porte, selon nos sources, sur un immeuble sis à la rue Félix Eboué et propriété de la Société Bara Mboup Alimentaire (SBMA) que cogèrent les deux frères. Une société dont est actionnaire la dame Aminata Mboup à hauteur de 10%. Dans la plainte dont «L’As» détient copie, la plaignante, qui se dit associée dans la société, estime que ses frères ont profité de son analphabétisme pour effectuer à son insu des transactions immobilières et financières sur un immeuble appartenant à la SBMA, sis rue Félix Eboué et objet du titre foncier (TF) 5850/DK.
C’est ainsi que Serigne Mboup et Moussa Mboup ont contracté auprès de la Cbao un prêt d’un montant de 800 millions Fcfa au nom de la société SBMA sous la garantie du TF 5850/DK suivant acte dressé par le notaire Me Amadou Moustapha Ndiaye le 29 décembre 2004 et 20 janvier 2005. Après avoir remboursé ce prêt, s’insurge la dame, le patron du groupe CCBM et son frère ont donné en garantie à hauteur de 350 millions Fcfa, l’immeuble en question en guise de caution à la Société Africa Transit.
L’opération a été actée par les notaires Me Amadou Moustapha Ndiaye et Me Aida Diawara le 22 octobre et le 30 décembre 2010. Les deux frères se sont attelés à solder le prêt au terme de l’échéance. Suite aux remboursements du prêt et à la main levée de l’hypothèque, la SBMA par le biais de ses gérants a cédé à titre de vente à la nouvelle société immobilière la pleine propriété de l’immeuble au prix de 2,1 milliards Fcfa payé comptant suivant acte passé le 10 Novembre 2017 devant les notaires Me Amadou Moustapha Ndiaye et Me Aida Diawara. Ces différentes transactions qui ont abouti à la vente de l’immeuble appartenant à la SBMA, se désole Aminata Mboup, ont été effectuées à son insu.
Dans sa plainte, elle persiste et signe qu’elle n’a jamais donné son accord pour la vente de l’immeuble. «Aucune Assemblée générale n’a jamais été convoquée pour autoriser la vente de l’immeuble objet du TF 5850/DK. Aucun mandat n’a jamais été donné par la requérante pour l’aliénation du bien immobilier de la vente», clame la plaignante qui s’est attachée les services de Me Ousmane Sèye pour la représenter dans ce bras de fer judiciaire contre le richissime homme d’affaires et son frère Moussa Mboup. Alors qu’elle occupait un magasin dans l’immeuble, la requérante a été expulsée des lieux par ordonnance de référé du 04 mars 2019 par l’acquéreur de l’immeuble de la nouvelle société immobilière comme occupant sans droit du titre. «Ses biens ont été jetés dehors suivant ordonnance du Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar qui a autorisé l’ouverture des portes pour l’exécution de l’ordonnance de référé du 04 mars 2019».
En raison de toutes ces péripéties, Aminata Mboup estime que les gérants de la SBMA se sont concertés comme des associés malfaiteurs pour aliéner l’immeuble à son insu et sans aucune délibération de l’assemblée de la société. Considérant que le produit de la vente de l’immeuble d’un montant de 2,1 milliards Fcfa a été utilisé par les gérants à des faits personnels, elle relève ainsi un acte d’abus de biens sociaux. Pour asseoir le délit de faux et usage de faux, le conseil de la plaignante soutient que des manœuvres frauduleuses ont été commises pour hypothéquer et enfin vendre l’immeuble à l’insu de sa cliente qui détient 10% des parts sociales.
Dès réception de la plainte, le procureur de la République a actionné la Division des Investigations Criminelles (Dic). D’ailleurs, les redoutables et redoutés limiers ont entendu, la semaine dernière, la partie civile Aminata Mboup. Les deux mis en cause ne devront pas tarder à se présenter devant les enquêteurs de la Dic pour audition.
DES VICTIMES D'UN SCANDALE IMMOBILIER MOUILLENT LE BEAU-PERE DU PRESIDENT
Réunies au sein d’un collectif, les victimes d’une vaste escroquerie portant sur près d’un milliard Fcfa en veulent terriblement à Homère Seck, beau-père du président de la République.
Réunies au sein d’un collectif, les victimes d’une vaste escroquerie portant sur près d’un milliard Fcfa en veulent terriblement à Homère Seck, beau-père du président de la République. Dans un communiqué qu’elles ont publié hier, elles accusent la Société d’Etudes, de Travaux et d’Ingénierie (Seti) appartenant à Homère Seck de leur avoir vendu des terrains qu’elles ne parviennent pas à voir.
Entre 2012 et 2016, par le biais d’agences immobilières et d’un intermédiaire en la personne de Kader Dia, le sieur Abdoulaye Sambe, alors Directeur Général de la Société d’Etudes, de Travaux et d’Ingénierie (SETI) s’est rapproché d’honnêtes citoyens pour leur proposer des terrains dont les prix variaient entre 20 et 35 millions FCFA.
Ces terrains sont répertoriés sur le TF 526/NGA ex 4407/DG. La SETI appartient à Abdourahmane Seck dit Homère, beaupère du Président Macky Sall est le propriétaire de la SETI et son fils Thierno Homère Seck en est le responsable financier. Ce dernier est aussi cité dans cette affaire d’escroquerie. Sur la base des informations et documents fournis par Abdoulaye Sambe, le site appartenait à l’origine à la famille Dame Mbengue qui devait bénéficier de ces lotissements. Le sieur Sambe était le mandataire en second suite à une cession de pouvoirs de Abdoulaye Kane acceptée devant notaire par la Famille Mbengue.
Pour convaincre ses clients et futures victimes, soutiennent les membres du Collectif, Abdoulaye Sambe et ses associés de SETI leur avaient assuré que le dossier était presque finalisé puisque porté par le Directeur de l’Urbanisme et de l’Architecture Omar Sow, le Directeur régional des Impôts et Domaines de l’époque Mouhamadou Lamine Sy et d’autres grosses pontes de la République qui auraient d’ailleurs sollicité et obtenu des parcelles en contrepartie. «Convaincues par la crédibilité et la qualité des intervenants, les victimes avaient signé des contrats de réservation avec la société SETI et/ou Abdoulaye Sambe et versé des acomptes compris entre 5 et 200 millions de FCFA avec un cumul qui approcherait le Milliard selon des estimations (en l’absence de recensement exhaustif des victimes qui vont se faire connaître).
Après une longue attente de plusieurs années avec d’innombrables promesses et échéances qui n’ont jamais été respectées, les victimes ont décidé de porter plainte contre le sieur Abdoulaye Sambe et Cie à la DIC. Abdoulaye Sambe s’était évaporé dans la nature depuis courant 2016 à l’issue d’une première arrestation avec des interventions judiciaires en haut lieu qui avaient permis de le libérer après dédommagement partiel d’une plaignante sans que les autres victimes en soient informées», expliquent les membres du Collectif.
Après plus de 3 ans de fuite, Abdoulaye Sambe a été arrêté à Mbour le 1er octobre passé. «Au regard de l’étendue de l’escroquerie et de l’implication supposée de certains services de l’Etat, les victimes de Abdoulaye Sambe, de SETI (Famille Homère SECK) qui croient être des Sénégalais avec des droits à défendre, demandent aux autorités étatiques compétentes de se saisir du dossier afin que justice se fasse». A souligner que SETI est également citée dans le scandale des 5.000 logements sociaux de Bambilor dont le marché aurait été attribué au Pca de Petrosen et beau-père du président de la République.
LES SENEGALAIS DEVRONT ENCORE PATIENTER JUSQU’EN 2023
Qu’en sera-t-il de la distribution du gaz ? Est-ce que la commercialisation du gaz sénégalais aura lieu à la date annoncée ?
Qu’en sera-t-il de la distribution du gaz ? Est-ce que la commercialisation du gaz sénégalais aura lieu à la date annoncée ? En tout cas pour les premiers barils du pétrole découvert au Sénégal, il faudra encore se serrer la ceinture et probablement prier pour qu’ils soient commercialisés d’ici 2023. Car ce ne sera plus en fin 2022, comme il a été programmé. Telle est la volonté de Petrosen et des sociétés contractantes, qui ne pouvaient que motiver leur décision de report de la coulée de l’or noir sénégalais.
L’Etat, ses démembrements techniques et les contractants qui ont eu le bonheur de bénéficier de licences d’exploitation du pétrole Sénégal avaient annoncé que les premiers barils de pétrole allaient être remplis et commercialisés au courant de l’an 2022, mais désormais ce sera pour 2023. C’est le Directeur général de Petrosen, Mamadou Faye, qui l’a fait savoir à travers un communiqué de presse, parvenu à la Rédaction de L’AS. “Ce changement répond à un double objectif de préservation des intérêts des Sénégalais et d’optimisation des paramètres économiques du projet, dans sa globalité”, justifie-t-on. Il concerne le champ situé sur les blocs de Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond (RSSD). Qu’en sera-t-il du pétrole découvert au large des côtes sénégalo-mauritaniennes ? Pour l’instant, personne ne sait encore.
En tout cas, le communiqué tient à rassurer : «Le changement de stratégie n’affectera pas la décision finale d’investissement attendue en décembre 2019, ni la durée totale d’exécution du projet qui reste conforme à celle prescrite dans la version finale du Plan de Développement et d’Exploitation de Sangomar (SNE) ». Il faut rappeler que les Contractants étrangers concernés par ce report sont Woodside, Cairn et Far Limited. Ils ont convenu avec Petrosen “de changer la stratégie d’investissement pour la plateforme de production, de stockage et de déchargement”, qu’ils vont désormais acheter au lieu de la prendre en location”.
LES ACTEURS DEPOSENT UN PREAVIS DE GREVE GENERALE POUR L’ACCELERATION DU PROCESSUS
Face aux lenteurs notées dans le parachèvement de la réforme relative à la fonction publique locale, l’Intersyndicale des Travailleurs des Collectivités Territoriales crie son rasle-bol.
Face aux lenteurs notées dans le parachèvement de la réforme relative à la fonction publique locale, l’Intersyndicale des Travailleurs des Collectivités Territoriales crie son rasle-bol. Constituée du Sudtm, de la Fgts-Sntcl, de Cnts-Sutracols, de Cnts-Fc-Sutms et de l’Unsas, elle a tenu hier un point de presse pour dénoncer la situation et annoncer une grève générale sur l’ensemble du territoire national. D’autant qu’en dépit des nombreuses actions qu’elle a menées pour le règlement de cette affaire, l’Etat continue toujours de faire le dilatoire. Les syndicats ont décidé de mettre en branle dès aujourd’hui leur plan d’action, à travers le dépôt d’un préavis de grève.
Saisine du président de la République, dépôt d’un préavis de grève, tournée nationale de mobilisation et de sensibilisation à travers les 14 régions du Sénégal et l’organisation de marche ou de sit-in. Ce sont là les principales étapes du plan d’action que compte mettre en branle l’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal pour obliger le Gouvernement à parachever la réforme de la fonction publique locale. Face à la presse hier, les membres de l’Intersyndicale ont dénoncé les lenteurs notées dans ce sens.
Avec l’espoir suscité par la décision du Président Macky Sall d’installer le Conseil Supérieur de la fonction publique locale, indique leur président Sidya Ndiaye, les travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal étaient optimistes quant à la finalisation de cette revendication datant de près d’une vingtaine d’années. «Hélas, malgré les innombrables grèves répétitives de ces vaillants travailleurs des collectivités territoriales, malgré la sollicitation du gouvernement demandant de surseoir à ces grèves, demande acceptée par les responsables de l’intersyndicale, l’Etat continue toujours à pédaler dans la choucroute. Et pourtant, lors de l’installation du Conseil Supérieur de la Fonction publique locale, le président de la République avait donné des instructions fortes pour le parachèvement de cette ambitieuse réforme qu’est la fonction publique locale, au profit des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal», affirme le syndicaliste.
Malheureusement, souligne Sidya Ndiaye, «le Gouvernement du Sénégal a manifestement et volontairement oublié le dossier des travailleurs alors que l’Acte 3 de la Décentralisation et toutes les réformes opérées au niveau du département ministériel ont fait l’objet d’une procédure d’urgence». Il considère donc que les priorités du gouvernement du Sénégal. «A la fin l’année 2019 et toujours dans l’expectative, plus de 12.000 travailleurs des collectivités territoriales s’inquiètent de la léthargie constatée sur la finalisation de cette réforme, entamée en mars 2011. Cela nécessite, à n’en douter, une volonté politique affirmée de l’Etat pour son parachèvement. Il est clair que l’Etat du Sénégal n’a aucune considération pour les travailleurs des collectivités territoriales et leurs représentants.
L’illustration la plus parfaite est leur non implication à la rencontre de la Cicad où tous les acteurs territoriaux étaient conviés à l’exception des travailleurs», martèle Sidya Ndiaye. Face à cette situation, l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités locales sonne la mobilisation des troupes à travers un plan d’actions qui démarre dès aujourd’hui avec un préavis de grève générale sur l’ensemble des collectivités locales du Sénégal.
SEULS 54 SUR 192 SONT CERTIFIES
En Afrique, beaucoup d’aéroports internationaux n’ont pas encore de certification. Pourtant, la certification des infrastructures aéroportuaires est une exigence pour l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI).
En Afrique, beaucoup d’aéroports internationaux n’ont pas encore de certification. Pourtant, la certification des infrastructures aéroportuaires est une exigence pour l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Hier, lors du forum sur la certification des aéroports, le Secrétaire exécutif de l’Union des Gestionnaires d’Aéroports d’Afrique du Centre et de l’Ouest (UGAAOC), Simon Kaboré, a soutenu que sur les 192 aéroports internationaux répartis dans 54 pays d’Afrique, seuls 54 sont certifiés et 138 n’ont toujours pas eu de certification soit 29%.
Le taux de légalité est d’environ 12%. « Ces chiffres datent de quelques semaines. On note que 26 pays sur 54 ont certifié au moins deux de leurs aéroports internationaux et 28 n’en ont certifié aucun. En sommes 48,1% des pays s’en sortent, avec un aéroport certifié ; alors que l’enjeu est de certifier aussi bien les aéroports internationaux que les autres construits à l’intérieur des pays et qui sont ouverts au public », a renseigné Monsieur Simon Kaboré. C’était hier, lors du forum sur la certification des aéroports.
Selon ce Secrétaire exécutif de l’UGAAOC, en terme de planification, la conférence d’Abuja prévoit la certification d’un aéroport par pays, avant décembre 2020. « La situation en Afrique reste peu reluisante. En Afrique de l’Ouest et du centre, même si la situation est homogène, elle évolue très rapidement. Beaucoup de gestionnaires se sont engagés dans le processus visant à permettre la certification de la plateforme principale à court terme. Notre ambition est de ne laisser aucun aéroport en rade. Les acteurs qui ont de l’expérience dans ce domaine ont promis d’accompagner tous les autres responsables d’aéroports, en les aidant à se certifier au plus tard en décembre 2020 », a souligné M. Kaboré. De son côté, le Représentant de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), François Salemenga, a confié que seuls 17% des aéroports qui sont membres de l’UGAAOC sont certifiés.
UNE SITUATION PREOCCUPANTE
« Cette situation est préoccupante et exige que toutes les parties s’engagent à prendre des mesures tangibles. Ce forum doit ouvrir les bases d’une bonne suite face à cette situation. On doit trouver des solutions appropriées, afin de réussir la certification de nos aérodromes et autres aéroports internationaux », a dit François Salemenga. Il ajoute que la certification pourrait participer au développement économique des Etats africains. Le représentant du ministre du Tourisme, Yankoba Mbaye Sène, a déclaré que pour le cas du Sénégal, l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass est bien certifié et le projet de reconstruction des aéroports régionaux est en cours d’exécution. « La certification des aéroports, qui est une exigence de l’OACI, est aussi un aspect important pour cette structure de l’aviation civile. Mais, en Afrique, les aéroports certifiés ne sont pas nombreux.
L’objectif fixé sur la certification est loin d’être atteint par les aéroports du contient. Près de deux tiers de nos aéroports ne sont pas certifiés. Il faut noter que les infrastructures aéroportuaires du sud du Sahara présentent beaucoup de difficultés liées à la faiblesse des ressources », a déclaré le représentant du ministre du Tourisme, Alioune Sarr.
Pour Yankoba Mbaye Sène, relever le défi de la certification et de la mise aux normes demandent la participation de tous les acteurs du secteur, mais aussi de doter les gestionnaires de moyens importants pour atteindre l’objectif qui est d’obtenir la certification de la part des entités habilitées à le faire. Il rappelle qu’il est difficile pour les Etats africains d’assurer la certification des aéroports comme ceux régionaux, car le processus est un peu compliqué. « Il nous faut nous battre pour que nos aéroports soient certifiés. Pour cela, il faut que les autorités puissent garantir le maximum de sécurité si nous voulons y arriver », a-t-il soutenu, hier, lors du Forum sur la certification des aérodromes.
AIR SENEGAL COMMANDE 8 NOUVEAUX AIRBUS A220-300
Air Sénégal Sa veut imposer son leadership en Afrique de l’Ouest.
Pour le renforcement de la flotte d’Air Sénégal Sa, le ministère du Tourisme et des transports aériens a annoncé hier, dans un communiqué, la réception de huit Airbus A220-300 pour 2021.
Air Sénégal Sa veut imposer son leadership en Afrique de l’Ouest. Pour cela, la Compagnie nationale a pris l’engagement de renforcer sa flotte, en procédant hier, en marge du Dubaï Air show, à la signature des termes principaux relatifs à l’acquisition de huit Airbus A220- 300 ; et ce, selon un communiqué, en présence de Alioune Sarr, ministre du Tourisme et des transports aériens. Le document du ministère du Tourisme et des transports aériens indique que «le savions qui seront livrés, courant 2021,viendront s’ajouter à la flotte de la Compagnie nationale comprenant des ATR72, des A319 et des A330-900 neo.
En élargissant sa flotte à travers ce sacquisitions, Air Sénégal Sa poursuit sa stratégie ambitieuse de faire du Sénégal un hub aérien et touristique leader en Afrique de l’Ouest, qui stimulera les¬exportations, créera des emplois durables et générera des richesses pour tous les Sénégalais, conformément aux objectifs du plan Sénégal émergent».
Les collaborateurs du ministre Alioune Sarr n’ont pas manqué de vanter les qualités de ce type d’avion. «L’Airbus A220-300, arrivé nouvellement sur le marché, offre des performances économiques maximisées, dont la réduction de la consommation en carburant, des coûts de maintenance réduits et un meilleur coût au siège. Au niveau opérationnel, l’appareil doté des toutes dernières technologies, au confort inégalé, se présente sous deux versions, allant de 120 à 132 sièges, permettant ainsi d’opérer sur un large rayon d’action a fin de des servir les destinations régionales et intercontinentales».
A leurs yeux, «cet appareil se présente comme la solution la plus économique et la plus appropriée pour soutenir le développement d’Air Sénégal Sa, à travers notamment la consolidation des on réseau régional et la desserte de lignes intercontinentales dont Marseille, Barcelone, Genève, Toulouse et Londres»
MADIAMBAL DIAGNE DÉNONCE LE «JOURNALISME-SPECTACLE»
«On n’informe plus, on cherche à émouvoir. Ce journalisme de l’émotion s’invite sur nos plateaux de télé, nos stations de radio, entre les lignes de nos journaux et magazines et sur nos smartphones»
Abba DIEDHIOU et Binta DIA |
Publication 20/11/2019
Le président de l’Union de la presse francophone (Upf), Madiambal Diagne, amis en garde à Yaoundé où se déroulent les48èmes Assises de l’organisation qu’il dirige, le primat du journalisme-spectacle dans le monde médiatique.
Le journalisme factuel commence à disparaitre de l’univers des médias, qui lui donnent désormais une dimension spectacle. Selon Madiambal Diagne, président de l’Union de la presse francophone (Upf), l’avancée de la technologie et l’apologie des «fake news» provoquent une désacralisation des faits avec le «primat du journalisme-spectacle». «On n’informe plus, on cherche à émouvoir. Ce journalisme de l’émotion s’invite sur nos plateaux de télé, nos stations de radio, entre les lignes de nos journaux et magazines et sur nos smartphones», a dénoncé M. Diagne hier lors de l’ouverture à Yaoundé des48èmes Assises de l’Upf.
Il trouve que les journalistes ont «tronqué (leurs) microphones contre des miroirs déformants, à force d’être les premiers à sublimer nos états d’âme, à voguer sans vergogne entre terreur et effroi, à servir de porte-voix à des idéologues les plus perturbés». Le pire, se désole Madiambal Diagne, «est que nous journalistes sommes devenus des suiveurs, des télécopieurs, des relayeurs d’un faisceau d’informations manipulés par le citoyen lambda». Avant d’ajouter : «C’est à celui qui fera le plus «d’effet», à celui qui obtiendra le plus de «like» (C’est devenu français maintenant), à celui qui trouvera la petite phrase assassine, à celui qui remuera le mieux la gadoue !»
A ce titre, le président de l’Upf estime que le journalisme est à la croisée des chemins. «Depuis l’ère du papyrus jusqu’à celle des terminaux digitaux et du tout numérique, le journalisme a connu de nombreuses évolutions techniques et technologiques. Mais jamais ses fondements n’ont été autant ébranlés. Au point que certaines critiques virulentes sont même allées jusqu’à nier à la presse une quelconque utilité dans l’œuvre de construction de nos sociétés contemporaines», souligne M. Diagne, par ailleurs administrateur du Groupe avenir communication (Gac). La capitale du Cameroun abrite pour 3 jours ces assises de l’Upf axées sous le thème : «Journalisme d’émotion, journalisme d’information.» Plus de 400 professionnels des médias issus de 60 pays y sont attendus.
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE AU FEMININ
Des échanges sur des projets de recherches portant sur la santé, la mortalité infantile, l’obésité ou maladies du métabolisme ont été organisés, hier mardi, à Dakar.
Des échanges sur des projets de recherches portant sur la santé, la mortalité infantile, l’obésité ou maladies du métabolisme ont été organisés, hier mardi, à Dakar. Ces discussions ont pour but de mieux conscientiser les populations sur ces phénomènes quasiment méconnus. Pour ce faire, des femmes scientifiques de divers horizons se sont prononcées sur ces dits projets de recherches concernant ces fameuses singularités afin d’apporter des éclairages aux populations.
Toutes porteuses de projets qui tournent autour de la santé de manière générale, la mortalité infantile, l’obésité ou les maladies du métabolisme en particulier, de femmes scientifiques étaient en conclave hier mardi à Dakar. Ces dernières étudient des faits ou infections qui hantent la société et dont parfois l’existence est méconnue. Parmi les panélistes, Dr Fatoumata Ba, enseignante chercheure à l’UFR (Unité de Formation et Recherches) des Sciences de la santé de l’UGB fait de recherches sur les maladies du métabolisme, spécialement sur le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). Celui-ci se traduit par des ronflements, une apnée ou encore des pauses dans la respiration survenant lorsque l’air ne passe plus par les voies respiratoires et qui occasionnent des réveils récurrents.
Selon Dr Ba, «la pathologie du sommeil est un des parents pauvre de la médecine car très peu d’études ont été faites sur le sommeil. Au Sénégal, à l’heure actuelle, nous avons très peu de publications scientifiques sur le sommeil voire aucune surtout sur l’apnée du sommeil. Etudier le sommeil demande des équipements et nous n’avons pas dans les structures publiques du pays un laboratoire du sommeil. Les troubles du sommeil exposent à des maladies cardio-vasculaires notamment l’hypertension artérielle, l’accident vasculaire cérébrale (AVC), les troubles du rythme mais également des maladies métaboliques comme l’obésité, le diabète et même le cancer». Elle soutient également que «le premier combat à mener actuellement, c’est d’avoir des données sur la prévalence des troubles du sommeil et surtout sur la prévalence de l’apnée du sommeil, qu’on identifie les facteurs de risques et mettre en place des stratégies appropriées pour lutter contre le SAHOS», a confié Dr Fatoumata Ba.
Dr Najah Fatou Coly, pharmacienne biologiste et enseignante vacataire à l’UFR Santé de Thiès, elle travaille sur la recherche de marqueur pour diagnostic précoce des infections néonatales, en particulier les infections néonatales bactériennes. Pour le choix de son sujet, elle explique: «j’ai choisi ce thème parce que je suis dans un hôpital de pédiatrie, l’hôpital pour enfant de Diamniadio. Là-bas, on est souvent confrontés à ces infections néonatales et je me suis rendu compte qu’il y avait un problème de marqueur spécifique et sensible pour poser un diagnostic sans ambiguïté. Donc, c’est la raison pour laquelle on s’est orienté vers cette recherche». A l’en croire, «le facteur de risques le plus important est la mortalité parce que les nouveau-nés qui sont atteints d’infections néonatales ont un risque élevé au niveau de la première semaine de passer à l’autre côté».
Et Dr Coly d’ajouter: «notre objectif est de mettre en évidence des marqueurs précoces qui sont exprimés par l’organisme lors de la rencontre avec un agent pathogène, notamment les bactéries afin de pouvoir utiliser ces marqueurs pour pouvoir faire des tests de diagnostics rapides et accessibles», a expliqué Dr Najah Fatou Coly, par ailleurs doctorante à l’UCAD. A noter que la capitale sénégalaise se positionne depuis déjà quelques années en matière de science en Afrique et s’apprête à accueillir une cérémonie du Prix International Galien, récompensant les avancées pharmaceutiques les plus prometteuses au niveau mondial.
EXCAF TELECOM BLANCHIE PAR LA COUR D’APPEL DE DAKAR
La Cour a infirmé la décision du Tribunal de commerce qui avait condamné la société à payer 650 millions FCfa à Canal+ et Sport Tv pour reprise illégale de leur signal
La Cour d’appel de Dakar a infirmé la décision du Tribunal de commerce qui avait condamné Excaf à payer 650 millions FCfa à Canal+ et Sport Tv pour reprise illégale de leur signal.
C’est un ouf de soulagement : Le délibéré de l’affaire Excaf Telecom contre Canal+ international et Sport Tv Portugal est tombé ce lundi après que la Cour d’appel de Dakar a vidé ce dossier en dernier ressort et de façon publique et contradictoire. Elle a en effet infirmé le jugement attaqué par les avocats de la société Excaf Telecom et Canal et Sport Tv ont été déboutées de toutes leurs demandes considérées par le juge «comme mal fondées». En plus, les deux sociétés ont été condamnées «à payer solidairement à la société Excaf Telecom la somme de 10 millions F Cfa à titre de dommages et intérêts pour procédure abusive», après les avoir condamnées aux dépens.
Les chaînes Canal+ et Sport Tv avaient porté plainte contre le groupe fondé par Ben Basse Diagne pour reprise non autorisée de signal après la mise en demeure servie par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Le groupe Excaf avait été condamné par le Tribunal de commerce hors classe de Dakar à payer une lourde amende de 650 millions aux deux sociétés en guise de dommages et intérêts. Mais l’appel introduit par les avocats d’Excaf a réussi à annuler les décisions de première instance. Ce n’est pas le seul dossier vidé par la Cour d’appel de Dakar qui a aussi donné le verdict dans l’affaire l’opposant à Astv, Canal+ international et Multichoice Africa. La Cour a déclaré Astv qui vend au Sénégal les bouquets Tv de Canal+ et de la société sud africaine Multi choice Africa (Dstv) responsable de concurrence déloyale au préjudice de la société Excaf Telecom.
La société Multichoice Africa a procédé au lancement en grande pompe de ses bouquets au Sénégal en 2002, sans avoir signé la moindre convention de concession avec l’Etat du Sénégal ni payer la moindre redevance «au détriment de son concurrent Excaf légalement établi». Par conséquent, la Cour d’appel a donc ordonné à Astv de cesser de vendre ses bouquets Tv au Sénégal «sous astreinte de 500 mille F Cfa par jour de retard à compter de la présente décision jusqu’à l’obtention d’une autorisation administrative dans les conditions prévues par la loi». En plus, elle a été condamnée par la Cour à payer à la société Excaf la somme de 20 millions F Cfa «à titre de dommages et intérêts».
Il s’agit d’un vrai soulagement pour la société dont les avocats comptent se pourvoir en cassation pour contester le montant dérisoire de la condamnation «qui ne permet pas de réparer le lourd préjudice subi par leur client pendant 17
ans, alors qu’elle se bat pour offrir à l’Etat du Sénégal une infrastructure numérique toute neuve et de dernière génération»à travers la Tnt.
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Par Saliou MBAYE
LA CHUTE DE SEGOU ET LA CAPTURE DU TRESOR D’EL HADJ OMAR TALL *
Les objets ont été transportés à Paris dans les mêmes conditions que les livres. Ils sont conditionnés dans 10 caisses pesant au total 581 kg. Il s’agit d’une part d’objets personnels d’Elhadj Omar et d’autre part de bijoux.
Autant que je m’en souvienne, c’est un jour de 1993 que le Secrétaire Général du Gouvernement , feu Babacar Néné MBAYE , traduisant en actes la volonté du Président Abdou Diouf , m’envoya en mission à Paris « pour me mettre à la disposition » de notre vénéré guide Thierno Mountaga Tall qui s’y trouvait et qui ,entre autres occupations, portait un intérêt particulier à la « Bibliothèque oumarienne » conservée à la Bibliothèque nationale de France. Les autorités nationales connaissant mes liens d’amitié et de confraternité avec les responsables de cette institution française, me demandaient de me mettre au service de Thierno Mountaga pour faciliter les conditions d’acquisition d’une copie de cette collection. Dès mon arrivée à Paris, je me rendis à la Rue de Richelieu, siège de la Bibliothèque. Ma déception fut doublement grande car d’une part Thierno Mountaga avait déjà payé le prix du microfilmage de la collection, mas d’autre part il avait quitté Paris pour se rendre auprès de talibés à l’intérieur du territoire français.
Que me restait-il à faire ? Ou rester à Paris et me contenter de consulter les beaux livres de cette Bibliothèque conservée à la Section des manuscrits orientaux, ou alors essayer de chercher à mieux comprendre le contexte dans lequel cette belle collection omarienne est entrée à la Bibliothèque nationale.
C’est alors que me vint l’idée d’aller regarder dans les archives du ministère des colonies conservées au Centre des Archives d’outre-mer à Aix-en-Provence. Les archives ont le don de restituer fidèlement les messages qu’on leur confie et chacun sait combien l’administration coloniale a une tradition avérée de l’écrit et de sa conservation.
C’est à Aix que tout a été clair dans mon esprit car les archives m’ont permis de retracer l’histoire de cette Bibliothèque. Il s’y ajoute que j’ai compris que d’autres éléments du patrimoine d’ Elhadj Omar ont été pris en même temps que la Bibliothèque et transférés à Paris.C’est l’ensemble de ce patrimoine que l’on désigné sous le nom de « Trésor de Ségou ».
LA CAPTURE DU TRESOR
C’est le Lieutenant-colonel Archinard qui, le 12 avril 1890, annonce au Gouverneur du Sénégal, la chute de Ségou intervenue le 6 avril. Le 16 avril, il rend compte au gouverneur de l’état des prises : « déjà deux à trois cent mille francs d’or, … des drapeaux et le sabre d’Elhadj, quantité d’objets historiques ou curieux, toute la Bibliothèque de Ségou, , la correspondance d’Ahmadou à son fils [Madani] » Outre les femmes de Ahmadou, à savoir Mariama et Fatoumata Diawandou, Archinard garde par devers lui , quelques unes de ses filles et deux de ses fils, à savoir Abdoulaye et Tidiani qui ont respectivement six et dix ans. On sait qu’Archinard a amené Abdoulaye en France, qu’il y est entré à l’Ecole Saint-Cyr et qu’il y est décédé le 19 mars 1899. A la demande diligente de Thierno Mountaga Tall, ses restes ont été rapatriés le 17août 1895 et enterrés à côté de ceux de son père à Ségou, au Mali.
Il convient de signaler que le colonel Archinard avait tenu, avant la prise de Ségou que « tous les officiers signent le cinq au soir un engagement sur l’honneur de faire tous leurs efforts pour que rien ne soit distrait de ce trésor si on le trouve et que tout revienne à l’Etat ».Le 26 mai 1890, le colonel Archinard nomme une commission qui se réunit à Kayes et évalue le trésor à 76 kg 82 d’or et 157 kg d’argent. Elle vend aux enchères les bijoux « représentant un mélange de divers métaux » et propose d’en verser le prix au Budget du Soudan qui venait d’être mis en place. Elle décide d’envoyer en France deux caisses de bijoux et objets « représentant un intérêt historique ou artistique ». Au total, la Bibliothèque et les bijoux sont réunis en 14 caisses et sont transférés de Kayes à Saint-Louis et ensuite en France pour être déposés au Magasin Central de Colonies, 4, rue Jean Nicot à Paris.
A Paris, le Sous-secrétaire d’Etat aux colonies (le ministère n’a été créé qu’en 18994) nomme une commission présidée par l’Inspecteur des colonies Picanon. La commission se réunit en décembre 1890 et mars 1891. Elle fait évaluer les bijoux et objets . C’est O. Houdas , professeur d’arabe vulgaire à l’Ecole des Langues orientales, celui-là même qui est le traducteur du « Tarikh es Soudan » de Abderahman Abdallah et du « Târikh el Fettach » de Mahmoud el Kati qui représente le ministère de l’Instruction publique au sein de la commission . C’est sur sa proposition que qu’il a été retenu que les livres et manuscrits soient versés soit à la Bibliothèque nationale, soit à L’Ecole des Langues orientales. Quant aux bijoux et objets, il est proposé d’en faire don, soit à l’Exposition permanente des colonies, soit au Musée du Trocadéro. En 1892, la décision est prise : les livres vont à la Bibliothèque nationale et les bijoux et objets à l’Exposition permanente des colonies1.
LA BIBLIOTHEQUE OMARIENNE
Le 28 octobre 1892, quatre (4) caisses de livres et manuscrits pesant 585 kg sont envoyés à la Bibliothèque nationale. Ils ont été reliés entre 1898 et 1901 et sont confiés à la Section des manuscrits orientaux où ils bénéficient d’excellentes conditions de conservation et d’accès. Ils représentent 518 volumes et ont fait l’objet d’une description2.
Il s’agit de l’ensemble de la Bibliothèque d’Elhadj Omar enrichie par des documents et livres réunis par son fils Ahmadou. (1836-1897)On retrouve dans ce fonds des ouvrages écrits par Elhadj Omar lui-même dont « Rimâhu Hizbi Rahîm ala nuhur Hizbi Radjîm » ou « Livre des lances » écrit entre 1833 et 1854 et qui concentre l’essentiel de la doctrine de la Tijaniyya, des ouvrages ou copies d’ouvrages d’auteurs célèbres, des traités de grammaire, de lexicographie, de médecine, de rhétorique, de droit etc. On y trouve aussi des formules talismaniques et astrologiques et des prières. Le fonds contient également des correspondances échangées avec des chefs spirituels et temporels avec lesquels Elhadj Omar entretenait des relations d’amitié comme L’Almamy Abdoul Bocar Kane du Fouta, ou des rapports conflictuels comme Ahmed el Bekay de Tombouctou et Cheikhou Amadou du Macina. Les documents sont pour l’essentiel en arabe, sauf à quelques rares exceptions, en fulfuldé, en arabe dialectal ou en français..
Thierno Mountaga Tall, dans sa lutte déterminée pour la reconstitution du patrimoine du Cheikh et de sa mise à la disposition des Africains de l’ouest, a acquis en 1993, à prix coûtant, le microfilm de ce fonds, soit au total 272 bobines.
Cependant le microfilm, photographie miniaturisée de documents, sur des films de 35 mm, ou 16 mm suppose l’existence de conditions spéciales de conservation ‘(18° C et une humidité relative de 40%) mais aussi des lecteurs –reproducteurs pour en faciliter l’accès.
Depuis 1993, les techniques de reproduction ayant évolué avec l’apport des nouvelles technologies de l’information et de la communication, il faut à présent se tourner vers la numérisation de ce fonds pour le rendre accessible au plus grand nombre d’utilisateurs.
Thierno Madani, digne successeur de son illustre père, pourrait à cet effet, avec l’appui de l’Etat et de ses services spécialisés, engager des négociations avec les autorités françaises .pour la numérisation et l’exploitation de ce fonds.
LES OBJETS ET BIJOUX
Les objets ont été transportés à Paris dans les mêmes conditions que les livres. Ils sont conditionnés dans 10 caisses pesant au total 581 kg. Il s’agit d’une part d’objets personnels d’Elhadj Omar et d’autre part de bijoux.
Concernant les objets personnels, ils ont été déposés à l’Exposition permanente des colonies. Il s’agit de : une tente, une moustiquaire, un sabre, un lit de repos, des étriers, des cannes,, des tissus, des tabalas de guerre, des drapeaux remis notamment aux troupes du Nguénar et du Toro par Elhadj Omar , des canaris, de la vannerie, des fusils à pierre, des objets de harnachement . Cependant une note du Chef du Magasin central des colonies adressée au Sous-secrétaire des colonies le 3 décembre 1892 porte que « trois caisses renfermant le sabre d’Elhadj Omar et trois tabalas de l’Ouassébougou sont conservés au Magasin central pour être remises au colonel Archinard ».On sait que le sabre3 a été présenté à la famille omarienne , à Dakar, par l’Ambassadeur de France, Son Excellence Monsieur André Lewin , à la cérémonie d’ouverture du Colloque consacré au bicentaire de la naissance d’Elhadj Omar (14-19 décembre 1998) présidée par le Chef de l’Etat Abdou Diouf à l’Hôtel « Méridien Président » .C’était le 14 décembre 1998, en présence de Thierno Mountaga Tall et du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Serigne Diop..Le sabre a été prêté au Sénégal aux fins d’exposition pendant deux mois, le Gouvernement sénégalais s’étant engagé à le restituer à la fin de la période de prêt.4
Quant aux bijoux, ils ont été regroupés dans quatre boîtes. Il s’agit de 48 bijoux en or pesant 8kg 141 et de 48 bijoux en argent d’un poids de 4kg 789. Ce sont des parures de front, des bracelets, des anneaux de cheville, des boucles d’oreilles, des colliers. Ils ont été déposés à l’Exposition permanente des colonies le 21 novembre 1892. Ces bijoux sont moins connus que la Bibliothèque omarienne et pourtant il faudrait faire la lumière sur le sort qui leur est réservé aujourd’hui. Il me paraît utile que la famille omarienne, avec le soutien de l’Etat et de ses services spécialisés, engage des négociations avec le Gouvernement français pour retracer l’histoire de ces bijoux en vue d’une éventuelle restitution ou pour le moins d’un prêt pour être exposés, notamment au cours d’une Ziarra annuelle, voire d’une exposition itinérante à travers la sous-région ouest africaine. La famille serait d’autant plus fondée pour le faire qu’il s’agit là de biens culturels meubles tels que définis par L’UNESCO. .
En conclusion
La colonisation est inacceptable. Elle a bouleversé nos sociétés et rompu l’équilibre qui en sous-tendait le fonctionnement. Cependant, on ne peut manquer de saluer l’honnêteté et la transparence qui ont prévalu dans le traitement du Trésor de Ségou. Tout a été dénombré, quantifié, transféré selon les normes d’une bonne administration et encore aujourd’hui le Trésor est bien conservé. Il nous appartient à présent de revendiquer ce patrimoine conservé à l’étranger et de nous l’approprier. Nous en avons le devoir quand on mesure l’immense investissement qu’a consenti Thierno Mountaga Tall pour la sauvegarde de la mémoire. Aujourd’hui, Thierno Bassirou Tall, Khalife de la Famille omarienne et Thierno Madani, Khalife de Thierno Mountaga Tall ont là un beau chantier. Ils ont toutes les ressources pour le réaliser et nul doute qu’ils le réaliseront.
Colloque international tenu au Grand Theâtre, les 01 et 02 février 2014 : «EL-HADJ OMAR (1794-2014) : UNE GRANDE FIGURE DE L’ISLAM ET SON HERITAGE »
* Le titre est de la Rédaction
1 L’Exposition permanente a été créée en 1855 et sera remplacée à partir de 1899 par l’Office colonial qui lui-même sera remplacé par l’Agence économique de la France d’Outre-mer supprimée en 1953
2 Le fonds a été signalé dans le « Guide des Sources de l’Histoire de l’Afrique au sud du Sahara dans les Archives et Bibliothèques françaises, -II Bibliothèques publié par l’UNESCO en 1976. Il a fait l’objet d’un inventaire réalisé par Noureddine Ghali , Sidi Mohamed, Mahibou et Louis Brenner publié par le CNRS en 1985.
3 Je ne reviens pas sur le débat qu’a suscité la présentation de ce sabre. Débat largement diffusé par la presse.nationale
4 On peut, à titre de comparaison, rappeler que Jean Haab, a remis à la Guinée, le tambour de Samory qu’il avait reçu en héritage (« Le Soleil » n° 8499 du 1er octobre 1998, p 16)