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17 juillet 2025
PAR Madiambal DIAGNE
L’HEURE POUR MACKY DE CRÉER UN NOUVEAU PARTI
L'APR devenue une armée mexicaine, où tout le monde se croirait investi des plus hautes responsabilités, a besoin autant que ses alliés d’une organisation - Le président ne devrait pas assister inactif à cette déconfiture du PS
Le décès d’Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), ne manquera pas de provoquer un certain «rabattage» des cartes sur la scène politique. Avant même que la dépouille de Ousmane Tanor Dieng ne fût portée sous terre, les querelles autour de sa succession ont éclaté. L’autorité ou le leadership d’Ousmane Tanor Dieng avait toujours été vivement contesté au sein des instances du Ps. Ces querelles de légitimité avaient fait voler en éclats le parti fondé par Léopold Sédar Senghor. Le Président Abdou Diouf avait clairement choisi Ousmane Tanor Dieng pour contrôler le parti et on augurait aussi qu’il le préparait à sa succession à la tête du pays. Ainsi, les responsables politiques comme notamment Moustapha Niasse, Djibo Leyti Ka, Souti Touré, Mbaye Jacques Diop, avaient rompu les amarres avec le parti et étaient allés fonder chacun sa formation politique. Le parti socialiste a poursuivi sa saignée de militants et de grands responsables et nous relevions dans ces colonnes, le 7 mars 2016, que le Ps de Ousmane Tanor Dieng perdait inexorablement du terrain, d’une élection à une autre. La situation s’est empirée avec l’exacerbation des clivages avec les partisans de Khalifa Ababacar Sall et ceux d’Aïssatou Tall Sall.
Des bataillons de militants ont quitté le parti de ce fait. Aussi, Ousmane Tanor Dieng, qui avait choisi de ne plus jamais s’engager dans une compétition politique contre le camp du Président Macky Sall et qui, depuis 2012, continuait exclusivement de jeter son dévolu sur Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye pour siéger au gouvernement, a pu renforcer les rangs des mécontents au sein de son parti. On devra rappeler que ce parti avait particulièrement souffert des Opa hostiles menées par le régime du Président Abdoulaye Wade. En succédant à Abdou Diouf, au lendemain de l’élection présidentielle du 19 février 2000, Abdoulaye Wade, aidé par Idrissa Seck, avait fait du démantèlement du Parti socialiste son objectif politique principal. Il y avait réussi tant bien que mal, et de gros pontes du parti socialiste, attirés par les avantages du nouveau pouvoir ou décidés par l’épée de Damoclès suspendue sur leurs têtes pour avoir pu être en délicatesse dans leur gestion de ressources publiques, avaient déposé leurs baluchons au Parti démocratique sénégalais (Pds) ou mis en place des mouvements politiques dont la finalité était de soutenir Abdoulaye Wade.
Personne pour sauver le parti de Senghor
Que reste-t-il du Parti socialiste ? Pas grand-chose, pourrait-on répondre sans grand risque de se tromper. Il n’en demeure pas moins que, manifestement, ce parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng reste, de tous les alliés du Président Macky Sall, la formation politique qui apparaît la mieux structurée, la plus représentative. Tout le monde sait que l’Alliance des forces de progrès (Afp) de Moustapha Niasse, est réduite à l’ombre d’elle-même du fait des départs des Malick Gakou, Mata Sy Diallo, entre autres. Le Président Macky Sall n’a pas manqué lui-même de jauger le poids réel actuel de l’Afp, au point que les compagnons de Moustapha Niasse et leurs alliés de Benno Ligeeyal Senegaal qui pourtant, lui avaient apporté plus de 15% des voix au second tour de la Présidentielle de 2012, sont, du point de vue du nombre, moins servis, que les responsables du Parti socialiste dans la distribution des fonctions gouvernementales et au sein des autres entités publiques.
La guerre de succession ouverte au Ps et qui s’annonce enragée, risque de sonner le glas de ce parti. Les partisans de Khalifa Ababacar Sall voudraient considérer que c’est l’occasion pour revenir dans la maison du père et y prendre de l’autorité ou même le bâton de Maréchal, alors que les fidèles d’Ousmane Tanor Dieng ne devraient pas l’entendre de cette oreille. Il n’est pas non plus évident que les Barthélemy Dias parlent plus pour Khalifa Ababacar Sall que pour eux-mêmes. On peut également appréhender que dans le propre camp des fidèles du défunt président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), les ambitions et autres appétits et les personnalités vont fatalement se heurter. Déjà, des responsables comme Gorgui Ciss ou Moussa Bocar Thiam, avaient rué dans les brancards pour contester la désignation de Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye pour siéger au gouvernement. En outre, jusqu’où tiendra l’unité que voudraient afficher Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Nidaye ? Le Parti socialiste va souffrir de la carence d’une autorité morale, d’une personnalité qui pourrait faire le consensus autour de sa personne. Des voix se sont élevées pour dire que l’ancien Président Abdou Diouf devrait pouvoir aider à recoller les morceaux. Une telle perspective apparaît absurde.
En effet, non seulement il n’est pas sûr que Abdou Diouf en aurait la volonté mais aussi, l’ancien Président Diouf a perdu toute légitimité pour s’impliquer dans une mission de résolution des conflits au sein de la famille socialiste. Abdou Diouf avait provoqué les divisions au sein du Ps par son mode de management ; ce qui d’ailleurs avait participé à le conduire à sa propre perte. Aussi, il avait montré «une reconnaissance du ventre», quand il avait été battu en 2000 par le Président Abdoulaye Wade. Abdou Diouf avait quitté le Sénégal sans jamais faire ses adieux à ses camarades de parti et autres alliés qui avaient porté sa dernière candidature. Plus grave, le Président Diouf avait tout renié de son ancien parti et de ses camarades. Cet épisode avait provoqué beaucoup d’amertume auprès de militants socialistes. Il s’y ajoute qu’Abdou Diouf ne s’était jamais senti concerné par les démêlés qui accompagnaient l’évolution de ce parti toutes ces dernières années. Comment un tel homme pourrait-il revenir pour chercher à accorder les violons, calmer les rancœurs, panser les blessures ?
Le Président Macky Sall non plus ne devrait pas pouvoir aider à faire revenir la paix dans les rangs du parti socialiste. Le soutien franc que lui apportait Ousmane Tanor Dieng, à toute épreuve, a participé à élargir les divisions et antagonismes au sein du Parti socialiste. Il pourrait aussi paraître inconvenant que le Président Sall cherchât à se mêler des querelles internes au sein d’un parti allié. Il reste que le Président Macky Sall ne devrait pas assister inactif à cette situation de déconfiture du Parti socialiste. Il devrait légitimement chercher à s’assurer de la continuité du soutien des responsables et militants qui étaient acquis à l’idée du compagnonnage. Macky Sall devrait pouvoir récupérer les morceaux du Parti socialiste qui pourraient lui être compatibles. En quoi faisant ?
Un nouveau parti s’impose à la majorité présidentielle
Le Parti socialiste, avec sa longue histoire et son rôle majeur dans l’histoire politique du Sénégal, est à la croisée des chemins, à un moment particulier de son histoire. La trajectoire à adopter sera un enseignement majeur sur la mutation que connait la politique dans son fonctionnement sous nos cieux et sur les forces à compter dans toute entreprise de quête du pouvoir. Le Parti socialiste doit continuer d’instiguer et d’impulser de l’action, et la disparition d’Ousmane Tanor Dieng pose, à travers la formation politique la mieux structurée du Sénégal, la question de l’avenir des partis et de la force des coalitions politiques. Le débat de la trajectoire que prendra le Parti socialiste et son influence sur la configuration nouvelle qu’aura la majorité présidentielle conduite par Macky Sall se pose inévitablement.
La situation que vit le parti socialiste est aussi la même qui prévaut au sein de certains autres partis alliés de l’Alliance pour la république (Apr). On l’a déjà dit, l’Afp de Moustapha Niasse a perdu de sa superbe et les autres partis comme le Pit, la Ld, Aj/pads, entre autres, ont vu nombre de leurs militants se fondre dans les instances de l’Apr, s’ils n’ont pas choisi de rallier un parti de l’opposition ou de créer une nouvelle entité politique dissidente. On constate qu’au gré des compétitions électorales et des péripéties de la vie politique, les effectifs de militants de ces partis alliés du Président Sall fondent comme beurre au soleil. Il faut dire que le premier prédateur se trouve être l’Apr, qui cannibalise ces partis. Les exemples sont légion de ces partis qui, tour à tour, se font phagocyter entièrement ou en partie. Ne serait-il pas plus cohérent de rebattre les cartes et de créer une nouvelle formation politique ouverte à tous ces alliés de la mouvance présidentielle ou ce qu’il en resterait ? Il n’est pas certain que les responsables de l’Apr, généralement assez rétifs à toute idée d’ouverture et de faire de la place à des alliés dans l’appareil de l’Etat, seraient favorables à une telle perspective. Mais la cohérence politique imposerait un tel choix. Le parti du Président Macky Sall a tout autant besoin que ses alliés d’une certaine organisation ou structuration. Ce parti est devenu une armée mexicaine, c’est-à-dire une structure où tout le monde se croirait investi des plus hautes responsabilités. Chaque responsable à la base revendique une légitimité première, ce qui suscite toujours des états d’âme à chaque investiture de listes de candidats à des élections. Le Président Macky Sall a trop longtemps attendu pour structurer son parti. Continuera-t-il d’attendre la fin de son deuxième mandat pour le faire ? Le cas échéant, une telle structuration deviendrait sans objet pour un chef d’Etat qui se dit déjà non partant pour une éventuelle quête d’un nouveau mandat à la tête du pays. L’occasion serait ainsi donnée au Président Sall de mettre les compteurs à zéro et d’appeler les militants à s’investir à la base pour conquérir une légitimité politique consacrée par les suffrages. Il semblerait que le Président Macky Sall avait eu à réfléchir à une telle idée politique. Les entités politiques ont aussi leur vie, évoluent, connaissent des remises en cause et peuvent se muer. Dans les mêmes circonstances, l’ancien Président français, Jacques Chirac, en 2002, avait fondé l’Union pour la majorité présidentielle (Ump) qui avait fini par porter Nicolas Sarkozy au pouvoir, cinq ans plus tard.
Le même schéma a été mis en œuvre en Côte d‘Ivoire par le Président Alassane Dramane Ouattara, en créant le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Mohamed Ould Abdel Aziz avait créé dans les mêmes bases, l’Union pour la République (Upr) qui a fini de faire élire Mohamed Cheikh El Ghazouani pour lui succéder à la tête de la Mauritanie. Il demeure cependant que les acteurs politiques sénégalais semblent être définitivement acquis à l’idée qu’aucun grand parti politique ne pourrait à lui seul remporter une élection nationale. Le postulat voudrait qu’il faudrait mettre en place une coalition électorale, la plus hétéroclite possible, pour ratisser large et agréger les suffrages. Selon une pareille conception des choses, Macky Sall pourrait encore se contenter de son Apr et de ses «partis alliés» ou «satellites», c’est selon.
« CE TITRE POURRA PERMETTRE DE RELANCER LA DISCIPLINE AU SÉNÉGAL»
Vice-champion du monde élite derrière Nigel Richards, Ndongo Samba Sylla, rentré hier des Championnats du monde déroulés à La Rochelle, en France, espère que son titre pourra permettre de relancer le scrabble au Sénégal
Ndongo ne cesse d’impressionner son monde dans le milieu du scrabble de compétition depuis 1995 en Suisse. À l’époque junior, le brillant Ndongo s’est vite fait un nom dans le cercle des VIP des lettres. Des qualités qui lui ont valu 3 titres de champion du monde en paires. D’abord, en 2000 avec son ami et frère Arona Gaye, puis en 2007 et 2016 avec son jeune frère Matar Sylla. Ce monstre du scrabble sénégalais a été champion du monde en blitz en 2002 au Canada et en défi mondial en 2001. En 2019, il a décroché son premier podium dans la catégorie élite. Un exploit inédit pour le scrabble sénégalais. «C’est une très grande joie de décrocher le titre de vice-champion du monde en scrabble élite parce que c’est l’épreuve la plus prestigieuse. Elle a regroupé presque les grands champions des 20 dernières années», confie le vice-champion du monde de scrabble élite. Parlant de la compétition, Ndongo souligne : «Les parties étaient difficiles». Mais, cela n’a pas empêché l’économiste sénégalais de battre tous ces talentueux scrabbleurs de classe mondiale pour se retrouver à la 2ème place derrière le grand favori de ces 48èmes Championnats du monde, le Néo-Zélandais Nigel Richards. Heureux de sa performance inédite, le génie sénégalais tient à remercier «tous ses supporters, sa famille, ses amis et tous ceux qui ont cru en lui». Docteur Ndongo, actuel 6ème au classement mondial, pense que «ce titre pourra permettre de relancer le scrabble au Sénégal».
Interpellé sur le manque d’accompagnement des autorités sportives, l’ancien numéro 2 mondial en 2008, accueilli en grande pompe hier à l’aéroport par ses amis et parents, dira : «L’appui des autorités sportives n’a pas encore été constant. On espère que ce titre pourra permettre d’attirer l’attention sur le scrabble, qui reste la discipline la plus tirée du Sénégal».
«JE SUIS SUR AU’IL VA VITE TROUVER SA PLACE PSG»
Ancien entraîneur d’Idrissa Gueye à Lille (2013-2015), rené Girard ne se doute pas des qualités du Sénégalais.
Ancien entraîneur d’Idrissa Gueye à Lille (2013-2015), rené Girard ne se doute pas des qualités du Sénégalais. Selon lui, ce dernier ne devrait pas avoir des difficultés pour trouver sa place au PSG. Dans un entretien accordé au Parisien, le technicien a loué les aptitudes du joueur formé à l'Institut Diambars.
Idrissa Gueye est-il taillé pour le PSG ?
Je suis assez étonné de l’anonymat relatif dans lequel il évoluait. Pour moi, son profil est assez similaire à celui de N’Golo Kanté, avec un peu moins d’agressivité, mais ça peut venir. C’est un petit bijou, un joyau qui ne demande qu’à être poli. Il sait tout faire, que ce soit collectivement ou individuellement. Dans un club comme Paris, on va encore mieux voir la dimension qu’il prend. Je ne suis pas certain que l’Angleterre était réellement faite pour lui. Ce dont je suis sûr, en revanche, c’est que Paris ne se trompe pas. Il mérite de venir au PSG et il va montrer ce qu’il sait faire.
Son registre est-il ce qui manquait à Paris ?
Oui, parce que même si l’équipe a des récupérateurs, comme Verratti, il n’a pas le même volume de jeu qu’Idrissa. Je suis sûr qu’ils vont être complémentaires et qu’il va vite trouver sa place.
Quelle est sa personnalité ?
Il ne faut pas que cela se retourne contre lui, mais il est le plus gentil du monde. C’est un coéquipier exemplaire, un bosseur, le genre de joueur dont un entraîneur tombe amoureux. C’est un garçon disponible, travailleur, collectif et malléable. Dans le vestiaire, c’est un garçon jovial mais discret. Ce n’est pas quelqu’un qui rameute les autres, mais il y a des leaders par la voix et, d’autres, par le jeu. Il essaie d’amener ses coéquipiers dans ce qu’il sait faire. Certains font beaucoup de bruit mais on ne les voit pas sur le terrain. Lui, c’est l’inverse.
Dans quel rôle le voyez-vous ?
Ses qualités lui permettent de jouer récupérateur ou relayeur, ou même sur un côté. Il peut jouer à côté de Verratti ou même plus haut, parce qu’il élimine bien. Il a besoin de confiance pour être efficace. Quand je l’ai quitté, c’est à ce niveau qu’il devait encore travailler.
Paris a eu du mal à trouver un successeur à Thiago Motta en sentinelle. Idrissa peut-il s’imposer à ce poste ?
Il sera sans doute souvent associé à Marco Verratti, mais il peut occuper un poste de sentinelle sans problème. Je l’avais fait à Lille. Un joueur comme Kanté a haussé son niveau de jeu au fur et à mesure que la compétition a augmenté. Idrissa est capable de faire tout ça. Il a un volume de jeu énorme, il est très collectif et capable de se donner. Je suppose qu’il sera à la récupération, parce que c’est là qu’il est le meilleur. Il va le faire à merveille, tout simplement, sans se poser de question.
Pensiez-vous qu’il arriverait dans un top club plus rapidement ?
Quand il a signé à Aston Villa (NDLR : en 2015), il sortait d’une saison remarquable avec nous, à Lille. Je pensais qu’on parlerait un peu plus de lui. Les grandes gueules sont plus mises en évidence que des garçons comme lui. Je ne vois pas comment il pourrait ne pas réussir à Paris.
PAR Alioune Badara BEYE
SI CAIRE 2019 M'ÉTAIT CONTÉ
La Coupe d'Afrique des Nations (CAN) que nous venons de vivre appelle de ma part quelques réflexions dans le seul but d’approfondir l’analyse et de proposer quelques pistes dans le sens de participer au développement de notre football
Il est vrai et tout le monde le sait, le football n’est pas une science exacte. Mais il n’en demeure pas moins que ce sport qui a conquis toutes les nations de la planète, obéit à certains schémas sans lesquels, aucun résultat positif n’est possible. La Coupe d'Afrique des Nations (CAN) que nous venons de vivre appelle de ma part quelques réflexions dans le seul but d’approfondir l’analyse et de proposer quelques pistes dans le sens de participer au développement de notre football.
Tout d'abord, il est tout à fait pertinent de se féliciter du parcours héroïque de nos lions du football. Il y a également lieu d'encourager le staff technique, à sa tête le vieux Lion Aliou Cissé qui a marqué l'histoire du football de notre pays. Il convient enfin de remercier très chaleureusement le Chef de l’État, le Président Macky Sall, pour son appui constant, aussi bien au plan moral que matériel à l’adresse de l’équipe nationale. Sans ce précieux appui du Président de la République, ce brillant parcours des Lions n’aurait jamais pu être réalisé. Nous ne devrions pas négliger le rôle combien salvateur du Ministre des Sports, M.Mactar BA et de M.Augustin Senghor, Président de la Fédération sénégalaise de Football qui ont su mettre en place une organisation professionnelle parfaite de l’expédition égyptienne.
Pour revenir au plan purement technique, notre analyse d'ancien footballeur nous a permis de constater que le football moderne a besoin d’innovations indispensables pour franchir les étapes, notamment : Il nous faut une défense solide bien articulée autour d’un axe central à l’exemple de notre Kalidou Coulibaly. Des arrières latéraux offensifs comme Sabaly et Gassama ont pleinement rempli leur mission.
Un milieu de terrain défensif et offensif à la fois avec comme chef d’orchestre, un milieu de terrain de rupture de la trempe de Louis Camara, Ndoffène Fall, Cissé Saliou Chitta, Mamadou Samassa, Malick Sy Souris, le maréchal Cheikh Thioune, Malick Ndao, Salif Diao, etc. Je fais référence à ces anciens qui m’ont ébloui par leur talent, leur classe et leur courage. L’attaque a été toujours considérée comme une marque déposée d’une équipe conquérante, avide de succès et de performances.
Le Sénégal a toujours eu d’excellents attaquants comme Yatma Diop, Yatma Diouk, Matar Niang, Ibrahima Coulibaly, Doudou Diongue, Mbaye Fall, etc.). Ce rappel historique est important pour faire le diagnostic de la CAN 2019.
Si nous revisitons l’histoire du football mondial, nous nous rappellerons aisément la grande équipe allemande des années 80, les avants-centres de l’époque, la France de 1958, avec Just Fontaine. La grande sélection du Brésil de 1958-62 avait Vava, Pelé, Amarildo. Le Portugal du milieu des années 1960 avait un certain Eusébio Da Sylva. La grande équipe des Pays-Bas avait un Johan Cruyff, «le Hollandais volant», sans oublier Van Basten, Gullit et plus tard Patrick Kluivert.
Mais que seraient devenus ces monstres du ballon rond sans des relayeurs comme Kopa, Gerson, Nesken, le bondissant Ardiles, etc. L’Argentine conquérante avait aussi Mario Kempes et Luque. Tout près de chez nous, précisément l'équipe nationale du Mali, a connu de grands avants-centres tels que Domingo devenu «l’ange vert» de Saint-Étienne, mais aussi Fantamady Diallo. La Côte d’Ivoire avait Laurent Pokou et récemment Didier Drogba.
Le Nigéria et le Ghana ont connu le règne de grands avants-centres comme Yékini, Abedi Pelé, Asamoah Gyan, Yeboah, etc. Au Sénégal : El Hadji Diouf et Henri Camara restent des modèles dans ce genre footballeurs devenu rare. Tout ce rappel historique m'a amené à récapituler ce qui a manqué à l’équipe de Aliou Cissé en 2019 : •Un patron qui porte sur ses épaules les destinées de toute une équipe, prenant entièrement ses responsabilités; •Un tireur de penalty (ce qui n’est pas un geste banal). Le penalty est une épreuve technique et mentale, avec une maîtrise innée du ballon, du réflexe et des nerfs. L’histoire a prouvé qu’un penalty peut-être indirect.
Cependant les grands joueurs ont souvent raté des pénaltys (Socrates, Zico, Maradona, Cruyff, etc.) A l’ASFA (64-65) nous avions l’embarras du choix entre Samassa, Aldemba, Mao, Saliou Yade, Ousseynou Ndiaye, votre serviteur, etc.). C’est une question de situation, de moment et de concentration. •Un milieu de terrain, souverain, créateur, maîtrisant parfaitement le rythme des grands moments d’une rencontre. Les espoirs Opa Ngette et Santy Ngom doivent réintégrer l’équipe; •Un axe central redoutable craint et briseur d’attaque (l’absence de Kara Mbodji est à regretter); •Un tueur (marqueur de buts), genre feu Alfa Touré, Ibrahima Coulibaly, qui n’aura pas comme seule mission de fixer un arrière central, mais comme Samuel Eto fils, de secouer les filets.
Pour revenir à cette édition 2019, cruelle pour le Sénégal, il faut reconnaître le rôle négatif joué par un arbitre partisan et incompétent, sans aucune personnalité; le remplacement du Sud-Africain, précédemment annoncé devrait être dénoncé par la Fédération. Ce changement suspect, et surprenant est chargé de connexions négatives. Il serait souhaitable à l’occasion d’une prochaine campagne, que les anciens internationaux qui ont servi le football sénégalais puissent être invités (Yatma Diop, Yatma Diouck, Victor Diagne, Ndoffène Fall et tant d’autres qui pourront renforcer le moral des jeunes internationaux et surtout pour servir de boucliers à toutes combinaisons conservatrices.
Ce qui a surtout manqué à l’équipe de 2019, c’est un brin de folie en la personne d'El Hadji Diouf et une dose de poésie comme Fadiga). Le football est un art de symbiose, de parade et de créativité. Les grands footballeurs ont toujours été de grands artistes (créateurs d’actes de beauté). Voir jouer Garrincha, Roberto Falcao, Salif Keita, Matar Niang fut un régal fait d’alexandrins éclatés et de métaphores.
La grande Argentine n’aurait jamais gagné une coupe du Monde sans Ardiles, Maradona, Burruchaga, etc. Le Brésil de 1958 sans Vladimir Pareira Didi, le créateur de la «Flora Seca» la feuille morte ; l’Allemagne sans Beckenbauer et Gerd Muller en 1974. N’oublions pas que le plus grand footballeur de tous les temps Edson Arantes do Nascimento dit Pelé, n’était pas titulaire en 1958 (à 17 ans), il devient pourtant champion du monde. C’est pour dire qu’il faut un Valdémar de Brito, c’est-àdire un dénicheur de talent, pour donner la chance aux jeunes.
Au terme de cette analyse, je voudrais réitérer mes chaleureuses félicitations à toute l’équipe, à tous les joueurs qui nous ont fait rêver, particulièrement Sadio Mané, Coulibaly dont l’absence nous a été fatale et l’ensemble de l’équipe (titulaires comme remplaçants,) l’encadrement technique et administratif en espérant que la prochaine campagne sera la bonne. Les records sont faits pour être battus.
Mes encouragements à toute la presse sénégalaise, particulièrement à l’excellent Abdoulaye Diaw, la mémoire du football africain et universel. Son livre est une demande sociale qu’il ne manquera pas d’honorer pour le bonheur du Sénégal des élans féconds ; à la RTS (Pape Mady Diop et Bamba Diop) et à l’équipe de la RFM débordante de talent (Malal junior Diagne), l’héritier major, mais aussi Assane Sène et Momar Thioune «l’oiseau tropical» des années 70 du football thiessois et sénégalais, au journal «Le Soleil», au groupe Sud, au journal «Le Témoin», à la SenTV et au Groupe Walfadjri.
LE «MOBILE MONEY » BOOSTE L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Il ressort que les pays de l’Afrique de l’Ouest sont en avance sur la tendance services mobiles financiers depuis 2014 (la période sous revue est de trois ans, 2014- 2017)
Le rapport “Accès digital : l’avenir de l’inclusion financière en Afrique’’, a été publié dans le Global Findex de la Banque mondiale, en début de mois. Il explique, entre autres paramètres, les modalités du dynamisme des services mobiles financiers en Afrique au sud du Sahara, quoique l’inclusion financière soit loin d’être gagnée.
L’ inclusion financière en Afrique passera-t-elle par le digital ? Tout porte à le croire, d’après les conclusions du rapport de la Société financière internationale (groupe Banque mondiale) en collaboration avec la Fondation Master Card pour l’inclusion financière. Il ressort que les pays de l’Afrique de l’Ouest sont en avance sur la tendance services mobiles financiers. Depuis 2014 (la période sous revue est de trois ans, 2014- 2017), “les gains importants en matière d’inclusion financière de la région ont été générés par l’argent mobile et non par les banques traditionnelles’’, constate le rapport. Le taux de pénétration le plus illustratif est celui du Sénégal qui compte 32 % d’adultes disposant d’un compte d’argent mobile en 2017, alors qu’ils n’étaient que... 6 %, trois ans plus tôt. Une évolution qui conforte les statistiques de la Bceao qui, en fin 2017, faisait état de 5,38 millions de comptes au Sénégal contre 4,40 millions en 2016. La valeur des transactions via la monnaie électronique a connu une hausse subséquente de 120,9 %, soit 2,2 fois plus qu’en 2016. Une croissance générale, de 21 % dans la sous-région, plus consistante que celle de l’adhésion à des institutions financières qui a tout de même poussé de 4 % sur la même période. Des chiffres qui confortent le rapport de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) d’avril dernier, sur la valeur des transactions financières via la téléphonie mobile dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Elles sont passées de 11 501 milliards de F Cfa en 2016 à 16 943 milliards de F Cfa à la fin décembre 2017.
«Mobile money» oui, mais...
Ce type de service avait un succès initialement limité dans l’est du continent africain, dans un pays comme le Kenya où il a aidé à extirper 194 000 personnes de la pauvreté et où pratiquement trois personnes sur quatre ont un compte mobile. “Il est probable que les téléphones mobiles continueront à surpasser les cartes de paiement pour les transactions numériques en Afrique subsaharienne.
Trois cent quatre-vingts millions d’adultes y disposent d’un téléphone portable, soit plus de 3 fois et demi la part de ceux qui disposent d’une carte. Les fournisseurs de services financiers opérant dans la région feraient bien de se concentrer sur des canaux de transaction basés sur le téléphone mobile’’, suggère l’étude. Malgré des statistiques optimistes, l’étude invite à plus de prudence et de profondeur, pour poser valablement le postulat d’une réduction des inégalités par l’argent mobile, dans l’accès aux services financiers. “Il y a des signes précoces, et non vérifiés, que les comptes d’argent mobile aident à réduire l’inégalité d’accès aux services financiers’’. Si l’on prend les huit économies où 20 % ou plus des adultes ont seulement un compte d’argent mobile (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Kenya, Sénégal, Tanzanie, Ouganda et Zimbabwe), il n’existe pas de différence entre le nombre d’hommes et de femmes avec des comptes d’argent mobile, excepté au Burkina Faso et en Tanzanie. Cependant, quand il vient à la part des hommes et des femmes qui possèdent simultanément comptes d’argent mobile et comptes d’institutions financières, ces pays ont pratiquement tous des écarts statistiquement significatifs entre les sexes, relève l’étude.
75 % des exclus financiers se disent désargentés pour ouvrir un compte
Par ailleurs, cette étude s’est aussi intéressée aux causes de la non inclusion financière. Si les signaux sont au vert pour le “mobile money’’ globalement, le taux de bancarisation traditionnel continue de souffrir d’habituelles lourdeurs. Trois adultes sur quatre n’ayant pas de compte bancaire en Afrique subsaharienne disent “avoir peu d’argent pour ouvrir un compte’’. Résultats ? Près de 340 millions d’individus adultes n’ont toujours pas de comptes ouverts à leur nom dans une institution financière. Presque 30 % ont évoqué le manque de fonds comme l’unique obstacle à l’ouverture d’un compte. Les autres blocages, fréquemment cités par un quart des personnes, sont les “coûts élevés’’, “l’éloignement par rapport aux institutions financières’’ et “l’absence de documentation’’, “ la non-nécessité d’en disposer’’, “le manque de confiance’’, les “raisons religieuses’’. L’épargne n’en est pas plus nantie. Elle est semi-formelle est très prisée chez les adultes aux dépens de l’épargne formelle. Selon le Global Findex 2017, en Afrique subsaharienne, plus de la moitié des adultes disent avoir déjà économisé de l’argent au cours de la dernière année (2016). Au total, 54 % des adultes de la région ont déclaré avoir épargné, mais seulement un quart des épargnants se sont formalisés en usant d’un compte bancaire ou d’une institution financière.
A l’image du “nàtt’’ sénégalais, cette épargne semi-formelle se fait en utilisant un club d’épargne ou une personne extérieure au ménage. “Un exemple est un roulement de l’épargne qui fonctionne généralement en agrégeant les dépôts hebdomadaires des membres et en donnant la somme entière à un autre membre chaque semaine’’, explique le rapport. Les recettes de grand-mères sont légion aussi, comme l’argent sous le matelas ou encore l’investissement dans des biens meubles (achat de terrains, d’or) ou de bétail. En tout, seuls 19 % d’hommes et 11 % de femmes épargnent formellement en Afrique subsaharienne. La même tendance est observée pour les emprunts où les ménages se tournent vers les proches, les amis ou un système semi-formel. Seule une personne sur six fait un emprunt bancaire formel. Même l’accès au numérique, qui se présente comme la panacée, peut être un autre obstacle à l’inclusion financière. Si les téléphones portables ont été au cœur des succès de l’inclusion financière en Afrique subsaharienne, les progrès à faire dépendent, en partie, de la nécessité de tout le monde à avoir accès à cette technologie. “Au niveau régional, 69 % des adultes plus riches ont un téléphone portable, comparé à 53 % des plus pauvres adultes’’, constate le rapport. Seize points de retard qui grossissent même dans des économies comme le Cameroun, l’Éthiopie, le Mozambique, la Tanzanie et en Ouganda (20 points).
«KHALIFA SALL NE PEUT ÊTRE CONCERNÉ PAR UNE QUELCONQUE SUCCESSION AU PS »
Selon Mamadou Mbodj Diouf, membre du Bureau politique du Ps, Khalifa Sall et ses lieutenants ne peuvent, en aucune manière, être concernés par la succession du défunt leader socialiste
La succession ouverte d’Ousmane Tanor Dieng, avec son décès survenu il y a deux semaines, installe le Parti socialiste dans une situation peu confortable. Dans cette guerre de succession, les bannis semblent d’ores et déjà être écartés de toute prétention. Selon Mamadou Mbodj Diouf, membre du Bureau politique du Ps, Khalifa Sall et ses lieutenants ne peuvent, en aucune manière, être concernés par la succession du défunt leader socialiste. Dans cet entretien avec “EnQuête’’, le directeur du Projet d’appui à la modernisation des Daaras s’en prend violemment à Barthélemy Dias qui, selon lui, est très mal placé pour jouer le rôle de médiateur dans la réunification de la famille socialiste.
Comment avez-vous vécu la disparition d’Ousmane Tanor Dieng, en tant que responsable socialiste ?
Un événement ne m’a jamais autant ébranlé que cette lourde perte. Il laisse un vide qui sera difficile à combler, tant notre secrétaire général, feu Ousmane Tanor Dieng, était la clé de voûte de notre organisation. Tout partait de lui et tout aboutissait aussi à lui, par son omniprésence dans toute l’échelle hiérarchique du Parti socialiste. Il entretenait des relations de proximité et des rapports humains exceptionnels avec tous les responsables, jusqu’au plus bas niveau de cette échelle. Naturellement, un sentiment de dénuement et de vacuité nous a unanimement envahis, à l’annonce de cette triste nouvelle qui nous a tous pris de court. Personnellement, je dirais que le secrétaire général nous a faussés compagnie au pire moment, notamment avec le processus des renouvellements de nos instances déjà très avancé.
Justement, où en êtes-vous dans les renouvellements qui ont été mis en veilleuse, à la veille de la Présidentielle de 2019 ?
Le processus des renouvellements des instances est en cours, avec la vente des cartes qui est bien avancée. Certaines coordinations ont déjà atteint le pourcentage requis de 65% et sont autorisées à renouveler. D’autres continuent leur vente des cartes et espèrent bientôt être autorisées à leur tour. On n’aura pas besoin d’attendre certains grands retardataires pour arriver au congrès qui va se tenir avec ou sans eux. C’est aussi une jurisprudence en matière de renouvellements des instances du parti.
Sa disparition ouvre sa succession. Selon vous, comment le Ps devrait il s’y prendre ?
Je tiens à préciser que le deuil que nous traversons m’empêche de m’étendre sur cette question de la succession. Il est un temps que nous nous assignons, nous sa famille éplorée au sens élargi du terme, pour respecter une période de deuil de quarante jours. Toutefois, il faut dire qu’aucune succession ne sera ouverte en tant que tel, dès lors que nous savons que la suppléance sera assurée immédiatement par la première secrétaire générale adjointe Aminata Mbengue Ndiaye, tel que le prévoit l’article 18 du règlement intérieur.
Justement, l’article 18 du règlement intérieur du Ps dit qu’en cas d’absence ou d’empêchement, le Sg est remplacé par les secrétaires généraux adjoints que sont Aminata Mbengue Ndiaye, Birahim Diagne et Cheikh Abdou Khadre Cissokho. Pourquoi, dans ce cas, penser que c’est la première nommée qui doit suppléer OTD ?
Il faut savoir que tous les secrétaires généraux (Sg) d’instance sont élus par les commissions administratives (Ca) de leurs instances. Les Sg des sections, coordinations et unions régionales sont élus respectivement par les Ca de section, de coordination et d’union régionale. Il en est de même du Sg du parti élu par les Ca des coordinations au niveau national, à l’issue du congrès. La vraie question à se poser est l’utilité de la numérotation et l’ordre d’appel qui ne sauraient être intervertis. La pratique courante veut que, naturellement qu’en toutes circonstances, la suppléance ou l’intérim est automatiquement assuré par le premier d’entre les Sga. Pourquoi cette présente situation devrait-elle faire exception? Je pense que c’est encore le lieu de fustiger l’attitude de ces sorciers et autres lampistes qui cherchent à créer le trouble partout. Les Sga Abdou Khadre Cissokho et Birahim Diagne sont parmi les illustres aînés de feu OusmaneTanor Dieng qui pouvaient occuper des sièges à l’Assemblée nationale, au Cese où au Hcct, mais ont préféré décliner, parce qu’ils n’ont plus rien à prouver. Ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont se disputer une suppléance qu’ils savent déjà dévolue naturellement à la camarade Aminata Mbengue Ndiaye.
Etant donné qu’il n’y a aucune hiérarchisation entre les secrétaires généraux adjoints, ne trouvez vous pas plus judicieux que la suppléance soit collégiale entre les trois ?
Je précise encore que dans toutes les instances, les adjoints aux secrétaires généraux d’instances sont bel et bien hiérarchisés. D’ailleurs, la première adjointe au Sg tenait déjà bien les rênes, alors que le SG Ousmane Tanor Dieng était alité à Paris, en convoquant et présidant les réunions du Secrétariat exécutif national (Sen) et du Bureau politique en sessions ordinaires. La collégialité ne saurait être de mise, sinon ce serait un déni de notre pratique du fonctionnement et de l’organisation du parti.
Certains socialistes pensent que c’est le Comité central qui, entre deux congrès, gère le parti jusqu’au prochain congrès. Qu’en pensez-vous ?
Cette tentative d’installer une polémique autour de cette question est vraiment malsaine et de l’œuvre de sorciers cherchant à provoquer une guerre fratricide. La présidente Aminata Mbengue Ndiaye assure la suppléance. Il faut voir que la jurisprudence en matière de succession, lors des départs de la tête du parti des présidents Senghor et Diouf, en leur qualité de secrétaire général, est très révélatrice dans cette optique. Diouf a remplacé Senghor, ainsi que Ousmane Tanor Dieng après Diouf, du fait de cette suppléance qui court jusqu’au congrès suivant. Par ailleurs, il est arrivé, à plusieurs reprises, qu’une situation similaire se produise dans des coordinations ou sections et, en aucune façon, on ne pense à autre procédure que la suppléance immédiate et automatique par le premier Secrétaire général adjoint de la coordination ou de la section. Même si l’interprétation de l’esprit ou de la lettre des textes n’apportait pas la solution unanime, la pratique courante ferait jurisprudence. C’est l’unique alternative dans l’immédiat, car de vacance, il ne peut en être question. Par ailleurs, le Comité central ne dispose d’aucune prérogative pour élire le secrétaire général du parti, encore moins diriger le parti de quelque façon que cela puisse être imaginé. C’est impossible ! Un premier adjoint au secrétaire général est désigné pour suppléer le titulaire en cas d’absence ou d’empêchement (même définitif) selon l’article 18 du règlement intérieur. Le substantif “premier’’ qui confirme le rang du secrétaire général adjoint n’est pas fortuit, dès lors qu’il en existe un deuxième puis un troisième en ce qui concerne la suppléance.
L’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, peut-il être écarté de la succession de Tanor ?
Je pense que Khalifa Ababacar Sall a déjà choisi une autre voie qui lui a valu son exclusion, dès lors qu’il avait refusé de suivre les directives et orientations du parti. Ce n’est pas parce que Ousmane Tanor Dieng n’est plus là que toutes les décisions prises jusque-là devraient être caduques. Il ne peut nullement être envisagé de compter Khalifa Sall dans une quelconque compétition dans le parti, dans l’immédiat, parce qu’il n’est plus un militant du Ps.
Ne pensez-vous pas que c’est le moment de rappeler les bannis et de laver le linge sale en famille ?
Pourquoi pas ? Toutefois, ce serait très difficile, dans l’immédiat. La machine Ps ne s’est jamais arrêtée, et on ne peut remettre tout à plat pour juste contenter des bannis qui nous ont causé tant de tort. Les renouvellements sont déjà bien avancés et remettre tout à plat pourrait exposer le parti à des guerres fratricides au niveau des instances de base. La raison en serait que ces exclus auront des prétentions impossibles à satisfaire pour le moment. Il est possible d’envisager de nous retrouver avec d’autres entités bien constituées, dans le cadre d’alliances électorales ou de coalitions. Dans un autre registre, nous sommes dans Benno Bokk Yaakaar et avec la majorité présidentielle. Ces exclus dont vous faites allusion ne pourront jamais partager avec nous ces options prises par le parti depuis 2012. C’est un obstacle insurmontable pour le moment. Dans tous les cas, envisager des retrouvailles avec quelque bord d’obédience socialiste que ce soit demande un processus qui va nécessiter beaucoup de temps et d’efforts. Ce n’est vraiment pas demain la veille !
Le décès d’OTD survient dans un contexte complexe au sein du Ps, avec les remous qu’a connu le parti, notamment la fronde dirigée par Khalifa Sall et ses lieutenants, qui a occasionné leur exclusion. Sera-t-il, selon vous, facile d’assurer, dans ces conditions, sa succession ?
Les dissidents exclus ne peuvent être concernés par une quelconque succession. Ils ne sont plus des militants. On règle d’abord nos affaires internes avant de s’ouvrir à d’autres, sinon cela ne fera que rajouter des difficultés supplémentaires à celles qui existent déjà comme dans toutes les formations politiques. Ce cas étant écarté, les renouvellements des instances puis le congrès y pourvoiront aisément.
Ne redoutez-vous pas une implosion du parti, au vu des positions déjà affichées par les uns et les autres ?
Le Ps est un grand parti, de surcroît très bien organisé. Il existe toujours des ressorts sur lesquels agir pour retrouver notre fonctionnement normal. Tout cela finira par s’estomper.
Comment, selon vous, apaiser la tension et amener tout le monde à la raison ?
La secrétaire générale Aminata Mbengue Ndiaye va bientôt relancer les activités et, naturellement, tous ceux qui ne sont mus que par de bonnes et nobles intentions vont s’inscrire dans la logique de l’accompagner pour bien assumer ses nouvelles charges à la tête du parti.
Comment appréciez-vous la posture de Barthélemy Dias qui est allé à la Maison du parti pour présenter ses condoléances ?
Je suppose qu’il y est allé comme l’aurait fait tout Sénégalais qui voudrait rendre un ultime hommage à notre illustre Sg, en allant signer le livre de condoléances ouvert à la Maison du parti.
Il dit ne pas être intéressé par quoi que ce soit.
Je crois que ce sont juste des déclarations d’intention qui ne peuvent aucunement constituer un sauf-conduit ! Barthélémy Dias est dans le lot des exclus pour cause d’insubordination et de non respect des directives du parti.
Le maire de Mermoz-Sacré-Cœur, qui se réclame toujours du Ps, entend rencontrer les différents responsables socialistes pour discuter avec eux, non seulement de la succession de Tanor, mais aussi de la réunification de la grande famille socialiste. Qu’en pensez-vous ?
Il peut rencontrer qui il veut, c’est son droit. Le fait est que leur exclusion a été prononcée par une instance, en l’occurrence le Bureau politique, et c’est une instance et non une personne qui décidera ou non d’un retour selon des procédures qui prendront le temps nécessaire.
Barthélemy Dias, qui dit que la réunification de la famille socialiste était la dernière volonté de Tanor, s’engage à œuvrer dans ce sens. Quelle appréciation en faites-vous ?
Il s’agit plutôt de la famille socialiste au sens large, donc de la gauche d’obédience socialiste. Je pense que Barthélémy Dias est très mal placé pour s’arroger le rôle de médiateur. S’il en est des responsables de cette césure que nous avons vécue, je crois qu’il y trône en bonne place.
Quel est, selon vous, l’avenir du Ps ?
L’avenir est très verdoyant. L’attrait du parti est resté intact. Contrairement à ce que certains peuvent penser, ces remous nous ont valu plusieurs intentions d’adhésion au parti. Nous sommes très sereins.
Quel avenir dans son compagnonnage avec la coalition Benno Bokk Yaakaar ?
Le Parti socialiste est encore et demeure dans Bby et la coalition de la majorité présidentielle. Au passage, je remercie le président Macky Sall pour la solidarité dont il a fait montre pour partager avec nous la douleur de la perte de notre cher président Ousmane Tanor Dieng. Le dernier message que notre défunt Sg lui a envoyé nous exhorte à poursuivre notre collaboration.
LE SAEMS TIENT L’ÉTAT POUR RESPONSABLE DES MAUVAIS RÉSULTATS SCOLAIRES
Pour les enseignants affiliés au Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems), la baisse des taux de réussite au Baccalauréat et au Bfem incombe à l’Etat du Sénégal
PAPE MOUSSA GUÈYE (RUFISQUE) |
Publication 29/07/2019
Lors de la remise des prix du Concours général 2019, le 25 juillet dernier au Grand Théâtre, le président de la République appelait les acteurs de l’éducation nationale à une réflexion sur les problématiques du système éducatif sénégalais. Cela, après un constat général d’une baisse des taux de réussite au Baccalauréat et au Bfem.
Pour les enseignants affiliés au Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems), la grande responsabilité incombe à l’Etat du Sénégal. Selon leur secrétaire général Saourou Sène, qui se prononçait en marge du Bureau exécutif national (Ben) de son organisation syndicale tenu ce week-end à Mbao, un paradoxe caractérise cette année. “L’année a été stable, mais les résultats sont plus que catastrophiques’’, dit-il étonné.
Avant d’ajouter : “On a vu les effectifs des candidats augmenter, comme c’est le cas chaque année. Mais particulièrement pour les correcteurs, on a drastiquement diminué le nombre.’’ A l’en croire, des professeurs de français, d’histoire et de géographie ou de philosophie se sont vus confier 500 copies qu’ils devaient rendre, après quatre jours. Ainsi, se désole le syndicaliste, “s’il y a une correction de cette nature-là, l’enfant ne sera que victime’’.
C’est la raison pour laquelle il demande à l’Office du Bac et au gouvernement d’éclairer la lanterne des Sénégalais sur ce qui a “justifié la diminution du nombre de correcteurs cette année’’. Saourou Sène et ses camarades soutiennent que c’est comme “un ajustement structurel dans le secteur de l’éducation’’ qui s’opère. Ce qui le pousse à poser la question : “Comment voulez-vous que les correcteurs, au niveau du Bfem, se débrouillent ? Pendant ce temps, le gouvernement fait tout pour qu’il n’y ait pas de déplacements. Ça veut dire qu’on est en train de communaliser le Brevet de fin d’études. Aujourd’hui, c’est comme si on veut réinventer tout, dans le souci uniquement de faire des économies. Cela est inacceptable et cela ne crédibilise pas nos examens et concours.’’
Le secrétaire général du Saems de marteler : “L’impression que nous avons, c’est que nous avons installé, sans le savoir, une pédagogie de l’échec.’’ Par ailleurs, le Bureau exécutif national du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire s’offusque de la non-tenue du monitoring des accords, depuis la fin de l’élection présidentielle, et le blocage du processus de matérialisation de ces accords.
Selon Saourou Sène, c’est sans doute dû par la suppression du poste de Premier ministre. Il faut noter que le Saems s’achemine vers son quatrième Congrès ordinaire qui se tiendra en septembre prochain. D’après le secrétaire général, “il va falloir profiter de l’occasion pour réapprécier l’ensemble de nos textes statutaires et réglementaires, le règlement financier, le code de conduite, le manuel de procédure’’.
LA RECONSTITUTION DU CRIME DE BINTA CAMARA PRÉVU MERCREDI PROCHAIN
Selon Me Moussa Sarr, avocat de la famille de la victime tuée à la suite d’une tentative de viol avortée, le juge d’instruction va procéder à la reconstitution du crime, le 31 juillet
Du nouveau dans le dossier de Binta Camara, tuée à la suite d’une tentative de viol avortée. Selon Me Moussa Sarr, avocat de la famille, le juge d’instruction va procéder à la reconstitution du crime, mercredi prochain 31 juillet. Ce qui fait dire à l’avocat que le dossier avance, puisque c’est le second acte posé après l’audition de son client, notamment Malal Camara, père de la victime. Ce dernier a été entendu le mois dernier.
La prochaine étape, renseigne-t-il, ce serait l’audition au fond de l’inculpé et éventuellement des témoins. Née en 1996, Binta Camara a été retrouvée morte dans la nuit du 18 mai dernier, au domicile de ses parents sis au quartier Saré Guilèle de Tambacounda. Elle portait des traces de strangulation, car elle avait un foulard serré autour de son cou. Dans un premier, les soupçons ont été portés sur le gardien de la maison, puisque ses parents étaient absents. Mais, très vite, les choses vont évoluer à une vitesse de croisière, avec l’entrée en jeu des éléments de la police technique et scientifique de Kaolack.
En fait, l’analyse des égratignures trouvées sur sa poitrine et sur ses parties intimes ainsi que la découverte d’un caleçon tacheté de sang ont orienté les enquêteurs chez Pape Alioune Fall, un ami de la famille, qui accueillait même les personnes lors des obsèques. Arrêté, il est inculpé pour tentative de viol suivie de meurtre.
MODOU LO A «OUBLIE» SA COURONNE AU STADE
Aussitôt après sa victoire, Modou Lô est aussitôt rentré dans son fief sans être intronisé «Roi des arènes» avec la chaise et la canne
Déclaré «Roi des arènes» en 2018 suite à son succès face à Bombardier, Eumeu Sène avait tenu à immortaliser l’évènement en exigeant une photo avec sa couronne, une canne et sa chaise. Son successeur, Modou Lô, sûrement étreint par l’émotion et par un entourage excité, n’a pas fait autant. En effet, aussitôt après sa victoire, Modou Lô est aussitôt rentré dans son fief sans être intronisé «Roi des arènes» avec la chaise et la canne.
Mais au juste est-ce que l’organisateur avait prévu une telle cérémonie ? Rien n’est moins sûr. Et si rien n’était prévu ce serait une erreur de Tapha Diop qui rate ainsi l’occasion de faire entrer dans l’histoire Modou Lô à travers une image aussi forte. A moins que les organisateurs se rattrapent en sacrifiant à la traditionnelle cérémonie d’intronisation lors de leur face to face d’après combat.
SATTAR BTP SA REFUSE DE SE PLIER AUX DÉCISIONS DE JUSTICE
Le sort des ex-ouvriers du complexe «Cœur de Ville de Kaolack» n’a toujours pas connu d’éclaircie
Engagés comme ouvriers dans les travaux de construction du complexe «Cœur de Ville de Kaolack» qui ont démarré en 2004, Maguette Seck et ses camarades réclament leur argent à la société Sattar Btp Sa. Cette entreprise, en charge d’une sous-traitance du marché de construction de ce complexe, a été condamnée par les juridictions compétentes à leur payer plus de 910 millions Fcfa. Après une longue bataille judiciaire, Sattar Btp Sa a essuyé de multiples revers judicaires, mais refuse d’appliquer les décisions de justice.
Le sort des ex-ouvriers du complexe «Cœur de Ville de Kaolack» n’a toujours pas connu d’éclaircie. Les principaux concernés ont manifesté encore leur amertume dans la journée d’hier. Selon leur porte-parole Maguette Seck, en dépit de nombreuses décisions de justice tranchées en leur faveur, il y a une décennie, l’entreprise Sattar Btp S.A s’entête à leur narguer. Au nombre de 215, les ex-travailleurs du «Cœur de Ville de Kaolack» reprochent à Sattar Btp S.A d’avoir allègrement violé leurs droits les plus élémentaires. Puisqu’ils travaillaient sans équipement, ni protection. Non seulement, ils ne disposaient pas de bulletin de salaire, mais aussi leur traitement journalier était inférieur au barème fixant les salaires minimum au Sénégal. Lorsqu’ils ont saisi l’Inspection du Travail pour un meilleur traitement, raconte Maguette Seck, leur licenciement est intervenu. Devant cette situation, les travailleurs ont engagé des poursuites judiciaires contre Sattar. Au bout d’une longue procédure, les juridictions compétentes ont donné raison aux ex-travailleurs. Ainsi, Sattar est condamnée à leur payer 910.575.613 Fcfa pour «licenciement abusif, indemnités de préavis, dommages et intérêts pour licenciement abusif, dommage et intérêt pour non délivrance de bulletin de salaire et non déclaration de mouvement de travail, condamnation pour paiement de sommes complémentaires représentant les sommes dues pour le rappel différentiel de salaire, de congés annuels et de congés sur les rappels».
Après la première condamnation de Sattar par l’Inspection du travail de Kaolack par décision N°12 du 20 août 2009, laquelle a été suivie par plusieurs autres jugements dans les instances judiciaires, Sattar Btp Sa n’a décaissé qu’un acompte de 10 millions Fcfa, souligne Maguette Seck.
L’ETAT SOUPCONNE DE CAUTIONNER L’ILLEGALITE
La décision de la justice est certes sans équivoque, mais Sattar refuse de s’y plier. « Depuis 2009, soit donc depuis une décennie, nous courons derrière le paiement de cet argent. Aujourd’hui, certains d’entre nous sont aveugles, d’autres gravement malades, sans moyen de se soigner. Certains ont été expulsés avec leurs épouses et enfants et n’ont même pas les moyens de trouver un toit décent. Des mariages ont éclaté, faute de ressources pour faire vivre la famille. Des enfants ont été expulsés de l’école, parce que nous n’avons plus les moyens de payer leurs scolarités», a indiqué Maguette Seck qui se dit scandalisé par l’impunité dont jouit cette entreprise. Il estime que Sattar Btp S.A est protégée dans les hautes sphères de l’Etat notamment le ministère de l’Urbanisme et le ministère des Finances.