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28 juillet 2025
«SADIO MANE FAIT PARTIE DU TOP 3 MONDIAL »
Cesc Fabregas a du mal à cacher son admiration pour le numéro 10 du FC Liverpool, de nouveau buteur et qui ne cesse d’impressionner après son superbe but contre un de ses anciens clubs
Sur un magnifique rush et un une-deux avec Fiminho, Sadio Mané a ouver le score face à son ancien club, le Red Bull Salzburg (4-3). Une action qui a laissé Cesc Fabregas sans mot. «Pour moi Sadio Mané fait partie du Top 3 mondial et ce depuis un moment. Top niveau», a tweeté le milieu espagnol qui est tombé sous le charme de l’attaquant sénégalais.
Cesc Fabregas avait en effet du mal à cacher son admiration pour le numéro 10 du FC Liverpool, de nouveau buteur et qui cesse d’impressionner après son superbe but contre un de ses anciens clubs.
Après avoir lancé l’offensive à 40 mètres de la cage des visiteurs, l’attaquant sénégalais éliminait plusieurs adversaires avant de donner à Firmino pour un une- deux qui le met dans de parfaites conditions pour tromper Stankovic. Un chef d’œuvre de grande classe pour Fabregas qui avoue être bluffé par l’attaquant sénégalais via son compte tweeter.
Depuis quelques saisons, Sadio Mané est sans aucun doute à la table des grands. Sous le maillot de Liverpool, l’attaquant sénégalais fait preuve d’un énorme talent. Le protégé de Jürgen Klopp répond toujours présent ou presque. En effet, face à ce club autrichien où il a passé deux saisons, Mané a contribué à la nette victoire de Liverpool (4-3) en ouvrant le score.
Même si après les choses se sont compliqué avec les Autrichiens qui sont revenus à 3-3. Avant que Salah ne scelle le sort du match. Ces propos élogieux du milieu de l’As Monaco vont à coup sûr faire plaisir à Sadio Mané sur tout par rapport à un tel contexte dominé par la polémique après l’attribution du titre The Best Fifa à Messi. D’aucuns jugeant que le Sénégalais pouvait au moins faire partie de l’équipe type Uefa 2019.
Plus beau but : Sadio Mané nominé Sadio Mané a ouvert le score à la 9e minute devant son ancien club. Un beau but qui est nominé parmi les 4 plus belles réalisations de la semaine. Sadio Mané est en lice avec Luis Suarez du Fc Barcelone, Kimmich du Bayern Munich et Hakim Ziyech de l’Ajax Amsterdam.
Rappelons que Mané avait remporté le plus beau but de la semaine l’année dernière. C’était au mois de mars contre le Bayern (3-1).Il avait ouvert le score suite à un exploit individuel avant de réaliser un doublé.
LA SITUATION SOUS CONTRÔLE AU TRÉSOR PUBLIC
Même si l’on ignore lequel des bureaux du 3ème étage a pris feu, il est certain que celui du Directeur se trouve à ce niveau de l’immeuble
EMEDIA.SN |
Babacar FALL & Abdoulaye SYLLA |
Publication 04/10/2019
Il est 9h 30 mn. Jusquà cette heure de la matinée, les agents de la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor public ne peuvent pas accéder aux locaux du bâtiment niché au cœur du centre ville. L’accès leur est interdit. Une injonction de leur supérieur hiérarchique suite à l’incendie qui s’est déclaré, tôt ce matin, vendredi 4 octobre, vers 7h, au 3ème étage de l’immeuble.
Sur place, ce sont les femmes de ménage qui s’affairent aux derniers nettoyages après que les éléments de sapeur pompiers aient fait un passage pour maîtriser le sinistre. Pour le moment, aucune idée sur les dégâts que l’incendie a entraîné. « Nous sommes venus vers 7 heures et nous avons trouvé les sapeurs dans nos locaux en train d’éteindre le feu. Pour le moment, nous ne savons pas ce qui a été à l’origine. Nous sommes là dehors et nous attendons », renseigne Mansour Ndiaye, trouvé devant le bâtiment au milieu de ses collègues qui restent, tous, bouche bée.
Même si l’on ignore lequel des bureaux du 3ème étage a pris feu, il est certain que celui du Directeur se trouve à ce niveau de l’immeuble. « C’est un bureau au niveau du 3ème étage qui a pris feu. Les flammes étaient sur le point de se propager vers le 4ème étage. Mais, nous l’avons maîtrisés », renseigne le responsable des Sapeurs déployés sur les lieux. Il signale que la police scientifique est entrée en jeu pour les premiers éléments d’enquête sur l’incendie.
À l’instant, les agents ont regagné les locaux du bâtiment. Mais, la police a quadrillé les lieux et e filtre les accès au bâtiment.
par Mamoudou Ibra Kane
VIDEO
PRISON, PALAIS, PARADIS
En libérant Khalifa, Macky redistribue les cartes du jeu politique. Karim acceptera-t-il aujourd'hui ce qu'il avait refusé hier ? Continuera-t-il à exiger la révision de son procès ?
E media |
Mamoudou Ibra Kane |
Publication 04/10/2019
Combien de pas, de la prison à la présidence ? Fraichement libéré de prison, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall a certainement réduit la distance qui le séparait théoriquement du palais en recouvrant la liberté. C’est du moins l’avis de Mamoudou Ibra Kane qui, dans sa chronique de ce vendredi, 4 octobre 2019, note que l’ex édile de la capitale a pour lui deux principaux avantages contrairement à l’autre célèbre ex prisonnier, Karim Wade : pas de compromis dans un protocole et pas d’exil.
Suffisant pour se remettre à la course à la succession de Macky Sall ? Ce dernier a-t-il pris le risque de remettre en scelle son homonyme, l’autre Sall ? Va-t-il continuer à avoir... sous le coude l’inéligibilité du cas (K) Sall comme celle du cas (K) Wade en les maintenant sous les liens de la grâce ou alors va-t-il orienter l’Assemblée nationale vers une amnistie ? Plusieurs questions que se pose le journaliste au matin du huitième jour de l’inauguration de Massalikul Jinaan. Si tous les itinéraires peuvent mener au Paradis, pas sûr que tous les chemins mènent... au Palais. Jeu de Poker.
DES PROGRÈS IMPORTANTS DANS LA LUTTE POUR L'ÉGALITÉ DES SEXES
Une étude de la Banque mondiale, intitulée "Les femmes, l’entreprise et le droit 2019», montre que «131 économies ont ainsi entrepris 274 réformes législatives et réglementaires qui ont permis d’accroître l’égalité entre les hommes et les femmes"
Des pas importants ont été franchis dans la lutte pour l’égalité des sexes. Une étude de la Banque mondiale, intitulée «Les femmes, l’entreprise et le droit 2019», montre que «131 économies ont ainsi entrepris 274 réformes législatives et réglementaires qui ont permis d’accroître l’égalité entre les hommes et les femmes».
Ces dix dernières années, d’importants progrès ont été accomplis au service de l’égalité juridique entre les sexes. C’est ce que montrent les données de l’étude réalisée par la Banque mondiale intitulée «Les femmes, l’entreprise et le droit 2019». Le document renseigne qu’au total, «131 économies ont ainsi entrepris 274 réformes législatives et réglementaires qui ont permis d’accroître l’égalité entre les hommes et les femmes». Parmi celles-ci, il y en a 35 qui «appliquent des lois contre le harcèlement sexuel au travail et qui protègent aujourd’hui près de deux milliards de femmes de plus qu’il y a une décennie». Les résultats de cette étude montrent que «6 économies (la Belgique, le Danemark, la France, la Lettonie, le Luxembourg et la Suède» ont obtenu «un score de 100 à l’indice du rapport». Ce qui signifie que leurs lois accordent les mêmes droits aux femmes et aux hommes dans les domaines évalués. Au Moyen Orient et en Afrique du Nord, le score de 47,37 obtenu «signifie qu’une économie typique de la région accorde aux femmes moins de la moitié des droits reconnus aux hommes dans les domaines mesurés».
Un résultat qui a un impact sur le score mondial qui «est de 74,71, signe qu’une économie typique n’accorde aux femmes que les trois quarts des droits reconnus aux hommes dans les domaines évalués». Analysant ce score, les auteurs de cette étude soutiennent que cela montre que «de nombreuses lois et réglementations continuent d’empêcher les femmes d’entrer dans la vie active ou de créer une entreprise». Ces discriminations, ajoutent-t-ils «peuvent avoir des effets durables sur leur inclusion économique et leur participation économique».
Plusieurs réformes en Afrique subsaharienne en faveur de l’égalité des sexes
Il faut noter toutefois que «c’est en Afrique subsaharienne que les réformes en faveur de l’égalité des sexes ont été les plus nombreuses». D’après l’étude, «six des principales économies réformatrices se trouvent dans cette région». Il s’agit de «la République démocratique du Congo, la Guinée, le Malawi, Maurice, São Tomé-et-Príncipe et la Zambie». Selon les auteurs du document, les performances notées en Afrique subsaharienne s’expliquent «en partie par le grand nombre de pays de la région, mais aussi par le fait qu’elles avaient d’énormes progrès à faire par rapport à leur niveau initial». De ce fait, soulignent les auteurs de l’étude, «l’Afrique subsaharienne a enregistré la troisième plus forte hausse de l’indice régional moyen, de 64,04 à 69,63 sur dix ans, soit une augmentation de 5,59 points». S’agissant de l’Asie du Sud, les résultats montrent qu’elle a connu «la plus forte hausse de l’indice régional moyen, de 50 à 58,36, soit une augmentation de 8,36 points». «Vient ensuite la région Asie de l’Est et Pacifique qui est passée de 64,80 à 70,73, soit une hausse de 5,93 points», a-t-on fait savoir.
Le document précise que «la majorité des principales économies réformatrices ont adopté des lois sur le harcèlement sexuel ou imposé la non-discrimination dans l’accès au crédit, et un tiers d’entre elles a levé les restrictions à l’emploi des femmes concernant le travail de nuit ou certains types d’emplois». Encourageant ainsi des réformes allant dans le sens de l’égalité des sexes, les auteurs de l’étude déclarent que «les économies réformatrices obtiennent généralement de meilleurs résultats que les autres». De plus, ajoutent-t-ils, «le taux d’activité des femmes et le pourcentage de femmes actives par rapport aux hommes augmentent généralement plus dans les économies ayant entrepris des réformes, influençant l’indice du rapport ‘’Les Femmes, l’entreprise et le droit’’».
Ce qui fait dire à la présidente par intérim du groupe la Banque mondiale que «l’égalité des sexes est un élément essentiel de la croissance économique». D’après Kristalina Georgieva, «les femmes représentent la moitié de la population mondiale» et ont «un rôle à jouer dans la construction d’un monde plus prospère». Elle encourage ainsi la mise en place et l’application de lois pouvant renforcer leur autonomie.
. C’est d’ailleurs tout le sens de cette étude qui présente «des arguments économiques» pour encourager «les gouvernements à assurer la pleine et égale participation des femmes». Car, rappelle la présidente du groupe la Banque mondiale, «le monde ne peut véritablement prospérer que lorsqu’il fait appel aux talents de tous».
LES LIONS LOCAUX FONT LE TRAVAIL
Dans un match qu’ils ont nettement maîtrisé, les Lions Locaux ont validé leur ticket pour les demis finals du tournoi de l’Ufoa
Dans un match qu’ils ont nettement maitrisé, les Lions Locaux ont validé leur ticket pour les demis finals du tournoi de l’Ufoa, après leur victoire sur le Bénin (1-0), hier au stade Lat Dior. Les protégés de Serigne Saliou Dia seront opposés mardi prochain au vainqueur entre Sierra-Leone et le Mali.
L’Equipe nationale locale s’est qualifiée pour les demi-finales du tournoi des 16 Nations de l’Ufoa, après sa victoire étriquée sur le Bénin (1-0). Après leur victoire sur la Guinée-Bissau (3-1) lors de leur première sortie, les Lions Locaux se devaient de confirmer face aux Béninois qui ont éliminé la Guinée (2-1). Un match très plaisant marqué par une nette domination de l’Equipe sénégalaise qui a finalement attendu la seconde période pour faire la différence.
Dans le onze de départ, on a noté les entrées des deux joueurs de Génération Foot, Djibril Thialaw Diop et Khadim Diaw, à la place de Babacar Diop et Pape Mamadou Sow. Les deux Académiciens étaient retenus par leur club lors du premier match contre la Guinée-Bissau pour les besoins de la Ligue africaine des Champions.
Khadim Diaw aura marqué la première période. Sur deux coups francs directs, il a étalé toute sa classe. Il aurait pu ouvrir le score à la 36e mn sur un coup franc à l’entrée de la surface. La balle passera à quelques centimètres des buts de l’Equipe béninoise. Le milieu de Génération Foot trouvera le chemin des filets, peu avant la pause suite à un corner mal renvoyé par la défense béninoise, avant que le but ne soit refusé pour une position de hors-jeu d’Ibrahima Dramé.
La rencontre a été nettement dominée d’ailleurs par l’Equipe sénégalaise qui s’est ainsi créée beaucoup d’occasions en première période. En pointe, Youssouph Badji, souvent servi par les excentrés, a parfois manqué de quelques centimètres pour ouvrir le score.
Les Lions face au vainqueur du match Sierra Leone-Mali
Certainement épuisée par le faible temps de repos de 24 heures, contrairement à l’Equipe sénégalaise qui a eu droit à quatre jours de repos, l’Equipe béninoise n’a vraiment pas été dangereuse pendant le match. Pas une seule occasion durant la première période.
Elle se contentera des rares balles arrêtées pour tenter de surprendre la défense sénégalaise.
Les choses se décantent en seconde période. Alors que le Bénin était dans le match avec quelques occasions nettes, Serigne Saliou Dia fait entrer Philippe Paulin Kény à la 63emn, à la place de Youssouph Badji. Juste le temps d’entrer qu’il ouvre le score (64e mn) en reprenant du bout du pied une lourde frappe de Assane Mbodji mal repoussée par le portier béninois. Une entrée fracassante pour le jeune expatrié qui sera élu homme du match.
A noter que les Lions Locaux rencontreront en demi-finale mardi prochain le vainqueur du match opposant la Sierra-Leone au Mali, prévu dimanche à 20 heures. Pour les matchs de classement, la Guinée a battu la Guinée-Bissau 1-0. Un match très engagé qui s’est finalement décanté dans les cinq dernières minutes sur un but de Abdoulaye Camara, désigné meilleur joueur.
Par Mohamed DIA
ANESTHESIER LA POPULATION ET EUTHANASIER LES OPPOSANTS
Alors que l’économie sénégalaise est agonisante, le président Sall a éliminé ses adversaires politiques en utilisant tous les appareils de l’Etat. Certains adversaires furent emprisonnés, d’autres furent envoyés en exil hors de nos frontières.
Alors que l’économie sénégalaise est agonisante, le président Sall a éliminé ses adversaires politiques en utilisant tous les appareils de l’Etat. Certains adversaires furent emprisonnés, d’autres furent envoyés en exil hors de nos frontières. Des révisions constitutionnelles jugées illégales par des constitutionnalistes ont vu le jour et des programmes électoralistes ont garanti le second tour. Une fois que le président fut réélu, il a proposé un dialogue national déguisé avant que le scandale du pétrole ne surgisse. Devant l’incapacité de gouverner sans cohésion nationale, avec le plan d’ajustement structurel imposé par le FMI, il a été forcé de négocier en se réconciliant avec le président Wade, en graciant Khalifa Sall et en préparant un projet de loi pour amnistier le fils du président Wade. Cette réconciliation, déguisée pour calmer la tension sociale, sera-t-elle suffisante devant les reformes imposées par le FMI que le Sénégal devra respecter pour pouvoir bénéficier de fonds en cas d’urgence. Jugé et condamné à cinq ans de prison ferme pour détournement de deniers publics, Khalifa Sall était accusé avec ses collaborateurs d’avoir détourné 1,83 milliards de FCFA. Il faut noter que l’ancien maire a hérité d’un ancien mécanisme en place à la mairie de Dakar. Au soir du 29 septembre 2019, le président Sall a gracié l’ancien maire de Dakar et les co-accusés dans l’effort de poursuivre le dialogue et la cohésion nationale durant ces moments de détresse. Pourquoi accepte-t-on que nos présidents nous anesthésient et jouent au demi-dieu que quand ils sont dans la tourmente. Rien ne va au Sénégal et les choses ne feront que s’empirer, que l’on gracie tous les détenus de toutes les prisons du Sénégal, cela ne changera pas grandchose aux mauvais choix politiques. Combien de prisonniers sont toujours en en détention provisoire alors qu’ils n’ont pas commis de délit comparable au délit de détournement de deniers publics ? Qui pense aux pauvres sénégalais ?
Pourquoi on parle de programme d’ajustement structurel
On parle de programme d’ajustement structurel quand il y a un programme de réformes économiques que les institutions de Bretton Woods mettent en place dans des pays qui traversent de grandes difficultés pour leur aider de sortir de leur crise économique. Tout commence vers le début des années 70, la plupart des économies africaines devenaient très vulnérables avec les chocs pétroliers et les cours des matières premières. L’inflation était galopante, l’endettement était massif (endettement de la part des institutions de Bretton Woods) et un déficit commercial chronique. Ceux qui nous ont endettés sont venus nos contraindre à leurs programmes comme remède. Ces institutions ont poussé nos pays pauvres à faire des coupes budgétaires dans les secteurs de santé et d’éducation. Les gouvernants qui sont corrompus et qui ont mis leurs pays dans le gouffre ont été les bénéficiaires des fonds de l’ajustement structurel. Des gouvernants qui ont démontré leur irresponsabilité financière bénéficient de ces fonds qu’ils dépensent à leur guise, car ils savent que ces prêts ne seront pas remboursés et au pire des cas la dette sera éventuellement effacée. La manière de procéder est simple, il s’agit de réduire son déficit budgétaire en augmentant les impôts et taxes et en réduisant les dépenses sociales au lieu de s’attaquer à la corruption et aux véritables problèmes. Quand le président Sall est venu au pouvoir, il a trouvé que l’activité économique avait bien résisté et le PIB avait accru de 1,1 % entre 2011 et 2012 et l’inflation était quand même contrôlée, s’étant établie à 1,5 % durant le premier semestre de 2012 malgré les difficultés et le déficit qui était à presque 8 % du PIB. Je ne veux pas trop me lancer dans un débat de comparaison, car des dirigeants qui sont en charge doivent juste mettre en valeur ce qu’ils ont fait sans se comparer à des régimes précédents, surtout si ces régimes ont gouverné avec la corruption et le banditisme financier.
L’ETAT DES LIEUX DE NOTRE ECONOMIE DES ANNEES 2000
Retournons dans le début des années 2000, le Sénégal était éligible à l’initiative des pays pauvres très endettés (PPTE) et par le biais de la stratégie de réduction de la pauvreté, nous avons mis en œuvre des programmes et des politiques dans le but de réduire la pauvreté. Ce programme, qui a couvert la période de 2003 à 2005, a permis de corriger quelques lacunes et pour mobiliser les ressources pour notre politique. La période de 2006 à 2010 a été aussi celle de la seconde phase de la réduction de la pauvreté conjuguée avec la stratégie de croissance accélérée et la dernière période est la période du président Sall, qui consistait à mettre le Sénégal dans le groupe des pays à économie émergente, mais je vous laisse juger si le Sénégal est sur cette voie. Le 22 juin 2012, l’ancien ministre de l’économie et des Finances, Amadou Kane, a écrit au FMI pour dire que le gouvernement s’engageait à reformer l’Etat pour améliorer les politiques publiques et promouvoir le développement du secteur privé. Je comprends que le Sénégal ait signé ce programme, car le précèdent régime dont le président faisait partie a trahi le Sénégal et ses générations futures à vil prix. Le gouvernement avait estimé que les mesures, qui avaient été prises, allaient leur permettre d’atteindre les objectifs du programme PSI. Le nouveau gouvernement, par la voix du président de la République, était très optimiste pour l’implantation de ces mesures. Le gouvernement a émis plusieurs eurobonds pour pouvoir boucler les fins d’années et c’est ainsi qu’en 2014, un eurobond a été émis au taux de 6,25 % remboursable dans 10 ans, puis un autre eurobond en 2017 au même taux remboursable dans 16 ans et enfin un autre eurobond en 2018 à un taux de 4,75 % remboursable dans 30 ans. Notons quand même que l’eurobond émis en 2011 est dû en 2021, avant les recettes d’hydrocarbures. Pourquoi le Sénégal a eu besoin de tant d’eurobonds ? Rappelons juste que le gouvernement s’est lancé dans des dépenses de prestige et des programmes électoralistes dans le but d’une réélection. Je suis d’accord que la politique au Sénégal a toujours marché ainsi, mais je suis contre le fait que des hommes politique veuillent défendre ce gaspillage pendant que les populations souffrent. Après des années au pouvoir, analysons l’état du programme signé avec le FMI. L’un des programmes les moins prestigieux a été signe par le Sénégal avec le FMI, le PSI. Puis-je me permettre d’expliquer le PSI (Policy Support Instrument) ? Selon le FMI, le PSI a pour but « d’aider les pays membre à maintenir ou consolider la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette, tout en approfondissant les réformes structurelles dans des domaines clé où la croissance et la réduction de la pauvreté sont limitées. En général, les politiques du PSI visent à consolider la stabilité macroéconomique et à aller de l’avant avec des mesures structurelles visant à stimuler la croissance et l’emploi. Il s’agit notamment de mesures visant à améliorer la gestion du secteur public, à renforcer le secteur financier ou à mettre en place des filets de sécurité sociale ». Maintenant, ditesmoi que ce programme n’est pas un ajustement structurel vu que le FMI n’utilise plus le nom d’ajustement structurel, mais plutôt de programmes en place qui ont les mêmes effets que l’ajustement structure.
UN PRESIDENT QUI REFUSE DE RESPECTER LA LOI DE L’ECONOMIE
Maintenant, après la signature du PSI, le Sénégal a quand même rencontré des difficultés dans la mise en œuvre du programme. Certes, les prix du pétrole ont connu une hausse, bien que toujours abordable par rapport à l’ère libérale, mais le problème était le fait que le président ait refusé de respecter la loi de l’économie dans le seul et unique but de se faire réélire. Les prix de l’énergie n’ont pas connu de hausse quand il le fallait, car le président ne voulait pas fâcher l’électorat. Je suis tout à fait d’accord avec lui, car après tout, il fait de la politique, mais cependant, il ne devait pas approuver toutes ces exonérations fiscales pendant ce temps. Pendant que l’Etat dépensait l’argent dont il ne disposait pas, le Sénégal a accusé d’un déficit de mobilisation de recettes, qui a entrainé une baisse des dépenses publiques et une dette intérieure galopante, car l’Etat doit de l’argent à la SENELEC et à beaucoup d’entreprises dans le privé. Pourquoi ne dit-on pas aux Sénégalais que les pressions budgétaires se sont accrues à cause des revenus inférieurs, mais surtout aussi à cause de l’augmentation de la masse salariale, qui malheureusement n’a pas changé les conditions de vie de la majorité des fonctionnaires. Et pourtant, le Sénégal avait promis d’augmenter les recettes tout en réduisant le train de vie de l’Etat. Pourquoi n’a-t-on pas encore dit aux Sénégalais que de nouvelles mesures ont été prises, car les précédentes n’ont pas été respectées et que le gouvernement s’est encore engagé à contenir les dépenses d’investissement non prioritaires qu’on finance avec de l’argent emprunté à des taux exorbitants. Pourquoi ne parle-t-on pas des dépenses courantes ? Le Sénégal qui se veut émergent en 2035 et qui n’est pas en mesure de respecter tous les engagements du PSI qui avait été mis en place nous montre que le septennat a été un septennat électoral, ce qui est devenu normal au Sénégal, mais qu’on dise la vérité aux Sénégalais pour qu’ils puissent se préparer conséquemment. Le FMI, mise trop sur la rente des hydrocarbures et pense que nous pouvons nous permettre de gaspiller de l’argent et que cette rente attenue le déficit. Plusieurs pays africains ont commencé à produire du pétrole depuis les années 60, hélas, le Sénégal n’a rien à envier à ces pays. Nous sommes tous pauvres, pétrole ou non, le problème, ce ne sont pas les ressources, mais des institutions fortes.
Le Sénégal ne respecte pas les lois de l’économie…
A-t-on aussi dit aux Sénégalais qu’une augmentation du cours de pétrole va encore affecter nos prévisions budgétaires, et cela, malgré l’augmentation insignifiante de certains produits énergétiques, qui devait d’ailleurs se faire durant le septennat, mais encore et toujours l’électorat. Le Sénégal ne respecte pas les lois de l’économie, car tout le monde veut garder son poste et ou faire plaisir au président. Qui défend le Sénégal ? Pensez vous que les reformes pourront être respectées et que la première phase du PSE a eu les effets escomptés pour que les bailleurs de fonds prennent le risque de venir investir au Sénégal. Regardez autour de vous et dites moi qui oseraient mettre ses milliards dans un pays ou la corruption est présente à tous les niveaux, l’administration est lente et archaïque et une pluie forte met l’économie du pays à terre. Savez-vous qu’une seule attaque terroriste mettrait le pays dans le chaos total. Pour prévenir cela, il faut augmenter les dépenses en sécurité, et ces dépenses en sécurité non prévues, pèseront encore sur notre budget. Pourquoi a-t-on mis le Sénégal dans cette situation de détresse pour ensuite venir tromper les Sénégalais et dire que tout se passe bien alors que tout va mal. Pourquoi le gouvernement peine-t-il à payer la SENELEC, la SAR et les investisseurs du secteur privé ? Vous avez mis le Sénégal dans cette situation, car aucune économie qui se respecte ne devait faire ce que le Sénégal a fait. Comment peut-on financer la poste en dehors du budget ? Trop de politique ! Si les Sénégalais se soignaient convenablement, mangeaient à leur faim, avaient accès aux infrastructures de base, il n’y aurait pas de problème, mais tel n’est pas le cas. À quoi sert une croissance qui ne fait rien d’autre que créer des pauvres ? Arrêtez de nous parler d’une croissance qui ne reste pas au Sénégal. C’est désolant que des technocrates deviennent de si grands politiciens sur le dos des pauvres Sénégalais et qu’ils arrivent à dormir.
Ne pas utiliser le FMI comme bouclier
Il n’y a rien que le FMI puisse apprendre aux Sénégalais que ces derniers ne connaissent pas. Nous sommes aussi bien éduqués sinon mieux éduqués que les membres du FMI, donc ne venez pas utiliser le FMI comme bouclier. Des reformes devaient être mises en œuvre durant l’accession au pouvoir du président pour sortir le Sénégal du gouffre financier, en fiscalisant le pays, et en n’exonérant que certaines entreprises au cas par cas selon la richesse créée et qui restera au Sénégal. Le Sénégal devait afficher les prix réels de l’énergie ou chercher des recettes supplémentaires dans les exonérations fiscales ou même dans le secteur informel. Cela a créé un déficit de recettes de plus de 100 milliards de FCFA, car le gouvernement a retardé la mise en œuvre des nouvelles mesures pour pouvoir se faire réélire. Une réélection qui mettra moins d’1 % de la population à l’aise pendant que plus de 99 % des Sénégalais souffrent. C’est ce que vous appelez émergence ? Pourquoi ne dites-vous pas aux Sénégalais que le plafond de 75 milliards de FCFA des opérations de flux de trésorerie a été dépassé ? Si le Sénégal faisait toutes les autres choses de manière normale, il n’y aurait pas de problème, mais ce qui écœure les Sénégalais, c’est que pendant que l’OFNAC pointe des anomalies, des détournements et des passations de marché faites dans l’illégalité, le gouvernement est en train de jongler avec la vie de presque 16 millions de Sénégalais. Hommes politiques, vous êtes dans votre rôle et je le comprends parfaitement, cependant, vous pouvez faire votre travail sans dire aux Sénégalais que tout va bien. Nous pouvons juger nous-mêmes si tout va bien. Vu que vous êtes dans de bonnes conditions, vous avez tendance à oublier ceux qui ne vont pas aux hôpitaux pour se soigner, car ils n’ont pas d’argent, la CMU qui a paralysé nos hôpitaux, car elle a été électoraliste ; la bourse familiale a été mise en place pour asservir 300 000 ménages, le PSE a été conçu pour une réélection. Le Sénégal s’attendait beaucoup du président Sall, car les Sénégalais ont massivement voté pour lui pensant que comme il est issu d’une famille très modeste, il aurait plus pitié de la population, mais rien de cela n’est vrai. Je prie que les quatre ans qui restent finissent en paix et que Dieu donne la force aux Sénégalais de patienter pour qu’un nouveau président qui sera bien choisi vienne mettre le Sénégal sur la voie de l’émergence.
Par Mohamed DIA
consultant bancaire Dakar
OUMAR GUEYE ACCUSÉ DE VOULOIR TORPILLER UN PROJET DE 15 MILLIARDS CFA
Située à une dizaine de kilomètres de Rufisque, la commune de Sangalkam fait partie des zones de la région de Dakar les plus convoitées en matière foncière
Pour mener à bien leur projet consistant en une plateforme logistique, des Canadiens se sont appuyés sur des associés sénégalais attributaires de parcelles situées à Sangalkam. Un projet nécessitant un investissement de 15 milliards de nos francs mais qui tarde à se réaliser puisque les investisseurs accusent le maire de Sangalkam, le ministre Oumar Guèye, de vouloir le torpiller. Face aux accusations, Mamadou Diop, adjoint au maire de Sangalkam, parle d’expropriation pour cause d’utilité publique et dément par une visite guidée sur le site.
Située à une dizaine de kilomètres de Rufisque, la commune de Sangalkam fait partie des zones de la région de Dakar les plus convoitées en matière foncière. Une convoitise et une ruée vers l’or…foncier qui expliquent les nombreux litiges observés dans la zone et qui se soldent souvent devant les tribunaux. Parfois aussi à coups de machettes. Malheureusement des préfets, sous-préfets, maires, chefs de villages et promoteurs immobiliers sont toujours accusés, à tort ou à raison, d’être au cœur de cette mafia foncière qui sévit à Sangalkam et environs. Le litige foncier opposant le ministremaire de Sangalkam, le ministre Oumar Guèye, au sieur Kécouta Niabaly est en tout cas illustratif des conflits qui minent la zone à propos des terres. Ce contentieux a pour origine trois parcelles contiguës d’une superficie globale de 8 hectares appartenant à des hommes d’affaires sénégalais dont le sieur Kécouta Niabaly (6 ha).
Compte tenu des opportunités d’investissement attrayantes qu’offre le Plan Sénégal Emergent (Pse), des hommes d’affaires canadiens se sont appuyés sur Kécouta Niabaly et autres attributaires de parcelles pour en faire des associés. Nos compatriotes devaient payer leur participation au projet à travers des apports fonciers. Il s’agissait pour ces investisseurs canadiens et leurs associés sénégalais de construire une gigantesque plateforme logistique pour un financement de 15 milliards cfa.
Cette plateforme logistique devait être composée d’entrepôts, hangars, bureaux, stations. Pendant deux ans, des d’études de faisabilité technique et de rentabilité économique ont été faites avec des résultants satisfaisants. Il ne restait donc plus aux associés qu’à fusionner les parcelles afin de procéder à leur mutation au nom d’une société civile immobilière dénommée « Coleah-Properties » qui devait porter le projet. Hélas, c’est au moment où ils entamaient les travaux de terrassement qu’ont surgi mille et une tracasseries administratives au niveau de la mairie de Sangalkam. Ce alors que le service des impôts et domaines de Rufisque avait déjà enrôlé le projet « Coleah-Properties » pour la prochaine réunion de Commission de contrôle des opérations domaniales (Ccod) pour l’attribution du bail.
Autrement dit, du fait des tracasseries, tout le projet de plateforme logistique risque d’être remis en question. A la douleur des pauvres investisseurs de Sangalkam, s’ajoute donc la perte de temps et d’argent Il ressort des documents et procès-verbaux de constat d’huissier dont « Le Témoin » a obtenu copies qu’une équipe composée du sous-préfet de Sangalkam, de l’adjoint au maire et du commandant de la brigade de gendarmerie s’est rendue sur le site pour procéder à un bornage et un terrassement en vue, selon ce beau monde, de construire un bâtiment abritant une Inspection d’Académie. Suite au refus des propriétaires de parcelles et associés au projet de céder à l’interdiction de la mairie dirigée par M. Oumar Guèye, le site a été transformé en une carrière sauvage car une autorisation d’extraction de sable a été délivrée à des camionneurs. Et depuis le 18 juin 2019, comme l’a constaté l’huissier, les Caterpillar et autres camions multiplient leurs rotations pour charger le sable jusqu’à rendre le site inexploitable. « Vous voyez comment les agents de la mairie, sur ordre d’Oumar Guèye, ont saboté le site afin de torpiller notre projet ! C’est inadmissible au pays du Pse de Macky Sall ! » s’étrangle l’un des associés du projet avant de demander l’arbitrage du président de la République sur le litige foncier les opposant à la mairie de Sangalkam.
« Nous n’avons pris qu’une petite superficie pour la construction d’une Ief… »
Accusés de vouloir torpiller le projet « Coleah-Properties » sur fond de spéculation foncière, les responsables de la mairie de Sangalkam semblent être embarrassés par l’affaire Kécouta Niabaly. Contacté par « Le Témoin », à défaut de joindre l’édile de Sangalkam, l’adjoint au maire Mamadou Diop s’est dit prêt et disposé à parler au nom et pour le compte du maire Oumar Guèye, par ailleurs ministre de la Décentralisation. Pour clore le débat et éclairer l’opinion sur ce contentieux foncier, Mamadou Diop dément les accusations des promoteurs du projet par une visite guidée dans la zone à problèmes. Sur place où nous nous sommes rendus, il nous présente d’abord le plan de masse du site avant d’expliquer : « Sur cette terre à perte de vue que vous voyez, il y a trois parcelles jumelées ou contiguës faisant environ une superficie de 8 hectares dont les 6 appartiennent à Kécouta Niabaly. La mairie n’a pris sur le terrain que 1.742 m2 situés en bordure de route pour la construction de l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Sangalkam. Et c’est une décision préfectorale qui a attribué à la Mairie le site conformément au plan de lotissement administratif dénommé « Kam 2 ». Donc nous n’avons pas touché le reste des parcelles » explique Mamadou Diop. Il reconnait toutefois que la partie expropriée est entièrement prise dans l’espace destiné au projet dont parlent les plaignants. « C’est regrettable de vous le dire, mais Kécouta Niabaly et consorts ont dû oublier que les terrains sont du domaine public. Donc le préfet, sur demande de la mairie, n’a fait qu’appliquer les dispositions de la loi relatives à l’expropriation pour cause d’utilité publique. Et cette future Inspection est un édifice public » précise l’adjoint au maire de Sangalkam.
A propos des accusations d’avoir transformé le site en une carrière sauvage, Mamadou Diop avoue avoir effectivement autorisé les camionneurs d’extraire le sable sur demande de l’entrepreneur afin de faciliter les travaux de terrassement. « Nous sommes presque sur des monts, donc il fallait diminuer le volume de sable pour que le site soit au même niveau que la route » argumente l’adjoint au maire. Il informe que les travaux pour la construction de l’Ief sont déjà entamés sur le site et confiés à l’entreprise Etaplus. « Donc je vois mal comment des gens peuvent faire arrêter les travaux » se désole Mamadou Diop à l’issue de notre visite guidée à Sangalkam. Entre des investisseurs « spoliés » et un maire « bâtisseur » d’édifices publics, la bataille ne fait que commencer. Sauf si le président de la République siffle la fin de la récréation foncière à Sangalkam…
MACKY SALL, MAITRE DU JEU
La réconciliation du président avec son prédécesseur Wade, suivie de la libération de Khalifa Sall, deux jours plus tard, ne sont pas dénuées d’arrière-pensées politiques
Une poignée de main très médiatisée puis une grâce présidentielle inattendue. En trois jours, le président Macky Sall a fait deux gestes forts en direction de ses meilleurs « ennemis » politiques. La réconciliation de Macky Sall avec son prédécesseur Me Abdoulaye Wade, le vendredi 27 septembre 2019, puis la libération de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, le dimanche 29 septembre 2019, ne sont pas dénuées d’arrière-pensées politiques. Comment comprendre cette « séquence de la main tendue » ? Le Témoin tente d’y voir clair…
Le président Macky Sall, à l’image d’un stratège militaire, sait peaufiner sa tactique politique et manœuvrer. Peu bavard, mais très calculateur, surtout quand il donne l’impression de somnoler, l’ingénieur devenu président se penche sur une équation et applique les théories géologiques pour résoudre les problèmes politiques. Contrairement à Karim Wade, l’héritier biologique de Me Wade, et Idrissa Seck l’héritier spirituel, le président Macky Sall est, lui, le véritable élève du Maître, auprès de qui, il a assimilé les leçons de « realpolitik ». L’homme aura réussi à comprendre mieux que tout le monde, Senghor y compris, à quel moment il faut parler à Wade, et à quel autre moment il faut l’ignorer.
Depuis 2012, date de sa chute, Me Wade a perdu ses grands repères en politique. Il a sans doute eu quelques moments de gloire après sa chute mais le patron de l’APR, qui lui a succédé au pouvoir, a finalement cassé la démarche de son ancien mentor tant sur la forme que sur le fond. Wade n’est pas un homme qu’on fait attendre, il n’aime pas non plus perdre la main, mais Macky Sall a non seulement réussi à entrer dans son jeu, mais l’a aussitôt détruit de l’intérieur sans bruit. Pendant plus de trois ans, Wade a couru derrière une amnistie pour faire revenir au Sénégal son fils, qui a accepté son sort et qui sait que, dans le jeu politique national, il y a un maître incontestable, et il se nomme Macky Sall. Ce dernier a décidé de remettre la date du retour de Karim Wade au bercail à une date ultérieure. À plus de 7000 km à vol d’oiseau de Dakar, Wade fils attend avec impatience une autorisation de rentrer au pays. En sus de Me Wade et de Karim, Macky a aussi réussi, avec finesse mathématique, à résoudre une autre équation qui risquait de lui mettre les bâtons dans les roues. Il s’agit de Khalifa Ababacar Sall, qui, sans munitions et avec des armes désuètes, voulait lui ravir son fauteuil. Dans ces conditions, évidemment, l’exmaire de Dakar n’avait aucune chance d’échapper au rouleau compresseur du locataire du palais de la République. Lequel a fait faire le « sale boulot » à d’autres, sans montrer le moins du monde son désir de liquider politiquement l’édile de Dakar. Ce qui fut fait..
IBRAHIMA BAKHOUM : « S’il y a quelqu’un qui est un maître dans ce jeu, c’est plutôt Me Khassimou Touré »
Réélu avec 58,26 % des voix en février dernier, le président de la République a jugé ainsi nécessaire de décrisper le climat politique. Il lui fallait donc saisir la première occasion qui se présentait pour pacifier. Il a profité de l’opportunité offerte par l’inauguration de la Grande Mosquée Massalikoul Djinane et des bons offices du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké Bassirou, pour donner un os à ronger à la population. En trois jours, il fait deux gestes forts à destination de ses meilleurs « ennemis » politiques. D’abord, il s’est réconcilié avec Me Abdoulaye Wade, le vendredi 27 septembre 2019. Puis, dans la foulée, il a libéré l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, le dimanche 29 septembre 2019. Deux gestes qui ne sont pas dénués d’arrière-pensées politiques. Comment comprendre cette « séquence de la main tendue » ?
Selon le journaliste Momar Diongue, sans l’inauguration de Massalikoul Djinane, il serait difficile de voir une réconciliation entre Macky et Wade. Cette réconciliation n’a été rendue possible, selon lui, que grâce à la bénédiction du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké Bassirou. Momar Diongue ne pense donc pas que Macky l’ait réalisée au moment voulu. S’agissant du cas Khalifa Sall, notre confrère estime que le dossier a été beaucoup plus gênant et encombrant pour Macky Sall. Il rappelle à cet effet que Khalifa Sall était maire de Dakar et a aussi réussi à être élu député depuis la prison où il se trouvait. La deuxième chose qui rendait cette situation plus compliquée pour Macky Sall, selon Momar Diongue, c’est le fait qu’il avait comme codétenu Mbaye Touré qui est un disciple de Serigne Mountakha. Il s’y ajoute que Khalifa Sall était présent sur la scène politique et médiatique. Mieux, poursuit Momar Diongue, ses partisans avaient également réussi à recueillir un million de signatures pour le faire libérer. « Compte tenu de tout cela, le dossier Khalifa Sall était une patate chaude », estime le chroniqueur de la SenTv. Le doyen Ibrahima Bakhoum est du même avis que lui. A l’en croire, en effet, l’emprisonnement de Khalifa Ababacar Sall commençait à peser sur l’image de la démocratie sénégalaise. « Chacun voulait se sortir de cette situation. Et il fallait un coup de maître et ouvrir la porte à Macky. Le coup de Macky, c’est d’avoir profité du vœu de Me Khassimou Touré de vouloir sortir de prison son frère. S’il y’a donc quelqu’un qui est un maître dans ce jeu, c’est plutôt Me Khassimou Touré qui a su permettre au président de la République de sortir de prison. Car c’est lui, Président, qui était en prison et avait besoin de décrispation dans le pays », analyse notre interlocuteur.
MOMAR DIONGUE : « En se réconciliant avec Me Wade et en libérant Khalifa Sall, Macky va créer un choc d’ambition au sein de l’opposition »
Même le président de la République était à un moment donné obligé de se débarrasser de la patate chaude en libérant Khalifa Sall et aussi, cerise sur le gâteau, de se réconcilier avec Me Abdoulaye Wade. En frappant ces deux grands coups, il semble rester le maître du jeu politique. Et peut bien tirer profit aussi bien politique que social de ce qu’il vient de faire. Pourquoi? Parce que, selon le journaliste Momar Diongue, tout le monde sait que la situation économique est morose. Le Fond monétaire international (Fmi) a d’ailleurs alerté en demandant d’arrêter certaines subventions, d’appliquer la vérité des prix, d’élargir l’assiette fiscale. « Il y a eu la hausse du prix du carburant, du ciment, aujourd’hui une hausse de la baguette du pain est agitée entre autres. Donc, la situation économique, politique et sociale n’est pas favorable à Macky Sall. A cela s’ajoute le boycott de la rentrée des classes par la plupart des syndicats d’enseignants, et une grogne d’organisations syndicales d’autres secteurs. En plus de cela, il y a son jeune frère qui est cité dans un scandale pétrolier. Face à cette situation, il a compris qu’en décrispant le climat politique, il peut adoucir le choc social et économique », explique M. Diongue.
Selon l’ancien journaliste du défunt hebdomadaire « Nouvel Horizon », la réconciliation que le Président vient de faire avec Wade pourrait lui servir d’amortisseur face aux difficultés auxquelles est confronté son gouvernement. Selon le chroniqueur du groupe D-médias, Macky Sall tire aussi un gain politique par rapport aux gestes qu’il a posés. Ce gain politique, c’est qu’il réussit à « neutraliser » un Ousmane Sonko, qui occupait l’espace politique. « Macky avait en face de lui Sonko qui commençait à emmerder son régime. En effet, ce dernier grâce aux polémiques sur les hydrocarbures avait aussi réussi à être au-devant des groupes comme ‘’Ar Li Nu Bokk’’. En se réconciliant avec Me Wade et en libérant Khalifa Sall, Macky réussira à créer un choc d’ambitions au sein de l’opposition. Mieux, Macky vient de faire revenir le Pds au centre du jeu en bousculant Ousmane Sonko qui était seul dans un espace politique complètement vide », explique en conclusion Momar Diongue. Le chef de l’Etat a en tout cas réussi à matérialiser son vœu de réduire l’opposition à sa plus simple expression. Chose promise, chose faite car Macky Sall, au cours de son premier mandat, a neutralisé la puissante machine de l’opposition. Sous ce rapport, on peut dire que le tombeur de Wade est loin d’être un petit acteur de la scène. Bien au contraire, il est tout simplement ingénieux et génial en politique…
LE GIABA POINTE DES IRRÉGULARITÉS DANS L’INDUSTRIE EXTRACTIVE AFRICAINE
L’industrie extractive de l’Afrique constitue un secteur entaché d’irrégularités en dépit de son rôle clé dans la croissance économique du continent
L’industrie extractive de l’Afrique constitue un secteur entaché d’irrégularités en dépit de son rôle clé dans la croissance économique du continent, souligne le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique (GIABA), dans un nouveau rapport.
‘’L’industrie extractive de l’Afrique, l’une des plus importantes au monde et clé de la croissance de la croissance économique de région, est indéniablement un secteur entaché d’irrégularités’’, indique le rapport 2018 du GIABA consacré au blanchiment de capitaux et financement du terrorisme lié au secteur de l’industrie extractive et minière en Afrique de l’ouest.
Ce rapport du GIABA, l’institution spécialisée de la CEDEAO chargée du renforcement des capacités des Etats membres dans la prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans la région a été rendu public, à Dakar, mardi son directeur général, le juge Kimelabalou Aba, à l’occasion du forum des parties prenantes à cet organe.
Les irrégularités notées dans le secteur de l’industrie extractive en Afrique sont relatives à l’exploitation minière artisanale illicite, l’évasion fiscale, les contrats frauduleux, la corruption de haut niveau et à la criminalité organisée, a fait savoir M. Aba.
Ces éléments contribuent chaque année au blanchiment ou au détournement d’un montant considérable de recettes, alors que les organismes de répression criminelle ne sont pas toujours bien outillés pour faire face au très haut degré de sophistication des éléments criminels opérant dans l’industrie extractive, a-t-il ajouté.
Selon lui, le secteur extractif demeure la principale source de devises et constitue l’épine dorsale de onze des quinze économies des États de l’Afrique de l’Ouest’’.
Il a fait remarquer que le secteur continue de se heurter à un ensemble complexe d’institutions réglementaires faibles qui peuvent être
très sensibles à la corruption du fait de l’absence de garanties d’intégrité.
‘’L’ingérence politique inappropriée et la faible volonté politique de renforcer les cadres juridiques, de fournir des garanties ou d’améliorer la gestion ont perduré malgré les appels croissants en faveur de la bonne gouvernance dans le secteur extractif’’, a-t-il expliqué.
Dans certains pays la mauvaise gestion du secteur a fait perdurer l’insécurité et même déstabilisé les gouvernements’’, à travers notamment ‘’l’exploitation minière traditionnelle (…) qui se fait en Afrique de l’Ouest par des méthodes formelles et informelles, illégales, a-t-il listé.
Partant de là, ‘’l’expansion des activités minières artisanales et la porosité des frontières nationales offrent la possibilité d’un flux transfrontalier illégal de ces minerais’’ et posent en même temps, ‘’des défis de taille aux gouvernements en matière de contrôle’’, a-t-il fait savoir.
Le rapport a également pointé le manque de ressources des services douaniers, la corruption et la porosité des frontières contribuent à l’inefficacité des mesures visant à mettre fin à la contrebande de minéraux précieux’’, selon Kimelabalou Aba.
‘’Sur la base des informations mises à la disposition du public, fournies par les organes internationaux œuvrant à l’amélioration de la gouvernance et de la transparence dans le secteur, la corruption constitue une des infractions sous-jacentes les plus graves du secteur extractif, par laquelle d’importantes quantités de produits illicites font l’objet de blanchiment’’, a-t-il fait observer.
LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT DE PLUS EN PLUS «LIQUIDES»
Il ressort de la rencontre trimestrielle sur la situation des banques en fin juin 2019 entre le Directeur national de la Bceao pour le Sénégal, et les Directeurs généraux des établissements de crédit de la place, que notre secteur bancaire se porte bien
Il ressort de la rencontre trimestrielle sur la situation du système bancaire en fin juin 2019 entre le Directeur national de la Bceao pour le Sénégal, Ahmadou Al Aminou Lo et les Directeurs généraux des établissements de crédit de la place, que le secteur bancaire Sénégalais se porte bien. C’est que renseigne le document final sanctionnant la dite rencontre tenue hier, jeudi, au siège de la Bceao nationale.
«L’activité des banques est restée sur une dynamique haussière au cours du premier trimestre 2019. Toutefois, comparativement au semestre précédent, la progression est au rythme moins soutenu», a fait remarquer hier, jeudi, le directeur national de la Bceao pour le Sénégal Ahmadou Al Aminou Lo. Il faisait le point de la situation du système bancaire en fin juin 2019. Une rencontre trimestrielle à laquelle ont pris part tous les directeurs généraux des établissements de crédit de la place.
Pour preuve, explique-t-il: «A fin juin 2019, le total bilan du système bancaire s’est établi à 7 378,7 milliards contre 7 249,8 milliards en décembre 2018, soit une progression semestrielle de 1,3% en annuelle de 9,1%. Concernant les dépôts et emprunts, ils sont évalués à 5 031,4 milliards en juin 2019 contre 4 829,7 milliards en décembre 2018, en hausse de 201,7 milliards (+4,2%) et 10,1% en glissement annuel. Ils sont répartis entre les dépôts à vue (2.852,5 milliards; +6,1%) et les dépôts terme (2.178,9 milliards; +1 ,8%)».
S’agissant des capitaux propres et ressources assimilées, ils sont restés quasiment stables avec une légère augmentation de 0,6 milliard (+0,1%), passant de 701,1 milliards en décembre 2018 à 701,7 milliards en juin 2019, compte non tenu des affectations des résultats de l’exercice 2018. Pour ce qui est des conditions de banque, les établissements de crédit ont maintenu inchangés leurs taux de base bancaires à l’intérieur d’une fourchette comprise entre 7,0% et 9,0%. Le taux de base débiteur moyen est resté stable à 8, 2% entre 2017 et 2018.
Les taux débiteurs maxima applicables à la clientèle sont fixés à 15,0% pour cinq (5) banques en décembre 2018 contre trois (3) en décembre 2017. Les autres créditeurs s’établissent entre 1% et 8,9%. Au plan de la rentabilité, les établissements de crédit ont réalisé, au titre de l’exercice 2018, un résultat net bénéficiaire de 94,3 milliards, en repli de 5,1 milliards (-5,1%) par rapport à l’année précédente. S’agissant de la rentabilité des capitaux propres ou Retum on Equity (Roe), déterminée à travers le rapport entre le résultat net et le total des fonds, elle se situe à 13,8% en 2018. Au titre du dispositif prudentiel, les fonds propres des établissements de crédit ont été renforcés à l’aune des nouvelles bâloises (Bâle II et III) pour s’établir à 576,4 milliards en décembre 2018.
CREANCES EN SOUFFRANCE : 690 milliards de crédits impayés
Lors de cette rencontre, il a été également question des créances en souffrance constitués de créances restructurées et de créances douteuses ou litigieuses dont le montant reste encore très élevé. «Le montant total des crédits impayés est chiffré à 690 milliards de francs CFA, soit environ 13,6% de l’ensemble des crédits. Et ceci interpelle ce qu’on appelle la résolution du contentieux bancaire», s’est désolé le directeur national de la Bceao devant la presse. Mais, poursuit-il: «Ce montant élevé contraint les banques à continuer à financer l’économie». Toutefois, dira-t-il «Si le stock de 690 milliards venait à être résorbé, partiellement ces crédits permettraient aux établissements de crédit de renforcer leur fonds propres. Parce que pour l’essentiel, ces crédits ont été provisionnés dans leurs livres. Donc, déclarés comme charges dans leurs livres»
CONFORMITE DU SECTEUR BANCAIRE ET FINANCIER EN MATIERE DE TRAITEMENT DE DONNEES A CARACTERE PERSONNEL : Ahmadou Al Aminou Lo appelle à plus de synergie d’action
Se félicitant du travail de la Commission de protection des données personnelles (Cdp), le directeur national de la Bceao Ahmadou Al Aminou Lo, a réitéré son appel pour plus de synergie d’action aux fins de faire face au défi de la cybercriminalité qui peut saper les fondamentaux d’un Etat. «La question de cyber sécurité est plus que préoccupante. Tous les pays vivent ce défi. Donc, nous prenons au sérieux cette question ».
D’où la pertinence d’une Franche collaboration. «La collaboration entre la Commission de protection des données personnelles (Cdp) et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) devrait aboutir à l’élaboration de packs de conformité destinés à assouplir les formalités déclaratives devant l’Autorité de contrôle», a-t-il annoncé pour finir.