LES FEMMES PARLEMENTAIRES PLAIDENT POUR LE DURCISSEMENT DES PEINES
La «criminalisation du viol» a été à l’ordre du jour lors de l’atelier de formation de deux jours organisé à Thiès par l’Observatoire nationale de la parité (Onp), le Collectif des femmes parlementaires et le Haut-commissariat au Droit de l’homme

La « criminalisation du viol » a été à l’ordre du jour lors de l’atelier de formation de deux jours organisé ce week-end à Thiès par l’Observatoire nationale de la parité (Onp), en partenariat avec le Collectif des femmes parlementaires, avec l’appui du Haut-commissariat au Droit de l’homme. Un forum de sensibilisation et de partage sur « les projets de réforme du code général des collectivités territoriales en vue des prochaines locales et du code pénal pour la criminalisation du viol au Sénégal ».
« Le durcissement des peines relatives au viol, qui étaient de 5 à 10 ans, jusqu’à 20 ans et même plus, selon le degré de violences ». C’est la proposition faite par le Collectif des femmes parlementaires, qui vient de voter à l’unanimité un projet d’exposé des motifs pour « revisiter les dispositions du code pénal relatif au viol ». Au cours de cette session de formation visant à mieux outiller les parlementaires afin qu’ils puissent connaitre l’ensemble des moyens procéduraux qui pourront leur permettre de criminaliser le viol, la présidente de l’Observatoire nationale de la parité (Onp), Mme Fatou Kiné Diop, a trouvé la question d’autant pertinente qu’on assiste à « une recrudescence des violences notamment les viols, ces derniers temps, au point que la population a été très émue.
En plus, le chef de l’Etat s’est intéressé hautement à cette question et a pris la décision de criminaliser le viol ». Pour accompagner cette volonté politique du président Macky Sall, « l’Onp et le Collectif des femmes parlementaire travaillent à réfléchir sur une proposition à mettre sur la table », fait savoir Mme Diop, qui souligne : « nous travaillons sur un projet d’exposé des motifs tout en revisitant aussi les dispositions du code pénal relatif au viol et des propositions concrètes ont été faites.
Ainsi un cadre de suivi de ces décisions a été mis en place pour aller jusqu’au bout de notre démarche qui est d’arriver à une loi qui criminalise le viol. Laquelle loi va durcir la peine. Parce qu’il y a une loi qui réprime le viol de 5 à 10 ans. Mais on s’est rendu compte que dans la mise en pratique de cette dite loi, il y avait des difficultés et des problèmes. Parce que souvent les acteurs étaient condamnés à une peine moindre que ce qui est prévu ou bénéficiaient d’une relaxation au bout de quelques temps. Alors que le viol constitue un mal qui détruit non seulement la personne mais les familles, la population et l’humanité. Donc on ne peut rester comme ça les bras croisés. C’est pourquoi nous avons décidé d’accompagner le président de la République ». La présidente de l’Onp qui pense que « le durcissement des peines est une des solutions », renseigne par rapport aux « mesures d’accompagnement qui vont être prises », comme, par exemple, « la nécessité ou l’intérêt d’avoir un Procureur qui se chargera spécifiquement des violences ».
Mme Fatou Kiné Diop a aussi abordé la question de l’harmonisation des textes relatifs à la parité notamment celui régissant le fonctionnement des collectivités territoriales. Et d’expliquer : « nous sommes dans un contexte où les élections locales se préparent. Et en 2014, nous avions eu des élections locales sous le prisme de la parité qui nous a permis de faire des avancées. Mais l’Observatoire avait identifié des difficultés quant à la mise en œuvre de la parité dans les organes notamment le bureau et les commissions.
Donc nous avons fait le travail d’anticipation qui consistait à apporter des propositions de réformes sur le code des collectivités territoriales, à savoir partager ces propositions avec les parlementaires ». Un travail qui, remarque la présidente de l’Onp, « nous a permis de revisiter les dispositions du code des collectivités locales relatives à l’élection des membres des bureaux et des commissions. Et donc nous avons pu identifier les articles qu’il fallait modifier et nous les avons reformulés ».