''GOLO DI BEY, BABUN DI DUNDEE'', C’EST FINI TOUT ÇA !
Le président de l’Institut Diambars assume entièrement la nouvelle orientation prise par sa structure, qui, dans une stratégie de survie dit-il, n’acceptera plus que le fruit de l’investissement réalisé ne profite qu’aux intermédiaires.

Le président de l’Institut Diambars assume entièrement la nouvelle orientation prise par sa structure, qui, dans une stratégie de survie dit-il, n’acceptera plus que le fruit de l’investissement réalisé ne profite qu’aux intermédiaires. Pour Saër Seck, c’est même une question de refuser une nouvelle colonisation par le sport. Il nous livre ici ses arguments pour justifier la proposition d’un accord de cession des droits de représentation par les pensionnaires de Diambars, jusqu’à la fin de leur carrière sportive, tout en se montrant flexible pour l’autre accord, concernant les droits à l’image.
M. Seck, vous êtes président de l’Institut Diambars. Selon des informations qui nous sont parvenues, vous avez décidé, depuis décembre, de faire signer à vos pensionnaires, des accords de cession de leurs droits de représentation et d’image et ce, pour toute la durée de leur carrière sportive éventuelle. Qu’est-ce qui justifie une telle décision ?
« Depuis 2003, tous les jeunes qui viennent à Diambars, ainsi que leurs parents, signent une convention, qui règle la relation entre les pensionnaires et l’Institut. Le jeune qui arrive est totalement pris en charge par nous. Il est hébergé, nourri, scolarisé, entraîné, formé, soigné, transporté, assuré…
Nous faisons tout. Il faut savoir que Cette convention a toujours existé. Jusqu’ici, les jeunes et les parents cèdent à Diambars les droits jusqu’à l’âge de 23 ans en ce qui concerne la représentation et l’image. Ils s’engageaient à l’époque sur une période de 5 ans qui nous permettait d’assurer un compagnonnage.
Ce qu’on n’a jamais mis vraiment en œuvre. Ce qui se passe, c’est qu’à chaque fois qu’un jeune commence à ressembler à quelque chose, à devenir performant, à avoir le statut d’international, on a des parents qui changent totalement ou des oncles qui surgissent de nulle part pour réclamer des choses.
Nous avons changé de type de convention pour plusieurs raisons. On a eu 16 ans d’existence en novembre dernier.
Aujourd’hui, quand on regarde l’économie mondiale du foot et les transferts, quand un jeune part très tôt dans un pays comme l’Angleterre et y reste pour le reste de sa carrière, quand il fait des transactions, tout le monde gagne sauf son club formateur : le club qui vend, celui qui achète, le joueur, l’agent, tous gagnent, sauf le formateur ! L’indemnité de formation c’est au niveau du premier transfert et c’est un montant infime.
Ensuite, nous sommes toujours obligés de céder nos meilleurs joueurs pour quasiment zéro franc, sinon ils reviennent et perdent leur rêve. Il y a eu des joueurs pour lesquels on a dû renoncer à notre part d’indemnité pour qu’ils restent dans leurs clubs qui étaient en difficulté financière.
Les gens oublient qu’on a dû faire des efforts très importants pour leur permettre de partir. Je l’ai dit partout y compris devant le président de la FIFA : tant qu’on n’inversera pas cette logique, les pays émetteurs de talents vont être les dindons de la farce. Ça ne peut pas continuer. »
Pour les clubs formateurs, la FIFA a quand même mis en place des mécanismes tels que l’indemnité de formation et la contribution de solidarité, qui leur permet de recevoir une partie des transferts…
« Non, l’indemnité de formation, ce n’est qu’au niveau du premier transfert. Et cette indemnité, elle n’est pas loin de zéro. Au moment où je vous parle, je négocie le transfert vers un club français d’un de nos joueurs phares, Mor Talla Gaye, qui est notre capitaine. Un attaquant excentré. Je suis quasiment dans l’obligation de le laisser partir pour zéro franc, sinon, il revient.
Pour faire quoi ?
Cela fait quatre ans qu’il joue dans notre championnat. La contribution de solidarité, elle est égale à 5% sur toute la carrière du joueur, de l’âge de 12 à 23 ans. Les jeunes qui partent on essaie de les faire partir le plus tôt possible pour qu’ils aient une chance.
Aujourd’hui, Ibrahima Dramé est parti, il a eu 18 ans en octobre dernier. Donc, pour nous, l’indemnité de formation, c’est les pourcentages les plus faibles qui sont ceux du départ qu’on va toucher.
Sur ces 5%, ça va faire, moins de la moitié, 1,75% à peu près, sur toute la carrière. Et demain, le club autrichien qui l’a pris jusqu’à ses 23 ans, va toucher la différence 3,25%. Plus le transfert qu’il va faire. Parce que si c’est un attaquant et demain devient un attaquant de référence, c’est minimum 40 ou 50 millions sinon 80. Et l’agent qui va mener la transaction va toucher 2, 3, 5 millions d’euros.