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21 juillet 2025
par Abdoul Mbaye
SATISFECIT, FAUSSES SOLUTIONS ET CONFIRMATION D’UN NÉCESSAIRE AJUSTEMENT STRUCTUREL
Le FMI est satisfait de l’option prise par le Sénégal consistant à privilégier le service de la dette par des mesures d’accroissement de recettes qui contribueront malheureusement à l’éviction du secteur privé national
En visite au Sénégal, une mission du FMI a conclu un accord de principe avec le Sénégal au titre de l’Instrument de Coordination des Politiques Économiques (ICPE) introduit par le FMI en 2017 pour soutenir les pays qui peuvent bénéficier de son accompagnement dans le cadre d'un programme, sans avoir besoin d'un soutien financier de sa part.
La lecture du communiqué du FMI publié à cette occasion le 23 septembre 2019 laisse perplexe, tant il ressemble davantage à un texte rédigé par des diplomates plutôt que par des économistes. Son analyse oblige donc à s’interroger sur le sens des oublis, les temps de conjugaison utilisés, sans omettre quelques contradictions économiques et financières.
Cette analyse est d’autant plus nécessaire que plusieurs se sont empressés d’en considérer le contenu comme un satisfecit délivré par le FMI à la politique économique du Sénégal. Une telle attitude à caractère hautement politique ne saurait bien entendu ne pas provoquer réplique. L’objectivité économique n’empêchera toutefois pas de relever les quelques raisons de satisfaction du FMI.
Les oublis
Les oublis ne sont jamais neutres. Ils visent au moins à ne pas provoquer d’interrogations gênantes de la part d’administrateurs du FMI auxquels la décision finale reviendra.
L’accompagnement du FMI devrait porter sur la mise en œuvre d’un programme économique baptisé « Phase 2 du PSE ». Mais nulle part la phase 1 de ce même Plan Sénégal Émergent (PSE) et son bilan ne sont évoqués. La raison est celle d’un échec sur lequel il ne serait pas convenable de s’étendre ; il s’agit non pas de celui d’une « phase 1 du PSE » qui n’a jamais existé, mais du début de la mise en œuvre de ce PSE.
En bonne intelligence, l’oubli de ces premières années pourrait se justifier dès lors qu’elles ont été un échec au plan des objectifs majeurs du PSE malgré des taux de croissance annoncés que nous avons dénoncés comme factices, construits et élaborés par un organisme placé sous la direction d’un haut responsable du parti au pouvoir. En tout état de cause, l’entrée dans une pré-émergence ne s’apprécie pas au regard d’un taux de croissance, mais à la construction de fondamentaux qui donnent une assise à une croissance durable.
Or ces fondamentaux n’ont pu être bâtis au cours des premières années du PSE : le renforcement du capital humain n’a pas eu lieu ; l’amélioration de l’environnement des affaires devant porter l’accroissement du rôle du secteur privé dans l’accélération de la croissance a été absent ; la compétitivité de l’économie ne s’est pas renforcée de manière significative à la faveur notamment d’une énergie qui demeure trop chère et insuffisamment disponible ; la diversification de l’économie n’a pas eu lieu, le développement de l’industrie et la diversification des exportations sont au point mort ; les infrastructures réalisées n’ont pas été pensées dans l’objectif de construire de la compétitivité mais plutôt pour la satisfaction d’égos politiciens et en vue de projeter l’image d’un « président bâtisseur » dans la perspective de futures élections. Un TER ayant coûté plus d’un milliard de dollars US poussiéreux avant d’avoir commencé à rouler, et des avions Airbus acquis à des coûts supérieurs contre l’avis du rédacteur du business plan d’un quatrième « Air Sénégal » ne sont que quelques cas choisis pour le prouver.
Par contre, les fondamentaux n’ayant pu être réalisés, les mauvaises directions prises compliquent grandement le démarrage de cette phase 2 du PSE qui doit continuer de reposer sur les mêmes bases que celles qui furent définies comme indispensables à l’émergence du Sénégal. Et c’est pour cette raison que l’oubli du FMI devient blâmable car il permet de taire l’évidence suivante : il est bien plus difficile de construire les bases de l’émergence aujourd’hui que cela ne l’était en 2014, date du début du PSE.
Pourquoi ? Ces dernières années, la dépense publique a été le moteur de la croissance économique du Sénégal. L’endettement public pour assurer le financement d’infrastructures sans incidences sur l’amélioration de la productivité du secteur privé ne permet toutefois pas à ce dernier d’assurer le relais nécessaire tel que souhaité par le FMI et déclaré comme engagement pris dans le cadre de la phase 2 du PSE. Le secteur public s’est essoufflé avant de pouvoir passer le « témoin » au secteur privé auquel il est demandé de prendre de la vitesse après lui avoir posé une jambe de bois.
L’objectif du maintien de la viabilité des finances publiques à laquelle le FMI tient par-dessus tout (« nécessité́ de prendre en charge les précédents engagements financiers de l’Etat », peut-on lire dans le communiqué) impose de s’éloigner de la recherche de certains fondamentaux et de suivre la voie d’un accroissement des recettes de l’État sachant que ces dernières ne peuvent provenir d’une croissance économique soutenue dont on rappelle qu’elle est une invention statistique. En relevant le prix des produits pétroliers, et plus tard ceux de l’électricité (dans l’attente de connaître les détails de cette « opération ponctuelle visant à régler les obligations impayées vis-à-vis de la société nationale d’électricité́, Senelec ») le Sénégal emprunte un chemin contraire à celui qui conduirait à la compétitivité du secteur privé. En refusant d’examiner les causes de l’absence de compétitivité de la Senelec, le choix est plutôt fait de sacrifier celle du secteur privé tout entier d’une part et de réduire la demande des ménages qui porte le marché des entreprises d’autre part.
Ce choix participe des conséquences d’une politique d’endettement extérieur excessif que nous avions annoncées inéluctables dans un article du 10 décembre 2017. Nous craignions déjà un phénomène « d’éviction du secteur privé national » et prévenions de « la possibilité de la mise en branle d’un processus de mort économique lente : l’émergence économique d’une nation ne peut exclure son secteur privé ; le détruire c’est transformer toute croissance en chimère. »
En effet, rééquilibrer les comptes publics pour respecter les échéances d’une dette extérieure, excessive parce que non raisonnable, par relèvement de la taxation des produits pétroliers ne peut qu’alimenter une régression économique. Cette option d’ajustement déflationniste est d’ailleurs confirmée par le relèvement des droits de douanes qui vient de motiver des grèves de commerçants n’arrivant plus à vendre leurs marchandises. La cause n’en est pas uniquement le relèvement de ces droits particuliers, mais plutôt l’abaissement global du pouvoir d’achat des ménages suite à l’ensemble des mesures visant à « maintenir la viabilité́ des finances publiques et la soutenabilité de la dette à moyen terme » (cf communiqué).
Il pourrait être retenu, puisqu’il figure au nombre des engagements pris par l’État du Sénégal « le règlement de ses obligations envers le secteur privé » (cf communiqué) comme moyen de le soulager et lui redonner quelques couleurs. Il est toutefois certain que cet engagement figure à un rang de priorité secondaire par rapport à celui de la dette externe. Le dégonflement des arriérés de règlement des factures du secteur privé souffrira assurément d’un mauvais rang de priorité, le temps que les recettes de l’Etat augmentent ; le FMI existe pour se soucier d’abord du respect des engagements internationaux avant ceux intérieurs. Rappelons aussi que cette hypothèse de dégonflement des arriérés internes repose sur des résultats attendus de ponctions fiscales en augmentation à opérer sur ledit secteur et qui prennent dans l’immédiat la forme d’un acharnement par des redressements fiscaux dont toutes les entreprises se plaignent.
Par un curieux retournement de situation, notre article du 10 décembre 2017 avait été inspiré par des observations du président de la République faites à l’occasion de la revue annuelle conjointe de la politique économique et sociale tenue au palais présidentiel au début du mois de décembre 2017. La presse l’avait décrit « excédé par le débat sur le niveau d’endettement du Sénégal » et tançant pratiquement le FMI qui osait appeler à la prudence en matière d’endettement.
Nous avions alors choisi de nous ranger du côté de ceux qui appelaient à la prudence et à la modération, avertissant des difficultés à venir.
Elles sont désormais à notre porte. Le FMI n’en est pas surpris même s’il se garde, par souci diplomatique, de rappeler leurs précédents avis.
Les fausses solutions
Le FMI, ancien maître d’œuvre de l’ajustement structurel, sait parfaitement que nous sommes en présence d’un programme « cousin », indispensable pour permettre au Sénégal de respecter ses engagements de remboursement des dettes ; le Sénégal s’engage toutefois, après dégâts causés et constatés, à « une gestion prudente de la dette » dans le futur. L’aveu est enfin venu, mais l’habileté de l’ICPE est de lui donner la forme d’un engagement de programme et non plus d’un avis du FMI).
Mais pour rassurer populations, bailleurs et investisseurs, les fausses solutions, vieilles recettes et vieux engagements de l’Exécutif, ressassés depuis plus de quinze à vingt années, sont remis au goût du jour.
Ainsi, le secteur public étant désormais hors du coup pour justifier une croissance aussi élevée (plus de 6% par an), il est prévu que le secteur privé prenne le relais. Mais puisqu’il ne l’a pu jusqu’à présent cela passe par un certain de nombre de réformes en cours depuis vingt ans :
L’alourdissement fiscal est indispensable dans le cadre de la politique d’ajustement et doit porter le taux de pression fiscal à 20% contre 16% en 2018 ! En donc trois (3) années, la pression fiscale devra augmenter de 19% au sein d’une économie en ajustement ! on imagine sans peine à quel point la souffrance des opérateurs économiques sur lesquels se fonde l’espoir du maintien de la croissance sera grande à l’intérieur de ce corset. Pour cependant rassurer et créer une fausse cohérence, les entreprises du secteur formel (premiers espoirs pour le relais de croissance) seront épargnées grâce à un « élargissement de l’assiette fiscale » qui permettra de mieux répartir l’impôt.
Les économies en matière de dépenses publiques de fonctionnement se feront sur celles de prestige. Pourtant les tentatives et résultats de 2012-2013 ont vite été abandonnées par le régime toujours en place au nom d’impératifs politiciens, et notamment le souci de « caser » des clients politiciens dans des institutions ou des agences maintenues ou créées même lorsque inutiles.
La « modernisation des infrastructures » (cf communiqué) est une notion bien vague. Il vaudrait mieux évoquer une meilleure gestion des priorités dans le financement des infrastructures.
La réforme du code du travail, ressortie d’un chapeau qui prend de l’âge, n’est certainement pas l’obstacle essentiel à l’investissement privé au Sénégal. La fin des tracasseries administratives et une réduction notable de la corruption associée aux nombreuses demandes d’autorisations nécessaires à tout investissement permettraient d’obtenir de biens meilleurs résultats.
Parvenir à l’indépendance de la justice réclamée par l’Union des Magistrats du Sénégal, à l’égard du pouvoir exécutif mais également des parties, constitue l’essentiel plutôt que sa réorganisation. A défaut, les mauvaises pratiques resteront associées à toute nouvelle organisation et création de juridictions spécialisées.
« L’élargissement de l’accès au financement des entreprises privées et en particulier celui des petites et moyennes entreprises » est bien entendu indispensable pour voir le secteur privé assurer le relais de croissance. Mais il s’agit malheureusement du vœu le plus ancien parmi tous ceux qui ont été cités. Se donner bonne conscience en le citant comme engagement relève d’une farce dramatique lorsque l’exemple le plus récent, celui de la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (DER) est là pour prouver comment les pouvoirs publics actuels utilisent systématiquement ce prétexte pour distribuer de l’argent du contribuable à leur clientèle politique.
Pour clore le communiqué « le troisième pilier de réformes du Gouvernement soutenu par l’ICPE cible la mise en place d’une gouvernance soutenable et transparente des ressources issues de l’exploitation des récentes découvertes d’hydrocarbures. Le Gouvernement entend mettre en œuvre un cadre de gestion qui répond aux meilleures pratiques. » Cette phrase ne relève pas uniquement de l’oubli. Elle est un véritable scandale pour cacher un scandale, que nous avons décrit en d’autres circonstances comme le plus important du siècle.
Le FMI ne peut en effet ignorer que la loi sénégalaise sur l’attribution des permis pétroliers et gaziers du Sénégal a été violée grâce à la signature d’un faux décret conçu au plus haut sommet de l’État ; que cette violation de la loi a permis l’attribution de permis à un voyou internationalement connu qui a déjà bénéficié, en sa qualité d’intermédiaire ou de courtier pour compte, de plusieurs centaines de milliards de fcfa dont le Sénégal a grandement besoin dans le cadre de cette viabilité de ses finances publiques à laquelle le FMI tient tant pour que le service de la dette extérieure soit correctement assuré ; que le bénéficiaire du faux intentionnel et ses comparses continueront de bénéficier de royalties versés par BP qui le reconnaît tout en évoquant une clause secrète ; qu’un tel secret n’est pas opposable au Sénégal en vertu des contrats signés.
Mais de tout cela, pas un mot, si ce n’est de prendre en compte un engagement de ce même Exécutif tout juste pris le doigt dans le pot de confiture, parmi d’autres vœux pieux tout autant contredits par une pratique récente.
Cela ressemble à de l’acquiescement. Et les peuples des pays exportateurs de matières premières comprendront mieux l’étendue des complicités par actes délictueux, oublis ou silences qui fait perdurer la spoliation de leurs ressources naturelles. Sans doute la contribution forcée à payer par les « damnés de la terre » pour que le commerce international conserve sa vigueur.
Conclusion
Le FMI est donc satisfait de l’option prise par le Sénégal consistant à privilégier le service de la dette par des mesures d’accroissement de recettes qui contribueront malheureusement à l’éviction du secteur privé national ; pourtant c’est à ce secteur privé qu’il est demandé d’assurer le relais de croissance suite à un secteur public ayant épuisé ses moyens par mauvais choix stratégiques, dépenses excessives et de prestige, endettement déraisonnable.
Dans ce contexte d’un secteur public hors de course, et d’un secteur privé jusqu’à présent atone et qui sera pressurisé, les engagements et mesures annoncés pour maintenir et même relever la croissance à 7% est une véritable illusion. C’est sans doute la raison pour laquelle le communiqué évoque ce taux en s’entourant de précautions par usage du temps conditionnel.
Cependant, même si le FMI a décidé de quitter son uniforme de « gendarme » qui lui seyait à l’époque de l’ajustement structurel, pour le tronquer contre celui « d’accompagnateur », le Sénégal a plus que jamais besoin d’un conseiller capable de restreindre les excès auxquels son Exécutif s’est habitué. Le mal étant fait après plusieurs années de gabegie et d’endettement à tout va, couronnées par une année préélectorale et de « budget social » (pour reprendre les termes utilisés par l’ancien Premier ministre), l’ajustement ne saurait être évité. A « l’accompagnateur » de surveiller au moins le non-retour aux dépenses de luxe et autres gaspillages pendant que la souffrance du peuple s’accroîtra dans l’attente de la promesse pétrolière et gazière.
Avant que les premières productions ne soient libérées, « l’accompagnateur », bien informé des pratiques en la matière (l’Afrique étant bien loin de faire exception), devra s’assurer que la cession des parts revenant à l’État du Sénégal en application des contrats d’exploitation aura été faite au profit d’opérateurs de métier choisis en toute transparence et dans le strict intérêt de notre peuple.
Abdoul Mbaye est ancien Premier ministre, président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT)
ALORS QUE LE RECTORAT L'EMBAUCHE, LA PRÉFECTURE LE RENVOIE AU SÉNÉGAL
Enseigner la physique-chimie ne serait pas dans la “liste ouverte” "de l’accord bilatéral du 23 septembre 2006" des emplois auxquels peuvent postuler les Sénégalais
Professeur de physique depuis 2017, Moustapha Gueye a trente jours pour quitter le territoire.
La situation est pour le moins ubuesque. Moustapha Gueye, 32 ans, en France depuis huit ans, est sous contrat avec l’Éducation nationale. Il enseigne la physique-chimie à six classes du collège Gérard-Philipe et sept classes d’Arthur-Rimbaud. Son contrat court jusqu’en juin 2020 et son titre de séjour allait jusqu’en décembre 2020.
Obligation de quitter le territoire sous trente jours
Avant cela, il avait notamment enseigné, sur des contrats plus ou moins courts, à Nîmes, Béziers ou encore aux lycéens de 1re S à Joffre. À Pérols pour toute l’année scolaire 2018-2019, son contrat s’est achevé le 31 août dernier. Et il a signé ses deux nouveaux contrats le 9 septembre.
Neuf jours après, donc, neuf jours pendant lesquels Moustapha Gueye a perdu tous ses droits. Dès le vendredi 13 septembre, il a reçu de la préfecture une obligation de quitter le territoire sous trente jours avec retrait de son titre de séjour.
Son tort : ne pas avoir répondu à l’appel de l’administration… à 10 h 37. "J’étais en cours", s’excuse-t-il. Il a rappelé à 12 h 01… Trop tard. Puis réessayé, preuve à l’appui, sans succès. Voilà pour la forme.
Prof de physique : métier interdit aux Sénégalais
Et sur le fond ? Là aussi, les deux explications avancées par la préfecture échappent à Moustapha Gueye. D’abord, enseigner la physique-chimie ne serait pas dans la “liste ouverte” "de l’accord bilatéral du 23 septembre 2006" des emplois auxquels peuvent postuler les Sénégalais…
Ensuite, la préfecture s’appuie sur le Code du travail pour dire que le recrutement aurait dû passer par Pôle emploi. Une condition qui ne satisfait pas Damien Jouve, syndicaliste du Snes, pour qui "le rectorat ne passe quasiment jamais par Pôle emploi ! C’est à la marge…"
D’autant que cela ne tient pas compte de l’urgence de la situation pour les 250 élèves de zone prioritaire privés de cours de physique-chimie pendant la première semaine de la rentrée.
Soutien
Occupée ce lundi par les visites ministérielles, la préfecture n’a pas eu le temps de se pencher sur le cas de Moustapha Gueye. Celui-ci espère un retour positif du recours gracieux demandé au préfet. En attendant, ses soutiens s’organisent. La pétition a recueilli en deux jours plus de 1 500 signatures.
Et les syndicats Snes et Sud ont déposé un préavis de grève dans les deux collèges pour le lundi 14 octobre. "On l’utilise comme un mouchoir en papier et d’un coup, il doit repartir dans son pays, s’emporte Bertrand Humeau, du Snes. Cela fait huit ans qu’il est là, sa vie est ici. En plus, dans sa matière, on manque de remplaçants."
MAGHREB-SÉNÉGAL, VERS UN "COUSCOUSGATE" ?
Alors que l’Afrique du Nord tente de s’unir derrière l'inscription du couscous au patrimoine mondial de l'Unesco, c’est un plat sénégalais qui vient d’être sacré meilleur couscous du monde à la 22e édition du « Cous Cous Fest »
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 08/10/2019
« Couscous au poulpe servi sur un lit de mangues » : si les Tunisiens des Îles Kerkennah ne boudent pas l’association des céphalopodes et de la semoule, l’ajout du fruit tropical semble incongru dans la cuisine traditionnelle maghrébine.
La recette primée au Festival international de l’intégration culturelle, fin septembre dans la ville sicilienne de San Vito Lo Capo, n’a pas été concoctée dans des marmites nord-africaines. Il s’agit d’une recette de l’ouest du continent, plus précisément de la Sénégalaise Marème Cissé. Le couscous de cette chef résidant en Italie vient de détrôner la version tunisienne au trophée de meilleur couscous du monde…
Si le meilleur couscous de la planète n’est plus maghrébin, que pensera l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture ? Pour obtenir une chance de voir la spécialité culinaire classée au patrimoine mondial de l’Unesco, les « frères ennemis » de la semoule – l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie – ont dû taire leur rivalité couscoussière et déposer, en mars dernier, une candidature conjointe.
Identité culinaire outrée
La défaite au sprint du « Cous Cous Fest » italien serait-elle un mauvais présage pour le marathon onusien ? Le « ferment de l’unité maghrébine », selon Ghazi Gherairi, ambassadeur et représentant permanent de la Tunisie à l’Unesco, profitera-t-il finalement au pays de la Teranga ?
Il reste aux puristes la carte de l’identité culinaire outrée, via la dénonciation du thiéré victorieux, couscous sérère à base de mil, traditionnellement servi pour la fête musulmane de Tamkharit et qui n’aurait de couscous que le nom.
Pour l’assortiment maghrébin de semoule, de légumes, d’épices et de viande, faudra-t-il revendiquer une appellation d’origine contrôlée (AOC), brandissant le spectre du désordre culinaire mondial ? Faudra-t-il invoquer les couscoussiers découverts dans des sépultures du IIIe siècle avant Jésus-Christ, époque du roi berbère Massinissa de Numidie ? Faudra-t-il crier haro sur les couscous sénégalais, les tajines japonais, les pizzas tadjiks, les strogonoffs colombiens et les blanquettes suédoises ?
Faut pas fâcher, nous cuisiner…
VIDEO
DU CHAMBOULEMENT DE LA PRESSE CLASSIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment les journalistes doivent-ils s'adapter à l'explosion du numérique, au risque de disparaître ? Quid des réseaux sociaux et leurs effets d'amplification des informations ? ENTRETIEN AVEC EL HADJI HAMIDOU KASSÉ
Intervenant de la première édition des ''Rendez vous de l’île de Ngor'' initiés par le club Convergences Plurielles, El Hadji Kassé affirme que le fonctionnement de la presse classique doit être repensé à la lumière des réseaux sociaux pour lui permettre de continuer à exister. Une régulation idéale des réseaux sociaux serait presque une utopie, selon l'ancien ministre-conseiller en charge de la communication de la présidence.
L'invité de SenePlus estime que l’avènement du ''citoyen-média'' fait de chaque individu de la société à la fois, collecteur, traiteur et diffuseur de l'information sans être confronté aux contraintes liées à la mobilité ou à la vérification de l'information.
par MAMADOU NDIAYE
REVERS DE FORTUNE
Pour en avoir mis plein la vue aux Africains et au reste du monde, Tidjane Thiam se croyait hors d’atteinte des fourberies. Le voilà, hélas qui découvre la haine et le racisme alimentés par des cercles intellectuels à l’influence grandissante
Dos au mur, l’Europe se barricade et sonne l’alerte ! Elle se sent envahie. Elle a peur de l’étranger : l’autre ! L’enfer… Etrange monde occidental qui prospère lorsqu’il s’enferme et ne s’ouvre pour prospecter qu’en cas de pressants besoins. Comme pour se dédouaner, le vieux continent, non content de dresser des obstacles, allonge la course en la rendant haletante à ceux, nombreux, qui veulent se retrouver… du bon côté.
L’Afrique, elle, a bon dos. Perçue comme une base arrière, elle voit arriver sur son sol, Chinois, Russes, Indiens, Turques, Brésiliens, Israéliens, Américains et Européens. Européens ? Bien entendu… Car eux, bien plus que toutes les puissances, s’évertuent à stigmatiser les Africains, à les rejeter ou à ériger des murs invisibles pour contenir les flux migratoires. Le feu vert donné en 2004 au projet Frontex permettait à l’Europe et aux pays associés à l’espace Schengen de protéger leurs frontières extérieures tout en harmonisant les contrôles par une surveillance accrue et renforcée. Le budget annuel alloué à ce « Mur de Berlin » invisible avoisine les 500 millions d’euros.
Erigé en Agence, Frontex analyse pour le compte de l’Europe les risques, les évalue et dresse un schéma des tendances de l’immigration clandestine. Au nombre de ses prérogatives figure en bonne place la coordination des opérations conjointes par un déploiement impressionnant d’équipements dans ce qu’il est convenu d’appeler à Bruxelles « la réaction rapide ». Comme si cela ne suffisait pas, des forces politiques jusque-là marginales prennent le relais et amplifient la menace de l’immigration en pointant les étrangers comme la véritable source du mal vivre européen.
En vérité, ce ne sont que des bouc-émissaires d’une féroce hostilité qui s’abat sur eux. La gauche en Europe n’est plus que l’ombre d’elle-même. A chaque consultation électorale sa représentativité faiblit au profit d’une droite extrême en phase avec l’opinion majoritairement acquise aux thèses de riposte frontale à l’immigration perçue dans ces cercles comme de l’envahissement. Fait inédit, la droite, perdant pied et pouvoir, n’exclut plus le rapprochement « honteux » pour sauver les apparences, quitte à renoncer à ses propres principes.
Ce besoin de souffle a poussé l’extrême droite décomplexée à revendiquer une surprenante proximité avec les ultras conservateurs américains adeptes du mouvement suprémaciste blanc incarné par Steve Bannon, responsable du site Breitbart News qui a fortement soutenu la campagne victorieuse de Donald Trump aux Etats-Unis. Les forces rétrogrades progressent quand le système lui-même vacille. Détail amusant : au cours d’une récente tournée européenne centrée sur les valeurs de la suprématie, le Conseil Supérieur de l’audiovisuel (CSA) estimait que l’ex-stratège politique de Donald Trump invité en France par le Rassemblement National (RN) s’exprimait en tant que soutien à Marine Lepen et comme tel, sa prise de parole devrait être décomptée du temps d’antenne de cette formation politique.
Plus aucun doute n’est permis sur les accointances transatlantiques et les convergences dans la perception des enjeux géostratégiques mondiaux.
Steve Bannon qui a repris du service à Breitbart après sa retentissante démission de la Maison Blanche en août 2017, sillonne aujourd’hui l’Europe pour « vendre » son projet messianique à des dirigeants plus portés vers la passion que vers la raison.
Cette manière de voir a fait une victime collatérale en la personne du célèbre banquier français d’origine ivoirienne : Tidjane Thiam, Président exécutif de la banque Crédit Suisse, éclaboussé par un rocambolesque scandale qui a failli l’emporter. Brillant polytechnicien, Tidjane Thiam fait autorité dans les milieux bancaires et financiers. Et, il inspire le respect. Certes, il est l’artisan de la relance du Crédit Suisse en réorientant l‘activité sur la gestion des grandes fortunes. Cette niche fait l’objet d’une féroce concurrence entre banques dans laquelle, dit-on, Tidjane Thiam disposait d’une longueur d’avance incomparable. Il va de soi qu’un tel marché aiguise des appétits et le positionnement avantageux du banquier franco-ivoirien ne réjouit guère les tenants de l’idéologie suprémaciste.
Très vite, une rivalité s’installe entre lui et le numéro trois de la banque qui, déstabilisé, finit par démissionner en allant rejoindre la banque concurrente UBS, sans toutefois observer le délai de carence requis. La presse de Suisse s’en mêle et vitrifie le patron du Crédit Suisse, le « mal aimé » de la jet set helvète qui n’a dû son salut qu’au rapport de l’enquête qui l’a clairement mis hors de cause.
Pour en avoir mis plein la vue aux Africains et au reste du monde Tidjane Thiam avait tout pour plaire. Il se croyait hors d’atteinte des fourberies et des quolibets. Et le voilà, hélas qui découvre la haine et le racisme alimentés par des cercles intellectuels à l’influence grandissante. En France, l’archétype de ce racisme à rebours n’est autre que Eric Zemmour pamphlétaire à la plume acerbe, invité fréquemment dans les médias parisiens qui, pour la plupart, ont renoncé à l’équilibre dans le traitement de sujets sensibles.
Comble de paradoxes dont seule l’Europe a le monopole : au moment où Tidjane Thiam est jeté en pâture aux « chiens », la star planétaire Rihanna est plébiscitée par le géant français du luxe LVMH. Le propriétaire du Groupe, Bernard Arnault, se félicite du partenariat scellé avec cette fille des Caraïbes, originaire plus précisément de Barbade, au succès retentissant avec plus de 70 millions de fans sur Instagram, selon WWD, la référence de la mode américaine.
Deux poids, deux mesures ? Peut-être pas. Car tous les deux, connaissent du bout des ongles l’univers impitoyable des affaires. Rihanna tout comme Tidjane Thiam sont dotés d’esprit d’entrepreneur, de compétence de dirigeants et de leadership qui impressionne. L’un a redressé les comptes d’une banque dans un contexte moins évident, l’autre a crée une marque d’accessoires de mode qui a stupéfié le monde par l’originalité du positionnement commercial et surtout par l’engouement suscité.
L’Afrique a bon dos avons-nous dit. Les anciens de la Banque Lehman Brothers, à l’origine de la crise systémique de 2008, se sont reconvertis dans le courtage, le placement et le conseil stratégique avec en ligne de mire l’Afrique et ses potentialités. Ils sillonnent le continent avec une déconcertante facilité.
• Nous ne saurions terminer sans saluer la mémoire de l’ingénieur financier Gabriel Fal, mort le 24 Septembre à Paris. Puisse son œuvre lui survivre pour pérenniser son immense esprit créateur.
VIDEO
SEX FOR GRADES, L'ENQUÊTE EXPLOSIVE DE LA BBC
Des journalistes infiltrées ont effectué, en caméra cachée, des enregistrements des hommes, auteurs de harcèlement sexuel dans deux des universités les plus prestigieuses de la sous-région : l'Université de Lagos (UNILAG) et celle du Ghana
Le harcèlement sexuel des étudiantes à l'université est un problème global.
L'année dernière, BBC Africa Eye a mené une enquête en Afrique de l'Ouest sur ce phénomène.
L'équipe a interviewé des dizaines de victimes et des journalistes infiltrées ont effectué, en caméra cachée, des enregistrements des hommes, auteurs de harcèlement sexuel dans deux des universités les plus prestigieuses de la sous-région : l'Université de Lagos (UNILAG) et l'Université du Ghana.
L'un de ces hommes, le Dr Igbeneghu, vient d'être suspendu de ses fonctions de professeur à l'Université et de pasteur à l'église Foursquare church, suite à ce reportage de BBC Africa Eye.
Nous devons vous avertir que ce reportage contient des scènes à caractère sexuel qui peuvent heurter les sensibilités.
Un reportage de Kiki Mordi.
LES COMPTES DE L'ONU DANS LE ROUGE
L’organisation, qui n’a reçu que 70 % des contributions des Etats membres, doit réduire son mode de fonctionnement pour pouvoir payer des salaires jusqu’à la fin de l’année
Le budget de fonctionnement de l’ONU est dans le rouge depuis la fin septembre pour 230 millions de dollars (environ 210 millions d’euros) et « les dernières réserves de trésorerie risquent d’être épuisées d’ici à la fin du mois », affirme, lundi 7 octobre, dans une lettre, son secrétaire général Antonio Guterres.
Pour garantir le paiement des salaires jusqu’à la fin de l’année, des mesures devront être prises, précise-t-il dans cette missive destinée au personnel (environ 37 000 personnes travaillent pour le secrétariat de l’ONU) et obtenue par l’Agence France-Presse (AFP).
Pour limiter les dépenses au cours du dernier trimestre, Antonio Guterres évoque notamment la possibilité de reporter des conférences et des réunions et de revoir à la baisse les services à fournir. Des instructions ont aussi été données pour restreindre les voyages officiels aux activités les plus essentielles, procéder à des reports d’achat de biens ainsi que de services et à des économies d’énergie.
Un budget de fonctionnement de près de 5 milliards d’euros
« A ce jour, les Etats membres n’ont versé que 70 % du montant total nécessaire aux activités inscrites au budget ordinaire de 2019 », déclare le secrétaire général au sujet de ces problèmes de trésorerie. Il précise avoir « écrit aux Etats membres le 4 octobre pour leur expliquer que les activités financées au moyen du budget ordinaire sont à un stade critique ».
Selon un responsable de l’ONU s’exprimant sous anonymat, Antonio Guterres avait réclamé au printemps aux Etats membres de pouvoir augmenter son fonds de roulement pour avoir un peu de marge et ne pas connaître de problème de trésorerie. Mais ces derniers ont refusé.
Le budget de fonctionnement de l’ONU pour la période 2018-2019, séparé des crédits pour les opérations de paix, avoisine les 5,4 milliards de dollars (environ 4,9 milliards d’euros). Les Etats-Unis en paient 22 %.
« En dernière analyse, ce sont les Etats membres qui sont responsables de la santé financière de l’Organisation », rappelle Antonio Guterres dans sa lettre, en évoquant implicitement les pays qui ne payent pas leur contribution ou en retard, mettant à mal la trésorerie onusienne. Aucune indication n’a pu être obtenue dans l’immédiat sur les mauvais payeurs.
BARA SANKARÉ ATTERIT A LA SURETÉ UBAINE
Après les nominations intervenues mercredi dernier en conseil des ministres et touchant plusieurs cadres de la police, d’autres décisions sont prises.
Après les nominations intervenues mercredi dernier en conseil des ministres et touchant plusieurs cadres de la police, d’autres décisions sont prises.
C’est ainsi que l’ancien commissaire des Parcelles assainies, Bara Sankharé, relevé de ses fonctions et nommé conseiller du Directeur général de la police à la suite d’un incident avec un pharmacien à la Patte d’oie, reprend du service.
Il a été nommé patron de la Sûreté urbaine, une entité du commissariat central de Dakar. Un service qu’il connait très bien. Il y a officié comme inspecteur de police, comme patron de la Brigade de lutte contre la criminalité (Blc) et comme adjoint du patron de la Sûreté urbaine. Il est également connu comme un enquêteur redoutable qui a fini d’infiltrer le milieu interlope.
Le désormais ancien patron de la Sûreté urbaine, El Hadji Dramé, migre au commissariat spécial de l’aéroport en remplacement de Djibril Camara, nouveau patron de la Direction des passeports et des titres de voyage.
Le commissaire Aliou Ba, jusqu’ici conseiller technique du ministère de l’Intérieur, hérite de la Division des investigations criminelles (Dic) en remplacement du commissaire Ibrahima Diop promu chef de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis).
Le commissaire divisionnaire Mamadou Ndour, conseiller technique du Directeur général de la police nationale et ancien commandant de la compagnie de circulation de Dakar, devient commissaire central de Dakar. Il remplace Ndiarra Sène qui part en mission onusienne.
LE NOUVEL EMBASSADEUR DE FRANCE PREND FONCTION
Le nouvel ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot, a remis ses lettres de créance à Macky Sall, Président de la République du Sénégal, ce 8 octobre 2019. Le remplacant de Christophe Bigot prend ainsi officiellement fonction.
Le nouvel ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot, a remis ses lettres de créance à Macky Sall, Président de la République du Sénégal, ce 8 octobre 2019. Le remplacant de Christophe Bigot prend ainsi officiellement fonction.
Né en 1966, le nouvel Ambassadeur de France au Sénégal a débuté sa carrière à la direction des Affaires juridiques du Quai d’Orsay avant d’être mis à disposition des services du Premier ministre.
Il a successivement occupé les postes de Premier secrétaire à Washington puis de Deuxième conseiller à la représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne à Bruxelles avant de revenir au Quai d’Orsay en tant que Chargé de mission auprès du Secrétaire général.
Philippe Lalliot a également occupé les fonctions de Consul général de France à New York, de Directeur de la communication et de la presse, Porte-parole du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, et d’Ambassadeur, Délégué permanent de la France auprès de l’UNESCO.
Il était jusqu’à présent Ambassadeur de France auprès du Royaume des Pays-Bas et Représentant permanent de la France auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.
Ancien élève de l’École Nationale d’Administration (ENA) et de l’École Normale Supérieure de Fontenay Saint-Cloud, il est agrégé de sciences économiques et sociales. Titulaire d’un DEA en sciences administratives et d’un DEA en littérature française, il est également lauréat de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris. Il a été maître de conférences à l’IEP de Paris et à l’ENA.
Philippe Lalliot a été élevé aux grades de Chevalier de la Légion d’Honneur et de Chevalier dans l’Ordre national du Mérite. Il est marié et père de trois enfants, informe une note de l’ambassade de la France au Sénégal.
LA DESTRUCTION DES HABITATIONS CONSTRUITES SUR LE SITE DE L’AÉROPORT FÂCHE
La tension est vive à Saint-Louis. Les forces de l’ordre sont intervenues hier lundi, 7 octobre, pour mener des opérations de destructions des habitations construites à la Cité des Aéroports du Sénégal
La tension est vive à Saint-Louis. Les forces de l’ordre sont intervenues hier lundi, 7 octobre, pour mener des opérations de destructions des habitations construites à la Cité des Aéroports du Sénégal (ADS), à quelques encablures de l’Aéroport international de Saint-Louis. Une intervention qui fait suite à une décision du Préfet du département de Saint-Louis, avec la collaboration du maire de la commune, Mansour Faye. Les propriétaires, qui protestent, dénoncent une volonté de l’Etat de vouloir privilégier les multinationales pétrolières.
Ibrahima Fall, membre du collectif en question, précise que « le site de 114 hectares faisait l’objet de tiraillements entre l’ASECNA et eux, depuis 2016. Jusqu’à l’intervention du Gouverneur, qui avait tranché en leur faveur. Avant de marteler : « On a viabilisé le site pour y construire. C’est ce qu’ils sont en train de détruire parce qu’on construit l’aéroport international de Saint-Louis. »
Selon ses estimations, 2000 chefs de familles seront impactés. « Le combat citoyen continue. On ne va pas se laisser faire », menace Fall.
Présent, le colonel Abdourahim Kébé, militaire à la retraite, et responsable politique, a tenu à leur apporter son soutien. « En réalité, ils ont attendu pendant plus de dix (10) ans après que les habitants ont commencé à investir, que la cité a déjà pris forme, pour leur dire aujourd’hui qu’ils sont dans l’illégalité. C’est ça qui n’est pas normal », fulmine-t-il.