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28 juillet 2025
PAPE DIOUF CHANTE PRINCE ART AU PASSÉ
L’utilisation du passé de l’indicatif par le chanteur Pape Diouf pour expliquer sa liberté de mener une carrière est un indice sur son supposé divorce avec la maison de production Prince art
«Même du temps où j’étais avec eux, je les informais que j’ai pris une date pour le social.» L’utilisation du passé de l’indicatif par le chanteur Pape Diouf pour expliquer sa liberté de mener une carrière est un indice sur son supposé divorce avec la maison de production Prince art. Interrogé sur le sujet, le chanteur répond laconiquement : «le temps opportun, je vais communiquer. Mais actuellement, je ne peux rien vous dire».
«Même du temps où j’étais avec eux, je les informais que j’ai pris une date pour le social.» Le chanteur Pape Diouf est-il toujours en odeur de sainteté dans la maison de production Prince art ? Cette question avait été posée à Ibou Ndour. Le producteur avait répondu par la négative. C’est au tour du chanteur de s’épancher sur le sujet. «Le temps opportun, je vais communiquer. Mais actuellement, je ne peux rien vous dire», a lâché l’artiste pour satisfaire la curiosité des journalistes lors de la conférence annonçant la soirée caritative qu’il va animer. Ensuite, le leader de la Génération consciente s’est confié à nous en aparté.
Si pour le moment l’auteur du tube Rekenté bi ne souhaite pas affirmer qu’il y a un divorce avec la maison de production, les termes qu’il utilise indiquent l’état de leur relation. En effet, répondant à la question de savoir si c’est Prince art qui a négocié avec les organisateurs de la soirée caritative, Pape Diouf a lâché un indice. «Pour des prestations d’ordre social, je n’ai jamais demandé l’autorisation. Même du temps où j’étais avec eux, je les informais que j’ai pris une date pour le social», a-t-il confié. Clair ou pas, Pape Diouf semble tourner la page de Prince art. Pour preuve, il a systématiquement refusé de prononcer le nom de la maison de production.
Ces déclarations ont été faites lors de la conférence de presse annonçant la soirée caritative que l’Association Tringa va organiser le 26 octobre prochain. Cette fête qui va marquer la fin des activités de l’association sera animée par Pape Diouf et Pape & Cheikh. L’intégralité des bénéfices sera reversée à la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca). Une vente aux enchères y sera organisée. Les organisateurs, souhaitant jouer la carte de la transparence, vont associer la Lisca dans les démarches. Ainsi, elle aura un droit de regard sur tout ce qui se fera. «Depuis 2014, l’Association Tringa s’active dans le domaine de la santé, de la culture et de l’éducation pour les orphelins.
Cette année, nous avons jugé nécessaire d’apporter une petite contribution pour lutter contre le cancer. En organisant cette soirée de gala, nous allons associer la culture à cette lutte. Pape Diouf et Pape & Cheikh vont nous y accompagner», a déclaré Awa Thiam, présidente de Tringa. Il faut aussi souligner la générosité de Pape Diouf qui n’a pas demandé de cachet pour animer la soirée. «Je suis né à Grand Dakar et j’ai grandi à Pikine.
Donc, je connais mieux que quiconque le social. C’est pourquoi je n’ai pas hésité quand on m’a contacté», a déclaré Pape Diouf. Qui, faut-il le mentionner, a accusé un retard de près de 2 heures. Ce manque de rigueur devra être certainement corrigé si le chanteur veut réellement venir en aide aux patients qui souffrent de cancer .
par Daouda Ndiaye
AU-DELÀ DU DÉBAT, MAIS DANS LE DÉBAT ENTRE BORIS ET BACHIR
Resterons-nous toujours des héritiers du système d’auto-défense intellectuelle qui s’est amorcé en Afrique de Cheikh Anta Diop en passant par Mongo Béti et Ngugi Wa Thiong’o face aux agressions culturelles venues d’ailleurs ?
Notre pays avait soif de vrais débats. Deux grands intellectuels Boubacar Boris Diop et Souleymane Bachir Diagne renouent avec cette tradition à travers deux premiers articles : « Bachir, tu permets ? » et « L’or et la boue ». Mais il y a de l’eau dans le gaz.
A la question de Boubacar Boris Diop « Bachir, tu permets », le philosophe répondit par « Je vous en prie ». C’est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres entre deux hommes qui sont la fierté du Sénégal. Boubacar Boris Diop est revenu à la charge avec un article intitulé « Merci Bachir pour ta permission ».
J’ai hésité longuement avant d’apporter ma modeste contribution à ce débat. Car j’ai appris dans la pensée philosophique wolof que « Noon du seede, soppe du seede »«un ami ne peut être témoin encore moins un ennemi ». Ce qui nous oblige à cesser d’aimer lorsqu’il s’agit de juger quelqu’un dans l’esprit de Jean-Paul Sartre et de nos traditions africaines à la recherche d’une démarche objective.
Sur invitation de Boubacar Boris Diop, j’ai eu l’heureuse opportunité d’arborer la promotion des langues nationales du Sénégal comme un étendard à l’Université Autonome de Mexico en 2007 avec le Professeur Cheikh Mbacké Diop fils aîné du savant Cheikh Anta Diop et d’autres chercheurs africains. Nous avions montré et démontré à cette occasion dans cette université de 350 000 étudiants ce que Cheikh Anta Diop a apporté au monde scientifique pour déconstruire les thèses racistes de Galien, de Lévy-Bruhl et de Hegel sur les prétendus peuples alogiques et prélogiques d’Afrique.
Dix ans après Mexico, c’est sur une proposition de Boubacar Boris Diop que le Professeur Souleymane Bachir Diagne m’a fait inviter à l’Université de Columbia de New-York lors d’une rencontre de haut niveau d’écrivains comme le poète chinois Bei-Dao symbole de la Place Tien’Anmen, le poète Raul Zurita du Chili d’Allende, Nabaneeta Dev Sen la poétesse indienne de Calcutta et d’autres poètes de renommée mondiale.
Je revois le Professeur Souleymane Bachir Diagne, la mine rayonnante de joie, venir me féliciter devant le Provost de l’Université de Columbia après ma communication sous la forme d’un zapping linguistique wolof-anglais avec la complicité de Docteure Mariame Iyane Sy Professeure titulaire au Département Middle Eastern, South Asian And African Studies de cette université.
Boubacar Boris Diop et Souleymane Bachir Diagne sont donc pour moi deux grandes figures intellectuelles sénégalaises d’une très grande générosité.
Mais les conflits sont souvent révélateurs de forces et de faiblesses dans le monde des idées. Et nous devons nous saisir de ce débat pour aller au-delà des personnes de Boris et de Bachir.
Cheikh Anta Diop est l’un des plus grands savants de notre époque. Ses travaux font autorité au-delà du continent africain. Cheikh Anta Diop n’a jamais été un dogmatique mais un guide scientifique pour l’action. Sa ténacité et son amour du savoir lui ont donné le pouvoir d’être toujours au cœur du débat en Afrique et dans le cœur de millions d’Hommes.
Comment ne pas penser au livre-programme de Cheikh Anta Diop sur « Les fondements culturels, techniques et industriels d’un futur Etat fédéral d’Afrique Noire » au moment où les jalons de la monnaie unique régionale « Eco » sont posés par la CEDEAO ?
Mieux, quelle relecture africaine allons-nous faire des œuvres de Cheikh Anta Diop sur l’intégration économique africaine dans la perspective de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine ?
L’unification linguistique autour du swahili préconisée par Cheikh Anta Diop a-t-elle fait de lui un jacobin comme l’affirme Souleymane Bachir Diagne ?
Il suffit de lire cet extrait de Nations nègres et cultures aux pages 405 et 406 pour répondre par la négative : « on n’oublie que l’Afrique est un continent au même titre que l’Europe, l’Asie, l’Amérique ; or sur aucun de ceux-ci l’unité linguistique n’est réalisée ; pourquoi serait-il nécessaire qu’elle le fût en Afrique. L’idée d’une langue africaine unique parlée d’un bout à l’autre du continent est inconcevable autant que l’est aujourd’hui l’idée d’une langue européenne unique ».
François-Xavier Fauvelle-Aymar voulant faire passer Cheikh Anta Diop pour un jacobin se trompe de date d’entrée de jeu. En effet, l’unité linguistique autour du français n’est pas une invention de la Révolution française.
Le principe du centralisme linguistique autour du français dans l’histoire de France date de l’Ordonnance de Villers-Cotterêts du 10 août 1539 sous le règne de François 1er deux siècles et demi avant les Jacobins. Depuis François 1er et pendant des siècles, le français s’est imposé comme la langue d’unification de la France interdisant les langues régionales comme le breton et l’occitan en vue de permettre à la royauté d’exercer son pouvoir suprême de commandement sur l’effectivité du territoire français.
L’acte fondateur de la primauté et de l’exclusivité du français comme langue de rédaction des documents officiels de la vie publique du Royaume de France a été repris par les Jacobins lors de la Révolution française pour revitaliser cette libido dominandi sur le peuple français.
Vouloir faire passer Cheikh Anta Diop pour un jacobin, c’est placer une dynamite sous les fondations de l’édifice de l’Etat fédéral en Afrique qu’il a théorisé dans le sillage des défenseurs des Etats-Unis d’Afrique.
C’est là où François-Xavier Fauvelle-Aymar se trompe lourdement sur le fond. Car un Etat fédéral en Afrique dans l’esprit de Cheikh Anta Diop obéirait à la combinaison de trois principes cumulatifs : le principe de participation, le principe d’autonomie et le principe de superposition qui, loin de diluer les autres langues dans un universalisme abstrait, entretiendrait leur vitalité dans les échanges intra-africains.
Ce principe de l’unification des peuples autour d’une langue prendrait donc ses racines dans le besoin de contrôler et d’asseoir un imperium sur les gouvernés tout en laissant intact ce qui leur est propre : leurs langues et leurs cultures.
Malheureusement, de nombreux pays africains, partagés entre mimétisme et métissage institutionnels, ont repris in extenso le modèle français de l’unité linguistique dès leur accession à l’indépendance ravalant souvent leurs langues nationales au rang de dialectes ; le dialecte étant une langue sans statut social pour reprendre la définition de Louis-Jean Calvet.
En effet, l’une des faiblesses des pays africains francophones résulte de leur difficulté à penser l’unité dans la diversité. Cet idéal obsessionnel d’avoir une société monochrome se lit même dans la devise du Sénégal « Un peuple, un but, une foi » et empêche de voir la singularité des ethnies comme un pilier solide de la nation sénégalaise. La Babel africaine est en définitive une chance et non pas un châtiment divin pour nous Africains. C’est le gage de l’unité africaine.
Dans l’Afrique de Cheikh Anta Diop, je ne traverse pas des frontières. Je négocie plutôt des passages d’une culture à une autre à bord d’un véhicule : la langue qui transcende les pré-carrés hérités du Congrès de Berlin de 1884 à 1885.
Face à l’unification par le swahili, Souleymane Bachir Diagne dit avoir préféré la position de Ngugi Wa Thiong’o qui propose le « remembrement sur la base du pluralisme linguistique et d’une philosophie de la traduction ; l’unité se faisant par la traduction quand Cheikh Anta Diop insiste sur la nécessité du choix d’une langue d’unification »
Mais c’est là où Boubacar Boris Diop et Souleymane Bachir Diagne se rejoignent sans en avoir l’air dans la mesure où le choix d’une langue d’unification n’est pas en soi un signe d’exclusion d’autres langues africaines appelées à cohabiter pacifiquement en Afrique.
L’utopie est ici une réalité en gestation même si l’histoire du français en Afrique nous prouve le contraire. Léopold Sédar Senghor nous a conviés au banquet de l’universel sans nos langues nationales confortant ainsi le contexte diglossique qui prévaut de nos jours au Sénégal.
L’unification linguistique par le swahili que Cheikh Anta Diop appelle de ses vœux n’est pas de fait le signe d’une volonté de gommer les différences dans le paysage linguistique africain. Si c’était le cas, on ne comprendrait pas l’intérêt de ses travaux sur la parenté linguistique entre l’égyptien ancien et les langues négro-africaines allant du wolof aux langues de la région des Grands Lacs en passant par le sérère. A la suite de Lilias Homburger (1941), sous un autre angle, Cheikh Anta Diop a alimenté la réalité avant le concept recouvrant ce que le romancier kenyan Ngugi Wa Thiong’o appelle le remembrement par le pluralisme linguistique et la traduction.
L’unification par une langue et le remembrement par le pluralisme linguistique et la traduction se concilient bien dès lors que le rapport de glottophagie est écarté du paysage linguistique. Ce qui pose problème, c’est le statut hégémonique d’une langue sur les autres langues.
Et Souleymane Bachir Diagne et Boubacar Boris Diop me concèderont qu’un Etat fédéral puisse aussi exister et s’épanouir sans passer par l’unification linguistique autour d’une langue.
La Suisse qui en est une illustration a quatre langues officielles : le français, l’allemand, l’italien et le romanche.
Sur le continent nord-américain, la loi proclame l'anglais et le français en tant que langues officielles de l'État fédéral canadien. Elle oblige le Parlement fédéral à adopter ses lois et le gouvernement à publier les textes réglementaires dans des versions anglaise et française qui ont toutes deux une portée officielle.
L’exemple de ces deux Etats fédéraux montre qu’on peut avoir un pays multilingue sans un contexte diglossique ; c’est-à-dire un paysage linguistique institutionnel stable sans la préséance d’une langue sur une autre. Cet aménagement linguistique est conforme à l’esprit de Cheikh Anta Diop. En effet, en préconisant le swahili comme une langue d’unification, il entendait relier une grande partie du continent africain pour faire tomber les murs des ghettos linguistiques friands de latin et de grec dans l’école des élites. Somme toute, tout est question de volonté politique.
C’est pourquoi, le piège de cette unité linguistique par le français tant redouté par les intellectuels africains lucides comme Cheikh Anta Diop a été déjoué très tôt en 1956 par le poète martiniquais Aimé Césaire qui, dans une autre alerte sous les Tropiques, disait dans sa lettre de démission du Parti Communiste Français adressée à Maurice Thorez « qu’il y a deux manières de se perdre : par ségrégation murée dans le particulier ou par dilution dans l’universel. Ma conception de l’universel est d’un universel riche de tout le particulier, riche de tous les particuliers, approfondissement et coexistence de tous les particuliers »
Ce qui nous ramène à Souleymane Bachir Diagne dans son article présenté sous la forme d’une interview intitulée « Un universel comme horizon. Entretien avec Souleymane Bachir Diagne » avec Elara Bertho devenu un casus belli. Le philosophe, se référant à Maurice Merleau-Ponty, y fait la différence entre l’universel de surplomb propre au système colonial et l’universel latéral de la période postcoloniale qui ne pourrait se produire que dans l’horizontalité des cultures et des langues.
Ce que le Professeur Souleymane Bachir Diagne confirme invitant « à la décolonisation des imaginaires » des pays d’Afrique qui n’ont pas réussi à décoloniser les esprits en écho à l’article du romancier kenyan Ngugi Wa Thiong’o « Decolonising the mind ».
Mais le français et les langues nationales sont toujours dans les rapports dominant-dominé avec une préséance du français comme langue officielle.
Et nous sommes restés dans l’universel de surplomb même si l’Organisation Internationale de la Francophonie considère nos langues nationales comme des langues partenaires.
L’universalisme à la française, perçu il y a quelques années sous le gouvernement de Jacques Chirac de 1993 comme « une exception culturelle française », n’est-il pas un particularisme qui veut uniformiser tout à l’aune du système de valeurs de la France ?
C’est pourquoi, l’universel latéral auquel Souleymane Bachir Diagne fait référence, si nécessaire soit-il, ne rétablira pas de sitôt l’équilibre des forces linguistiques entre les langues africaines et les langues héritées du système colonial surtout dans les pays francophones d’Afrique. Souleymane Bachir Diagne dans Penser l’Universel avec Etienne Balibar aurait pu nous montrer davantage les limites de l’universalisme abstrait dans le sens de la dilution d’une partie de l’Afrique dans le système de valeurs de l’Autre tout en nous assurant que l’universel de surplomb n’est pas derrière nous.
Toutefois, il y a une forme de résistance par la plume dans le choix d’écrire en langues africaines ; une résistance à la dynamique de subordination et de substitution d’une langue dominante sur les langues dominées.
« La plume est plus dangereuse qu’une épée », disait le président Abraham Lincoln.
Et nous sommes dans une guerre des langues trop subtile. Resterons-nous toujours des héritiers du système d’auto-défense intellectuelle qui s’est amorcé en Afrique de Cheikh Anta Diop à Boubacar Boris Diop en passant par Mongo Béti et Ngugi Wa Thiong’o face aux agressions culturelles venues d’ailleurs ? C’est dans notre intérêt.
Et le mérite de Boubacar Boris Diop dans ce conflit latent est d’avoir décliné socialement le concept du « learning by doing »« apprendre par l’action » (John Dewey) avec la collection Céytu qu’il a dirigée aux Editions Zulma mais aussi avec l’Edition EJO dont il est le fondateur et qui nous offre un journal en ligne en wolof dans un style très accessible aux initiés de nos langues nationales.
C’est dans cette dynamique que j’ai eu l’insigne honneur de traduire en wolof le livre de Jean-Marie Le Clézio Prix Nobel de Littérature « Mon père l’Africain » sous le titre « Baay Sama doomu Afrig » (Editions Zulma) sous la direction de Boubacar Boris Diop qui, à son tour, a donné à l’Afrique une traduction en wolof d’« Une saison au Congo » d’Aimé Césaire.
« Une si longue lettre » de Mariama Bâ a été traduite par Arame Fal Diop et la regrettée Mame Younousse Dieng.
Au-delà du débat, mais dans le débat !
Et il n’y aura pas d’armistice entre Boubacar Boris Diop et Souleymane Bachir Diagne dans ce duel qui aurait dû être un combat à fleurets mouchetés.
Comme Umberto Eco qui voyait la traduction comme la langue de l’Europe, je reste convaincu que si Cheikh Anta Diop revenait sur terre il lui emboîterait le pas en disant que la traduction est aussi la langue de la Terre-mère : l’Afrique dans le prolongement de « Nations nègres et cultures ».
Boubacar Boris Diop n’est pas un héritier servile de Cheikh Anta Diop.
Au Professeur Souleymane Bachir Diagne, philosophe, philosophe du Roi, brillant intellectuel de nous gratifier d’un manuel de philosophie en wolof ou tout au moins de lancer le chantier de la traduction de La République de Platon en wolof.
Son oncle le linguiste Pathé Diagne, auteur de Grammaire de wolof moderne (Présence Africaine 1971), a traduit le Coran en wolof. Toujours sur les pas de Cheilkh Anta Diop le Professeur Assane Sylla a traduit également le Coran en wolof.
La linguiste Arame Fal Diop sama ndeyu daara, auteure du Dictionnaire wolof – français avec Rosine Santos et Jean Léonce Doneux, a traduit la Constitution du Sénégal en wolof sous le titre « Ndeyu àtte réewum Senegaal » avec le magistrat Ameth Diouf.
Que dire enfin de l’immense œuvre du grand poète et romancier wolof Cheik Aliou Ndao le primus inter pares ?
Nous leur devons des égards et de la reconnaissance pour leur contribution précieuse à la Babel africaine heureuse : lieu de convergence de l’universel latéral dans l’acception de Maurice Merleau-Ponty.
L’avenir est donc aux polyglottes que sont Boubacar Boris Diop et Souleymane Bachir Diagne.
« Ba ñey dee xàll babal doom yaa tax » traduit dans la langue de Molière « c’est pour le confort des éléphanteaux que l’éléphant élague les buissons »
Ainsi parlait le Jaraaf de mon village pour éviter de léguer des fardeaux aux générations futures.
Daouda Ndiaye est juriste, docteur en Sciences de l’Education, secrétaire Général de l’Association des Cadres Lébou, Le Péey Lébu.
CONSTAT AMER DU DG DE L’ART
«La qualité du réseau et la couverture du pays ne sont pas corrects du tout»
Le nouveau Directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a démarré hier à Thiès, une campagne nationale de mesure de la qualité de service autour de son secteur. Une occasion pour Abdoul Ly de noter que la couverture du pays est «pas correct».
«La qualité du réseau et la couverture du pays ne sont pas corrects du tout.» La note est du Directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Abdoul Ly présidait hier à Thiès, un Comité régional de développement (Crd) dans le cadre d’une campagne nationale de mesure de la qualité de service autour de son secteur. Il dit: «J’ai reçu hier (mercredi), un vocal d’un habitant du département de Goudiry. Il m’a dit que cela fait pratiquement un an que les populations n’ont pas de signal. Elles sont obligées de monter sur des arbres pour pouvoir téléphoner. Je pense que le Sénégal doit dépasser ce niveau de qualité de service», a fait savoir le nouveau patron de l’Artp qui promet : «Nous allons concourir pour faire en sorte que la qualité soit ce qu’elle doit être.» Toutefois, affirme-t-il, «les opérateurs sont en train de faire des investissements conséquents pour aller dans ce sens-là, mais nous allons prendre nos responsabilités pour que cela se fasse très rapidement.»
S’agissant de la marge accordée au nouvel opérateur Free, qui vient de proposer des offres alléchantes, sur la baisse des tarifs de l’internet, il dit : «Cela dépend de lui et de l’équité du droit. Parce que ce secteur est régulé. Maintenant, l’Artp est à l’écoute des populations et du marché. Tout ce qui peut se faire dans la légalité et qui peut contribuer à la réduction des coûts mais aussi que les consommateurs se retrouvent dans ces offres-là, l’Artp adhérera à ces démarches.» M. Ly d’ajouter : «L’essentiel, c’est que les offres soient audit ables, parce que toute offre qui est lancée sur le marché doit être présentée et validée par l’Artp. Mais aussi qu’elles entrent dans le cadre des créneaux qui ont été définis par l’Artp.»
Par rapport à la décision prise par l’Etat d’identifier les puces, il renseigne que c’est une volonté de sécurisation. Mais fera-t-il savoir, le projet bute sur des problèmes liés aux cartes d’identifié Cedeao qui font que nos voisins de la sous-région peuvent disposer de ces puces sans qu’il soit possible d’avoir un contrôle sur eux. Mais, rassure le Dg, l’Artp est en train de travailler sur cela pour essayer de trouver une solution.
Revenant sur le Crd marquant le démarrage de la campagne nationale de mesure de la qualité de service autour du secteur des télécommunications et des postes, Abdoul Ly de soutenir que «l’objectif c’est de tâter un peu le pouls de la population sur son ressentiment par rapport à la qualité de service que les opérateurs apportent aux habitants de la région de Thiès». L’idée, selon lui, c’est de «mettre l’ensemble des opérateurs devant leurs responsabilités.
Parce qu’on leur a octroyé des licences et par rapport à cela, ils ont des devoirs de qualité de service, de couverture, de réduction des coûts… ». Laquelle initiative, conclut le Dg de l’Artp Abdoul Ly, a été instruit par le chef de l’Etat.
LA MAJORITE REFUSE LE JEU
Face à la requête de l’opposition de recourir au bulletin unique, la majorité refuse de jouer le jeu.
Portée ou disqualifiée d’un contexte à un autre par tous les acteurs politiques, en fonction de leur situation dans l’opposition ou au pouvoir, la problématique du bulletin unique ne cesse encore de cristalliser les positions à chaque concertation pré-électorale entre partis ou coalitions de partis. Le dialogue politique enclenché par Macky Sall à l’issue d’une présidentielle contestée ne fait pas exception. Face à la requête de l’opposition de recourir au bulletin unique, la majorité refuse de jouer le jeu. Pourtant, de l’avis de beaucoup d’acteurs, le camp de Macky avait fait de ce mode de consultation électorale aujourd’hui en vigueur dans presque toute la sous-région (Voir par ailleurs) une doléance de base. Raison suffisante pour Adiouma Sow, chargé des élections de Pastef/ Les Patriotes, comme pour certains membres de la société civile dont Alioune Tine, ancien secrétaire général de la Raddho, aujourd’hui patron d’Africajom et autre Sadikh Niasse, secrétaire général de la Raddho, de se demander à quoi joue la majorité. Quand cette dernière, par la voix de son plénipotentiaire Yoro Bâ, dit attendre des arguments crédibles pour faire pencher la balance pour l’adoption du bulletin unique.
ADIOUMA SOW, CHARGÉ DES ÉLECTIONS DE PASTEF/ LES PATRIOTES : «Ce qui nous révolte, c’est que la majorité n’a pas argumenté son refus du bulletin unique»
Nous avons été très surpris par cette position d’autant plus que ceux qu’on appelle majorité au Sénégal, c’est ceux qui étaient dans l’opposition, il n’y a même pas dix ans. En plus, la plupart parmi cette majorité qui nous gouverne était les initiateurs des Assises nationales qui avaient décidé que l’adoption du bulletin unique est de ses recommandations-phares dans le but de l’amélioration du système de vote sénégalais. Aujourd’hui, que ces gens reviennent pour nous dire qu’ils ne sont pas pour l’adoption du bulletin unique, on ne peut que s’en désoler. En plus, ce qui nous révolte, c’est qu’ils n’ont pas argumenté leur refus du bulletin unique. Ils n’ont mis aucun argument sur la table pour étayer leur refus. Alors qu’en face, nous avons fourni pas mal de justificatifs dont la rationalisation des dépenses liées à l’organisation des élections, Aujourd’hui, la plupart des experts électoraux sont unanimes à dire que le bulletin unique peut permettre à l’Etat du Sénégal d’économiser beaucoup de milliards dans l’organisation des élections. D’autres vont même plus loin pour dire que le bulletin unique a des vertus écologiques. Maintenant, que nos camarades d’en face reviennent, après avoir crié sous tous les toits pour demander l’adoption du bulletin unique, pour dire qu’ils ne sont pour ce bulletin, cela ressemble à du dilatoire. Et cela est inquiétant d’autant plus que ce sont ces mêmes gens qui, après la présidentielle de 2019, ont appelé la classe politique à la concertation dans le but d’améliorer notre processus électoral».
ALIOUNE TINE, ANCIEN SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA RADDHO : «Il est temps que les acteurs politiques cessent de changer leur avis au gré de leur station»
«C’est depuis les années 96- 98 que nous, en tant que Raddho, menons le combat pour l’adoption du bulletin unique au Sénégal. Car, à l’époque, toutes les élections organisées dans les différents pays africains ont inauguré l’introduction du bulletin unique. Qui permet d’économiser beaucoup d’argent mais aussi garantit la transparence du vote en ce sens qu’il contribue à lutter contre la corruption électorale des électeurs le jour du vote par l’achat des bulletins des candidats adversaires. Je me rappelle dans les années 98, tous les acteurs politiques de l’opposition d’alors avaient demandé le bulletin unique. Il est temps que les acteurs politiques cessent de changer leur avis au gré de leur station de responsabilité. Car, on a constaté que chaque fois qu’ils sont dans l’opposition, ils réclament le bulletin mais arrivés au pouvoir, ils sont contre ce bulletin unique et optent pour le bulletin multiple qui, à mon avis, cache beaucoup de non-dits. C’est un grand marché avec beaucoup d’argent qui ouvre la voie à des possibilités de corruption pour l’administration. Aujourd’hui, tous les pays africains adoptent le bulletin unique. Le Sénégal ne doit pas donc donner l’impression qu’il est impossible de réduire les dépenses liées à l’organisation des élections et la corruption avec le bulletin unique».
SADIKH NIASSE,SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA RADDHO : «Nous ne trouvons pas les raisons pour lesquelles la majorité réfute le bulletin unique»
«Nous ne trouvons pas les raisons pour lesquelles à chaque fois que les gens arrivent au pouvoir, ils réfutent le bulletin unique. La preuve quand ils étaient dans l’opposition, ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui l’avaient aussi réclamé. Nous leur (gens de la majorité-ndlr) demandons donc de revenir sur leur position par rapport à ce bulletin unique qui est une demande qui revient à chaque fin de processus électoral. Aujourd’hui, il est clair que le bulletin unique pourrait être avantageux pour plusieurs raisons. Il peut aider à faire l’économie du papier, les charges liées à l’organisation des élections mais aussi en termes de transparence du processus électoral. Nous recommandons à la majorité d’accéder à cette demande de l’opposition afin que le bulletin unique soit adopté. Notre souhait, nous de la société civile, c’est que le Sénégal se mette au même niveau que les autres pays de la sous-région qui ont adopté ce bulletin. Nous gardons notre espoir de voir le pouvoir revenir sur cette position et d’adopter effectivement dans le cadre de cette concertation avec l’ensemble des partis engagés le bulletin unique. Ceci, dans le but d’accélérer le processus de renforcement de la transparence dans notre processus électoral»
YORO BA, PLÉNIPOTENTIAIRE DE LA MAJORITÉ : «La majorité ne craint pas le bulletin unique»
«La majorité ne craint pas le bulletin unique. La majorité est simplement en train de se demander pourquoi devrait-on changer un système (vote avec bulletin multiple) qui marche, avec lequel on a pu avoir deux alternances politiques dans la paix et qui a jusqu’ici fait ses preuves. La majorité demande donc juste à être convaincu que le bulletin unique est meilleur que le bulletin multiple. Au moment où nous parlons, les discussions sont toujours en cours, les portes ne sont pas encore fermées. C’est un sujet sur lequel nous continuons à échanger. Mais, une fois de plus, la majorité ne craint pas le bulletin unique. Elle demande simplement à être convaincue de la nécessité de changer ce bulletin qui nous a permis deux alternances dans la paix et la stabilité».
QUAND LE SENEGAL TRAINE LE PAS !
Au cœur des principaux points de divergence politique entre les différents régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat sénégalais et leur opposition, le bulletin unique tarde encore à s’imposer dans le processus électoral national.
Au cœur des principaux points de divergence politique entre les différents régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat sénégalais et leur opposition, le bulletin unique tarde encore à s’imposer dans le processus électoral national. Pourtant, au niveau sous-régional voire africain, beaucoup de pays ont fini aujourd’hui d’adopter dans leur système électoral ce dispositif d’expression des suffrages aux avantages reconnus.
Très souvent citée comme un modèle en Afrique, la démocratie sénégalaise n’est pas pour autant à l’abri de tout reproche, notamment en ce qui concerne le système électoral. En effet, comparé à celui des aux autres pays de la zone Cedeao, il apparait clairement que la démocratie traine un retard de plusieurs années sur les pays, notamment en ce qui concerne l’application du système de bulletin unique.
C’est ainsi que des quinze Etats qui constituent cet espace politique et économique, le Sénégal fait partie des rares systèmes politiques à bannir encore le bulletin unique de son processus électoral. En Coté d’Ivoire, le bulletin unique est aujourd’hui même utilisé par les partis politiques dans le renouvellement de leurs instances.
C’est le cas de l’ancien parti unique ivoirien, le PDCI, qui a usé lors de son 12e Congrès du 3 octobre 2013, de ce système pour départager les trois candidats en liste pour le poste de président de cette formation politique, à savoir Henri Konan Bédié, Alphonse Djédjé Mady et Bertin Konan Kouadio, dit « KKB. Idem pour le Liberia du président George Weah qui est à sa deuxième élection présidentielle sans contestation majeure.
Tout près du Sénégal, hormis la Gambie qui utilisait jusqu’ici un système unique au monde (Des billes glissées dans des bidons aux couleurs des candidats), tous les pays frontaliers du nôtre ont adopté le bulletin unique. Les deux Guinées (Conakry et Bissau), le Mali, tous ces pays votent depuis un moment avec le bulletin unique présenté comme économique et fiable par bon nombre d’observateurs.
Pendant ce temps, au Sénégal, l’adoption de ce bulletin est bloquée par le manque de réalisme et de postures partisanes des acteurs politiques qui changent de positions par rapport à ce système au gré de leur station.
Inscrite à l’ordre du jour des concertations sur le processus électoral en cours au sein de la Commission cellulaire chargée de conduire les travaux de concertation sur le processus électoral, la question du bulletin unique est bloquée par la majorité au pouvoir. Alors qu’ils étaient, avant leur accession au pouvoir en 2012, les plus fervents partisans du bulletin unique, les tenants actuels du pouvoir sont devenus, aujourd’hui, les plus grands pourfendeurs de ce système.
INCENDIE AU TRÉSOR PUBLIC
Même si l’on ignore lequel des bureaux du 3ème étage a pris feu, il est certain que celui du Directeur se trouve à ce niveau de l’immeuble.
Il est 9h 30 mn. Jusquà cette heure de la matinée, les agents de la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor public ne peuvent pas accéder aux locaux du bâtiment niché au cœur du centre ville. L’accès leur est interdit. Une injonction de leur supérieur hiérarchique suite à l’incendie qui s’est déclaré, tôt ce matin, vendredi 4 octobre, vers 7h, au 3ème étage de l’immeuble.
Sur place, ce sont les femmes de ménage qui s’affairent aux derniers nettoyages après que les éléments de sapeur pompiers aient fait un passage pour maîtriser le sinistre. Pour le moment, aucune idée sur les dégâts que l’incendie a entraîné. « Nous sommes venus vers 7 heures et nous avons trouvé les sapeurs dans nos locaux en train d’éteindre le feu. Pour le moment, nous ne savons pas ce qui a été à l’origine. Nous sommes là dehors et nous attendons », renseigne Mansour Ndiaye, trouvé devant le bâtiment au milieu de ses collègues qui restent, tous, bouche bée.
Même si l’on ignore lequel des bureaux du 3ème étage a pris feu, il est certain que celui du Directeur se trouve à ce niveau de l’immeuble. « C’est un bureau au niveau du 3ème étage qui a pris feu. Les flammes étaient sur le point de se propager vers le 4ème étage. Mais, nous l’avons maîtrisés », renseigne le responsable des Sapeurs déployés sur les lieux. Il signale que la police scientifique est entrée en jeu pour les premiers éléments d’enquête sur l’incendie. À l’instant, les agents ont regagné les locaux du bâtiment. Mais, la police a quadrillé les lieux et e filtre les accès au bâtiment.
L’ASSEMBLEE EN PLENIERE VENDREDI PROCHAIN
60 absents et 105 présents, l’ouverture de la première session extraordinaire, hier, a montré que beaucoup de députés n’en ont pas terminé avec les vacances.
La plénière pour l’examen de la proposition de loi portant modification du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale se tiendra finalement vendredi prochain.
60 absents et 105 présents, l’ouverture de la première session extraordinaire, hier, a montré que beaucoup de députés n’en ont pas terminé avec les vacances. Pourtant même des députés absentéistes ont répondu à l’appel comme Ousmane Sonko, Me Aïssatou Tall Sall, Moustapha Cissé Lô, Cheikh Tidiane Gadio, entres autres. Le quorum atteint, les parlementaires, à l’unanimité, ont validé la procédure d’urgence pour la proposition de loi 12/2019 modifiant et complétant la Loi organique 2002-20 du 15 mai 2002 modifiée et portant Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Comme annoncé dans le programme de cette session extraordinaire, le deuxième point concerne l’audition du rapport de la commission d’enquête parlementaire relative aux 94 milliards du titre foncier 1451/R. Illico après la levée de la séance qui n’a pas duré qu’une demi-heure, le président de l’Assemblée nationale a convoqué la réunion de la Conférence des présidents.
Conformément à l’article 19 du Règlement intérieur, cette instance va établir l’ordre du jour des travaux et fixer le calendrier des travaux en commissions et en séance plénière. Dans la soirée, Le Quotidien a appris que la commission se réunira lundi, et la plénière vendredi. En attendant, les députés sont dans l’attente de savoir le contenu des réformes. Surtout du côté de la majorité. «Je n’insulte pas car je ne suis pas un devin», coupe Abdoulaye Wilane. «Il faut attendre les travaux de la commission. Pour l’instant, on ne peut pas vous dire grand-chose», renchérit Théodore Chérif Monteil.
«On n’a pas encore la réforme. C’est une commission ad hoc qui s’est réunie et a fait des propositions au Bureau de l’Assemblée nationale. Maintenant, le Bureau a proposé à la plénière d’étudier ces réformes. C’est à l’occasion de la prochaine réunion de la commission que nous pourrons connaître exactement toutes les réformes proposées», explique Jean-Baptiste Diouf, député maire socialiste de Grand Dakar.
Cependant, les députés s’accordent sur une des raisons de la modification du Règlement : la suppression du poste de Premier ministre.
AYMEROU OUVRE LA VOIE DE L’AMNISTIE
Le vent de décrispation qui souffle sur le climat politique sénégalais, pourrait ne pas s’arrêter à la poignée de main entre les Présidents Wade et Macky Sall. Ni à la grâce présidentielle accordée à l’ancien maire de Dakar.
Le vent de décrispation qui souffle sur le climat politique sénégalais, pourrait ne pas s’arrêter à la poignée de main entre les Présidents Wade et Macky Sall. Ni à la grâce présidentielle accordée à l’ancien maire de Dakar.
Mieux, Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall pourraient bénéficier d’une loi d’amnistie. Ou du moins, c’est la volonté clairement exprimée par Aymerou Gningue. Selon le président du groupe parlementaire majoritaire Benno Bokk Yaakar et proche du Chef de l’Etat : «tout est possible !
Ça peut être un projet de loi ou une proposition de loi. L’essentiel, c’est de trouver des consensus forts pour la vitalité de notre démocratie et la paix dans notre pays», a-t-il déclaré.
LE UBBI TEY, JANG TEY, MIS A RUDE EPREUVE !
Les années se suivent et se ressemblent. Les rentrées des classes aussi. Le concept «Ubbi Tey, Jang Tey» cher au régime du Président Macky Sall est en passe de devenir un simple slogan, à l’instar des autres qui ont été inventés depuis sa venue au pouvoir
Djibrirou MBAYE, Samba Niébé BA, Moussa DRAME, Yves TENDENG et Abdoulaye FALL |
Publication 04/10/2019
Les années se suivent et se ressemblent. Les rentrées des classes aussi. Le concept «Ubbi Tey, Jang Tey» cher au régime du Président Macky Sall est en passe de devenir un simple slogan, à l’instar des autres qui ont été inventés depuis son accession à la Magistrature suprême. Après les maux de la rentrée liés au désherbage, des inondations, de l’absence des tables-blancs, des abris provisoires, d’autres s’ajoutent à la longue liste qui plombe l’enseignement au Sénégal. De Dakar à Matam, en passant par Mbour et Sédhiou, le décor est le même. Ou presque !
Ecole élémentaire route des Puits et école Issa Kane, Lycée Blaise, Cem Blaise Diagne, Lycée Seydou Nourou Tall : UNE RENTREE A DOUBLE FLUX A DAKAR
C’est parti pour un objectif du quantum horaire de 1296 heures réparties en trois semestres pour l’année scolaire 2019/2020. Hier, matin à Grand Dakar, enseignants et élèves ont répondu présents. A l’école Route des Puits que nous avons visité, 8 classes sont opérationnelles, les enseignants sont en plein démarrage de l’année scolaire. Madame Ndiaye tient une classe de CE2 B au sein de l’école élémentaire Route des puits. Elle explique aisément les cours d’arithmétiques aux élèves. Après un tour dans l’école impossible d’obtenir un mot au directeur de ladite école. Il a préféré nous renvoyer à l’inspection académie, qu’il juge d’être notre seul interlocuteur. Un saut à l’école l’élémentaire Issa Kane à Grand Dakar jouxtant sur la route allant vers Niarry Tally, c’est le bruit des voitures qui dictent leur loi. L’horloge affichait 9h 35 mn, des parents d’élèves assiègent le bureau du nouveau directeur. Sur 13 classes qui polarisent l’établissement, seules 12 classes fonctionnent. A l’intérieur du bureau du nouveau directeur, c’est le désordre total. Selon le nouveau directeur de l’école Issa Kane : «Pour le concept “Ubbi Tey, Jang Tey“, nous sommes en train de faire le maximum. Tout est en bonne voie parce que les élèves sont déjà dans les classes, les maitres et maitresses sont présents. Il n’y a pas d’absence dans l’équipe administrative», a-t-il confié.
LE LYCEE BLAISE DIAGNE ET LE CEM BLAISE DIAGNE «BOYCOTTENT» LE CONCEPT “UBBI TEY, JANG TEY“
Le Lycée Blaise Diagne et le CEM Blaise Diagne partagent le même sort. La rentrée des classes n’est effective dans ces deux établissements. Il est 11 heures au Lycée public Blaise Diagne. Le soleil au zénith, darde ses rayons ardents sur la capitale sénégalaise. A l’entrée du lycée, c’est une odeur nauséabonde des eaux stagnes de la pluie, de la saleté qui vous accueille. A l’intérieur, les eaux de la pluie d’hier stagnent. Des élèves assis sur les blancs publiques, deux garçons s’affairent au désherbage des arbres. Un décor qui ne indique visiblement le non démarrage des cours. C’est plutôt l’opération «Fast Track» qui est lancée pour sauver la face. Au bout du lycée se trouve le bureau du proviseur, seuls quelques élèves sont présents pour régulariser leurs formalités d’inscription. Mais pas même l’ombre du proviseur. Son secrétaire nous notifie qu’il est en séance de travailler. Dans la salle des professeurs, nous avons trouvé deux professeurs en pleine discussion, l’un enseigne la Physique et Chimie. Il se nomme Amadou Bâ, la quarantaine révolue. Interpellé sur le concept «Ubbi Tey, Jang Tey, il se lâche : «c’est concept creux puisque, les réalités ne sont pas identiques, si une telle école commence, l’autre ne peut pas commencer, par conséquent, c’est impossible que le Ubbi Tey Jang Tey se réalise». Avant d’affirmer dans la foulée que : «les écoles n’ouvrent pas en même temps. Il existe un défaut d’harmonisation. S’il est vrai à Dakar, ce n’est pas le même cas, ailleurs». Sans faire allusion au Lycée Blaise Dia gne qui n’a pas démarré les cours. Trouvé assis devant la porte de la salle de classe au Lycée Blaise Diagne, Mohamed Correa, âgé de 16 ans, est élevé en classe Seconde S. Il est venu suivre ses cours de renforcement physique chimie dans cet établissement. Il se confie : «Non, ici au lycée de Balaise Diagne, ils ne font pas cours, les élèves sont justes venus pour faire les inscriptions». La porte grandement ouverte, les salles de classes sont toutefois fermées à l’exception du bureau de la Principal. Au milieu de la cour, les élèves et certains parents sont en pleine discussion après les retrouvailles. Un fille d’une vingtaine d’années préférant gardée l’anonymat déclare : «je suis là pour inscrire ma petite sœur. Elle fait la classe de 5ème au collège». «A la place de Ubbi Tey, Jang Tey, j’ai entendu plutôt, Ubbi Tey, Grêve Tey», ironise-t-elle. Assis sur un blanc public devant le bureau du Principal de l’école, Khady Sow, drapée d’un body jaune, un cuissard noir, est venue s’inscrire en classe supérieure 3ème au Collège. Selon, la jeune potache, «il n’y a pas assez d’élèves pour faire cours. Pis, on n’a pas vu nos professeurs, il n’y a pas tout le monde. On nous a renvoyé, peut être lundi prochain».
LYCEE SEYDOU NOUROU TALL : LES ELEVES ONT REPONDU A L’APPEL
C’est dans une ambiance de recréation que s’est plongée le lycée de Seydou Tall en ce débute de la rentrée des classes. Le corps professoral et les élèves a répondu massivement à l’appel. Dans la cours de l’école, c’est le grand brouhaha des élèves en recréation qui nous accueille, d’autres potaches s’affairent à prendre leurs petits déjeunés. Ici, les élèves ne sont plus en vacances. Toutefois, quelques potaches trouvés sur place n’ont pas fait cours, même s’ils affirment que leurs professeurs sont bel et bien présents. Au fond à droite de périmètre de la cour se trouve le bureau du Proviseur. Son secrétaire nous confie que «le démarrage des cours est effectif au sein du Lycée». Toutefois, Pape Alioune Sène, élève en classe de 4ème avoue qu’il n’a pas fait cours, avant d’ajouter : «Nous sommes venus prendre nos fiches de renseignements ». Dans la salle 3 A, du Lycée, nous avons trouvé des élèves explosant de joie, ils sont en pause, informe un élève. En attendant le démarrage normal, le concept Ubbi Tey Jang Tey est loin d’être appliqué dans tous les établissements de Dakar.
MBOUR UNE EFFECTIVITE DANS LE PRIVE, UN ‘’UBBI TEY, JANG TEY’’ TIMIDE DANS LE PUBLIC
La rentrée des classes 2019 n’a pas répondu encore aux aspirations de la concrétisation du concept ‘’Ubbi tey jang tey’’. Plusieurs établissements du département de Mbour ont affiché une absence d’élèves au premier jour de l’année scolaire. Les maîtres plus ou moins présents dans les écoles voient des classes vides et des cours désertes. Un directeur d’école, interrogé, pense le début des cours sera effectif dans une semaine ou deux car, les parents d’élèves n’ont pas bien travaillé à accompagner le démarrage des cours le jour de la rentrée. A l’en croire, une tradition bien ancrée voit les élèves venir à l’école des jours après la rentrée. Rares sont les parents d’élèves anticipant sur la rentrée des classes pour faire les trousseaux de leurs enfants. Ils veulent tout faire le jour de la rentrée, payer les inscriptions et trouver des fournitures. Si quelques élèves de l’élémentaire ont cherché à s’inscrire ce n’est pas encore le rush dans les collèges d’enseignement moyen. Dans les trois lycées de la commune, les inscriptions des élèves sont au menu malgré la disponibilité des emplois du temps. L’ambiance des retrouvailles entre lycéens n’est pas encore au rendez-vous. Le fait jure d’avec la promptitude affichée dans les établissements privés. De grands complexes scolaires privés de la commune ont enregistré un démarrage effectif des cours. Le fait est facilité par une présence accrue des élèves et des maîtres. Une inscription des élèves faite bien avant la rentrée a permis aux élèves de rentrer dans les classes.
SEDHIOU - TIMIDE RENTREE DES CLASSES, SEULS 30% DES ELEVES SONT PRESENTS LE DEFICIT DE 480 ENSEIGNANTS TARAUDE LES ESPRITS
La rentrée des classes a été effective hier, jeudi 3 octobre à Sédhiou. Les élèves n’ont pas répondu massivement à l’appel et étaient dans l’ordre de 30% des présences. Quant au corps enseignant, très peu d’absences justifiées sont signalées à l’occasion de la visite des écoles par les autorités administratives, territoriales et autres acteurs de l’école. Face à la presse, l’inspecteur d’académie de Sédhiou a fait observer que 480 enseignants manquent à l’appel.
Le taux de présence des enseignants est estimé à 95% et 30% seulement en moyenne pour les élèves, c’est le constat établi à Sédhiou, hier, 3 octobre jour de la rentrée des classes.
Conformément aux recommandations du comité régional de développement consacré à ce sujet, l’inspecteur d’académie de Sédhiou Cheick Faye rassure que des efforts sont consentis par les communautés et l’ensemble des familles d’acteurs pour apprêter les écoles. «Au terme de cette visite, nous nous sommes rendus compte que les recommandations du comité régional de développement ont été appliquées. Les membres des communautés de l’école ont désherbé et nettoyé les cours des écoles et la désinfection et la désinsectisation sont faites par le service d’hygiène.
L’ensemble des outils de gestion pédagogique et administrative est aussi disponible dans les écoles. Cependant, nous déplorons le faible taux de présence des élèves qui ne dépasse pas les 30%. Mais, avec cette présence, les cours ont effectivement démarré dans les écoles» dit-il. L’inspecteur d’académie de Sédhiou Cheick Faye ajoute que le déficit de personnel est creux et tourne autour des 480 tous cycles confondus et ce, malgré les efforts de l’Etat. «Nous sommes des académies où les enseignants de tous les ordres quittent en masse lors du mouvement national. C’est lié à la gestion démocratique du personnel enseignant. Dans le cycle du préscolaire et de l’élémentaire, nous sommes à un déficit qui avoisine les 369 enseignants alors qu’au moyen et au secondaire, nous sommes à un déficit de 112 professeurs soit 481 du besoin actuel, compte non tenu, des nouveaux sortants des écoles de formation et ceux de retour de la formation diplômante. Mais le déficit est toujours énormes ». Interrogé sur la situation des abris provisoires, l’inspecteur d’académie a fait observer que le processus d’éradication de ces types de classes est bien en cours avec les différents partenaires sociaux de l’école et l’Etat.
De son côté, l’adjoint au gouverneur de Sédhiou chargé du développement Modou Guèye se félicite de l’engagement des différents acteurs ayant permis l’effectivité des cours. «Nous avons effectivement constaté que la plupart des acteurs ont respecté les recommandations issues du CRD. Il y’a eu une bonne préparation des établissements scolaires. Les enseignants sont venus en masse et reste aux élèves de marquer leur présence pour engager les enseignements/apprentissages qui ont bien démarré ici», note l’autorité administrative. Par endroit, des problèmes d’étanchéité et un besoin pressant de rénovation des salles de cours sont posés. Les collectivités territoriales représentées par le président du conseil départemental de Sédhiou Boubacar Biaye et Abdoulaye Coly l’adjoint au maire de Sédhiou promettent y apporter les réponses adéquates.
SAINT-LOUIS - UNE RENTREE DES CLASSES AVORTEE PAR L’ABSENCE DES ELEVES
C’est une rentrée des classes qui était plutôt timide hier, jeudi, dans la région de Saint-Louis. Bien qu’elle ait été certes effective dans certains établissements scolaires où les enseignements et apprentissages ont pu démarrer avec quelques absences enregistrées chez les élèves; n’empêche que tel n’a pas été du tout le cas au niveau de nombre d’écoles. Dans celles-ci, seuls les enseignants et le personnel administratif se sont présentés sur les lieux. Aucune trace d’élèves mis à part ceux qui venaient pour s’inscrire ou pour récupérer leurs emplois du temps. Un constat fait au niveau de l’école élémentaire Charles Niang de Pikine où, faute d’élèves, la Direction de l’école n’a même pas ouvert les portes des différentes salles de classes. Également, un nombre assez consistant de tables-bancs est visible dans la cour de l’école. Pas de cours aussi au niveau du CEM Guinaw Ray où d’ailleurs, nous avons trouvé les enseignants en train de boire du thé tout en discutant. Bien que nettoyée par les éléments des Sapeurs Pompiers, il y restait cependant encore des flaques d’eaux de pluie. Une école qui n’a vu aussi aucun de ses élèves.
SAINT-LOUIS - RISQUES DE PERTURBATIONS AU PRYTANÉE MILITAIRE : Le Collectif des enseignants dit Non au redéploiement de 16 des leurs vers le public
La rentrée scolaire n’a pas été effective au sein de l’école du Prytanée Militaire de Saint-Louis où des risques de perturbations se font sentir. Le Collectif des enseignants de cet établissement dit NON à la tentative de l’Inspection d’Académie de la région de redéployer 16 de ses membres vers le public. Ces enseignants tirent sur le Commandant de cette école qui, selon eux est à l’origine de ce blocage. Le Collectif regroupant tous les 50 enseignants met en garde leurs autorités. C’était face à la presse hier, jeudi 3 octobre. À en croire le porte-parole, El Hadj Malick Diop, « 16 de leurs collègues ont reçu des appels du Secrétaire particulier de l’Inspection d’Académie de Saint-Louis leur demandant de se présenter le 1er octobre à 10h à l’Inspection d’Académie. Et ces collègues se sont déplacés jusque sur place où le Directeur des ressources humaines leur a signifié que le Commandant du PMS a demandé à ce que ces 16 professeurs soient redéployés dans d’autres établissements de Saint-Louis”. Une décision qui inquiète aujourd’hui ces enseignants qui se demandent pourquoi vouloir sommer des personnes qui ont tout donné pour les enfants de troupe, de quitter leur école sans aucune explication. La thèse d’un surplus d’enseignements aurait été avancée par le patron de cette école.
RENTREE SCOLAIRE 2019/2020 A NIORO ET KAOLACK DEPARTEMENT : un déficit de plus de 100 enseignants constaté
La rentrée des classes concernant cette présente année académique 2019/2020 risque de connaître quelques perturbations du côté du personnel. La dernière réunion du Comité régional de développement (Crd) relativement axée sur cette question a permis de déceler un déficit criard de 100 enseignants dans les départements de Kaolack et Nioro. Pour les autorités académiques et l’administration locale, cette situation est sur le point de créer un certain blocage par rapport aux mesures prises et les objectifs fixés au préalable sur l’année académique. Car, de leur avis, certaines salles de classe pourraient même être fermées pour défaut d’enseignants.
Selon l’Inspecteur d’académie de Kaolack, ces informations dans leur globalité ont toutes été remontées au niveau ministériel pour la dotation à ces deux départements d’un quota d’enseignants capables de relever le défi. Avec un plus de 300 classes multigrades, et des classes à double flux, les performances en termes de résultat sont aujourd’hui plombées dans les départements de Nioro et Kaolack. Même si entre 2017/ 2018, les résultats scolaires suivent une courbe ascendante, avec des taux de réussite de 26 à 34 % au Bac, 53 % au Cfee, 51 % au Bfem, les autorités académiques aspirent à disposer des taux de réussite de 50 % ou plus. Et ceci dans le cadre du contrat de performance établi avec les chefs d’établissement. Et pour arriver à tout cela, les stratégies qui ont été peaufinées en 2018 sont en train d’être consolidées tant au niveau des sorties groupées, avec l’encadrement des professeurs qu’au point de vue aide aux devoirs qui est présentement appuyé par le projet soutien scolaire et autres systématisations des évaluations standardisées ou progressions harmonisées.
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LE 20H DE LA RTS JEUDI 04 OCTOBRE 2019 AVEC OUMOU BALDE
TERRORISME: les recommandations de Dakar- BRT: un trace de 18 km a libérer - RENTREE SCOLAIRE: C'est parti pour 9 mois a l'ecole