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21 juillet 2025
DANS LES NIAYES, LA SÉCHERESSE INQUIÈTE
Depuis le début théorique de la saison des pluies, il n’a plu qu’une fois dans cette région maraîchère du nord de Dakar qui alimente la capitale en fruits et légumes
Depuis le début théorique de la saison des pluies, il n’a plu qu’une fois dans les Niayes. Cette région maraîchère au nord de Dakar alimente la capitale en fruits et légumes. Le président Macky Sall lui-même a appelé à prier pour éviter une sécheresse.
En ce lendemain de Tabaski, Abdoulaye Ba est au champ. Il a dû activer sa moto pompe pour arroser son demi-hectare de plans de tomates. Et ce manque de pluie l’inquiète. « J’ai peur : s’il n’y a pas assez d’eau, ma récolte ne sera pas bonne. L’année dernière, la nappe phréatique était bonne malgré la sécheresse. Mais cette année, il faut aller en profondeur pour trouver de l’eau. »
A bientôt 70 ans, Salouma Camara, lui, s’occupe tous les jours de son exploitation. Il cultive des fruits de la passion, des poivrons ou encore des aubergines. Pour lui, il faut s’adapter. « La solution c’est de reboiser et de changer les cultures. Des cultures qui se reproduisent rapidement. Les gens doivent comprendre qu’il faut laisser le bois au lieu d’en faire du charbon de chauffe. C’est ce que les gens ne comprennent pas. »
Pour Mbaye Faye, maraîcher et revendeur, ce manque de pluie peut-être une opportunité. « Comme il y a des pluies tardives, il y a des variétés hybrides qui commencent à sortir. C’est pourquoi ceux qui font le maraîchage essaient de travailler plus pour traverser l’hivernage. Cela me permet de trouver tout le temps des produits sur le marché, à des prix différents, mais c’est bon quand même. »
Pour le moment, les prévisions météorologiques n’annoncent pas de pluie dans les prochains jours. Les réserves souterraines, elles, continuent de s'amenuiser.
LES SOLDATS VENUS D'AFRIQUE EN PREMIÈRE LIGNE DU DÉBARQUEMENT EN PROVINCE
Tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, pieds-noirs, marsouins du Pacifique et des Antilles : les bataillons venus d'Afrique et de l'empire colonial ont joué un rôle crucial lors du débarquement en Provence en août 1944
C'est un tournant de la Seconde Guerre mondiale en France que le président Emmanuel Macron célèbre ce jeudi 15 août à la nécropole de Boulouris, près de Saint-Raphaël, dans le Var, où reposent 464 combattants de l'armée B française. Devenue ensuite la 1re armée de l'Hexagone. À ses côtés, des vétérans, l'ancien président Nicolas Sarkozy mais aussi les présidents ivoirien Alassane Ouattaraet guinéen Alpha Condé. Ils rendront hommage aux 450 000 soldats qui participèrent au débarquement allié en Provence du 15 août 1944. L'opération a été menée par les forces américaines et françaises sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, parties d'Afrique du Nord, de Corse et d'Italie du Sud. Traditionnellement, la commémoration du débarquement en Provence est l'occasion de saluer la contribution des soldats des anciennes colonies françaises à la Libération. « Jeunes de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, fils de l'Afrique occidentale ou de l'Afrique équatoriale, de Madagascar ou de l'Océan indien, de l'Asie, de l'Amérique ou des territoires du Pacifique, tous se sont magnifiquement illustrés dans les combats de notre Libération. Ils paieront un très lourd tribut à la victoire », avait déclaré le président Jacques Chirac lors du 60e anniversaire du débarquement en 2004 à Toulon.
Le rôle déterminant des corps militaires africains
En effet, l'armée française, éclatée après la débâcle de 1940, se reconstitue sur le continent africain dans les mois qui suivent le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (Maroc et Algérie) de novembre 1942. Les Forces françaises libres (FFL), qui comptent dans leur rang un fort pourcentage de coloniaux, essentiellement d'Afrique noire, fusionnent avec l'armée d'Afrique (en Algérie, en Tunisie et au Maroc) restée jusque là fidèle à Vichy. S'y ajoutent des évadés de France.
Dirigée par le général de Lattre de Tassigny sous le nom d'armée B (avant de devenir la 1re armée), elle est composée de cinq divisions d'infanterie et deux divisions blindées, équipées par les Américains à partir de printemps 1943. C'est « une armée profondément originale comme la France n'en a jamais connue, une armée qui compte moitié d'Européens et moitié de musulmans et de coloniaux », écrit Philippe Masson dans son Histoire de l'armée française de 1914 à nos jours. Fin 1944, elle compte près de 600 000 hommes, dont deux tiers venus d'Afrique du Nord, parmi lesquels 176 000 « Européens » et 233 000 « musulmans », selon la dénomination de l'époque.
Après que certaines de ses unités se sont illustrées pendant la campagne d'Italie, l'armée B joue un rôle essentiel lors du débarquement en Provence. Alors que seuls quelques hommes du commando Kieffer étaient engagés aux côtés des troupes américaines, britanniques et canadiennes lors du débarquement en Normandie du 6 juin 1944, elle est la première à participer, sous les couleurs françaises, à une opération d'envergure menée par les Alliés.
Le 15 août, peu après minuit, les premiers soldats français des commandos d'Afrique escaladent la falaise du cap Nègre, tandis que le groupe naval d'assaut français est décimé à la pointe de l'Esquillon (ouest de Cannes), minée. Le lendemain, l'armée B débarque à Cavalaire. « Sur les navires, éclate la Marseillaise la plus poignante qu'on ait jamais entendue », écrira de Lattre.
Une véritable armée française reconstituée pour libérer son sol
La majorité des plus de 250 000 hommes qui participent à la libération de la Provence sous les couleurs de la France foulent la terre de la métropole pour la première fois. Avec plusieurs jours d'avance sur le calendrier prévu, ils libèrent Toulon, le 27 août, et Marseille le lendemain, avant de remonter la vallée du Rhône et de faire la jonction avec la 2e Division blindée venue de Normandie, le 12 septembre en Bourgogne. « Sans son empire, la France ne serait qu'un pays libéré. Grâce à son empire, la France est un pays vainqueur », lance le député de Guyane Gaston Monnerville au lendemain de la victoire contre l'Allemagne.
Les troupes coloniales de l'Empire français ont payé un lourd tribut : de 1940 à 1945, 55 000 soldats tunisiens, marocains, algériens et africains de l'Afrique occidentale française (AOF) et de l'Afrique équatoriale française (AEF) sont morts.
Une histoire longtemps occultée
Leur histoire a pourtant longtemps été occultée, les troupes africaines ayant été retirées du terrain dès l'hiver 1944-45 et ces soldats « indigènes » moins bien traités que leurs frères d'armes.
Au début du mois d'août 2019, un collectif de 22 personnalités, dont l'historien Pascal Blanchar, l'ancien footballeur Lilian Thuram, Rachid Bouchareb ou Alain Mabanckou, s'est inquiété dans une tribune publiée dans Le Monde du peu d'intérêt montré par les autorités françaises envers ce 75e anniversaire. Pour les historiens, deux explications sont avancées. Premièrement, il y a la concurrence du Jour-J, le débarquement de Normandie le 6 juin 1944 avec le soft power américain, et toute la communication qui l'accompagne. Une propagande qu'il faut replacer dans le contexte américain de la ségrégation raciale. Et deuxièmement, certains avancent l'idée d'une volonté du général de Gaulle de montrer une France résistante et métropolitaine. L'idée du blanchiment des troupes s'est accentuée sous l'influence américaine qui refusait qu'on montre alors des hommes de couleur au combat.
En 1959 au moment de la décolonisation, un décret gèle le montant des pensions des ressortissants des anciennes colonies ayant servi dans l'administration ou l'armée française. En 2002, le gouvernement français débloque partiellement la revalorisation de la pension de ces soldats « oubliés ». Mais celle-ci, calculée en fonction du niveau de vie du pays de résidence, reste inférieure à celle des combattants français. Il faudra encore huit ans pour que le président Nicolas Sarkozy annonce l'alignement des pensions de tous les anciens combattants, quels que soient leur nationalité et leur lieu de résidence. Lors du 50e anniversaire, 18 pays africains avaient été représentés et pour le 60e, une quinzaine de chefs d'État d'Afrique et du Maghreb étaient présents.
De l'autre côté, à partir des années 2000, les Africains commencent à se réapproprier cette histoire et surtout à voir ces tirailleurs différemment de leurs aînés qui ont pu les considérer, aux indépendances, comme des collaborateurs de l'État colonial. Le Sénégal a notamment mis en avant cet héritage militaire. Au musée des Forces armées à Dakar, plusieurs sections leur sont consacrées. L'ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), dont le père était tirailleur, a initié en 2004 une « Journée du tirailleur ».
« C'est une façon pour le président de revenir sur les liens majeurs qui existent entre la France et le continent africain », explique-t-on dans l'entourage du chef de l'État, Emmanuel Macron. Outre le traditionnel honneur au drapeau, la cérémonie prévoit la lecture d'un texte par l'écrivain franco-sénégalais David Diop et d'un témoignage de vétéran par une lycéenne. À l'automne dernier, pour les cérémonies de la fin de la Première Guerre mondiale, Emmanuel Macron et son homologue malien Ibrahim Boubakar Keïta avaient, eux aussi, rendu hommage aux quelque 200 000 Africains qui avaient combattu dans l'armée française durant la Première Guerre mondiale.
PAR Hemley Boum
LA CONTRE-CULTURE AFRICAINE !
Si les intellectuels les méprisent, eux, ils s’en fichent et ils ont bien raison. Avec leur musique, leurs performances sportives, ils touchent un public qu’aucun livre ne peut atteindre - Ils sont nos enfants surdoués...
Ils sont incroyablement talentueux.
Artistes, sportifs, à eux seuls ils créent des courants, des houles, des vagues! Ils transcendent puissamment nos frontières.
Ils ne sont fils de personne, ils viennent de nul part et tout d’un coup ils s’imposent.
Ils sont trop souvent dans cette masculinité arrogante, indécente, tapageuse qui fait tant de dégâts.
Dans les signes extérieurs de richesse, mais la richesse a-t-elle des signes intérieurs ?
Ils n’en n’ont rien à faire du droit d’aînesse.
Les fameuses valeurs de la bourgeoisie africaine les auraient relégués au fin fond de rien du tout s’ils n’avaient eu leur extraordinaire talent. Et ils le savent. À juste titre, ils ne les respectent pas.
Ils ne croient qu’au pouvoir de l’argent.
Pour une raison simple, ils ont trop manqué de tout pour négliger ce que cela représente.
Si les intellectuels les méprisent, eux, ils s’en fichent et ils ont bien raison. Avec leur musique, leurs performances sportives, ils touchent un public qu’aucun livre ne peut atteindre. Et ils pourraient payer les salaires de dizaines de prof d’université, c’est dire...
Ils sont la contreculture. L’autre côté des mots, des argumentaires, des poses, du raisonnable et de la correction. Ils débordent le cadre...Ils sont le rythme qui fait battre les cœurs. Ils ont une intuition aiguë de nos sociétés, et pour ça, les gens les idolâtrent même dans leur délire. Ils sont des leurs, aujourd’hui pour toujours. Ce n’est pas qu’ils ont raison ou tort, simplement ils sont ce qu’ils sont, à en mourir ! Ils sont nos enfants surdoués...
RIP DJ Arafat.
J’aurais aimé te voir vieillir, je suis curieuse de savoir ce que le temps aurait fait de toi.
À vous autres qui lui ressemblez tellement, nous n’avons pas de leçon à vous donner. Juste, essayez de rester en vie. Ne renoncez pas encore! Moi je pense à sa mère, mais je vous exhorte vous à songer à ses gamins qui vont grandir sans père. C’est votre tour d’assurer et le premier pas à faire c’est de rester en vie.
Texte recueilli de la page Facebook de l'auteure.
IDRISS FALL CISSÉ, MILITANT VIRTUEL
Qui est ce jeune activiste établi en France et dont la plume est réputée très corrosive à l’endroit du président Macky Sall et son régime ?
Activiste engagé basé en France,idrissa Fall cissé est tout à son combat contre le Président sall et son régime.
Il est sorti de l’anonymat à la faveur d’une interpellation par les éléments de la Section de recherches, le jour de la Tabaski. Alors que le commun des Sénégalais célébrait la fête du mouton,Idrissa FallCissé a été cueilli chez lui, au quartier Colobane. Et pourtant,IdrissaFallCissé aurait pupasser une joyeuse fête de l’Eid El-Kébir en famille, s’il ne s’était pas aventuré à commettre un énième post sur son mur Facebook. Dans ledit post, Idrissa Fall Cissé qui grossit le lot des activistes virulents à l’endroit du régime Sall sur les réseaux sociaux, traitait le Président Macky Sall de «S…».
En vacances au Sénégal depuis dimanche, Idrissa n’a pas eu le temps de défaire ses bagages qu’il sera cueilli par les éléments de la Sections de Recherches. Mais, plus de peur que de mal, puisqu’il sera libéré au bout de quelques heures. Son passeport confisqué et une re-convocation pour aujourd’hui lui est notifié. Plusieurs raisons ont été évoquées suite à son interpellation. Si le délit d’insulte au Chef de l’Etat reste le plus constant, certains ont fait courir le bruit que Idrissa aurait pondu un pamphlet sur la famille Sall. Que nenni ! Il n’en est rien, si l’on se fie aux propos de Cheikh Doudou Mbaye qui se présente comme un «frère» de l’activiste.
Dans une vidéo live de 11 minutes 46 secondes, postée lundi soir à de 23H35mn, Cheikh Doudou, lui aussi activiste établi en région de Bruxelles, précise : «Idrissa n’a absolument rien écrit. C’est un faux support qu’il a produit en soutien au journaliste Adama Gaye. C’était juste une plaisanterie qu’il faisait. Sinon, il n’a rien écrit. Et si c’est pour cette raison qu’on l’a interpellé, je pense qu’il apportera les éclairages nécessaires.» S’il le dit.
Qui est donc Idrissa Fall Cissé ? Qui est ce jeune activiste établi en France et dont la plume est réputée très corrosive à l’endroit du Président Macky Sall et son régime ? Qui est cet homme qui, derrière son clavier, étale son courroux sur le pensionnaire du Palais de l’avenue Roume ? «L’Obs» tente de percer le mystère Cissé.
A défaut de faire parler directement le concerné, «L’Obs» a fait parlersa page Facebook. Sur son mur, la photo de profil est peu parlante.On y découvre Idrissa, relax sur un siège, derrière son box, le téléphone scotché à l’oreille,sourire aux lèvres, lunettes de vues visséessurlenez, le poignet orné de bracelets ethniques, corpulence moyenne enveloppée dans un blouson noirsur un jean bleu, la tête coiffée d’une casquette rouge surlaquelle, on lit l’inscription NY. Son visage respire la sérénité d’un militant engagé pour son pays. Et peu importe les 3 843 km qui le séparent de son pays natal, Idrissa vit et respire Sénégal, d’où son engagement citoyen couché comme une épitaphe surla page d’accueil de son mur : «Je veux que tout acte que je pose soit mesuré à l’aune de l’intérêt citoyen.»L’intérêtnational, c’est justement ce qui lui a valu d’être gardé à vue, le jour de l’Eid El-Kébir.
Ce dimanche, le jeune sénégalais a quitté sa ville d’adoption, enFrance, le cœur guilleret. Il débarque chez lui, l’espoir de fêter la Tabaski en famille, en bandoulière. Mais sa désillusion sera grande, puisqu’il sera cueilli, dans l’après-midi de la fête. Et pourtant, Idrissa nourrissait des appréhensions sur son retour au pays. «Le samedi, jour de son départ pour le Sénégal, Idrissa m’a appelé pour me dire qu’un ami se renseignait auprès d’amis communs pour avoir son adresse exacte à Dakar, puisqu’il avait déménagé. Je lui ai demandé de surseoir à son voyage, car les gens enquêtaient sur lui.Il m’a dit qu’il ne pouvait annuler son voyage et qu’il n’y avait aucun risque. Je lui ai donc demandé de faire attention. On a eu une discussion vidéo le jour de la Tabaski et on s’est présenté nos vœux de bonne année», confie Cheikh Doudou Mbaye sur sa vidéo live. Le même soir, il sera cueilli, puis libéré quelques heures plus tard, à charge pour lui de déférer aujourd’hui à une autre convocation.
Idrissa Fall Cissé habite la capitale, Dakar.Il a fait ses humanités au Lycée Ibou Diallo de Sédhiou avant d’intégrer le Lycée Lamine Guèye, ex-Van Vollenhoven. Son Bac en poche, Idrissa suit un cursus en Communication des entreprises et organisations à l’Université Gaston Berger. Quelques années plus tard, il décroche une Pré-inscription pour l’Université d’Aix de Marseille. Il y suit une formation en Mondialisation et Développement, puis il migre vers l’Université libre de Bruxelles où il suit un curricula en Urbanisme et aménagement du territoire avant de revenir à l’Université Gaston Berger pour des études en Géographie, plus précisément en Espaces et Sociétés urbaines. Une biographie sommaire qui renseigne un chouia sur la trajectoire d’un homme profondément militant
"MACKY N'EST PAS LA REINE ÉLISABETH"
Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty international Sénégal, estime qu’on ne doit plus envoyer des gens en prison pour des délits tels que la diffamation
Les organisations de défense des droits de l’homme continuent de s’insurger contre les arrestations récurrentes des activistes par la division des investigations criminelles (DIC). Selon l’observateur, La ligue Sénégalaise des droits l’homme (Lsdh) et Amnesty international Sénégal plaident pour l’abrogation du délit d’offense au chef de l’Etat, pas conforme aux normes d’une démocratie moderne.
Pour nos confrères, c’est un sale temps pour les activistes au Sénégal. Après Guy Marius Sagna et Adama Gaye qui croupissent actuellement en prison, un autre parmi eux a maille à partir avec la justice. Il s’agit du nommé Idrissa Fall Cissé, auteur d’un livre pamphlet(pas encore paru) sur le président de la République, ‘’Les frères Sallau pouvoir’’. Tous ont en commun leur virulence sur les réseaux sociaux, avec des publications à la limite injurieuses contre le chef de l’Etat. Seulement, de l’avis des organisations de défense des droits de l’homme, ces arrestations n’honorent pas le Sénégal et sa démocratie.
Le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh), Me Assane Dioma Ndiaye, interrogé par l’Observateur, ce sont des signes pathologiques d’une démocratie qui n’est pas parfaite. «Si on estime qu’il s’agit d’une volonté du pouvoir politique d’endiguer la liberté d’expression, on peut dire que la démocratie est malade parce que dans une démocratie, tout le monde doit pouvoirs’exprimer sans courir le risque d’une arrestation ou d’une répression quelconque ou de représailles de la part du pouvoir, cette situation n’honore pas le Sénégal.», a déclaré l’avocat dans le journal.
Dans le même ordre d’idées, le Directeur exécutif d’Amnesty international Sénégal estime qu’on ne doit plus envoyer des gens en prison pour des délits tels que la diffamation. «Il faut que le président se rend compte que nous sommes dans un Etat démocratique, martèle Seydi Gassama, Macky Sall n’est pas la reine Elisabeth, il est président et chef de parti politique. Il est dans l’arène politique et très souvent, ceux qui l’attaquent l’attaquent en tant que chef de parti. Et il ne peut pas, dans un contexte comme celui-là, procéder à des arrestations tous azimuts, comme il le fait en ce moment.»
HARO SUR L'ABSENTÉISME AU TRAVAIL
Le ministre Samba Sy rappelle à l’ordre les agents de l’administration et prévient que ceux qui ‘’s’absenteraient indûment de leur poste de travail au ledemain des fêtes encourent des mesures disciplinaires’’
Le mardi 13 et le mercredi 14 août correspondant respectivement au lendemain de la Tabaski et à la veille de la fête de l’Assomption demeurent des ‘’jours ouvrables’’, tout comme le vendredi 16 août, a rappelé le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, Samba Sy, avertissant que les absentéistes ‘’encourent des mesures disciplinaires.
Dans un communiqué reçu à l’APS, le ministre rappelle qu’‘’en application de la loi numéro 74-52 du 04 novembre 1974 relative à la fête nationale et aux fêtes légales, le mardi 13 et le mercredi 14 août correspondant respectivement au lendemain de la Tabaski et à la veille du 15 août sont des jours ouvrables. Tout autant que le vendredi 16 août’’.
Samba Sy, dont le rappel à l’ordre s’adresse aux travailleurs, en particulier les agents de l’administration et des collectivités territoriales, prévient que ceux qui ‘’s’absenteraient indûment de leur poste de travail encourent des mesures disciplinaires’’.
‘’La gestion du temps de travail et des fêtes légales pourrait être mise en débat dans le cadre du Dialogue national initié’’ par le président de la République, Macky Sall, ajoute M. Sy.
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
PETITES COPINES
EXCLUSIF SENEPLUS - Le féminisme sénégalais, entre autres, a un ennemi premier et central, c’est la tradition et la religion, piliers du patriarcat - Quoiqu’en pensent les sectaires, le féminisme est une question d’Hommes - LE RETOUR À COUBANAO
Ça a duré à peine 20 minutes. Sur le petit banc de bois, au bord de la route, où j’avais échoué à l’ombre d’un grand manguier, elles avaient avancé vers moi. D’abord timides, elles n’avaient pas arrêté de regarder mon appareil photo dans un mélange de curiosité enfantine et d’impatience. Puis d’un coup, alors que je m’essuyais le front et échangeais avec quelques jeunes du village, elles avancèrent et se dressèrent net devant moi. A peine eûmes-nous entamé un dialogue, que je compris que je les intéressais moins que le Sony que j’avais. Je fus magnanime. Elles prirent l’appareil qui semblait les captiver plus que tout, s’éloignèrent de quelques pas, ajustèrent l’objectif sur moi, l’une donnant les consignes et l’autre cadrant talentueusement. Comme une équipe de photographes en herbes, elles mitraillèrent. Elles ajoutaient même de la coquetterie dans le geste, l’appareil imposant pour leurs petites mains semblait s’y plaire. En regardant sur l’écran ensuite, après une première salve de photos, elles s’esclaffèrent, fières d’elles et de leurs premières captures.
Elles me tendirent l’objet et se mirent 5 mètres plus loin, m’intimèrent presque l’ordre de les sublimer. Je cadrai et photographiai. Elles adoptèrent plusieurs poses : les doigts en V, une position de profil, la moue du bisou, un grand sourire. Elles vinrent après, à mes côtés, savourer le diaporama. L’une sembla littéralement en extase avec elle-même sur une des photos, l’autre plus en retrait, se tut, même si un sourire venait jeter un éclat à son visage plus dur à confesser. Je me fis ainsi des amies, de petites copines, vites complices, qui ne s’arrêtaient plus. Elles s’appelaient Effoh et Yaga, découvris-je au gré de la conversation, jumelles d’âges, de classes, et camarades de jeux.
Effoh, la plus entreprenante avaient des tresses inachevées, un petit bijou, de perles noires autour du cou. Elle avait de petits yeux noirs et fureteurs, de grandes oreilles et une bouche prompte à proférer d’innocentes bêtises. Elle adoptait tour à tour une moue vive et prudente, comme incapable de savoir sur quel mode aborder l’étranger que j’étais. Elle portait un ensemble en wax, bleu, brodé de jaune, et des tongs esquintés, recouvertes par l’argile. Yaga avait, elle, le visage timide, rempli de grâces. De larges yeux qui naissaient en bas d’un front imposant et lisse. Elle avait un tout petit nez et se tenait sagement, dans une gestuelle du corps d’une incroyable maturité. Elle était habillée d’une jupe rose et d’un t-shirt blanc, taché au niveau de la poitrine du motif d’un gros point rouge agrémenté d’un dessin bleu, comme la trace d’une trainée de peinture. Des tresses moins imposantes, en petites touffes irrégulières, donnaient à son visage, des accents de simplicité naturelle. Plus en retrait, moins expressive, elle avait elle aussi pris place à côté de moi.
Devant mon écran, dont elles avaient instinctivement compris tous les mécanismes de fonctionnement, elles firent défiler les photos, du jour, de la veille, et me posèrent des questions sur chaque cliché. Elles jouèrent sur les modes, noir et blanc, sépia, les portraits, les paysages. Effoh plus engageante, semblait pourtant devant l’objet moins douée que Yaga, qui sereinement, naviguait dans le tableau de bord. Elles formaient une redoutable équipe, dont les talents en trompe-l’œil, pouvaient en décontenancer beaucoup. La retenue de Yaga était tout sauf un suivisme, l’énergie de Effoh, encore moins une assurance. Toutes les deux semblaient se compléter, dans un portrait en ombres et lumières, deux faces d’une même médaille, que l’âge et l’avidité rendaient assurément grandiose. L’abord timide avait désormais cédé la place à plus d’entrain chez elles, de partage, et mes copines ne me lâchèrent plus, pour mon plus grand bonheur.
Elles avaient plus ou moins 10 ans, étaient en CE1, dans la même classe. Effoh n’aimait pas les calculs ; Yaga, ne détestait pas grand-chose. Tout autour, sur les bancs où avaient pris place les habitants du village, notre manège avait fait sourire. Les femmes avaient d’abord essayé de refréner l’envie des deux fillettes d’importuner l’étranger. Je les rassurai. Elles les laissèrent, même si elles ne semblaient pas tout à fait sûres que cette attitude fût la plus appropriée, pour des gamines à qui on apprend habituellement l’effacement. Cet épanchement, moi, me plaisait. En attendant la voiture pour rentrer à Ziguinchor après ce séjour dans les Kalounayes, notre petit clan à trois m’avait rappelé des souvenirs. Je ne pus en effet m’empêcher de repenser à la seule cérémonie de ñakay (Excision) à laquelle j’avais assisté 20 ans auparavant. J’avais perdu alors ma meilleure copine dans le bois sacré, pendant plusieurs jours. Elle avait peu ou prou le même âge qu’Effoh et Yaga. L’espoir de retrouver les premières amours est si envahissant, mais si irrépressible, que chaque retour est inconsciemment une manière de les revivre. Ma petite copine de jeux, que l’on me prêtait sous mes contestations gênées, mais que j’avais tant plaisir à voir au loin, à deviner, à aimer, avait été dans le lot des filles parties pour l’excision. De là même où Yaga, Effoh et moi, nous nous sommes plus à nos jeux photographiques, 20 ans avant, l’écho qui parvenait à ce seuil du village, était autre. L’initiation à la vie féminine, le rite de purification, battaient leur plein. Je me retrouve, ayant abandonné le rêve de revoir ma promise, à voir son visage chez ses deux petites complices, dont je ne savais pas si elles avaient déjà subi leur tour, et si elles y iraient incessamment sous peu…
Les 20 minutes avaient filé. Le bruit du moteur et la grande trainée de poussière annonçaient l’arrivée de la voiture pour Ziguinchor. Effoh, Yaga et moi fûmes tristes de nous séparer. On était devenus de vrais confidents. Le visage si impassible de Yaga avait même fendu sa raideur et son masque habituel, pour offrir des yeux larmoyants. Je n’avais rien d’autres à leur laisser, comme le gage de les revoir, ni même de partager les photos. Je décrochai le mail in extremis d’un jeune et leur promis de leur faire parvenir un album imprimé. La voiture disparut. Je sais, je le sais encore plus maintenant, que j’ai manqué de petites copines, de petites amies, du sexe opposé. Nous n’avons pas appris à connaître nos femmes, enfants, adolescentes, adultes. Nous n'en retenons que ce qu’en portraiture notre culture. Il y a potentiellement dans toute célébration du rôle majestueux de la mère, idéale, au foyer, une habile corruption de la domination, la vénération comme rançon de l’hégémonie. Les rôles ingrats que la société leur assigne nous aliènent inconsciemment, à les voir ainsi, subalternes. Au fil du temps, sans s’en rendre compte, nous devenons leurs bourreaux. Pas tellement que nous soyons mauvais, mais seulement héritiers d’un ordre. Je me plais à imaginer l’avenir de mes copines, je ne sais pourquoi, mais je ne suis pas optimiste. Coubanao leur offre assez peu de choses pour rêver, la première condition de l’émancipation…Effoh et Yaga, comme ces adolescentes qu’on retrouve dans les romans de Toni Morrison, embarquées dans des illusions douces et tragiques.
Le temps d’écouter les petites filles est sans doute le plus important des paris à faire, finis-je par me dire dans la voiture. Le pari d’éveiller à chaque âge la conscience. L’égalité n’est pas le clonage, ni même la ressemblance, mais la liberté de piloter sa vie, de n’être empêché par rien d’arbitraire. L’une des défaites des féminismes c’est qu’on en a fait une chasse gardée des femmes. Comme s’il fallait quand on est homme, prouver en être pour être admis dans le club. Point de certificat de féminisme par détention de vagin. Il ne peut se dissocier des combats généraux pour la liberté et l’égalité. Le féminisme sénégalais, entre autres, a un ennemi premier et central, c’est la tradition et la religion, piliers du patriarcat. Sa propension à l’esquiver pour déporter les combats ailleurs est la mesure de son imposture. Ne rien passer aux femmes, ne point les surcharger. Les considérer totalement avec la liberté de défaillir, d’être mauvaises, de choquer, d’être humaines…Quoiqu’en pensent les sectaires, le féminisme est une question d’Hommes. Ceux qui le sont n’ont besoin ni de preuves, ni de gages à donner, encore moins de proclamations. En cela est-il salutaire que les écrits restent. Derniers juges dans un monde de la parole immédiate où il y a tant de héros pour si peu de causes.
L’annonce de sa disparition me bouleverse encore aujourd’hui car il est des hommes si forts, si pétris d’humanité et qui comptent tellement à nos yeux que leur mort nous ramène à la fragilité de notre condition humaine et de ses dérisoires vanités
Ce n’est pas la fréquence des relations humaines qui en font la qualité, mais la sincérité.
C’est une bien triste nouvelle qui a frappé le Sénégal tout entier le 22 juillet dernier avec la disparition de Hamed Amar, le PDG de NMA-Sanders, pas suffisamment honoré à mon goût.
Ahmet Amar, tout en hauteur et proximité, n’est plus de ce monde et il va nous manquer. Il nous prive de tant choses simples et vraies qu’il incarnait mieux que personne. Le rêve, l’audace, la passion. Il est parti avec un peu de nous tous, de notre pays, un pan de son industrie.
L’annonce de sa disparition me bouleverse encore aujourd’hui car il est des hommes si forts, si pétris d’humanité et qui comptent tellement à nos yeux que leur mort nous ramène à la fragilité de notre condition humaine et de ses dérisoires vanités.
Humble et courageux, Ahmet, tu l’as toujours été. Au début des années 1980, tu roulais en Renault 5 et si tu nourrissais déjà de sérieuses ambitions personnelles, tu as toujours gardé des yeux attentifs pour ton pays, pour tes frères, et parmi eux les plus nécessiteux ou les simples passants.
Ta foi et ta volonté d’entreprendre m’ont toujours impressionnée. Avec ta disparition, nous perdons un entrepreneur exceptionnel et un inspirateur fraternel.
Au-delà des relations professionnelles, je salue l’homme de fortes convictions avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à échanger. Le monde des affaires, mais surtout le pays, perd l’un de ses grands talents et nous ne pourrons que regretter ton engagement et ton patriotisme.
La foule des amis, salariés et anonymes fût nombreuse à saluer une personnalité respectée et appréciée. Aimé et admiré, tu nous laisses un grand vide mais nous donnes une immense leçon de vie.
Les hommages sont unanimes mais pas assez nationaux à un grand Homme, comme on aimerait en rencontrer plus souvent, car c’est un honneur d’avoir croisé ton chemin.
Ahmet Amar, c’était un cœur généreux et une main ouverte. Il a été l’un des premiers chefs d’entreprise à m’accueillir et me conseiller lorsque j’ai créé le groupe Africa7, il était courtois et avant-gardiste. Il a toujours su relever les défis et c’est ainsi qu’il s’est construit.
Très cher Ahmet Amar, tu es parti trop brutalement !
J’adresse mes condoléances les plus attristées à ta famille et à l’ensemble de tes proches et amis, Baidy Agne, Mansour Kama, Yerim Sow, Moustapha Ndiaye et tant d’autres que je ne peux tous citer.
Je garde un souvenir de toi jeune et enjoué, aussi je ne veux pas prendre un air trop solennel, même si je suis triste, si triste. J’ai mis du temps à écrire car ce faisant j’admettais ton départ. Lorsque Maitre Moustapha Ndiaye m’a appelé aujourd’hui et que je t’ai vu avec lui sur sa photo de profil, j’ai pris la plume…Tu ne m’en voudras point, je le sais, de ce déni que jai nourri ces dernières semaines.
Avec ta disparition s’écroule une tour de Babel et l’on ne peut rien y faire.
« Tous les matins du monde sont sans retour »
Reste le souvenir d’un frère qu’on aimait…
par Alassane Kitane
QUAND TOUT UN PAYS ET SON ROI IMPLORENT DE LA SALUBRITÉ !
Vous voulez vraiment la salubrité ? Expliquez-moi alors ce que ces vaches viennent faire en pleine capitale ? Et ce roi qui implore la salubrité, où sont les poubelles, les camions de collecte d’ordures mis à la disposition du peuple de Ndoumbélane ?
Selon une certaine tradition orale, un sage aurait comparé le pouvoir politique à un gourdin égaré au milieu de la route : il peut arriver que par les caprices de la fortune, il tombe dans les mains d’un homme avisé qui s’en servira pour guider son peuple ou dans celles d’un forcené qui l’utilisera pour asservir et abrutir le peuple. Cette façon allégorique de théoriser la neutralité morale du pouvoir politique est surtout valable à Ndoumbélane. Ce pays est-il réellement gouverné par des gens sensés ? Qui pouvait imaginer que ce pays régresserait à ce point ? Tout ce qui a un sens ou une valeur a déserté Ndoumbélane, pays où même le sucre est aujourd’hui moins sucré (dafa maki) et le piment plus pimenté (kané gui dafa Reubeuss) ! Pauvre pays où même le miel a perdu son goût délicieux. Espérons que quand le ciel mettra fin à sa bouderie pluviale et ouvrira enfin ses vannes, il ne nous arrosera pas de pluies salées (taww bu wèkh xatt). « Quel pays de sel », dirait certainement le phacochère blond de l’outre-Ndoumbélane !
Quand les insensés gouvernent les sensés, c’est la lucidité elle-même qui est considérée comme un crime ou comme une forme de démence. Dans un tel pays, la crédulité devient la seule religion du peuple. N’avez-vous remarqué deux choses bizarres à Ndoumbélane : la raison va à Reubeuss et les charlatans ont congédié tout le résidu de rationalité qui subsistait encore dans ce pays ? Le suffrage universel est non seulement décidé ou destiné à l’avance (ci baatin) mais son dépositaire est blindé mystiquement pour faire ce qu’il veut ! Et c’est la même culture qui rythme la vie des pauvres Ndoumbélanois. La lutte, le foot, les échanges économiques, les études, etc. : tout est régi par une main invisible qui laisse les hommes sans main et, par conséquent, sans responsabilité. Même le dealer de faux médicaments qui est sorti de prison par une grâce présidentielle unique en son genre a été, dit-on, tiré d’affaire par des forces mystiques.
Les oiseaux et les asticots de cet étrange pays doivent certainement se moquer très souvent des humains, car ces animaux n’ont ni main ni raison, et pourtant ils font des efforts pour s’en sortir. Les gens de Ndoumbélane par contre sont les pauvres jouets de forces occultes. D’où viennent subitement d’ailleurs tous ces faiseurs de miracle qui défilent dans les médias de Ndoumbélane ? L’adage sérère qui dit « Tapalé mpiré godji » (il n’existe pas de filouterie ou de stratagème qu’on puisse utiliser de sorte à traire une pierre pour avoir du lait) résume parfaitement l’impasse dans laquelle la culture du bricolage a plongé les gens de Ndoumbélane. De même qu’éraflures et enflures peupleraient certainement les doigts de cet enchanteur qui tenterait de sortir du lait des pis de la pierre, la vie à Ndoumbélane est rythmée par des regrets, des complaintes et une désespérance universelle.
Dans ce pays très particulier où s’opposer au roi est presque synonyme de crime, l’accès au pouvoir absout tous les crimes et vilénies précédemment commis. C’est ce qui fait que même si un fou venait à gouverner ce pays, on aurait toute la peine du monde à montrer son vrai visage. Le pouvoir politique renferme une dose d’anesthésiant pour le peuple : par une espèce de sortilège qui lui est inhérent, il enlève la lucidité aussi bien à ceux qui l’exercent qu’à ceux qui le subissent. La plupart des gens n’aiment pas être réveillés de leur torpeur et ce, non pas parce qu’ils n’ont pas assez dormi, mais parce qu’ils ne veulent pas faire face à la dure réalité. La torpeur est une drogue, surtout dans un pays comme Ndoumbélane où le démuni est un paria objet de toutes les invectives et de tous les quolibets que l’on peut se dire entre membres d’une même famille, sous le ton sarcastique certes, mais dans le dessein de blesser. Si vous êtes pauvre à Ndoumbélane, soyez prudents. Evitez les cérémonies familiales ou si vous ne pouvez pas les manquer, alors ne prenez surtout pas la parole, sinon vous risquez d’être victime de l'acerbe commérage sérère « ô fuudèl fuuda » (ça se dit de quelqu’un qui se croit important alors qu’il suscite le mépris et la dérision du public).
Ah le diable, il ne nous lâche jamais ! On dirait que les gens de Ndoumbélane ont par devers eux quelque chose que convoite le diable. Il est toujours là en train de rôder dans les esprits comme dans les corps : les accidents de la circulation devenus endémiques, c’est lui ; les crimes passionnels, c’est lui ; les divorces précoces et chaotiques des jeunes mariés, c’est encore lui ; l’atrocité industrielle des agresseurs, c’est toujours lui ; même le déficit pluviométrique, c’est lui… Il faut dire qu’il est vraiment taquin et encombrant ce diable. Mais se pourrait-il que le diable soit nous-mêmes ? Le pire diable est celui qu’on porte avec soi et en soi : l’indiscipline.
Oui mais que faire ? Quand l’indiscipline promeut à des postes ministériels, quand le savant s’assied à la même table de conseil des ministres que n’importe quel bouffon, quand l’ignorant et le voleur bombent la poitrine sur la place publique, comment exiger l’exemplarité des citoyens ? Et vous êtes ainsi scandalisés par l’insalubrité dans les rues et dans les demeures de Ndoumbélane ! Laissez-moi vous dire où se trouve la racine du mal : la saleté, c’est d’abord un état d’esprit, c’est dans les esprits, c’est une façon de penser avant d’être une façon d’être.
Un seul mot à supprimer dans le vocabulaire wolof et le problème est à moitié réglé « boroxlu » (Entrer péniblement, le plus souvent frauduleusement, dans un milieu par une issue exiguë). A défaut de le supprimer dans le langage, il faut le bannir dans les comportements. Un pays où BOROXLU décrit tristement l’occupation du marché, de la rue, de la classe, des moyens de transports, du stade, bref de tous les lieux (même le gouvernement est caractérisé par boroxlu) - un tel espace - n’a plus d’espace pour déposer et traiter la saleté. Boroxlu partout engendre naturellement saleté partout.
Mais vous-là, que voulez-vous au juste ? Vous vivez avec des moutons et vous espérez ne pas en porter les stigmates ! Vous élevez des chèvres à côté de vos enfants et vous refusez que ces derniers se comportent comme des chèvres ! Vous élevez des porcs dans vos maisons et implorez de la salubrité ! Comment des chèvres, des moutons et des porcs peuvent-ils, sans dommage, cohabiter avec des humains ? Vous voulez vraiment la salubrité ? Expliquez-moi alors ce que ces vaches viennent faire en pleine capitale ? Tous ces animaux errants n’ont donc pas de propriétaire ? Et ce roi qui implore la salubrité, où sont les poubelles, les camions de collecte d’ordures et les usines de transformation qu’il a mis à la disposition du peuple de Ndoumbélane ? Pourquoi aime-t-il tant bavarder et gesticuler au lieu d’agir ?
Pendant qu’on y est, quel le nom de ce roi qui avait décrété la fin de la mendicité des enfants dans la capitale de Ndoumbélane ? Que dire de la décision de son gouvernement d’enseigner la philosophie « dès la classe de seconde » ? Qui avait juré sur tous les toits qu’il allait réduire la durée de sa royauté ? Et les quatre cent mille emplois, c’est quel roi encore…? Est-ce vraiment le même roi qui nous promet un Ndoumbélane propre ? Je viens juste de me rappeler que dans une vie antérieure, c’est le fait de croire qui m’avait tué. Ne comptez surtout pas alors sur moi pour croire ce Roi des promesses jamais tenues ! Et si vous voulez un conseil, méfiez-vous de ce monstre des monstres : la croyance ! Tous les monstres s’installent dans les esprits en prenant l’échelle de la croyance, et par la suite, ils accèdent au pouvoir par l’ascenseur de la croyance. Et pour s’y maintenir, ne croyez pas qu’ils vont se gêner d’utiliser la croyance comme aspirateur. Hitler a manipulé la fibre de la croyance. Staline aussi. Dr Yaya Hi…Ha…Ho…Hé (et quoi encore ?) … Diamé, ça ne vous dit rien ?
Si vraiment vous voulez un Ndoumbélane propre, comprenez que la salubrité est avant tout une culture. N’avez-vous pas remarqué que les pays où il y a de grandes rues salubres et éclairées ont des idées éclairées et des gouvernants sensés ? A Ndoumbélane on aime la promiscuité et, un de ses sous-produits, l’obscurité : nos politiques économiques sont à l’image de nos rues, c’est-à-dire lugubres, brouillonnes et incohérentes. Comptez le nombre de rues qui donnent sur des impasses, vous aurez le nombre de politiques économiques non abouties.
Le Casse-pied de Ndoumbélane
DES HABITANTS DU BAOL SE CRÊPENT LE CHIGNON
Le décret n°2011-1991 du 16 décembre 2011 portantmodification et extension des limites territoriales de la commune de Bambey dans la région de Diourbel divise des habitants du département de Bambey
Le décret n°2011-1991 du 16 décembre 2011 portantmodification et extension des limites territoriales de la commune de Bambey dans la région de Diourbel divise des habitants du département de Bambey. Huit ans après, les populations des communes de Ngoye, Thiakar, Ndangalma et Ngongom ont «déchiré» ce décret de l’ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade. Un conflit est en latence parce que les autorités municipales et politiques de la commune de Bambey veulent l’application de la mesure contrairement aux vœux des autres responsables des collectivités territoriales concernées.
C’est un conflit latent : Des habitants de Bambey répondent aux manifestations des populations des communes de Ndangalma, Ngogom, Thiakhar et Ghoye, qui quittent leurs localités, selon Aïda Mbodji, pour vendre des parcelles situées à l’intérieur de Bambey à des businessmen. Pour l’ancienne maire de la commune de Bambey, ils ne comptent pas accepter cette situation dont le préjudice serait énorme. D’autant plus que, dit-elle, «ces gens n’ont aucune base juridique, aucune légitimité mais ils veulent juste surfer surleur proximité avec le Président Macky Sall». D’après elle «l’édile de Bambey a entamé des opérations de lotissement sur la base d’un plan directeur de l’urbanisme qui a été validé en 2003 mais aussi sur la base du décret de 2011. Ce décret, nous demandons son application.Nous n’accepterons pas que l’on nous interdise ce qui nous revient de droit. Nous allons nous battre et même y laisser
notre vie si nécessaire». Revenant sur la rencontre, le maire de la commune de Bambey a souligné qu’ils ont initié ce rassemblement sans prise de position politique mais plutôt pour échanger sur un litige foncier qui les oppose avec les communes de Ndangalma, Ngogom, Thiakhar et Ngoye. Pour Gana Mbaye, il faut rétablir la vérité des faits en expliquant aux populations que leur lotissement est juste, normal et légal.Parce que, précise-t-il, «nous avons suivi toutes les procédures qui ont abouti à l’obtention de ces autorisations. A partir du mois d’avril 2012, nous avions reçu nos autorisations de lotissement. Une situation que ces quatre communes ne veulent pas accepter. «Elles nous servent comme motif que le décret d’autorisation de ces lotissements est politique mais elles ont accepté que le décret attribue à Bambey ces espaces qu’on est en train de lotir.» M. Mbaye ajoute : «Si quelqu’un pense que ce décret n’est pas valable, il a l’opportunité de l’attaquer devant les plus hautes juridictions nationales.» Il faut savoir que les populations des communes de Ndangalma, Ngogom, Thiakhar et NGoye s’étaient réunies le 1er août dernier pour dénoncer les opérations de lotissement des zones d’extension de la commune de Bambey. A leur avis, ces cites ne lui appartiennent pas. Ndiamé Dieng, Secrétaire municipal de la commune de Ndagalma, justifie leur position : «Nous nous sommes levés pour nous opposer à une extension ou lotissement de la commune de Bambey pour deux raisons. La 1ère, on conteste le décret d’extension de ladite commune car après vérification avec nos conseillers juridiques, on a vu qu’il n’a pas été publié au Journal officiel. Raison pour laquelle ce fameux décret n’est pas opposable aux tiers.»