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18 juillet 2025
LA RÉPRESSION SEULE NE SUFFIRAIT PAS POUR ENDIGUER LE PROBLÈME
La présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Touré, a exprimé mardi le souhait que la prévention soit érigée en ‘’stratégie’’ de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Dakar, 30 juil (APS) - La présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Touré, a exprimé mardi le souhait que la prévention soit érigée en ‘’stratégie’’ de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
’’La répression seule ne suffirait pas pour endiguer le phénomène des violences faites aux femmes et aux filles. Il faudrait penser à ériger la prévention en stratégie’’, a proposé Mme Touré.
Elle intervenait à la première session extraordinaire du CESE pour cette année, au siège de ladite institution.
Aminata Touré a demandé à la ministre Ndèye Sali Diop Dieng, chargée de la Femme, de la Famille et du Genre, de privilégier la ’’prévention’’, le ’’soutien’’ et l’’’accompagnement’’ des victimes de cette forme de violence.
Le CESE a démarré cette session par l’audition de la ministre de la Femme. D’autres ministres seront auditionnés par les conseillers.
L’audition de Mme Dieng portait sur "la protection et la prise en charge des femmes et filles victimes de violences sexuelles ou sexistes".
Les conseillers et la ministre de la Femme ont également discuté du ’’partage des expériences, des bonnes pratiques et des nouvelles orientations de l’État pour la prévention des violences faites aux femmes et aux filles’’.
Des militants de la société civile et des organisations de défense des droits de l’homme étaient présents. Ils ont remis à la présidente du CESE des mémorandums sur les violences sexuelles ou sexistes.
Aminata Touré estime que le thème de l’audition de la ministre de la Femme est d’‘’intérêt général’’. C’est un sujet ’’que l’on doit prendre très, très au sérieux’’, dit-elle.
Mme Touré a aussi invité tous les citoyens à être des ‘’protecteurs’’ des couches affectées par cette forme violence dont les garçons sont en train de devenir une cible, selon elle.
Aminata Touré dit avoir constaté que les hommes contribuent à la lutte contre les violences sexuelles ou sexistes en mettant en place des ‘’plateformes’’ dédiées à cette cause.
Le CESE sera plus ’’ouvert’’ aux organisations de la société civile, qui ont réclamé que des mesures ’’urgentes’’, ’’fortes’’ et ’’efficaces’’ soient prises contre ces violences qui débouchent quelquefois sur des ‘’meurtres’’.
Ndèye Sali Diop Dieng a dévoilé les ‘’stratégies’’ mises en place par son ministère en vue de l’‘’éradication’’ ou de la ’’réduction’’ de cette forme de violence.
Selon Mme Dieng, les violences sexuelles ou sexistes doivent faire l’objet d’‘’une réponse multisectorielle et proactive’’.
’’La mémoire collective garde encore, selon les documents disponibles, les cas de violence basés sur le genre les plus médiatisés, avec ou sans viol suivi de meurtre’’, a souligné Ndèye Sali Diop Dieng.
Elle a ainsi rappelé les cas de Doki Niass, battue à mort en mars 1992, de Bineta Camara, qui a succombé à cette forme de violence cette année, à Tambacounda (est), et de Fatoumta Makhtar Ndiaye, vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental, tuée chez elle à Pikine, dans la banlieue de Dakar en 2016.
’’Seulement 24 % des victimes font recours à la justice’’, révèle-t-elle, déplorant la faiblesse de ce pourcentage.
Les résultats de l’audition de la ministre de la Femme seront compilés dans un document qui sera remis au président de la République, Macky Sall, et aux responsables des organisations intervenant dans la lutte contre les violences sexuelles ou sexistes, selon Aminata Touré.
Les ministres Amadou Hott, chargé de l’Economie, du Plan et de la Coopération, et Dame Diop, chargé de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat, seront également auditionnés lors de cette session.
MONNAIE UNIQUE EN AFRIQUE DE L'OUEST, UN PROJET MAL ENGAGÉ
Paris manœuvre pour que les transformations du FCFA ne se traduisent que par un changement de nom. Les pays de l'UEMOA n’ont toujours pas dit à leurs pairs de la Cédéao comment ils comptaient rompre le cordon qui les lie au ministère français des finances
Les présidents de quinze pays d’Afrique de l’Ouest ont révélé, fin juin, le nom de la monnaie unique régionale qu’ils veulent lancer en 2020 : l’eco. Mais la volonté politique de plusieurs États semble manquer pour faire aboutir ce projet mal ficelé. En coulisses, Paris manœuvre pour que les transformations du franc CFA ne se traduisent que par un changement de nom.
Réunis fin juin à Abuja, au Nigeria, les dirigeants des quinze pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont semblé donner un coup d’accélérateur à un vieux projet de monnaie unique : ils ont annoncé qu’ils avaient retenu le nom d’« eco » pour cette future unité de compte, censée voir le jour en juillet 2020. Mais, depuis, le doute plane sur ce projet tant la volonté politique de certains chefs d’État à mener cette entreprise à son terme semble manquer.
L’idée de monnaie unique régionale a été adoptée en 1983 par la Cédéao. Elle doit concerner 335 millions d’habitants : les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest- africaine (UEMOA), soit le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, qui utilisent actuellement le franc CFA et sont membres de la zone franc, ainsi que le Cap-Vert, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Nigeria et la Sierra Léone, qui ont chacun leur monnaie. Au fil des décennies, la mise en œuvre du projet s’est révélée compliquée, et il y a eu de nombreux reports pour la plupart des étapes fixées.
En dépit des retards, les chefs d’État de la Cédéao multiplient depuis un an les déclarations affirmant leur intention de tenir l’échéance de 2020. À Abuja, pour montrer leur détermination, ils ont non seulement annoncé le choix du nom « eco », mais se sont aussi prononcés pour un régime de change flexible (http://www.ecowas.int/wp-content/upl oads/2019/07/Communiqu%C3%A9-Final_55%C3%A8m-Sommet_Abuja_29-juin-2019-1.pdf ).
Cependant, le flou continue de dominer tout le reste, comme l’a souligné l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly dans une vidéo (https://m.youtube.com/watch?v=LniFFT27ejM): la Cédéao n’a pas de traité d’union monétaire, les statuts de la future banque centrale n’ont pas été définis, la question de la gestion des réserves de change n’a pas été abordée, ni celle des politiques économiques et financières communes, etc.
Certes, des « critères de convergence » (taux d’inflation inférieur à 10 %, endettement public sous 70 % du PIB, déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB, etc.) ont été définis il y a quelques années comme préalables à remplir par chaque État avant d’aller vers une monnaie unique. Mais aucun pays n’avait respecté ces critères en 2018.
Mi-juin 2019, le « comité ministériel » de la Cédéao s’est même dit préoccupé (https://www.mays-mouissi.com/wp-c ontent/uploads/2019/06/Rapport-final-reunion-ministeres-et-Gvneurs-BC_18-juin_monnaie-unique-CEDEAO.pdf ) par « le recul relatif de la convergence macroéconomique et le manque de performances au regard de l'échéance de 2020 pour la création d‘une union monétaire », « la vulnérabilité des économies de la région aux chocs extérieurs qui rend difficile le respect des critères de convergence sur une base durable par les États membres », « le déficit budgétaire élevé, en aggravation dans certains États membres, qui a un impact négatif sur le taux de change et la dette extérieure ». Ce sont sans doute ces constats qui ont poussé les chefs d’État à préconiser depuis Abuja une
« approche graduée » : les pays qui rempliront les critères de convergence pourront utiliser l’eco en 2020 en attendant que les autres soient prêts, ont-ils annoncé.
À ces problèmes, il faut ajouter la position ambiguë des pays de l’UEMOA. Tout en se montrant depuis quelques mois enthousiastes à propos du projet eco, ils n’ont toujours pas dit à leurs pairs de la Cédéao comment ils comptaient rompre le cordon qui les lie au ministère français des finances (la moitié de leurs réserves de change est actuellement déposée sur un compte spécial du Trésor français par lequel transitent une grande partie de leurs opérations extérieures ; des représentants français siègent dans les instances de leurs banques centrales, etc.).
Pourtant, le Nigeria réclame depuis 2017 un plan de divorce, indispensable avant la création d’une monnaie unique. Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a lui aussi souligné à plusieurs reprises que les membres de l’UEMOA devaient revoir leurs relations avec le Trésor français. Il l’a redit devant son homologue français, Emmanuel Macron, le 11 juillet : « Clairement, il faudra qu’il y ait quelques transformations dans l’arrangement monétaire de ces pays. »
Les ambiguïtés d’Alassane Ouattara
À l’issue d’une visite à l’Élysée, le 9 juillet, et d’une réunion des dirigeants de l’UEMOA, le 12 juillet, Ouattara a laissé entendre que les États de l’UEMOA seraient les premiers à adopter la monnaie unique, arguant qu’ils se rapprochent le plus des critères de convergence – ce qui est exact et s’explique par le fait qu’ils sont déjà soumis à des règles strictes imposées par le système CFA.
Le franc CFA serait alors simplement rebaptisé eco et garderait sa parité fixe avec l’euro « dans l’immédiat », c’est-à-dire au moins tant que les pays de l’UEMOA seront les seuls à utiliser cette monnaie unique, a expliqué Alassane Ouattara, faisant ainsi fi de la décision de la Cédéao d’opter pour un régime de change flexible et de l’avis de nombreux économistes affirmant que la parité fixe avec l’euro est désastreuse pour les pays CFA. En somme, la situation monétaire de l’UEMOA ne changerait pas, excepté le nom de sa monnaie.
Ce scénario aurait le mérite de répondre aux vœux des autorités françaises, dont Alassane Ouattara est proche : si Emmanuel Macron, pressé par la fronde anti-CFA qui ne cesse d’enfler, s’est dit « ouvert » à des changements concernant la zone franc, il a suggéré qu’ils se limitent à un élargissement de son périmètre et à une modification du nom franc CFA... Mais un tel tour de passe-passe ne permettra pas d’affaiblir la contestation, qui semble être devenue la préoccupation principale des défenseurs du franc CFA. Déjà circule l’idée que la France et ses alliés africains cherchent à berner les citoyens de la zone franc (https://youtu.be/UpjT6_H9u0k), en essayant de leur faisant croire qu’ils vont retrouver le contrôle de leur monnaie grâce à l’eco.
Et il est difficilement imaginable que cette monnaie soit lancée pour quelques-uns d’entre eux seulement. On peut par ailleurs s’interroger sur le degré d’attractivité d’une « zone eco » qui serait lancée sans le Nigeria et le Ghana, poids lourds de la Cédéao.
Pour Mamadou Koulibaly, il n’y a pas de doute : aucune monnaie unique régionale ne verra le jour en 2020. Par conséquent, il « faut continuer à se battre contre le franc CFA », lequel « n’est pas là pour assurer » le « développement » des pays qui l’utilisent. Il va falloir aussi que les dirigeants de la Cédéao, qui n’ont jamais jugé utile de soumettre la question monétaire à un vote démocratique, revoient leur copie.
L’eco, « conçu dans une optique d’orthodoxie budgétaire » et calqué sur l’euro, comporte des risques importants, notamment parce que les États concernés ont des profils économiques différents et des « cycles économiques rarement synchrones », ainsi que l’a expliqué l’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla dans une tribune publiée par le Monde Afrique (https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/0 6/30/la-monnaie-unique-ouest-africaine-risque-d-etre-un-echec-cuis ant_5483447_3212.html). À eux seuls, les actuels critères de convergence témoignent de l’irréalisme du projet : pour les respecter tous, beaucoup de pays de la Cédéao devraient mener des politiques d’austérité très coûteuses socialement, ce qui n’est évidemment pas dans leur intérêt. D’ailleurs, si le Nigeria soutient officiellement l’eco, il n’y est en réalité pas favorable : il sait qu’il perdrait beaucoup s’il devait renoncer à sa monnaie nationale.
UN "DRONE MADE IN SÉNÉGAL" POUR LUTTER CONTRE LE PALUDISME
Depuis janvier 2019, deux geeks sénégalais travaillent sur un prototype de drone financé sur fonds propres, destiné aux secteurs de la santé et de l’agriculture, selon ses concepteurs
Sputnik France |
Coumba Sylla |
Publication 30/07/2019
Depuis janvier 2019, deux geeks sénégalais travaillent sur un prototype de drone financé sur fonds propres. Ce premier «Drone made in Sénégal» sera au service des secteurs de la santé et de l’agriculture, selon ses concepteurs rencontrés par Sputnik à Dakar et Mbour. Reportage
Pour l’heure, l’appareil ressemble à une sorte de robot-araignée au repos avant d’aller à un bal costumé. Ses pales repliées font penser aux pattes de l’arachnide; son réservoir blanc à couvercle noir, à l’abdomen de la bête; et le gros couvercle en aluminium recouvrant le moteur, à un casque du déguisement. Ce tout premier «Drone made in Sénégal» servira sous peu à répandre de l’insecticide dans les zones où se développent les moustiques, vecteurs du paludisme, pour l’épandage ou l’arrosage de champs avec le liquide adéquat. Il est déjà fabriqué aux trois quarts.
Cette future machine volante pilotée à distance aura un air différent dans deux ou trois mois, ont assuré à Sputnik ses deux concepteurs, férus de technologie et de drones. Ces geeks sénégalais s’appellent Labaly Touré et Mamadou Wade Diop; ils ont lancé officiellement leur projet en janvier 2019 et l’ont baptisé simplement «Drone made in Sénégal».
Labaly Touré est docteur en géomatique et enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis (nord du Sénégal). Il fait la navette entre cette ville et Dakar.
Mamadou Wade Diop, surnommé «Dr Drone», est informaticien de formation, technicien en maintenance et réseaux informatiques. Il est établi à Mbour (ouest du Sénégal), une grande ville balnéaire voisine du site touristique de Saly.
«C’est un drone qui sera programmé, assemblé et monté au Sénégal. Actuellement, nous sommes à 75 %» de sa réalisation. Quand il sera fini, il «pourra embarquer un réservoir de 10 litres. On prévoit une autonomie de 20 à 25 minutes de temps de vol», jusqu’à environ 15 mètres de hauteur, explique à Sputnik Mamadou Wade Diop, couvant des yeux sa machine inachevée dans une salle étroite d’un centre de formation en informatique et électronique à Mbour (près de 90 km à l’est de Dakar). «Ici, c’est mon labo», précise ce trentenaire grand et mince.
Labaly Touré, qui fait notamment de la cartographie et de la topographie, explique que les ailes du drone devraient mesurer «entre 70 cm et 1 m» et que la machine, avec le réservoir rempli devrait peser «entre 13 et 14 kg». Le poids devant prendre en compte les vibrations du moteur, Mamadou Wade Diop, lui, espère, que l’appareil ne dépassera pas «25 kg».
Le prototype repose sur une table longue avec une multitude de composants, pièces et outils pour matériel technologique, une lampe de chevet blanche et un carton. Sur une autre table se trouvent encore d’autres pièces et un ordinateur à l’écran éteint.
Au fond de la salle, plusieurs drones, plus petits, sont alignés sur des étagères. Ceux-là n’ont rien à voir avec le projet, informe Mamadou Wade Diop. «Ils sont en panne. J’attends les pièces pour la plupart, parce qu’on n’en a pas ici» au Sénégal, dit «Dr Drone», ainsi surnommé pour son expertise dans la réparation des drones avec Azerty Solutions, la société qu’il a fondée en 2015.
«Nous sommes spécialisés dans la production audiovisuelle, l’inspection d’ouvrages, la réparation de drones, la vente et la location de drones, mais aussi la production d’images aérienne, détaille-t-il. Cela fait deux ans que j’ai commencé à expérimenter (la conception) avec de petits drones et pratiquement cinq ans que je suis dans le domaine des drones».
Labaly Touré a, lui aussi, sa propre société, Géomatica, créée en juillet 2017, qui emploie aujourd’hui huit personnes. Cet homme jovial au physique de rugbyman accueille Sputnik dans ses locaux à Dakar, mais précise que Géomatica a également des bureaux à Saint-Louis (270 kilomètres au nord de la capitale).
«Je me suis spécialisée dans le domaine des données géospatiales depuis plus de dix ans, et dans les drones depuis sept ans. Le drone me sert à faire la cartographie. J’en ai trois que j’utilise déjà. À un moment, j’ai senti le besoin de faire des choses localement» grâce à la technologie, et de «pouvoir ainsi contribuer à l’innovation de l’Afrique par l’Afrique», explique Labaly Touré à Sputnik.
Même s’ils ne se connaissaient pas il y a un an, ce projet de «Drone made in Sénégal» correspond à un rêve commun: apporter leur contribution à travers ce qu’ils savent faire de mieux en créant un drone et en le mettant au service des populations.
«C’est à travers les réseaux sociaux que nous nous sommes découverts la même passion pour les données géospatiales et les drones», confie Labaly Touré. Chacun avait entendu parler de l’autre par des amis et, «de fil en aiguille, on s’est connus sur Facebook. On a vu qu’on avait la même idée de monter un drone ici au Sénégal. On a alors décidé de mettre nos synergies en commun et de le faire ensemble».
Pour Mamadou Wade Diop, sa première rencontre avec Labaly Touré a été comme une évidence.
«Nous avons échangé un lundi», chacun étant dans sa ville, « puis nous nous sommes vus le lendemain. Il est venu me voir à Mbour, directement depuis Saint-Louis. Après une journée de travail, on a très vite défini nos objectifs», détaille le patron d’Azerty Solutions. «Nous ne sommes pas des amis de longue date, certes, mais nous sommes liés par cette passion commune», martèle-t-il.
Les deux hommes décident alors de financer la construction d’un prototype sur fonds propres, avec l’argent gagné grâce à leurs sociétés respectives. Et même si le budget initial a été «largement dépassé», ils ne regrettent pas leur choix:
«Au départ, le budget estimé pour le prototype tournait autour de 10.000 euros (6,56 millions de francs CFA). Actuellement, il se situe entre 15.000 et 20.000 euros (entre 9,8 millions et 13,2 millions de francs CFA)», précise le patron de Géomatica.
«C’est un projet qui nécessite des ressources financières importantes que l’on n’a pas toujours à disposition. Parfois, on veut commander des pièces, mais on n’a pas assez d’argent, donc, on attend d’en avoir. Il y a aussi les coûts de dédouanement (des pièces commandées à l’étranger). Mais, bon, on dit que la passion n’a pas de prix», lâche Labaly Touré en riant.
Pour Labaly Touré, l’aspect financier, au final, pèse peu face au défi que représente la production locale d’un drone et sa commercialisation. «Techniquement, on est dans de bonnes dispositions pour faire plus que cela, nous avons pas mal d’idées et de capacités pour aller au-delà. (...) Mais on veut d’abord faire pour montrer, on veut commencer par du concret avant de demander de l’aide», insiste-t-il.
Depuis le lancement de leur projet, les deux inventeurs ont reçu l’appui d’un seul homme, un Sénégalais installé en France, dont ils ne dévoilent pas l’identité. Ce mécène suit leurs travaux via leurs comptes de réseaux sociaux. «Il nous a contactés et nous a commandé une pièce qu’il a lui-même payée. C’est un geste qui nous a beaucoup touchés. Personnellement, nous ne l’avons encore jamais vu», précise Labaly Touré.
Selon Mamadou Wade Diop, l’idée n’est pas de concevoir une machine télépilotée pour le simple plaisir de la faire voler, mais bien de fabriquer un drone qui serve les besoins de la population et puisse remplir une mission de service public.
«Faire un drone qui vole, c’est simple: il suffit juste d’assembler les pièces», ce que font déjà certains étudiants de polytechniques, mais «nous, nous voulons faire un drone qui va régler des problématiques, un drone utile», assure «Dr Drone», révélant avoir lui-même monté un «petit drone expérimental» il y a deux ans, avec des pièces commandées à l’étranger et assemblées dans son laboratoire. Cet appareil, qui serait «techniquement le premier "Drone made in Sénégal" à (sa) connaissance», s’est abîmé en mer. «Je ne l’ai jamais retrouvé. J’ai juste gardé la radiocommande», avoue-t-il, hilare.
Un drone de lutte contre le paludisme
À cette fin, le «Drone made in Sénégal» servirait en premier pour la lutte contre le paludisme, endémique le pays. D’après les derniers chiffres disponibles, la malaria «a entraîné 435.000 décès en 2017» sur 219 millions de cas» enregistrés à travers le monde. Pour la même année, «92 % des cas de paludisme et 93 % des décès dus à cette maladie sont survenus» en Afrique subsaharienne, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
«Beaucoup de zones avec des eaux stagnantes où se développement les moustiques sont difficiles d’accès à pied ou même en voiture. On a du mal à s’y rendre pour les pulvériser d’insecticide. Notre drone pourrait servir à pulvériser ces zones infestées et, ainsi, permettre de diminuer les cas de paludisme. Pour nous, c’est un projet d’innovation au service de la santé, nous ne pouvons pas rester insensibles à ce fléau qu’est le paludisme», déclare Labaly Touré.
Une autre utilisation immédiate concerne le secteur de l’agriculture, selon Mamadou Wade Diop. Le «Drone made in Sénégal» pourrait répondre à un vrai besoin en servant à l’épandage ou à l’arrosage, dans un pays où, selon les projections 2019 de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), la population atteint plus de 16 millions d’habitants. Or, selon cette agence, «le sous-secteur agricole est le moteur du secteur primaire» au Sénégal et «constitue la source de revenus de la plupart des ménages ruraux».
Si Labaly Touré et Mamadou Wade Diop sont les têtes pensantes du projet, «pour les matériaux locaux, on travaille avec au moins cinq à sept personnes» au Sénégal, rapporte le géomaticien. Des artisans sollicités à Mbour, Dakar ou Saint-Louis pour donner une nouvelle vie à des pièces de récupération ou adapter des composantes.
Selon Mamadou Wade Diop, la plupart des pièces, incluant le moteur -«qui est waterproof (garanti étanche)»-, ont été commandées en Chine, d’après la maquette qu’ils ont élaborée.
«Certaines pièces ont été modifiées ici, pour les adapter à l’appareil», comme les pales, et d’autres créées au Sénégal, comme le couvercle en aluminium sur le moteur, «récupéré d’un réfrigérateur. Nous allons bien le fixer pour assurer une protection supplémentaire au moteur contre les éclaboussures», indique-t-il.
Un drone pour le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest
Une fois que le drone sera opérationnel, ses concepteurs comptent saisir les autorités compétentes pour en certifier les normes de sécurité. Mais ils veulent aussi étendre son envol.
«Le gouvernement, le ministère de la Santé, le Service d’Hygiène, les sapeurs-pompiers, la gendarmerie, l’armée pourront tous être clients potentiels de ce projet. Mais on sait que les problèmes qu’on rencontre au Sénégal existent aussi dans d’autres pays de la sous-région», qui pourraient être prospectés, avance Labaly Touré. «Pour nous, l’idée, c’est de faire un prototype qui marche avec un label "Made in Sénégal" et, ensuite d’attaquer le marché africain, celui de l’Afrique de l’Ouest d’abord, pour le commercialiser à grande échelle», prévoit-il.
Impossible, dans l’immédiat, de donner un prix indicatif pour ce drone, les investissements étant toujours en cours. Mais ses concepteurs ne comptent pas le proposer à un coût onéreux.
Actuellement, Géomatica «utilise trois types de drones. Le moins cher coûte près de 2.000 euros (plus de 1,3 million de francs CFA, plus de 2.200 dollars), mais ça, c’est une utilisation pour la vidéo (...) On a un autre drone qui coûte environ 7.000 euros (près de 4,6 millions de francs CFA, près de 7.800 dollars), qui n’a pas le même usage que celui qu’on est en train de concevoir. Un drone comme le nôtre coûterait plus de 20.000 euros (près de 13,12 millions de francs CFA, près de 22.300 dollars)sur le marché mondial» à ce stade de sa fabrication, estime Labaly Touré. Un tel prix serait exorbitant pour l’objectif visé, assure-t-il: «Nous voulons adapter la technologie aux réalités africaines, sénégalaises et, à moindre coût» en espérant, au passage, la «décomplexer ou la rendre plus accessible».
Les deux geeks ne comptent pas s’arrêter à la production et à la commercialisation de leur aéronef télépiloté. Ils réfléchissent déjà, avec un autre partenaire, à «l’ouverture d’une école sur la formation en maintenance et le pilotage du drone au Sénégal. C’est une chaîne, il faut prendre le système à toutes les étapes, de la conception au pilotage et au traitement qu’on peut faire de toutes les données issues des drones» pour, par exemple, «en faire de l’information qui va servir à la décision pour gérer les espaces», annonce Labaly Touré.
Mamadou Wade Diop, lui, est convaincu que leur pari sera gagnant :
«Nous ne sommes pas en train de perdre notre temps à simplement relever un défi, nous voulons faire un drone qui sera opérationnel, certifié, commercialisé. (...) Nous savons ce sur quoi nous travaillons, nous savons que les gens vont s’y intéresser tôt ou tard», insiste-t-il.
À en croire la presse locale, les autorités sénégalaises pourraient être intéressées par un tel projet. En avril 2019, une délégation du ministère sénégalais de la Santé s’est rendue au Ghana, à l’occasion de «l’inauguration d’un centre de distribution de drone dont la principale fonctionnalité est de livrer des produits médicaux essentiels», dans l’espoir de s’inspirer de cette expérience, a rapporté Social Net Link, une plateforme web sénégalaise d’information technologique.
«La méthode de livraison des produits médicaux par drone est devenue à la mode. Cette forte innovation technologique ne laisse pas indifférent les autorités du Sénégal», elles examinent «comment et dans quelle condition utiliser cette technologie afin améliorer l’offre de services en matière de soins dans les hôpitaux du territoire national et dans les coins les plus reculés du pays», a écrit Social Net Link dans un article publié le 29 avril 2019.
"À L'ÉPOQUE, LES SCIENTIFIQUES NOIRS N'AVAIENT PAS LE DROIT DE DEMANDER UN BREVET"
Yves Antoine est l'auteur de «Inventeurs et savants noirs», retraçant les parcours de scientifiques qui ont connu des difficultés à cause de leur couleur de peau
Les Figures de l’ombre, sorti au cinéma ce mercredi, retrace l’histoire de ces scientifiques afro-américaines oubliées mais sans lesquelles les Etats-Unis n’auraient pas pu conquérir l’espace. Yves Antoine, auteur du livre Inventeurs et savants noirs, a lui aussi exploré ce sujet en retraçant le parcours d’hommes et femmes noires qui, à l’image des trois mathématiciennes du film, ont connu des difficultés à cause de leur couleur de peau. Il nous explique sa démarche.
Pourquoi écrire un ouvrage sur les savants noirs ?
Tout d’abord, il s’agissait de rendre hommage à ces figures noires. Ensuite, je voulais ruiner ce mythe qui veut que les Noirs ne sont pas capables de réussir dans les sciences et en technique. Depuis le XVIe siècle, il y a cette volonté de diminuer le colonisé pour justifier la colonisation. A partir de cela, le Noir était celui qui n’avait pas de religion, qui n’était pas assez intelligent pour exceller dans d’autres domaines que le sport ou la musique.
Comment avez-vous découvert que des hommes et femmes noirs ont excellé dans le domaine scientifique ?
C’est en lisant le magazine Ebony que j’y ai découvert le portrait de George Washington Carver [un botaniste et agronome américain érigé en symbole de la lutte contre la ségrégation, ndlr]. J’ai continué à fouiller et là, mes recherches m’ont permis de connaître des noms supplémentaires. Il y a des ouvrages en anglais sur le sujet mais il n’y avait rien en français…
A votre avis, pourquoi ces scientifiques ont été occultés, voire stigmatisés pour certains ?
Prenons l’exemple des Etats-Unis. La majorité des savants de mon livre viennent de là-bas. Or la discrimination et le racisme sont monnaie courante dans ce pays. Encore aujourd’hui, les violences policières à l’égard des Noirs en sont un exemple probant. A l’époque, les scientifiques noirs n’avaient pas le droit de déposer un brevet, il leur fallait passer par un «maître blanc». Nombre d’entre eux ont été spoliés. Comme Lewis H. Latimer, qui travaillait avec Thomas Edison sur l’ampoule électrique. Quand l’invention a été mise au jour, seul le nom d’Edison a été cité.
Dakar, ainsi que les régions côtières de Thiès et Saint-Louis sont actuellement victimes d’un microclimat néfaste au passage et à la création d’orages.
En effet, pour que des nuages de pluie se forment ou nous arrivent, il faut que l’air humide et plus chaud au sol puisse remonter dans une atmosphère de plus en plus froide jusqu’au plafond du premier ciel (jusqu’à environ 10 km d’altitude. Or, on remarque que les nuages s’étalent en longueur dès qu’il dépassent les 3 ou 4 Km d’altitude, et finissent par se disloquer.
On redoute donc que nous sommes confrontés à une couche d’air subitement plus chaude au dessus de 4 kilomètres d’altitude, ce qui empêche la continuité de la convection des nuages (développement vertical), et donc les chances de pluie.
Cause de ce phénomène : l’absence d’évaporation suffisante dans le centre et le nord du pays, due au manque d’arbres, et donc aussi d’animaux (évapotranspiration), ce qui affaibli le taux d’humidité en altitude.
Il va maintenant donc falloir attendre que le tapis herbacé pousse suffisamment à l’Est grâce aux pluies qui y tombent, afin que ces plantes puissent être assez nombreuses et grandes pour permettre plus d’évaporation…
Voilà ce qui explique le retard de l’installation de la saison des pluies d’années en années …
IL FAUT IMPÉRATIVEMENT REBOISER LA MOITIÉ NORD DU PAYS POUR RÉGLER CETTE ANOMALIE, SINON LA SITUATION SERA TRÈS COMPLIQUÉE DANS QUELQUES PETITES ANNÉES !!
par MAMADOU NDIAYE
SURENCHÈRES SCOLAIRES
Dans d’écrasantes proportions, les revendications ont une saveur pécuniaire, rarement pédagogique. D’ailleurs, les aspects relatifs à la sauvegarde de l’école ne figurent sur les « cahiers de doléances » que pour y faire… bonne figure
Les vacances surviennent au moment où des pluies diluviennes s’abattent sur une bonne partie du pays. Si, malgré ce répit, l’angoisse (autrement dit, le stress) ne quitte toujours pas les parents d’élèves, les paysans, eux, retrouvent le sourire avec la générosité du ciel en espérant bien entendu des précipitations plus fréquentes et mieux réparties.
Le Sénégal, autrefois « quartier latin » d’Afrique même si le Bénin lui a disputé ce label avec de solides arguments, se heurte à la récurrence de la crise de son système éducatif. Jamais secteur n’a été autant chahuté au point de se demander si le Sénégal n’est pas entré dans l’âge de la régression pour reprendre une célèbre formule du politologue bulgare Ivan Krastev.
En effet, pendant longtemps, un engrenage incontrôlable s’était emparé de l’école sénégalaise, otage de rivalités indicibles et de prétentions sans prise sur le réel. Les paralysies partielles ou totales qui l’ont affectée (grèves ou années blanches) ne sont pas étrangères au discrédit de l’enseignement. Lequel, en vérité a toujours baigné dans un contexte d’agitation permanente. Pointé du doigt, le système scolaire, désespère les Sénégalais. Il n’est pour s’en convaincre que de voir l’état de dégradation de l’école publique (primaire, secondaire et … supérieur !) En écho, le privé semble constituer une réponse mais vite dissipée par l’impressionnant nombre d’établissements ayant pignon sur rue.
Cette frénésie d’ouvertures, loin de traduire des vocations de transmission de savoir et de connaissances, répond plutôt à un souci de gain facile masqué par un séduisant appât pédagogique, A ces difficultés, s’ajoute la complexité du tissu éducatif qui rend l’issue incertaine et hypothèque plus sérieusement l’avenir de l‘école sénégalaise.
Si les élèves batifolent, les enseignants, dans leur majorité, se montrent plus à l’aise avec l’argent. Ils observent certes les mots d’ordre de grève de leurs syndicats respectifs mais s’arrangent toujours pour ne pas sécher les cours à domicile dans les foyers nantis. En définitive, ils n’ont plus d’idées, ils bredouillent. Et l’école est face à elle-même. Alors que les pressions sociales tendent à inhiber les meilleures volontés.
Dans d’écrasantes proportions, les revendications ont une saveur pécuniaire, rarement pédagogique. D’ailleurs, les aspects relatifs à la sauvegarde de l’école ne figurent sur les « cahiers de doléances » que pour y faire… bonne figure et ainsi, atténuer les critiques et les observations indélicates. Il faut déchanter. Car, l’Etat a englouti des milliards, cédant aux pressions et aux surenchères sans résultats probants. Or, des crises cycliques jalonnent le chemin de l’école qui a cherché son salut dans un livre de recettes classiques.
Les ponctions budgétaires allouées aux corps d’enseignements ne résolvent rien des problèmes qui se posent. S’il suffisait d’éteindre les feux à coups de milliards, le Sénégal garderait toujours son surnom de « Quartier latin » d’Afrique.. C’est tout l’inverse qui se produit. Avec à la clé une sulfureuse réputation d’instabilité scolaire et de quantum horaire en-deçà des volumes standards au plan international.
Des esprits raisonnables, de plus en plus nombreux, considèrent que le déficit d’encadrement des enseignants est une des causes de dégradation ou de recul de l’école. Un déplacement du curseur. Une autre lecture de la situation se fait jour. Autrement dit, le désir de retrouver le goût du sérieux se fait sentir ici et là. Des compétences se reconstituent. Tout n’est pas perdu, devrait-on dire. Fort heureusement. Le secteur éducatif se remet en ordre de marche.
Le pédagogue Bouna Ndao, chercheur en sciences de l’éducation explique dans une brillante contribution que l’échec de l’élève, longtemps stigmatisé, « recouvre plusieurs réalités ». Selon lui cet échec scolaire est « multifactoriel », estimant que l’élève n’est plus responsable de son échec, « il en devient victime ». D’où une « responsabilité partagée » devant nécessiter une approche concertée de tous les acteurs pour lutter collectivement contre la « non-réussite de l’élève ».
Aux yeux de Bouna Ndao, citant un penseur de l’éducation, « l’école n’accueille pas des intelligences vierges, (…) mais des esprits que marque déjà l’héritage inégal d’une famille. Aucun autre facteur que l’origine sociale n’a une incidence aussi nette sur le cursus scolaire. Sans doute, revient-il plus que jamais à l’école, dans tous les pays du monde, d’être pour tous l’école de la réussite. »
Pour sa part, Kalidou Diallo, ancien ministre de l’Education sous Wade, souligne que l’efficacité pédagogique ne se « conquiert pas avec des slogans ». Il vante même les résultats et les succès académiques enregistrés dans les différents examens et concours organisés à l’échelle du pays. Il préconise cependant « un parcours d’aide » devant préparer l’élève à assumer ces choix de décision dans le futur. La nation n’en demande pas tant pour s’inviter dans le débat sur l’école sénégalaise.
Des voix autorisées tiennent pour acquis que les choses fonctionnent mieux convaincues que les inégalités se forgent dès le cycle primaire. La surenchère entretenue sape la valeur résiduelle de l’école dont le prestige s’étiole petitement. Il urge alors, selon des experts de l’éducation, de réduire les écarts pour sauver l’école et préserver ce haut lieu de création de l’esprit républicain et creuset de la citoyenneté sénégalaise.
La nécessité d’opérer un rééquilibrage s’impose donc. D’aucuns relèvent que les maux de l’école sénégalaise étaient confinés aux seuls cercles d’initiés et largement ignorés de l’opinion. Il y avait comme un abîme alors que l’éducation est une problématique transversale dès lors que l’école est immergée dans la vie sociale.
A mesure que de nouveaux acteurs « entrent en scène » dans la vie de l’école, l’offre d’éducation se consolide avec une clarification des modèles d’enseignement en rupture avec les recrutements massifs opérés en 1995 et à l’origine de la dégradation du mode de transmission des savoirs de base. L’insuffisance des inspecteurs d’académie est relevée comme un facteur décisif d’affaiblissement de l’enseignement.
FERDINAND COLY SUGGÈRE À ALIOU CISSÉ DE QUITTER LA TANIÈRE
‘’Aliou Cissé a réussi une belle coupe du monde (2018) en dépit de l’élimination au premier tour et surtout une finale de CAN et je préfère le voir sortir par la grande porte’’
Ferdinand Coly, l’ancien arrière droit des Lions conseille à Aliou Cissé de céder sa place de sélectionneur du Sénégal ce qui devrait lui permettre de partir par la grande porte.
‘’C’est un conseil personnel et je pense qu’il a réussi quelque chose de plutôt positif avec cette finale de la CAN 2019’’, a déclaré l’ancien arrière droit des Lions à l’APS, en marge de l’émission Sports 2S (privée) consacrée au bilan de la 32-ème édition de la Coupe d’Afrique des nations.
‘’Aliou Cissé a réussi une belle coupe du monde (2018) en dépit de l’élimination au premier tour et surtout une finale de CAN et je préfère le voir sortir par la grande porte’’, a indiqué l’ancien coéquipier d’Aliou Cissé, finaliste de la CAN 2002 et quart de finaliste de la coupe du monde de la même année.
‘’C’est tout juste mon avis mais à lui de voir ce qu’il a envie de faire, parce qu’une finale de CAN, ça n’arrive pas tous les jours en dépit de la frustration d’être passé à côté d’un titre continental’’, a-t-il par ailleurs ajouté.
Nommé en mars 2015 à la tête de l’équipe nationale, Aliou Cissé a conduit la sélection en quart de finale de la CAN en 2017 et en finale de la même compétition deux années plus tard.
Le sélectionneur national a permis au Sénégal de prendre part au Mondial 2018 en Russie. Il a prolongé en mars dernier son contrat à la tête de l’équipe nationale jusqu’en 2022 avec une substantielle revalorisation salariale.
GUEYE, LA PIÈCE QU'IL MANQUAIT AU MILIEU PARISIEN ?
Le PSG a-t-il trouvé le Graal en officialisant l’arrivée de l'international sénégalais ce mardi ? La recherche d’une sentinelle pour l’entrejeu parisien commençait à durer aussi longtemps que la quête de la mythique relique
Après Ander Herrera, le PSG a recruté un nouveau milieu de terrain lors du mercato estival. Idrissa Gueye, 29 ans, a quitté Everton pour le champion de France. Le Sénégalais est-il enfin la solution au déséquilibre du milieu parisien ?
Le PSG a-t-il trouvé le Graal en officialisant l’arrivée d’Idrissa Gana Gueye ce mardi? La recherche d’une sentinelle pour l’entrejeu parisien commençait à durer aussi longtemps que la quête de la mythique relique. Débutée avant-même la retraite de Thiago Motta en 2018, elle hante le milieu parisien depuis plusieurs mercatos.
Un profil défensif manquant
Le recrutement d’Idrissa Gueye répond au besoin d’un milieu au profil plus défensif, capable d’évoluer en sentinelle devant la défense. Le refus d’Adrien Rabiot de jouer en numéro 6, puis sa querelle avec le PSGautour de sa prolongation, ont rendu un recrutement indispensable à ce poste, même avec l'arrivée de Leandro Paredes l'hiver dernier. Thomas Tuchel, l'entraîneur parisien, avait d'ailleurs à l'époque indiqué attendre deux recrues au milieu, après avoir été obligé de déplacer Marquinhos en 6. Avec Paredes, Ander Herrera et Idrissa Gueye, il en a désormais trois.
Des statistiques de premier ordre
De ce côté-là, Gueye coche toutes les cases, même s’il évoluait dans un milieu à deux, aux côtés de Morgan Schneiderlin ou André Gomes, à Everton. Sa polyvalence lui permettra d'évoluer devant la défense si besoin. Le milieu de 29 ans est le meilleur tacleur de Premier League la saison dernière, avec 2,7 tacles réussis par match (79% de réussite). Il a également terminé troisième en nombre de duel gagnés derrière Wilfried Ndidi (327 à Leicester) et Etienne Capoue (243 avec Watford). Enfin, ses 75 interceptions en 33 matches le placent au sixième rang en PL. Gueye a impressionné par sa régularité et a toujours convaincu les entraîneurs qu'il a côtoyé depuis son arrivée en 2016. Ronald Koeman, Sam Allardyce et Marco Silva en ont tous fait un titulaire indiscutable. De quoi être élu joueur de la saison par ses coéquipiers (à égalité avec Lucas Digne).
Mavuba est convaincu
Consultant de la Dream Team RMC, Rio Mavuba est convaincu qu'Idrissa Gueye peut apporter au PSG. "C'est une bonne pioche, assure-t-il à propos de son ancien coéquipier au LOSC. J'ai vu son évolution et j'ai pu le voir cette année sur des gros matches du championnat anglais. Il a ce qui manque au PSG, le type de joueur agressif, qui va récupérer des ballons. Un peu à porteur d'eau à l'ancienne qui va rester dans l'ombre. En Angleterre, dans ce registre-là, il n'y avait pas forcément mieux à part N'Golo Kanté. Il peut très bien s'adapter."
Le précédent Krychowiak
Mais être un taulier à Everton n'assure pas d'être performant à l'échelon supérieur. Les supporters parisiens gardent en tête le recrutement de Grzegorz Krychowiak en 2016. Le milieu polonais était arrivé dans les valises d'Unaï Emery avec l'étiquette de patron du milieu du FC Séville et devait stabiliser l'entrejeu parisien. S'il avait joué un rôle essentiel dans deux des trois Ligues Europa remportées à la suite par les Andalous, il n'a jamais convaincu à Paris. Douze petits matches avant d'être bazardé à West Brom, puis au Lokomotiv Moscou.
Tuchel a du choix
Reste maintenant à déterminer sa place dans l'effectif parisien. Thomas Tuchel a plusieurs fois eu recours à un milieu à trois, que ce soit dans un 4-3-3 ou dans 3-5-2. Dans ce cas, on peut imaginer Gueye prendre place en sentinelle derrière Verratti et un troisième joueur parmi Herrera, Paredes, Draxer ou Sarabia. Si Tuchel préfère un milieu à deux, notamment dans un 4-2-3-1 ou 3-4-3, il retrouverait sa place dans un milieu à deux au côté de Verratti, bataillant avec Herrera pour être titulaire. Mais pour savoir la réponse à ces questions, il faudra encore attendre. Encore en vacances après la Coupe d'Afrique des Nations, Gueye ne va pas tout de suite rejoindre le groupe parisien.
LE GARDE DES SCEAUX DURCIT LE TON DANS L'AFFAIRE ADAMA GAYE
« La Justice ne permettra plus à quiconque, quel que soit son statut, de fouler aux pieds, par ses paroles ou par ses activités, les fondamentaux de la République, car des institutions faibles, banalisées ouvrent la voie à la déstabilisation du pays »
En garde à vue depuis lundi 29 juillet 2019, le journaliste Adama Gaye, poursuivi pour publication de propos contraires aux bonnes mœurs et offense au Chef de l’Etat, pourrait être présenté au procureur de la République ce mardi. Et, il semblerait que le journaliste n’est pas encore sorti de l’auberge. D’autant que le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a durci le ton pour dénoncer les écrits du journaliste. Selon Me Malick Sall, l’Etat n’acceptera plus que les fondamentaux de la République soient foulés aux pieds. Désormais, prévient-il, les forfaitaires seront traqués et poursuivis devant la justice.
Pour le garde des Sceaux, Adama Gaye a insulté l’institution qui est le président de la République. « La justice ne permettra plus à quiconque, quel que soit son statut, de fouler aux pieds, par ses paroles ou par ses activités, les fondamentaux de la République, de fouler aux pieds les institutions parce que des institutions faibles, banalisées ouvrent la voie à la déstabilisation du pays », a déclaré le ministre de la Justice.
Malick Sall promet de prendre toute sa responsabilité dans cette affaire pour que justice soit faite. « C’est à moi qu’on a confiées les institutions de la République. J’assure, dans cette affaire, ma totale responsabilité. Je ne peux pas, personnellement, voir un individu, par ses écrits, par ses déclarations, passer son temps à insulter le président de la République qui incarne l’institution la plus haute de notre pays. Je ne peux pas rester les bras croisés et j’assume ma totale responsabilité dans cette affaire. Le parquet est saisi, une information judiciaire est ouverte », a soutenu Me Malick Sall qui présidait, ce 30 juillet 2019 un forum sur le dialogue entre juges et juridictions de fonds organisés par la Cour suprême.
LES PREMIERS MOTS D’IDRISSA GUEYE AU PSG
Officiellement annoncé comme nouveau renfort du Paris SG, Idrissa Gueye a livré ses premières impressions au site officiel du club de la capitale française
Il sera le 8e Sénégalais à porter le maillot du Paris SG. Idrissa Gueye (29 ans), déjà ardemment courtisé en janvier, s’est officiellement engagé avec le club de la capitale ce mardi. Le Lion de la Teranga (69 sélections, 4 buts) a paraphé un bail de 4 ans avec les Rouge-et-Bleu, jusqu’en juin 2023, dans le cadre d’un transfert estimé à un peu plus de 30 M€. Le nouveau n° 27 du PSG, finaliste malheureux de la dernière Coupe d’Afrique des Nations en Égypte, est tout sourire.
« Je ressens une immense fierté à l’heure de rejoindre le Paris Saint-Germain. Après être resté concentré sur la CAN avec ma sélection, j’ai souhaité donner un nouvel élan à ma carrière en club en m’engageant avec le Paris Saint-Germain, qui propose l’un des projets sportifs les plus structurés et ambitieux d’Europe. C’est un honneur et une fierté d’être un joueur de Paris. C’est un grand club, tout joueur rêve de jouer dans ce genre de club », a lancé le natif de Dakar avant de poursuivre.
Hâte de (re)découvrir le Parc
« Je remercie les dirigeants, l’entraîneur et son staff pour la confiance qu’ils me témoignent. Je ferai tout pour me montrer digne de cette confiance et pour m’intégrer rapidement au sein de ce groupe de joueurs très talentueux », a-t-il confié, faisant les présentations. « Je suis plutôt milieu défensif, tout le monde le sait. Joueur de devoir, qui là pour l’équipe, prêt à tout sacrifier pour aider l’équipe. Je veux continuer ma progression et faire le maximum pour répondre présent sur le terrain et surtout pour ne pas décevoir », a-t-il glissé.
Impatient, après 108 matches avec Everton (4 buts et 5 passes décisives entre 2015 et 2019), de démarrer sous ses nouvelles couleurs auprès de ses nouveaux partenaires de jeu, l’ancien Lillois a également hâte de fouler la pelouse du Parc des Princes. Une enceinte qui l’a déjà marqué par le passé. « Enfin, ce sera un grand plaisir de goûter à l’atmosphère exceptionnelle du Parc des Princes, qui m’avait impressionné lors de mon premier passage en France ! Je ne réalise pas encore tout à fait, depuis que je suis jeune, j’ai toujours rêvé d’évoluer dans un club comme le Paris Saint-Germain... imaginer de fouler la pelouse du Parc... c’est un rêve qui se réalise », a-t-il conclu. De quoi se mettre, déjà, les supporters du PSG dans la poche !