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25 juillet 2025
«LA SITUATION DU PAYS COMMANDE QUE LES KHALIFES GENERAUX ET L’EGLISE S’ASSEYENT A LA MEME TABLE»
Retranché depuis plusieurs mois à kossy, un village situé à 7 km de kaolack, le marabout Baye Mamoune Niasse est sorti de sa réserve pour s’exprimer sur la situation du pays.
Retranché depuis plusieurs mois à kossy, un village situé à 7 km de kaolack, le marabout Baye Mamoune Niasse est sorti de sa réserve pour s’exprimer sur la situation du pays. Et c’est pour appeler les khalifes généraux des différentes confréries du pays etle chef de l’Eglise à s’asseoir à la même table pour trouver des solutions.
Le marabout Serigne Baye Mamoune Niasse est sorti de sa retraite spirituelle avec une once de pessimisme. En effet selon le chef religieux et par ailleurs membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese), les désaccords sur le plan religieux n’augurent rien de bon pour le pays. «Je ne cherche à faire à personne, mais je viens de sortir d’une retraite spirituelle et j’ai vu que le Sénégal va vers des lendemains troubles, si on n’œuvre pas pour la paix et l’unité des cœurs», avertit le président du Comité d’organisation des activités du Gamou de Médina Baye.
Pour lui, les invectives sur les réseaux sociaux ainsi que les attaques entre les membres des différentes obédiences ne peuvent être jugulées que par une rencontre officielle des différents khalifes généraux et du chef de l’Eglise. Soutenant qu’il peut jouer un rôle dans l’apaisement du climat social, Baye Mamoune Niasse a promis de sillonner le Sénégal pour rencontrer les différentes familles religieuses. «Les tensions religieuses de ces dernières semaines recommandent la tenue officielle d’une rencontre des khalifes généraux afin de montrer que le Sénégal est un et indivisible», dit-il. En attendant, il sollicite une audience auprès du Président Macky Sall parce que, souligne t-il, son régime n’échappera pas à d’éventuels soubresauts.
Revenant sur la polémique née de la parution des cinq tomes de l’Histoire Générale du Sénégal (Hgs), il invite le Pr Iba Der Thiam et son équipe à corriger leurs erreurs. «Il nous a demandé de lui donner un mois pour retirer les publications, je l’invite à respecter ce délai», déclare-t-il avant de se démarquer, néanmoins, des propos provocateurs de Ahmed Khalifa Niasse contre Tivaouane. «La famille de Mame Abdoulaye Niasse et celle d’El hadji Maodo Malick Sy ont toujours entretenu de bon rapports», souligne le fils du fondateur du Rassemblement pour le Peuple (RP), Serigne Mamoune Niasse. Par ailleurs, il a invité le Président Macky Sall à redoubler d’efforts car la situation du pays est difficile.
CANDIDATURE A LA MAIRIE DE KAOLACK
Interrogé sur l’éventualité de sa candidature à la mairie de Kaolack, le président du mouvement «And ak Askan wi Natal Senegaal, Bennal Afrique» fait dans le clair-obscur. «Je n’écarte rien du tout, car j’œuvre pour les Sénégalais en général et pour les Kaolackois en particulier. Et si ces derniers décident de me porter à la tête de la mairie, je ne dirai pas non», clame-t-il. Mais pour le moment, dit-il, c’est la paix dans le pays qui le préoccupe.
«MANSOUR FAYE EST LE DAUPHIN CACHÉ DE LA FAMILLE FAYE SALL…»
Son frangin Aliou Sall emporté par le supposé scandale de Petro-Tim, le président a misé sur son beau frère pour sa succession, c’est la révélation du député Mamadou Lamine Diallo
Son frangin Aliou Sall emporté par le supposé scandale de Petro-Tim, le président a misé sur son beau frère pour sa succession. C’est la révélation du député Mamadou Lamine Diallo qui soutient que Mansour Faye est le dauphin caché de la famille Faye Sall, parce que la carte Alioune Sall est défaite par le scandale du gaz. Le président du mouvement Tekki pense par ailleurs que les familles religieuses peuvent aider à la gouvernance démocratique du gaz.
Si à l’Alliance pour la République (Apr) il est interdit pratiquement aux responsables d’avoir des ambitions, c’est parce que, d’après le député Mamadou Lamine Diallo, le président Macky Sall a déjà choisi en cachette son dauphin. Le président du mouvement Tekki a levé un coin du voile sur le dauphin du président de la République qui est sans doute un membre de la famille. Selon le député, il s’agit du beau frère du chef de l’Etat, en l’occurrence Mansour Faye.
A l’en croire, l’édile de Saint-Louis est le dauphin caché de la Famille Faye Sall parce que la carte Alioune Sall est défaite par le scandale du gaz. Déjà il indexe l’incapacité du dauphin caché à trouver une solution aux inondations. «Il faut le marteler, le capital social est le plus déterminant des quatre types de capitaux ; les trois autres étant le capital technique, le capital humain et le capital naturel. Chez Macky Sall, tout est infrastructure, traduisant plutôt un capital technique mal réalisé, comme le prouvent les inondations dues à l’incapacité de Mansour Faye, dauphin caché de la Famille Faye Sall (… )», indique le député dans ses contributions hebdomadaires.
Poursuivant son analyse, par ailleurs, l’économiste souligne que le capital social, ce sont les institutions que se donnent les peuples pour gérer les règles à même d’assurer la confiance dans la société. Seulement, ditil, celles-ci ne se limitent pas uniquement aux institutions de la République décrites dans la Constitution. Evoquant la transparence dans la gestion des ressources naturelles, le président du mouvement Tekki pense que les familles religieuses peuvent aider à la gouvernance démocratique du gaz. «Dans le cas des hydrocarbures, Macky Sall veut nous enfermer dans le Cospetrogaz dans lequel des strapontins seront prévus pour l’opposition de collaboration et la société civile à sa botte. Il n’y aura aucune transparence ; en contrepartie, Macky Sall pourra distribuer un peu de la rente au soi disant chef de l’opposition», prévient l’opposant. Il se demande comment le chef de l’Etat peut aller signer à Nouakchott le document le plus important de l’exploitation du gaz le 21 décembre 2018, après un ultimatum de BP, sans l’avis du peuple à qui appartient le gaz naturel. Mamadou Lamine Diallo dénonce aussi le refus du gouvernement de donner le document aux députés.
Ainsi dans ce contexte de présidentialisme obscur pour le moins, dans lequel l’assemblée nationale joue un rôle de faire valoir, l’existence d’institutions sociales comme les familles religieuses et l’église est une chance pour aller vers la gouvernance démocratique des ressources minérales, estime-t-il. «Al Amin de Tivaouane, il y a deux ans déjà, nous avait gratifié, après une visite des mines du département, d’un exposé très instructif à cet égard, en mettant en relief les attentes des populations. Si l’élite politique comprend la signification des institutions sociales, nous aurons moins de difficultés à écrire l’histoire contemporaine du Sénégal», fait savoir Mamadou Lamine Diallo.
«LE PRINCIPAL HANDICAP DU SÉNÉGAL, C’EST MACKY SALL»
La cérémonie de remise de fournitures aux quinze établissements scolaires de la commune de Ndoulo a été le prétexte pour le maire Mamadou Kany Bèye de tirer à boulets rouges sur le président et son régime
La cérémonie de remise de fournitures aux quinze établissements scolaires de la commune de Ndoulo a été le prétexte pour le maire Mamadou Kany Bèye de tirer à boulets rouges sur le président Macky sall et son régime. il s’en est également pris à ses «ex-camarades» serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue ndiaye qu’il considère comme des «arnaqueurs de la république».
«Rien ne marche dans ce pays. Tous les secteurs sont au rouge. Une situation qui s’ajoute aux nombreux drames enregistrés quotidiennement comme les accidents de la circulation et autres catastrophes, les dettes par l’Etat, une crise financière provoquée par Macky Sall. Le principal handicap du Sénégal, c’est Macky Sall».
Ces virulentes attaques sont du maire de Ndoulo, Mamadou Kany Bèye qui s’est livré à un procès sans appel contre le Président Macky Sall et son régime. Pour ce maire khalifiste (Ndlr : Mamadou Kany Bèye est proche de Khalifa Ababacar Sall), ce n’est pas parce qu’on a la prétention de diriger un pays qu’on en a les capacités. «Ce sont deux choses différentes et Macky Sall l’a finalement appris à ses dépens». Il estime que l’apériste est non seulement incapable de gérer le pays, mais aussi il s’est entouré de gens incompétents. Ce qui signifie qu’il n’arrivera jamais à redresser le Sénégal même si on lui accordait dix mandats.
Le maire de Ndoulo a fait ce réquisitoire implacable contre le chef de l’Etat en marge de la cérémonie de distribution de fournitures scolaires à ses administrés. Très en verve, il n’a pas épargné, dans ses attaques, Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye qui, selon lui, se livre à un jeu funeste et sournois. «Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam sont en train d’arnaquer Macky Sall. Ce sont de véritables coquilles vides et des arnaqueurs de la République. Ils ne représentent absolument rien parce que 95% des vrais militants et responsables socialistes sont toujours avec le frère Khalifa Ababacar Sall», martèle Mamadou Kany Bèye qui estime que leur ambition est de créer «une grande coalition crédible qui portera l’immense espoir des Sénégalais que Macky Sall et ses ouailles ont déçu». A souligner que le maire de Ndoulo a remis aux autorités académiques du matériel scolaire d’une valeur de 5 millions Fcfa. Son geste a été salué par l’Association des parents d’élèves (Ape).
LES PRÉPARATIFS POUR L’INAUGURATION DE MASSALIKOUL DJINANE EN VEDETTE
Dakar, 25 sept (APS) - L’inauguration de la mosquée massalikoul djinane lors d’une cérémonie officielle prévue vendredi à Dakar est l’un des sujets les plus traités par les journaux parvenus mercredi à l’APS.
Les quotidiens revenus sur ce sujet mettent notamment en exergue les mesures prises sur le plan sécuritaire pour le bon déroulement de cette cérémonie. "Massalikoul Djinane bunkérisée", affiche par exemple le quotidien L’As, qui parle de "plus de 1.600 policiers mobilisés".
"Le dispositif sera constitué d’agents du GMI, de la BIP, de la Police judiciaire, des élèves de l’Ecole de police et des agents de l’OCRTIS", l’Office pour la répression du trafic illicite de stupéfiants, détaille L’As.
Il ajoute que pour l’occasion, "un plan de circulation a été créé (..) avec des zones délimitées, des parkings réservés et des allées et sorties aménagées. Le boulevard du général de Gaulle est recommandé aux officiels".
Libération, citant le commissaire central de Dakar Ndiary Sène, relève que le président Macky Sall, son prédécesseur Abdoulaye Wade, de même que le khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké sont "sur le même itinéraire (...)".
"Dakar sous haute surveillance", affiche le journal Le Quotidien, qui signale en particulier le plan de circulation "très draconien mis en place" pour cet évènement. "Le QG du khalife transformé en lieu de pèlerinage, note de son côté Vox Populi, précisant que "Keur Serigne Touba" de Colobane a été "pris d’assaut par les talibés".
Kritik’ en profite pour parler de Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké, "la porte et la parole de Touba", en référence aux fonctions de porte-parole du khalife général des mourides assurées par ce quarantenaire, "le pas alerte, la mise impeccable".
"Serigne Bass a pris de la hauteur grâce à son esprit alerte, ses capacités d’anticipation, d’écoute et de partage. Immuable dans l’ombre du khalife, il ne doit sa longévité au poste que par la pertinence de ses idées, sa retenue et sa connaissance assidue des missions de son grand-père fondateur du mouridisme", écrit le journal.
Pour le reste, divers autres sujets tentent de se faire une place dans les quotidiens, Sud Quotidien par exemple proposant un bilan d’étape du dialogue politique, deux mois après le lancement de ces concertations voulues par le chef de l’Etat Macky Sall.
Il y a eu "des acquis sur le rasoir", comme l’élection des maires au suffrage universel direct "avec des variantes", les "modalités de répartition des sièges et autres report des locales" initialement prévues en décembre prochain.
Selon Sud Quotidien, "des questions brûlantes (restent) en suspens" cependant, comme l’élection des adjoints aux maires, le bulletin unique, le statut du chef de l’opposition, entres autres questions.
Tribune reste également dans le registre du bilan dans une certaine mesure, pour dire que le président Macky Sall fait "face à de grosses équations", relativement à des questions comme l’inflation, la fiscalité et la campagne de déguerpissement initiée pour le désencombrement des villes.
Mais si l’on en croit L’Observateur, l’Etat se trouve "piégé" par l’impossibilité de démolir le marché Sandaga dont le bâtiment "résiste encore aux multiples initiatives de le mettre à terre. Sa démolition n’est pas pour demain. Aucune nouvelle date n’est fixée", si l’on en croit le journal.
Le Soleil s’intéresse plutôt à la participation du président de la République Macky Sall à la 74e session de l’Organisation des Nations unies, à New York, aux Etats-Unis. Du discours présidentiel, le journal retient un "vigoureux plaidoyer pour l’Afrique".
"Contre le terrorisme et l’extrémisme violent, pour la paix", le président Sall "appelle ardemment à la réconciliation entre Israël et la Palestine", rapporte Le Soleil.
Walfquotidien parle d’une "visite mouvementée" du chef de l’Etat à New York où des Sénégalais l’ont brocardé, selon le journal. Ils entendaient ainsi "protester contre sa manière de gérer les ressources naturelles du Sénégal, mais aussi contre le manque de démocratie, de justice et la cherté de la vie", écrit Walfquotidien.
Enquête ouvre de son côté sur les difficultés de la pêche artisanale qui meurt notamment de la "prolifération" des pirogues. A Yoff par exemple, fief traditionnel de pêcheurs dans la capitale sénégalaise, "eaux usées, filets en nylon, engins et pilleurs..." sont "source de la raréfaction du poisson". "La déchéance !", s’exclame le journal à sa une.
1600 POLICIERS MOBILISES
La cérémonie d’ouverture du complexe mouride à Dakar, la grande mosquée Massalikul Djinane, se prépare en grande pompe.
Face à la presse hier, mardi 24 septembre, le Commissaire centrale de Dakar, Ndiarra Sène a dévoilé le dispositif sécuritaire à mettre en place pendant et après l’évènement prévu ce vendredi 27 septembre. Pour parer à toute éventualité et assurer la sécurité des pèlerins, des citoyens avant, pendant et après l’inauguration 1600 policiers (en civile et en uniforme) seront mobilisés aux alentours du joyau et les carrefours stratégique, pour la sécurité des personnes et des biens.
1600 fonctionnair es de la Police (en civil et en uniforme) relevant des différents commissariats de Dakar, de l’Ecole nationale de la Police et de la Sûreté urbaine seront mobilisés pour la couverture sécuritaire de l’inauguration de la grande mosquée Massalijul Djinane, ce vendredi 27 septembre à Colobane. Le ton est ainsi donné ! La Police nationale qui dévoile son dispositif sécuritaire pour la bonne tenue de la cérémonie d’ouverture de ce complexe religieux, en présence du Khalife général des Mourides déjà à Dakar depuis le dimanche 22 septembre dernier, du Chef de l’Etat, Macky Sall et de nombreuses autorités étatiques, politiques, religieuses et coutumières, note que cette mesure entre en droite ligne avec l’envergure de l’évènement. C’est un dispositif de sécurité qui va ceinturer les alentours de la mosquée et aucun débordement ne sera toléré. Mieux, face à la presse, hier mardi, le Commissaire central de Dakar, Ndiarra Sène, a annoncé le renforcement de la carte sécuritaire dans les carrefours et axes stratégiques de la capitale dans une double vocation préventive.
LE PLAN DE CIRCULATION DE LA POLICE POUR GARANTIR LA MOBILITE
En second lieu, pour faire face à l’un des défis majeur de cet évènement qui est la mobilité, il a été conçu un plan de circulation, incluant un plan de stationnement, valable pour les journées du jeudi 26 et vendredi 27 courant. Il s’agit d’un plan de sectorisation de la zone divisée en trois secteurs matérialisés par les couleurs jaune, bleue et rouge, prévoyant un ensemble de vues. Ainsi, la zone jaune (secteur 1) est exclusivement réservée aux piétons; n’y sont admis que les véhicules détenteurs de macaron ou de laissez-passer, des véhicules d’autorités, des marabouts et des chefs coutumiers. Toutefois, le Commissaire centrale précise que les véhicules hippomobiles, les deux roues sont interdits d’accès dans la zone. Concernant le secteur 2, le plan prévoit dans cette zone certaines voitures, mais de manière règlementée. Pour la troisième zone (secteur 3) elle est soumise à la règlementation stricte des polices de la circulation, mais elle est également sujette des interventions si nécessaire, pour des aspects liés à l’ordre public. Par ailleurs, selon Ndiarra Sène, le plan prévoit, compte tenu des difficultés de la circulation et la limitation des parkings, un ensemble de zones de parkings dans ce secteur. Il s’agit, entre autres, de parkings autorisés dans la zone rouge qui se trouve à la façade Est de la mosquée. Seuls les véhicules du cortège de chef de l’Etat, les véhicules du cortège du Khalife générale des Mourides ou des véhicules disposant des macarons peuvent se garer sur ces lieux.
NEUF ENTREES ET NEUF SORTIES PROGRAMMEES A MASSALIKUL DJINANE
Le commissaire central ajoute: «sur les flancs Sud et Nord, les véhicules qui seront stationnés sont ceux des autorités officielles, coutumières, religieuses mais qui disposent de cartes d’invitations et de macarons qui les permettent de garer dans ce parking». Dans la foulée, Ndiarra Sène souligne que des parkings sont ouverts aux fidèles pour leur permettre de garer et progresser à pied, histoire de décongestionner la circulation. Il s’agit du terrain Ben Tally, dernière le rond-point Jet-d’Eau, la corniche des HLM, l’enceinte du lycée John Fitzgerald Kennedy, la cour de la Caisse de sécurité sociale, du terrain de football du Centre hospitalier de Bopp, de l’esplanade des deux voies de Niarry Tally et l’esplanade de la mairie de Grand-Dakar. A signaler que neuf entrées et neuf sorties sont permis au niveau de la mosquée dont le coût de la construction est estimé à 20 milliards de francs CFA, entièrement financés par la communauté mouride.
RESPECT DU CODE DE LA ROUTE, REVISION DES MOYENS DE TRANSPORTS… Ces recommandations du Commissaire central de Dakar
En prélude de l’inauguration de la grande mosquée Massalikul Djinane de Colobane, le Commissaire central de Dakar, Ndiarra Sène, exhorte les fidèles et usagers à revoir le plan de la circulation dans la zone pour mieux s’orienter. Il a aussi insisté sur l’écoute attentive des citoyens des policiers déployés sur les différents axes. «Nous les invitons à se conformés surtout aux dispositions du Code de la route à tout point de vue, en ce qui concerne le respect de la vitesse prescrite, les respects des distances de sécurités, la révision des moyens de transports mais aussi le respect du temps de repos qui, par moment, fait défaut. Pour les automobilistes non détenteurs de macarons et laissezpasser, nous les invitons à converger vers les parkings ouverts aux publics les plus proches», a laissé entendre le Commissaire de Police. Toujours selon lui, les sites d’hébergements qui ont été mis à disposition par le Comité d’organisation et structures impliqués sont déjà connus. «A ce qui vienne offrir leur disponibilité pour le service d’ordre et de sécurité, à noter que les structures (Dahiras, Kourels) qui sont impliquées dans l’organisation sont déjà identifiés et un débriefing a été fait avec eux. Dès lors, nous les prions de vaquer à leurs occupations et permettre aux structures désignées de faire le travail», soutient Ndiarra Sène. D’ailleurs, le Commissaire central de Dakar appelle à la collaboration des populations, les invitant à signaler toute personne suspecte, en cas de doute sur son identité, aux policiers mobilisés.
OPERATION DE SECURISATION AVANT L’OUVERTURE DE MASSALIKUL DJINANE 587 personnes interpellées, 97 cornets de chanvre indiens saisis
Les opérations quotidiennes de sécurisation avant l’ouverture de la grande mosquée de Massalikul Djinane ont porté leurs fruits. Les policiers déployés sur le terrain ont interpellés 587 individus, dont 67 aux alentours de la mosquée, pour diverses infractions. Entre autres, vol, détention de chanvre indien, vérification d’identité, usage de chanvre indien, ivresse publique. Mieux, 97 cornets de chanvre indien ont été aussi saisis lors de ces opérations, informe le Commissaire central de Dakar, Ndiarra Sène, qui a fait face à la presse, hier mardi, pour dévoiler le dispositif sécuritaire mis en place par la Police dans le cadre de l’inauguration de la grande mosquée Massalikul Djinane, ce vendredi 27 septembre à Colobane. Le budget de la construction de ce joyau est estimé à 20 milliards de francs CFA, entièrement financés par la communauté mouride.
TEKKI POSITIONNE LES FAMILLES RELIGIEUSES
« Les familles religieuses peuvent aider à la gouvernance démocratique du gaz » : tel est l’intitulé de la question économique (la Qes Tekki) d’hier, mardi 24 septembre 2019, que le député Mamadou Lamine Diallo
« Les familles religieuses peuvent aider à la gouvernance démocratique du gaz » : tel est l’intitulé de la question économique (la Qes Tekki) d’hier, mardi 24 septembre 2019, que le député Mamadou Lamine Diallo adresse toutes les semaines au gouvernement de Macky Sall depuis août 2016. Pour le président de Tekki, avec le règne d’un présidentialisme qui confine l’Assemblée nationale à un rôle de faire valoir, « l’existence d’institutions sociales comme les familles religieuses et l’église est une chance pour aller vers la gouvernance démocratique des ressources minérales ».
«Il faut le marteler, le capital social est le plus déterminant des quatre types de capitaux ; les trois autres étant le capital technique, le capital humain et le capital naturel », écrit de prime abord le député de Tekki dans son texte avant d’arguer : « Chez Macky Sall, tout est infrastructure, traduisant plutôt un capital technique mal réalisé comme le prouvent les inondations dues à l’incapacité de Mansour Faye, dauphin caché de la Famille Faye-Sall, la carte Alioune Sall étant défaite par le scandale du Gaz ». Et de poursuivre : « Le capital social, ce sont les institutions que se donnent les peuples pour gérer les règles à même d’assurer la confiance dans la société.
Celles-ci ne se limitent pas uniquement aux institutions de la république décrites dans la Constitution. Dans le cas des hydrocarbures, Macky Sall veut nous enfermer dans le Cospetrogaz dans lequel des strapontins seront prévus pour l’opposition de collaboration et la société civile à sa botte ». Raison pour laquelle le député dira : «Il n’y aura aucune transparence, en contrepartie, Macky Sall pourra distribuer (thiompal) un peu de la rente au soi disant chef de l’opposition ».
Cela étant dit, Mamadou Lamine Diallo se posera une question simple : « Comment Macky Sall peut aller signer à Nouakchott le document le plus important de l’exploitation du gaz le 21 décembre 2018, après un ultimatum de BP, sans l’avis du peuple à qui appartient le gaz naturel ? ». Et de surcroît, relève-t-il, « son gouvernement refuse de donner ce document aux députés ». Le député finira par adresser par faire part d’une conviction profonde : « Dans ce contexte sénégalais de présidentialisme obscur pour le moins, dans lequel l’Assemblée nationale joue un rôle de faire valoir, l’existence d’institutions sociales comme les familles religieuses et l’église est une chance pour aller vers la gouvernance démocratique des ressources minérales ».
D’ailleurs, note-t-il, « Al Amin de Tivaouane, deux ans déjà, nous avait gratifiés, après une visite des mines du département, d’un exposé très instructif à cet égard en mettant en relief les attentes des populations ». Ce qui pousse le député de Tekki à asséner que « Si l’élite politique comprend la signification des institutions sociales, nous aurons moins de difficultés à écrire l’histoire contemporaine du Sénégal ».
ENTRE AVANCEE RELATIVE ET REPORT DES QUESTIONS BRULANTES
Le dialogue politique initié par le chef de l’Etat, Macky Sall sur le processus électoral avance à son rythme
Nécessité de faire la synthèse des travaux de la commission cellulaire du dialogue politique, depuis le début des rencontres ; report des points en suspens à une date ultérieure et éviter de parler de désaccord ; poursuite du dialogue sur les autres points, jeudi prochain. Voici la situation du dialogue politique initié, depuis plus de 2 mois, telle que décrite par les plénipotentiaires du pôle de la majorité présidentielle, Cheikh Sarr, ainsi que celui de l’opposition, Tamba Danfakha, joints par nos soins, après la session d’hier, mardi 24 septembre.
Le dialogue politique initié par le chef de l’Etat, Macky Sall sur le processus électoral avance à son rythme. C’est le moins que l’on puisse dire, au sortir de la session d’hier, mardi 24 septembre. En effet, contacté par la rédaction, l’Adjoint au coordonnateur du pôle de la majorité présidentielle dans la commission du dialogue politique, Cheikh Sarr, ainsi que le Secrétaire général adjoint de l’Union nationale patriotique (Unp), font le point de la rencontre du jour, tracent les perspectives que s’est fixées ladite commission, non sans donner le planning de la prochaine journée d’échange, jeudi 26 septembre prochain.
De l’avis du responsable politique de l’Apr, la rencontre d’hier a permis «d’adopter le compte-rendu de la réunion précédente». Ce qui a conduit, à son avis, à stabiliser les points d’accords et ceux de désaccords, s’il y en a vraiment. Une manière, à son avis, de mettre tout le monde au même pied sur ce qui a été retenu. Poursuivant sur la situation actuelle des concertations politiques, M. Sarr de renseigner que les acteurs à la table des échanges ont retenu de faire la synthèse des «travaux depuis qu’on a démarré jusqu’à présent pour faire apparaître les points de convergence et les points de divergence et des questions réserves qu’on a reportées pour en discuter la prochaine fois».
Ainsi, poursuit-il, il a été demandé au secrétariat de la commission cellulaire de faire cette synthèse. Allant plus loin, le plénipotentiaire de l’opposition, Tamba Danfakha cite les points d’accords que sont : le vote des maires et des présidents de conseils départementaux au suffrage universel direct, les maires de villes par la liste proportionnelle et les maires de communes par la majoritaire, ou encore la répartition des sièges comme suit : 45% à la majoritaire contre 55% à la proportionnelle. A ne pas oublier surtout, poursuit-il, la proposition d’un règlement intérieur, comme ça se fait à l’Assemblée, pour accorder à l’opposition certains postes au niveau des commissions dans les mairies. Qu’en est-il des points de désaccords, notamment de la question du Bulletin unique, du vote des adjoints aux maires et des Vice-présidents de conseils départementaux, entre autres ?
Les représentants de la majorité comme de l’opposition se refusent de parler de «désaccords» et évoquent des «points en suspens». S’expliquant, l’adjoint de Benoit Sambou à ce dialogue de préciser que l’idée serait «de reporter cela jusqu’à une date ultérieure et ne pas fermer la porte par rapport à la possibilité de trouver une résolution dans l’évolution». Même position affichée par Tamba Danfakha qui renseigne que les acteurs ne veulent pas acter de désaccords sur les 4 points qu’il considère en «suspens». Ces questions concernent le vote des adjoints aux maires et des Vice-présidents, la suppléance des maires en cas d’absence définitive, ou encore le bulletin unique, sans omettre le statut de l’opposition et de son chef.
Sur les raisons d’une telle démarche «prudente», l’opposition au régime du président Macky Sall estime qu’il n’est pas question de finir les discussions avec sur la table des questions sans consensus, qui risquent d’être traitées par le chef de l’Etat à son bon vouloir. Cela, quitte à accepter à des compromis de part et d’autre, comme ce fut le cas pour les quotas entre proportionnelles et majoritaires. Il faudrait noter, par ailleurs, que les acteurs au dialogue se pencheront sur les propositions faites par les différents pôles concernant les objectifs spécifiques 5 et 6 qui se trouvent être des questions sur le rôle des partis politiques dans la démocratie et leur mode de financement. Pour éviter le statu quo, ils ont accepté d’avancer sur les autres questions contenues dans le document de base.
Par Abdoulaye THIAM
CES «MACHINS» À RETARDEMENT !
Comme si tous ces goulots qui étranglent notre pays ne suffisaient pas, on y ajoute d’autres diversions pour mieux endormir le peuple. Et c’est toujours le «couple» politico-religieux qui est au centre des débats, plombant l’envol du Sénégal
A chacun son marabout, sa Tarikha, sa lune, sa Tabaski, sa Korité… Ainsi, va le Sénégal. Un pays pauvre, très endetté mais qui dispose de plus de jours fériés que la France. Ce qui n’émeut personne. Pis, nos gouvernants n’hésitent pas, non plus, à nous offrir des ponts à chaque fois qu’une fête religieuse tombe un dimanche. Eh oui, vous avez bien lu. C’est bien ce pays qui cherche à émerger dans une grisaille ouest africaine. Diantre !
Comme si tous ces goulots qui étranglent notre pays ne suffisaient pas, on y ajoute d’autres diversions pour mieux endormir le peuple. Et c’est toujours le «couple» politico-religieux qui est au centre des débats, plombant l’envol du Sénégal. D’abord, c’est le lancement du dialogue politique. Un de nos doyens, Mame Less Camara, à juste titre, l’a qualifié de «ridicule». Nous nous sommes toujours demandé sur quoi dialoguer. Surtout que le discours politique est défini comme étant une forme de discursivité où, un certain locuteur poursuit l’obtention et/ou la conservation du pouvoir.
Depuis le 19ème siècle, des Sénégalais votent. Mais, nous n’avons toujours pas eu d’hommes d’Etat pour nous sortir de l’ornière et nous faire voir enfin, le bout du tunnel. De 1960 à nos jours, ce sont des politiciens qui se sont succédé à la tête de l’Etat, chacun essayant de consolider son pouvoir, jusqu’à ce que le peuple en décide autrement. Le théologien américain, James Freeman Clarke, ne savait si bien dire en déclarant que «la différence entre le politicien et l’homme d’Etat est la suivante : le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération». Une telle citation s’applique à merveille dans notre pays. Surtout, durant ces deux dernières décennies.
Abdoulaye Wade a failli réussir un coup de maitre en transformant notre République en dynastie. Mais, le peuple, dans son rôle de vigie, d’avant-garde et de veille, a dit Non ! Son successeur, Macky Sall, laisse planer le doute sur sa volonté de briguer un troisième mandat en 2024 et interdit déjà à ses collaborateurs d’avoir des ambitions. C’est dire que Barack Obama avait raison de soutenir que ce qui manque à l’Afrique, ce sont des institutions fortes. Si, au Sénégal, on en disposait, on n’aurait point besoin de dialogue politique. Le pouvoir allait gouverner et l’opposition allait s’opposer. Point ! Mais quand les acteurs politiques, surtout les tenants du pouvoir rechignent à la mise en place d’un bulletin unique, il est plus légitime de s’interroger sur leur volonté de faire du Sénégal une réelle démocratie. Pour des raisons économiques, dans un pays où le FMI vient de demander à l’Etat de réduire ses dépenses, on devrait applaudir des deux mains. Mais aussi et surtout, pour des raisons de transparence. C’est le meilleur moyen de lutter contre la corruption électorale et l'achat des voix.
D’ailleurs, le bulletin unique est aujourd’hui utilisé dans la plupart des pays africains. Le pouvoir d’aujourd’hui, opposition d’hier, refuse de presser le pas vers cet acte consolidant. Deuxième fait plus qu’abracadabrant, c’est le dialogue national. Pourquoi faire ? Dans quel but ? Nous faisons fi d’oublier les conclusions des Assises nationales. On les a jetées à la poubelle. Un excellent travail, savamment mené par des hommes et des femmes dignes et patriotes, dont la seule volonté a été de mettre le Sénégal sur les rails de l’émergence.
A côté de ces fameuses conclusions dont tous auraient signé la charte de bonne gouvernance, l’actuel président de la République avait encore réussi à extraire le professeur Amadou Makhtar Mbow de sa retraite pour qu’il conduise la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI). Le patriarche et son équipe avaient encore produit un excellent document. Mais, on se souvient de la désinvolture avec laquelle leur travail a été jeté à la poubelle sous le prétexte fallacieux qu’ils avaient outrepassé leur compétence. Conséquence : on nous a produit une Constitution forcée, via un référendum dans la division totale avec un fameux filtre dénommé «parrainage», qui avait été pourtant savamment piloté pour les Législatives dotées d’un système «corruptogène» à cause d’un Raaw Gaddu sur la majoritaire.
Sans retenir une seule leçon du passé avec les Assises nationales et la CNRI, on porte l’estocade avec la rédaction de l’histoire générale du Sénégal. Du jamais vu. Mais, ainsi va Sénégal. Toutes les familles religieuses ont brûlé les tomes de Iba Der Thiam qui, selon certains détracteurs, aurait vendu le même projet à maitre Abdoulaye Wade, puis à l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall qui aurait largement contribué à son financement, avant de le soumettre à Macky Sall. Et certains de nos guides religieux s’offrent en spectacle, se crêpant même le chignon devant une Ummah islamique médusée et stupéfaite.
Ecrire l’histoire de notre pays n’est pas mal. C’est une excellente chose, d’ailleurs. Mais, nous pensons que l’Etat n’avait pas besoin de mettre en place une commission. Nous disposons d’intellectuels, de docteurs en histoire dans toutes nos universités. Ce qu’il y avait lieu de faire, c’était d’augmenter le budget pour la recherche et laisser aux historiens qui le désirent, de faire le travail sans parti pris, encore moins de suspicions. Mais, le Sénégal étant un pays qui marche sur la tête, on ne se prive jamais de faire les choses à l’envers. Ce qui explique tous ces «machins» à retardement alors que les urgences sont ailleurs !
«LE FOOTBALLEUR AFRICAIN N’EST PAS VALORISE»
Faire fi de la saison exceptionnelle de Sadio Mané et le laisser en rade dans le onze des meilleurs joueurs de la saison, aura été une surprise voire une «anomalie» chez Mamadou Koumé
L’absence de Sadio Mané pour le trophée du meilleur footballeur et surtout dans le onze de la Fifa lors de la cérémonie «The Best» a du mal à passer chez les observateurs avertis du football mondial. Nombreux sont en effet, ceux qui ont marqué leur étonnement et la voit comme une «anomalie» au regard de la saison presque exceptionnelle de l’international sénégalais et conclue par un trophée en champions League. L’ancien président de l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal ( Anps), Mamadou Koumé n’en pense pas moins. Il soutient que ce classement, comme les autres attribués aux meilleurs joueurs, «ne valorisent pas le joueur africain». Aussi, penche t-il, pour une révision par la Fifa des critères de désignation du jury.
Faire fi de la saison exceptionnelle de Sadio Mané et le laisser en rade dans le onze des meilleurs joueurs de la saison, aura été une surprise voire une «anomalie» chez les observateurs du football. Mamadou Koumé, l’ancien Président de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS) en fait partie s’il en juge surtout la saison effectuée par l’international sénégalais. En effet, l’attaquant des «Lions» a terminé une des saisons les plus abouties de sa carrière. Outre les 22 réalisations (meilleur buteur de la Premier League), il a aussi l’un des grands artisans de la victoire de son club Liverpool en Ligue des champions avec 4 buts à son actif. Sans compter la place de finaliste de la Can 2019 en Egypte. Autant de performances qui plaident à la faveur de l’ancien pensionnaire de Génération foot. «Il y a un problème pour qu’il ne fasse pas partie des nominés et dans l’équipe A. Cela me surprend que Sadio Mané ne soit pas nommé au moins dans les deux classements. Alors qu’il a gagné la Ligue des champions, il a été meilleur buteur du championnat anglais. Il a partagé ce classement avec Aubameyang et Salah. Surtout, il n’a pas marqué comme les autres des penalties. En plus, il a fait une bonne Can et l’équipe du Sénégal est arrivée en finale. On aurait pu tenir compte de tout cela et c’est ce qui explique notre étonnement», confie-t-il.
«SADIO MANE A EU DES PERFORMANCES PLUS INTERESSANTES QUE CELLES DE MESSI ET DE RONALDO»
Mais en jetant un regard sur a composition du jury, le journaliste-formateur au Cesti, ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (APS) trouve un début d’explications. « Il y a trois catégories dans le jury. Il y a les capitaines, les entraineurs et les journalistes. On ne sait pas sur quels critères certains ont fait leurs classements. C’est vraiment bizarre ! Quand tu prends aussi les capitaines des équipes africaines, ils n’ont pas choisi les meilleurs footballeurs de la saison. Je crois qu’ils ont choisi leurs références. Si on considère la saison 2018-2019, Sadio Mané a eu des performances plus intéressantes que celles de Messi et de Ronaldo», explique t-il. Sur ce constat, Mamadou Koumé a estimé que les joueurs africains ne sont pas tout simplement valorisés dans les différentes récompenses. «Quand vous prenez le Ballon d’or de France football, The Best Fifa qui est en sa quatrième saison, les joueurs africains n’ont pas été valorisés. La seule exception a été le Ballon d’Or, une seule fois (en 1995 avec Georges Weah, Ndlr). Curieusement, quand les journalistes votent, ils sont plus logiques que les autres. C’est dommage ce qui s’est passé. Car Sadio Mané méritait à la fois de faire partie du podium de l’équipe type de l’année. Maintenant, attendons le Ballon d’Or (France Football, Ndlr). Mais là aussi, l’attaquant sénégalais risque d’être surpris. C’est vrai qu’il y aura que les journalistes qui votent. On est revenu à ce qui se faisait avant. Nous allons voir mais comme c’est parti là, on a peu d’espoir. Le footballeur africain n’est pas valorisé, on ne reconnait pas toute sa valeur», se désole-t-il. Faut-il accréditer la thèse selon laquelle, le sort de Sadio Mané et les joueurs africains seraient peut être autre s’ils étaient des Brésiliens ou appartenant à une nationalité européenne comme d’aucuns le prétendent certains ? C’est tout comme si l’on se réfère aux récompenses décernées au cours des dernières cérémonies. «Il y a une part de vérité dans ça. Nous, les joueurs africains, on est sous-estimés. Si vous remontez à des joueurs comme Didier Drogba, Samuel Eto’o vous verrez. Ce dernier méritait à un moment donné le Ballon d’Or mais on ne lui a pas donné. Les joueurs africains ne sont pas valorisés par ces classements», note M. Koumé.
«LA FIFA A INTERET A REVOIR SES CRITERES»
Quid des enjeux extra-sportifs et financiers qui englobent ces distinctions ? Le doyen des journalistes sportifs n’exclut pas non plus cette hypothèse que certains observateurs n’ont pas manqué d’évoquer. «Il ne faut pas exclure tout cela. Le sponsor, le marketing. Le football est un business. La Fifa a intérêt à revoir ses critères. On doit resserrer le nombre des membres du jury. Je ne suis pas d’avis que tout le monde doit voter. Il faut dégager un collège de spécialistes composés d’entraineurs, de joueurs et de journalistes mais qu’il ne soit pas aussi vaste qu’il l’est aujourd’hui. S’il est vaste, on peut assister à toutes sortes de manipulations et de choses qui ne respectent aucune logique», indique-t-il.
SI MESSI A VOTE POUR SADIO MANE…
Poursuivant son analyse, le président Koumé ne manque pas de relever un paradoxe d’autant plus que le joueur sénégalais a même pu bénéficier du «vote» de Lionel Messi qui a reçu le trophée de meilleurs joueurs. «Si Messi a voté pour Sadio Mané, c’est parce qu’il s’est effectivement basé sur la saison de l’international sénégalais qui est exceptionnel à tous points de vue. Sur ce plan là, il faut rendre hommage à Messi parce qu’il a été sportif car, il pouvait mettre son nom et celui de quelqu’un d’autre. Il a mis Sadio Mané, car, dans la saison 2018- 2019, il a été brillant et a montré beaucoup de chose», relève- t-il.