Sept (7) morts, c’est le bilan de l’accident tragique survenu hier, sur la route nationale N 1, à hauteur de Diouroup dans la région de Fatick. Selon la Rfm, un véhicule 4×4 roulant dans le sens Kaolack-Mbour est entré en collision avec un bus qui se rendait à Vélingara. Toutes les personnes décédées étaient à bord du 4×4 dont le chauffeur se trouve dans un état très critique
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LA PLUIE NOUS FAIT PEUR
EXCLUSIF SENEPLUS - Les premières précipitations commencent déjà à inquieter les populations de la banlieue dakaroise. A thiaroye et à Pikine, la pluie a causé des dégats mineurs mais suffisants pourque des habitants alertent les autorités
Youssouf Ba et Fanseyni Djité |
Publication 19/08/2019
Les premières précipitations commencent déjà à inquieter les populations de la banlieue dakaroise. A thiaroye et à Pikine la pluie a causé des dégats mineurs mais suffisants pourque des habitants de ces localités alertent les autorités sur les dangers auxquels ils sont exposés.
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POURQUOI MANÉ EST ABSENT DU PODIUM DES JOUEURS EUROPÉENS DE L'ANNÉE ?
Comment expliquer l'absence du sénégalais du trio de tête des nommés au trophée UEFA, alors qu'il a gagné la Ligue des Champions avec Liverpool ? Pourrait-il tout de même prétendre au Ballon d’Or ?
L’UEFA a révélé le nom des trois finalistes du prix de joueur UEFA de l’année : Lionel Messi, Cristiano Ronaldo et Virgil Van Dijk. L’attaquant Sadio Mané n’en fait pas partie. Comment l’expliquer, alors que Sadio Mané a gagné la Ligue des Champions avec Liverpool ? Pourrait-il tout de même prétendre au Ballon d’Or ? Les explications de Tom Rossi du service des sports de RFI.
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NOUS SOMMES TOUS EN SURSIS
Selon l'activiste Guy Marius Sagna, aucun citoyen n'est plus à l'abri d'une détention arbitraire au Sénégal
Youssouf Ba et Fanseyni Djité |
Publication 19/08/2019
''Nous sommes tous en sursis'', a déclaré Guy Marius Sagna qui faisait face à la presse aujourd'hui après 30 jours passés à la prison de Reubeuss. Selon l'activiste, aucun citoyen n'est à l'abri d'une détention arbitraire orchestrée par les autorités. « Cette incarcération ne m’ébranle pas. Elle ne me fait pas peur. L’intimidation ne passera pas. La lutte va se poursuivre jusqu’au bout. Il n'est nullement question pour moi d’être en retraite sur les activités citoyennes que nous menons ou de prendre des vacances. Il n’est nullement question pour moi d’accepter ce musellement que l’on voudrait me voir observer », prévient-il.
par Abdoulaye Cissé
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CES DÉCHETS TOXIQUES DONT LE SÉNÉGAL NE SAIT QUOI FAIRE
Voilà un sujet qui mériterait une commission d’enquête parlementaire pour bien évaluer l’impact environnemental de la destruction de ces déchets par le feu. Si l’on y prend garde, on risque de créer plus de dégats qu’on n'en résoudrait
Depuis qu’il l’a mise sur la place publique, pas révélée à ceux qui ont encore une fibre écolo et qui s’irrite du peu de vertu durable de certaines de nos usines qui nous asphyxient et qui nous pompent l’air, le ministre de l’environnement traine ses tonnes de déchets toxiques comme un boulet.
Il ne les a pas produites, ces tonnes de liquides toxiques, mais le ministre incarne la puissance publique qui doit trouver la solution pour nous débarrasser et proprement de ces déchets.
N’allez surtout pas croire que les déchets étaient devenus trop encombrants et qu’il fallait juste les faire disparaître, qu’on a trouvé le raccourci de pouvoir les incinérer dans les fours à haute densité des cimenteries du pays.
Nous devrions tous nous enchainer sur les voies des camions qui vont exfiltrer cas barils de ces déchets vers les fours pour éviter qu’on nous envoie dans l’air ce que nos yeux ne pouvait plus souffrir de voir entreposer.
Petit rappel : le 08 juillet dernier, à peine un peu plus d’un mois, le ministre affirmait avec certitude que le Sénégal n’était pas outillé pour traiter ces déchets. Et là subitement, on tiendrait la solution presque miracle, et sans aucun dégats pour la population.
C’est sûr qu’on nous ment. Ca crève les yeux, au moins autant que la fumée acre qui va se dégager des bouches d’évacuation des rejets des usines de ciments.
Principe de précaution oblige, nous préférons nous en tenir à la première vérité de la puissance publique. Au moins, jusqu’à la preuve attestée par A + B qu’il n’y aucun danger à incinérer ces déchets.
En voilà un sujet, un bon sujet qui mériterait une commission d’enquête parlementaire pour bien évaluer l’impact environnemental de la destruction de ces déchets par le feu.
Si l’on y prend garde, on risque de créer plus de dégats qu’on ne résoudrait le problème. A titre d’exemple, cela fait 8 ans que le japon entrepose et cherche la solution scientifique pour ses déchets radioactifs depuis l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Il y a certes une différence entre déchets radioactifs et toxiques, mais ça se saurait s’il suffisait juste de brûler l’un ou l’autre pour s’en débarrasser.
Ce serait un bon job aussi pour le Conseil Economique Social et Environnemental de s’emparer du sujet pour la redevabilité publique des décisions qui engagent l’avenir de plusieurs générations.
Cela en réveillerait presque celui qui s’est définitivement couché hier, le sémillant journaliste spécialisé en environnement Mame Aly Konté décédé ce dimanche à la suite d’un malaise.
Ça la fiche mal qu’il nous quitte à cet instant. MAK, comme il signait ses dossiers références dans Sud quotidien pendant plus d’un ¼ de siècle. Mame Aly konté aurait eu le fin mot sur cet empoisonnement de notre environnement qui se prépare. Sa conscience écolo et durable n’est plus à faire.
Ces mots pour Mame Aly Konté sont aussi pour rappeler finalement que sur terre, tout est vanité. Que dis-je : que tout est vain.
L’histoire de Mame Aly Konté avec sa maison Sud s’est tristement arrêtée. Avec dignité MAK ne l’a jamais publiquement évoqué, la décence nous interdit d’en rajouter.
Il est à espérer que sa famille, sa seule famille de Sud, il n’en a pas une autre soit de ceux qui le porteront en terre ce lundi matin. La mort, finalement il n’y a que çà de vrai. Je n’ai pas de doute que vous y serez tous, Babacar Touré, Paa Ndiaga Sylla, Vieux Savané, Latif s’il arrive à soulager son agenda de ministre, la complice de toujours Saphie Ly, Hawa Ba, Bocar Niane est excusé pour son éloignement du pays, Ibrahima Bakhoum et j’en oublie certainement. S’y croiseront aussi Domingo, Cheikh Mbengue, les connaisseurs connaissent.
Finalement MAK nous enseigne le principe de précaution jusque dans sa tombe : il ne faut pas attendre une autre mort pour que ça se fasse.
Repos Grand MAK, je suis sûr que tu as préparé une relève pour une conscience citoyenne écolo pour nous sauver des prédateurs de notre environnement.
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L'AUTRE VISAGE DE LA CITÉ KEUR GORGUI
EXCLUSIF SENEPLUS - Derrière ses bâtisses de grand standing et autres appartements de luxe, le quartier cache mal ses impuretés dont les difficultés d'écoulement des eaux usées, entre autres
Créée après la première alternance du Sénégal, la cité Keur Gorgui s'est imposé dans l'architecture dakaroise comme une cité des affaires. Des maisons grand standing aux bureaux ministériels en passant par les établissements scolaires destinés aux fils à papa la Cité semble etre faite pour permettre à sa population de vivre dans un environnement saint. Mais derrière son apparat de bourgeoise, la cité cache mal ses impuretés comme l'écoulement des eaux usées et l'odeur fétide qui l'accompagne.
L’ALERTE DU CONGAD
Le Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad) relève une installation tardive de l’hivernage sur l’ensemble du territoire national.
«Les agriculteurs et éleveurs du Sénégal traversent en ce moment une période grave qui mérite l’attention du gouvernement, en vue de trouver des voies et moyens de leur venir en aide.» L’alerte est du Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad).
Le Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad) relève une installation tardive de l’hivernage sur l’ensemble du territoire national. A titre d’exemple, le Congad note dans une déclaration que «les données de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) indiquent que dans des régions comme Kédougou et Ziguinchor, l’hivernage a démarré avec 10 jours de retard ; dans celles du centre, les retards enregistrés varient entre 20 et 30 jours». Amacodou Diouf, président de ce consortium d’Ong, et ses collègues constatent ainsi que «la situation pluviométrique est déficitaire dans le pays sauf au sud-est. Les jeunes plants ont connu un stress, ce qui a valu aux paysans des resemis sans succès». Pis, relèvent-ils, «l’état d’embonpoint des animaux se dégrade, entraînant une perte jamais imaginée depuis plusieurs décennies».
D’après le Congad, «des météorologues expliquent cette situation par le rafraîchissement de nos côtes qui ne donne pas assez d’énergie aux nuages, en vue de provoquer des pluies. Aujourd’hui, il est regrettable de constater que ce phénomène lié au changement climatique se répète depuis quelques années dans notre pays, sans que des mesures idoines ne soient trouvées pour endiguer le mal ou compenser les pertes subies par les producteurs, en dépit de quelques actions timides».
Face à cette situation, le Congad propose au gouvernement une série de mesures. Entre autres, l’organisation exhorte à «mener une campagne de sensibilisation à l’endroit des éleveurs, en vue d’éviter l’élagage des arbres pour faire face au déficit fourrager». M. Diouf et ses collègues demandent aussi à l’Etat «d’appuyer les éleveurs en aliments de bétail, de fournir aux agriculteurs suffisamment de variétés de semences à cycle court, de faire des aménagements supplémentaires dans la vallée du fleuve Sénégal pour favoriser les cultures irriguées et les cultures fourragères, de mener une étude sur le rafraîchissement de nos côtes et son impact sur notre agriculture».
Par ailleurs, appellent-ils «toutes les organisations de producteurs à se mobiliser pour une évaluation sans état d’âme de la situation qui va prévaloir, à mettre en place dans chaque village du centre ouest et du nord-est des cellules d’alerte et de crise pour parer au pire, à promouvoir une synergie afin de concevoir et mettre en œuvre un plan d’action d’urgence avec un dispositif de communication en dehors de toute démagogie au seul bénéfice du pays, à se mobiliser et sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur la situation qui prévaut dans notre pays». Selon ces organisations non gouvernementales, «la situation est grave et la minimiser relèverait d’un esprit dépressif et de mauvaise foi».
Par M. MOR NDIAYE MBAYE
LOCAL CONTENT OU CONTENU LOCAL
Les découvertes de pétrole et de gaz au Sénégal ont amené l’Etat à se pencher sur la lancinante question du contenu local dans nos projets et programmes ; mieux vaut tard que jamais.
Les découvertes de pétrole et de gaz au Sénégal ont amené l’Etat à se pencher sur la lancinante question du contenu local dans nos projets et programmes ; mieux vaut tard que jamais. Une initiative salutaire qui a abouti à l’adoption par l’Assemblée nationale d’une loi y relative après son évocation lors de la journée nationale de concertation sur la gestion des recettes du pétrole et du gaz, tenue au CICAD sous la présidence du Chef de l’Etat avec toutes les forces vives de la Nation.
De quoi s’agit-il ?
Comme tous les concepts, il existe plusieurs définitions du Local content qui relèvent essentiellement de l’angle selon lequel on l’appréhende (économique, juridique, social, etc.). Pour l’Association des Pays Producteurs de Pétrole Africains (APPA), il s’agit de la portion de l’ensemble des dépenses engagées dans les opérations pour assurer la formation des ressources humaines locales et leur emploi à différents niveaux de la chaîne pétrolière et gazière, l’approvisionnement en biens et services à travers les entreprises locales soustraitantes, la réalisation de projets sociaux (santé, éducation, approvisionnement en eau potable et en électricité, création des pistes rurales, etc.) et la création d’industries de valorisation des hydrocarbures.
Une vision plus simple le définit comme représentant toutes les activités qui se développent autour d’une industrie minière et ayant des retombées directes dans l’économie du pays qui les abritent. Je dirai pour ma part, dans une approche holistique qu’un compendium de la définition du contenu local dans le domaine minier serait “la somme des retombées directes comme indirectes qui resteront de manière durable dans le pays, quand toutes les ressources auront tari et les opérations pris fin”. Mais le concept ne s’adresse pas seulement aux entreprises minières. Il s’agit de toutes les mesures, devenues mêmes des exigences qui imposent aux entreprises d'utiliser des produits, des services ou des personnels locaux pour pouvoir exercer leur activité dans l'économie.
Plus qu’une Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) qui est plutôt volontariste, on parle maintenant d’Exigence de Contenu Local (ECL). Il en va des infrastructures (routes, ponts, structures sanitaires, structures éducatives, etc.), des industries et activités nées de l’écosystème créé, du capital humain constitué grâce au transfert de technologies et aux actions de capacitation y ayant découlé ; en somme la PREFERENCE NATIONALE. Les ressources minières, aussi importantes qu’elles puissent être, sont appelées un jour ou l’autre à s’épuiser par tarissement dû à une déclivité élevée, conséquence directe d’une exploitation à outrance souvent guidée par l’appât du gain des grandes compagnies.
Aussi les activités des multinationales, aussi importantes qu’elles puissent être, ont-elles une fin d’une manière ou d’une autre. Les importantes mannes financières qu’elles génèrent toutes constituent, pour les économies des pays qui en disposent, à la fois une aubaine et une source de dépendance qui les fragilisent d’autant par affectation de leur résilience. L’erreur à ne pas commettre est de faire reposer toute l’économie d’un pays sur ces ressources naturelles éphémères et de ne pas développer des capacités pérennes de développement économique résilientes.
Le Sénégal a fait voter par notre Assemblée nationale le 24 janvier 2019, la loi sur le contenu local. Celle-ci permet aux entreprises privées nationales de bénéficier de certains privilèges dans l’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières. Il s’agit essentiellement de “promouvoir l’utilisation des biens et des services nationaux ainsi que le développement de la participation de la main-d'œuvre locale, de la technologie et du capital nationaux dans toute la chaine de valeur de l’industrie pétrolière et gazière”.
Pour s’assurer de la bonne mise en œuvre des dispositions de cette lois ; il a été institué la création d’un comité national de suivi du Contenu Local (CNSCL) “chargé de coordonner l'élaboration du document de stratégie du contenu local qui définit les modalités d'exécution des orientations de l'Etat en la matière”. Ce comité comportera dans sa composition des représentants des entreprises nationales (Art. 5). Il s’y ajoute que la loi oblige “les contractants, sous-traitants, prestataires de services et fournisseurs, impliqués directement ou indirectement dans les activités pétrolières et gazières, à établir un plan de contenu local qu'ils soumettent au CNSCL. Ce plan décrit les activités de l'entreprise ainsi que les biens, services et compétences nécessaires à leur réalisation”. Il est actualisé chaque année (Art.6).
Les dispositions de cette loi viennent compléter l’article 58 du nouveau Code Pétrolier de 2019 qui stipulent que les titulaires de contrat pétrolier ainsi que les entreprises travaillant pour leur compte doivent :
• a) donner la possibilité aux investisseurs privés nationaux, disposant de capacités techniques et financières, de participer aux risques et aux opérations pétrolières ;
• b) accorder la préférence aux entreprises sénégalaises pour tous les contrats de construction, d’approvisionnement ou de prestation de services, à conditions équivalentes en terme de qualité, quantité, prix, délais de livraison et de paiement ;
• c) employer, à qualification égale, en priorité, du personnel sénégalais pour la réalisation des opérations pétrolières sur le territoire de la République du Sénégal ;
• d) contribuer au maximum au transfert technologique en direction des entreprises sénégalaises avec des relations d’accompagnement ;
• e) verser dans une institution financière de premier rang le montant du cautionnement pour la réhabilitation et la restauration des sites dans les conditions fixées dans le contrat pétrolier.
Quid des accords internationaux ?
Certes le Sénégal a signé et ratifié des engagements internationaux en matière de protection et de garantis des investissements étrangers qu’il faille respecter, mais les dispositions ici énoncées constituent tout aussi des engagements à faire respecter par tout investisseur qui voudrait à l’avenir rechercher du profit chez nous. A ce titre le Chef de l’Etat rassure en disant : “Nous savons où nous allons. Il nous faut retrousser les manches, travailler davantage dans la formation des hommes, des femmes, le renforcement des PME et PMI, le développement de ces niches pour que nous puissions avoir cet objectif d’atteindre de 50% de contenu local d’ici 2030, pour que le combat soit gagné”. Objectif on ne peut plus salutaire.
La mort de Amar Mbaye à Thiès remet au goût du jour ces quelques affaires qui montrent que le respect des libertés citoyennes est encore un énorme chantier pour la police nationale et les Fds, de manière générale.
Alors que les commentaires allaient bon train sur les abus du commissaire Sankharé dans une pharmacie, un autre drame avait pour acteur principal un autre policier dans la cité du Rail dans la soirée de vendredi dernier. Tout indique que l’agent de police ‘‘El Capo’’, présenté dans un premier temps comme un indicateur, a été l’auteur d’une bavure quand la course-poursuite qu’il a engagée pour appréhender le boulanger Amar Mbaye s’est soldée par la mort de ce dernier.
Les témoignages glaçants de la mère de la victime donnent encore une idée des pouvoirs exorbitants des agents de la force publique sur le citoyen. Un face-à-face s’en est suivi entre les conducteurs de moto-Jakarta qui en ont profité pour régler leurs comptes, suite aux tracasseries policières, ce samedi. L’histoire se répète dans cette région, puisqu’il y a moins d’un trimestre, en juin, c’est Babacar Sy qui a été tué, par inadvertance, par un policer en service au camp Tropical de Thiès, nommé Albert. Ce dernier aurait joué à lui faire peur dans un débit de boisson alcoolisée, avant que le coup de feu fatal ne parte tout seul.
Aux dernières nouvelles, il est en instance de jugement pour homicide involontaire. Ces affaires sont symptomatiques des vraies problématiques irrésolues des rapports entre certains éléments des forces de défense et de sécurité et la question de la citoyenneté. Il y a un mois, à la mi-juin pile, des jeunes ‘‘Jakartamen’’ de Koungheul s’en sont pris à la brigade de gendarmerie du coin à coups de pierres, pour protester contre ce qu’ils considéraient comme des tracasseries.
Quelques jours plus tard, le 6 août, c’est le commandant de la brigade de Koumpentoum, Tamsir Sané, qui tombait sous les balles des malfrats venus attaquer un établissement bancaire. Même si les deux corps n’appartiennent pas à la même chaîne de commandement, la récurrence de ces affaires, qui ce sont toutes produites cette année, indiquent que les rapports entre citoyens et forces de défense et de sécurité (Fds) sont en train de se détériorer. La police est une force de première catégorie dotée d’une quinzaine de missions dont celles de la protection des personnes et des biens, et la garantie des libertés et de la défense des institutions de la République. La mise en œuvre du concept de sécurité humaine fait également partie de ses missions. Mais, à l’évidence, elle reste encore une gageure, si l’on considère le passif des hommes en bleu en matière de respect des libertés citoyennes. La judiciarisation des cas impliquant les Fds est sporadique.
La mort de l’étudiant Bassirou Faye s’est conclue judiciairement en juin 2016, mais d’autres sont passées par pertes et profits, dans la plupart des cas. Ainsi en est-il des différents pensionnaires d’autres universités sénégalaises comme Fallou Sène, Idrissa Sagna et Mamadou Diop.
Pour ce dernier cas, le policier accusé d’être le conducteur du ‘‘Dragon’’ l’ayant délibérément terrassé a également été cité dans la mort de l’apprenti-conducteur Ibrahima Samb à Mbacké. Thiendella Ndiaye, le policier, ne s’en tirera pas cette fois, puisqu’il a été condamné à 10 ans fermes, en compagnie de ses collègues Ousmane Ndao, Almamy Lawaly Touré et Mame Kor Ndong, en juillet 2016. Les décès, après interpellation, du transitaire Elimane Touré (mort en détention au commissariat du Port) et du commerçant Modou Diop alias “Seck Ndiaye’’ après que cinq éléments de la police ont procédé à son arrestation musclée dans sa chambre, sont encore frais.
En avril 2018, un véhicule de patrouille de la police, roulant à contresens dans les allées du Centenaire, a été impliquée dans la mort accidentelle d’un conducteur de moto, Abdoulaye Timéra. Un trimestre plus tard, c’est la police de Thiaroye qui a été accusée d’avoir torturé Saliou Sarr dit “Pape Sarr’’, mort par électrocution, après un interrogatoire serré, suite à un vol de moutons.
Toutefois, l’affaire semble emprunter une voie judiciaire, puisque trois policiers impliqués dans cette affaire ont été déférés, en juin dernier, devant le parquet, après un an d’enquête. La liste n’est pas exhaustive. Mais la police - les Fds de manière générale - qui entre dans la perspective nouvelle de combattre l’extrémisme violent et le terrorisme, gagnerait à combler le fossé avec le citoyen qui s’agrandit à chaque abus.
«EL CAPO », SUPER AGENT CLIVANT
Mis aux bancs des accusés dans le meurtre du “jakartaman’’ Mafatim M. Mbaye, le chef de la brigade de recherches du poste de police des Parcelles-Assainies de Thiès, est peint comme un agent spécial
Mis aux bancs des accusés dans le meurtre du “jakartaman’’ Mafatim M. Mbaye, le chef de la brigade de recherches du poste de police des Parcelles-Assainies de Thiès, est peint comme un agent spécial. Ses collègues policiers racontent un personnage...clivant.
Dans tous les services qu’il a fréquentés, depuis 2005, date de sa sortie de l’Ecole nationale de police et de la formation permanente avec la 36e promotion, l’auxiliaire de police Makha Diop a laissé des traces. Ce flic atypique et hors norme, selon plusieurs témoignages, qui aime les feux des projecteurs, se retrouve dans l’œil du cyclone. Il est accusé d’avoir mis fin à la vie du jakartaman Mafatim M. Mbaye, dans la nuit du vendredi au samedi à Thiès. Ce “protégé” de l’actuel directeur général de la Police national (Dgpn), l’inspecteur général de police Ousmane Sy, a eu à servir dans plusieurs services de la police : Grand Dakar, Point E, la Division de la surveillance territoriale (Dst) - le fameux service des renseignements généraux. L'agent de police Maha Diop, qui se fait appeler “El Capo’’ a, pendant des années, servi aux renseignements généraux, à Thiès. Dans la capitale du Rail, l’homme s’est fait un nom. C’est à la faveur de la nomination de l'inspecteur général de police Ousmane Sy, à la tête de la Dgpn, que sa carrière a pris l’ascenseur. Il a été affecté au poste de police des Parcelles-Assainies de Thiès comme chef de la brigade de recherches. Mais cette nomination, rapportent nos interlocuteurs, s’est heurtée au veto de l’ancien commissaire central de Thiès Mamadou Tendeng. Puisque le policier en “dreadlocks’’ est connu pour ses frasques, ses histoires de mœurs et son comportement “suspect’’ envers certains trafiquants. Ainsi, d'après plusieurs sources, le commissaire était farouchement opposé à l'admission de Maha Diop au poste de police des Parcelles Assainies. Lorsqu’il s’est résolu à accepter cette décision, il aurait instruit le chef du poste de police, le capitaine Babacar Mbengue, de demander à Maha de raser ses rastas et de se présenter en tenue correcte pour sa prise de service.
Se vantant de sa proximité avec le nouveau patron de la police, Maha a refusé d'obéir aux instructions, diton. En conséquence, le capitaine Babacar Mbengue, sur instructions du commissaire central de Thiès, aurait refusé de recevoir Maha Diop. “La suite a fait trop de bruit, dans les rangs de la police, avec les affectations incompressibles et précipitées du commissaire Tendeng et du capitaine Babacar Mbengue’’, dit-on. Juste après leurs départs, Maha Diop a été installé avec ses dreadlocks et sans tenue, d'abord au commissariat central, puis au poste de police des Parcelles-Assainies comme patron de la brigade de recherches. Maha se serait même vanté, dans les rues de Thiès, d'avoir bouté hors de Thiès ceux qui s'étaient opposés à son intégration au commissariat de Thiès. D'après nos interlocuteurs, le remplaçant du commissaire Tendeng a été briefé par rapport à cette situation, mais sans effet.
Noceur adepte du “battré’’
El Capo, poursuivent nos sources, fréquente beaucoup les bars de la capitale du Rail. Ils seraient son “deuxième bureau’’. Pour montrer la puissance du gars, un limier raconte : “Il a fait revenir, avec l'accord de son chef de service, un Asp que le commissaire Tendeng avait renvoyé de sa direction pour comportement incompatible avec les missions de sécurité publique. Il est agent de police comme tous les agents. Il n’a jamais été un indicateur, comme cela se dit. Il est juste quelqu’un qui aime les frasques. Il faisait des interpellations abusives. Maha était au commissariat central, mais ne s'entendait pas avec ses collègues de la brigade de recherches qui ne cautionnaient pas ses mauvaises habitudes.’’ D’ailleurs, son départ du commissariat de Grand Dakar avait été précipité par le fait que les jeunes du quartier, ne pouvant tolérer son comportement vis-à-vis de leurs sœurs, mais aussi du fait qu’il avait poignardé un trafiquant, étaient allés le trouver chez lui, une nuit, pour lui faire sa fête. La direction de la police, à l’époque, avait jugé plus sage de le faire changer de poste. Selon d’autres témoignages, le policier rastaman est connu comme une personne qui aime la belle vie. Très proche de l’artiste Waly 2 de Thiès, il adore faire des “battré’’, lors de ses soirées. Il se prend en photo, fumant la chicha. “Il fait beaucoup de tort à des gens. Il a fait l’objet de multiples plaintes de la part de sa hiérarchie, sans suite. Il fait tout ce qu’il veut, sans sanction. Mais là, il a atteint le summum’’, raconte un policier à la retraite qui a travaillé avec lui.
“Les gens sont jaloux de sa proximité avec le Dgpn’’
Mais El Capo a des partisans au sein de la police. Des personnes qui le connaissent soutiennent que c’est un agent qui aime son travail. Qui se tue pour avoir des résultats. “Tout cet acharnement sur sa personne est lié au fait que les gens sont jaloux de sa proximité avec le Dgpn. Professionnellement parlant, on n’a aucun reproche à lui faire. Beaucoup de policiers sont jaloux de lui. Ils ne le digèrent pas. Ses adversaires, qui veulent sa mort, applaudissent, alors qu’il n’y a rien’’, confie une connaissance.