Sur Twitter, un internaute a récemment publié une vidéo accompagnée de la légende (en anglais) : « DJ Arafat quelques instants avant son accident. Soupir ».
Sur ladite vidéo, on y voit une personne conduire une moto à vive allure en réalisant, dans le même temps, des acrobaties.
La publication avait été retweetée (partagée) plus de 700 fois au 13 août 2019.
Une vidéo réalisée au Nigeria en 2018
Invid, un outil de vérification en ligne, a permis de retracer l’origine de la vidéo en question.
Elle a été réalisée à Awka au Nigéria et a été partagée pour la première fois en octobre 2018 sur YouTube.
EXCLUSIF SENEPLUS - Tous les quinze jours, le Think Tank "Africa WorldWide Group", va animer sur SenePlus, une tribune destinée à analyser, scruter, décrypter, les manœuvres géostratégiques en direction et à destination du continent
Tous les quinze jours, le Think Tank Africa WorldWide Group, va animer pour SenePlus, ''le portail des Décideurs et des Leaders d'opinion'' et son public, une tribune sur les questions de Géostratégie (Géopolitique & Géoéconomie) dans une perspective afro-centrée. Pour analyser, scruter, décrypter et commenter, les manœuvres géostratégiques et le jeu des acteurs en direction et à destination de l'Afrique.
Dans une globalisation sous fond d'innovations technologiques, une mondialisation à la fois totalité et morcellement, nous allons aussi, à travers votre tribune ''African Global News'', regarder le monde et l'Autre, à partir d'Afrique, le modèle du monde...
Cette Afrique-là, modèle du monde, n'est pas en crise, mais elle est en métamorphose sous la combinaison de trois chocs : choc des économies ; choc des cultures et choc démographique.
''African Global News'' sera ainsi, une tribune de Stratégie et de Prospective. Elle ambitionne pour contenu et finalité, d'être un outil d’aide à la décision pour les dirigeants et décideurs africains. Parce que l'Afrique vit un tournant décisif dans sa trajectoire millénaire et cosmopolite. C’est le temps de l’Afrique. L’Afrique vit son temps. Il s’agit d’un temps, appelé à survoler le temps, pour s’inscrire dans la durée imputrescible des épopées sublimées. Celles qui sont appelées à éclairer la marche du continent, la marche du monde.
Votre tribune ''African Global News'', se souciera de coller aux exigences de l’heure, de coller aux pulsions de nos pays riches de toutes les richesses de leur sol, de leur sous-sol et de leurs enfants. Le pari de contribuer à donner la vraie image du continent, l’image enthousiaste du vainqueur qui se réjouit de la victoire à construire méthodiquement, chaque jour. De la victoire lancinante et permanente sur soi.
L’Afrique d’abord. L’Afrique avant tout. L’Afrique après tout. L’Afrique toujours.
LA TANZANIE VEUT RENDRE PUBLIC LA LISTE DES HOMMES MARIÉS POUR LUTTER CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Les informations seront disponibles sur un site web gouvernemental pour aider les femmes célibataires à identifier les "prédateurs" qui se font passer pour des célibataires eux-aussi, fait remarquer Paul Makonda, commissaire régional
Les autorités de la ville de Dar es-Salaam ont annoncé la publication prochaine de la liste des hommes mariés afin de lutter contre l'infidélité.
Cette base de données sera publique et inclura leurs photos.
Les informations seront disponibles sur un site web gouvernemental pour aider les femmes célibataires à identifier les "prédateurs" qui se font passer pour des célibataires eux-aussi, fait remarquer Paul Makonda, commissaire régional.
"Notre but principal est de soulager la douleur de ces femmes qui souffrent de ces tricheurs qui leur promettent le mariage", a expliqué Paul Makonda.
"Un commissaire régional n'est pas heureux de diriger des femmes qui sont tristes et brisées à cause de l'amour et des relations sentimentales'' a-t-il fait remarquer.
La mesure suscite divers commentaires et analyses dans le pays notamment sur les réseaux sociaux.
Certaines personnes estiment que l'infidélité ne concerne pas seulement les hommes mariés, mais aussi les femmes; celles-ci mériteraient donc tout autant que leurs noms soient publiés sur le site internet du gouvernement.
La religion est aussi un facteur qui peut réduire l'efficacité de cette mesure, selon d'autres internautes.
La Tanzanie est un pays où l'islam, qui permet à un homme d'avoir plusieurs épouses, est une religion de premier rang.
Le fait d'avoir son nom sur un site web ne va en aucun cas décourager un homme d'aller à la conquête d'une femme et celle-ci d'accepter d'être sa deuxième ou troisième épouse, selon les internautes.
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À LA MECQUE, LA VUE SUR LA KAABA FAIT LE BONHEUR DES HÔTELS DE LUXE
Le grand pèlerinage des musulmans attire une clientèle fortunée qui ne lésine pas sur les moyens, faisant de la ville sainte l'eldorado d'un tourisme religieux de luxe
Hôtels grand luxe avec vue sur la Kaaba et formules pèlerinage "VIP" : le grand pèlerinage des musulmans à La Mecque attire une clientèle fortunée qui ne lésine pas sur les moyens, faisant de la ville sainte l'eldorado d'un tourisme religieux de luxe.
LE RWANDA A MANIPULÉ SES STATISTIQUES ÉCONOMIQUES, SELON LE FINANCIAL TIMES
Le journal a publié mardi une longue enquête montrant que Kigali a modifié ses statistiques sur la pauvreté en 2015. Cette manipulation avait déjà révélée par France 24 en 2015
France 24 |
Nicolas GERMAIN |
Publication 13/08/2019
C’était en 2015, juste avant le referendum visant à changer la constitution. Un changement qui permettait à Paul Kagame de rester en théorie au pouvoir jusqu’en 2034. À l’époque, le pouvoir ne voulait surtout pas que les données officielles montrent une augmentation du nombre de pauvres.
Selon le quotidien, l’"analyse des 14 000 données du rapport ainsi que des entretiens avec des universitaires montrent que la hausse des prix pour les familles rwandaises a, dans l’hypothèse la plus probable, entraîné une hausse de la pauvreté entre 2010 et 2014". Le Financial Times ajoute qu’il y a eu "des tentatives récurrentes depuis 2015 pour fausser les résultats" sur la pauvreté.
Le Rwanda rejette les accusations du journal. La Banque mondiale également – du moins officiellement. Car le Financial Times publie ce mardi en exclusivité une lettre interne rédigée en 2015 par cinq employés et adressée à la direction de la Banque.
"De récents développements montrent qu’il existe potentiellement de sérieux risques pour la réputation de la Banque si ses opérations concernant le Rwanda continuent sur la même trajectoire", peut-on lire.
Les auteurs de la lettre s’inquiètent "de la manipulation des statistiques officielles et de l’impossibilité de transmettre en toute transparence des données fiables".
PLUS DE 2.200 MILLIONS DE DOLLARS US TRANSFÉRÉS PAR LES MIGRANTS SÉNÉGALAIS EN 2017
Si les envois de fonds proviennent de divers pays, il n’en demeure pas moins qu’il y a une prédominance de l’Europe occidentale. Ainsi, c’est la France (647 millions de dollars américains en 2017) qui vient en tête. Elle est suivie de l’Italie (425 millio
Le montant des transferts des migrants sénégalais a atteint 2.220 millions de dollars américains en 2017, selon un rapport sur les migrations au Sénégal.
’’Les montants des transferts de la diaspora sénégalaise ont pris une ampleur considérable au cours des dernières années. Leur volume est passé de 233 millions de dollars américains en 2000 à 925 millions en 2006, puis à 1.614 millions en 2013, pour atteindre 2.220 millions en 2017’’, indique le document consulté par l’APS.
Le rapport élaboré sous la supervision de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) du Sénégal et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est intitulé ’’Migration au Sénégal, profil national 2018’’. C’est la deuxième édition après celle de 2009.
Ce montrant ’’représente en moyenne, à peu près 930 milliards de francs CFA par an au cours des dix dernières années (2008-2017)’’, ajoute la même source.
Le document signale une hausse de la part de ces transferts dans le produit intérieur brut du Sénégal. De 6% en 2001, elle a atteint 8,6% en 2007 et 13% en 2017.
Si les envois de fonds des migrants sénégalais proviennent de divers pays, il n’en demeure pas moins qu’il y a une prédominance de l’Europe occidentale. Ainsi, c’est la France (647 millions de dollars américains en 2017) qui vient en tête. Elle est suivie de l’Italie (425 millions) et de l’Espagne (302 millions).
’’En Afrique, la Gambie (264 millions de dollars américains), la Mauritanie (130 millions) et le Gabon (116 millions) constituent les principaux pays émetteurs. Les Etats-Unis contribuent à hauteur de 85 millions de dollars américains de ces transferts’’, précise le rapport.
Il relève la faiblesse de l’apport des Sénégalais de l’extérieur dans l’investissement économique.
’’En effet, l’essentiel des transferts de fonds effectués par les émigrés sont destinés à la consommation des ménages d’origine’’, fait observer le document.
Ses auteurs soulignent que ‘’le souci majeur renvoie à la question de savoir comment orienter une part importante de ces envois de fonds vers l’investissement économiquement productif’’.
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SOUMBEDIOUNE, LE POPULAIRE MARCHÉ AUX POISSONS
Ancré au cœur de Dakar, face à l’Atlantique, le port de pêche artisanale est un lieu mythique. Historique également car protégé de la houle par les îles de la Madeleine, c’est l’un des premiers lieux habités de la zone
Ancré au cœur de Dakar, face à l’Atlantique, le port de pêche artisanale de Soumbédioune est un lieu mythique. Historique également car protégé de la houle par les îles de la Madeleine, c’est l’un des premiers lieux habités de la zone, bien avant que Dakar devienne la capitale du pays. C’est en fin de journée que Soumbédioune s’anime, au retour de la pêche.
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AUX ETATS-UNIS, LES VENTES DE SAC À DOS PAR-BALLES S'ENVOLENT
Depuis les tueries d’El Paso et Dayton le 3 août, de plus en plus de parents équipent leurs enfants de cet accessoire pour se rendre à l’école
Depuis les tueries d’El Paso et Dayton le 3 août, de plus en plus de parents équipent leurs enfants de cet accessoire pour se rendre à l’école, rapporte la presse américaine.
Crayons, cahiers, cartable pare-balles... Aux États-Unis, la liste des fournitures scolaires diffère légèrement de celle des Français. Depuis les tueries de Dayton et El Paso le 3 août dernier, les parents américains tentent comme ils peuvent de protéger leurs enfants à l’école. À quelques semaines de la rentrée des classes, les ventes de cartables blindés connaissent une forte demande, rapporte la presse d’outre-Atlantique.
Outre ces deux dernières tueries marquantes, le contexte général n’est pas pour rassurer: depuis le début de l’année, les États-Unis ont connu 297 fusillades de masse, d’après le Mass Shooting Tracker (MST), site qui recense toutes les attaques de ce genre depuis 2013. Cependant, D’après Igor Volsky, directeur de Guns Down America, mouvement opposé aux ventes d’armes dans le pays, la commercialisation de sacs à dos pare-balles n’est pas une solution. «Le marché essaie de résoudre un problème que nos politiques refusent de résoudre eux-mêmes», assure-t-il au New York Times (NYT). Entre 100 et 300 dollars
Vendus entre 100 et 300 dollars par plusieurs enseignes, ces sacs à dos sont pensés pour tous les goûts. «Les cartables sont conçus avant tout pour être d’élégants et beaux sacs à dos», explique au NYT Gabi Siboni, gérant de ArmorMe, un site spécialisé. «Ils sont équipés de boucliers qui protègent contre les balles. Cela augmentera vos chances de survie», poursuit-il. Et à ceux qui accusent son entreprise de vivre sur le dos de tragédies, il se défend en assurant «répondre uniquement à une demande».
Roman Zrazhevskiy, de l’entreprise positionnée sur le créneau du survivalisme ReadyToGoSurvival, implantée à Austin au Texas, rapporte lui aussi que les commandes ne cessent d’affluer depuis samedi dernier. «Notre base de référence est de 100 unités par mois. Nous avons vendu 300 unités ces derniers jours», affirme-t-il au quotidien américain Houston Chronicle. D’après lui, les commandes proviennent de Floride majoritairement, mais aussi de Californie, suivie de New York. «Les clients ne sont pas du tout des survivalistes, ce sont des personnes de la classe moyenne ou supérieure», précise-t-il.
Et les fabricants spécialisés ne sont pas les seuls à proposer des équipements de protection contre les attaques armées. À Miami, une école privée catholique vend aussi à ses élèves des boucliers à glisser dans leur sac à dos pour le prix de 120 dollars. Fiabilité remise en cause
Cependant, malgré le caractère rassurant de cet équipement aux yeux des parents, sa fiabilité est remise en question. «L’agence gouvernementale elle-même ne certifie ni ne teste les sacs à dos résistant aux balles», peut-on lire sur le site de la chaîne CNBC. Le faible taux de protection de 25% est avancé par plusieurs médias américains. Et ils seraient sans effet face à des armes de guerre.
Yasir Sheikh, représentant de l’enseigne Guard Dog Security qui vend des cartables pare-balles, reconnaît dans le New York Times que ces sacs sont moins efficaces face à une arme semi-automatique. Le journal relève en outre des propos des défenseurs du contrôle des armes à feu. Ils affirment qu’il n’existe aucune preuve que ces sacs à dos blindés - malgré les tests effectués - puissent assurer la sécurité des enfants lors d’une attaque.
La sénatrice démocrate de Californie Kamala Harris a posté un tweet dénonçant ces pratiques. «Les parents ne devraient pas avoir à acheter un cartable pare-balles à leurs enfants afin de les garder en sécurité à l’école. Cela ne devrait pas être normal.», écrit-elle. Candidate aux élections présidentielles de 2020, elle a décidé de faire de ce fléau un symbole pour sa lutte contre les armes à feu dans le pays.
MATI DIOP CONQUIERT LE SÉNÉGAL, QUI L'HONORE
Tapis rouge, distinction et ovation : le pays a accueilli avec enthousiasme la Sénégalo-Française, venue présenter son film «Atlantique», Grand Prix du 72e Festival de Cannes
Sputnik France |
Coumba Sylla |
Publication 13/08/2019
Tapis rouge, distinction et ovation: le Sénégal a accueilli avec enthousiasme la Sénégalo-Française Mati Diop, venue présenter son film «Atlantique», Grand Prix du 72e Festival de Cannes. La cinéaste a reçu une distinction récompensant des services éminents rendus au pays. «Je ne pouvais pas espérer un plus bel accueil», a-t-elle confié à Sputnik.
Elle est venue, elle a montré et elle a conquis. Ainsi pourrait-on résumer le séjour récent à Dakar de Mati Diop, qui a tenu à faire voir son film «Atlantique» au Sénégal, en août 2019, avant la sortie en salles en France prévue en octobre.
Une manière pour cette métisse née d’un père sénégalais et d’une mère française, de partager les honneurs reçus au prestigieux Festival de Cannes, où son long métrage a reçu en mai 2019 le Grand Prix, mais surtout de permettre à l’œuvre «de rencontrer son premier public», a dit la réalisatrice dans un entretien avec Sputnik à Dakar, où «Atlantique» a été tourné en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal.
Les projections, organisées du 2 au 5 août en présence de la cinéaste, des acteurs et des producteurs, ont attiré à chaque séance du monde, qui en sortait ébloui ou ému. Quelques jours avant, l’avant-première, qui a fait salle comble le 2 août au Grand Théâtre, Mati Diop, des membres de son équipe et d’autres cinéastes ont été reçus par Macky Sall, le Président sénégalais. La cinéaste et huit autres de ses pairs ont été «élevés au rang de Chevalier dans l’Ordre national du Lion», selon un communiqué de la présidence sénégalaise. L’Ordre national du Lion est l’un des deux Ordres nationaux au Sénégal, avec l’Ordre du Mérite, et il «récompense les services éminents» rendus au pays.
«C’est magnifique! Je ne pouvais pas espérer un plus bel accueil. Quand je repense à tous les rires que j’ai entendus dans la salle, au Grand Théâtre, le 2 août, je me dis vraiment que j’ai réussi ce que j’avais en tête», a déclaré Mati Diop, rencontrée par Sputnik sur la terrasse d’un hôtel, par un temps ensoleillé, portant un chemisier blanc et de grosses lunettes noires. «Arriver à tirer des larmes et des rires d’un spectateur, pour moi, c’est vraiment génial et c’est le but. (…) C’est fou comme tout a été conçu, pensé, fait pour arriver à ce moment-là, à cette rencontre entre un public sénégalais qui se voit sur un écran. Tout convergeait vers ça. J’étais très heureuse, de cette réception!», a ajouté la cinéaste trentenaire, cherchant par moments ses mots.
«Atlantique», ce sont plusieurs histoires imbriquées. Des jeunes de la banlieue de Dakar, ouvriers sur un chantier qui, ayant réclamé en vain les arriérés de salaire qui leur sont dus, décident de rejoindre l’Espagne en traversant l’océan Atlantique. Parmi eux, figure Souleiman (Ibrahim Traoré), jeune homme démuni amoureux d’Ada (Mame Bineta dite Mama Sané), laquelle est également éprise de lui. Mais la famille d’Ada, sans grands moyens, a promis la jeune fille de 18 ans à Omar (Babacar Sylla), bien plus riche, installé en Europe, aux allures de gendre parfait.
Le mariage est célébré, au grand malheur d’Ada, mais il ne peut être consommé, en raison d’un mystérieux incendie déclaré dans la chambre nuptiale.
Intervient alors la police, et particulièrement un jeune inspecteur ambitieux, Issa (Amadou Mbow), pour tenter de résoudre le mystère. Mais les choses se compliquent, entre la nouvelle funeste de la mort des jeunes hommes ayant pris la mer, des suspects invisibles, d’étranges maladies dont souffrent simultanément les fiancées des disparus dans l’Atlantique, le combat d’Ada contre le mariage qu’elle refuse, son combat contre sa famille et finalement la société; le soutien de Dior (Nicole Sougou), son amie tenancière de bar, forte et rebelle qui l’aide à s’affirmer… Une des femmes que le film place au premier plan, avec leurs combats quotidiens pour leurs proches, leurs amours, leur travail, leur (sur) vie…
«“Atlantique”, plus qu’un film sur l’immigration, c’est le portrait d’une certaine jeunesse prise dans ses aspirations profondes, son désir d’ailleurs, mais surtout dans sa langue, dans ses codes et dans son rapport au monde», a estimé Felwine Sarr, universitaire, écrivain et musicien sénégalais au regard artistique fin, joint par Sputnik. «C’est aussi le portrait de jeunes femmes qui transcendent la peine et la perte des garçons qu’elles aiment et qui, finalement, délivrent une leçon de force et de vie», a ajouté cet homme de culture sénégalais, qui a participé à des échanges autour du film après une projection à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) le 5 août.
Fatou Kandé Senghor est aussi une artiste multicasquettes sénégalaise, notamment cinéaste, photographe, plasticienne et femme de média. Sur sa page Facebook, elle a expliqué avoir été emportée par le film, qu’elle a vu en compagnie de sa famille et de certains jeunes qu’elle encadre, saluant «la proposition esthétique de ce magnifique et profond projet humain» mis en images par Mati Diop.
«D’une traite, on vit l’histoire que Mati nous propose. Et lorsque Ada, la protagoniste, nous libère avant le générique de fin, on sait, on ressent, on comprend ce film. Mieux, on imagine la houle que Mati a dû traverser pour restituer pareille empathie», a écrit Fatou Kandé Senghor.
La réalisatrice du film, également actrice «quand on le lui demande», l’avoue: mener à bien le projet d’Atlantique ne fut pas une sinécure. Entre l’écriture et la fin du montage, «ça m’a pris cinq ans», révèle-t-elle. Le long métrage est inspiré d’un documentaire qu’elle a réalisé, «Atlantiques» (au pluriel), sorti en 2009. Ce court métrage est le récit par Serigne, un jeune Sénégalais, de sa traversée de l’Atlantique mise en échec par un naufrage.
Le documentaire s’intitule «“Atlantiques” au pluriel parce que je voulais resituer le récit de Serigne dans l’histoire mondiale des migrations», précise la réalisatrice. «L’Atlantique est un territoire qui est très chargé, il y a un passif qui est énorme. (…) Au moment où il raconte son histoire, j’ai l’impression que le récit de Serigne porte en lui toutes les traversées antérieures aussi. Donc, un S (au titre du documentaire), pour signifier l’Atlantique et ses fantômes, en fait».
Mati Diop ramène certains de ces fantômes dans le long métrage, à travers les jeunes hommes morts en mer dont les esprits reviennent posséder leurs fiancées et l’inspecteur Issa, donnant du fil à retordre aux familles des jeunes femmes, aux charlatans, et à l’enquête policière.
«Atlantique» est le résultat d’une série de choix audacieux de la cinéaste franco-sénégalaise. D’abord, le fait que le film convoque à la fois le thriller, le fantastique, la poésie — tant dans le cadre: les plans de coucher de soleil, les échanges de regard de part et d’autre d’un train qui passe ou la chambre vide d’un des jeunes partis sans crier gare; que dans les dialogues: «À chaque fois que tu regarderas le sommet de ta tour, tu penseras à nos corps sans tombeaux au fond de l’océan», dit l’esprit d’un des jeunes ayant péri en mer — mais aussi le drame.
Une émanation, peut-être, de son héritage artistique familial. Sa mère est «acheteuse d’art dans une agence de pub», selon le journal français Libération. Son père, Wasis Diop, est musicien et compositeur aux collaborations éclectiques, pour ses albums et les bandes originales de films («L’affaire Thomas Crown»), mais aussi comédien et réalisateur. Son oncle, Djibril Diop Mambéty, décédé en 1998, fut un cinéaste fin et sensible, parmi les meilleurs du continent, père notamment de «Touki Bouki» et «Hyènes».
Ensuite, Mati Diop a aussi fait le pari de confier les premiers rôles de son film à des néophytes et elle a choisi de tourner en wolof. La question sur le choix de cette langue — qu’elle-même avoue ne pas maîtriser —, semble cependant l’ennuyer et la déconcerter à la fois.
«Pour moi, ce n’est même pas une question. On est au Sénégal, on parle wolof. C’est juste logique», affirme-t-elle, d’un air paraissant grave derrière ses lunettes noires, qu’elle a conservées pendant toute la durée de l’entretien. «Je ne fais que restituer une chose qui est censée être naturelle. Ce qui ne l’est pas, c’est qu’un Sénégalais tourne un film en français, c’est ça qui est dysfonctionnel et qui en dit long sur les traces persistantes de la colonisation. (…) À qui s’adresse-t-on quand on tourne un film ici, avec des Sénégalais, en français? On ne s’adresse pas à son propre pays, je ne dis pas que la plupart des Sénégalais ne seraient pas à même de comprendre le français, mais il ne faut quand même pas oublier que c’est la langue de l’ancien pays colonisateur», poursuit-elle.
La cinéaste, jusqu’alors très sérieuse, voire grave par moments, se déride à l’évocation de la possibilité d’une suite à son film, à la fin très ouverte. Après une nuit d’amour surréaliste avec Souleiman par l’intermédiaire de l’inspecteur Issa, Ada plante ses yeux dans la caméra, souriante, heureuse et, de sa voix intérieure s’adresse au public.
«Il y a des souvenirs qui sont des présages. Cette nuit m’accompagnera pour me rappeler qui je suis, m’apprendre qui je deviendrai. Ada à qui appartient l’avenir. Je suis Ada».
Alors, y aura-t-il une suite au film ?
«J’ai envie de refilmer tous les acteurs du film. Parce que je les aime et parce qu’ils sont merveilleux… Le film a fait d’eux des acteurs, et maintenant qu’ils sont là, ça donne envie de continuer. Et puis c’est merveilleux, d’écrire des rôles de personnages à partir d’acteurs qu’on connaît!», s’enthousiasme Mati Diop. «Si je devais faire un deuxième film avec eux, ça veut dire que j’écrirais des personnages avec des acteurs que j’ai moi-même formés. C’est assez excitant, comme projet de cinéma. Mais finalement (la suite) qui pourrait être imaginée, c’est la vie d’Ada qui commence».
Les acteurs novices d’«Atlantique», eux aussi, se disent prêts à continuer l’aventure cinématographique, même s’ils n’y croyaient pas au départ, quand Mati Diop les a abordés dans la rue, à l’occasion de «castings sauvages». Ils l’ont expliqué notamment lors d’une conférence de presse à Cannes, en mai, avec l’équipe du film dont la vidéo a été publiée sur la chaîne YouTube du prestigieux Festival de cinéma en France.
«J’étais sorti un samedi où je n’avais pas du tout envie de sortir et comme j’attendais un taxi, elle m’a vu, elle est venue vers moi» pour parler de son projet, a expliqué à Cannes Amadou Mbow, qui joue le rôle de l’inspecteur Issa. «Au départ, je n’étais pas trop intéressé. (…) Mais j’ai écouté, parce que quand quelqu’un vient vous parler, vous l’écoutez», et finalement les choses se sont bien passées, a-t-il poursuivi. «Je n’avais jamais pensé que j’allais faire du cinéma en tant qu’acteur, ce n’était pas quelque chose que j’avais prévu dans ma vie. Elle (Mati Diop) a changé cette donne».
Mame Bineta dite Mama Sané, qui interprète Ada, a raconté lors de la même conférence de presse que Mati Diop l’a rencontrée alors qu’elle rentrait chez elle. Après discussion avec et accord de ses parents, elle aussi a accepté de participer au film, sans savoir «que ça allait arriver jusqu’ici (à Cannes)». Et aujourd’hui, a-t-elle confié, elle «prie Dieu de (lui) permettre de continuer dans le cinéma».
par Amadou Tidiane Wone
EN GUISE DE « NDEWENEL »…
Je lance un appel au président afin qu'il prenne de la hauteur et tempère les ardeurs de ceux qui, autour de lui, pensent que la force est une modalité de castration des intelligences
Aucune outrance, ne fût-t-elle que verbale, n'est admissible. Les langues humaines sont suffisamment élaborées pour rendre intelligibles les pensées et les opinions les plus complexes sans excès ni démesure. « Tout ce qui est excessif devient insignifiant », dit-on. Je le conçois. Dans tous les sens du terme.
Une des phrases des prières catholiques qui m’inspire demande à Dieu : « Pardonne nous nos offenses comme nous les pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés… »
Au lendemain de la célébration, encore multiple, de la fête de Tabaski dans notre pays, l'ambiance devrait être au pardon et à la réconciliation, pour qui mesure avec hauteur la dimension du sacrifice d'Abraham et de son fils Ismaël, résolus à payer le prix fort pour plaire à Allah. Plaire à Allah ! le Seul horizon digne de tous les sacrifices et de tous les compromis. C'est sous ce rapport que je presse les élites du monde temporel, dans notre pays, de réfléchir et de s’évaluer.
Concrètement, je ne vois pas le président de la République fréquentant assidûment les réseaux sociaux au point de se sentir « offensé » par des posts ou des commentaires désobligeants. Je vois plutôt des zélateurs empressés, noircir le tableau pour solder des comptes qu'ils n'ont pu achever en direct sur les foras d'internet. J’entends des murmures acides à l’oreille du prince, des BR (bulletins de renseignements) commandités et fabriqués sur mesure pour faire embastiller tel ou tel. Je vois mon pays qui s'enlise dans des polémiques stériles qui l’éloignent du traitement indiqué face aux énormes défis qui l’assaillent.
Sachons tourner les pages sans issue !
Alors je m'adresse au chef de l’État. Solennellement. Il est le président d'une République dont certains soutiennent sans conditions sa politique. Et d'autres qui s'y opposent. Fermement. Avec la dignité que leur confère la Constitution. Le président de la République ne doit pas, pour rester digne de sa fonction, préférer les uns aux autres. Même si cela peut paraître une vue de l'esprit, cela convoque la dimension spirituelle de l'exercice du Pouvoir temporel, dérivation subtile du Pouvoir Divin…Et si Dieu s’acharnait sur tous ceux qui nient jusqu’à son existence ou désobéissent à ses prescriptions ?
Revenons sur terre…
Je lance donc un appel pressant à l’apaisement. Et d'abord à la modération du langage dans le débat public, notamment lorsqu’il tend à dériver dans la sphère de la vie privée.
Je lance ensuite un appel au chef de l’État afin qu'il prenne de la hauteur et tempère les ardeurs de ceux qui, autour de lui, pensent que la force est une modalité de castration des intelligences. Des cours d’Histoire devraient contribuer à leur changer les idées.
En ce début de millénaire, l'Afrique a plus besoin de s'inventer un Nouveau destin autour d'un Grand dessein.
Le Sénégal doit y contribuer par la diversité et la fécondité des intelligences de ses enfants. La libération de ses énergies créatrices. Nous ne pouvons pas être d'accord sur tout. Mais l'essentiel, l'Honneur de notre race, la prospérité de notre pays et de ses habitants, la valorisation de nos ressources humaines et naturelles, nous attend.
Et il y a urgence à prendre la pleine mesure des véritables enjeux de l’heure. Tous. Ensemble.