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17 juillet 2025
LES INCROYABLES RÉVÉLATIONS DES AGENTS DE DAKAR TERMINAL
L’affaire de la saisie record de drogue au Port autonome de Dakar est loin de connaitre son épilogue. Et continue de livrer ses secrets. Selon Libération, les quatre mis en cause présumés ont reconnu, lors de leurs auditions sous le régime de la garde à v
L’affaire de la saisie record de drogue au Port autonome de Dakar est loin de connaitre son épilogue. Et continue de livrer ses secrets. Selon Libération, les quatre mis en cause présumés ont reconnu, lors de leurs auditions sous le régime de la garde à vue, avoir été contacté pour faire sortir les 238 Kg de drogue du Port de Dakar terminal. Selon Source A, l’un des présumés inculpés nommé Preira a révélé que c’est le nommé I. Thiam alias Toubéye, visé par un mandat d’arrêt international, qui lui aurait demandé de faire sortir frauduleusement la drogue du Port contre rémunération.
De même, G. S. Faye a reconnu, avoir rencontré un individu de l’extérieur du Port de Dakar dans l’objectif de faire sortir les produits stupéfiants du parc de Dakar Terminal. Le conducteur d’engin El. B. C. Diop a informé que ses interlocuteurs lui avaient fait croire qu’ils avaient oublié un lot de téléphones portables dans les voitures où la drogue était planquée. Avant de lui demander de les aider à les récupérer en échange de 300 mille franc CFA. Mais, il jure leur avoir restitué la somme quand il est revenu leur dire qu’il n’avait pas trouvé les téléphones mais « des sacs bizarres » et que ces derniers lui ont révélé qu’il s’agit de stupéfiants.
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BEJI CAÏD ESSEBI EST DÉCÉDÉ
La cheville ouvrière de la démocratie tunisienne, est mort
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, figure emblématique de la politique tunisienne, est mort jeudi. De ses débuts de militant pour l’indépendance du pays à la défense de la laïcité, retour sur une vie de combat politique.
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi est décédé dans l’exercice de ses fonctions à l’âge de 92 ans, jeudi 25 juillet. Il était hospitalisé pour un problème de santé consécutif au sérieux malaise qu'il avait eu le mois dernier, selon son fils.
LA FRANCE EXONÈRE DE DROITS D’INSCRIPTION 817 ÉTUDIANTS SÉNÉGALAIS, SELON SON AMBASSADEUR
Cette mesure a été prise au profit de tous les étudiants sénégalais qui en avaient fait la demande auprès des services consulaires français à Dakar, a précisé M. Bigot lors de l’inauguration d’un siège de Campus France dans la capitale sénégalaise.
Dakar, 24 juil (APS) - La France a autorisé 817 nouveaux bacheliers sénégalais à s’inscrire dans ses universités pour la prochaine année académique sans payer de droits d’inscription, a annoncé mercredi son ambassadeur au Sénégal, Christophe Bigot.
Cette mesure a été prise au profit de tous les étudiants sénégalais qui en avaient fait la demande auprès des services consulaires français à Dakar, a précisé M. Bigot lors de l’inauguration d’un siège de Campus France dans la capitale sénégalaise.
"Au niveau du service culturel de l’ambassade, nous avons accordé 817 demandes d’exonération, soit 100 % des candidats qui en avaient" fait la demande, a-t-il dit, soulignant que la France accueille deux tiers des étudiants sénégalais à l’étranger.
Ces exonérations ont été accordées dans un contexte où une importante hausse des droits d’inscription des étudiants étrangers est sur le point d’entrer en vigueur dans les universités françaises.
"Nous devons leur offrir la meilleure orientation et le meilleur accueil possible en France, pour leur permettre de réussir convenablement leur projet d’études", a dit Christophe Bigot.
Il a par ailleurs invité les universités sénégalaises à nouer des partenariats avec celles de la France.
La France a fait des "efforts considérables" durant les trois dernières années pour l’accueil des étudiants sénégalais dont l’effectif en territoire français est passé de 2.500 en 2016 à 4.300 en 2018, selon M. Bigot.
Il invite les étudiants français à faire "le mouvement inverse" en venant étudier au Sénégal.
Le "campus franco-sénégalais", qui va ouvrir ses portes à Dakar en octobre prochain, va faciliter les déplacements des étudiants entre les deux pays, assure Christophe, ajoutant que 15 des "meilleures formations" en France seront délocalisées au Sénégal.
LA NOUVELLE PLAINTE CONTRE ALIOU SALL ET FRANK TIMIS EN VEDETTE
Dakar, 25 juil (APS) – Les quotidiens reçus jeudi à l’APS, s’intéressent entre autres sujets, à la nouvelle plainte contre Aliou Sall, le frère du président Macky Sall et l’homme d’affaires roumain Frank Timis, impliqués dans l’affaire Pétro-Tim portant sur des allégations de corruption dans l’octroi de contrats pétrogaziers au Sénégal.
Kritik rapporte que ‘’les plénipotentiaires du Congrès de la renaissance démocratique (CRD) ont décidé d’ouvrir un autre front juridique en parallèle à l’information judiciaire déclenchée par le Procureur de la République’’.
‘’Très sceptiques sur la procédure en cours au niveau de la DIC où deux de ses membres, Abdoul Mbaye et Mamadou Lamine Diallo, ont eu à répondre aux enquêteurs de la BAG, ils ont décidé de corser la note avec une plainte avec constitution de partie civile auprès du Premier Cabinet d’instruction près le Tribunal de Grande instance de Dakar’’, informe le journal dans ses colonnes.
Les membres de cette plateforme, explique Critik, ‘’après avoir commis Me Ibrahima Diawara, ont déposé une plainte pour faux et usage de faux en écriture publique contre X, faux et usage de faux contre Frank Timis, Woon Joon Kwang, Aliou Sall (…)’’.
Cette affaire est partie d’un documentaire publié le 3 juin dernier par la chaîne publique britannique BBC, dont l’enquête intitulée "Sénégal : Scandale à 10 milliards", défraie la chronique depuis plus de 15 jours, alimentant notamment le débat politique.
La BBC affirme démontrer comment la société de Frank Timis s’était vu retirer puis réattribuer une autorisation d’exploration après l’accession au pouvoir du président actuel Macky Sall, à l’appui de ses soupçons de corruption.
Le gouvernement a battu en brèche ces allégations, parlant notamment du reportage de la BBC comme d’un "tissu de contrevérités […] destinées volontairement à manipuler l’opinion et jeter le discrédit sur le gouvernement et l’État du Sénégal". Le procureur de la République a ouvert une enquête sur cette affaire.
Sur cette nouvelle plainte contre Aliou Sall et Frank Timis, Tribune note dans sa machette ‘’TAS (Thierno Alassane Sall) et Cie contournent le Procureur’’. La publication renseigne que ‘’le Congrès de la renaissance démocratique +And Dekkil Bokk+, composé entre autres de Thierno Alassane Sall, de Mamadou Lamine Diallo ou encore Abdoul Mbaye, ont préféré +contourné+ l’appel à témoins lancé par le Procureur de la République Serigne Bassirou Guèye dans l’affaire Petro-Tim’’.
En effet, renseigne Tribune, ils ont déposé une plainte au Premier Cabinet d’instruction près le Tribunal de Grande instance de Dakar contre Aliou Sall et Frank Timis pour faux et usage de faux et complicité de détournement de deniers publics’’.
Sur l’Affaire Pétro-Tim, L’As nous apprend que ‘’Frank Timis et Aliou Sall [sont] sont sous le coup d’une plainte’’, tandis que Le Quotidien annonce une ‘’plainte contre Aliou Sall et Frank Timis’’, ajoutant qu’’’ Abdoul Mbaye et Lamine Diallo ont saisi le juge d’instruction’’.
Bref, commente Source A dans son billet du jour, ‘’ des évènements malheureux ont beau s’abattre sur Ndoumbèlane, mais ils ne peuvent clore le débat autour du pétrole et du gaz. C’est dire que+Cow li dara fayuko+ (Ce contentieux autour du présumé scandale a la peau dure)’’.
En politique, Vox Populi affiche à sa une ‘’Barth ouvre la porte des retrouvailles socialistes’’. Le maire de Mermoz Sacré-Cœur déclare dans la même publication : ‘’Il n’y a pas besoin de se disputer, mais l’héritage de Senghor personne ne pourra l’écrire sans nous’’. Barthélémy Dias déclare dans des propos rapporté par Vox Populi que ‘’Le PS a été créé pour conquérir et exercer le pouvoir, pas se métamorphoser en mouvement de soutien’’.
Sud quotidien s’intéresse au ‘’dialogue national inclusif’’ lancé ‘’en grande pompe’’ le 28 mai dernier par le président de la République Macky Sall et titre ‘’ Famara (Ibrahima Sagna), au point mort !’’.
‘’Alors que le dialogue politique sous l’égide du général à la retraite Mamadou Niang est en plein régime avec la onzième rencontre au niveau de la commission cellulaire de concertation sur le processus électoral, le dialogue national est au point zéro’’, écrit le journal.
Sud quotidien indique que ‘’Famara Ibrahima Sagna, bien que nommé par décret présidentiel le 3 juillet dernier, est bloqué par une cérémonie d’installation officielle par le président Macky Sall’’.
Enquête met en exergue la dernière réforme institutionnelle qui a abouti à la suppression du poste de Premier ministre. ‘’Compétent, rigoureux et à cheval sur les principes, le Secrétaire général du gouvernement (Jean Simon Ndiaye) est-il devenu l’homme fort ?’’, s’interroge le journal. Selon Enquête, ‘’La longue absence de l’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah, le propulse au-devant de la scène’’.
Sur la dernière CAN en Egypte, le président Macky Sall annonce que ‘’la participation des Lions sera évaluée’’, écrit le quotidien national Le Soleil, ajoutant qu’il a demandé à son gouvernement de ‘’mettre en œuvre le Plan stratégique de développement du football’’.
IL NE FAUT PAS EXAGÉRER, CE N’EST PAS UNE CAN RATÉE
La Coupe d’Afrique des nations édition 2019 est loin d’être un échec. C’est du moins l’avis du meneur de jeu des Lions, Sadio Mané
La Coupe d’Afrique des nations édition 2019 est loin d’être un échec. C’est du moins l’avis du meneur de jeu des Lions, Sadio Mané. La star Sénégalaise qui est en vacances à Dakar depuis son retour en Egypte, a rallié Ziguinchor sa ville natale mercredi matin, informe wiwsport.
Interrogé sur le parcours de l’Equipe nationale du Sénégal, l’attaquant des Reds avoue que la participation de l’équipe à la Can 2019 en Egypte est loin d’être un échec. «Je ne pense pas que c’est une coupe d’Afrique ratée.Il ne faut pas confondre rater et perdre un match, une finale. Il faut aussi comprendre les joueurs», a-t-il soutenu. Avant de poursuivre : «bien sûr qu’on voulait gagner la Can, car on est allés jusqu’en finale. Mais il ne faut pas, non plus, exagérer et dire que c’est complètement raté, parce que le mot est un peu exagéré.
Bien sûr que notre rêve était de la gagner, mais ce n’est pas un échec», a-t-il indiqué. Notons que son coéquipier, Krépin Diatta, avait aussi fait le même trajet pour aller saluer ses parents. Koulibaly accueilli comme un roi à Saint-Dié-des-Vosges. On annonce aussi que Kalidou Koulibaly est aussi rentré dans sa ville natale. Originaire de Saint-Dié-des-Vosges, une commune française, le défenseur sénégalais a été accueilli comme un roi !
L’ACTE III, «UN ECHEC PATENT »
D’après le secrétaire général du Conseil départemental de Thiès, l’Acte III a rendu une copie médiocre
Avec la mise en œuvre de la politique de l’Acte III de la décentralisation, les uns et les autres s’attendaient au décollage des collectivités territoriales. A l’heure de l’évaluation, des élus locaux exposent toutes les limites de cette politique qui ont pour noms: incohérence territoriale, Fonction publique locale, absence de moyens financiers, territorialisation des politiques publiques…
L’ Acte III de la décentralisation a été mis en œuvre dans la plus grande précipitation et sans évaluation aucune, selon des élus locaux qui participaient au comité régional de développement (Crd) spécial consacré à l’évaluation de l’acte III dans la région de Thiès. Cette phase III mise en application par le président Macky Sall n’a pas donné grand-chose dans la capitale régionale du Rail.
D’après le secrétaire général du Conseil départemental de Thiès, l’Acte III a rendu une copie médiocre. “L’acte III est un échec patent. Je prends tout simplement deux exemples. Il s’agit de la cohérence territoriale qui était un des objectifs majeurs et de la politique de territorialisation des politiques publiques. Pour la cohérence territoriale, des Crd ont été organisés dans chaque région et des propositions concrètes faites. Mais jusqu’ici non appliquées.
En ce qui concerne la territorialisation des politiques publiques, aujourd’hui, l’ensemble des collectivités territoriales étouffent, parce qu’elles ne parviennent pas à exécuter correctement leur budget, faute de ressources. Idem pour la Fonction publique locale. Parce que, depuis 2012, la loi est là, les décrets d’application sont là, mais il n’y a pas une mise en œuvre effective de la Fonction publique locale. Je le dis et le réitère, l’Acte III de la décentralisation est un échec patent’’, se désole Bassirou Ndiaye. Poursuivant son propos, le représentant du président du Conseil départemental de Thiès, Idrissa Seck, soutient que, pendant longtemps, les uns et les autres n’ont cessé de chanter les avantages de cet acte III. Mais, pour lui, rien de concret n’a été constaté sur le terrain. A part, dit-il, quelques “petites réalisations’’ réussies par “quelques maires privilégiés’’ du régime en place. “La décentralisation, ce sont des actions sur le terrain.
Par contre, ce que nous voyons, c’est un maillon faible. Ce sont quelques maires qui sont au cœur de l’appareil gouvernemental qui ont réussi à faire quelque chose dans leurs communes. Sinon, les autres communes ont de sérieux problèmes’’, se lamente M. Ndiaye. Avec l’arrivée de l’Acte III de la décentralisation, la région a disparu pour laisser la place au département. Les appellations et les organigrammes changent. De même que leur mode de fonctionnement. On parle désormais de conseils départementaux et non régionaux. Toutefois, le secrétaire général du Conseil départemental de Thiès pense que l’Acte III de la décentralisation a été mis en œuvre dans la plus grande précipitation. Et sans évaluation aucune. “Avec l’Acte III de la décentralisation, on a supprimé la région, sans faire une évaluation correcte. On crée le département avec les mêmes objectifs et le même mode de fonctionnement. Pendant ce temps, les ressources, qui étaient destinées aux 14 régions du pays, sont réparties entre les 43 départements. Il y a beaucoup de problèmes.
Des problèmes réels pour faire fonctionner les départements. Ce que nous vivons à Thiès, les autres le vivent également dans leurs départements. On ne parvient même pas à payer correctement les salaires’’, évalue le collaborateur d’Idrissa Seck. Aussi, Bassirou Ndiaye précise-t-il que le Sénégal a besoin de “régions fortes’’, à l’image de ce qui se fait dans le monde. Pour y arriver, il demande que des politiques cohérentes (réformes nécessaires) soient mises en œuvre, surtout en matière de coopération décentralisée, en lieu et place de l’acte III qui, selon lui, est un “échec patent’’.
“Depuis 1960, rien ne bouge’’
De son côté, le maire de la commune de Thiès-Nord n’y va pas aussi par quatre chemins. Il évalue l’Acte III de la décentralisation à sa manière et suivant le processus de développement économique de la ville. “Au niveau de la ville de Thiès, c’est le statu quo. Avant l’acte III, la ville de Thiès avait des recettes de 2 milliards de francs Cfa, avec des communes d’arrondissement qui avaient chacune 200 millions. En revanche, avec l’Acte III de la décentralisation, cette même ville parvient difficile à atteindre la barre des 600 millions de francs Cfa. Les trois communes qui, il y a quelques années, ont vu leurs budgets doubler, s’écroulent aujourd’hui, sous le poids de la masse salariale. Et cela est dû au redéploiement du personnel de la ville’’, analyse Lamine Diallo.
Ainsi, le maire de Thiès-Nord précise tout de même qu’avant la réforme, la masse salariale de la commune qu’il a l’honneur de diriger avoisinait les 3 millions de francs Cfa par mois. Aujourd’hui, ajoute-t-il, elle atteint les 12 millions de francs Cfa. D’après lui, cette masse salariale qui a triplé plombe toutes les possibilités d’investissement. “La commune de Thiès-Nord n’a même pas de possibilité d’investissement de plus de 30 millions par an. On est passé de communes d’arrondissement à des communes de plein exercice, mais sans aucune ressource pouvant nous permettre de faire des investissements’’, poursuit le premier magistrat de la ville de Thiès-Nord. Contrairement au secrétaire général du Conseil départemental de Thiès qui disserte sur l’échec de cette politique de décentralisation, Lamine Diallo indique, pour sa part, que l’acte III a aussi ses avantages (possibilité pour les maires de recruter des ressources humaines de qualité, de nouvelles recettes avec les 9 ou 10 millions du marché central de Thiès…).
De l’avis de l’édile de ThièsNord, tout n’est pas mauvais dans l’acte III. Par contre, dit-il, ce qu’il faut, c’est d’avoir la grandeur de corriger certaines choses. “Au niveau des recettes, rien ne va plus comme avant. On constate également une rupture d’égalité. Ici, dans la ville de Thiès, les trois maires (Est, Ouest et Nord) ne peuvent pas initier des projets de lotissement. La compétence de lotissement est dévolue au maire de la ville, sous prétexte qu’il y a un rapport de l’Inspection générale d’État qui donne cette compétence à la ville. Ça, c’est une aberration. Dans ce cas, il faut qu’on enlève le groupe de mots ‘commune de plein exercice’ pour mettre quelque chose. Je pense qu’il faut corriger cela’’, préconise Lamine Diallo, indiquant que l’émergence du pays dont on parle doit passer par les collectivités territoriales. Cependant, il reste convaincu que l’acte III peut bel et bien être plus utile aux populations. Mais, dit-il, il faut accepter d’apporter toutes les corrections nécessaires. “Depuis 1960, on est là et rien ne bouge. On ne peut pas continuer à avoir des collectivités territoriales qui se limitent uniquement à payer les salaires et caser une clientèle politique. Pour assurer le développement du pays, il nous faut des collectivités territoriales capables d’enclencher des travaux d’assainissement, de voirie, de l’éclairage public…’’, suggère Lamine Diallo.
Acte III et les lobbyings
Le maire de la commune de Ndiéyène Sirakh, quant à lui, trouve juste l’idée de mettre en place l’acte III. Membre de la mouvance présidentielle, El Hadj Amadou Fallou Fall renseigne qu’avant l’arrivée de l’acte III, il y a eu “beaucoup d’inégalités sociales’’ dans ce pays qu’il fallait corriger. Mais, malheureusement, ajoute-t-il, les gens n’ont pu apporter les corrections nécessaires. “L’acte III était un projet du président Macky Sall. L’idée de la communalisation intégrale était bonne. Mais on constate que rien n’a changé. Le président a beaucoup fait. Mais ce sont les histoires de copinage qui plombent le développement des collectivités territoriales. En plus, il y a des lobbyings qui freinent tout. On ressent toujours l’incohérence territoriale et l’iniquité sociale’’, regrette El Hadj Fallou Fall. Par ailleurs, l’ambassadeur itinérant auprès du président Macky Sall précise que la démarche du patron de l’Alliance pour la République (Apr) est claire. Mais, dit-il, ce sont ceux qui sont chargés de l’exécution de l’acte III qui “ne sont pas à la hauteur’’.
Par Abdoulaye CISSÉ
ÊTRE SCIENTIFIQUE, C’EST AUSSI AVOIR LA CAPACITÉ DE LA DISTANCIATION NÉCESSAIRE PAR RAPPORT À L’OBJET DE RECHERCHE
Le débat sur la problématique genre occupe ces derniers temps l’espace public sénégalais qui ne cesse d’ailleurs de se rempiler quotidiennement d’évènements nouveaux
En ce qui concerne la question inhérente au “Genre”, chacun y va de sa propre compréhension, de son appréhension subjective voire de son interprétation personnelle comme si le “genre” est une notion accessible à tous dépourvue de toute valeur scientifique. Ce qui n’est absolument pas le cas ! Les sociologues accordent une importance capitale aux “concepts” voire à la conceptualisation dans la démarche scientifique et, sans nul doute c’est l’une des raisons pour lesquelles l’un des pères fondateurs de cette discipline en l’occurrence, Emile Durkheim (1858 – 1917), recommande dans son ouvrage phare les règles de la méthode sociologique (1895) aux chercheurs de définir en amont ce dont il traite afin que nul n’en ignore le sens et la portée. “La première démarche du sociologue doit donc être de définir ce dont il traite, afin que l’on sache et qu’il sache bien de quoi il est question”.
Qu’est-ce que le Genre ?
Partant de cette recommandation durkheimienne, il importe dès l’entame de cette contribution de préciser, comme doivent le savoir tous les spécialistes de l’approche “Genre”, que ce concept ne signifie vigoureusement pas le sexe comme l’explique merveilleusement bien le Pr. Fatou Sow Sarr, directrice du Laboratoire genre et recherche scientifique de l’IFAN, dans son article intitulé Le Genre dans la recherche scientifique. Elle y démontre de manière claire et nette que le sexe renvoie à un déterminisme biologique (physique ou physionomique, chromosomique X ou Y selon que l’on soit un homme ou une femme, organes génitaux masculins ou féminins). Cela veut tout simplement dire que le sexe est biologiquement déterminé alors que le genre lui est “une construction sociale qui renvoie à une société et à une culture” dès lors qu’il s’avère fondé que c’est le processus de socialisation des hommes et des femmes qui leur assigne des rôles différents, au niveau de la reproduction, de la production et de la distribution des responsabilités. En tant que “concept”, le genre relève de la science avec son objet, sa méthode et ses outils d’analyse (OMO).
Pour faire office de science en effet, il faut répondre à un ensemble de critères unanimement définis par la communauté scientifique internationale. Il faut d’abord avoir un (i) objet d’étude spécifique (les relations hommes-femmes) ; ensuite (ii) une méthode tangible décrivant la démarche méthodologique (cadre théorique et conceptuel découlant du paradigme de l’égalité des sexes) ; (iii) des outils d’appréhension du réel voire de la réalité (les outils d’analyse genre sont très nombreux) et enfin (iv) l’universalisme des résultats (qui ne s’applique pas souvent dans les sciences sociales et humaines du fait de son objet et des réalités empiriques sous-jacentes). Voilà les critères immuables de scientificité qui font d’une discipline une science/ Popper va plus loin en inscrivant la “réfutabilité” comme critère déterminant de scientificité pour éviter effectivement que la science ne soit un dogme. Il préconise toutefois que “pour réfuter une théorie, il faut établir qu’elle produit deux propositions contradictoires ou une prédiction contredite par un phénomène reproductible (…) et s’assurer qu’elle ne peut jamais produire deux assertions contradictoires, ni jamais être contredite par l’occurrence d’un phénomène reproductible qu’elle prédisait impossible”. Par ailleurs, le genre en tant que “approche” a fait un long chemin avant de s’imposer comme “outil d’analyse” devant permettre d’apprécier les disparités hommes – femmes dans les politiques en termes notamment prenant ses racines dans un cadre théorique reconnu. L’objet du genre en tant que concept scientifique est de démontrer le “caractère social” des représentations du masculin et du féminin ainsi que les rapports de pouvoir qui produisent des inégalités. En tant qu’approche, il a été précédé par deux autres approches à savoir l’insertion des femmes au développement communément appelé “approche IFD” qui avait prévalu dans les années 1950 – 1960 et l’approche femme et développement plus connu sous l’appellation “FED” au cours des années 1970 – 1980.
Du chemin parcouru par le genre
Pour rappel, la théorie de l’IFD est la première à émerger sur la scène internationale pour rendre compte la situation de vulnérabilité socioéconomique dans laquelle les femmes se trouvent majoritairement dans le monde. Son objectif final était alors de promouvoir le “bien-être” des femmes en allégeant leurs conditions de travail par la mise en place de programmes d’assistance. Pour cette approche, la conception selon laquelle le déterminisme biologique est à l’origine des disparités entre les sexes n’est d’autre qu’un prétexte fallacieux et non fondé, d’où l’urgence de repenser les rapports hommes-femmes au sein de la société notamment en ce qui concerne les politiques de développement socio-économique des pays et l’accès aux opportunités offertes par le marché. Elle met de ce fait en exergue, la ténacité des pesanteurs socioculturelles et la perception trop empreinte de préjugées du rôle et de la place de la femme au sein de la société.
Partant de ces considérations, elle prône une participation effective des femmes dans toutes les initiatives de développement notamment dans les pays du Tiers Monde, où elles sont généralement confinées dans des rôles secondaires. La finalité de l’IFD était d’améliorer les conditions de vie des femmes en leur assurant une assistance sociale et en travaillant à la réduction de leurs charges de travail domestique. Après près de vingt ans d’application, elle s’est révélée inefficace du fait qu’elle s’attardait trop sur des préoccupations secondaires et s’inscrivait dans une logique “assistantielle” qui confinerait éternellement les femmes dans une position attentiste et non dans une dynamique proactive en tant qu’actrices à part entière de développement. C’est pour pallier à cette conception isolée de la femme que va naitre l’approche FED au cours des années 1970.
Cette approche nouvellement instituée insiste sur le fait que les secteurs considérés “productifs” sont du domaine exclusif des hommes alors que les femmes sont cantonnées dans les travaux domestiques non productifs du point de vue de la comptabilité voire de l’économie de marchande. Elle appelle ainsi à une prise en considération du travail non rémunéré effectué par les femmes dans les sphères domestiques et qui permet cependant de garantir l’équilibre social et la reproduction biologique. La troisième conférence internationale de la femme convoquée à Nairobi en 1975 a été une occasion pour la communauté internationale de se pencher sur l’opérationnalité de l’approche FED. Au terme des débats, il lui a été objecté d’ignorer l’apport des femmes et leur contribution à la production de biens et de services dans leur communauté. Qu’il s’agisse de l’IFD ou de FED, il s’est posé un problème d’opérationnalisation du moment où les décideurs ne visaient que l’amélioration des conditions de vie des femmes et non la transformation des rapports de pouvoir qui confinent les femmes au bas de l’échelle dans l’accès et le contrôle des ressources.
C’est à la suite de ces critiques que l’approche genre et développement (GED) vit jour au cours des années 1990 et fut officiellement adoptée comme approche transversale pour analyser les disparités inhérentes au statut social de l’homme et de la femme, à leurs accès et contrôle des ressources, à l’accès au pouvoir ou aux instances de prise de décision, et surtout, dans son opérationnalisation, à l’identification de leurs besoins spécifiques conformément à leur statut social. L’approche part du principe que la pauvreté n’atteint pas de la même manière homme et femme selon les contextes et les réalités spécifiques à chaque terroir. Elle vise ainsi à lutter contre les disparités dont peuvent être victimes aussi bien les hommes que les femmes. Elle n’est pas de ce fait une approche résolument orientée vers la satisfaction particulière des besoins de la femme. Non ! Elle prend aussi en considération les préoccupations des hommes en matière de développement. Voilà ce qui fait qu’elle soit une approche transversale qui touche véritablement tous les domaines de la vie économique.
Utilisation obscurantiste d’un concept scientifique
Elle a cette particularité de toujours interroger le “milieu social” en termes de disparités quant à l’accès aux opportunités de développement et de veiller à ce que cela soit équilibré entre les deux composantes essentielles qui constituent la société à savoir l’homme et la femme. Son objectif est de corriger les disparités socioéconomiques défavorables à l’homme ou à la femme.
Toute autre utilisation de ce concept en dehors de ces sphères relève de l’idéologie et comme le disait l’autre “quand l’idéologie entre le laboratoire, la science en sort et l’obscurantisme s’installe”. Le genre est utilisé majoritairement au Sénégal comme un concept “fourre-tout” dans lequel l’on ingère du tout et du n’importe quoi y compris de l’homosexualité. Tant que le genre est conçu comme tel (un concept fourre-tout), alors l’on peut se permettre toutes les aberrations puisque c’est aussi au Sénégal où l’on trouve des “experts” qui assimilent le genre à la femme. Une autre aberration car, comme le note le Pr. Fatou Sarr, “le genre n’est pas la femme et utiliser les deux termes de manière interchangeable est conceptuellement erroné.” Cependant, quand un ministre de la république qui est censé connaitre tonne haut et fort que genre signifie sexe et que ceux qui ne le savent pas restent très en retard de l’évolution des concepts et du monde, il peut alors être permis que des “profanes” de l’assimiler à l’homosexualité. Ce discours gagne de plus en plus du terrain, aussi bien en Europe que partout dans le monde, du fait qu’il est parfois porté par de vaillants et opiniâtres idéologues y compris des scientifiques de renom. Il est dès lors de notre ressort, nous autres scientifiques et chercheurs africains, de leur barrer la route parce qu’ils savent mieux que nous-mêmes que le genre n’a absolument rien à voir avec les LGBTI ou encore l’homosexualité.
Si par ailleurs des “chasseurs de primes” et autres “capteurs de fonds” courbent l’échine sous la pression financière d’organisations occultes dont la mission principale est de passer par l’ambiguïté de ce concept et les confusions engendrées jusque-là par celui-ci pour dérouler leurs agendas non avoués de promouvoir l’homosexualité au Sénégal, et plus largement dans les pays africains, il revient à la communauté scientifique nationale de leur opposer des arguments tangibles en vue de démontrer que tout cela n’est soutenu que par une idéologie fallacieuse. Tout autre démarche de la part de la communauté scientifique nationale voire locale revient tout simplement à accepter, de fait, que l’instance de validation scientifique se trouve ailleurs et que la science devienne “normative” pour reprendre aussi les propos de Pr. Cheikh Anta Diop selon lesquels “les africains sont persuadés que pour qu’une vérité soit valable et objective, il faut qu’elle sonne blanche” avant d’ajouter, “et ça, c’est un repli de notre âme qui doit disparaitre”.
Le Genre, et il faut le savoir et le retenir une bonne fois pour tout, est un concept scientifique opératoire, un outil d’analyse comme tous les autres et enfin un enjeu de développement visant à lutter contre les disparités dont peuvent être victimes hommes et femmes. Mettre “genre” à la place de “sexe” dans n’importe quel document et par qui que ce soit, est scientifiquement erroné ! Le sexe est biologique alors que le genre est un construit socioculturel qui étudie justement les rapports sociaux de sexe pour asseoir les bases d’une société marchant sur ses deux pieds.
Abdoulaye Cissé est Psychosociologue, Doctorant chercheur à l’UPEC – Paris.
«LA GRANDE INNOVATION, C’EST LA CREATION DES UNITES DE SUIVI»
Conseiller en organisation au Bureau organisation et méthode, Oumar El Foutyou Ba revient sur les missions du secrétariat général new-look et l’impact de l’absence du Pm dans le fonctionnement des affaires présidentielles.
Après des semaines de mise en œuvre, peut-on dire que la suppression du poste de Premier ministre a produit les effets escomptés ?
A mon avis, c’est très tôt de juger de l’effet des mesures qui ont été prises dans le cadre de cette réforme. Ce qui est important, c’est que lorsque le chef de l’Etat donne le la, que l’on puisse imprimer l’action du gouvernement au même rythme. D’autant plus qu’on est dans un contexte où l’on parle de “Fast track’’. En supprimant le poste de Premier ministre, on a allégé les procédures. Et cette simplification des procédures a pour ambition de permettre à l’Administration d’aller plus vite pour atteindre les objectifs. L’autre aspect à retenir, c’est qu’en définitive, seule la satisfaction du citoyen doit être au cœur de l’action gouvernementale. C’est tout ça qu’il va falloir étudier à l’avenir, pour dire si la suppression a été bonne ou mauvaise. Mais il est très tôt pour en juger.
Pensez-vous que des mesures d’accompagnement nécessaires ont été mises en place pour réussir la transition ?
Oui, il y eut des mesures d’accompagnement. C’est le cas, par exemple, des unités de suivi créées pour accompagner le Secrétariat général du gouvernement. Ces unités peuvent produire des effets positifs pour une mise en œuvre efficace des politiques. Maintenant, il faut savoir que l’action de coordination n’est pas facile. Il faut des indicateurs de suivi, voir les écarts entre les orientations et les résultats obtenus. Et pour ce faire, le choix des hommes est très important. Il faut des hommes qui connaissent la planification, la coordination, donc le management ; des hommes qui connaissent ce qu’est le suivi. D’ailleurs, la création de ces unités est l’une des grandes innovations, suite à la suppression du poste de Pm. Et elle doit permettre d’assurer réellement l’action gouvernementale, dans un cadre qui aide à mesurer les résultats, à voir quels sont les progrès qui ont été réalisés en fonction des prévisions.
Mais est-ce que cette mission de coordination qui incombe au secrétaire général du gouvernement ne risque pas de rencontrer des obstacles, du fait de l’absence d’un rapport hiérarchique avec les départements ministériels ?
Il n’y a aucun problème, dans la mesure où le secrétaire général est toujours dans son rôle antérieur qui consiste à assurer le travail technique de coordination. Ce qui est important, c’est plutôt que l’Administration puisse fonctionner à bon escient. Et il faut savoir que l’Administration fonctionne à partir de rapports, à partir d’éléments de fonctionnement, de systèmes qui permettent de remonter les données. Il est donc important de mettre le focus non pas sur les hommes, mais sur les fonctions, la fonction suivi évaluation surtout, pour assurer le développement. A ce niveau, les indicateurs de mesure de résultats sont indispensables. Ce qui nécessite un travail préalable à faire pour statuer sur les meilleurs indicateurs possibles. Car les indicateurs qui permettent le suivi au niveau stratégique ne sont pas les mêmes par rapport au suivi opérationnel. Il faut de bons indicateurs de pilotage. Mais ça ne doit pas être un problème au Sénégal, parce qu’on a une tradition d’avoir des éléments sur lesquels nous appuyer pour assurer cette fonction, avec notamment le ministère des Finances, le Bureau organisation et méthode. Maintenant, il faut simplement de la rigueur. Malheureusement, c’est ce qui nous manque parfois. Et je pense que la mise en place de ces unités nous permettra d’aller dans ce sens.
Diriez-vous comme certains qu’en réalité, c’est le secrétariat général qui a pris la place de la primature ?
Je ne peux pas me prononcer sur cet aspect de façon tranchée. Dans l’Administration, ce qui est important, encore une fois, ce sont les missions et les fonctions. Et non pas les positions de façon générale. L’essentiel est que certaines fonctions soient exercées. D’où l’importance de mettre en place un système qui permette, non pas à des hommes d’émerger, mais plutôt des fonctionnaires rompus à la tâche, au service de l’équipe et de l’intérêt général. De sorte que, quand vous prenez l’Administration de façon classique, vous ne voyez pas une faillite collective, mais des faillites individuelles qui peuvent être noyées dans cet effort collectif. Il est donc plus important de mettre en avant la mission. Quelle est la mission d’un Premier ministre, d’un secrétaire général du gouvernement… ? L’essentiel est donc de s’assurer que ces missions qui incombaient au Pm soient bien assurées en son absence. En l’état actuel des choses, on ne peut pas dire que la mission ne sera pas assumée.
Vous conviendrez donc qu’il existe une certaine ressemblance entre les missions du Sg et celles qui revenaient au Pm ?
Ce qu’il faut savoir, c’est que la fonction de coordination de l’action gouvernementale qu’incarnait le Premier ministre a toujours été assurée par le secrétariat général, articulé autour d’une équipe de fonctionnaires chevronnés. Le Pm jouait plus un rôle d’arbitrage et c’est ce rôle qui revient désormais au Sg. Mais, à l’exercice, on verra sur la base des résultats.
Quelle est la place du Sg de la présidence dans cette nouvelle architecture institutionnelle ?
C’est deux missions à part. Le Sg de la présidence, quelle que soit son rang, ministre d’Etat ou pas, est Sg au niveau de la présidence. Il est l’appui du chef de l’Etat dans la sphère présidentielle. Il n’y a donc aucun problème à ce niveau.
Vu l’importance du poste, est-ce que l’absence de son patron ne peut pas être préjudiciable au fonctionnement de l’institution ?
Comme je l’ai dit, le plus important, c’est l’équipe, ce sont les systèmes, dans la mesure où l’Administration ne connait pas l’individu. Elle fonctionne en prenant en compte les systèmes. Et dans ce système, il y a les adjoints : deux au moins. Quelquefois même trois. Donc, c’est comme si le Sg était là. Il ne peut pas y avoir de retard dans les dossiers. D’autant plus qu’avant même que le dossier n’arrive au Sg ou à son adjoint, il y a toute une soupape de sécurité qui permette de les épurer… L’absence n’est donc pas un écueil en soi. Celui qui assure l’intérim, Oumar Samba Ba, a une expérience très importante dans ce métier. Il a une grande expérience, a été formé à l’Ena du Sénégal et de la France. C’est un homme de l’art et il n’y a pas que lui. En revanche, ce que l’on peut condamner, c’est que lorsque l’on va dans certains ministères, on en arrive à individualiser les dossiers. La bonne marche de l’Administration est référée à la présence d’une personne. Ce qui ne doit pas être le cas. La satisfaction du citoyen doit être notre seul objectif. Le tout dans la l’assujettissement à l’autorité politique. Ce qui n’enlève en rien à notre indépendance et notre autonomie de pensée.
DIONNE, LE SG FANTÔME
Un de ses proches révèle que l’homme a été un peu déçu avec la suppression du poste de Premier ministre qu’il occupait depuis 2014 - Autant les Sénégalais s’interrogent sur son absence, autant on s’interroge sur la personne qui assure son intérim
Mahammed Boun Abdallah Dionne est éloigné du pays depuis son départ de la Primature, pour raison médicale. Même si certains rechignent encore à croire à une telle explication, plusieurs sources attestent que Dionne est bien souffrant.
Sa nomination comme secrétaire général de la présidence de la République du Sénégal avait suscité moult commentaires. Certains y avaient déjà vu une manière intelligente de le dégrader sans le froisser, lui qui avait été un Premier ministre si fidèle. Depuis lors, très rares sont les apparitions de Mahammed Boun Abdallah Dionne.
En public comme dans les rendez-vous officiels de la République. Lors de la cérémonie de remise des cahiers de doléances déjà, à l’occasion de la Fête internationale du travail, d’aucuns ne manquaient d’ailleurs pas d’épiloguer sur son absence. Lui qui avait l’habitude de s’assoir juste à côté du chef de l’Etat. Ce jour-là, c’est le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, qui lui avait ravi la vedette, aux côtés du président Macky Sall. Depuis, Dionne a complètement disparu des radars. Laissant derrière lui toutes sortes de supputations. Ce, malgré la raison “médicale’’ avancée pour justifier son absence de plus d’un mois. Un de ses proches confirme, mais révèle à “EnQuête’’ que l’homme a été un peu déçu avec la suppression du poste de Premier ministre qu’il occupait depuis 2014.
D’ailleurs, l’un de ses plus grands pourfendeurs, Ousmane Sonko, sincèrement ou ironiquement, lui souhaitait dernièrement “un prompt rétablissement’’, en s’empressant d’ajouter que l’exPm “ne se serait vraisemblablement pas remis du coup de Jarnac constitutionnel que son “ami’’ (Macky Sall) lui a donné, malgré son ardeur et son dévouement à couvrir ses illégalités’’. Quoi qu’il en soit, depuis sa nomination comme Sg suivie de la suppression de son poste de Pm, Mahammed Boun Abdallah Dionne n’est plus aussi présent dans l’espace public.
Tout comme dans les arcanes de l’Etat. Ses accrochages avec les adversaires politiques ont complètement disparu de la scène. Et autant les Sénégalais s’interrogent sur son absence, autant on s’interroge sur la personne qui assure son intérim. “En fait, il n’y a pas du tout à s’inquiéter, confie cette source proche du palais. La maison présidentielle, à l’en croire, est très bien gardée par le secrétaire général adjoint de la Présidence, en l’occurrence Oumar Samba Ba’’. En fait, l’institution peut avoir jusqu’à trois Sga. Un qui est chargé des affaires sociales et politiques, un autre qui doit s’occuper des affaires administratives et enfin un Sga chargé affaires économiques.
Outre Oumar Samba, Dionne, en rejoignant la présidence, a emmené dans ses bagages son ancien directeur de cabinet à la Primature, Diatourou Ndiaye. Tout un staff qui va devoir, en l’absence de leur mentor, se démultiplier pour une bonne gestion des affaires sensibles de la présidence. En fait, le poste de secrétaire général est hautement stratégique. En atteste la prérogative que lui accorde la loi d’être même délégataire de la signature du chef de l’Etat. Aussi, assiste-t-il aux Conseils des ministres, aux Conseils présidentiels et aux Conseils interministériels. Il participe également aux séances de travail présidées par le président de la République.
Pour mener à bien sa mission, il dispose d’un chef de cabinet, d’un secrétariat, de chargés de missions, entre autres. “Le secrétaire général assiste, en relation avec le directeur de cabinet, le président de la République dans ses tâches de détermination et de conduite de la politique de la nation. Il dispose, pour ce faire, d’une équipe de conseillers spéciaux et de conseillers techniques nommés par arrêté du président de la République et organisés en cellules’’, lit-on dans le décret portant fonctionnement de la présidence de la République.
MAXIME, LE SG OMNIPRESENT
Passé de secrétaire général de la présidence à celui du gouvernement, certains l’avaient voué au Golgotha - Mais Maxime Jean Simon Ndiaye semble trop précieux aux yeux du président Macky Sall, pour être voué aux gémonies
Avec la nouvelle clé de répartition des services de l’Etat, il n’y a plus de doute. L’ancien secrétaire général de la présidence devient incontournable dans le dispositif.
Si le secrétaire général de la présidence de la République est introuvable, son homologue du gouvernement, lui, est bien là. Maxime Jean Simon Ndiaye serait même trop présent, selon des sources proches du pouvoir. A tort ou à raison, certains l’accusent de s’immiscer même dans les prérogatives de certains de ses collègues. Nos interlocuteurs citent nommément la porte-parole du gouvernement, Ndèye Tické Ndiaye, avec qui il entretiendrait des relations exécrables. Le péché de la dame serait d’être coupable de plusieurs légèretés, au goût de M. Ndiaye.
A en croire nos interlocuteurs, l’ancien Sg de la présidence épie tout le monde dans le gouvernement. Il fait faire des bulletins sur tous les membres de l’institution. Ce qui n’est pas pour plaire à certaines grosses pontes du régime. L’on se rappelle que, récemment, une certaine presse avait beaucoup épilogué sur la signature d’un communiqué du Conseil des ministres par Maxime, à la place de Ndèye. C’était le cas, notamment, le 19 juin 2019. Mais l’accusation a vite été balayée par des membres du palais qui invoquaient plutôt “un voyage’’ du porte-parole attitré pour justifier la signature des communiqués par le tout-puissant collaborateur du président.
Homme de confiance de Macky Sall, Maxime Jean Simon Ndiaye a gagné encore des galons, depuis quelques jours, dans l’establishment présidentiel. Dans son édition du 8 juillet, le quotidien gouvernemental “Le Soleil’’ écrivait : “L’essentiel des entités de la défunte Primature est allé au secrétaire général du gouvernement.’’ Pour le journaliste Pape Sané, ce dernier n’est ni plus ni moins qu’un Premier ministre qui ne dit pas son nom. Ce qui ne devrait pas être une surprise, selon le journaliste de “Source A’’. Qui développe : “Avec la dernière réforme, il fallait s’attendre à la naissance d’un nouvel homme fort.
Dans tous les gouvernements du monde, les présidents ont besoin d’un homme fort, pour les seconder dans les tâches de l’Exécutif. Un gouvernement sans un homme fort ne peut pas répondre à certaines exigences. Et ce qui est clair avec ce nouvel attelage gouvernemental, c’est que cet homme fort n’est personne d’autre que Maxime Jean Simon Ndiaye. Qu’on le dise ou pas.’’ Cette affirmation semble, en tout cas, crédible, à la lecture de l’édition du quotidien national susmentionné. Il ressort, en effet, de ce document exclusif que Maxime pèse désormais : cinq directions, quatre bureaux, plusieurs cellules, dont celle en charge du contrôle des véhicules administratifs, le Conseil national de lutte contre le sida, l’Autorité de régulation des marchés publics, entre autres. En fait, Maxime est désormais l’architecte du gouvernement. “Il faut savoir que même avec la Primature, le secrétariat général était le métronome. En l’absence de Pm, il prend les pleins pouvoirs et a la mainmise sur l’Administration. Il est la courroie de transmission entre le Pr et les ministres. Il est le représentant du Pr auprès des autres ministres. Qu’on le veuille ou pas, il est le troisième homme fort de cette République, même si on ne le dit pas’’, écrit M. Sané.
“Il a quand même la confiance du président de la République et c’est le plus important’
Maintenant, Maxime a-t-il l’étoffe pour être le nouvel homme fort, le numéro deux du régime ? Notre interlocuteur est plus ou moins nuancé. De l’avis de Pape Sané, administrativement, oui. Mais il faut savoir, s’empresse-t-il d’ajouter, que “l’ère des hauts commis de l’Etat est révolue, depuis l’époque de Wade. Macky Sall est venu l’accentuer. On devrait dire que Maxime a l’étoffe, parce qu’il a une brillante carrière administrative. Mais, politiquement, est-ce que l’homme est outillé pour incarner cet homme fort ? Je ne le pense pas. Mais il a quand même la confiance du président de la République et c’est le plus important’’. En tout état de cause, il faudra aussi retenir que Maxime est loin d’être un enfant de chœur. Dans le régime, non seulement, il a su faire des carrières, mais il en a aussi défait. “Il fait partie de la race de ces gens qu’on qualifie de personnes froides. Ce sont des gens qui sont là pour exécuter les ordres du président. C’est quelqu’un qui est prêt à aller au charbon pour casser toute velléité de contestation du chef de l’Etat’’, renseigne Pape Sané.
En réalité, en l’absence de Pm, il arrive d’ailleurs que le chef de l’Etat désigne Maxime pour piloter ou coordonner certaines tâches transversales qui dépassent les compétences d’un seul département. C’est le cas pour ce qui est de la rationalisation des agences d’exécution et entités assimilées, soit par fusion, soit par mutation juridique en société anonyme ou en établissement public. “Le président de la République a, à cet effet, instruit le ministre secrétaire général du Gouvernement et le ministre des Finances et du Budget de lui dresser, dans les meilleurs délais, le plan de rationalisation de ces entités et, subséquemment, d’envisager un plan de redéploiement des personnels de ces entités ou un plan social, selon le cas’’, informait le communiqué du Cm signé par Jean Maxime lui-même. Ainsi donc, par les temps qui courent, le gourou du président est, selon nombre de témoins, celui avec lequel la proximité est un atout pour une longévité dans la galaxie Sall. Mais aussi puissant soit-il, Jean Maxime ne compte pas que des amis. Dans le palais tout comme dans le gouvernement. Ses méthodes, froides, austères, à la limite, antipathiques, ne sont pas pour plaire à tous les gens du “Macky’’. Pour ses sympathisants, Maxime est un travailleur rigoureux, très à cheval sur les principes qui régissent le fonctionnement de l’Administration. Pour ses détracteurs, il est simplement sournois et insensible. Né en 1969, Maxime Jean Simon chemine avec le chef de l’Etat depuis au moins son passage au ministère de l’Intérieur, sous le régime du président Abdoulaye Wade, au début des années 2000. Depuis lors, les deux hommes ne se sont presque jamais quittés