Taïb Socé recouvre la liberté
Oustaz Taïb Socé retrouve les siens, et cette fois-ci pour de bon. Le célèbre prêcheur de la «Rfm» est libre de ses mouvements depuis hier. En effet, il a versé hier les 100 millions Fcfa collecté à l’occasion de deux Téléthons organisés sur «Sen Tv» par Oustaz Iran Ndao, Oustaz Alioune Sall, Mame Makhtar Guèye de l’Ong Jamra... L’avocat de l’animateur d’émissions religieuses sur la «Rfm» et le conseil de son poursuivant se sont retrouvés hier devant le juge pour finaliser la procédure de la levée de la contrainte par corps. Après le versement de la somme, le juge a libéré Taib Socé. A sa sortie de la cave du Palais de Justice Lat-Dior, il a été accueilli par Oustaz Iran Ndao et des membres du Comité d’organisation du Téléthon qui l’ont raccompagné jusque chez lui à Rufisque.
Macky Sall à New York
Le Président Macky Sall, qui séjourne à New York depuis samedi dernier, va prononcer aujourd’hui son discours à la 74e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. A rappeler que le thème de la session est : « Dynamiser les efforts multilatéraux pour l’éradication de la pauvreté, l’éducation de qualité, l’action contre le changement climatique et l’inclusion ». Seulement, il est attendu de pied ferme par l’opposition qui a battu le rappel des troupes pour le vilipender. Les opposants de la diaspora comptent manifester devant le siège des Nations Unies pour dénoncer la gestion du chef de l’Etat sénégalais. Par ailleurs, il faut souligner que Macky Sall a reçu hier les militants de l’Alliance Pour la République (Apr).
Moustapha Diakhaté rue dans les brancards
Moustapha Diakhaté dénonce la décision du chef de l’Etat d’interdire l’importation des véhicules âgés de plus de 8 ans. Pour le conseiller du Président Macky Sall, la décision de ramener à 5 ans l’âge des véhicules importés contribue à la dé-crédibilisation de la parole politique. Il l’invite à ne pas renoncer à l’engagement central de l’ancien candidat Macky Sall. D’autant que, rappelle-t-il, l’annulation de la mesure de baisser l’âge des véhicules importés à 5 ans, prise par l’ancien Président Abdoulaye Wade, était à la fois la satisfaction d’une forte demande, notamment de la diaspora sénégalaise, et un engagement du candidat Macky Sall. Pour toutes ces raisons donc, Moustapha Diakhaté estime que ceux qui sont derrière ce renoncement à l’engagement du N°1 des apéristes ne rendent pas service au Sénégal et participent à la dé-crédibilisation de la parole politique en poussant le chef de l’Etat à changer d’avis, de vérité et de cap. Il rappelle que c’est le lundi 05 mars 2012, pendant la campagne électorale lors d’une rencontre avec le bureau national de l’Union des Commerçants et Industriels du Sénégal (Unacois) que le candidat Macky Sall avait promis aux Sénégalais de porter l’âge des voitures importées à 8 ans. Alors pour justifier cette promesse, il s’était étonné que des véhicules de plus de 10 ans circulent aux Etats-Unis et en Europe au moment où ils sont interdits de rouler au Sénégal.
Moustapha Diakhaté rue dans les brancards (bis)
Restons avec l’ancien chef de cabinet du Président Macky Sall qui considère qu’on passe à côté de la plaque si on cherche à justifier cette mesure par les nombreux accidents. Compte tenu de la mortalité routière et de la vétusté du parc automobile sénégalais, souligne Moustapha Diakhaté, l’urgence sécuritaire est de fixer un âge maximum au-delà duquel un véhicule doit être retiré de la circulation et mis à sac. En plus, il propose à la direction des Transports de baisser la vitesse maximale à 70 km/h sur les routes nationales et départementales. Il préconise aussi l’immobilisation, sans délai, de tout bus ayant subi des modifications visant à augmenter le nombre de sièges et le volume des bagages à convoyer.
Coupe de bois à Médina Yoro Foulah
Les trois sections départementales du Forum Civil de la région de Kolda (Médina Yoro Foulah/Vélingara/Kolda) et l’Union des Elèves et Etudiants Ressortissants de Médina Yoro Foulah (Ueer/Myf) s’inquiètent de l’ampleur de la coupe abusive de bois dans la région. La situation est devenue alarmante, car la région a connu cette dernière décennie une perte importante de sa couverture végétale. Pour le forum Civil, les responsabilités sont partagées entre l’Etat central, les services déconcentrés des Eaux et Forets, les collectivités territoriales, les populations. Les raisons de cette situation sont aussi liées à la pauvreté, à l’iniquité dans l’octroi des permis de coupe, à la corruption des acteurs impliqués et au manque d’implication réelle des citoyens à la base. Pour atténuer le fléau, le Forum Civil et les étudiants ressortissants de Myf invitent les autorités à plus de rigueur dans la sécurisation de la frontière sénégalo-gambienne, notamment par le renforcement de la diplomatie sénégambienne en gouvernance forestière. Le gouvernement est invité aussi à plus d’équité et de transparence dans l’octroi des permis de coupe de bois, à mettre en place un dispositif de contrôle ouvert aux citoyens au niveau des communes pour veiller sur la transparence des permis de coupe, à renforcer la lutte contre la corruption qui mine le secteur, à doter les inspections et brigades des eaux et forets de la région en personnel technique et en moyens financiers et matériels. Il faudra aussi mettre fin à l’occupation illégale des forêts classées.
Nouvelle découverte de gaz naturel à Cayar Offshore
La société énergétique Kosmos Energy a annoncé la découverte d’une importante colonne de 30 m de gaz naturel dans le puits Yakaar-2 situé dans le bloc Cayar Offshore Profond du complexe Grand Tortue. Le réservoir de 30 m est logé dans le Cénomanien et est doté d’une bonne qualité, selon les premiers résultats d’après-forage. Kosmos précise que ces résultats sont similaires à celui du puits d’exploration Yakaar-1, situé à 9 km plus au nord. Cela confirme le taux de réussite de 100 % des forages de Kosmos et de son partenaire BP dans ce périmètre qui chevauche la frontière maritime sénégalomauritanienne. Le développement de Yakaar devrait se faire par étape en fournissant du gaz à la première phase de liquéfaction dans la région qui devrait démarrer entre 2022 et 2023 pour un niveau de production de 2,5 Mtpa. Cette production sera exportée sur le marché international et devrait servir à approvisionner le marché local, conformément au Plan Sénégal Emergent (Pse) lancé par le Président Macky Sall en 2014.
Les Eaux et Forêts de Kaolack saisissent 3 sacs de Yamba
Une quantité importante de stupéfiants a été saisie par les agents des Eaux et Forêts, en collaboration avec la gendarmerie de Kaolack. Les bérets verts ont mis la main sur 3 sacs de chanvre indien bien cachés dans un camion sur l’axe Kaolack-Kahone. Les éléments des Eaux et Forêts ont découvert les sacs dans le porte-bagage du camion sous une bâche. Sentant que les carottes sont cuites, le conducteur du camion et l’apprenti ont pris la clé des champs. Mais leur cavale ne va pas durer puisqu’ils ont abandonné sur place le permis et les papiers du véhicule.
Un étudiant paie d’une mâchoire fracturée son combat pour le climat
Yéro Sarr l’a appris à ses dépens : militer au Sénégal contre le réchauffement de la planète n’est pas sans risque. Alors qu’il tentait de mobiliser pour cette cause, un adulte lui a fracturé la mâchoire en lui reprochant de «s’opposer à la volonté divine», a-t-il confié à l’«AFP». A 18 ans, cet étudiant en physique-chimie originaire de Thiès, est le fondateur de la branche sénégalaise de «Fridays for the Future», le mouvement mondial lancé par Greta Thunberg qui a rassemblé vendredi dernier plusieurs millions de jeunes de Sydney à San Francisco en passant par Berlin, Paris et Londres. Devant l’avancée du désert, la déforestation et l’érosion côtière, la mobilisation est restée timide au Sénégal : quelques dizaines de personnes dans la capitale Dakar et une vingtaine à peine à Thiès, essentiellement des amis de Yéro. «C’est ça le problème en Afrique», dit le jeune homme, interrogé par l’ «AFP» sur cette faible affluence. Yero Sarr raconte qu’il y a un mois et demi, il faisait du porte-à-porte pour secouer les inerties. «Une grande personne m’a répondu : C’est la volonté de Dieu. Pourquoi voulez-vous aller à l’encontre de la volonté divine?». Son interlocuteur a brusquement mis fin à la discussion d’un coup de genou au visage, occasionnant une double fracture de la mâchoire, relate-t-il. Depuis, un appareil orthopédique lui maintient la mâchoire et il dit s’alimenter en sirotant.
L’Angola à l’école du Sénégal
Une forte délégation angolaise séjourne à Dakar depuis hier et ce jusqu’au 26 septembre prochain pour s’enquérir des bonnes pratiques du Sénégal en matière d’aménagement du territoire, de décentralisation et de la gestion des collectivités territoriales. Selon le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires Oumar Guèye, le Sénégal a une longue histoire en matière de décentralisation avec les communes de Gorée et de Saint-Louis créées en 1872 avant celles de Rufisque et de Dakar quelques années après. A l’en croire, la République d’Angola a entamé des réformes dans ce domaine. C’est pour cette raison qu’elle a pris le Sénégal comme modèle et y est venue échanger avec les acteurs évoluant dans ce domaine, mais aussi avec les élus locaux notamment les maires du Sénégal et des conseillers départementaux. Lors de cette rencontre d’échanges, la délégation angolaise a eu droit à une présentation de l’Acte 3 de la décentralisation. La délégation angolaise est dirigée par M. Adao Francisco Correia de Almeida, ministre de l’Administration Territoriale et de la Réforme de l’Etat de la République d’Angola qui est accompagné par des gouverneurs de Provinces, d’agents de différents ministères, mais aussi de l’ambassadeur d’Angola au Sénégal avec résidence en Guinée-Bissau.
Nouveau philanthrope, Jack Ma a une conviction : Internet a le pouvoir de transformer l’Afrique. Tout juste retraité du géant chinois de l’e-commerce Alibaba, l’emblématique patron sera de passage en novembre sur le continent pour la finale de son nouveau prix, « Africa Netpreneur ». Doté de 10 millions de dollars sur dix ans (environ 9,1 millions d’euros), celui-ci promet d’accompagner ces « héros du business » que sont les entrepreneurs africains innovants. « La technologie peut être une chance pour l’Afrique, confiait Jack Ma, en mai, aux Echos. Internet peut faire plus que bien des programmes d’aide au développement imaginés dans le passé. »
L’influent self-made-man chinois n’est pas seul à penser ainsi. L’irruption de la révolution technologique – incarnée par l’essor du téléphone mobile – a soulevé de grands espoirs pour l’avenir d’un continent dont 40 % des habitants vivent toujours dans l’extrême pauvreté. « La technologie et l’innovation sont centrales pour libérer le vaste potentiel de l’Afrique », déclarait ainsi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de la septième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), fin août. « Je vois l’Afriquecomme un continent dynamique et d’opportunités, où les vents de l’espoir soufflent plus fort que jamais », affirmait-il encore, presque lyrique.
Ces discours optimistes sont nourris par la croyance en l’effet « leapfrog ».L’expression anglo-saxonne – littéralement « saut de grenouille » – décrit la façon dont le numérique pourrait permettre au continent de sauter certaines étapes du développement pour amener la population africaine vers une plus grande richesse, une meilleure éducation et une meilleure santé.
Des smartphones « low cost »
Ces fameux « vents de l’espoir » se sont levés il y a un peu plus d’une décennie, avec la diffusion rapide des téléphones portables. En 2004, moins de 3 % des Africains disposaient d’une ligne de téléphonie fixe. Fin 2018, selon la GSMA, une association internationale d’opérateurs et de constructeurs de téléphones cellulaires, l’Afrique subsaharienne compte 456 millions d’abonnés mobiles uniques, soit un taux de pénétration de 44 %. La croissance du marché y est plus forte que dans n’importe quelle autre région du monde et le nombre d’abonnés devrait grimper à 600 millions en 2025.
Grâce à des modèles « low cost », notamment chinois, l’équipement en smartphones se développe aussi à grande vitesse, démultipliant les usages. A Lagos, Nairobi ou Accra, les citadins aisés se sont emparés des applications de VTC (véhicules de transport avec chauffeur) ou de livraison de repas. Plus significatif en termes d’impact pour le développement, le paiement mobile s’est imposé sur le continent. Depuis le lancement en 2007, au Kenya, du système pionnier M-Pesa, la pratique a essaimé dans toute l’Afrique, qui détient à elle seule près de la moitié des comptes de « mobile money » actifs dans le monde. Les utilisateurs peuvent désormais envoyer et recevoir de l’argent aussi facilement qu’un SMS.
D’autres services ont prospéré sur cette innovation. C’est le cas de l’accès à l’énergie, un enjeu décisif pour une région dont la moitié de la population, soit 600 millions de personnes, est toujours privée d’électricité. Un peu partout dans les zones rurales isolées, des villageois s’équipent en kits solaires, achetés à crédit via leur mobile. Près de 60 millions de foyers africains sont désormais éclairés par le biais de systèmes solaires autonomes.
D’autres avancées permises par la technologie sont plus inattendues, mais permettent des économies substantielles. Dans un rapport publié en 2016 et consacré aux « dividendes du numérique », la Banque mondiale rapportait qu’au Nigeria, l’attribution d’une identité numérique aux agents de la fonction publique avait permis d’éliminer 62 000 « employés fantômes » (c’est-à-dire morts ou partis travailler ailleurs) et ainsi d’économiser 1 milliard de dollars par an.
Dans des domaines plus cruciaux, comme ceux de l’éducation, de la santé ou de l’agriculture, les acteurs du développement misent beaucoup sur les opportunités offertes à portée de clic. Comme ces formations numériques à distance délivrées aux instituteurs pour renforcer leurs compétences, dans une quinzaine de pays d’Afrique francophone. Ou, au Burkina Faso, ces tablettes d’aide à la consultation médicale qui équipent des centres de santé ruraux pour tenter de réduire la mortalité infantile.
Attention à la « pensée magique »
L’optimisme est-il donc justifié ? « Il faut se méfier du règne de la pensée magique dès qu’on parle du numérique », met en garde Stéphan Eloïse Gras, chercheuse et directrice des partenariats Afrique au sein de la plateforme d’éducation en ligne OpenClassrooms : « Le téléphone portable, c’est très bien, mais ça ne peut pas tout remplacer : des routes qui n’existent pas ou des systèmes de santé déficients, par exemple.Et pour que le modèle d’innovation fonctionne, il faut des capitaux et un vrai accompagnement en matière de politiques éducatives. »
Il ne faut pas oublier non plus qu’en Afrique, les populations les plus pauvres sont souvent dépourvues des compétences alphabétiques et numériques indispensables à l’utilisation d’Internet. Toujours selon la Banque mondiale, les trois quarts des enfants de CE2 au Mali et en Ouganda ne savent pas lire. Au Niger, sept adultes sur dix sont analphabètes. D’ailleurs, si l’Internet mobile progresse vite sur le continent, les données montrent que les trois quarts de la population africaine demeurent hors ligne.
Aux problèmes d’aptitude s’ajoutent un manque de couverture réseau et une question de prix. En Centrafrique, un mois d’abonnement à la Toile coûte l’équivalent d’une fois et demie le revenu annuel par habitant. Résultat : « les pauvres ne capturent qu’une part modeste des dividendes du numérique », notait la Banque mondiale dans son rapport de 2016.
« La technologie – si on la définit par les téléphones mobiles, l’informatique, Internet – peut aider l’Afrique à la marge seulement et risque surtout d’accroître les inégalités », estime Efosa Ojomo, chercheur au think tank américain Christensen Institute et coauteur de l’ouvrage The Prosperity Paradox : How Innovation Can Lift Nations Out of Poverty (non traduit) : « Regardez, il y a énormément de téléphones et d’Internet mobile aujourd’hui, pourtant l’Afrique est juste un peu plus riche qu’il y a cinquante ans. »
Pour ce Nigérian installé aux Etats-Unis, la clé du développement viendra tout de même de l’innovation. Mais pas n’importe laquelle : « Celle qui transformera des produits coûteux et compliqués en produits accessibles au plus grand nombre, créant ainsi de l’emploi et donnant du pouvoir aux utilisateurs. Cela a été un peu le cas avec le téléphone, il faut maintenant que ce soit répliqué dans d’autres domaines comme le transport, la logistique ou la santé. »
Priorité aux infrastructures
Aussi bénéfique soit-il, le numérique ne pourra jamais combler seul le retard en termes d’infrastructures physiques. Là, estiment certains, est la priorité pour les gouvernements et les bailleurs de fonds : s’atteler à construire ces routes, ces ports ou ces centrales, préalable indispensable à toute véritable industrialisation. Car pour devenir prospère, l’Afrique ne pourra pas « basculer dans une économie de services sans construire d’abord un secteur manufacturier », avertissait le professeur de Harvard, Calestous Juma, spécialiste kényan de l’innovation mort fin 2017.
« La révolution de la téléphonie mobile a donné l’espoir aux Africains qu’ils pourraient eux aussi être des acteurs dynamiques et innovants de l’économie mondiale, écrivait le célèbre chercheur peu avant son décès. Mais si des cas tels que M-Pesa offrent une source d’inspiration, la promesse d’un leapfrog n’est en grande partie pas réalisée. »
DAKAR EN EFFERVESCENCE À QUELQUES JOURS DE L'INAUGURATION DE MASSALIKOUL JINAAN
Plus grande mosquée de l’Afrique de l’ouest, selon plusieurs observateurs, Massalikoul Jinaan, un symbolique édifice de la communauté mouride situé au cœur de la ville de Dakar, sera inaugurée vendredi 27 septembre 2019 après plus de sept ans de chantier
Plus grande mosquée de l’Afrique de l’ouest, selon plusieurs observateurs, Massalikoul Jinaan, un symbolique édifice de la communauté mouride situé au cœur de la ville de Dakar, sera inaugurée vendredi 27 septembre 2019 après plus de sept ans de chantier sous la houlette de trois khalifes généraux, petits-fils de Cheikh Ahmadou Bamba, dont l’actuel Serigne Mountakha Mbacké qui a été accueilli hier en grande pompe dans la capitale sénégalaise en prélude de l’évènement où sont attendues plusieurs personnalités.
Attendant le cortège du huitième khalife des mourides depuis la matinée du dimanche, un des nombreux disciples, ceinture nouée autour de son grand boubou, se pavane en parfumant la rue menant à la mosquée, pratiquement déserte ce matin.
Mais au fil des heures, cette fluidité se transforme en mirage, les fidèles mourides affluant de partout pour accueillir leur khalife.
Certains vont même jusqu'à l’autoroute à péage pour jalonner l’itinéraire de Serigne Mountakha Mbacké, déclamant même parfois des « xassida » ou panégyriques de Serigne Touba, dont l’un d’eux, « Massalikoul Jinaan » ou « les itinéraires du paradis », a donné son nom à la majestueuse mosquée.
Arrivé à Dakar peu après l’après-midi en provenance de Touba (centre), fief de la communauté mouride, ce dernier a mis du temps avant de rejoindre l’édifice religieux situé à Colobane et non loin de la maison du Parti socialiste (PS).
Bâtie sur une superficie de 10.000 m2 pour un investissement de « plus de 20 milliards FCFA par la communauté mouride », large de millions de disciples, Massalikoul Jinaan compte cinq minarets, dont un de 75 mètres et quatre de 45 mètres, faisant d’elle l’une des plus grandes mosquées du pays et de la sous-région.
Elle peut accueillir 8000 fidèles dans la grande salle de prière et 3000 dans l’aire attenante destinée aux femmes, sans compter les 20.000 places réservées à l’esplanade extérieure.
Construite sous les directives du dernier des fils de Serigne Touba khalife des mourides, Serigne Saliou Mbacké, décédé en 2007, sa construction a réellement démarré cinq ans après, soit le 12 juillet 2012, avec le septième khalife Serigne Sidy Makhtar Mbacké… même si la pose de la première pierre avait été effectuée par Serigne Bara Mbacké, sixième khalife et premier petit-fils à monter sur le trône.
Ainsi son inauguration est « une fête pour l’islam », souligne l’entrepreneur Mbackiyou Faye, l’un des maîtres d’ouvrage délégués et représentant du khalife à Dakar.
« La mosquée n’appartient ni aux mourides, ni aux layènes, ni aux tidianes, elle est à Allah », précise dans Vox Populi Ibra Thioune Madior, un disciple qui se dit « fier de ce bijou qui fait partie de l’une des plus grandes mosquées de l’Afrique de l’ouest ».
Pour son condisciple Daouda Guèye, « cette mosquée est une promesse que Dieu a faite à Serigne Touba », dont le nom complet est Cheikh Ahmadou Bamba qui est l’une des figures de la résistance pacifique du pays entre le 18e et le 19e siècle.
« Il lui avait dit que je t’offrirais quatre mosquées. Et Il l’a fait. Il s’agit de la mosquée de Touba, celle de Ndiareme, de Darou Moukhty et Massalikoul Jinaan », a ajouté le fidèle mouride.
Un mois avant, le Français Jean-Michel Cadenas, proche de Marine Le Pen, leader du Rassemblement National, un parti d’extrême droite, avait critiqué sur Twitter cette œuvre, soulevant une levée de boucliers contre lui de la part de l’opinion sénégalaise.
« A Dakar sera inaugurée la mosquée Massalikoul Jinaane, vue comme un emblème contre l’Occident pour un coût de 30 millions d’euros qui n’iront pas aux pauvres du Sénégal. Soyons sérieux, pour cela, il y a l’aide international au développement! », avait-il déclaré.
Toutefois, la communauté mouride est plus que fière de son édifice et enclenche même, à quatre jours de son inauguration, plusieurs activités au sein de l’enceinte dont des panels portant notamment sur le soufisme et sur la vie et l’œuvre de certains fils de Bamba.
Par ailleurs, l’évènement, auquel se sont accrédités déjà plusieurs journalistes, sera marqué par la présence simultanée de l’ex-président Abdoulaye Wade et de son successeur Macky Sall, en froid depuis l’incarcération du fils du premier, Karim Wade, lors du premier mandat (2012 – 2019) du second.
On annonce également la présence du prince Moulay El Hassan, fils du roi Mohammed VI du Maroc.
ETO'O, VRAIMENT LE MEILLEUR ?
Le Camerounais qui pris sa retraite le 6 septembre dernier, a toujours considéré qu’il était le meilleur joueur africain de l’histoire il l’a réaffirmé récemment à plusieurs médias. Et s’il avait raison ?
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 23/09/2019
Samuel Eto’o n’hésite jamais à dire ce qu’il pense. Quand la plupart des acteurs du football moderne tiennent des discours aseptisés et ennuyeux à rendre jaloux n’importe quel homme politique, le Camerounais s’exprime toujours sans filtre. Il l’a prouvé à de multiples reprises, et l’a de nouveau démontré heures après l’annonce officielle de sa retraite, à l’âge de 38 ans.
« Je suis un joueur unique. On doit me donner ma place. Je suis le meilleur en Afrique. (…) Les autres le savent et doivent l’accepter », a déclaré l’attaquant à nos confrères de RFI et de Voxafrica.
D’autres joueurs, comme l’Ivoirien Didier Drogba, le Ghanéen Abedi Pelé, l’Égyptien Mahmoud Al-Khatib, le Libérien George Weah, le Camerounais Roger Milla, le Nigérian Jay-Jay Okocha, l’Algérien Rabah Madjer, entre autres, pourraient dire la même chose. Certains s’en chargent d’ailleurs pour eux.
Mais s’il est toujours difficile d’établir une hiérarchie, Eto’o a tout de l’allure du vainqueur. Si certains l’affirment haut et fort, d’autres sont un peu plus nuancés. « Quand Didier Drogba, qui est un très grand joueur, a mis un terme à sa carrière, il y a un peu moins d’un an, la question de savoir si c’était le meilleur footballeur africain de l’histoire n’a pas été posée. Pour Eto’o, si », note Patrick Mboma, qui fut son coéquipier en sélection camerounaise. Voici quelques arguments qui peuvent donner raison à l’international camerounais.
• Parce que c’est un vrai buteur
En vingt-deux ans de carrière au niveau professionnel, Samuel Eto’o a inscrit environ 435 buts, dont 56 avec les Lions Indomptables. Les autres, il les a marqués surtout avec le FC Barcelone (139), Majorque (70), l’Inter Milan (53), Antalyaspor (44), ou Anji Makhatchkala (36). « Il a terminé meilleur du championnat d’Espagne en 2006 (26 buts) et de l’histoire de la CAN (18 buts). Une telle efficacité est rare. C’est un joueur extrêmement adroit devant le but », affirme Patrick Mboma.
« Au poste d’attaquant, il fait incontestablement partie des meilleurs », argumente pour sa part Pierre Lechantre, ancien sélectionneur des Lions Indomptables et champion d’Afrique, avec Eto’o, en 2000.
À titre de comparaison, George Weah a marqué 266 buts [en clubs et en sélection, ndlr], Didier Drogba 363, et Roger Milla 479, ce dernier ayant toutefois marqué notamment en Ligue 2 française, dans des championnats mineurs (Indonésie et île de la Réunion), et lors de ses débuts au Cameroun.
• Parce que son palmarès en club est impressionnant
En remportant trois fois la Ligue des Champions (FC Barcelone en 2006 et 2009, Inter Milan en 2010), Eto’o fait déjà figure d’exception. Didier Drogba ou Rabah Madjer ne l’ont gagnée qu’une fois, Weah jamais. En plus de la conquête de ces trois trophées, auxquels il a activement participé en marquant un total de 13 buts, le Camerounais a garni son CV avec trois titres de champion d’Espagne, un d’Italie, la Coupe d’Espagne puis d’Italie à deux reprises, ou encore une Coupe du monde des clubs avec l’Inter.
« Ce n’est jamais facile de dire qu’un joueur est le meilleur. Mais pour moi, Samuel Eto’o l’est, car hormis la Coupe du monde, il a presque tout gagné. Remporter la Ligue des Champions à trois reprises, avec deux clubs de la dimension de l’Inter et du Barça, ce n’est pas anodin. Dans tous les titres qu’il a glanés, il a toujours pris une part prépondérante », argumente Patrick Mboma.
Drogba, lui, a gagné 17 titres au total, mais une seule Ligue des Champions. Pour sa part, Mahmoud Al-Khatib, qui a effectué toute sa carrière à Al-Ahly Le Caire, a trusté deux fois la Ligue des Champions, trois fois la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe de football [ancienne compétition qui n’existe plus depuis 1998-1999, ndlr] et dix fois le championnat d’Égypte.
Mais difficile là encore de mettre au même niveau la Ligue des Champions européenne ou les championnats d’Espagne et d’Italie des années 2000, et la C1 africaine ou la D1 égyptienne d’il y a trente ou quarante ans. Quant à Milla, son palmarès, en dehors des titres obtenus au Cameroun, se limite essentiellement à l’obtention de deux Coupe de France. À sa décharge, le Vieux lion, qui avait atteint les quarts de finale de la Coupe du monde en 1990, n’a évolué dans aucun club du standing de Barcelone ou de l’Inter.
• Parce qu’il a gagné la CAN à deux reprises
Au moment d’établir une hiérarchie qui ne fera de toute façon jamais l’unanimité, le palmarès continental constitue un critère essentiel. Comme Roger Milla (1984, 1988), Eto’a a gagné la CAN à deux reprises (2000 et 2002), Madjer à une reprise (1990), tandis que Drogba s’est arrêté en finale (2006, 2012) et que Weah n’avait objectivement aucune chance d’y parvenir avec une équipe aussi faible que le Liberia.
Eto’o est devenu champion d’Afrique quand la compétition se jouait à 16, alors que le Cameroun de Milla s’était imposé dans un format à huit. « Comme avec ses clubs, Samuel a pris une part importante dans la conquête de ces deux CAN, surtout en 2000 (quatre buts) », rappelle Pierre Lechantre.
« À l’époque, il était encore très jeune, et pourtant, il a tout de suite pris une importance considérable dans le collectif. Un attaquant de sa trempe, c’est un atout immense pour une équipe », poursuit le technicien français.
Eto’o n’a pas seulement gagné la CAN avec les Lions Indomptables : en 2000, il avait également quitté les Jeux olympiques de Sydney avec la médaille d’or autour du cou, après avoir battu l’Espagne en finale (2-2, 5-3 aux tirs au but). Et Eto’o avait marqué d’abord le but du 2-2, avant de réussir son penalty.
• Parce que c’est un footballeur beau à regarder
La multiplication des matches et des chaînes sportives a favorisé l’exposition de Drogba ou Eto’o hier, de Salah ou Mané aujourd’hui. Des joueurs africains des années 70 ou 80 étaient aussi d’immenses footballeurs, mais la rareté des images n’a pas toujours permis de les voir à l’œuvre.
« Chaque génération a connu des joueurs d’exception, dont fait partie Eto’o. Il a marqué son époque, grâce à des qualités rares chez un attaquant. Il n’a pas le même style que Drogba, que Milla ou que d’autres. Drogba était plus puissant, par exemple », note l’ancien international sénégalais Ferdinand Coly. Il est toujours difficile de dire qui est le meilleur joueur de l’histoire, que ce soit en Afrique ou ailleurs, mais je fais d’Eto’o, que j’ai affronté, un très grand ».
Le style d’Eto’o – qui a été élu meilleur joueur africain de l’année (2003, 2004, 2005 et 2010) à quatre reprises – a pu en revanche être disséqué à l’infini.
« Il appartient à la catégorie des joueurs beaux à regarder. Techniquement, il est doué. Dans ses déplacements, son placement, ses accélérations, on voit qu’il sait parfaitement utiliser ses qualités. Eto’o était un avant-centre moderne, qui participait au jeu, développe l’Algérien Rabah Madjer. Il fait partie des meilleurs footballeurs africains de l’histoire. Il a participé au rayonnement de son pays, de l’Afrique. Le meilleur ? C’est difficile à dire, car les comparaisons sont toujours difficiles. Mais quel grand joueur, tout de même ! »
UN ÉTUDIANT PAIE D'UNE MÂCHOIRE FRACTURÉE SON COMBAT POUR LE CLIMAT
Yero Sarr l’a appris à ses dépens : militer au Sénégal contre le réchauffement de la planète n’est pas sans risque
Yero Sarr l’a appris à ses dépens: militer au Sénégal contre le réchauffement de la planète n’est pas sans risque. Alors qu’il tentait de mobiliser pour cette cause, un adulte lui a fracturé la mâchoire en lui reprochant de « s’opposer à la volonté divine », dit-il.
À 18 ans, cet étudiant en physique-chimie originaire de Thiès, à une heure de route de Dakar, est le fondateur de la branche sénégalaise de « Fridays for the Future », le mouvement mondial lancé par Greta Thunberg qui a rassemblé vendredi plusieurs millions de jeunes de Sydney à San Francisco, en passant par Berlin, Paris et Londres.
Au Sénégal, pays d’Afrique de l’Ouest touché par l’avancée du désert, la déforestation et l’érosion côtière, la mobilisation est restée modeste: quelques dizaines de personnes dans la capitale Dakar et une vingtaine à peine à Thiès, essentiellement des amis de Yero.
« C’est ça le problème en Afrique », dit le jeune homme, interrogé par l’AFP sur cette faible affluence.
Yero Sarr raconte qu’il y a un mois et demi, il faisait du porte-à-porte pour secouer les inerties. « Une grande personne m’a répondu: +C’est la volonté de Dieu. Pourquoi voulez-vous aller à l’encontre de la volonté divine?+ ».
« J’ai eu beau essayer de lui faire comprendre que ce n’était pas la volonté divine, vu que Dieu, quand il nous a donné la Terre, il nous a pratiquement tout donné, et que c’est nous qui avons tout dégradé, cette grande personne-là a refusé mes propos », explique Yero Sarr, citoyen d’un pays où plus de 90% de la population est musulmane et où les conversations de la vie quotidienne sont émaillées de la formule « Inch Allah » (si Dieu le veut).
Son interlocuteur a brusquement mis fin à la discussion d’un coup de genou au visage, occasionnant une double fracture de la mâchoire, relate-t-il. Depuis, un appareil orthopédique lui maintient la mâchoire et il dit s’alimenter en « sirotant ».
Il s’est gardé de porter plainte et ses propos n’ont pu être vérifiés de source indépendante.
Contre l’avis des médecins et malgré l’absence de soutien financier, l’étudiant en sciences, pour qui il faut déclarer « l’urgence climatique au Sénégal », a continué ses efforts, bien que la plupart des jeunes soient toujours en vacances à plus d’un mois de la rentrée universitaire.
« Je ne pouvais pas laisser passer l’occasion de la grève climatique. Du moment que je peux faire passer mon message, ça va. Le reste, ça importe peu », affirme cet émule de Greta Thunberg.
Mais il est « très dangereux de parler du problème climatique au Sénégal» , ajoute-t-il en évoquant les « menaces de mort » ayant visé les opposants à la construction d’une centrale à charbon à Bargny, ville industrielle au sud de Dakar où le développement de carrières et d’un port minéralier rencontre également l’opposition des habitants.