SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 juillet 2025
EL HADJ DIOUF RACONTE SON EXPÉRIENCE DE CONSULTANT A LA CAN 2019
L’ancien attaquant vedette des Lions du football, invité parmi les «légendes africaines» à la CAN 2019, a marqué de sa présence la compétition comme consultant pour la chaîne spécialisée égyptienne Time Sports
« Nous avons négocié vite fait, elle m’avait déjà suivi dans des interventions que j’avais faite sur des chaînes asiatiques », a dit le double Ballon d’or africain parlant de son expérience de consultant. Très présent sur la chaîne égyptienne lancée pour les besoins de la CAN 2019 (21 juin au 19 juillet), El Hadj Diouf a détonné par son «côté cash», selon des reporters de la chaîne locale. « Oui, c’est une grande vedette mais c’est aussi un homme qui dit ce qu’il pense sans prendre de gants », ont indiqué ces reporters interrogés par l’envoyé spécial de l’APS. « Je ne peux pas dire quand même blanc quand c’est noir », répond la vedette sénégalaise qui avait son rond de cuir sur le plateau de la chaîne pendant pratiquement toute la durée de la 32- ème édition de la Coupe d’Afrique des nations, la première à se jouer à 24 équipes. « C’est une belle expérience et j’ai adoré qu’ils aient aimé mes commentaires et mes parts de vérité », a dit Diouf.
El Hadj Diouf fait partie des premiers commentateurs à alerter sur les Pharaons pendant la CAN, et la suite des événements lui a donné raison, a dit un reporter de la chaîne sportive rencontré à la salle des médias du stade du 30 juin lors du match Sénégal-Tunisie (1-0 ap). « Quand il émet un jugement, c’est celui de quelqu’un qui maîtrise son sujet et la cerise sur le gâteau, il est cash », a souligné ce reporter, selon qui les gens auraient aimé qu’ils puissent parler arabe. La chaîne Time Sports a été lancée par l’agence nationale des médias pour les besoins de la compétition, avec comme consultant vedette l’ancien gardien de buts des Pharaons (1985-1990), Ahmed Shobeir.
Reconverti dans les médias, Shubeir a été aussi député de l’ancien parti présidentiel, le Parti national démocrate de l’ex raïs égyptien Hosni Moubarak, renversé par les contestations populaires nées du printemps arabe à partir d’avril 2011. El Hadj Diouf parle pour sa part d’expérience « très concluante » et se voit faire un bon bout de chemin avec la chaîne égyptienne. « Des contacts ont été établis, il pourrait s’agir de possibilités de bosser ensemble lors des matchs et des compétitions impliquant la sélection égyptienne », a précisé Diouf.
«IL FAUT DECONSTRUIRE LA JUSTICE CONSTITUTIONNELLE COLLEE A L’ELECTION PRESIDENTIELLE !»
Pour le commun des Sénégalais, le Conseil Constitutionnel n’est là que pour l’élection présidentielle. A savoir déclarer que tel ou tel est élu. C’est pourquoi, profitant du séminaire tenu à l’intention de la presse par le Conseil constitutionnel, en fin de semaine dernière à Saly, le professeur Babacar Kanté est revenu sur les enjeux de la justice constitutionnelle. Il a appelé à la déconstruction de « cette notion de justice constitutionnelle collée à l’élection présidentielle »
L’ancien vice-président du Conseil constitutionnel, Pr Babacar Kanté, a informé, lors du séminaire, que dans les grandes démocraties, la justice constitutionnelle n’est pas une justice chargée d’arbitrer le contentieux électoral et de proclamer les résultats des élections présidentielles. « Quand vous prenez la décision Marbury et Madison qui constitue la matrice de ce qu’on appelle la jurisprudence constitutionnelle, c’est un fait que l’on pourrait considérer comme banal. Juste un magistrat qui a été nommé par une majorité politique déterminée. Sauf que, avant la notification de la décision, la majorité a changé. Il s’est agi de savoir s’il avait droit à une notification de la décision ou bien, du fait du changement, aurait-on pu ne pas le confirmer à son poste ? », a explosé d’emblée l’éminent juriste.
Selon le professeur de droit, la question qui se pose était la suivante. Est-ce que dans un Etat fédéral, on peut considérer qu’il y ait des Etats fédérés qui votent des lois et que ces lois ne soient pas compatibles, ni conformes à la Constitution et pourtant que le juge puisse les appliquer ? Selon le Pr Kanté, le juge Marshall a utilisé le terme de suprématie de la constitution. « Donc la Justice constitutionnelle est une justice qui tend à garantir la suprématie de la constitution. Je ne parle pas de supériorité. Je ne parle pas de priorité. S’il y a deux mots que je voudrais retenir, c’est la suprématie de la constitution ou la primauté de la Constitution sur tout autre texte. J’insiste là-dessus parce que je veux déconstruire cette notion de justice constitutionnelle collée à l’élection présidentielle. Pour ma part, je suis totalement révolté parce que la justice constitutionnelle n’est pas là encore une fois pour déclarer qui est proclamé élu. Elle est fondamentalement là pour défendre les droits fondamentaux » a clairement énoncé le professeur de Droit à la retraite, Babacar Kanté.
A l’en croire, l’office du juge constitutionnel est de faire en sorte que toute loi votée par les représentants du peuple puisse être conforme à la constitution. « Encore une fois, je ne voudrais pas qu’on définisse la justice constitutionnelle comme la justice chargée de proclamer tel président élu, cela est une faiblesse consubstantielle de nos pays et que je dénonce fondamentalement. On oublie que c’est d’abord une justice chargée de défendre les droits fondamentaux des citoyens. Est-ce que les droits reconnus dans la constitution sont reconnus par la loi ? C’est là l’enjeu de la Justice constitutionnelle », dit-il. Par ailleurs, il indique que le fameux débat entre Conseil constitutionnel et Cour constitutionnelle n’a aucun sens, aucun intérêt. Parce que si l’appellation avait de l’importance, on pourrait dire que les juridictions constitutionnelles de l’espace lusophone n’ont pas la même dignité, parce que simplement, dans ces pays, on les appelle des tribunaux, renseigne-t-il.
Conseil Constitutionnel et Cour Constitutionnelle
Selon le Pr Babacar Kanté, un Conseil comme celui de la France, par exemple, a un rang de Cour constitutionnelle. D’abord parce qu’on a formalisé la procédure devant le Conseil constitutionnel, ensuite parce qu’il est le protecteur des droits fondamentaux. Depuis que le Conseil est protecteur, il joue dans la cour des grands, c’est-à-dire qu’il est de fait une cour. « C’est le contexte qui façonne sur le plan institutionnel la configuration de la juridiction constitutionnelle. Le contexte politique du Sénégal est assez particulier. On a tendance à oublier qu’en 1974 déjà, la Cour suprême annulait allègrement des décisions du président de la République. Et c’était Léopold Sédar Senghor. En 1975, il y a eu un arrêté interministériel pour annuler une publication, la Cour suprême annulait cette interdiction. Il y a eu un président de la République qui a nommé son neveu administrateur civil, l’Association des administrateurs civils s’est réunie et a saisi la Cour suprême qui a annulé le décret. Je rappelle ces éléments pour montrer que le Sénégal n’est pas parti de zéro en créant sa juridiction constitutionnelle », a ajouté le Pr Kanté.
Avant de poursuivre : « Je donne ces exemples, pour revenir à cette question d’indépendance, je suis toujours frappé quand on parle de cette indépendance comme si le Sénégal était parti d’aujourd’hui. Il y a eu une étudiante de 20-21 ans à peine qui a été exclue de l’université. Elle a eu le courage d’aller à la Cour suprême et avait obtenu gain de cause. La CS avait dit au président de la République : Il n’appartient pas à une autorité politique quel que soit son rang d’exclure un étudiant de l’université. Il appartient aux assemblées de l’université de le faire. ». Selon l’ancien vice-président du Conseil constitutionnel, le Sénégal est un contexte particulier par rapport au Bénin. « Quand vous discutez avec les membres de la Cour constitutionnelle du Bénin, ils vous disent que « nous avons connu 40 ans de dictature. Pendant ces 40 ans, absence totale d’Etat de droit. Notre rôle, c’est d’être le rempart contre le recours à l’arbitraire. Le modèle du Sénégal n’est pas celui du Bénin parce qu’il y a le contexte qui joue. J’ai fait 6 ans, jamais le conseil n’a été saisi du Budget de l’Etat. Est-ce que quelqu’un peut me dire s’il y a un acte plus important ? », conclut-il.
«C’EST MON FRÈRE QUI M’A APPRIS MON KO»
Après sa défaite par Ko face à Modou Lô, l’ex-«Roi des Arènes» Eumeu Sène a réagi
Après sa défaite par Ko face à Modou Lô, l’ex-«Roi des Arènes» Eumeu Sène a réagi hier sur la Rfm, reprise par wiwsport, pour rassurer ses supporters sur son état de santé. «Je veux rassurer tout le monde, je me porte très bien Alham - doulilah», a déclaré le chef de file de Pikine. «Je ne ressens aucune douleur et je ne suis pas à l’hôpital comme certaines rumeurs le disent.Je suis chez moi et je vais très bien.»
Sur l’issue du combat, Eumeu Sène reste fair-play et félicite son adversaire : «En venant au stade je ne pensais pas que le combat allait se terminer de la sorte, mais c’est le sport. Je félicite Modou Lô et tout Parcelles pour cette victoire et je prie pour lui.» Revenant sur le coup-Ko,
le Pikinois explique : «Sur le coup je ne savais pas ce qui s’était passé. J’ai demandé à mon frère il m’a appris que j’étais tombé Ko et j’ai compris que c’est la loi du sport.» «Mais je tiens vraiment à rassurer tous mes supporters, je vais bien et je félicite Modou Lô qui est mon frère», a conclu un Eumeu Sène très fair-play.
A sa suite, son frère Pape Ngom s’est aussi exprimé pour rassurer les fans pikinois. «Eumeu se porte bien. Hier (dimanche soir), après la chute, même s’il a été touché, il est quand même revenu à lui. Il est rentré sur ses pieds. Mieux, il a repris les entraînements ce matin (hier lundi). Il a été à la mer et il a nagé. C’est un champion», a-t-il soutenu chez nos confrères d’Iradio.
LES FEMMES PARLEMENTAIRES PLAIDENT POUR LE DURCISSEMENT DES PEINES
La «criminalisation du viol» a été à l’ordre du jour lors de l’atelier de formation de deux jours organisé à Thiès par l’Observatoire nationale de la parité (Onp), le Collectif des femmes parlementaires et le Haut-commissariat au Droit de l’homme
Cheikh CAMARA, correspondant permanent à Thiès |
Publication 30/07/2019
La « criminalisation du viol » a été à l’ordre du jour lors de l’atelier de formation de deux jours organisé ce week-end à Thiès par l’Observatoire nationale de la parité (Onp), en partenariat avec le Collectif des femmes parlementaires, avec l’appui du Haut-commissariat au Droit de l’homme. Un forum de sensibilisation et de partage sur « les projets de réforme du code général des collectivités territoriales en vue des prochaines locales et du code pénal pour la criminalisation du viol au Sénégal ».
« Le durcissement des peines relatives au viol, qui étaient de 5 à 10 ans, jusqu’à 20 ans et même plus, selon le degré de violences ». C’est la proposition faite par le Collectif des femmes parlementaires, qui vient de voter à l’unanimité un projet d’exposé des motifs pour « revisiter les dispositions du code pénal relatif au viol ». Au cours de cette session de formation visant à mieux outiller les parlementaires afin qu’ils puissent connaitre l’ensemble des moyens procéduraux qui pourront leur permettre de criminaliser le viol, la présidente de l’Observatoire nationale de la parité (Onp), Mme Fatou Kiné Diop, a trouvé la question d’autant pertinente qu’on assiste à « une recrudescence des violences notamment les viols, ces derniers temps, au point que la population a été très émue.
En plus, le chef de l’Etat s’est intéressé hautement à cette question et a pris la décision de criminaliser le viol ». Pour accompagner cette volonté politique du président Macky Sall, « l’Onp et le Collectif des femmes parlementaire travaillent à réfléchir sur une proposition à mettre sur la table », fait savoir Mme Diop, qui souligne : « nous travaillons sur un projet d’exposé des motifs tout en revisitant aussi les dispositions du code pénal relatif au viol et des propositions concrètes ont été faites.
Ainsi un cadre de suivi de ces décisions a été mis en place pour aller jusqu’au bout de notre démarche qui est d’arriver à une loi qui criminalise le viol. Laquelle loi va durcir la peine. Parce qu’il y a une loi qui réprime le viol de 5 à 10 ans. Mais on s’est rendu compte que dans la mise en pratique de cette dite loi, il y avait des difficultés et des problèmes. Parce que souvent les acteurs étaient condamnés à une peine moindre que ce qui est prévu ou bénéficiaient d’une relaxation au bout de quelques temps. Alors que le viol constitue un mal qui détruit non seulement la personne mais les familles, la population et l’humanité. Donc on ne peut rester comme ça les bras croisés. C’est pourquoi nous avons décidé d’accompagner le président de la République ». La présidente de l’Onp qui pense que « le durcissement des peines est une des solutions », renseigne par rapport aux « mesures d’accompagnement qui vont être prises », comme, par exemple, « la nécessité ou l’intérêt d’avoir un Procureur qui se chargera spécifiquement des violences ».
Mme Fatou Kiné Diop a aussi abordé la question de l’harmonisation des textes relatifs à la parité notamment celui régissant le fonctionnement des collectivités territoriales. Et d’expliquer : « nous sommes dans un contexte où les élections locales se préparent. Et en 2014, nous avions eu des élections locales sous le prisme de la parité qui nous a permis de faire des avancées. Mais l’Observatoire avait identifié des difficultés quant à la mise en œuvre de la parité dans les organes notamment le bureau et les commissions.
Donc nous avons fait le travail d’anticipation qui consistait à apporter des propositions de réformes sur le code des collectivités territoriales, à savoir partager ces propositions avec les parlementaires ». Un travail qui, remarque la présidente de l’Onp, « nous a permis de revisiter les dispositions du code des collectivités locales relatives à l’élection des membres des bureaux et des commissions. Et donc nous avons pu identifier les articles qu’il fallait modifier et nous les avons reformulés ».
MIMI ENTRE EN SCENE !
C’est un travail à pas de charge qui attend le Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) dont la première Session extraordinaire, sous l’ère Mimi Touré, s’ouvre aujourd’hui mardi 30 juillet 2019.
C’est un travail à pas de charge qui attend le Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) dont la première Session extraordinaire, sous l’ère Mimi Touré, s’ouvre aujourd’hui mardi 30 juillet 2019. Jusqu’au 8 août prochain, différentes thématiques seront abordées par les conseillers de cette quatrième Institution de la République qui vont également auditionner les ministres Ndèye Sali Diop Dieng, Amadou Hott et Dame Diop. Le règlement intérieur du Cese sera aussi étudié et adopté durant cette première Session sous l’ère Mimi Touré.
Mimi entre en scène ce matin. La nouvelle présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) réunit, ce mardi 30 juillet 2019, les 120 conseillers de ladite Institution de la République pour sa Session extraordinaire. Un travail au pas de charge.
En effet, nous informe-ton, plusieurs thèmes seront évoqués durant cette session qui sera également marquée par l’audition de plusieurs ministres dont M. Amadou Hott, ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Mme Ndèye Sali Diop Dieng, ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants et M. Dame Diop, ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat. En effet, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération va aborder la question de la politique des entreprises pour une plus grande compétitivité du secteur privé national et une mobilisation des ressources intérieures indispensables à la transformation structurelle de l’Economie dans un contexte de libre-échange continental. Mme Ndèye Sali Dieng, ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants sera, elle, auditionnée « sur les bonnes pratiques et les nouvelles orientations de l’Etat pour la prévention des violences faites aux femmes et aux filles au Sénégal, la protection et la prise en charge des victimes ».
Le lendemain, mercredi 31 juillet 2019, une séance plénière d’information avec l’Association des brevetés des écoles nationales d’administration et de magistrature (Abenam) sera organisée. Les échanges vont porter sur des thèmes comme : « L‘administration dans le processus d’émergence : entre mutation, changement et ajustement ». Ce même jour, il y aura aussi des travaux de la commission du développement territorial et local, élargie aux Conseillers élus locaux, sur « la contribution du CESE à l’évaluation prospective de l’Acte 3 de la décentralisation ». Le jeudi 1er août, le Conseil Economique, Social et Environnemental tiendra une séance plénière avec le ministre en charge du PSE pour le cadrage de la saisine présidentielle.
Quatre projets d’avis à adopter de même que le règlement intérieur
Le ministre et les conseillers vont échanger sur les avancées et les nouveaux défis dans le cadre de la mise en œuvre des réformes du PAP 2 du PSE en vue d’un meilleur cadrage de la saisine présidentielle. Le lundi 5 août, les conseillers se réuniront de nouveau en plénière pour examiner et adopter l’Affaire n°2019- 01, relative au projet d’avis sur le thème : « Quelles politiques pour une plus grande compétitivité du secteur privé national et une mobilisation des ressources intérieures indispensables à la transformation structurelle de l’économie dans un contexte de libre-échange continental ? ». Un thème préparé par l’inter-commission composée des commissions de l’Economie, des Finances, du Commerce et de la Conjoncture ; du Développement Industriel, de l’Energie et des Technologies ; du Genre, de l’Equité et de la Bonne Gouvernance. Ce thème sera traité par M. Amadou Hott, ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Le vendredi 2 août, la commission spéciale du plan, des études générales et de synthèse se réunira à son tour pour l’élaboration des termes de référence et du calendrier des auditions de la saisine présidentielle.
Le mardi 6 août, les Conseillers comptent tenir une séance plénière pour examiner et adopter l’Affaire n°2019-02 relative au projet d’avis sur le Thème « ‘’Rénovation de l’apprentissage, promotion de la créativité et du travail décent au Sénégal : impacts sur le développement de l’auto-emploi des jeunes.’’ Ce thème a été préparé par l’inter-commission composée des commissions de l’Artisanat, de la Culture, du Tourisme et des Sports ; de la Jeunesse, de l’Education, de la Formation, du Travail et de l’Emploi. » Il sera étudié avec le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat, M. Dame Diop. Plusieurs projets d’avis seront également étudiés et adoptés durant cette Session extraordinaire de même que le Règlement Intérieur du Conseil Economique, Social et Environnemental qui fera l’objet d’une modification pour coller aux nouvelles orientations de l’Institution. La clôture est prévue pour le 8 août prochain… Tous ces travaux menés au pas de charge et tambour battant, durant une période relativement courte, nous font dire que, assurément, le Conseil Economique, Social et Environnemental prend un nouvel envol depuis l’arrivée à sa tête de l’ancien Premier ministre, Mme Aminata Touré dite Mimi…
Par Kadialy GASSAMA,
LE LANCEMENT TARDIF DE LA ZONE DE LIBRE-ECHANGE CONTINENTALE AFRICAINE (ZLECAF)
Les raisons de ce grand retard au plan opérationnel par rapport à la prise de conscience politique aux aurores de la nécessité d’intégrer les états du vieux continent, sont multiples et multiformes.
Il y a bien un adage qui dit “mieux vaut tard que jamais “ ; Il faut reconnaître, cependant, que le lancement de la ZLCAF le 19 Juillet 2019 à Niamey par les chefs d’états africains, après avoir été envisagé dès le sommet inaugural de l’OUA en 1963, soit soixante-six ans plus tard, était un vieux projet qui a mis beaucoup de temps pour devenir réalité. Les raisons de ce grand retard au plan opérationnel par rapport à la prise de conscience politique aux aurores de la nécessité d’intégrer les états du vieux continent, sont multiples et multiformes. En effet, depuis nos indépendances nationales en 1958 -1960, cette première étape de l’institution d’une zone de libre-échange parmi cinq étapes de l’intégration économique et politique des états balkanisés d’Afrique, devrait être opérante il ya plus d’un demi-siècle, comme le fut le traité de Rome instituant la CEE devenue une union douanière dès les premières années de sa création en 1957 et, quelques années plus tard seulement , une union économique et monétaire avec le traité de Maastricht en 1992.
Bien entendu, la volonté politique de relever le défi économique américain après la fin de la deuxième guerre mondiale( plan Marshall) et l’importance historique de la fin de la division du continent européen ,ont permis d’avantage à l’Europe de poser patiemment les diverses étapes de l’union économique , monétaire et politique que nous connaissons aujourd’hui à travers la banque centrale européenne , le parlement européen, la cour commune de justice et une politique étrangère commune . L’Afrique continentale en est aujourd’hui à la phase primaire de la constitution d’une zone d’échanges organisés qui n’est même pas encore une zone véritable de libre échange du fait de la suppression non intégrale des droits de douane et taxes entre les états (90%) ,en plus d’une autonomie fiscale de ces mêmes états pour la fixation des droits de porte des marchandises provenant de pays tiers . Il s’y ajoute que l’Afrique, notamment subsaharienne, reste la partie du monde la plus faiblement industrialisée avec une part de moins de 2% de la valeur ajoutée totale du PIB, constituant un obstacle assez dirimant vers la réalisation d’une zone de libre-échange intégrale continentale. Car, pour permettre une industrialisation des états du continent qui est la condition sine qua non de la création de l’effet de commerce ,il fallait toute de suite sauter l’étape de la zone de libre-échange et aller directement vers une union douanière à l’instar de l’UE en un moment donné de son histoire et de la CDEAO qui s’achemine vers l’instauration d’une monnaie unique et d’une banque centrale commune, c'est-à-dire ,à une harmonisation des politiques fiscales et budgétaires internes vers l’union économique.
Les identités historiques, culturelles et la contigüité géographique, ne pourront pas prendre à cet effet le pas sur les contraintes économiques et politiques ,au point que ,l’intégration par cercles concentriques que théorisait le président Senghor avec la mosaïque d’états balkanisés , constitue la meilleure approche pour aller vers l’unité économique et politique du continent africain et de pouvoir ainsi bénéficier des phénomènes d’économie d’échelle visant un abaissement des coûts et une meilleure allocation des ressources. C’est dire que l’intégration dans les pays africains faiblement industrialisés et faiblement connectés par les voies de communication, devrait plutôt être envisagé, non pas en termes d’intégration des marchés, mais, en termes de développement économique, comme l’affirmait Béla Balassa qui postulait que “le désarmement douanier est une condition nécessaire, mais, pas suffisante’’, entre autres obstacles de l’intégration économique ; En effet, tant que les productions internes ,surtout industrielles , resteront faibles, le volume des échanges entre les états africains seront d’autant négligeables par rapport aux flux échanges avec les pays tiers, nonobstant la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires. N’oublions pas que les puissances coloniales, notamment l’empire français, administraient les territoires conquis dans des espaces régionaux homogènes ou fédérations (AOF, AEF).
Cette approche fédéraliste de la puissance colonisatrice pour une meilleure allocation des ressources, démontre, encore une fois, qu’il fallait très vite aller vers l’intégration des cinq entités régionales africaines homogènes par cercles concentriques (Ouest, Nord, Centre, Est, Sud) avec les mêmes critères de convergence. Si bien que pour aller de façon efficiente vers une union économique et monétaire continentale et la mise en place d’une autorité supra nationale avec un abandon partiel de souveraineté, il nous faut d’abord consolider les unions économiques régionales, à l’image de la CDEAO avec l’existence non seulement d’un tarif extérieur commun, mais aussi et surtout ,d’une harmonisation des politiques économiques internes et l’instauration d’une monnaie unique, afin de minimiser les couts de transaction.. Le continent africain a perdu beaucoup de temps pour intégrer des économies tournées sur l’extérieur à cause d’une faible industrialisation ; Or pour créer un effet de commerce en instaurant une zone de libre échange ou une union douanière, il faut d’abord produire. C’est dire qu’il nous faut sauter ces étapes d’intégration des marchés en refusant la linéarité des schémas classiques pour aller directement vers l’harmonisation de nos politiques économiques internes et en privilégiant le développement des infrastructures et l’intégration des facteurs(capital, travail),afin de booster le PIB continental encore faible autour de 3000 milliards de dollars pour plus d’ un milliard deux cents millions de personnes ; Rien que les USA faisant en superficie moins du tiers de l’Afrique avec 330 millions d’habitants ,réalisent un PIB sept fois supérieur que le nôtre, autour de 21 000 milliards de dollars.
Dans le contexte aujourd’hui d’un retour au protectionnisme collectif et la remise en cause par les puissances industrielles des mouvements du travail (émigration),pour ne pas dire du libre échangisme avec l’arrivée sur la scène mondiale de nouveaux pays émergents , l’avenir appartient aux états continentaux à l’image du Canada, des USA, de l’UE, de la Russie, du Brésil ou de l’Inde. L’Afrique ne devrait pas être en reste, pour faire partie demain, des grands de ce monde, avantagé qu’elle est par ses immenses ressources naturelles et son homogénéité spatiale, historique et culturelle, en dépit des multiples diversités complémentaires. Toutefois, le vieux continent des multiples convoitises, toujours vulnérable aux variations exogènes, doit se prémunir et se préparer hâtivement à renforcer sa résilience, en parachevant les processus en cours d’intégration économique et monétaire au niveau régional et continental par la prise en main de son propre destin.
Kadialy GASSAMA,
Économiste Rue Faidherbe X Pierre Verger – Rufisque
«LE GOUVERNEMENT EST DÉTERMINÉ À TRAQUER, ARRÊTER ET JUGER LES MALFAITEURS»
La Caserne Samba Diery Diallo s’est révélée exigüe hier pour accueillir la cérémonie d’hommage funèbre au Commandant Tamsir Sané, tué lors d’une intervention contre des malfaiteurs à Koumpentoum
Lors de la cérémonie d’hommage au Commandant tamsir Sané tué à Koumpentoum lors d’une intervention, le ministre de Forces Armées a réitéré la détermination du gouvernement du Sénégal à traquer, arrêter et juger les malfaiteurs. me Sidiki Kaba a soutenu que les armées resteront toujours debout pour conduire convenablement leurs missions de protection et de défense. Le Commandant Sané a reçu un hommage posthume à la Caserne Samba Diery Diallo avant d’être enterré aux cimetières musulmans de Yoff.
La Caserne Samba Diery Diallo s’est révélée exigüe hier pour accueillir la cérémonie d’hommage funèbre au Commandant Tamsir Sané, tué lors d’une intervention contre des malfaiteurs à Koumpentoum. Le ministre des Forces Armées, Me Sidiki Kaba, des gendarmes, des proches et amis du défunt se sont déplacés massivement pour rendre un dernier hommage au commandant de la Brigade de Gendarmerie de Koumpentoum. Présidant la cérémonie, le ministre des Forces Armées a salué le sens du devoir et de la responsabilité de feu Tamsir Sané tué en service commandé lors d’un échange de tirs avec des malfaiteurs. «Je réaffirme la détermination du gouvernement à traquer, arrêter et juger conformément à la loi les malfaiteurs qui avaient attaqué le bureau de Poste de Koumpentoum, causant la mort du commandant de Brigade Sané», a martelé Me Sidiki Kaba qui estime que le défunt avait posé des actes remarquables pour sauvegarder des vies, protéger les Institutions de la République et assurer la tranquillité des citoyens partout où il a servi avant de trouver la mort à Koumpentoum après 32 ans de service au sein des armées sénégalaises.
«Son sacrifice ne sera pas vain, car plus que jamais les armées seront debout pour conduire à bien leurs missions, celles de protéger les citoyens et de la défense de leur intégrité tout en participant à la consolidation de la paix mondiale», a indiqué le ministre, Me Kaba.
UN HOMME DISCIPLINE ET D’UNE REMARQUABLE HABILITE PROFESSIONNELLE
L’oraison funèbre a été lue par le commandant de la Légion Est de la Gendarmerie Nationale Ibrahima Sy Mbow qui décrit le défunt comme un homme engagé et qui avait le goût de ses responsabilités. «Ses compétences ont été récompensées par son admission dans le corps des sous-officiers de carrière en mars 1994», soutient Ibrahima Sy Mbow qui s’empresse de louer son esprit de camaraderie et de rigueur et surtout sa haute conscience professionnelle. Et le Commandant Ibrahima Sy Mbow d’ajouter : «sa dernière notation le présentait comme un gradé supérieur, discipliné et auteur de belles prestations. Il était d’une remarquable habilité professionnelle et faisait montre d’un sens élevé des responsabilités. Il a entièrement donné satisfaction dans la fonction de commandant de brigade, il est à féliciter».
C’est à partir de 1994 que, Tamsir Sané a commencé à gravir les échelons, passant de maréchal des logis à adjudant-major. Il a été adjudant, puis adjudant chef en 2012. Il avait été décoré de la médaille des Nations Unies en 2009 dans le cadre de sa participation au maintien de la paix au Soudan. Agé de 55 ans, le natif de Saint-Louis s’est engagé volontairement dans l’armée en 1987 avant de retourner à la vie civile deux ans plus tard. Il intégra en juillet de la même année la Gendarmerie Nationale.
A rappeler qu’il a été tué dans la nuit du 26 juillet lors d’une intervention suite à une tentative de braquage du bureau de Poste de Koumpentoum, dans le département de Tambacounda. A la fin de la cérémonie, le cortège funèbre s’est ébranlé vers les cimetières de Yoff où le défunt a été inhumé.
ADAMA GAYE SE RADICALISE
Arrêté pour diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs, il s’est vu coller l’offense au chef de l’Etat face au contenu de ses répliques devant les enquêteurs de la Dic. Il risque d’être déféré devant le Procureur ce mardi
Le journaliste Adama Gaye risque de passer les fêtes de Tabaski à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss. Face aux enquêteurs de la Division des Investigations criminelles (Dic) qui l’ont cueilli hier lundi 29 Juillet 2019 à 05 h 11 du matin, à son domicile à l’immeuble Kébé, le journaliste Adama Gaye s’est radicalisé au cours de son audition. Du coup, arrêté pour diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs, il s’est vu coller l’offense au chef de l’Etat face au contenu de ses répliques. Il risque d’être déféré devant le Procureur aujourd’hui.
Le journaliste Adama Gaye risque de passer les fêtes de Tabaski à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss. Interpellé hier à 5h11 chez lui à l’immeuble Kébé, au 6ème étage, il a directement été conduit à la Division des Investigations criminelles (Dic).Histoire de le laisser mariner et réfléchir sur son sort (une veille technique d’enquêteur), les limiers n’ont débuté l’interrogatoire qu’à 10h55 minutes pour le terminer vers 16h. Au début, les hommes du Commissaire Ibrahima Diop lui ont posé des questions relatives à ses posts sur Facebook, se basant sur le délit de diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs. Pour asseoir l’infraction, les policiers ont commencé à parcourir certaines de ses publications tirées de son compte facebook dans lesquels il tirait à boulets rouges sur Macky Sall.
Puis, ils ont lu un autre post «mal écrit, insultant qu’il n’a manifestement pas rédigé», confie un de ses conseils Me Khoureychi Ba. Son client a répondu que ce texte n’était pas de lui et que si c’était le cas, il l’aurait entièrement assumé. Les enquêteurs ont insisté, il s’est braqué, soutenant qu’il n’en a rien à faire du locataire du Palais de la République. C’est là que les enquêteurs lui ont collé le fameux article 80, relatif à l’offense au chef de l’Etat.
Selon nos informations, les policiers, saisis par un soit-transmis du procureur de la République Serigne Bassirou Guèye, voulaient mettre la main sur Adama Gaye depuis le début du mois de Juillet. Les recherches se sont intensifiées toute la journée du vendredi et ils sont passés à l’acte au premier jour ouvrable, à la première heure légale.
Gaye va probablement être déféré devant le procureur de la République aujourd’hui. Son conseil Me Khoureychi Ba a fait des pieds et des mains pour qu’il passe la nuit au Commissariat du Plateau ou celui du Port où il y a de meilleures conditions comparés aux violons du Commissariat central, mais jusqu’au moment où nous mettions sous presse, il n’était pas fixé sur l’endroit où son client a été gardé-à-vue.
Dès qu’il a vu les policiers à la porte de son appartement, Adama Gaye a publié un post sur son compte Facebook, précisant qu’il est en bonne santé et que les autorités seraient responsables de tout ce qui lui arriverait. Si son dossier va en instruction comme celui de l’activiste Guy Marius Sagna, Adama Gaye risque de rester un bout de temps avant sa première audition dans le fond, parce que le Doyen des Juges d’Instruction (Dji) Samba Sall part en vacances judiciaires à partir du 1ier août 2019. Toujours à en croire nos sources, Adama Gaye, descendant de Cheikh Anta Mbacké, bénéficie du soutien de ses proches qui font des tractations à Touba depuis son arrestation pour qu’il soit libéré. Mais nos interlocuteurs précisent qu’Adama Gaye ne veut d’aucun coup de main d’où qu’il vienne
PHÉNOMENE POLYMORPHE ET COMPLEXE
La corruption dans la circulation est un serpent de mer. Un sujet délicat. Un phénomène dont presque tous les pays d’Afrique ont en partage. Au Sénégal, les autorités veulent y mettre fin. Mais est-ce qu’elles s’en donnent les moyens ?
La corruption dans la circulation est un serpent de mer. Un sujet délicat. Un phénomène dont presque tous les pays d’Afrique ont en partage. Au Sénégal, les autorités veulent y mettre fin. Mais est-ce qu’elles s’en donnent les moyens ? Les chauffeurs dans l’illégalité plaident coupables et invitent l’Etat à réglementer le secteur du covoiturage et du transport “clando’’. Et continuent à graisser les pattes pour pouvoir circuler. “EnQuête’’aborde le sujet dans ce dossier.
Mea culpa des conducteurs
Chez les conducteurs, les avis sont divers sur la question de la corruption dans le secteur du transport. D’aucuns estiment n’avoir d’autre choix que de mettre la main à la poche pour s’en sortir ; d’autres bottent en touche et dénoncent négligence et laisser-aller. Mais tout le monde s’accorde à dire que les chauffeurs sont fautifs, en se complaisant dans l’illégalité.
Péage de Thiaroye, sur l’axe Dakar - Thiès, en ce début de matinée dominicale très ensoleillée. Point d’embouteillage à l’horizon. Les conducteurs s’en donnent à cœur joie, en roulant à vive allure. Dans le “taxi-clando’’ qui nous mène à Mbour, le chauffeur se met à fulminer. Car, au moment de payer son ticket du péage, un gendarme l'a interpelé pour lui demander son permis de conduire. Les clients lui demandent ce qu’on lui reproche. Il répond d’un ton peu amène : “Il veut bouffer mes 2 000 F Cfa.” Il se gare et va rejoindre l'homme de tenue. De retour, quelques minutes après, il ne décolère pas : “J'ai payé 2 000 F Cfa. On me reproche le délit de transport irrégulier, car je n’ai pas le droit de le faire.’’ A la question de savoir où ira l'argent, le conducteur rétorque, caustique : “Dans sa poche.’’ “Le pire est qu’on n’a personne pour nous défendre. Puisque c'est notre gagne-pain, on continue à payer cette somme. On n’y peut rien du tout”, laisse entendre le jeune chauffeur aux dreadlocks. Une fois à Mbour, après moins d’une heure de voyage, commence un jeu de cache-cache avec les forces de l’ordre.
En effet, pour contourner les gendarmes en faction, les chauffeurs de “clando’’ empruntent des chemins de traverse. Ils s’engagent dans des routes secondaires, au risque de s’enliser dans cette zone sablonneuse. “Je suis obligé, des fois, de n’embarquer que 4 personnes au lieu des 7 que je dois prendre dans ma voiture, pour passer entre les mailles des hommes de loi. Entre Dakar et Kaolack, il y a plusieurs contrôles et, à chaque fois, on paye 2 000 F Cfa. A ce rythme, on risque de ne rien gagner. Par contre, quand la voiture n'est pas pleine, on a plus de chance de s’en sortir. Une fois à Mbour, je passe par des ruelles, loin des gendarmes’’, explique Abdoulaye Diallo, un chauffeur qui maitrise bien cet axe du département de Thiès.
Ailleurs, sur la route de Saint-Louis, à hauteur de Ndam, à quelques jets de la ville de Louga, en cette matinée de début de week-end, le contrôle des hommes de la maréchaussée est strict. “On interdit ici à certaines voitures de s'adonner au transport en commun. La sanction est sévère. On paye une forte somme d'argent. Les gendarmes ne badinent pas avec cela. La dernière fois, j'avais des clients qui voulaient se rendre à Louga, pour une réunion de famille. Ils avaient pris tous mes papiers. J’avais été obligé de les récupérer, le jeudi suivant, après plusieurs conciliabules. Avec les gendarmes de la légion territoriale, non seulement tu payes de l'argent, mais ils te font poireauter pendant plusieurs jours. Je reconnais que nous sommes dans l'illégalité, mais que faire d'autre, car c'est notre boulot”, déclare Mor Fall, un chauffeur convoyant 6 clients à Louga.
Selon lui, la seule chose à faire est de réglementer le secteur.
A Dakar, les chauffeurs de “taxiclandos’’ payent aussi un lourd tribut. Rares sont ceux qui ont des papiers en bonne et due forme, diton. De ce fait, ils sont dans l’obligation de mettre la main à la poche pour continuer à circuler librement. “On n’y peut rien, mon cher. Nous n’avons pas de papiers, donc, nous sommes obligés de le faire. Je préfère gagner 10 000 F la journée et d’en sortir un 2 000 F que d’avoir une journée morte. Cela va vous sembler bizarre, mais nous sommes aussi coupables que les autres’’, déclare un chauffeur.
“Je refuserai d’emprunter la route, quand je ne suis pas en règle’’
Dans cette affaire, les jeunes conducteurs sont au banc des accusés. Car tous les frais pour obtenir des papiers en règle ne dépassent pas 30 000 F Cfa. Il s’agit de l’assurance, du droit de stationnement, de la carte crise, de la visite technique, du permis de conduire, du livret et de la licence. “Les hommes de tenue ne demandent jamais de l'argent à quelqu'un qui est en règle. Ils te laissent partir, quand tu es en règle. Sauf que les jeunes conducteurs ne le sont jamais’’, dénonce un vieux conducteur aux cheveux poivre et sel, sur l’autoroute à péage de l’axe Pikine – centre-ville. Confortablement assis derrière son volant, bien sapé et lunettes bien vissées sur le nez, il confie : “Cela fait plus de 30 ans que je conduis mon taxi, mais je n’ai jamais donné un sou à un homme de tenue. A chaque fois que je suis contrôlé, je suis en règle et on me laisse passer. Je ne badine pas avec et je refuserai d’emprunter la route, quand je ne suis pas en règle. Il est hors de question qu’on me manque de respect’’, martèle-t-il.
GORA KHOUMA (SG DE L'UNION DES ROUTIERS DU SÉNÉGAL) “La réalité est que 90 % des corrupteurs sont des fonctionnaires de l’Etat’’
L’avis du secrétaire général de l'Union des routiers du Sénégal (Urs) est tranché, sur la question de la corruption dans la circulation. Gora Khouma pointe un doigt accusateur sur les agents des forces de l’ordre et demande à la tutelle de prendre des mesures dans ce sens.
Connu pour être un défenseur invétéré des intérêts des transporteurs, le secrétaire général de l'Union des routiers du Sénégal (Urs) ne déroge pas à la règle, lorsqu’il s’agit de parler de la corruption dans la circulation. “Je dis toujours que la corruption ne profite à personne. Le corrupteur comme le corrompu ont tous tort. Dans le secteur du transport que je maitrise bien, si le conducteur propose de donner de l’argent, il ne peut pas être condamné, parce qu’il ne peut rien contre un agent qui en réclame. L’agent a la possibilité de coller un délit de tentative de corruption et envoyer en prison un chauffeur qui tente de lui proposer de l’argent. Donc, comprenez par-là que si un chauffeur donne de l’argent, c’est sur demande de l’agent des forces de l’ordre’’, explique Gora Khouma. Le syndicaliste de dire que le seul coupable est l’homme de tenue. S’il y a corruption dans la circulation, le principal fautif, selon lui, c’est l’agent des forces de l’ordre. “Force est de reconnaitre aussi qu’il y a des gens qui sont dignes et qui représentent dignement la nation. Ils portent bien l’uniforme et jusqu’à la retraite, on ne pourra jamais les indexer. Par contre, il y en a d’autres que je qualifie de bandits, d’agresseurs en uniforme. Ce qu’ils font, ils ne le font pas avec la bénédiction ou les consignes de leur hiérarchie. Ils le font de leur propre chef. On voit des agents qui possèdent des voitures et ou maisons qui coûtent plus cher que celles de leurs patrons hiérarchiques, à cause de la corruption’’, accuse M. Khouma. “C’est un constat général qui est là. Nous devons combattre la corruption, comme c’est le cas avec le phénomène des accidents. Nous devons combattre la corruption qui existe à tous les niveaux, même si la triste réalité est que 90 % des corrupteurs et corrompus sont des fonctionnaires de l’Etat. Je ne sais pas si c’est lié aux salaires ou non’’, poursuit le Sg de l’Urs.
En effet, Gora Khouma estime que lorsque la personne opte pour l’uniforme, elle a une idée de son salaire. Si celui-ci ne l’arrange pas, mieux vaut ne pas s’engager et aller chercher autre chose. “Ailleurs, c’est les ‘coxeurs’ qui leur servent de rabatteurs. Ils contrôlent ceux qui ont déjà donné ou non. Si un chauffeur passe à la caisse le matin, il est libre de circuler toute la journée sans être inquiété, car son numéro d’immatriculation est déjà enregistré. La corruption, personne n’en profite’’, insiste-t-il. Dans la même veine, le syndicaliste balaie d’un revers de main la thèse selon laquelle la corruption est le fait de chauffeurs qui n’ont aucun papier avec eux. Sur cette question, il se veut clair : un chauffeur qui ne dispose pas de papiers doit faire l’objet de sanction. Et c’est l’agent assermenté qui doit s’en charger. “Les policiers n’ont qu’à appliquer la loi. Quelqu’un qui a tous ses papiers passe ; au cas contraire, la loi s’applique à lui. Il faut que l’argent ne soit plus une contrepartie pour la visite technique, le permis, l’assurance, entre autres. Il faut mettre fin à cela’’, déclare Gora Khouma. Le Sg de l’Urs, qui connait bien le secteur des gros-porteurs, s’étrangle contre certaines pratiques qui y ont cours actuellement. “Regardez ce qui se passe chez les douaniers. On vous demande de donner un montant qui tourne entre 30 000 F Cfa et 50 000 F Cfa, à défaut, ils menacent de faire décharger votre marchandise. On ne peut rien contre cela, car si on ne s’exécute pas, on risque de payer 100 000 F pour pouvoir la récupérer, après une longue période. C’est ce qui se passe au niveau des frontières. Les véhicules particuliers paient au minimum 5 000 F Cfa. C’est la même chose à l’intérieur du pays’’, se désole le syndicaliste.
Solutions
Toutefois, le syndicaliste n’est pas pessimiste et souligne que des solutions existent, pour éradiquer ce fléau. Elles sont, dit-il, entre les mains du haut commandement de la gendarmerie et les directions générales de la police et de la douane. “Les hautes autorités de la police, de la gendarmerie et de la douane sont les seules à pouvoir mettre fin à cette pratique. Elles doivent prendre leurs responsabilités qui ne doivent pas être juste quelques mots. Il doit y avoir des agents comme Amoul Yakkar (voir ailleurs) dans la circulation. Avec lui, si vous êtes en règle, vous passez. Au cas contraire, vous payez, mais l’argent va dans les caisses de l’Etat’’, déclare M. Khouma.
La position des autorités
Face à la question de la corruption, faut-il laisser faire ou faut-il prendre des mesures hardies pour y mettre fin ? Au sein de la police et de la gendarmerie, les autorités se sont prononcées sur la question. Si le ministre de l’Intérieur estime que la question transcende les frontières des corps constitués, le haut-commandant de la gendarmerie a annoncé des mesures fermes pour la contrecarrer.
Une étude commanditée par l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) avait soutenu, en 2017, que le secteur public est perçu comme celui où les cas de corruption sont les plus nombreux (93 %). Les sous-secteurs du public les plus touchés sont la sécurité publique, constituée de la police et de la gendarmerie (95,9 %), la santé (29,2 %) et l’éducation (26,1 %). Interrogé à l’époque sur cette question, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Aly Ngouille Ndiaye, avait minimisé. “Je n’ai pas vu cette étude, mais je n’en suis pas aussi convaincu. Je ne pense pas que le niveau de corruption, si on parle des corps constitués, dépasse la police et la gendarmerie, parce que je pense que c’est à tous les niveaux’’. Du côté de la gendarmerie nationale, une note de service du général Moussa Fall, Commandant de la gendarmerie territoriale, en novembre dernier, faisait état de l’existence de trois caisses, hebdomadaire, journalière et spéciale, ouvertes sans aucun fondement légal et décelées au sein de trois brigades des légions de gendarmerie Sud, Centre-Ouest et Centre. Interrogé sur la question, quelques jours plus tard, le haut commandant de la gendarmerie et directeur de la Justice militaire, le général Cheikh Sène, avait fait des précisions. Il avait nié l’existence d’une quelconque “corruption organisée et généralisée” au sein de la gendarmerie nationale, reconnaissant tout de même des “fautes graves dans certaines brigades”. “Je voudrais souligner avec force que la corruption n’est ni organisée ni généralisée au sein de la gendarmerie nationale. C’est vrai qu’il a été décelé, au sein de trois brigades de gendarmerie sur 120 que compte l’institution, des indices graves indiquant l’existence de pratiques illicites. Ces actes constituent des fautes graves, inacceptables, qui seront circonstanciées et sévèrement sanctionnées”, avertissait-il. Selon lui, la gendarmerie nationale est l’une des administrations publiques qui sanctionne le plus ces formes de déviance et qui les sanctionne très sévèrement. “Le haut-commandement conduit régulièrement des missions d’inspection et de contrôle au niveau national pour déceler toutes ces formes de fautes graves contraires à l’éthique, qui sont de nature à ternir l’image et le renom de l’institution, pour sanctionner leurs auteurs. Pour prévenir de tels comportements, des mesures importantes et hardies ont été prises par le commandement, avec la création de pelotons de surveillance routière qui sont mis à la disposition de l’inspecteur interne de la gendarmerie. Une meilleure optimisation du temps de présence de nos gendarmes sur les axes routiers et la mise en place d’un projet de dématérialisation du processus de collecte des amendes forfaitaires’’, avait promis le général Cheikh Sène.
AVIS D’UN COMMISSAIRE DE POLICE SUR LA QUESTION “Il faut chercher les vrais problèmes et préconiser les bonnes solutions’’
“Toute personne qui corrompt ou qui se laisse corrompre est fautive. Pour les membres des forces de l’ordre (Fds) c'est une violation très grave des règles de déontologie et d'éthique qui encadrent leur activité. Maintenant, pour ce qui concerne le motif, c'est naturellement la facilité. Toutefois, ce n'est pas la seule explication. Il y a le mauvais traitement salarial. A l'instar d'autres fonctionnaires, les Fds sont mal rémunérées, contrairement à ce que croiraient nombre de nos compatriotes. Il faut donc, en plus de la sensibilisation, de la formation et de la prévention, améliorer le traitement de ces fonctionnaires, comme ailleurs. Le phénomène continuera, tant que les vrais problèmes ne sont pas posés et les vraies solutions mises en œuvre. Il faut aussi, du côté du citoyen, une forte sensibilisation, parce que tendre un billet de banque ne permet pas toujours de régler les vrais problèmes. Certains de nos compatriotes trouvent normal de corrompre, pour ne pas perdre du temps. Donc, les efforts sont à fournir des deux côtés : corrupteurs et corrompus. Plusieurs solutions sont la sensibilisation et la répression. Il faut chercher les vrais problèmes et préconiser les bonnes solutions. Je vous signale que la corruption chez les Fds peut être considérée comme de la petite corruption, comparativement à ce qui se passe ailleurs où c'est des millions qui sont brassés tous les jours.
MOUHAMADOU AMOUL YAAKAAR DIOUF (CCD) “C’est à nous de greffer certaines qualités sur la voie publique…”
L’agent de police Mouhamadou Amoul Yaakaar Diouf, de la Compagnie de la circulation de Dakar (Ccd), est peint comme un flic incorruptible et connu de tous les chauffeurs de transport public. Son nom colle tellement bien avec son intransigeance que les conducteurs croient lui avoir donné le sobriquet “Amoul Yaakaar’’(en français, ‘‘Amoul Yaakaar’’ veut dire sans espoir). Et pourtant, il s’agit bien de son prénom à l’état civil. Et si vous commettez une infraction sous ses yeux, vous êtes dans une impasse. Pas besoin de négocier, la loi va s’appliquer. Il a son mot à dire sur la question. Selon lui, toutes les bases pour faire un officier de police de qualité sont données à l’Ecole nationale de police et de la formation permanente (Enpfp), lors de la formation. “Nous avons une très bonne école. Tous ses agents y sont très bien formés. Maintenant, il y a des comportements qu’on ne peut pas avoir à l’Enpfp. Comme tout homme, il y a d’abord l’éducation. Nous y recevons des cours. Nous sommes instruits. C’est à nous de greffer certaines qualités sur la voie publique, pour faire une police et un agent de qualité’’, déclare le limier qui a reçu dernièrement la médaille d’honneur de la police des mains du directeur général de la Police nationale, l’inspecteur de police Ousmane Sy.
3 QUESTIONS À DR ISMAILA SÈNE (PSYCHOLOGUE-CONSEILLER, SOCIOLOGUE) : “Le phénomène perdure parce que la corruption est la manifestation d’un état d’esprit collectif’’
Docteur, à votre avis, qu’est-ce qui est à l’origine de la corruption dans la circulation ?
Aujourd’hui, c’est une lapalissade de dire que la corruption est une réalité au Sénégal. Mais il ne faut pas jeter l’opprobre sur une corporation, car la corruption est une pratique qui transcende les frontières corporatistes. Autant il y a des conducteurs corrupteurs et des agents corrompus, autant il y en a qui refusent la corruption. Toutefois, le constat qui sied, c’est que la corruption est bien présente dans la circulation. On n’a pas besoin d’être un observateur averti pour voir les billets de banque qui sont insérés dans les permis à longueur de journée et qui sont remis, au vu de tous, à des agents de sécurité. Il ne faut certes pas généraliser, mais on comprend aisément pourquoi les chauffeurs et les agents du contrôle routier sont mis au banc des accusés. Je ne pense pas qu’on est en train de leur coller un mauvais procès, car le constat est plutôt évident. Certains conducteurs, voulant échapper à la rigueur du contrôle routier et aux sanctions légales qui s’imposent face à toute irrégularité, optent pour la corruption. En face, certains agents, préférant remplir leurs poches plutôt que la caisse de l’Etat, encaissent des billets qui les empêchent de faire convenablement leur travail. On pourrait donc dire que la corruption est devenue un moyen de régulation pratique du trafic routier. Certaines explications, que je ne pourrais soutenir, parlent de mauvaises conditions de travail des agents. Mais je pense plutôt que c’est un problème de conscience citoyenne.
Qui sont les fautifs et quelles sont les conséquences ?
La corruption dans la circulation engage, premièrement, la responsabilité des personnes qu’elle met aux prises. C’est-à-dire les conducteurs et les agents du contrôle routier. Mais on ne saurait oublier l’Etat à qui incombe la responsabilité première de lutter contre cette gangrène. Les citoyens ne sont pas en reste, car ils se mettent rarement dans une posture de dénonciation active. A ce propos, il suffit de pousser la réflexion pour comprendre que l’attitude de certains citoyens est parfois motivée par la peur. Au Sénégal, les forces de l’ordre sont hyper puissantes ; elles peuvent vous accuser et vous brutaliser en public. Et vu la solidarité ou même la complicité qui existent entre les agents de l’ordre, beaucoup de citoyens ne comptent pas sur la police ou la gendarmerie pour avoir réparation. L’Etat ne protège pas suffisamment les citoyens pour leur donner le courage de dénoncer les pratiques de corruption sur la route. Souvenez-vous de l’histoire des filles qui ont été arrêtées et déférées pour avoir filmé un agent de police qui se faisait corrompre. On évoquera valablement la protection des données personnelles, mais sans preuve, il n’est pas facile de dénoncer. Voilà un exemple qui montre la complexité de la situation. Pour ce qui est des conséquences, l’analyse se focalise plus sur la dimension économique, avec le manque à gagner que la corruption représente pour l’économie nationale. Cependant, au-delà de ce dommage économique, la corruption des agents routiers est à l’origine de plusieurs drames. Les accidents de circulation sont récurrents et on indexe toujours le mauvais état des véhicules et le non-respect du code de la route. Et pourtant, il y a des postes de garde sur les routes avec des agents qui constatent, au même titre que nous, l’indiscipline et l’absence de pièces réglementaires. Allez savoir pourquoi il y a donc un tel laisser aller !
Alors, dites-nous, docteur, pourquoi le phénomène continue toujours et quelles solutions préconisez-vous ?
Le phénomène perdure parce que la corruption est la manifestation d’un état d’esprit collectif. La question traite de la corruption dans la circulation, mais le phénomène va au-delà des acteurs qui sont mis au banc des accusés. Dans l’Administration publique, des phénomènes de corruption passive et même active sont récurrents. Il faut aussi dire qu’il y a un lien de corrélation directe entre la pratique de la corruption et la perception que les agents et les citoyens ont de la manière dont les deniers publics sont gérés. Par exemple, certaines personnes se justifient en disant que l’argent qu’ils font rentrer dans les caisses de l’Etat ne sert qu’une minorité installée au sommet de l’Etat. Cela ne les dédouane pas, mais appelle à changer de comportement dans la manière de gérer les biens publics. Les autorités doivent alors servir de modèle pour inspirer le changement. Je pense également que des sanctions rigoureuses doivent être appliquées aux acteurs, quel que soit leur statut ou leur rang. C’est un moyen de dissuasion efficace. Le pire, c’est qu’on assiste aujourd’hui à une banalisation de la corruption. On pourrait même penser que la corruption n’est pas perçue comme une gangrène au Sénégal. Refuser de corrompre ou d’accepter la corruption est devenue une exception dans certains milieux. On a tous connaissance des cas de personnes qui sont diabolisées, parce qu’elles refusent de corrompre ou d’être corrompues. Il faut donc un réveil citoyen pour renverser la tendance et soutenir les actions de dénonciation, au lieu d’annihiler les volontés des personnes qui veulent s’engager dans cette dynamique.
LE DIALOGUE POLITIQUE DANS LE VIF DU SUJET
Alors que le dialogue national piétine, le dialogue politique prend son envol et entre, à partir d’aujourd’hui, dans le vif du sujet, avec l’élaboration des termes de référence pour l’évaluation du processus électoral et l’audit du fichier.
Lancé en grande pompe le 28 mai dernier, le dialogue national peine à prendre son envol. Cela n’a pas, pour autant, empêché la tenue correcte des concertations sur le processus électoral qui en est d’ailleurs le volet politique. Malgré tout le débat soulevé par le scandale à 10 milliards de dollars diffusé par la chaine britannique Bbc, le volet politique du dialogue national n’a, en aucun cas, été altéré.
Les rencontres hebdomadaires se poursuivent régulièrement et les différentes parties prenantes continuent de siéger à la table des négociations. D’ailleurs, aujourd’hui, elles doivent, à nouveau, se retrouver à l’hôtel Ngor Diarama, pour approfondir la discussion sur l’élaboration des termes de référence. “Les concertations sur le processus électoral se poursuivent. On a dépassé la question du report des élections locales, et l’ordre d’agencement des points de discussion a été adopté. Nous en sommes actuellement à l’étape d’élaboration des termes de référence pour l’évaluation du processus électoral et l’audit du fichier. Notre dernière rencontre remonte au jeudi dernier et on se retrouve demain (Ndlr : aujourd’hui mardi 30 juillet)’’, confie le coordonnateur du Pôle des partis politiques non-alignés.
Déthié Faye soutient ainsi qu’après validation du compte rendu de la dernière réunion, les différentes parties prenantes de ces concertations sur le processus électoral devront s’attaquer à la question du timing prévu pour chaque objectif spécifique. Au total, il y a 13 points inscrits aux discussions. Pour aller vite et évacuer tous les points retenus, les parties prenantes ont, en effet, fait des propositions de timing qu’elles devraient réserver à chaque objectif spécifique. Elles devront, par la suite, engager les termes de référence pour l’évaluation du processus électoral et l’audit du fichier. “Jusqu’ici, toutes les parties prenantes continuent à venir. Même celles qui ne sont pas d’accord sur le report des élections locales sont toujours à la table des négociations’’, indique Déthié Faye. Qui relève d’ailleurs que la Commission cellulaire du dialogue politique a déjà acté le report des élections et qu’il reste maintenant au président de la République de confirmer la décision. “C’est la raison pour laquelle nous voulons faire une proposition de timing pour pouvoir nous limiter dans le temps afin de terminer tous les points, modifier le Code électoral et proposer une période pour les locales’’, lance le coordonnateur des non-alignés.