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18 juillet 2025
par Yoro Dia
BAISSE DE NIVEAU À L'ÉCOLE MAIS AUSSI DANS LE DÉBAT PUBLIC
Notre démocratie est devenue un désert intellectuel faute de débats d’idées, mais reste une arène où les gladiateurs passent leur temps dans des attaques personnelles - On ne trouve de la vertu aux adversaires que dans des témoignages d’outre-tombe
«Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des événements ; les petits esprits discutent des gens.» Cette leçon de sagesse est attribuée à Socrate. Notre confrère et grand-frère Adama Gaye est passé de Socrate à chroniqueur people des caniveaux du Palais présidentiel. Quel dommage qu’un si grand esprit, qui faisait notre fierté sur Cnn et dans les fora mondiaux, soit descendu au niveau des caniveaux, comme aveuglé par la haine, la frustration et la rancœur.
J’ai eu la chance de le recevoir plusieurs fois sur des plateaux de télévision. Sa connaissance de la géopolitique de la Chine est époustouflante. Tout le monde est d’accord que dans une démocratie, il n’est jamais de bon aloi de «mettre Voltaire en pri- son», mais Adama Gaye était devenu indéfendable. «Tout ce qui est excessif devient insignifiant», disait Charles Maurice de Talleyrand. Notre confrère Adama Gaye avait tellement sombré dans l’excès que ses délires identitaires et ses insultes en étaient devenus insignifiants. Le tribunal de l’opinion l’avait déjà condamné avant que le procureur ne se mêle de l’affaire, car personne ne le prenait au sérieux, même pas ceux qui l’encourageaient par leurs commentaires mais riaient sous cape avec ce grand esprit qui en était réduit à amuser la galerie Facebook.
Le procureur intervient trop tard, parce que le tribunal de l’opinion a déjà condamné les excès de notre confrère aveuglé par sa croisade personnelle. Les excès en démocratie sont souvent régulés par la main invisible de l’opinion qui avait déjà marginalisé les excès de notre confrère. Il est important que Rebeuss soit une sorte de chemin de Damas pour notre confrère, pour qu’après cette phase malheureuse, il retrouve ses esprits et quitte le débat de caniveaux pour retrouver les cimes de la pensée et les grands débats d’idées qui ont fait sa réputation dans le monde. S’il n’était pas aveuglé par la rancœur, Adama Gaye pouvait combattre Macky Sall autrement et plus effi- cacement que par des insultes. La démocratie est une affaire de gentlemen, de patriciens comme chez les Romains, mais pas une affaire d’élites avec un langage de charretier.
Notre démocratie est devenue un désert intel- lectuel faute de débats d’idées, mais reste une arène où les gladiateurs passent leur temps dans des attaques personnelles. Chaque fois qu’un acteur de la scène politique, qu’il soit de l’opposition ou de la majorité, émet une idée, la réponse est automatiquement une attaque personnelle. C’est pourquoi il n’y a presque jamais de débats d’idées dans notre espace politique. On ne trouve de la vertu aux adversaires que dans des témoignages d’outre-tombe. Une grande démocratie, ce n’est pas seulement de grands textes ou de grands principes ou des alternances, mais c’est aussi et surtout des rapports civilisés entre les acteurs, pas seulement lors de funérailles mais dans la vie de tous les jours. Malheureux ceux qui n’ont pas assisté dans les années 1990 aux joutes verbales entre Abdourahim Agne alors président du groupe parlementaire Ps et Me Ousmane Ngom, alors président du groupe parlementaire libéral. Ce face à face entre ces deux monstres sacrés du verbe était un délice pour la qualité du débat, mais aussi pour la civilité et les règles d’urbanité entre les deux présidents de groupe.
Civilité et urbanité malgré l’âpreté du débat qui opposa Idrissa Seck et Abourahim Agne dans l’entre-deux tour de la présidentielle de 2000. Dix-neuf ans après, notre débat démocratique se réduit à des invectives et des insultes. Les patriciens se sont retirés et les plébéiens occupent le haut du pavé. C’est pourquoi la poussière du Colisée a envahi le marbre du Sénat. Au Sénégal, la baisse de niveau, ce n’est pas seulement à l’école, mais aussi dans notre démocratie, qui est passée des Lettrés aux gladiateurs.
Par Seybani SOUGOU
LA FOLIE DU REGIME
Le régime moribond et corrompu de Macky sall a encore sévi. Après Khalifa sall, l’artiste Amy Collé Dieng, la journaliste Ouléye Mané, l’activiste Guy Marius Sagna, etc….
« Ce qu’il y a de plus exécrable au monde, ce sont les bouffonneries d’un tyran » Pierre Edouard Lémontey
Le régime moribond et corrompu de Macky sall a encore sévi. Après Khalifa sall, l’artiste Amy Collé Dieng, la journaliste Ouléye Mané, l’activiste Guy Marius Sagna, etc…. C’est maintenant au tour du consultant Adama Gaye de subir les agissements exécrables d’un régime honni, qui, jour après jour, sombre dans le népotisme, la tyrannie et la démence.
L’ignoble interpellation d’Adama Gaye par la division des investigations Criminelles, devenue une police politique, et le bras armé du palais prouve que le Sénégal a basculé dans l’univers des etats délinquants. De fait, le Sénégal, sous le magistère de Macky sall est devenu un pays sans foi, ni loi, où règne une seule loi : la loi du Prince sall.
Disons-le clairement : l’arrestation arbitraire du consultant Adama Gaye relève d’un détournement de la loi qu’il convient de condamner avec la plus grande vigueur. L’invocation de l’article 256 du code pénal pour tenter de « justifier » du point de vue juridique l’interpellation d’Adama Gaye est un motif fallacieux et constitue un scandale absolu. La notion d’écrits « contraires aux bonnes mœurs » est une notion dont la qualification juridique est floue, extrêmement difficile à prouver dans le cas d’Adama Gaye. Car, si Adama Gaye a mis en avant une « situation » dans son post, il n’a publié aucune image ou photo relative à cette situation qui serait contraire aux bonnes mœurs. les bonnes mœurs sont définies comme « les usages conformes à la moralité, à la religion et à la culture d'un pays ».
Si l’article 256 du code pénal devait être appliqué au Sénégal, de nombreuses séries ou émissions de télévision ou de radio ne seraient plus diffusées puisque non conformes aux valeurs sénégalaises, de même que de nombreuses boutiques magnifiant la beauté et le corps de la femme mettraient la clé sous le paillasson au Sénégal, car la culture sénégalaise insiste sur la notion de sutura (sans oublier les modes vestimentaires des jeunes qui seraient quasi censurés). On le voit donc, l’invocation de l’article 256 concernant Adama Gaye est un argument juridique pour le moins léger, qui ne peut prospérer devant aucun tribunal sérieux. le pouvoir connaissant parfaitement les failles liées au recours à l’article 256 du code pénal, il ne serait pas étonnant que de nouvelles infractions soient créées et notifiées à Adama Gaye pour assurer coute que coute son incarcération (une stratégie de multiplication des infractions « une pratique totalement illégale »).
Étrange fonctionnement de la justice sénégalaise totalement soumise et inerte lorsque les infractions concernent les membres du régime, et d’une incroyable célérité lorsqu’il s’agit d’emprisonner des opposants au régime, sur des motifs fallacieux. Lorsque le griot attitré de Macky sall, Farba N’Gom a avoué publiquement avec arrogance et désinvolture lors de l’émission télévisée « Face to Face - Tfm », devant des millions de téléspectateurs, médusés, qu’il était un porteur de mallettes, corrompu jusqu’à la moelle des os, l’hypocrite Procureur de la république (procureur du pouvoir), Bassirou Gueye n’a pas bougé d’un iota.
Plus grave, lorsque le boulimique frère du Président Aliou sall, profiteur et voleur de deniers publics, dans l’énorme carnage financier Petro Tim a créé une société privée en violation totale de la loi, le Procureur de la république est totalement aux abonnés absents. Atteint du syndrome d’hubris (maladie du pouvoir), Macky sall, saccage les institutions, vassalise certains magistrats (qui lui doivent tout, y compris une prolongation d’activité lorsqu’ils sont atteints par la limite d’âge), et met au pas un Procureur à tout faire. L’ignominie n’a plus de limite au Sénégal. dans un ouvrage intitulé « le droit contre les démons de la politique », l’avocat pénaliste François saint Pierre invite les acteurs de la justice à « maintenir fermement les principes du droit et les opposer au pouvoir politique qui voudrait les enfreindre ».
De 2012 à 2019, Macky sall a usé et abusé du pouvoir, violé la Constitution et les droits fondamentaux de millions de sénégalais et fait incarcérer des milliers d’opposants. Libérez Adama Gaye pendant qu’il est temps et gare au retour de la manivelle !
Seybani SOUGOU
LES PRÉMICES DE L'ÉCLATEMENT DE L'OPPOSITION
Les leaders du PDS et de Pastef se rapprochent et veulent faire front pour faire respecter le calendrier républicain. Mais en même temps, Wade et Sonko s’éloignent du Front de résistance nationale qui participe au dialogue
Ils ne sont plus au front… du Front de résistance nationale (Frn). Peut-être même qu’ils n’y sont plus. Abdoulaye Wade et Ousmane Sonko se sont rencontrés jeudi. Et justement, ce Frn était au menu de leur «dialogue». Les leaders du Pds et de Pastef ne participent pas au dialogue national. Et ne cautionnent pas le «consensus fort» pour le report des Locales. Voilà quelques points de convergence entre les deux qui ont désormais des divergences avec ceux qui ont répondu à l’appel de Macky Sall. Mais il y a une lame de fond à cette division de l’opposition et qui remonte à la Présidentielle du 24 février 2019. Dans la quête des alliances, Idrissa Seck avait battu Sonko en s’adjugeant les recalés qui se sont heurtés au mur du parrainage. Mamadou Diop Decroix, Abdoul Mbaye, Khalifa Sall, Mamadou Lamine Diallo, Malick Gakou… Et c’était déjà une alliance des «politiciens professionnels» contre le candidat «anti-système». Sonko s’est vu alors rejeté et s’est retrouvé esseulé. Même si l’on ne le dit pas, on ressent cette confrontation dans les discours des uns et des autres. Particulièrement le candidat de «Sonko Président» qui ne pouvait le cacher. La somme des leaders était assez lourde sur le papier. Mais sur le terrain… Et il y avait de quoi chercher des appuis ailleurs. Quitte à se frotter à un homme du «système». Et pas n’importe lequel. Le rusé Abdoulaye Wade, rentré de Versailles et requinqué par un accueil populaire inattendu, avait aussi besoin de faire peur au pouvoir alors que la candidature de son fils était préposée à la «poubelle» du Conseil constitutionnel. «J’ai beaucoup d’estime pour Ousmane Sonko», avait lâché Me Wade dans son discours à la permanence Oumar Lamine Badji. Voilà une perche que le leader de Pastef saisira pour un rapprochement avec celui qu’il considère comme étant «le meilleur Président parmi les quatre que le Sénégal ait connus». Mais seulement après l’avoir mis dans le lot des dirigeants à «fusiller» dans une vidéo virale. Alors, qu’il était sur le chemin du fief du «Pape du Sopi», Kébémer, Sonko suspend sa campagne pour s’entretenir avec Me Wade sous les projecteurs et flashs. Mais jamais son hôte ne lui paiera cette «courtoisie» par une consigne directe. D’aucuns ont vu dans son score (16%) – pourtant assez glorieux pour un néophyte politique – une conséquence de sa rencontre avec le secrétaire général du Pds. Sans une nuée de soutiens de politiques blanchis sous le harnais, il tutoie un Idrissa Seck qui était à sa 3ème Présidentielle et avec sa grande coalition.
Tirs de Wade et Sonko contre les «dialogueurs» du Frn
Sonko compte désormais aux côtés d’un Pds qui n’en était pas loin aux Législatives de 2017. C’est une réalité politique qui dicte «la même longueur d’onde» entre Wade et Sonko à l’issue de leur entretien de jeudi dernier. Mais pas que. Ces retrouvailles entre le vieux et le plus jeune candidat à la dernière élection ont aussi et peut-être un air de revanche sur leurs alliés du Frn. Dans les coulisses, le Pds rumine toujours sa colère parce qu’estimant que ses alliés n’ont pas assez fait pour dénoncer l’invalidation de la candidature de Karim Wade et de Khalifa Sall. Même si le soir du scrutin, Sonko avait refait front avec Seck pour contester la réélection de Macky Sall, il s’éloigne de plus en plus du Frn quand il s’est agi de participer ou non au dialogue national. Aujourd’hui, vraisemblablement, Me Wade, dont le parti n’a pu participer à la Présidentielle, pourrait profiter de ces atomes crochus renouvelés avec Sonko pour se relancer. Surtout s’il est question d’une alliance aux prochaines Locales.
Riposte de Decroix aux anti-dialogueurs du Frn
Ni Wade ni Sonko ne ratent une seule occasion de tirer sur leurs anciens (?) alliés du Frn. Après le secrétaire général du Pds, le leader de Pastef dénonce le «comportement de l’opposition», s’interroge «sur la bonne foi de ceux qui, dans cette opposition, semblent abandonner le combat pour le rétablissement de Khalifa Sall et de Karim Wade dans leurs droits qui leur ont été ôtés par la seule volonté de Macky Sall». Mais Decroix n’en peut plus des allusions. Dans une contribution intitulée Pluralisme et diversité au sein l’opposition : Ma contribution au débat sur le dialogue national, le leader d’Aj/Pads brise le gentleman agreement. S’il concède que «les différences d’approche au sein de l’opposition et leur expression publique participent d’une certaine vitalité démocratique», il souligne qu’«un débat d’idées n’est pas un chœur de quolibets encore moins un concours de caractérisations gratuites». Et la réponse à Wade et Sonko jaillit de cette sortie de Decroix. «Je fais observer que nos amis anti-dialogue, dans le cliquetis de leurs salves, ont oublié que nous nous battons aussi pour la libération sans délai de Khalifa Ababacar Sall et le retour de Karim Meïssa Wade dans son pays et pour le recouvrement total de leurs droits politiques», a-t-il écrit. En attendant le divorce…
MATAM A UNE SANTÉ FRAGILE
Erigée en région en 2002, la localité située à quelque 600 km de Dakar, ploie sous le poids de plusieurs contraintes, qui empêchent son décollage économique malgré ses potentialités
Erigée en région en 2002, Matam, située à quelque 600 km de Dakar, ploie sous le poids de plusieurs contraintes, qui empêchent son décollage économique malgré ses potentialités. Dans le domaine de la santé, elle a encore un grand retard à résorber même si elle dispose de 2 hôpitaux de niveau 2 pour une population estimée à 706 035 habitants.
Dans le Nord, l’écosystème est écrasé par la rudesse du climat, qui ne cesse de se détériorer. Sans émouvoir les gens de cette contrée, suffisamment occupés à résoudre leur situation existentielle : l’accès à une santé de qualité. En ce samedi 13 juillet, le soleil, niché au zénith, est impitoyable. Il écrase tout sur son passage et pousse l’horizon à dessiner sous nos yeux embués un paysage aride et doré et les mirages aux allures d’une rivière remplie d’eau. Entre Matam, Ranérou, Thilogne et Ourosogui, l’accès à un système de santé de pointe est encore un mirage même si des avancées significatives ont été notées comme l’accès à la Couverture maladie universelle, l’existence de certaines spécialisations, qui évitent aux patients d’être référés à la capitale.
Erigé en département en 2002, Ranérou, situé au cœur du Ferlo, n’a pas réussi à gommer son accent rural. Ses ruelles sablonneuses sont occupées par une colonie de jeunes, sans perspectives professionnelles, qui dévissent tranquillement à une dizaine de mètres du centre de santé, situé à l’extrémité de cette ville, qui a du mal aussi à décoller sur le plan économique. Dr Alioune Ndour, médecin-chef de Ranérou, veille sur cette infrastructure médicale, presque abandonnée à son sort un peu tristounet. Les murs sont recouverts d’une couche de peinture de couleur beige, blanche ou verte. Dans son étroit bureau, doté d’un mobilier sommaire, Dr Ndour allume la climatisation pour essayer d’atténuer la suffocante chaleur, qui règne au centre de santé Thierno Mouhamadou Seydou Ba, qui est plombé par un déficit d’équipements et de personnel. Son discours ressemble à un plaidoyer : «Ranérou est un district particulier polarisant quelque quinze postes de santé sur une superficie de 15 mille km2 avec des postes distants. Ce qui pose le problème d’accessibilité des structures.» Lui et son adjoint, qui dispose d’un simple contrat de prestation signé avec le Comité de développement sanitaire de Ranérou, sont des généralistes, qui tentent l’impossible pour assurer la santé des populations dans la zone du Ferlo. Le bloc opératoire n’est pas fonctionnel à cause de l’absence d’anesthésistes. Bref, il n’y a pas de spécialités, juste une médecine générale. Les conséquences de cette situation entrainent des évacuations coûteuses et des réfèrements vers Ourossogui, située à 80 km de la ville. Ici, le seul poste de santé qui dispose d’une ambulance en bon état est celui de Mbam, à cause de son enclavement routier et est dépourvu de réseau téléphonique. «Lors des évacuations, il arrive en cours de route qu’une ambulance tombe en panne. Il y a même eu des cas de décès dans ces circonstances», confie-t-on. Depuis 2007, Ranérou n’a pas reçu d’ambulances. Dr Ndour qui poursuit plaide pour son centre de santé : «Nous invitons les autorités à faire une discrimination positive en faveur du département pour qu’il bénéficie des ambulances, mais surtout à travailler pour le désenclavement de la zone.»
Aujourd’hui, le matériel du centre de santé de Ranérou commence à devenir obsolète. Excepté le bloc opératoire où le matériel est flambant neuf et attend d’être utilisé. Au niveau du labo et dans les services de médecine générale, tout est à recycler. Alors que les installations de la maternité commencent à devenir vétustes. C’est un mal qui ronge aussi le district sanitaire de Thilogne dépourvu quasiment de matériels. C’est une question d’urgence : l’unique appareil d’échographie du centre de santé est trop vieux, il y a un besoin pressant de matériels de stérilisation, de frigos homologués pour la gestion des vaccins et de sages-femmes et d’infirmiers. Quid de la logistique pour assurer le déplacement des infirmiers ? Ils ne disposent pas de moyens de locomotion pour effectuer leurs déplacements. Ces manquements pourraient être résorbés par une bonne application du Projet d’établissement mis en place pour renouveler les équipements et agrandir les capacités d’accueil des infrastructures.
Médecin-chef du district de Thilogne, qui polarise quatorze postes de santé, Dr Mamadou Chérifou Ba, trouvé dans son bureau, téléphone à la main, coordonne le travail de terrain des postes de santé dont la plupart sont construits et équipés par l’Etat. Celui de Gourel Oumar Ly, situé à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, réalisé par le Puma (Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers), n’est pas encore fonctionnel à cause du retard lié à l’affectation d’un personnel qualifié. Cette situation jure avec les réalités d’Ourossogui et de Matam dont les responsables ne boudent pas leur satisfecit. Malgré la demande qui ne cesse de croître. «Les structures grandissent avec une demande de plus en plus accrue, le renouvellement du matériel s’impose pour agrandir les capacités d’accueil et l’offre de service», conseille le directeur de l’Hôpital de Matam.
Au Centre hospitalier régional d’Ourossogui (Chros), construit en 1973 et fonctionnel depuis 1977, les discussions des patients se mêlent aux directives des médecins, qui multiplient les va-et-vient entre les salles de consultation et leurs bureaux. Très jovial, pas du tout introverti, le directeur du Chros est d’humeur taquine nonobstant le poids des urgences qui pèse sur ses épaules. Dr Mamadou Ndiaye salue «une nette amélioration dans son établissement depuis son arrivée car nous avons pu combler beaucoup de manquements, avec l’affectation de spécialistes qui n’existaient pas jusqu’en 2017». Il y a désormais un médecin Orl, un cardiologue, un radiologue et une clinique de diabète et quelques techniciens supérieurs de santé. Cette nouvelle offre fait que les populations ne sont plus obligées de parcourir des centaines de kilomètres pour trouver des spécialistes. Sauf des néphrologues. En plus, l’établissement dispose désormais d’un forage pour l’approvisionnement en eau. C’est loin l’époque quand il fallait acheter des bouteilles d’eau pour le bloc opératoire si l’appui des agents du camp militaire, qui approvisionnaient l’hôpital avec leur citerne, faisait défaut. Ça se conjugue désormais au passé. Dr Ndiaye renseigne «que toutes leurs actions sont centralisées au niveau de l’Etat qui met des moyens et donne des subventions sans lesquelles, l’hôpital serait à l’arrêt».
Absence de pédiatres et de néphrologues
Le Chros est pris d’assaut chaque jour par des centaines de patients, étouffés par la chaleur. Centre de référence dans la région, il n’offre pas encore de services aux enfants à cause de l’absence de pédiatres. Récemment l’Etat avait affecté un pédiatre à Ourossogui, il n’a pas accepté de rester. Malgré tout, l’administration de la structure reste optimiste : «un appel à candidatures a été lancé par l’Etat, on pense que la situation sera bientôt réglée», rassure le directeur du Chros.
A l’hôpital, c’est la même revendication. En attendant, un stagiaire assure le service. Cette situation expliquerait-elle le taux de mortalité infantile de l’ordre de 55%0, c’est-à-dire le plus élevé du Sénégal, selon des chiffres de l’Enquête démographique et de Santé continue publiés en 2017. La mortalité néonatale (33%0) et la mortalité infanto-juvénile (71%0) figurent parmi les plus élevés. En plus, la région de Matam est ainsi caractérisée par un niveau d’atteinte des indicateurs socio-sanitaires en deçà des moyennes nationales. Ce qui fait d’elle une région d’interventions prioritaires de santé publique. Selon toujours les chiffres de l’Eds-C en 2017, le taux de prévalence du Vih Sida est de 0.5%. Dans ce contexte, il faut signaler que la banque de sang régionale n’est pas fonctionnelle, car les ressources humaines de qualité ne sont pas légion. Pendant ce temps, les équipements sont confiés au laboratoire de l’hôpital de Matam, situé à 10 km du premier centre hospitalier régional de la zone. Construit en 2012 et fonctionnel depuis 2014, l’Hôpital de niveau 2 de Matam est régenté depuis son ouverture par Dr Bocar Sow, un homme de taille moyenne, teint noir, la cinquantaine. «Matam est donc l’une des régions où l’on trouve rarement deux structures sanitaires de niveau 2. Il ne doit pas y avoir de compétition entre les deux structures. Le mieux que ces structures puissent faire c’est de se compléter et de coordonner à travers leurs offres de santé. Après cinq ans d’activités, l’hôpital de Matam avance sur la bonne voie, mais les difficultés ne manquent pas», détaille le gestionnaire.
Aujourd’hui, il devient vital d’assurer le fonctionnement du bloc opératoire, qui ne dispose que d’un seul technicien en anesthésie et réanimation. En plus, le radiologue est «absent à cause d’une formation, mais on reste très optimiste pour son retour à la maison». En tout cas, il y a des urgences à régler pour assurer la plénitude de son fonctionnement. «L’urgence à Matam, c’est de permettre à l’Hôpital régional d’avoir un technicien anesthésiste et en néphrologie car l’unité de dialyse a besoin de personnel pour son bon fonctionnement», insiste Dr Sow.
En plus, la précarité de certains contractuels n’est pas une garantie pour les maintenir aussi longtemps dans les structures sanitaires. «Dans les régions de l’intérieur, les médecins sont souvent des prestataires. Et dès qu’une offre plus alléchante se présente, ils désertent et laissent un vide au détriment des populations. Ce sont souvent des spécialistes recrutés par l’hôpital ou par un comité de développement sanitaire s’il s’agit des centres de santé», explique-t-on. L’absence de mesures d’accompagnement incitatives pousse les toubibs à privilégier leur carrière dans la capitale où il y a plus d’opportunités socio-professionnelles. Un mal qui ronge la santé sénégalaise.
Fonctionnement des hôpitaux : L’appel aux collectivités
C’est un appel aux enfants du terroir et aux collectivités pour appuyer le fonctionnement des établissements publics de santé. Le Conseil départemental a la responsabilité de venir en assistance aux structures sanitaires, la santé étant une compétence transférée à travers ses fonds de dotation. Et les responsables des hôpitaux se plaignent des difficultés liées à leur accès. Selon eux, les mairies et les conseils départementaux mettent souvent du carburant ou des médicaments à la disposition des hôpitaux, qui ont plus besoin des autres lignes et surtout les finances pour combler les déficits budgétaires. Aujourd’hui, l’ambition des dirigeants du Centre hospitalier régional d’Ourossogui est de rénover l’établissement pour s’offrir de nouveaux services et spécialités pour rendre davantage accueillant l’hôpital afin de le transformer en véritable hub hospitalier sous-régional.
LA COUR SUPRÊME EXPLIQUE SES ARRÊTS AUX JUGES DU FOND
Dans le cadre de sa fonction de régulation, la Cour suprême exerce la mission d’assurer une unité de l’interprétation de la règle de droit par les juges du fond.
Dans ce sillage, elle a organisé hier un forum intitulé «dialogue des juges» afin de réfléchir sur des points de droit controversés et de présenter le panorama de sa jurisprudence sur certaines questions de procédure ou de fond. Axé sous les thèmes de «la responsabilité pénale des personnes morales»
ou «le juge pénale et l’action civile», ce séminaire de formation de 2 jours sera, selon le Premier président de la Cour suprême, une occasion pour les juges de «débattre de la responsabilité pénale des personnes morales et des pouvoirs du juge pénal en matière de réparation des préjudices causés par une infraction, ou par une faute liée à l’incrimination initiale, base de la poursuite».
Il sera aussi question, selon Mamadou Badio Camara, de confronter les points de vue sur la notion de «préjudice réparable» devant le juge pénal avant la présentation d’un panorama de la Chambre criminelle sur l’application, assez polémique, de l’article 457 alinéa 2 du Code de procédure pénale.
«Parfois des décisions de justice prononcées par des juges peuvent être cassées par la Cour suprême. Il est bon qu’ils sachent pourquoi. Les juges de juridictions inférieures vont discuter avec la Cour suprême, avec des professeurs de droit», a souligné Me Malick Sall, ministre de la Justice, qui a présidé l’ouverture de la réunion.
UNE TRENTAINE D’ETUDIANTS FORMÉS DANS LES MÉTIERS AEROPORTUAIRES
Ils ont reçu hier leur diplôme au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, en présence du ministre du Tourisme et des transports aériens Alioune Sarr
Une trentaine d’étudiants de l’Université de Thiès (Ut) ont été formés dans les métiers aéroportuaires par Limak-Aibd-Summa (Las), gestionnaire de la plateforme aéroportuaire Blaise Diagne, dans le cadre de sa Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse).
Ils ont reçu hier leur diplôme au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, en présence du ministre du Tourisme et des transports aériens Alioune Sarr. Dans le cadre du programme de formation mis en place par Limak Aibd Summa (Las), gestionnaire de la plateforme aéroportuaire Blaise Diagne, une trentaine d’étudiants de l’Université de Thiès (Ut) ont reçu hier leur parchemin. La cérémonie qui avait pour cadre le Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio marque la fin de six mois de formation dans plus de 15 modules sur les métiers aéroportuaires.
Selon Xavier Mary, «l’Aibd est un outil fort envié en Afrique. C’est pour cela qu’il a besoin de compétences et d’expertise». Et c’est pour répondre à ce besoin que Las, à travers sa politique de Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse), a lancé le programme de formation dénommé «Las académie». Lequel, explique M. Mary, «vise à renforcer les compétences dans le secteur de l’aviation et à le développer».
Parce que, explique-t-il, «ce secteur est un gage pour le Sénégal qui lance son programme de développement du hub, en application du Plan Sénégal émergent 2 (Pse2), lancé par le président de la République». Aussi, indique le patron de Las, «le programme de formation ‘’Las académie’’ permet de créer et de fidéliser de la compétence et de la valeur dans cette industrie».
C’est ce qui explique ce partenariat que sa boîte a signé avec l’Université de Thiès. Un partenariat qui a permis à une trentaine d’étudiants, issus de la dernière année de leur cursus universitaire, de bénéficier de cette formation qui «s’adresse bien sûr en tout premier lieu aux jeunes du territoire sur lequel Aibd est implanté».
Les bénéficiaires, estime le patron de Las, «ont été sélectionnés parmi plus de 300 candidats». Aussi, Xavier Mary a tenu à signaler que les engagements de Las dans le volet formation de sa politique Rse ne s’arrêtent pas là. «Nous avons signé la semaine dernière un accord de partenariat avec l’Ecole polytechnique de Thiès (Ept) pour offrir un terrain d’application aux élèves de cette prestigieuse école.»
Egalement dans le cadre de son programme de formation interne 2019, «Las a dispensé 236 jours de formation au profit de 294 de ses employés et pour un montant de plus de 113 millions de F Cfa». Saluant l’initiative, le ministre du Tourisme et des transports aériens, Alioune Sarr, qui a présidé la
cérémonie de remise de diplômes aux récipiendaires de la première cohorte d’étudiants de «Las académie», pense que ce programme de formation est d’une «importance capitale dans un secteur de très haute précision et extrêmement normé qu’est l’aviation». Et pour lui, «ouvrir l’accès à des formations en gestion des aéroports à des
jeunes universitaires de la région de Thiès où est localisée cette infrastructure relève d’une approche stratégique». Cette approche, poursuit le ministre, «s’inscrit en droite ligne avec les objectifs du Pse définis par le président de la République Macky Sall, qui a inscrit le capital humain comme le second axe du Pse». Alioune Sarr fera remarquer que «le niveau de performance et de productivité est plus que jamais tributaire de la qualité des ressources humaines affectées à toute activité. Le Pse s’appuie sur des initiatives et projets structurants, dont le nouvel aéroport international qui est un des axes du projet hub aérien, à côté de la nouvelle compagnie aérienne nationale Air Sénégal et la réhabilitation des aérodromes régionaux».
D’après Alioune Sarr, «ce programme ambitieux de développement du secteur du transport aérien, articulé à celui du tourisme, ouvre des opportunités d’emplois sur les plateformes aéroportuaires». Parce que, conclut-il, «le management des aéroports, l’assistance aéroportuaire, la diversité des métiers de l’exploitation, la sûreté des plateformes aéroportuaires sont autant d’opportunités d’emplois pour des personnels particulièrement compétents».
L’ETUDIANT ALLA MBENGUE CONDAMNE A UN MOIS FERME
Pour gagner de l’argent, l’étudiant Alla Mbengue n’a pas trouvé mieux que de se porter volontaire pour faire l’épreuve d’anglais à la place d’un étudiant au Département d’Arabe moyennant la somme de 25.000 FCFA.
Pour gagner de l’argent, l’étudiant Alla Mbengue n’a pas trouvé mieux que de se porter volontaire pour faire l’épreuve d’anglais à la place d’un étudiant au Département d’Arabe moyennant la somme de 25.000 FCFA. D’où sa comparution hier devant le tribunal des flagrants délits pour fraude et complicité de fraude à un examen. Il a été condamné à un mois de prison ferme.
Le 25 juillet 2019, se déroulait au grand amphithéâtre de l’Ucad une épreuve d’anglais de l’examen pour les étudiants en licence 3 du Département d’Arabe. A la suite d’une vérification de routine effectuée par les surveillants, Alla Mbengue a été invité à décliner sa carte d’étudiant. Il répond qu’il l’a oubliée chez lui. A la place, il présente sa Carte Nationale d’Identité (CNI) pour attester de sa bonne foi.
Malheureusement, son manège n’a pas échappé aux surveillants qui ont constaté que le nom qui y figurait est différent de celui inscrit sur la feuille de composition. Il est aussitôt arrêté et conduit au Commissariat du Point E où il a reconnu les faits. Seulement, il a soutenu dans le Procès-verbal d’enquête qu’il ignore l’identité, l’adresse et les coordonnées téléphoniques de l’étudiant pour qui il composait et qui devait lui payer 25.000 Fcfa à sa sortie de la salle d’examen.
Devant la barre, il a reconnu à moitié les faits. Etudiant en Licence 3 en informatique à Institut Supérieur de Management (ISM), Alla Mbengue raconte qu’il a été abordé par l’étudiant qui a sollicité son aide pour l’épreuve d’anglais. «Comme j’ai une parfaite maitrise de l'anglais, j’ai accepté de l’aider», dit il avant de soutenir cependant qu’il n’était pas question d’argent. «J’ai accepté de le faire gratuitement. C’est à la police qu’on m’a suggéré de parler de 25.000 Fcfa», argue-t-il.
Selon le maitre des poursuites, le prévenu avait refusé de citer le nom de la personne qu’il aidait, même s’il devait crever en prison. Ce qui amène le procureur à déclarer que ces jeunes ne sont pas conscients de leurs actes. «C'est ainsi que vous voulez construire le pays. La quête de l'argent facile vous pousse à faire toute sorte de choses. C'est la deuxième fois, cette semaine, que ce genre d’affaire est jugé. Mais, il y a aussi des personnes qui passent entre les mailles des filets et on leur octroie des diplômes qu’ils ne méritent pas», s’émeut la parquetière qui a requis 3 mois de prison ferme.
Pour Me Alioune Badara Ndiaye de la défense, aucune disposition du Code pénal ne parle de ce délit. «On se base sur la loi française sous prétexte qu'on est en Convention avec eux. Mon client a fauté et il n'a jamais tergiversé ; on demande pardon. Il a été sanctionné disciplinairement, car il a été interdit de prendre aux examens et concours pendant 5 ans. Son avenir est mis en péril, c'est déjà suffisant. Il regrette son acte qui est une erreur de jeunesse», affirme l’avocat qui a sollicité une application bienveillante de la loi. Dans son verdict, le Tribunal a condamné Alla Mbengue à un mois de prison ferme.
«NOUS DEVONS LUTTER CONTRE LES TRACASSERIES ET LA MULTIPLICITÉ DES CONTRÔLES SUR LES CORRIDORS»
Le ministre de l’Economie Amadou Hott, insiste sur la nécessité de redoubler d’efforts pour mettre fin aux longs délais dans les transports des marchandises au sein de l'UEMOA
L’Union Economique et monétaire Ouest Africaine (Uemoa) a célébré hier à Dakar, ses 25 ans d’existence. Une occasion pour les Etats membres de faire le bilan de ces 25 années. Le ministre de l’Economie Amadou Hott qui présidait cette rencontre a insisté sur la nécessité de redoubler d’efforts pour lutter contre les tracasseries et les nombreux contrôles sur les corridors et les longs délais dans les transports des marchandises.
«Ensemble pour relever le défi de la libre circulation des personnes et des biens», c’est autour de ce thème qu’ont été célébrés les 25 ans de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa). Selon le représentant-résident de la Commission de l’Uemoa au Sénégal, Mme Kabo, le choix de ce thème n’est pas fortuit ,puisque« le taux du commerce intracommunautaire ne représente que 16% des échanges des pays de l’Uemoa. Les temps d’attente aux frontières et les nombreux prélèvements sur les corridor inter-états de l’Uemoa semblent injustifiés et démesurés. L’immigration de nos fils et de nos filles vers des horizons meilleurs est déplorée. Alors imaginez qu’aucun obstacle ne vienne contrarier les échanges entre Etats. Que nos filles et nos fils puissent bénéficier de meilleures formations et qu’ils puissent contribuer à l’émergence de notre espace communautaire.
Imaginez que l’Uemoa soit ce marché commun où des biens et des personnes circulent librement», souligne-telle. En 25 ans d’existence, l’Union a entrepris des réformes d’envergure qui a en fait un modèle d’intégration époussetant. «Des citoyens de notre espace rencontrent au quotidien des difficultés qui nous interpellent tous. Ces difficultés illustrent à souhait le choix du thème retenu cette année pour la célébration des 25 ans de l’Uemoa. Cet anniversaire se veut un moment d’introspection pour mieux servir notre idéal qui demeure l’amélioration des conditions de vie des populations, l’assurance d’une croissance soutenue par l’exploitation des avantages comparatifs de chaque pays en vue de les mettre à la disposition de la communauté et de faciliter la création de débouchés. Des actions de proximité prévisibles et à fort impact social pour contribuer à l’aménagement équilibré du territoire communautaire et réduire de manière tangible la pauvreté dans les zones les plus reculées», a indiqué Mme Kabo.
Pour sa part, le ministre de l’Economie Amadou Hott est revenu sur les progrès énormes que l’Uemoa a réalisés pendant ces 25 ans. «Dans le cadre de l’édification du marché commun, des réformes importantes ont été entreprises dans le domaine de la fiscalité intérieure de l’Union douanière de la concurrence du régime préférentiel communautaire de la libre circulation des personnes. L’harmonisation des législations nationales opérées dans ces domaines a eu pour avantage de rendre optimal le fonctionnement de nos économies et de réduire les entraves à la libre concurrence. Dans le domaine de la gouvernance économique et de la convergence, l’harmonisation du cadre des finances publiques a été effectuée par une nouvelle génération de réformes datant de 2009». Selon le ministre, «dans le domaine de la surveillance multilatérale, le pacte de solidarité et de convergence a permis aux économie de l’Uemoa de converger plus ou moins en maintenant un bon contrôle sur les niveaux de taux d’inflation et de déficit budgétaire. L’Union enregistre depuis plusieurs années des taux de croissance importants de plus de 6%», dit-il.
A l’en croire, ces progrès réalisés par l’Union sont très importants et ont hissé l’Union parmi les organisations d’intégration les plus dynamiques en Afrique. Cependant, certains défis persistent tandis que d’autres sont déjà à l’horizon. «Nous avons, par exemple, le défi persistant du niveau très faible d’échanges intracommunautaires estimés à 16% en 2018. Cette situation nous interpelle tous». Pour Amadou Hott, «il faut redoubler d’efforts pour lutter contre les tracasseries et la multiplicité des contrôles sur les corridors et les longs délais dans les transports des marchandises.
S’agissant des défis nouveaux, l’Union doit faire face à la situation d’insécurité dans la région engendrée notamment par le terrorisme, le trafic de stupéfiants, les effets négatifs du changement climatique, le chômage et la migration des jeunes. Dans ce contexte, nous devons renforcer la dynamique d’intégration régionale», affirme le ministre de l’Economie.
L’APRÈS TANOR S’ANNONCE DIFFICILE À NGUÉNIENE
Le défunt président du Haut Conseil des collectivités territoriales laisse ainsi derrière lui une famille divisée, un parti en lambeaux où Khalifistes et Tanoristes se disputent l’héritage de Léopold Sédar Senghor
L’absence de Ousmane Tanor Dieng commence déjà à se faire sentir dans le village natal de nguéniéne. C’est que l’homme incarnait non seulement le leadership local de son parti, mais aussi celui du conseil municipal dont il était le président. Le défunt Président du Haut Conseil des collectivités territoriales laisse ainsi derrière lui une famille divisée, un parti en lambeaux où Khalifistes et Tanoristes se disputent l’héritage de Léopold Sédar Senghor.
Il ne sera pas aisé de recoller les morceaux au PS. Depuis les élections locales de 2014, l’ancien parti au pouvoir de l’indépendance à 2000 est en lambeaux tant au niveau national que dans la commune de Ngéniène. D’ailleurs, c’était pour taire ces querelles que Ousmane Tanor Dieng qui n’a jamais voulu être à la tête de la mairie, a été obligé de se présenter au conseil municipal pour éviter que la mairie ne tombe dans l’escarcelle de l’Apr. Une semaine avant la mise en place du conseil municipal, alors qu’il était impossible de trouver un consensus entre les proches de Magueye Ndao, (ancien maire) et ses pourfendeurs, Ousmane Tanor Dien a dû faire contre mauvaise fortune bon cœur en se faisant élire maire de Nguénienne. Deux ans plus tard, un front s’est ouvert. Le secrétaire général du PS qui a été accusé à tort ou raison d’être de connivence avec le régime, pour crucifier Khalifa Sall, a fini par révolter des socialistes. Finalement, les pro khalifistes avaient gagné une bonne partie de l’électorat de la commune et du département.
Ces Khalifistes, composés de jeunes, symboles d’un renouvellement d’une génération du parti et des sages, se sont opposés aux vieux briscards qui constituent le cercle fermé autour du SG du PS. En effet, ces jeunes qui accusaient Ousmane Tanor Dieng de réduire le parti en un mouvement de soutien. Au niveau de sa base affective, les choix politiques de patron des verts de Colobane commence à révolter la nouvelle génération. Acculé dans sa propre base, Otd sentait de plus en plus une partie de l’opinion se dresser contre lui.
Les jeunes des villages de Ndiémane, Ballabougou, Guedj, Foua, Fadial et d’autres localités ont bruyamment protesté contre l’ancienne aristocratie politique socialiste. Le village de Mbodiéne, qui est l’un des greniers électoraux de la commune, avait réussi le renouvellement de la génération et encouragé les autres villages qui étaient en train de lui emboiter le pas. Sentant cette vague de changement inéluctable, OTD avait ordonné la vente des cartes après avoir reçu en audience des jeunes de plusieurs localités rebelles.
LES 100 HECTARES QUI ONT MIS L’HUILE SUR LE FEU
Pendant que ce débat faisait rage, des jeunes mus par d’autres considération ont aussi haussé le ton. Ayant constaté le manque d’infrastructures dans leur localité (Ballabougou) depuis l’accession de Macky Sall au pouvoir, ils avaient prôné le boycott du parrainage. Une menace prise très au sérieux par certains conseillers municipaux qui en ont réussi à décrocher une délibération sur 100 HA au profit de la société PRODUMEL. Ces conseillers ont fait croire à OTD que le boycott agité par les jeunes était lié au refus du maire de signer la délibération en question en faveur de Pro du mèl qui promettaient monts et merveilles.
Finalement, alors qu’il avait promis à la délégation des éleveurs conduite par leur président Ndéné Diogoul qu’il ne céderait jamais, il a signé l’acte. Sans le savoir, le conseil municipal venait de commettre un sacrilège en sevrant les éleveurs de leur zone de pâturage. Un geste qui mis le feu aux poudres élargissant le fossé du malentendu qui existait déjà entre la population et son maire Ousmane Tanor Dieng. Aujourd’hui, avec son rappel à Dieu, il y a un vaste chantier qui attend les socialistes.
BRAS DE FER ENTRE ALIOUNE NDOYE ET LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION
Le torchon brûle entre la mairie de Dakar-Plateau et le ministère de l’Education nationale. A l’origine du litige, la fermeture de l’école Amadou Assane Ndoye par les services du ministère de tutelle
Le maire de la commune de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, dénonce la fermeture de l’école Amadou Assane Ndoye. Lors d’un point de presse hier, l’édile socialiste a exigé plus de respect de la part de l’Etat envers les populations de sa commun.
Le torchon brûle entre la mairie de Dakar-Plateau et le ministère de l’Education nationale. A l’origine du litige, la fermeture de l’école Amadou Assane Ndoye par les services du ministère de tutelle. Le maire socialiste, Alioune Ndoye, qui est monté hier au front, dénonce une forfaiture. “Aucune gêne de mener une telle démarche de spoliation’’, s’est-il scandalisé.
L’édile socialiste dénonce ainsi un manque de considération des services du ministère de l’Education nationale envers les élus, représentants légitimes des populations de Dakar Plateau. Selon le secrétaire national à l’éducation et à la formation, directeur de l’école du Parti socialiste, l’Etat n’a pas respecté l’article 13 du Code général des collectivités territoriales, étant donné que l’éducation est un domaine de compétence transféré aux collectivités locales. Cette décision des services du ministère de l’Education nationale est considérée comme une “nouvelle agression’’ de la commune de Dakar Plateau.
Son maire accuse les autorités de considérer le lieu uniquement comme “une grosse sphère administrative, un souk commercial, un simple parc de services à venir chercher sans aucune existence réelle des habitants qui y vivent, y étant nés et y comptant leurs aïeuls’’. Alors que les autorités de la ville ont demandé au ministère de l’Economie et des Finances, et celui du Budget plus d’espace pour aménager des infrastructures et des équipements sociaux de base, les locaux de l’école Amadou Assane Ndoye sont affectés à une organisation non gouvernementale, selon Alioune Ndoye. “Voilà pourquoi, depuis deux ans, nous n’avons pas investi dans la réhabilitation de certaines écoles’’, dit-il.
Les populations de Dakar-Plateau, à travers leur maire, demandent une meilleure considération de leur commune et leur implication dans des projets concernant la localité. Car, disent-elles, l’Etat ne peut pas développer les projets au profit de la population, en dehors de la commune. Joint au téléphone par “EnQuête’’, l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Dakar-Plateau n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet.