Considéré comme le premier intrant pédagogique, l’enseignant devient de plus en plus rare. Pour 3.240.213 élèves, ils sont 95.048 enseignants dans 14.920 écoles et établissements, pour 1296 heures d’enseignements/apprentissages
C’est parti pour une année scolaire avec 3.240.213 élèves répartis dans 14.920 écoles et établissements. 95.048 enseignants vont assurer les enseignements/apprentissages. Les efforts de l’Etat sont orientés plus vers la construction que le recrutement des enseignants qui se fait à compte-goutte. Ce qui crée des déficits énormes dans certaines circonscriptions académiques les obligeant à fermer des salles de classes ou de mettre sur pied des classes à double flux ou multigrades.
A Vélingara, il a été noté un déficit de 90 enseignants, tous ordres confondus. La circonscription de Bambey enregistre un déficit de 100 enseignants. Dans l’inspection d’éducation et de formation de Nioro, il a été signalé un manque de 93 enseignants en langue française et 25 en langue arabe. Le département de Kaolack traine un déficit de plus de 100 enseignants. En 2017, l’académie de Matam trainait un déficit de 257 enseignants, Tambacounda avec un manque de 166 enseignants. Kolda avec un déficit de 149 enseignants. Pendant ce temps, la région de Thiès connait un surplus d’enseignants.
Dans ce cocktail de facteurs pour expliquer les contreperformances du système éducatif sénégalais, en atteste les taux d’échec des évaluations nationales, il est souvent cité le non-respect du quantum horaire impacté fortement par les grèves des syndicats, l’environnement scolaire, notamment le déficit de manuels, l’absence de toilettes, d’eau et d’électricité et la prolifération des abris provisoires. Il y a bien aussi, dans la galaxie d’une école en décadence, le déficit d’enseignants dans les circonscriptions académiques. Année après année, le mal persiste, plombant les enjeux de scolarisation et l’installation définitive, loin d’être provisoire, les classes à double flux ou multigrades.
Considéré comme le premier intrant pédagogique, l’enseignant devient de plus en plus une matière rare. Pour 3.240.213 élèves, ils sont 95.048 enseignants dans 14.920 écoles et établissements, pour 1296 heures d’enseignements/apprentissages. Dès lors, la gestion des ressources humaines devient un enjeu majeur de pilotage, leur redéploiement une question stratégique, sous le signe de l’équité et de la qualité du système. En dépit de la loi n° 2004-37 du 15 décembre 2004 qui fait de la scolarisation une obligation pour tous les enfants des deux sexes âgés de 6 ans à 16 ans, le déficit d’enseignants persiste.
C’est le secrétaire général du syndicat des enseignants libres du Sénégal/ Authentique (Sels/A), Abdou Faty, qui tire la sonnette d’alarme en déclarant qu’: «au Sénégal, il y’a un déficit cette année de 1500 enseignants. C’est déplorable ! Cela impacte négativement sur les résultats des élèves». Il l’a fait savoir à l’occasion de la visite du ministre de l’Education Nationale, Mamadou Talla, à Rufisque.
En attendant une mise à disposition des sortants des centres régionaux de formation du personnel enseignant (Crfpe) – ils sont 1750 élèves-maitres à subir l’examen final prévu les 29 et 30 octobre dans tous les Crfpe - et les sortants de faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef), les circonscriptions devront faire face aux mesures restrictives de l’Etat imposant la baisse de recrutement d’enseignants, loin des besoins exprimés. A l’occasion de la présente rentrée académique, les autorités académiques ont alerté. A Vélingara, il a été noté un déficit de 90 enseignants, tous ordres confondus.
La circonscription de Bambey enregistre un déficit de 100 enseignants. Dans l’inspection d’éducation et de formation de Nioro, il a été signalé un manque de 93 enseignants en langue française et 25 en langue arabe. «Le département de Kaolack traine un déficit de plus de 100 enseignants. Comme l’année dernière, nous risquons également, cette année de fermer des classes, ce qui ne plaide pas pour l’atteinte des objectifs», se désole l’Inspectrice d’académie de Kaolack, Khadidiatou Diallo.
A Fatick, on observe un déficit de professeurs dans les matières dites fondamentales comme la philosophie et l’éducation physique et sportive (EPS). «Nous avons un déficit de 04 professeurs et 14 professeurs pour l’éducation physique et sportive (EPS) pour 30 lycées à l’échelle de l’académie», a fait savoir l’inspecteur d’académie Mamadou Niang. Avant de mentionner qu’il compter user du redéploiement de personnel pour combler ce déficit en faisant jouer sur les compléments horaires et les heures supplémentaires.
Dans un récent rapport du ministère de l’Education nationale en date de 2017, il a été relevé un besoin de 1.663 enseignants. La situation, indique le rapport, est alarmante dans les régions de Matam, Tambacounda et Kolda. A titre indicatif, l’académie de Matam traine un déficit de 257 enseignants. Elle est suivie par Tambacounda avec un manque de 166 enseignants. Kolda vient en troisième position avec un déficit de 149 enseignants. En revanche, pendant ce temps, la région de Thiès connait un surplus d’enseignants.
A Saint-Louis, un besoin de 247 enseignants pour le Français et 169 pour l’Arabe a été relevé en 2018. A la même année, la région de Sédhiou enregistre un déficit de 425 enseignants (65 professeurs dans le moyen/secondaire, 315 dans l’élémentaire et 45 au préscolaire). Les circonscriptions lointaines subissent les départs massifs d’enseignants vers les grands centres urbains. Le mouvement national qui donne droit aux enseignants de demander à être affectés, les rapprochements de conjoints et de conjointes, les raisons de maladie, mais aussi des interventions de responsables à tous les niveaux, est passé par là.
L’ancien ministre, Serigne Mbaye Thiam avait exprimé un besoin de 4.800 enseignants de plus en 2018 et de 3.700 salles de classes pour la même année. Par conséquent, le manque du personnel enseignant a souvent entraîné la fermeture d’écoles et la création de classes multigrades ou double flux. Pour ne pas procéder à un recrutement massif d’enseignants pour combler le gap – ce qui aura nécessairement des répercussions budgétaires, le gouvernement met en place des classes à double flux (CDF) ou multigrades (CMF), pour être en phase avec la scolarisation obligatoire de 10 ans.
Selon la COSYDEP, on compte 12 980 CMG en 2016 contre 6394 en 2006 et 2894 CDF sur l’ensemble du territoire. «Ce phénomène déteint négativement sur la qualité des enseignements apprentissages, les insuffisances et l’inadéquation du matériel et des supports didactiques, le rythme languissant de la mise en place d’infrastructures de qualité», regrette la Cosydep sur cette situation paradoxale de progression de ces classes. «Beaucoup de facteurs expliquent l’échec des classes à double flux. Ils vont de l’insuffisance du temps d’apprentissage (quantum horaire) à l’absence d’une véritable ingénierie pédagogique chez les enseignants en passant par l’irrespect des normes et l’absence totale d’activités extra – muros composante essentielle du système», explique la Cosydep.
A Kaolack, l’inspectrice Khadidjatou Diallo informe à l’occasion de la présente rentrée 2019/2020, de l’existence de plus de 300 classes multigrades. A Nioro, il a été relevé, fait savoir l’Ief Baba Thiam, 384 classes multigrades.
«NOS PME SONT OBLIGEES DE REPONDRE AUX IMPERATIFS DE COMPETITIVITE»
Aminata Assome Diatta a souligné la nécessité pour les Pme sénégalaises de répondre aux impératifs de compétitivité dans un contexte d’ouverture des marchés surtout avec la création de la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF
Le Ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta a présidé hier, mardi 8 octobre à la cérémonie de lancement du fonds à frais partagés, un dispositif d’assistance technique et financière aux PME, mis en place par l’Etat du Sénégal et la Banque Mondiale.
A cette occasion, elle a souligné la nécessité pour les Pme sénégalaises de répondre aux impératifs de compétitivité dans un contexte d’ouverture des marchés surtout avec la création de la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF).
«Avec l’ouverture aux marchés internationaux notamment la Zlecaf, nos Pme sont obligées de répondre aux impératifs en matière de compétitivité». Ces propos sont du Ministre du commerce et des Pme Aminata Assome Diatta qui présidait hier, mardi 8 octobre la cérémonie de lancement du fonds à frais partagés un nouveau mécanisme de financement et d’assistance technique des petites et moyennes entreprises sénégalaises. «Cela entraine, poursuit-elle, des implications d’orientation de nos politiques publiques vers le soutien et le développement du secteur privé». «Le succès des Pme est donc une des conditions nécessaires à la réussite de la deuxième phase du plan Sénégal Emergent (PSE) en réponse aux défis important de création d’emplois et de croissance partagée de l’inclusion sociale avec une nécessité de prise de relais par le secteur privé national», a indiqué le Ministre. Selon elle, le fonds, à frais partagés, va accompagner les PME à s’intégrer dans les chaines de valeurs nationales, régionales et mondiales.
De son coté, Idrissa Dianira, directeur général de l’agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) a fait savoir que ce dispositif d’assistance technique et financière mis en place par l’Etat du Sénégal et la Banque mondiale cible les PME souhaitant accéder aux marchés extérieurs pour la première fois.
Par ailleurs, il trouve que le lancement de ce nouveau guichet du Programme développement du Tourisme et des Entreprises (PDTE) vient à un moment où la Pme sénégalaise se trouve face aux défis de la mise en place d’une stratégie adaptée aux marchés, le défi de la qualité exigée et celui du packaging et de la logistique. Selon M. Diabira, il reste des défis à relever sur toute la chaine de valeur et en termes d’adaptation à d’autres cultures et langues pour être compétitives.
Ndeye Aminata CISSE
DEUX JEUNES MEURENT NOYÉS SUR LA GRANDE-CÔTE
Les sapeurs-pompiers ont déposé les corps des victimes à la morgue de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga
Deux jeunes hommes de 24 et 26 ans originaires de Louga ont trouvé la mort par noyade à la plage de Téral, mardi vers 19 heures, sur la Grande-Côte sénégalaise, non loin de Potou (nord-ouest), rapporte Radio Sénégal (publique).
Les sapeurs-pompiers ont déposé les corps des victimes à la morgue de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga.
A leur arrivée sur les lieux du drame, les corps des deux jeunes hommes avaient été sortis de l’eau, selon Radio Sénégal. Ils sont tous les deux originaires de Grand-Louga, un quartier de la capitale du Ndiambour.
LA CAF REPROGRAMME LE MATCH AU CAIRE
L’instance africaine qui avait entamé une enquête sur les raisons pour lesquelles le match n’a pas eu lieu, a finalement pris la décision de reprogrammer la rencontre retour au Caire
A l’issue de la réunion du comité de la Caf organisée hier, mardi, au Caire, la Confédération Africaine de Football (Caf) a donné son verdict sur l’affaire Génération foot- Zamalek suite au match retour avorté du dernier tour des préliminaires de la Ligue des champions.
L’instance africaine qui avait entamé une enquête sur les raisons pour lesquelles le match n’a pas eu lieu, a finalement pris la décision de reprogrammer la rencontre retour au Caire. Le gagnant sera placé dans le pot 2 lors du tirage au sort de la phase de groupes de ligue des champions prévu demain, mercredi. Cependant, la date de la rencontre n’est pas encore fixée.
Reste à savoir si le club Grenat acceptera de se conformer à la décision. Le champion du Sénégal, rappelle t-on, s’était imposé à l’aller au stade Lat Dior de Thiès sur la marque de 2 buts à 1.
LE BATONNIER INTERDIT LA SORTIE DES AVOCATS DE SONKO
Les conseillers du député et leader de Pastef ont refusé de donner les raisons de cette annulation
Hier, par l’entremise de son secrétaire général, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Pape Leyti Ndiaye, a interdit la conférence de presse des conseillers de Ousmane Sonko. Me Ousseynou Fall et ses confrères se sont pliés sans évoquer les motifs d’une telle décision.
Très attendue hier, la conférence de presse des avocats de Ousmane Sonko a n’a pas eu lieu. Le face-à-face avec les journalistes a été en effet interdit par le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Pape Leyti Ndiaye. Relativement aux motifs d’une telle décision, les conseillers du député et leader de Pastef ont refusé de donner les raisons de cette annulation. «Je suis peiné. Désolé de ce retard comme vous l’avez remarqué. Nous aurions souhaité tenir cette conférence de presse pour le leader du Pastef, Ousmane Sonko.
Votre présence montre vraiment l’intérêt que vous attachez à cette affaire. Mais je disais à l’entame que je suis peiné. Je ne dirais pas indigné parce que nous sommes des avocats et nous appartenons à un ordre, celui des avocats du Sénégal», a informé Me Ousseynou Fall avec amertume. Sur le visage des journalistes venus nombreux se lisait le découragement après une longue attente. Malgré l’insistance des journalistes sur les raisons de l’interdiction, Me Fall et ses confrères ont préféré donner rendez-vous à une date ultérieure. C’est avec la colère à la gorge que les reporters ont quitté la salle.
Me Ousseynou Fall : «Personne ne pourra affaiblir notre défense»
Toutefois, en compagnie entre autres de Mes Abdoulaye Tall, Djiby Diagne, Me Ousseynou Fall avertit d’abord : «Personne ne pourra affaiblir notre défense, encore moins la détruire.» Puis, il devient plus précis : «C’est à la dernière minute que le secrétaire général de l’Ordre nous a appelés pour nous informer de l’interdiction de la tenue de cette conférence de presse. Mon jeune confrère, Sarr, m’a donné son portable pour m’informer de la décision du bâtonnier de l’Ordre des avocats, représenté par son secrétaire général. Alors que nous, nous avions adressé une lettre préalable d’information pour notre conférence de presse de ce jour.
Nous sommes vraiment désolés de devoir reporter cette conférence de presse parce que nous aurions tant aimé apporter un tant soit peu d’éclairages sur cette affaire dite des 94 milliards. Malheureusement, je ne peux pas aller plus loin. Je ne peux pas déflorer le sujet, compte tenu du respect de cette interdiction. Je ne vous donne pas une date ultérieure, mais on vous communiquera la prochaine conférence de presse.» L’audition du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire des 94 milliards, relative au titre foncier 1451/R, se fera vendredi à huis clos.
«IL EST TEMPS POUR MOI DE PASSER LA MAIN»
Avant de s’envoler pour Singapour pour assister au match devant opposer le Brésil au Sénégal demain jeudi 10 octobre (12 heures, GMT), Me Augustin Senghor s’est confié à Sud Quotidien.
Avant de s’envoler pour Singapour pour assister au match devant opposer le Brésil au Sénégal demain jeudi 10 octobre (12 heures, GMT), Me Augustin Senghor s’est confié à Sud Quotidien. Dans cet entretien exclusif, il a aborde plusieurs questions, notamment son départ de la présidence de l’Ufoa, le marketing de FSF, l’affaire StarTimes, l’inauguration du centre d’excellence Guerrero ce dimanche en présence de Fatma Samoura et Ahmad…
L’équipe nationale du Sénégal va jouer ce jeudi à Singapour un match historique contre le Brésil. Quels sont les contours qui ont abouti à sa finalisation ?
Ce match a été une coïncidence formidable parce qu’au sortir de la dernière CAN, quand nous avons débriefé avec le coach, l’un des éléments qui était ressorti, c’était l’envie du coach mais aussi de la Fédération, de changer de perspectives en termes d’adversaires lors de nos matchs amicaux, pour essayer de nous frotter à ce qui se fait de mieux dans le monde. Le plus souvent, même si on est obligés de jouer en Afrique, d’avoir des matchs amicaux avec des équipes africaines, essayer de voir en Europe, dans la partie sud-américaine ou nord-américaine mais aussi en Asie, les équipes capables de nous faire progresser. Et sur ces résolutions-là, comme par enchantement, nous avons reçu aussi via la CAF une demande du Brésil de jouer avec le Sénégal. C’est pour cela que j’ai dit que c’est une coïncidence formidable. C’est comme ça que c’est parti. Après derrière, il a fallu de longues négociations parce que pour monter les matchs de l’équipe du Brésil, il y a beaucoup d’intervenants et notamment la société promotrice qui détient les droits pour organiser les matchs du Brésil et les commercialiser. De fil en aiguille, nous avons pu avoir la confirmation à Singapour. Après l’échange des accords, la difficulté c’était où devait se jouer le match. Au Koweït, au Bangladesh, Singapour ou en Europe ? Les jeux étaient très ouverts et pendant tout ce temps-là, nous avons pu prendre notre mal en patience. Je pense que dans le montage financier et technique du dossier, c’était un élément important. Et en définitive, nous avons pu trouver un accord qui est satisfaisant. Parce que ce qui nous importait le plus, c’était le volet sportif mais aussi le volet symbolique. Jouer contre le Brésil pour la première fois de notre histoire, nous semblait aussi important.
Mais au-delà du volet symbolique et historique, il y a aussi un volet financier. D’aucuns disent qu’on joue pour du beurre pour ce match-là. Est-ce qu’il y a une grosse rentrée pour le Sénégal ?
C’est un montage qui inclut aussi bien la fédération brésilienne que son sparring-partner qui se trouve être le Sénégal. En tant que sparring-partner, nous recevons un montant de 300 mille euros (plus de 196 millions F CFA) dans lequel nous prenons en charge le voyage de l’équipe, la préparation, les regroupements, les primes et tout. La difficulté, c’est que le voyage jusqu’à Singapour coûte extrêmement cher. Et comme nous avons pris le pari de mettre nos joueurs dans de bonnes conditions, on les a fait voyager par «Air France» en business et en prémium. A titre d’exemple, il faut savoir que le business coûte autour de 6 millions de FCFA par personne multiplié par le nombre de personnes dans la délégation. Et d’ailleurs pour amoindrir les coûts, on a fait voyager certains via Emirates de Dakar pour aller directement Singapour. Donc, presque l’essentiel des fonds est englouti par les billets. Il n’y aura pas de grande marge sur ce match. Mais j’insiste là-dessus, l’essentiel, c’était de ne pas exposer nos propres fonds ou les fonds de l’Etat sur ce match-là puisque, si nous arrivons à amortir les dépenses sur la base du montant qu’on a reçu, on sera déjà bien.
Se frotter aux meilleurs c’est toujours bien mais, il n’y a-t-il pas un risque à jouer contre des épouvantails comme le Brésil ?
Non à partir du moment où ce sont des matchs de préparation, des matchs amicaux, l’objectif, c’est que, si on a la prétention d’être meilleur, et de se rapprocher de ce qui se fait au plus haut niveau, il faut se confronter à ceux qui y sont déjà. Maintenant, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de risques sur le plan sportif, de jouer contre le Brésil, puisque nous ne sommes pas favoris. Mais au-delà de cela, même en cas de défaite, nous aurons beaucoup appris et ça nous permettra dans le futur de pouvoir être dans de meilleures conditions pour pouvoir affronter des équipes européennes, sud-américaines et même asiatiques lors des coupes du monde. Ça nous permettra d’accroitre nos chances, de pouvoir performer. L’autre aspect aussi à ne pas négliger, il faut le savoir, c’est que depuis quelques années, l’Europe du football est en train un peu de se recroqueviller sur elle-même avec la Ligue des Nations qui fait que pour de longues périodes, les équipes européennes joueront entre elles. Et c’est le moment aussi pour les équipes des autres confédérations de jouer entre elles. Pourquoi pas même les équipes qui sont un peu plus éloignées, qu’on puisse jouer contre elles, ça permettra d’avoir d’autres ouvertures. Parce qu’autrement, nos pays ne se développeront pas en jouant en autarcie à l’intérieur de leur propre continent.
L’équipe nationale du Sénégal a un standing qui n’a plus rien à envier aux équipes européennes, américaines voire sud africaines, maghrébines. Mais au niveau local, le football du Sénégal, le sport dans sa globalité bat un tout petit peu de l’aile. D’ailleurs, la ligue professionnelle a été «perfusée» par la FSF pour jouer cette saison 2019-2020. Est-ce que ce n’est pas aussi l’arbre qui cache la forêt ?
Ça dépend de l’angle de traitement de la question. Je pense que si c’était l’Etat ou une tierce personne qui était intervenue, on aurait pu dire que le football est en crise. Aujourd’hui, on ne parle pas de l’Etat qui est obligé d’injecter de l’argent. On ne parle pas de sponsors ou d’autres structures qui viennent de l’extérieur pour aider la ligue professionnelle à dépasser ces difficultés qui, je l’espère, sont des difficultés conjoncturelles. En réalité, ça montre que le football est en train d’accueillir ce que j’appellerai une capacité de résilience. C’est-à-dire qu’il peut résoudre par luimême ses propres problèmes et c’est ça qui fait la force d’une structure qui a envie d’avancer, gagner en autonomie financière, en autonomie organisationnelle et nous sommes en train d’y arriver. Aujourd’hui, nous allons tenir s’il plait à Dieu ce championnat. La FSF va accompagner la Ligue parce que la relation entre la Fédération et la ligue professionnelle est ombilicale. Si la Fédération aide la Ligue, je n’ai pas le sentiment qu’on jette de l’argent à la fenêtre. Au contraire, on essaie de perpétuer les acquis jusqu’à ce que la Ligue revienne à la normale au plan de la gestion. Et je pense qu’au contraire, si nous y arrivons et que dans un an, on se rend compte que la Ligue est repartie avec des sponsors, avec des matchs qui sont diffusés en direct sur nos chaines nationales ou des chaines étrangères, avec des sponsors qui reviennent et si on arrive à faire les ruptures nécessaires, on pourra développer cette idée de club fort qui consisterait à nous reposer sur des structures viables. Nous sommes au 50ème anniversaire de la réforme Lamine Diack, pourquoi ne pas envisager de voir quelles sont les réformes à mener dans la restructuration de nos clubs pour leur donner plus de force ? Tout cela nous permettra d’aller de l’avant. Et comme j’ai l’habitude de dire, les crises permettent d’aller de l’avant.
Nous sommes dans une situation plus ou moins conjoncturelle. Quelles sont les ruptures qu’on devrait amorcer pour que la Ligue professionnelle puisse devenir plus autonome, surtout face à ce fameux contrat dont on n’a pas pu jouir jusqu’à présent ? Je veux parler de «StarTimes»
Je pense que l’analyse qui a été faite d’abord entre la Ligue et la Fédération lors de la première rencontre qu’on a eue et aussi lors du comité exécutif, c’était de dire que la Fédération ne peut pas se contenter juste d’injecter de l’argent et de laisser la roue continuait à mal tourner. Si vous suivez bien le communiqué de la Fédération, la sortie du Comité exécutif du 4 septembre, une batterie de mesures d’accompagnement a été arrêtée pour faire face à cette situation et redresser les aspects qui ne sont pas assez opérationnels au niveau de la Ligue. On a parlé de réorganisation, de mettre en place les moyens de contrôle, d’un compte plus fidèle de l’évolution de la ligue professionnelle mais aussi des autres entités. Chaque fois, nous disons à l’Etat de nous accompagner, ce n’est pas forcément en terme de subventions, en argent. L’Etat pourrait aider dans deux aspects. Le premier, c’est de doter tous les clubs de ligue professionnelle, en commençant bien entendu par les clubs de ligue 1, d’assiettes foncières à Dakar ou dans les régions pour pouvoir avoir leurs propres infrastructures. La deuxième chose, c’est de créer les conditions pour attirer les sponsors en mettant en place des dispositions fiscales, sociales ou autres, incitatives, pour pouvoir tirer ces sponsors. Pourquoi pas carrément dans le vote d’une loi d’un mécénat sportif comme ça existe dans d’autres pays. L’autre aspect important, c’est l’aspect d’auto-financement du football professionnel. Un football professionnel qui se veut viable doit être capable de générer les propres ressources qui vont assurer son développement et c’est là où le sponsoring joue un rôle important. Nos clubs doivent mieux vendre le produit football professionnel pour attirer les sponsors. Pour cela, la base c’est que la ligue professionnelle doit faire en sorte quoi qu’il arrive d’être avec la Fédération, et qu’on puisse créer ce qu’on appelle les droits télé. Il faudra impérativement pour la saison à venir que nos matchs soient suivis par les Sénégalais, à l’étranger à travers les canaux habituels. On le sait, là où le bât blesse aujourd’hui, c’est le contrat StarTimes. Je pense aussi qu’on ne l’a pas évité. On en a débattu et on a tenu de voir si on peut trouver une solution d’ici le début de la saison. A défaut, on s’adressera à des sociétés de télés soit nationales, soit internationales pour pouvoir assurer la diffusion de nos matchs. Je pense que c’est même vital, si on veut attirer les sponsors, le public, que nos matchs de ligue professionnelle puissent être suivis. Quand ces matchs sortaient à la télé, à RTS ou à 2STV, on voyait que ça avait un engouement et un retour du public au stade. Il faudrait qu’on recrée cette magie-là. C’est ça qui va garantir le retour du public, donner une valeur marchande à notre football, attirer les annonceurs. C’est important qu’on puisse arriver à cela.
L’équipe nationale de football a aujourd’hui une belle image. Jouer contre le Brésil ce n’est pas rien. Nous sommes finalistes, la première nation africaine. Pourquoi jusqu’à présent les sponsors ne courent-ils pas derrière cette équipe ? Est-ce qu’il ne faudrait pas externaliser le volet marketing comme ce fut le cas par exemple en 2002 où l’équipe nationale se retrouvait avec plus d’une trentaine de sponsors.
Ecoutez, moi je ne sais ce que ça avait coûté mais je n’ai pas le sentiment qu’en 2002, on avait une meilleure santé financière. Je préfère travailler avec des sponsors sûrs et forts qu’avec une kyrielle de sponsors qui nous rapporte chaque mois 20 ou 30 millions. Aujourd’hui, les quelques sponsors que nous avons, nous apportent suffisamment. Il y a d’autres sponsors en vue qui sont prévus bien que cette semaine, nous avons signé un protocole avec Air Sénégal. Je pense que c’est important de pouvoir signer un partenariat qui nous permettra très souvent de voyager en battant pavillon Sénégal. Mais aussi, ça nous fera des économies d’échelle en termes d’échanges de marchandises parce que beaucoup de voyages que nous faisons nous coûtent excessivement cher. Ce n’est un secret pour personne. Nous, notre fierté, ça a toujours été d’être accompagnés par l’Etat qui a toujours été à nos côtés. Mais de plus en plus aussi, tout le monde sait que nous arrivons à être aux côtés de l’Etat pour le décharger en partie des charges de fonctionnement de nos équipes nationales et même de nos regroupements, de nos voyages. Quand on peut, on participe et aujourd’hui, nous cogérons l’équipe nationale A. Pour les autres catégories la Fédération est assez autonome. Tout ça aussi, il faut le magnifier. J’ai parlé de résilience de la Fédération. Tout le monde se souvient qu’à un moment donné, on avait perdu Puma. C’est une victoire importante qu’à un moment donné, que ça soit Puma qui est revenu vers nous. Il ne faut jamais arrêter d’analyser certaines situations. Puma à un moment donné, a dit, je retire mon intervention en Afrique et nous faisions partie des fédérations qui avaient été libérées. Parce qu’on a continué à travailler et d’ailleurs quand on s’est séparés, on leur disait, que «vous êtes en train de rater une belle occasion parce que nous, on va monter en puissance et demain vous reviendrez». On a été fiers de les voir revenir. Aujourd’hui, je parle d’Air Sénégal, nous sommes aussi en discussions avec le Port autonome. Il y a d’autres sociétés qui sont prêtes à nous accompagner. Elton était là, peut-être qu’ils reviendront. Il y a aussi d’autres sociétés de pétrole qui sont intéressées par le produit FSF. Nous continuerons petit à petit mais avec des sponsors sûrs et des fois aussi, nous ne rechignons pas à rejeter certaines propositions qui ne nous paraissent pas décentes. Parce qu’on ne peut pas utiliser les joueurs de l’équipe nationale du Sénégal en déboursant de l’argent qui est de quantité négligeable et ces derniers temps nous sommes en train de combattre l’utilisation de l’image de la Fédération. Beaucoup d’annonceurs, beaucoup de sociétés rechignent à venir signer des contrats mais dès qu’on a une grande compétition comme la coupe du monde ou la dernière Can, ils ne gênent pas à utiliser l’image de l’équipe nationale du Sénégal, des logos de la Fédération en faisant de la publicité à outrance sur les chaines de télé, les réseaux sociaux. Notre département juridique fait un excellent travail. Lors de la dernière Can, pas moins de 5 sociétés ont été condamnées à arrêter d’utiliser les images et des dommages intérêts vont être alloués. Nous voulons être l’une des premières fédérations sénégalaises toutes disciplines confondues, à pouvoir financièrement autonomes au moins à 80 voire 90%.
Vous êtes le président de la zone Ufoa. Vous terminez un deuxième mandat. Est-ce que vous allez briguer un troisième ?
La réalité, c’est que après 8 ans de service de cette zone, je dois dire quand j’arrivais en 2011, élu par mes pairs en mon absence, il n’y avait pratiquement plus de compétitions, ni d’activités dans notre zone. Il venait d’être scindé en deux par la Caf à l’époque et il fallait redynamiser. On s’y est mis petit à petit et aujourd’hui on se rencontre qu’on a pu décrocher un gros contrat, un sponsor de très grande importance. On a repris les activités progressivement. On a un siège qui appartient à nos zones qui a été accueilli en Gambie et j’ai pensé qu’il était temps pour moi de passer la main à un autre collègue parce que nous avons la chance d’avoir une zone très unie où vraiment on a eu à prendre des décisions consensuelles et c’est aussi ma manière de rendre l’ascenseur à mes collègues, présidents des autres fédérations de la zone, parce qu’il y a un mois, j’ai été élu pour la deuxième fois membre du comité exécutif. Quand on a cette possibilité-là aussi, il faut essayer démocratiquement de faire participer les autres à la gestion et j’ai décidé spontanément de quitter la présidence de la zone pour céder la place à un autre collègue pour que nous tous, on puisse jouer notre partition.
Une assemblée générale doit se tenir le week-end prochain ?
J’avais décidé de profiter de cette occasion organisée chez nous pour pouvoir dire au revoir au poste de président de la zone. Je resterai membre actif de la zone. Il y a d’autres débats que nous agitons aussi. En partant aussi, il se peut que le Sénégal récupère le siège de l’UFOA à Dakar parce que Dakar est une plaque tournante. Vous avez dû remarquer que toutes les activités, réunions, assemblées générales, compétitions, se sont le plus du temps déroulées au Sénégal. Ça convient à tout le monde. Ce sont des activités notoires qu’il faudra conforter.
Ce sera aussi en présence de la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura et le président de la Caf, Ahmad. Vous allez en profiter aussi pour inaugurer le centre d’excellence Guerrero ?
C’est une aubaine extraordinaire dont on a bénéficié de la part de la CAF quand elle a décidé de rétrocéder à notre fédération ce centre pour qu’il puisse servir au football sénégalais mais aussi au football africain. Vous savez que depuis quelque temps, nos équipes ont commencé à se regrouper là-bas. Nous avons dans un délai record réhabilité ce bâtiment qui était laissé à l’abandon depuis plus de 10 ans. En quelques mois, c’est devenu fonctionnel. C’est pourquoi nous profitons de l’occasion du séjour du président Ahmad et de Mme Samoura pour pouvoir inaugurer cet espace. Ça donnera l’occasion de remercier la CAF pour cette action et leur montrer aussi qu’ils ont été bien inspirés de confier à la Fédération ce centre et que peut-être s’ils le faisaient aussi pour d’autres pays, ces pays seraient capables de gérer. Ce centre va jouer un rôle de centre d’incubation pour le football sénégalais. A terme, il générera énormément de ressources parce qu’il y aura un hôtel fédéral, il y aura un plateau de terrain en gazon synthétique et en gazon naturel qui sont financés soit sur fonds propres soit avec l’appui des fonds forward de la FIFA. Et à l’occasion de cette inauguration dimanche prochain, nous allons aussi recevoir les clés d’une dizaine de voitures qui vont aussi composer le parc automobile de la Fédération financé en partie par les fonds forward de la FIFA mais aussi en partie représentant l’héritage de la Coupe du monde 2018. Parce que justement les fonds qu’on a reçus, nous avons tenu à les réinvestir dans le football. Tout le monde verra qu’un héritage est laissé pour le futur du football sénégalais. C’est ça le plus important.
D’aucuns pensent que les textes qui régissent la Fédération sénégalaise de football sont obsolètes. Est-ce que vous êtes de cet avis. Si oui est-ce qu’il faudrait vraiment les changer ?
Obsolètes ? Je dirai non ! Nous sommes l’une des fédérations modèles, c’est mon avis et d’ailleurs beaucoup de fédérations se sont inspirées de nos textes et on est quand même depuis dix ans, l’une des fédérations les plus stables et qui se défend le mieux au niveau juridique et au niveau des textes. Vous n’avez qu’à regarder autour de nous dernièrement comment on a pu gérer certaines situations pour montrer que nos textes ne sont pas mauvais. Notre ossature juridique est aussi assez solide. Après, c’est plus une question de remise à jour qu’il faut poser. C’est-à-dire après dix ans, est ce qu’il n’est pas temps de revoir nos textes. Aucun texte dans la vie, qu’il soit étatique ou sportif, n’est parfait. On a besoin à chaque période de faire une remise à jour. La fédération s’est inscrite dans cette dynamique pour pouvoir revoir les textes, ceux qu’on peut changer et surtout aussi voir quels sont les organes complémentaires à créer pour qu’on soit vraiment une fédération moderne, organisée et surtout reposant sur des textes clairs. Le vrai problème aujourd’hui, ce ne sont pas les textes sportifs en soi, mais c’est plutôt les textes électoraux qu’il faut revoir parce qu’à ce niveau là effectivement nous avons beaucoup de problèmes. Nous avons les élections les plus chères en Afrique, peut-être même au monde. Mais aussi qui posent plus de problèmes en termes d’organisation mais peut-être aussi c’est ça qui pose le problème de fonctionnement au niveau du comité exécutif parce que le système d’élections par collèges a ses avantages mais je pense qu’il a plus d’inconvénients que d’avantages. Est-ce que la réflexion ne serait pas d’aller dans beaucoup de pays vers des élections de listes ? Mais là aussi, il y a toujours des difficultés parce que les élections de listes font qu’une liste est élue contre une ou deux autres et généralement ceux qui gèrent n’ont pas cette capacité de pouvoir gérer de manière fédératrice les fédérations. C’est pour cela qu’avant terme souvent, il y a des crises qui amènent des blocages et des comités de normalisation.
Quid des personnes ressources ?
Les personnes ressources, on les utilise selon leur disponibilité, à des postes différents, soit dans les commissions permanentes de la Fédération, soit dans les commissions spécialisées comme les commissions juridictionnelles. Depuis des années, la Fédération donne ces commissions à des personnes compétentes, donc des experts de ces domaines –là. Nous essayons au niveau du bureau du président, de travailler avec des conseillers spéciaux dans beaucoup de domaines. D’ailleurs, la preuve, nous venons juste d’appointer Joseph Sambou qui est l’ancien directeur du Petit train bleu et de Dakar-Bamako ferroviaire comme consultant en matière d’infrastructures. Parce qu’aujourd’hui avec le nombre de réalisations que nous comptons faire en infrastructures pour le football, nous avons besoin d’être accompagnés par quelqu’un qui est un sachant. Et donc, c’est lui qui va s’occuper du suivi de cela. C’est de la même manière que nous avons recruté un monsieur Forward pour pouvoir faire le suivi du forward. Nous sommes en train de restituer la Fédération et d’ailleurs nous sommes en train de chercher un bâtiment pour déménager pour mieux moderniser le siège de la Fédération et nous espérons aussi que la décision de l’Etat de confier la réhabilitation du stade Demba Diop à la Fédération pourra vraiment se matérialiser pour nous permettre de montrer que le football par lui-même peut trouver des solutions qui permettent à l’Etat juste d’accompagner.
Quand ?
Pour le moment, nous attendons la décision ministérielle. Je pense que le ministre et ses services sont en train de travailler là-dessus. Dés qu’on nous notifiera la décision de mise à disposition de l’infrastructure, la FIFA est prête à nous accompagner. Nous commencerons les études avec la FIFA pour mener à bien ce projet qui sera certainement similaire à ce que la FIFA a fait au niveau de la Mauritanie.
Recueillis par Abdoulaye THIAM
UN DG INTÉRIMAIRE À L'IPRES POUR ÉCARTER LAMINE DIENG
Il faut croire que le Conseil d’administration de l’Ipres a trouvé le moyen de dépêtrer le président Macky Sall du piège dans lequel il s’est fourré
Le Conseil d’administration de l’Ipres se retrouve aujourd’hui pour désigner un Dg intérimaire qui ne sera pas Amadou Lamine Dieng, avant de lancer l’appel à candidatures pour trouver le profil de celui qui va être définitivement choisi pour remplacer Mamadou Sy Mbengue. Une manière d’éviter à Macky un retentissant camouflet.
Il faut croire que le Conseil d’administration de l’Ipres a trouvé le moyen de dépêtrer le président Macky Sall du piège dans lequel il s’est fourré. L’institution se réunit ce matin à Dakar, et le plus important point à l’ordre du jour va être, comme on peut le comprendre, la nomination d’un directeur général. Le Conseil d’administration, auquel la notification officielle de la nomination de M. Amadou Lamine Dieng comme directeur en remplacement de Mamadou Sy Mbengue n’avait jamais été faite jusque-là, va faire sans tenir compte de la dernière décision prise en Conseil des ministres. Il va nommer ce matin un directeur général par intérim pour expédier les affaires courantes à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) pour occuper la place laissée vacante par Mamadou Sy Mbengue, parti à la direction de la Sn Hlm.
Une fois cela fait, le Conseil d’administration de l’Ipres va lancer au plus vite un appel à candidatures pour sélectionner le titulaire définitif du poste. C’est cette procédure qui avait toujours été de mise et que Macky Sall a voulu, pour des raisons qui lui sont propres, mettre entre parenthèses. Malheureusement pour lui, le chef de l’Etat a très vite été rappelé à la réalité des rapports de forces. Il a vite compris que même si l’Ipres était sous la tutelle du ministère de l’Economie et des finances, l’Exécutif n’avait pas une voix prépondérante dans les décisions de l’institution, bien qu’il soit représenté au sein du Conseil d’administration par diverses institutions.
Ce qui est grave, sinon pathétique dans le coup de force du Président Macky Sall, c’est qu’il n’a pas su tirer la leçon de la mésaventure qui était arrivée à son prédécesseur Abdoulaye Wade, lorsque ce dernier avait voulu imposer son protégé d’alors, M. Jean Paul Dias. Ce dernier, se croyant sans doute libre d’agir à sa guise, avait voulu s’octroyer un salaire jugé exorbitant par le Conseil d’administration. Bien qu’appuyé par le chef de l’Etat, M. Dias avait été limogé sans gloire, du fait de la volonté du Conseil d’administration. Et Abdoulaye Wade avait jugé plus sage de ne plus jamais se mêler de la gestion quotidienne de l’Ipres. Si ce genre de leçon a-t-elle pu être oubliée, à quoi servent au chef de l’Etat les multitudes de conseillers et de chargés de missions dont il s’entoure sans compter les ministres qui siègent à la table du Conseil des ministres ?
Pourquoi n’y a-t-il eu personne pour objecter à la manière dont M. Dieng se trouvait propulsé à la tête de l’Ipres ? Même si le chef de l’Etat ne s’en tire pas trop mal parce que son protégé n’a pas eu le temps de prendre fonction, cette affaire constitue néanmoins une autre énorme tâche dans la gouvernance du régime.
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LA CHRONIQUE DE PAPE ALE NIANG
Dans sa chronique de la semaine Pape Alé Niang revient sur l’histoire des 94 milliards soulevés par Ousmane SONKO et interpelle l’opinion
Dans sa chronique de la semaine Pape Alé Niang revient sur l’histoire des 94 milliards soulevés par Ousmane SONKO et interpelle l’opinion. Bonne écoute
QUESTIONS AUTOUR DE L’APPAREIL D’ETHIOPIAN AIRLINES
L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass a frôlé la catastrophe hier dans la matinée.
L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass a frôlé la catastrophe hier dans la matinée. En effet, le vol ET 908 d’Ethiopian Airlines, qui transportait 90 passagers, a pris feu en plein vol à cause d’un incendie causé par le réacteur droit de l’avion, qui a connu des défaillances au décollage obligeant le pilote à se poser de justesse sur le tarmac de l’Aéroport Blaise Diagne de Diass.
On imagine le soulagement des 90 passagers à bord du vol Et 908 faisant la liaison Dakar Bamako-Addis-Abeba. Car, ils ont frôlé la mort hier à cause d’un incendie, qui s’est déclaré alors que l’avion était en train d’amorcer son décollage. Le réacteur droit d’un Boeing d’Ethiopian Airlines a pris feu juste 5 mn après son décollage du tarmac de l’aéroport de Diass. Une situation, qui a pris de court les 90 passagers à bord de l’avion, qui n’ont trouvé leur salut que dans le geste du pilote, qui a su maîtriser l’appareil pour l’immobiliser sur la piste après une tentative d’entrer en contact avec la tour de contrôle sans succès. Selon les témoignages recueillis sur place, juste après le décollage de l’avion, un grand bruit s’est produit et a alerté tout le monde, car l’appareil venait de prendre feu même si jusqu’ici les pilotes n’ont pas encore donné la vraie raison de cet incendie en plein vol, qui a failli coûter la vie à ces passagers.
Un problème récurrent sur ce Boeing 767-300, renseignent certains, qui ont une fois pris cet avion, qui n’offrirait pas toutes les commodités et la sécurité requises pour un vol aussi long. Un habitué de ce vol raconte : «Le 18 août, j’ai vécu avec cet appareil à peu près le même problème au décollage d’Addis-Abeba. Je ne comprends toujours pas pourquoi cette flotte, qui dispose de 117 appareils, tarde à changer ce vieil avion. Les autorités sénégalaises doivent l’immobiliser ici une bonne fois pour toutes sinon le pire risque de se produire, on l’a juste frôlé aujourd’hui.» Un vrai ouf de soulagement.
Peur au ventre, les passagers, qui sont sains et saufs, avaient pourtant alerté sur l’état de vétusté de l’avion avant le décollage de l’appareil. «Dès l’entame des formalités d’embarquement à l’intérieur, moi-même j’étais surpris par la qualité de l’avion et j’ai interpellé les stewards à ce niveau. Je leur ai dit : «J‘ai vu plusieurs appareils d’Ethiopian mais c’est la première fois que je vois un avion en si piètre qualité.» Déjà, c’était impossible de mettre des bagages, quand on s’assied au siège, ça bascule. C’était vraiment du n’importe quoi», témoigne un autre passager. Il poursuit : «Dès les premières heures du décollage, on a senti qu’il y avait un problème. On a entendu un bruit comme une explosion de la climatisation intérieure. Le pilote a continué la montée pour certainement entamer des formalités pour atterrir parce qu’il y avait vraiment un problème technique. Il faut noter qu’il y a eu un dysfonctionnement majeur de la part d’Ethiopian et aussi un dysfonctionnement par rapport à la communication avec l’aéroport. Ensuite, le pilote a fait ses manœuvres.
On a survolé la cimenterie de Pout, on est revenus. Il a fait plusieurs fois le tour de la tour contrôle et là il a commencé à paniquer. On le sentait dans sa voix. Puisque les haut-parleurs étaient On. Nous, pendant ce temps, on s’en est remis à Dieu et heureusement on a pu atterrir sains et saufs.» Pour éviter une catastrophe, l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass à mis très rapidement un dispositif pour éviter le crash. Selon Tidiane Tamba, chef du département Relations publiques et de la communication, le dispositif nécessaire «a mis en branle le plan d’urgence» pour prendre en charge les passagers : «cela s’est très bien déroulé, en parfaite harmonie et en collaboration avec les équipes d’urgence au sol, les sapeurs-pompiers et l’équipage à bord ont pris les devants pour que tout se passe très bien.
L’avion a pu se poser tranquillement et les secours ont été effectués très rapidement. Les passagers qui étaient à bord ont été acheminés au niveau de la zone d’embarquement», a rassuré M. Tamba. Il a également précisé que «malgré cet accident évité de justesse, tous les vols à destination ou en partance de Dakar ont été maintenus».