SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 juillet 2025
LE SÉNÉGAL VICTIME DE SA COOPÉRATION FISCALE AVEC MAURICE
En signant en 2002 une convention de non double imposition avec l’Île Maurice, le pays aurait perdu la bagatelle de 257 millions de dollars en recettes fiscales sur une période de 17 ans
En perdant environ 257 millions de dollars en recettes fiscales sur une période de 17 ans, le Sénégal apparaît comme une victime tragique de la convention de non double imposition signée avec l’Île Maurice en 2002. Une situation que le chef de l’Etat a dénoncée et entend corriger. Comme l’Afrique du Sud, l’Inde ou le Kenya l’ont réussi.
Les pays africains ayant subi (volontairement) les méfaits d’une coopération fiscale déséquilibrée avec Maurice sont nombreux. Le Sénégal en fait partie. En signant en 2002 une convention de non double imposition avec l’Île Maurice, notre pays aurait perdu la bagatelle de 257 millions de dollars en recettes fiscales sur une période de 17 ans, ont indiqué des fonctionnaires des Impôts et Domaines à Icij. Soit l’équivalent d’environ 128 milliards de francs Cfa (au taux d’un dollar à 500 francs Cfa).
En 2011, le géant canadien de l’ingénierie SNC-Lavalin gagne un marché de 50 millions de dollars visant à construire une usine de transformation de minerai au Sénégal au profit de l’entreprise Grande Cote Opérations (GCO). Mais au lieu de réaliser les travaux elle-même, SNC-Lavalin se souvient qu’elle a une filiale basée dans le paradis fiscal qui s’appelle… Maurice, SNC-Lavalin Mauritius. Celle-ci prend donc en charge le contrat pour profiter de la convention de non double imposition que l’Etat mauricien avait signé auparavant avec le Sénégal (en 2002). Les West Africa Leaks en avaient fait la révélation au cours de leurs publications de mai 2018.
Depuis, la vigilance des autorités sénégalaises s’est réveillée avec l’annonce par le président Macky Sall de son intention de dénoncer la convention susmentionnée. Ce qui reste de prendre du temps car, comme l’ont montré les investigations menées par le Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), les autorités mauriciennes sont décidées à résister aux Etats souhaitant dénoncer les accords de non double imposition avec elles. Interrogé par Icij, Maguèye Boye, inspecteur des impôts et principal négociateur de l’Etat a fait le commentaire suivant : « De tous les traités signés par le Sénégal, c’est le plus inégal. (…) C’est un énorme pipeline pour l'évitement fiscal. »
Au-delà de Maurice, le Sénégal s’est lancé dans un processus de négociations avec beaucoup d’autres pays. Celle signée récemment avec le Luxembourg a suscité beaucoup de commentaires. Pour l’expert fiscal Elimane Pouye, en service à la Direction générale des impôts et domaines (DGID), il y a danger. Surtout « en l’absence de véritables relations économiques bilatérales », comme entre le Sénégal et Maurice.
« (…) En signant plus de 15 conventions fiscales bilatérales et en ayant près d’une vingtaine de conventions dans le processus de négociation, notre pays s’est engagé dans une politique (…) imprudente qui accroît le risque d’évasion fiscale et d’une utilisation abusive (des dits accords) par des multinationales dans leurs stratégies fiscales agressives », nous disait-il dans une interview parue l’année dernière.
L’INDE A PERDU 2,2 MILLIARDS DE DOLLARS EN RECETTES FISCALES
Selon le Consortium international des journalistes d’investigation, faire entendre raison n’est pas facile, comme certains pays l’ont expérimenté. «Les renégociations peuvent prendre des années. (…) L'Afrique du Sud a signé un nouveau traité avec Maurice, qui a d'abord ignoré sa demande de modifier le texte de 1997, puis a résisté pendant des années », rapporte Icij.
« Les multinationales occidentales ont fait pression sur le parlement sud-africain pour qu'il rejette la renégociation et ont menacé de transférer leurs opérations offshore à Dubaï. Le nouveau traité est entré en vigueur en 2015. » "L'ancien traité a fondamentalement cédé le magasin", a déclaré Lutando Mvovo, un ancien fonctionnaire du Trésor sud-africain qui a pris part aux négociations.
L’Inde a aussi les mêmes difficultés à obtenir un changement dans sa coopération fiscale avec Maurice. « Pendant des années, les gouvernements indiens successifs ont contesté la légalité du traité de Maurice de 1982. Et ils n'arrêtaient pas de perdre. Dans une affaire historique de 2012, la Cour suprême de l'Inde a statué que le bureau des impôts ne pouvait remettre en question l'acquisition par le géant britannique des télécommunications Vodafone d'un rival indien d'une valeur de 11 milliards de dollars par une société mauricienne. La décision a coûté à l'Inde 2,2 milliards de dollars en recettes fiscales perdues. » Selon un responsable indien qui s’est confié à Icij, « il a fallu 20 cycles de négociations sur 20 ans pour que l'Inde pousse Maurice en 2016 à supprimer les dispositions abusives du traité original de 1982. »
En Egypte, en Ouganda, au Lesotho, au Zimbabwe, en Tunisie, en Zambie, en Thaïlande…, les fonctionnaires qui ont parlé aux reporters de Icij ont été unanimes à dénoncer le caractère déséquilibré des conventions signées par leur pays avec Maurice. "Personnellement, nous regrettons d'avoir signé le traité ", a déclaré Setsoto Ranthocha, fonctionnaire de la Lesotho Revenue Authority, qui participe actuellement à un effort de renégociation. Le traité du Lesotho avec Maurice date de 1997. "(Seules) les entreprises sont les gagnantes, a dit M. Ranthocha. "Ça me rend fou."
En mars dernier, « la Haute Cour du Kenya a annulé le traité conclu par ce pays avec Maurice pour des raisons techniques. Tax Justice Network Africa a déposé la plainte, arguant que le traité permettrait aux entreprises de "siphonner" abusivement de l'argent hors du Kenya, rapporte l’enquête.
PENDA BÂ, LA MARTYRE DE KHONDIO
A 70 ans, elle passe, à première vue pour n’importe quelle personne vivant ses vieux jours, mais lorsqu’elle parle de sa voix sifflante, on dénote aussitôt un problème de santé que d'aucuns imputent aux activités des Industries chimiques du Sénégal
Les sifflements dans sa voix sont le signe d’une maladie respiratoire dont elle souffre depuis les années 1980. A l’époque, Penda cultivait des haricots verts dans le jardin de son village de Khondio et après chaque récolte s’en allait vendre sa production au marché de Mboro, la grande commune toute proche.
Partie un jour de Khondio pour se livrer à son commerce, elle marche chemin faisant et par inadvertance sur un conduit d’acide des ICS à fleur de terre. « J’ai inhalé une quantité importante d’acide. Secouée par une quinte de toux, je respirais difficilement. Sur le coup, j’ai vomi un liquide blanc et visqueux », raconte la vieille femme, soulignant que c’est en voulant répondre aux passants désireux de savoir ce qui lui arrivait, qu’elle s’est rendu compte qu’aucun son ne sortait de sa bouche. De guerre lasse, elle s’est mise à répondre «par des gesticulations ».
A force de soins qu’elle continue toujours de prendre, Penda a retrouvé sa voix même si elle est altérée par des sifflements, symptômes d’une maladie poitrinaire. Averties, les Industries chimiques du Sénégal lui ont remis une enveloppe de 50.000 FCFA….
Interrogé sur le cas de la vieille Penda, l’infirmier-chef du poste de santé de Khondio, Amadou Bâ, évite toute conclusion hâtive, au motif qu’il n’y a pas pour le moment une étude sérieuse permettant d’attribuer la maladie de la septuagénaire ainsi que d’autres « cas » du même genre recensés à Khondio au passage des véhicules des ICS ou l’inhalation de leurs déchets par les populations.
Dans le village, « on trouve certes des maladies respiratoires, mais elles sont spécifiées à des périodes. Et ce ne sont vraiment pas des maladies respiratoires compliquées. On n’a jamais eu des cas qui ont nécessité des évacuations », affirme le médecin, rappelant que le poste de santé de Khondio où il office depuis « bientôt 2 ans » a été construit en 2017 par les ICS. La prise en charge et la rémunération du personnel sanitaire sont assurées par une ONG.
Malgré cette assistance sociale, le chimiste Alpha Ousmane Touré, cité par le journaliste Alioune Badara Diatta dans son enquête primée par l’ONG OXFAM, se montre circonspect vis-à-vis de l’acide fluosilicique ou jus fluo (H2SiF6) déversé sur la mer de Khondio par l’émissaire des ICS et affirme qu’il serait un produit chimique « dangereux ».
« Le mélange du jus fluo avec le chlorure de sodium présent dans la mer donne de l’acide chlorhydrique, un produit qui n’est pas bon pour la population marine et même pour la population humaine », soutient M. Touré, enseignant chercheur au département Génie chimique de l’Ecole supérieure polytechnique de Dakar.
Il ajoute : « les poissons que nous consommons vont se nourrir du phytoplancton affecté par l’acide chlorhydrique. A la longue, la consommation de ces poissons, par l’homme, cause des maladies telles que les fluoroses dentaires ou osseuses ».
C'EST DÉJÀ LA GALÈRE APRÈS LES PREMIÈRES PLUIES À DAKAR
La pluie, qui est tombée entre 3h et 6h matin, a causé des désagréments dans la matinée de ce jeudi. Beaucoup de travailleurs avaient du mal à rejoindre leur lieu de travail aux heures habituelles
Dakar, comme de nombreuses régions du Sénégal, a reçu ses premières gouttes de pluies de la saison 2019. Seulement, parmi les localités qui ont reçu la pluie, la capitale est sans doute celle qui en souffre le plus. La pluie, qui est tombée entre 3h et 6h matin, a causé des désagréments dans la matinée de ce jeudi. Beaucoup de travailleurs avaient du mal à rejoindre leur lieu de travail aux heures habituelles. « La galère a repris. Nous allons encore être en retard », a lâché amèrement, Ndiaga croisé à l’arrêt ’’Marché Bi Bess’’, à Guédiawaye, dans la banlieue dakaroise. Tout comme Ndiaga, les travailleurs de la banlieue qui devaient rejoindre le centre-ville avaient la même difficulté. À cause de la pluie, les cars de transport se faisaient rares au niveau des arrêts. Il fallait se bousculer pour avoir une place et aller travailler.
En ville, c’est le même décor. Les eaux stagnantes, après ces fortes précipitations, n’ont pas facilité la circulation. Certaines artères sont remplies d’eau entrainant des déviations énormes. À Colobane, impossible de se frayer un chemin. La mobilité était au ralenti à cause des eaux sur les ruelles. Les cars de transport restaient sous ces eaux obligeant leurs clients, du haut des marches-pieds, à sauter pour ne pas patauger.
Même les grands axes ne sont pas épargnés. Ces eaux pluviales qui ont inondées les routes ont occasionné des embouteillages. Au niveau du rond-point Canal 4, les automobilistes étaient condamnés à ralentir pour de déplacer. La circulation était tout sauf fluide.
EUMEU SÈNE SANS PRESSION
Le « Roi » est confiant. Celui qui doit remettre sa couronne en jeu, dimanche prochain face à Modou Lo, a donné le ton de ce que devrait être ce duel
Le « Roi » est confiant. Eumeu Séne qui doit remettre sa couronne en jeu, dimanche prochain face à Modou Lo, a donné le ton de ce que devrait être ce duel. Devant ses supporters, cet après-midi au stade Alassane Djigo de Pikine, le tombeur de Bombardier s’est montré rassurant. Eumeu Séne ne compte pas prendre un second revers face au Roc des Parcelles Assainies. « J’ai beaucoup changé depuis cette défaite », a-t-il déclaré.
Accompagnés de ses jeunes frères lutteurs de Pikine, Boy Niang et Ama Balde, Eumeu Sène s’est montré serein. « Ceux qui vont venir au stade ne seront pas déçus. J’aborde ce combat avec zéro pression et je suis prêt à faire face à toutes les situations », a déclaré le lutteur de Pikine qui avertit son adversaire : « Si le combat dure, ça ne va pas l’arranger ».
COMMENT LES LIONS SE PROJETTENT VERS L'AVENIR APRÈS LA DÉCEPTION DE LA CAN 2019
Au sein de la Tanière, mais aussi en dehors, certains s’interrogent sur le cas Cissé, forcément fatigué par ces quatre ans et cinq mois passés à la tête de la sélection d’un pays où tout le monde est un peu sélectionneur
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 25/07/2019
Finaliste malheureux de la Coupe d’Afrique des nations 2019 face à l’Algérie (0-1), le Sénégal digère doucement sa déception. En se projetant vers l’avenir, qui se fera avec Aliou Cissé.
« Cela prouve que nous continuons à progresser et à avancer. Bien sûr, c’est une déception pour tout le monde, mais on ne va pas se décourager, au contraire », insiste Augustin Senghor, le président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF).
Aliou Cissé a vu son salaire revalorisé
Les Lions de la Teranga passeront vite à autre chose, avec des matches amicaux en septembre et octobre, puis le début des qualifications pour la CAN 2021 en novembre, dans un groupe – Congo, Eswatini, Guinée-Bissau – largement accessible, et de la Coupe du monde 2022. Et sans surprise, l’avenir s’écrira avec Aliou Cissé, qui a prolongé son contrat jusqu’en 2022 et vu son salaire revalorisé, puisqu’il touche 23 000 € par mois.
« Il n’y a aucune raison de ne pas continuer avec lui. Depuis sa nomination en février 2015, nous avons participé à deux CAN et à la Coupe du monde 2018. Notre objectif est bien sûr de remporter un jour la CAN, mais aussi d’assurer notre présence en phase finale de chaque compétition de manière régulière. Nous avons misé sur la stabilité », poursuit Senghor. Cissé, qui est le sélectionneur africain en poste depuis le plus longtemps, va repartir pour un tour, avec, sur sa feuille de route, l’obligation de faire au moins aussi bien que depuis plus de quatre ans.
Senghor n’a pas envisagé une seule seconde de changer son staff technique, puisque la FSF travaille sur un projet durable. « Avec lui, on sait où on va. Les joueurs le connaissent. Prenez l’exemple de l’Allemagne : Joachim Low a été nommé en 2006, il est devenu champion du monde huit ans plus tard, et il n’a pas été limogé l’année dernière, après l’élimination de son équipe au premier tour de la Coupe du Monde », argumente Senghor. Aucun des vingt-trois joueurs présents en Égypte n’est âgé de plus de 29 ans (Gueye, Kouyaté, Ciss, Gassama), et l’effectif actuel, dans sa grande majorité, sera des prochaines campagnes.
« Nous continuons également d’améliorer tout ce qui concerne la sélection et son fonctionnement. Par exemple, les stages avant la CAN ont été très bien organisés. Je ne dis pas que tout est parfait, sinon, nous aurions gagné la compétition. Mais disons que nous continuons à nous améliorer. On s’inspire de ce qui se fait de mieux », poursuit le dirigeant.
Vers un renouveau ?
Pourtant, au sein de la Tanière, mais aussi en dehors, certains s’interrogent sur le cas Cissé, forcément fatigué par ces quatre ans et cinq mois passés à la tête de la sélection d’un pays où tout le monde est un peu sélectionneur. « Est-ce qu’il n’est pas trop usé ? Ici, les années comptent double quand tu es coach des Lions. Va-t-il pouvoir renouveler son discours ? Plus de quatre ans, cela représente un cycle. Cissé ne s’est pas beaucoup reposé ces derniers temps, et il a quand dû subir des critiques assez virulentes », analyse un proche de la sélection. Si Augustin Senghor n’a aucun doute sur la capacité du technicien à mener à bien sa mission, cet avis n’est donc pas partagé par tout le monde. Ferdinand Coly, l’ancien défenseur des Lions et ex-coéquipier de Cissé en sélection, se pose aussi quelques questions.
S’il admet bien volontiers que les résultats s’améliorent, Coly estime que repartir avec le même sélectionneur peut comporter un part de risques. « On peut supposer qu’il est fatigué. Certains diront aussi que l’équipe a peut-être besoin d’un nouveau discours, d’une nouvelle méthode. Personnellement, et je ne suis pas le seul à le penser, je ne suis pas toujours convaincu par le jeu produit, même si on gagne souvent. C’est parfois tiré par les cheveux, alors que nous avons des joueurs de très haut niveau dans l’effectif. Est-ce qu’Aliou saura donner une nouvelle impulsion à son équipe, la faire jouer autrement ? On le saura assez vite, mais une équipe, même si elle a des résultats, peut avoir besoin d’une forme de renouveau », développe l’ex-joueur du RC Lens.
En interne, selon nos informations, les joueurs se disent globalement satisfaits de leurs relations avec Cissé et son staff technique, une situation renforçant le choix de la FSF. Même si certains ne verraient pas d’un mauvais œil une évolution vers un jeu plus léché, avec plus de fluidité et de technicité. Seront-ils entendu ? Les prochaines échéances internationales livreront la réponse.
par Ange Olivier Grah
ARRÊTONS DE NOUS EN PRENDRE À L'ÉCO
Au sein de la CEDEAO existe un groupe de pays, dont les dirigeants à la différence de la quasi-totalité de leurs populations, désirent rester dans le FCFA et sont donc opposés à l’entrée en vigueur de l’ECO en 2020 comme le prévoit le calendrier commun
Évitons de prendre au premier degré les déclarations du Président Alassane Ouattara sur cette monnaie alors qu’il en est le premier ennemie. La réalité c’est que la CEDEAO dans son ensemble a initié une monnaie commune appelée Eco, appellation sur laquelle elle a de façon indubitable un monopole indiscutable.
Au sein de la CEDEAO existe un groupe de pays, ceux de l’UEMOA, dont les dirigeants à la différence de la quasi-totalité de leurs populations, désirent rester dans le FCFA et sont donc en réalité opposés à l’entrée en vigueur de de l’ECO en 2020 comme le prévoit le calendrier commun. Vu l’impopularité de leur position dans leurs propres pays, ils n’ont pas eu le courage de l’assumer au cours des travaux et ont choisi comme stratégie de fuite en avant, de faire aux autres, deux propositions qu’ils savent impossibles à accepter par ces derniers.
C’est-à-dire de renoncer à leur indépendance monétaire en intégrant la zone du FCFA avec ses conséquences ou d’accepter qu’un changement de façade qui consiste seulement à voir le nom d’Eco se substituer à celui du FCFA sans changement de la situation actuelle des pays de l’UEMOA qui vont conserver leur banque centrale rattachée au Trésor français. Naturellement, ils ont obtenu ce qu’ils voulaient des autres pays de la CEDEAO qui refusent logiquement ces propositions, avec même le Nigéria qui menace de sortir du processus.
La deuxième étape de la stratégie consiste à faire accepter par leurs populations le maintien du FCFA. La stratégie de communication qu’ils adoptent est de démolir l’image de l’Eco en leur sein. La meilleure manière de le faire est d’utiliser leur aversion non seulement du FCFA en annonçant que la monnaie unique de la CEDEAO ne sera qu’un avatar du FCFA et en utilisant le sceptre de la dévaluation car tout en affirmant que la parité va demeurer la même, on prend le soin de démontrer le contraire en diffusant sur les réseaux sociaux et dans la presse un tableau de parité qui laissent présumer une dévaluation d’au moins 100% de la monnaie si nous passons à l’Eco.
Presque personne ne fait attention au propos du Président Alassane qui annoncent pourtant le report de la mise en œuvre de l’Eco au motif que les pays hors-UEMOA qui pourtant gèrent déjà leurs propres monnaies n’auraient pas réuni les mystérieux et opaques critères de convergence, termes techniques volontairement utilisés sans explications pour embrouiller la population pour qu’elles ne comprennent pas le stratagème. Sortons donc de la manipulation en continuant à soutenir l’Eco comme monnaie unique des pays de la CEDEAO, dans sa seule version envisageable, c’est-à-dire avec une banque centrale unique et qui entre effectivement en vigueur en 2020.
Arrêtons donc les diatribes injustifiées et contreproductives contre cette monnaie qui n’a jamais cessé sauf dans la communication des manipulateurs qui rament à contre-courant de leurs peuples, d’être ce que nous en attendons, un autre pas vers la souveraineté réelle de nos pays.
LES ARGUMENTS DE LA COUR SUPRÊME
Rejet du recours de la Ville Dakar sur le transfert de la gestion des déchets solides au ministère de la Gouvernance locale
Le recours de la Ville de Dakar, de l’Entente Cadak-car et de Khalifa Ababacar Sall à la Cour suprême concernant le transfert de la gestion des déchets solides au ministère de la Gouvernance locale en 2015 a été rejeté. Les motifs soulevés par les plaignants ont été jugés infondés par la Cour suprême.
La Cour suprême a rejeté le recours formé par l’Entente Cadak-Car (Communauté des agglomérations de Dakar), la Ville de Dakar et Khalifa Ababacar Sall contre le décret n°2015-1703 du 26 octobre 2015 portant transfert du programme de gestion des déchets solides au ministère de la Gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire.
Dans son arrêt 27 du 11 juillet 2019, la Cour suprême a rejeté les motifs soulevés par les avocats. Dans le document, il est écrit qu’aux termes de la décision du Conseil constitutionnel susvisés, «le principe de la libre administration des collectivités territoriales consacré à l’alinéa premier de l’article 102 de la Constitution n’a pas pour objet de fixer le domaine de la loi par rapport au règlement ni d’exclure la compétence réglementaire dans ce domaine».
Le document renseigne qu’il «a pour objet d’interdire au pouvoir législatif de porter atteinte à la règle de l’autonomie institutionnelle et fonctionnelle des collectivités territoriales telle qu’elle résulte de la Constitution». S’agissant de l’article 67 de la Constitution, le document renseigne «que cette disposition en déterminant le domaine de la loi, distingue les matières qui relèvent totalement du domaine législatif puisque c’est la loi qui en fixe, à la fois, les principes fondamentaux, les modalités d’application et celles qui relèvent partiellement du domaine de la loi, celle-ci n’en fixant que les principes fondamentaux».
De même, il est expliqué «qu’en renvoyant au règlement pour déterminer les modalités de mise en œuvre des missions relatives au nettoiement et à la salubrité dans les collectivités territoriales, l’article 119 du Code général des collectivités territoriales n’est en rien contraire à l’article 67 de la Constitution». La Cour suprême, en rendant sa décision, rappelle également que «conformément à l’article 92 de la Constitution, la décision du Conseil constitutionnel s’impose aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles».
Il est souligné également que «l’article 119 du Code général des collectivités territoriales, déclare conforme à la Cons - titution, sert de fondement au décret attaqué». En conclusion, la Cour suprême soutient «qu’il s’ensuit que les moyens réunis doivent être rejetés comme mal fondés». Concernant le quatrième moyen considéré comme un détournement de pouvoir par les plaignants, la Cour considère «que le détournement de pouvoir s’analyse en l’utilisation à des fins autres que celles qui ont été prévues, de prérogatives, pouvoirs dont l’autorité administrative a été légalement investie ».
Ainsi, elle soutient «qu’en l’espèce d’une part, les requérants n’établissent pas et d’autres part il ne résulte pas des pièces du dossier que l’autorité a utilisé ses pouvoirs à des fins contraires à sa mission». Là aussi la conclusion c’est que «le moyen est mal fondé». Il faut rappeler que cette procédure avait été entamée par la Ville de Dakar et l’Entente Cadak-car depuis 2015 lorsque le gouvernement avait décidé de les retirer la gestion des déchets solides.
Y’EN A MARRE FORGE LA CONSCIENCE CITOYENNE
A travers son Forum régional axé sur «Jeunesse urbaine et assainissement», le mouvement veut susciter davantage de conscience citoyenne sur ces problématiques chez les jeunes.
Le Mouvement Y’a en marre ne veut pas s’éloigner de ses actions communautaires dans la banlieue dakaroise malgré son implication dans les grands combats de l’heure. A travers son Forum régional axé sur «Jeunesse urbaine et assainissement», le mouvement veut susciter davantage de conscience citoyenne sur ces problématiques chez les jeunes.
Aliou Sané, coordonnateur de Y’en marre, détaille les contours de cette rencontre : «Ensemble, tous ces leaders d’opinion engagés pour la cause de la thématique de l’assainissement autonome réfléchiront aux voies et techniques à travers l’art pour agir au sein de leurs communautés, leurs villes, et même à l’échelle de leur pays. Que ce soit à travers un slam, une pièce de théâtre, un graff, un rap ou encore une photo, ils vont être amenés à coproduire des œuvres qui seront exposées durant le forum mais ensuite ils vont pour suivre leur diffusion dans leur pays, dans leurs différents espaces d’expression.»
Aujourd’hui, le Forum régional souhaite offrir une plateforme à la jeunesse urbaine afin qu’elle puisse comprendre son rôle et envisager ainsi sa contribution à sa manière et dans son entourage, à faire avancer la question de l' assainissement.
Aliou Sané insiste : «Des experts sur les questions techniques et politiques sur l’assainissement viendront ponctuer de leur présence les 3 jours durant, afin d’orienter les productions pour les rendre plus efficientes et mobiliser ainsi le grand public à l’action face aux enjeux de l’assainissement.
Le projet souhaite faire avancer la question de l’assainissement en Afrique de l’Ouest francophone en permettant à la Société civile de contrôler la mise en œuvre de réels engagements politiques au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal et en permettant un changement de comportement sur la question.»
GAGNER LA CAN 2021 ET ALLER AU MONDIAL
Lamine Gassama évoque l’échec des «Lions» face au «Fennecs», son avenir, mais également les prochaines échéances avec l’équipe du Sénégal
Tout juste rentré du Sénégal, Lamine Gassama est revenu sur la Can 2019 qui a vu le Sénégal perdre en finale devant l’Algérie. Dans un entretien accordé à Onze Mondial, celui qui a été élu meilleur défenseur droit de la compétition a évoqué l’échec des «Lions» face au «Fennecs», son avenir, mais également les prochaines échéances avec l’équipe du Sénégal.
Comment s’est passé votre accueil à Dakar ?
C’était exceptionnel. Je n’avais jamais vu ça. J’en ai parlé avec des anciens comme Lamine Diatta. Il m’a dit que lui et ses coéquipiers ont vécu la même chose après la Coupe du monde 2002. Mais que pour nous, c’était quelque chose de plus fort
Comment as-tu vécu cette défaite en finale de la CAN face à l’Algérie?
Cela faisait des années que le Sénégal n’était pas allé jusque-là. Sur un match, on pouvait être champion d’Afrique, pour la première fois. Mais nous avons échoué. C’était difficile à accepter, par rapport à la physionomie du match. On a pris un but particulier dans un match où l’équipe algérienne avait moins de maîtrise et défendait plus que d’habitude. On a poussé et donné le maximum jusqu’à la fin. Mais le fait d’avoir perdu dans ces conditions laisse un goût amer
Qu’est ce qui a manqué aux «Lions» pour battre les «Fennecs» ?
Il manquait ce petit brin de réussite pour faire la différence. Par rapport aux occasions créées, on n’a pas suffisamment marqué, même si on a toujours fait preuve d’une grande solidité défensive. L’Algérie est une équipe très difficile à manœuvrer. Face à elle, même une demi-occasion, il faut savoir la mettre au fond.
Que vous a dit le sélectionneur Aliou Cissé, après la finale?
Il nous a félicités par rapport à notre engagement, car en phase finale, nous n’avons pas affiché le même visage que durant les phases de poules. Il était content de notre état d’esprit sur le match et du respect des consignes. Ensuite, on a fait la prière comme d’habitude.
Quel a été son apport tout au long de la compétition ?
Son vécu d’ancien capitaine de l’équipe nationale. Il connait la réalité du football africain. Il est en train de rénover le football sénégalais. Et grâce à lui, on apprend et on évite certains pièges. Avant sa nomination, le Sénégal avait du mal à sortir des phases de poules de la Coupe d’Afrique. Depuis, on a joué une finale.
A titre personnel, comment as-tu vécu cette compétition ?
Je l’ai bien vécu. Même si je n’ai pas débuté les 2 premiers matchs, je n’ai pas lâché. J’étais sûr que les choses pouvaient tourner, comme je l’ai vécu à la Coupe du monde 2018. Je savais qu’à l’entraînement, je pouvais afficher un bon état d’esprit. De plus, on a un groupe qui évolue bien depuis plusieurs années. Se retrouver est toujours un plaisir.
Quelle a été ta réaction quand tu as vu ton nom dans le onze type de la CAN ?
J’ai trouvé cela flatteur et très encourageant, d’être récompensé ainsi. J’en suis très content. Si j’ai réussi cette performance, c’est grâce à mes partenaires qui m’ont aidé à rester concentré. On a un staff technique très compétent qui a permis d’avoir 23 joueurs concernés. C’est là notre force.
Ton coéquipier Sadio Mané y figure aussi. Selon toi, a-t-il ses chances pour le Ballon d’or ?
Prétendre à cette récompense est quelque chose de très bien pour lui, pourquoi pas. Il sort de deux saisons exceptionnelles avec Liverpool. Mais il y a deux extraterrestres qui sont Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Après, tout est possible dans le football
Après cette Coupe d’Afrique, des clubs t’ont-ils sollicité ?
Certains clubs venant d’Espagne et d’Angleterre ont approché mes conseillers. Si cette Can peut me permettre d’aller en Angleterre, je serais très content. Un retour en France ? Je reste ouvert à toute proposition
Quels sont aujourd’hui tes rapports avec Lyon et Lorient, tes deux anciens clubs?
Je suis toujours Lyon et Lorient. Il y a des joueurs avec lesquels j’ai encore des contacts et de très bons rapports comme le gardien Anthony Lopes et Benjamin Genton que j’ai vu intégrer le staff de Sylvain Ripoll, en 2014
Comment un joueur né à Marseille, a-t-il choisi pour centre de formation l’OL ?
A l’époque, l’OM m’avait approché pour un contrat aspirant d’un an et d’un stagiaire de deux.
L’Olympique lyonnais a fait également une proposition .En partant à Lyon, je savais que je serai plus sérieux. Je partais avec moins de facilité et avec l’envie de me battre pour gagner ma place. Si je m’étais contenté de rester à Marseille, je n’aurais pas visé plus .De plus, à l’époque le club était plus attentif à l’éclosion des jeunes que Marseille.
Qu’est-ce qui t’a poussé à devenir footballeur ?
La Coupe du monde 98 et surtout Zinédine Zidane. Je suis issu du même quartier que lui (La Castellane). Voir une personne de son quartier devenir champion du monde est une source d’inspiration.
Quel est le joueur qui t’a le plus marqué ?
Parmi ceux avec lesquels j’ai joué, Karim Benzema. Ce qu’il faisait à Lyon et à son âge, c’était extraordinaire. Quand on le voit aujourd’hui au Real Madrid, on se dit que c’est normal. Après parmi mes adversaires, je dirai Paul Georges Ntep. Les duels étaient souvent explosifs avec lui.
Quels sont vos objectifs, en club et en sélection ?
En club, je veux jouer un maximum de matchs et profiter à fond de la chance d’être joueur. L’objectif est de faire une meilleure saison sur le plan collectif pour jouer l’Europe. L’an passé, on s’était maintenu lors de la dernière journée. Il ne faut plus se retrouver dans cette situation. En ce qui concerne l’équipe nationale, mettre en pratique tout ce qu’on a pu acquérir durant cette Can 2019. Ce qui nous donner des chances de gagner la prochaine Can (2021) et se qualifier a la Coupe du monde de 2022. Si on continue comme ça, on peut être champions d’Afrique dans deux ans. On y croit et on est conscient d’être capable de le faire
MACKY VEUT BOOSTER LE FOOT LOCAL
Le chef de l’Etat «a demandé au ministre des Sports d’engager la mise en œuvre consensuelle d’un Plan stratégique de développement du football à l’échelle nationale dans le cadre du repositionnement de la discipline dans notre politique sportive»
Et si le président de la République avait fini de décrypter l’accueil exceptionnel que les Sénégalais, surtout les jeunes, ont réservé aux«Lions» du foot de retour de la Can, malgré la finale perdue face à l’Algérie ? On est tenté de répondre par l’affirmative au vu des mesures importantes prises par le chef de l’Etat, hier en Conseil des ministres.
Bien que battus en finale de la Can 2019 par l’Algérie, les Lions ont été accueillis par une marée humaine, samedi dernier de retour du Caire. Un accueil qui a surpris la bande à Sadio Mané mais aussi beaucoup de Sénégalais. Poussant même certains à s’offusquer du fait qu’on «fête une défaite». Mais ce serait prendre un raccourci si on se limite à une telle analyse.
En fait, cette sortie spontanément des jeunes devrait être décryptée par les Lions d’abord qui ont dû mesurer ce que représente le football pour ces jeunes dont beaucoup n’ont pas encore atteint la majorité. Mais cet accueil-surprise c’est aussi un message destiné aux autorités sportives et politiques qui doivent mieux prendre en considération ce football local qui est la base d’une Equipe nationale compétitive. Et en parcourant hier les mesures prises par le président de la République, on en déduit que Macky Sall a bien compris ce message.
Le foot professionnel : 10 ans, toujours aucun soutien de l’Etat
En effet, dans le communiqué du Conseil des ministres, le chef de l’Etat «a demandé au ministre des Sports d’engager la mise en œuvre consensuelle d’un Plan stratégique de développement du football à l’échelle nationale dans le cadre du repositionnement de la discipline dans notre politique sportive».
Un clin d’œil au football professionnel qui a aujourd’hui 10 ans et qui jusqu’à présent n’a pas bénéficié du soutien de l’Etat. D’où de gros espoirs nourris à la suite de cette décision prise par le Président Sall.
Auparavant, actualité oblige, le chef de l’Etat «a adressé ses chaleureuses félicitations et encouragements aux Lions, vice champions d’Afrique de football, à leur encadrement technique et administratif, aux supporters et au 12ème Gaïndé pour leur participation remarquable et honorable à la 32ème édition de la Coupe d’Afrique des nations en Egypte.» Poursuivant, Macky Sall «a en outre invité les acteurs du football à faire l’évaluation exhaustive de la participation du Sénégal à cette compétition africaine majeure».