SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 juillet 2025
LE BURKINA FASO AU BORD DE L'EFFONDREMENT
Une grande partie du territoire échappe désormais au contrôle de Ouagadougou qui commence à peine à sortir du déni face à la multiplication des attaques des groupes armés et des milices dites « d’autodéfense »
Le Monde Afrique |
Christophe Châtelot |
Publication 04/10/2019
Il a fallu du temps aux autorités du Burkina Faso pour sortir de leur déni alors que les attaques se multipliaient sur le territoire jusqu’à frapper la capitale Ouagadougou. Ce temps est révolu. Il est à l’urgence devant « l’extrême gravité de la situation sécuritaire »qui fait « qu’il n’y a pas un jour, pas une semaine sans de nouvelles victimes », selon les mots du ministre des affaires étrangères Alpha Barry. A tel point que de hauts responsables occidentaux en viennent à redouter un effondrement de l’Etat, à l’image du voisin malien en 2012 sous les assauts alors combinés d’indépendantistes touareg et de groupes djihadistes.
Ouagadougou a en effet perdu la main sur une bonne partie du pays. « Environ un tiers du territoire échappe à son contrôle », affirme un officier de la police burkinabé. Une estimation confirmée par d’autres sources occidentales. Attablé à une terrasse de restaurant de la capitale, le policier trace les zones rouges à grands traits sur une carte du pays. Région par région, d’ouest en est, il isole la moitié de la Boucle du Mouhoun, les deux tiers du Centre-Nord, la totalité du Sahel, et un demi de l’Est. Autant de zones frontalières du Mali, du Niger, du Bénin et du Togo. « Pour compléter le tableau, le Sud-Ouest [proche de la Côte d’Ivoire] est sous la menace des bandits et des coupeurs de route », ajoute le policier.
« Ils grappillent du terrain comme des fourmis »
Prenons Djibo, grande ville du nord du Burkina distante de seulement 210 kilomètres de Ouagadougou. Sa caserne est la seule à tenir encore dans la province du Soum, jouxtant le Mali. Harcelés, sous-équipés, démoralisés, les militaires burkinabés ont déserté les cinq autres positions qu’ils occupaient dans cette province. Cette débandade entamée il y a quelques mois s’est accélérée depuis l’attaque, fin août, de Koutougou, proche de la frontière malienne, soldée par la mort d’au moins vingt-quatre soldats – les officiers avaient abandonné la place quelques jours plus tôt – et le pillage d’un arsenal important.
L’assaut par des combattants en motos a été revendiqué par le Groupe de défense de l’islam et des musulmans (GSIM) lié à Al-Qaida. Pour les services burkinabés, le groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS) en serait l’auteur. Selon une source occidentale, « sept à neuf groupes armés sont présents dans le nord du pays et travaillent ensemble ».
Le Burkina Faso s’enfonce sournoisement dans une guerre qui ne dit pas encore son nom. Cela se traduit par plus de quatre cents incidents violents répertoriés depuis 2016 et des centaines de morts. Et si, depuis trois mois, tout semble calme dans l’Est, contrairement au premier semestre, c’est, selon une source policière, parce que « les militaires ne patrouillent plus par peur des embuscades ou des engins explosifs. Les routes sont tenues par les groupes armés ». « Ils grappillent du terrain comme des fourmis, méthodiquement », observe Mahamoudou Savadogo, chercheur sur les questions de sécurité. Ils contrôlent les campagnes et noyautent les milieux urbains.
« La haine et la peur se sont installées »
Longtemps, Ouagadougou a ignoré les ressorts locaux des violences dont les prémices remontent pourtant à 2016 avec la montée en puissance du prédicateur radical Ibrahim Malam Dicko, porteur d’un message quasi révolutionnaire auprès des plus démunis délaissés par le pouvoir central ou subissant le poids social des structures traditionnelles.
En octobre 2018, la présidence de Roch Marc Christian Kaboré servait encore un « scénario complotiste » au ministre français des affaires étrangères : la main vengeresse de l’ancien président Blaise Compaoré (1987-2014), chassé par la rue, serait derrière toutes ces attaques. Puis on a accusé la France, soupçonnée de vouloir s’accaparer on ne sait quelles richesses nationales. « Ils ont perdu du temps », ponctue un diplomate.
« Certains émirs ou idéologues sont étrangers mais le terrorisme, chez nous, est devenu endogène à cause de la mauvaise gouvernance, de l’injustice, des spoliations… », énumère Mahamoudou Savadogo. « C’est une insurrection armée locale mais les autorités préfèrent l’auto-victimisation et dire que tout cela serait importé du Mali », ajoute le chercheur.
Rencontré à Ouagadougou, l’influent chef d’un village frontalier du Mali raconte comment la situation s’est dégradée à partir de 2016 ; comment l’armée a usé d’une force disproportionnée pour tenter d’annihiler le mouvement du prédicateur Dicko. « Des jeunes ont fui au Mali et rejoint le Mujao [Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest], d’où ils sont revenus quelques mois plus tard pour se venger. Aujourd’hui, ils sont de plus en plus nombreux à aller vers les groupes armés. Ils n’ont plus d’autres choix parce que les FDS [l’armée] tuent, pillent, ciblent des villages ou des familles entières parce que l’un des leurs a rejoint les djihadistes. La haine et la peur se sont installées », déplore-t-il. Ainsi, son village, comme tant d’autres dans la région, se vide. A l’échelle du pays, le nombre de déplacés est passé de 87 000 personnes au mois de février à 289 000 en septembre. Environ 2 000 écoles ont été fermées. On ne compte plus les assassinats de représentants de l’Etat, de chefs traditionnels ou de certains marabouts considérés comme déviants par les djihadistes. Ce cycle est entretenu par les groupes armés djihadistes ou les milices dites d’autodéfense soufflant sur les braises de différends communautaires. Sans parler de l’enjeu du contrôle de voies de trafics en tous genres, partant du golfe de Guinée jusqu’aux rives de la Méditerranée à travers, entre autres, le Burkina.
Le notable nordiste concède aujourd’hui son impuissance : « En tant que chef traditionnel, nous avons perdu de l’importance. »« Résultat, tout le monde tire sur tout le monde. Et tout le monde est responsable : groupes armés, communautés, djihadistes. Une chose est sûre, la réponse militaire n’est pas la solution », observe un haut fonctionnaire en poste dans le Nord.
Evanescence du pouvoir
Mais aucune autre dynamique ne semble à l’œuvre. Le rapport final de la réunion extraordinaire du conseil de médiation et de sécurité sur le terrorisme de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), tenue le 12 septembre à Ouagadougou, dressait ainsi un constat alarmant : « Faible implication des leaders communautaires, religieux, des femmes et des jeunes ; sous-équipement des forces de défense et de sécurité ; impact des changements climatiques et prolifération des armes légères ; faible coordination pour lutter contre l’insécurité ; faiblesse des moyens de financement disponibles »…
On pourrait ajouter, dans le cas burkinabé, l’évanescence du pouvoir depuis la dissolution du système semi-autoritaire de Blaise Compaoré. « Il n’a pas de stratégie pour contrer celle des groupes armés qui ciblent les structures étatiques, exacerbent les tensions intercommunautaires et religieuses », tranche un observateur étranger.
A l’image de son homologue et voisin malien, Ibrahim Boubacar Keïta, le président Kaboré, élu fin 2015, est accusé de passivité. « Notre administration ne fonctionne pas comme un Etat en guerre. Il y a une perte totale du sens de l’Etat au profit de la prédation », constate Luc Marius Ibriga. Rapport après rapport, ce chef de l’autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de lutte contre la corruption dénonce, en vain, « une montée des actes de malversation du haut en bas de l’échelle depuis 2016, en toute impunité ». « Jamais la défense n’a reçu autant d’argent, mais on ne sait pas où ça va au nom du secret militaire », ajoute-t-il.
A un an de la présidentielle, le pouvoir devrait pourtant s’inquiéter de ces pratiques qui alimentent le mécontentement d’une part grandissante de la population. « Blaise Compaoré a été chassé à cause de sa mauvaise gouvernance démocratique et de la corruption », rappelle Bassolma Bazie, le secrétaire général de la confédération générale du travail (CGTB). Il laisse entendre que les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets. Signe du malaise ambiant, la CGTB, aux côtés d’autres syndicats et des organisations de la société civile, a tenté de protester, le 16 septembre, dans les rues de la capitale. Une marche qui fut presque immédiatement dispersée par la police à coups de gaz lacrymogènes.
par Abdou Diaw
RÉVOLTE LÉGITIME DU SECTEUR PRIVÉ NATIONAL
Si nous voulons produire des champions nationaux et des capitaines d’industrie, nos entreprises ne doivent pas être de simples wagons tirés par la locomotive des multinationales étrangères sur les rails des marchés publics
« Nous ne devons pas être des sous-traitants dans notre propre pays», sic. Ce cri du cœur du Secrétaire exécutif du Club des investisseurs sénégalais (Cis), Abdourahmane Diouf, à l’endroit de l’Etat, sonne comme une révolte du secteur privé national qui semble déterminé à prendre son destin en main. Le contexte dans lequel cette déclaration a été faite est tout aussi symbolique d’autant que c’était en présence du ministre des Infrastructures, Me Oumar Youm. Un des départements les plus budgétivores en matière d’investissements avec les nombreux projets structurants contenus dans le Plan d’actions prioritaires (Pap 2) du Plan Sénégal émergent sur la période 2019-2023. Cette sortie du Cis est à saluer pour plusieurs raisons. D’abord, elle traduit une volonté du secteur privé national de repousser ses limites en allant à la conquête d’autres part de marchés dans l’activité économique. Ensuite, elle reflète une ambition de s’imposer comme un maillon essentiel dans la chaîne de valeur de la commande publique aussi bien au Sénégal que dans l’espace Uemoa. Enfin, ce cri du cœur du Secrétaire exécutif du Club des investisseurs sénégalais (Cis) résonne comme une réponse au chef de l’Etat qui ne cesse de réitérer son appel à renforcer la place stratégique et le rôle majeur du secteur privé national dans le financement et l’exécution des programmes et projets publics durant la période 2019-2023 du Plan Sénégal émergent (Pse).
Cette volonté affichée par notre secteur privé de ne pas rester d’éternels sous-traitants mérite une attention particulière de la part de l’Etat qui, de son côté, doit décrypter ce message en leur trouvant une issue favorable. Si nous voulons produire des champions nationaux et des capitaines d’industrie capables d’impulser une dynamique à l’activité économique et d’accompagner l’Etat dans son objectif de placer le Sénégal sur les rampes de l’émergence, nos entreprises ne doivent pas être de simples wagons tirés par la locomotive des multinationales étrangères sur les rails des marchés publics.
Elles doivent être prises en compte dans l’octroi des grands marchés de l’Etat afin d’en faire le fer de lance de l’activité économique interne conformément aux exigences des textes réglementaires régissant la commande publique. Certes, cette revendication du Cis semble être légitime au regard des marchés juteux captés par les entreprises étrangères implantées dans notre pays, mais nous ne devons pas passer sous silence les opportunités offertes dans le code des marchés publics au profit des entreprises locales. La sous-traitance que rejette le secteur privé national est une sorte de contrat prévu par l’article 48 du code des marchés publics de septembre 2014 qui stipule que le titulaire d’un marché public de travaux ou d’un marché public de services peut sous-traiter l’exécution de certaines parties du marché jusqu’à concurrence de 40 % (…).
Cependant, il faut le constater pour le déplorer sous nos cieux. Elles sont nombreuses ses entreprises sélectionnées par des majors suivant un contrat de sous-traitance et qui peinent à remplir convenablement les conditions au moment de l’exécution d’un marché de travaux de l’Etat. Qu’est ce qu’il faut dire sur ces entreprises locales titulaires de marchés de l’Etat qui livrent des ouvrages à la qualité douteuse ? N’avons-nous pas vu des routes dégradées quelques mois après la cérémonie d’inauguration en grande pompe ? Et que dire de cette agence de l’Etat qui a attendu plus d’une décennie pour enfin voir ses nouveaux locaux sortir de terre ? N’est ce pas là encore une œuvre de nos propres entreprises ? Oui, on ne veut plus être sous-traitant pourvu que l’on parvienne à réaliser et à livrer les marchés dans les délais requis avec une qualité insoupçonnée. Et ceci requiert non seulement une bonne assise financière mais également une expertise technique irréprochable. L’Etat, soucieux de mettre à la disposition de ses populations des ouvrages de qualité et durables, a l’obligation d’attribuer ses marchés à des titulaires qualifiés (techniquement et financièrement) suivant, bien sûr, les règles du code des marchés. Il doit, en outre, respecter les principes qui régissent les marchés à savoir l’économie (rapport qualité/prix), la transparence, l’équité, l’ouverture, la mise en concurrence.
Bien évidemment, il y a de ces sociétés qui font, aujourd’hui, notre fierté après avoir prouvé leur savoir-faire au Sénégal et dans la sous région. Elles méritent respect et doivent inspirer les autres entreprises. En attendant de trouver une réponse favorable à la complainte de notre secteur privé national, celui-ci gagnerait d’abord à se mettre ensemble, en conjuguant ses efforts pour devenir plus fort. Et à ce tire, l’article 47 du code des marchés publics lui offre la possibilité se regrouper.
VIDEO
AU COLLÈGE DE FRANCE, FRANÇOIS-XAVIER FAUVELLE BRISE LES CLICHÉS SUR L'AFRIQUE
« S’il n’est jamais superflu de rappeler que les sociétés africaines sont faites de la même étoffe historique que toutes les sociétés, c’est parce que l’Afrique, bien que toujours déjà là, a vu sa coprésence au monde depuis longtemps méconnue. »
Le Monde Afrique |
Joan Tilouine |
Publication 04/10/2019
Les mots d’Ibn Battuta ont résonné entre les murs du Collège de France. Les observations du mythique explorateur marocain sur la capitale de l’empire du Mali, où il a probablement résidé de juin 1352 au début de l’année suivante, ont plongé les auditeurs dans l’atmosphère de la place de la mosquée centrale, à ciel ouvert, où des sujets du puissant sultan prient à leur manière. Il y a ceux qui se tournent vers La Mecque et ceux qui exécutent la danse des masques. La scène réunit fidèles d’Allah et adorateurs des déités traditionnelles ; comme un échantillon de ces mondes africains qui cohabitent dans un même espace, en osmose.
C’est par ce récit et « sous la protection des ancêtres » que l’historien et archéologue François-Xavier Fauvelle, 51 ans, a commencé sa leçon inaugurale, jeudi 3 octobre, peu après 18 heures. Un événement en soi. Pour la première fois, la prestigieuse institution née au XVIe siècle a créé une chaire pérenne entièrement dédiée au continent, baptisée « Histoire et Archéologie des mondes africains ». Un anachronisme bien français auquel n’a pas su échapper ce temple du savoir. « Le temps perdu n’existe pas, mais il n’y a plus de temps à perdre », a déclaré le médiéviste Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, en guise d’introduction.
Dans un amphithéâtre Marguerite-de-Navarre bondé, François-Xavier Fauvelle a prononcé sa leçon magistrale. Son texte, puissant, brise élégamment les clichés sur une Afrique trop souvent caricaturée voire méprisée, au point de se voir amputée de son histoire précoloniale. Pire… d’être effacée du récit du monde par un président de la République française qui avait déclaré sans ambages à Dakar, en juillet 2007, que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ».
« Reconnaissance de la méconnaissance »
Comme en écho à ce passé gommé, M. Fauvelle plaide pour « un travail de reconnaissance de la méconnaissance » et répond par une érudition qu’il partage tel un conteur, passeur de savoirs. L’intellectuel, qui veut partager la richesse de la « littérature orale », cite des récits historiques rédigés par des lettrés musulmans sous forme de chroniques pour le sultan de Zanzibar au XVIe siècle, à Tombouctou (Mali) puis à Kano (Nigeria) le siècle suivant.
« S’il n’est jamais superflu de rappeler que les sociétés africaines sont faites de la même étoffe historique que toutes les sociétés, c’est parce que l’Afrique, bien que toujours déjà là, a vu sa coprésence au monde depuis longtemps méconnue. » Cette histoire de l’Afrique, l’Occident et ses puissances l’ont longtemps délibérément évitée pour mieux la piller, l’exploiter, réduire en esclavage ses habitants. « L’expérience de la traite par les esclaves africains, transportés d’un continent à l’autre, réduits à une condition de marchandises, victimes et instruments de la globalisation du monde, constitue à la fois le point central et aveugle de la modernité », souligne M. Fauvelle, pour qui « ce processus de déshumanisation des ancêtres » constitue la pierre angulaire du déni d’existence.
De quoi alimenter « une peur raciale qui actionne les théories providentialistes de l’histoire ». Une manière d’éclairer par une analyse savante du passé les dérives actuelles et les discours haineux confortés par certains polémistes et politiciens. De l’esclavage à la colonisation, des empires médiévaux aux indépendances parfois confisquées par un clan ou un parti-Etat, cette histoire des mondes africains a longtemps été malmenée par « une violence qui pénètre dans la forme même du récit ».
Un public de « mâles blancs et âgés »
Jeudi au Collège de France, face à un auditoire composé principalement d’intellectuels, de chercheurs africanistes, de l’ancien président François Hollande et d’ex-ministres, rares sont les Africains. Il y a certes l’un des diplomates les plus respectés de l’Union africaine qui s’est discrètement glissé dans le public. Un professeur dans une université américaine s’étonne de constater cette majorité de « mâles blancs et âgés », inconcevable dans le milieu universitaire anglo-saxon, où enseignent certains des plus grands intellectuels du continent.
François-Xavier Fauvelle s’est élevé bien au-delà des considérations sur « le temps perdu ». Comme pour mieux faire avancer une discipline trop longtemps polluée par le poids colonial, le tiers-mondisme et les autres instrumentations politiques paternalistes ; voire par un afrocentrisme dont il a déconstruit les ressorts lors de ses travaux précédents.
Jeudi, le nouvel élu au Collège de France a présenté la place cruciale jouée par les Afriques dans l’histoire du monde et de la mondialisation. En citant les récits d’Ibn Battuta, les productions d’érudits du Moyen-Age et les discours de Nelson Mandela, il a convoqué les « ancêtres pour leur dire que le travail de l’historien est de les inviter dans le présent ». Avec Fauvelle, les Afriques entrent en majesté au Collège de France.
«L'ARGENT N'A PAS BRÛLÉ…»
Le Directeur général du Trésor, Cheikh Tidiane Diop, a fait face à la presse, au terme des opérations de secours, suite à l'incendie qui a eu lieu dans leurs locaux ce vendredi. Ce, pour faire le point et rassurer.
Le Directeur général du Trésor, Cheikh Tidiane Diop, a fait face à la presse, au terme des opérations de secours, suite à l'incendie qui a eu lieu dans leurs locaux ce vendredi. Ce, pour faire le point et rassurer.
«Cet incident est un événement malheureux que nous regrettons tous, mais qui n'a pas eu d'impact sur le fonctionnement des services du trésor. Parce que le dispositif opérationnel du trésor, à savoir l'encaissement des recettes, le paiement des dépenses et la tenue de la comptabilité, a pu démarrer à 9h exactement. Le feu, à cette heure, ayant été éteint»
‘‘Le bureau a totalement cramé’’
«Le bureau qui a pris feu est celui d'un conseiller technique. C’est un bureau important certes, mais qui n'est ni dans le dispositif d'encaissement des recettes, ni dans le dispositif de paiement des dépenses, encore moins dans le dispositif de comptabilisation. C'est un bureau de conception. Et au niveau du Trésor, nous avons l'avantage, sur tous les textes de conception réglementaires et législatifs, de travailler en mode partagé. Cela veut dire que ce bureau peut redémarrer ses activités dès qu'on aura remis de l'ordre. Parce qu’il faut le reconnaître, le bureau a totalement cramé.»
L'origine de l'incendie
«Sur l'origine de l'incendie, je me garderai d'être totalement affirmatif. Mais les premières conclusions qui me sont parvenues, laissent penser à un incendie d'origine électrique. Les rapports de la police scientifique pourraient nous édifier davantage. Mais le ministre des Finances et du Budget a pris un certain nombre de mesures. Il nous a autorisés à reprendre les travaux de réhabilitation dès lundi. Et ce sera fait.»
Le trésor a repris ses activités
«C’est un bureau qui a pris feu et deux bureaux qui ont été impactés par la fumée mais qui gardent intact l'ensemble de leurs fonctionnalités. Donc le trésor a repris ses activités pour le grand public en ce qui concerne l'encaissement des recettes, le paiement de dépenses et la tenue de la comptabilité depuis 9 heures sur l'échelle du réseau national (…)Je voudrais rassurer l’ensemble des sénégalais, à commencer par les autorités, que l'argent n'a pas brûlé. Comme certains l'ont laissé entendre. Rien que pour cette matinée on a payé pour pas moins de 3 milliards. Parce que les paiements du trésor, aujourd'hui, ne sont plus des paiements physiques. Nous sommes dans la digitalisation.»
‘‘Ça aurait pu être pire’’
«Ça aurait pu être pire si le Trésor avait brûlé sur son dispositif opérationnel. Dieu merci, le dispositif opérationnel, qui nous permet de payer, d'encaisser et de comptabiliser, qui est l'essentiel de nos missions, n'a pas été atteint. Le bureau qui a brûlé est celui d'un conseiller technique, où il y avait énormément de papiers. Des papiers qui n’avaient aucune sensibilité ni confidentialité et qu'on pourra reprendre dès la semaine prochaine. On pourra à partir de nos serveurs de base de données, reprendre l'essentiel des documents qui ont brûlé.»
VIDEO
XIBAAR YI DE LA TFM
L'essentiel de l’actualité de ce Vendredi 04 Octobre avec Fatou Kine Deme
Une quarantaine de personnes sont mortes en Irak depuis le début, mardi, des manifestations contre le gouvernement d'Adel Abdel-Mahdi, qui se poursuivaient vendredi malgré le couvre-feu instauré depuis la veille par les autorités.
Le bilan de trois jours de manifestations antigouvernementales en Irak, dispersées par les forces de sécurité à l'aide de tirs à balles réelles, de gaz lacrymogène ou de canons à eau, s'élève désormais à 44 morts et des centaines de blessés, selon des sources policières et médicales citées par Reuters.
Les forces de sécurité irakiennes ont ouvert le feu, jeudi 3 octobre, sur quelque 4 000 manifestants bravant le couvre-feu instauré à Bagdad et échangé des tirs avec des hommes armés dans plusieurs villes du Sud chiite.
Le couvre-feu est en vigueur depuis jeudi à Bagdad ainsi qu'à Nassiria et Amara, dans le sud du pays, ou encore Najaf et Hilla, au sud de la capitale.
La plus haute autorité chiite d'Irak a exhorté vendredi 4 octobre le gouvernement et les députés à répondre au plus vite aux demandes des manifestants, sous peine de voir encore grandir le mouvement. Malgré cela, de nouveaux affrontements entre manifestants et forces de sécurité, qui ont tiré à balles réelles, ont eu lieu vendredi matin à Bagdad.
Les manifestants, dont le mouvement a commencé mardi dans la capitale, dénoncent le chômage, la corruption et la dégradation des services publics. Il constitue un véritable test pour le gouvernement d'Adel Abdel-Mahdi, au pouvoir depuis presque un an.
Ce mouvement reste jusqu'ici, fait inédit en Irak, spontané alors qu'aucun parti ou leader politique ou religieux ne s'est déclaré à son origine.
Le 2 octobre toutefois, le leader chiite Moqtada Sadr a appelé ses très nombreux partisans, qui avaient déjà paralysé le pays en 2016 avec des manifestations dans la capitale, à organiser des "sit-in pacifiques".
Internet "largement coupé"
Par ailleurs, Internet était coupé jeudi dans une grande partie du pays, alors que les manifestations sont nées d'appels sur les réseaux sociaux.
Depuis mercredi, les réseaux sociaux ont progressivement cessé d'être accessibles à Bagdad et dans le sud du pays et les manifestants indiquaient ne plus pouvoir communiquer ou poster en ligne des images. Ces restrictions ont ensuite été étendues à l'ensemble du réseau internet, faisant de l'Irak un pays "largement coupé" du monde, selon NetBlocks, un observatoire international de l'Internet. Et ce, du fait de "restrictions décidées" par des fournisseurs.
Jeudi matin, environ 75 % du pays était hors connexion après que les opérateurs Earthlink, Asiacell et Zain ont "intentionnellement coupé" l'accès au web, indique NetBlocks.
Le nord du pays, dont le Kurdistan autonome dominé par un autre opérateur, n'était pas affecté.
Lors d'un précédent mouvement social dans le sud du pays durant l'été 2018, internet ainsi que les communications téléphoniques avec l'étranger avaient déjà été coupés par les autorités. Là aussi, les réseaux sociaux avaient d'abord été rendus inaccessibles avant que la connexion ne soit totalement interrompue.
Les autorités irakiennes n'ont jusqu'ici pas commenté la déconnexion des trois quarts du pays, où plusieurs villes étaient sous couvre-feu.
PROVOCATEUR, TRUMP APPELLE LA CHINE À ENQUÊTER SUR BIDEN
Visé par une procédure explosive de destitution, Donald Trump a redoublé d'invectives jeudi contre l'opposition démocrate, franchissant un nouveau cap dans la provocation en suggérant ouvertement que la Chine enquête sur son rival démocrate Joe Biden.
Visé par une procédure explosive de destitution, Donald Trump a redoublé d'invectives jeudi contre l'opposition démocrate, franchissant un nouveau cap dans la provocation en suggérant ouvertement que la Chine enquête sur son rival démocrate Joe Biden.
Devant les caméras puis devant des retraités, le président américain a voulu montrer un côté combatif alors qu'au Congrès se déroulait la première grande audition d'un témoin-clé, à huis clos, dans l'enquête en vue de sa mise en accusation.Les démocrates sont "fous", a accusé Donald Trump lors d'un discours en Floride.Ils ont lancé "cette bêtise de destitution parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent pas nous battre dans les règles", lorsqu'il tentera de décrocher un second mandat en novembre 2020, a-t-il affirmé.Le président américain, Donald Trump, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, États-Unis, le 2 octobre 2019.
Ukraine/ destitution : Trump se déchaîne contre Biden, les journalistes, les élus
M. Trump est sous la menace d'une mise en accusation ("impeachment") parce qu'il a demandé à son homologue ukrainien de l'aider à rassembler des informations compromettantes sur le démocrate Joe Biden, bien placé pour l'affronter lors de la présidentielle de 2020. Martelant que son échange avec Volodymyr Zelensky était "parfait", Donald Trump a déclaré jeudi qu'il pourrait "assurément" formuler la même demande auprès du président chinois. "La Chine devrait lancer une enquête sur les Biden parce que ce qui s'est passé en Chine est tout aussi grave que ce qui s'est passé en Ukraine", a-t-il insisté L'enquête ukrainienne progresse, Trump ne décolère pasIl a ensuite défendu avoir "le droit absolu, peut-être même le devoir" d'enquêter sur la corruption, quitte à "demander ou de proposer à d'autres pays de nous aider"."Monsieur le président, vous ne pouvez pas extorquer des gouvernements étrangers pour vous aider à être réélu", a rétorqué le premier intéressé, Joe Biden, sur Twitter. "Je sais que vous voulez truquer la primaire (démocrate, ndlr) et choisir votre rival, mais je ne vais pas bouger d'ici".Ulcéré par une procédure qui, même si elle a peu de chances d'aboutir à sa destitution pour cause de majorité républicaine au Sénat, jette une ombre sur sa campagne de réélection, Donald Trump est embarqué depuis des jours dans une surenchère verbale, dénonçant les "conneries" des démocrates et même un "coup d'Etat".
- Enquête de Giuliani -
Hunter Biden, avocat et financier, a siégé au comité de surveillance d'un groupe gazier ukrainien et a investi en Chine quand son père était vice-président de Barack Obama.Le chef de la majorité du Sénat, Mitch McConnell, dans le Kentucky, le 3 août 2019.Le Sénat ne pourra pas s'opposer à un procès contre TrumpIl n'a jamais été inquiété par la justice de ces pays. Mais Donald Trump et son entourage accusent Joe Biden d'avoir réclamé la tête d'un procureur ukrainien pour protéger son fils.En 2015, l'ancien vice-président a bien demandé le limogeage du procureur général ukrainien, mais dans le cadre d'une campagne internationale de lutte contre la corruption, lancée parce que ce responsable était soupçonné d'entraver les réformes.Il y a quelques mois, l'avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, a entamé des démarches auprès des autorités ukrainiennes pour tenter de les convaincre d'ouvrir une enquête sur les Biden.Et dans un entretien téléphonique fin juillet, Donald Trump avait demandé au président ukrainien de "se pencher" sur le dossier et d'en discuter avec son avocat.C'est cet appel, rendu public après le signalement d'un mystérieux lanceur d'alerte, qui lui vaut aujourd'hui d'être menacé par une procédure de destitution.
- Nouvelle audition vendredi -
Les démocrates estiment que le locataire de la Maison Blanche a abusé de son pouvoir à des fins électorales personnelles.Dans le cadre de leur enquête, ils ont entendu à huis clos jeudi pendant plus de huit heures Kurt Volker, qui fut envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Ukraine jusqu'à sa démission la semaine dernière. Son témoignage a fourni "des preuves abondantes montrant que pour obtenir une rencontre (avec Donald Trump, ndlr), il avait été demandé au président Zelensky qu'il enquête sur l'élection de 2016 et les Biden", a affirmé à la sortie un élu démocrate, Eric Swalwell. Il a également affirmé qu'au département d'Etat, au moins un responsable s'était inquiété qu'une aide militaire destinée à l'Ukraine ait été suspendue "à cause d'une campagne politique interne" et que M. Giuliani menait une enquête sur les Biden.Tout autre son de cloche du côté des Républicains, pour qui l'audition à huis clos de M. Volker démontre qu'il n'y a eu absolument aucune pression contre Kiev.
Selon le rapport du lanceur d'alerte, M. Volker s'est rendu à Kiev le lendemain de l'appel entre MM. Trump et Zelensky afin de "donner des conseils aux autorités ukrainiennes sur la manière de +composer+ avec les demandes du président".De l'aveu du département d'Etat, M. Volker a également aidé à organiser une rencontre entre Rudy Giuliani et un membre de l'entourage de M. Zelensky.Nouvelle étape de l'enquête vendredi avec l'audition, à huis clos, de l'inspecteur général des services de renseignement, Michael Atkinson, qui a largement contribué à faire éclater l'affaire ukrainienne au grand jour.
VIDEO
LE SÉNÉGAL EST UN ANTI-MODÈLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Adama Gaye lance un appel pour empêcher Macky d'aller en Afrique du Sud "vendre des licences de blocks d'hydrocarbures" - Il met en avant l'incompétence du président et des négociateurs sénégalais - INTERVIEW (Partie 2/2)
Serigne Saliou Gaye et Boubacar Badji |
Publication 04/10/2019
Dans cette deuxième partie de l'entretien exclusif qu'Adama Gaye a accordé à SenePlus, il répond à ses détracteurs qui remettent en cause son parcours professionnel et s'attaque à sa personne en le traitant notamment de "prétentieux".
Par ailleurs, il insiste sur l'importance pour le Sénégal de poser le débat sur la gestion du pétrole. "Le Sénégal est en train de devenir le modèle à ne pas copier en matière de gestion de ressources naturelles". "Nos ressources sont pillées avant même de sortir de terre",déclare t-il au micro de notre éditorialiste Serigne Saliou Gueye.
L'ancien prisonnier de Rebeuss lance un appel pour empêcher le président Macky Sall d'aller en Afrique du Sud le 9 octobre 2019 pour "vendre des licences de blocs d'hydrocarbures". Il met en avant l'incompétence du président et des négociateurs sénégalais qui, par orgueil, ne veulent pas faire appel à l'expertise internationale pour les aider dans leurs négociations.
Avec beaucoup de conviction, il affirme qu'il entend garder la verve de sa plume et que certains de ses détracteurs se retrouveront devant des tribunaux sous peu. : "Je ne suis pas une lettre que l'on met à la poste", s'exclame t-il.
Regardez cette vidéo qui constitue la deuxième partie de la grande interview d'Adama Gaye.
LES TROIS SOLDATS MORTS EN RCA ÉLEVÉS AU RANG DE CHEVALIER DE L’ORDRE NATIONAL DU LION
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a élevé vendredi, au rang de chevalier de l’ordre national du Lion trois soldats sénégalais décédés récemment dans le crash d’un hélicoptère en Centrafrique, a constaté l’APS
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a élevé vendredi, au rang de chevalier de l’ordre national du Lion trois soldats sénégalais décédés récemment dans le crash d’un hélicoptère en Centrafrique, a constaté l’APS.
Il s’agit notamment de l’adjudant-chef Malick Coly, du sergent-chef Ndiaw Coulibaly et du capitaine Gorgui Foune, ayant péri dans l’accident d’hélicoptère survenu le 27 septembre dernier au moment de son atterrissage à Bouar, dans l’ouest de la Centrafrique.
Le capitaine EL Hadji Moussa Thiam, pilote de l’appareil a survécu à cet accident survenu dans le cadre des opérations de la Mission intégrée des Nations-Unies pour la Centrafrique (MINUSCA).
Le président Macky Sall a épinglé la décoration sur le drapeau national recouvrant chacun des cercueils des soldats exposés au Camp militaire de Dial Diop.
La cérémonie a enregistré la présence de la hiérarchie et des proches des soldats.
FAUT-IL AMNISTIER AU-DELA DE KARIM ET KHALIFA ?
Amnistier, parait-il, n’est pas aussi simple qu’on le prétend. Ce chapitre concernerait tous les politiques coupables de faits commis, lors du premier mandat de Macky Sall entre 2012 et 2019
Le Président Macky Sall est-il prêt à amnistier Karim Wade et Khalifa Sall ? Pour une stabilité politique au Sénégal ? En tout cas, le terme amnistie est aujourd’hui galvaudé sous les chaumières. Et, la poignée de main historique, très chaleureuse et médiatisée du vendredi 27 septembre, à l’inauguration de Massalikul Jinane, en est le catalyseur. Qui inaugurerait des lendemains meilleurs pour ces deux ex-pensionnaires de Rebeuss, aujourd’hui, tous graciés par le maître du jeu.
D’aucuns s’empressent de dire que Macky Sall est dans de bonnes dispositions pour les amnistier, car n’étant plus obsédé par un autre mandat. En effet, sa priorité, c’était d’être réélu en 2019. Il était hors de question que son couscous triomphal soit sablé par les candidatures populaires de Karim Wade et Khalifa Sall.
A présent, ce qui taraude le Président Macky Sall, c’est de terminer son mandat sans anicroche. Un objectif qui se réalisera par une décrispation du climat politique, social et économique. Et, l’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall, pour qu’ils retrouvent leurs droits civiques, s’inscrit dans cette dynamique.
Maintenant, amnistier, parait-il, n’est pas aussi simple qu’on le prétend. Ce chapitre concernerait tous les politiques coupables de faits commis, lors du premier mandat de Macky Sall entre 2012 et 2019. Mais, rétorquent certains, cette amnistie concernerait aussi le frère du Président, si tant est… Raison pour laquelle, d’autres thèses avancent que les personnes concernées par la requête seront nommément citées, afin de d’éviter l’irréparable à notre jeune démocratie.
Tout compte fait, l’Etat semble prendre des dispositions nécessaires et des décisions stratégiques pour une amnistie totale de Khalifa Sall et Karim Wade. Dans cet ordre d’idées, le président du groupe parlementaire de la coalition Benno bokk yakkar (Bby), dans la même mouvance, n’écarte pas une probable amnistie totale des deux leaders politiques.