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5 août 2025
par Jean Pierre Corréa
AGRESSEURS EN SCOOTERS, ET SI ON LEUR FAISAIT HONTE ?
Les salauds qu’ils sont, peuvent être insensibles aux coups de matraques de matons désabusés, mais il est possible qu’ils puissent craindre de faire mourir de honte leurs vieilles mères, qui depuis leurs villages les rêvent en hommes valeureux
Il ne se passe pas de jours sans que vous n’appreniez qu’une de vos connaissances s’est fait agresser, voler et brutaliser face à des gens impuissants ou pire, indifférents, par deux jeunes hirsutes et armés de machettes, juchés sur un scooter. Navrante banalité. Laquelle n’est malheureusement confrontée qu’à une affligeante impuissance de nos forces de polices plus enclines à « contrôler » les permis de conduire de chauffeurs de taxis qu’ils côtoient pourtant quotidiennement.
Que faire face à ces barbares insensibles et lâches dont les cibles, pleutres qu’ils sont, sont souvent féminines ? Ils font de leur impunité un passe-droit pour terroriser les populations, et les substances psychotropes qu’ils avalent leur tiennent lieu de courage. Alors, plutôt que d’aller pour un énième séjour en prison où ils se reposent en fait, et y jouissent du statut de cadors de caniveau, peut-être faudrait-il envisager de les faire écrouer, une fois sévèrement condamnés, dans les prisons situées dans leurs régions, et villes d’origine, où il leur serait imposé comme application de leurs peines, d’aller balayer les rues où leurs mères et copains et surtout copines d’enfance habitent encore. Puisqu’ils sont dénués de compassion, ils sont certainement sensibles à la honte qu’éprouveraient leurs parents, eux qui les croyaient, au pire, pianistes dans un bordel… Si ces peines étaient ainsi appliquées, et sans faiblesse, ils y regarderaient peut-être à deux fois avant d’abattre leurs coupe-coupe sur d’innocentes personnes qui n’ont eu que le tort d’avoir travaillé pour pouvoir s’acheter un téléphone portable ou un ordinateur… Les salauds qu’ils sont, peuvent être insensibles aux coups de matraques de matons désabusés, mais il est possible qu’ils puissent craindre de faire mourir de honte leurs vieilles mères, qui depuis leurs villages les rêvent en hommes valeureux. Et puis il y aurait aussi leurs pères qui pourraient considérer du haut de leur dignité, qu’ils leur ont donné la vie et qu’ils peuvent tout aussi bien la reprendre, jurisprudence Marvin Gaye oblige… Option qui serait salutaire et …sanitaire…
LE SÉNÉGAL ATTEND SON "SUPER MANÉ"
Il a marqué trois buts, mais raté deux penalties. La star des Lions a alterné le bon et le moins bon depuis le début de la CAN, à l'image de sa sélection qui a besoin de son attaquant en forme pour aller loin
Mohamed Salah a chuté avec l'Egypte, Hakim Ziyech avec le Maroc...Jusque-là, l'ailier de Liverpool a résisté au scénario imprévisible de huitièmes de finale fous, mais, comme les deux autres vedettes, il n'a pas vécu trois premières semaines tranquilles.
Suspendu pour le premier match des poules, il est revenu sans pouvoir éviter à son équipe de perdre face à l'Algérie (1-0).Il a réagi avec un doublé pour sceller la qualification contre le Kenya (3-0), mais en ratant un penalty - il a converti sa deuxième tentative dans le match.
Face à l'Ouganda, Mané a échoué à nouveau dans l'exercice...après avoir ouvert le score.Trois buts et des loupés, son bilan est contrasté, à l'image les Lions de la Teranga qui n'ont pas encore révélé tout leur potentiel dans le tournoi, avant le quart face au Bénin mercredi au Caire.
"Cela n'a pas été évident honnêtement après avoir raté le penalty.Maintenant, il faut reculer pour mieux sauter.L'équipe m'a donné trois fois ma chance, je pense que le ratio n'est pas bon.Désormais, je laisse le penalty aux autres.A un moment donné, il ne faut pas être égoïste, il faut penser à l'équipe", a déclaré le joueur âgé de 27 ans, cité par RFI.
- "Ne pas penser Ballon d'Or" -
"C'est une discussion (sur les penalties) que j'aurai avec lui.Il ne faut pas oublier que c'est lui qui marque le but qui nous permet de nous qualifier", a dit de son côté le sélectionneur Aliou Cissé.
Les histoires de tireurs de penalty révèlent souvent les luttes entre leaders dans le vestiaire.Au Sénégal, rien de tel: c'est Sadio qui tire, ou qui choisit de ne pas le tirer.A l'unission derrière la star, l'équipe espère remporter la première CAN de son histoire.
"C'est notre meilleur joueur !", explique le défenseur Cheikhou Kouyaté.
De chef de meute des Lions de la Teranga, à celui de pharaon de l'Afrique, Mané ambitionne large, après une saison pleine qui l'a vu s'installer au sommet de l'Europe avec Liverpool en Ligue des champions.Avec une CAN, il deviendrait un très sérieux candidat pour devenir le deuxième Africain Ballon d'or, après le Libérien George Weah en 1995.
"Il ne faut pas penser Ballon d'Or ! Ce qui est important pour Sadio, c'est de continuer à se battre pour l'équipe, à faire des performances.Il est dans cet état d'esprit.Mon discours avec lui est clair: donne le maximum pour l'équipe, et l'équipe te le rendra", a écarté Aliou Cissé.
"C'est un garçon qui a la tête sur les épaules, qui comprend que le collectif passera toujours devant les individualités", a-t-il poursuivi. A Mané de sublimer le collectif.
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SEPT CHOSES À VOIR, LIRE OU ÉCOUTER SUR LES RÈGLES
Parler du cycle menstruel reste tabou. Mais de plus en plus de femmes et d’hommes s’emparent du sujet, font de la pédagogie et donnent la parole aux premières concernées
Le Monde Afrique |
Elvire Camus et Marie Slavicek |
Publication 09/07/2019
Parler du cycle menstruel reste tabou. Mais de plus en plus de femmes et d’hommes s’emparent du sujet, font de la pédagogie et donnent la parole aux premières concernées. Ci-dessous, une liste non exhaustive de choses à écouter, lire et voir sur les règles.
Ecouter. «Rouge comme les règles »
Le sang menstruel reste un impensé collectif. En quatre épisodes d’une heure, « LSD, La Série documentaire » de France Culture, retrace la grande histoire de ce tabou. Grâce aux témoignages intimes de nombreuses femmes, et à travers les analyses d’historiennes, de sociologues, d’artistes et de militantes, la réalisatrice Nathalie Battus et la productrice Juliette Boutillier lèvent le voile sur ce phénomène naturel, et interrogent sa place et sa perception toujours problématiques dans nos sociétés.
Voir. « 28 jours »
En trente minutes, le documentaire réalisé par trois jeunes journalistes (Angèle Marrey, Justine Courtot et Myriam Attia) et disponible sur YouTube, revient sur le fonctionnement des règles et la façon dont elles sont perçues. Trente (trop) petites minutes pour aborder de nombreux thèmes : les mécanismes du cycle féminin, la diabolisation du sang menstruel par les religions, les relations sexuelles pendant les règles, les douleurs et l’endométriose, la composition des protections hygiéniques, etc. Un film très pédagogue qui contribue à dédramatiser et démythifier le cycle menstruel.
Lire. « Ceci est mon sang »
Dans son livre Ceci est mon sang, petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font (La Découverte, 2017), la journaliste Elise Thiébaut alterne entre anecdotes personnelles, faits scientifiques, éléments historiques, sociologiques et religieux pour constater, avec humour, à quel point les règles sont utilisées pour exclure les femmes de la société. En démontrant l’absurdité des tabous et des interdits liés aux menstruations, l’autrice tente de réconcilier les femmes avec leurs règles, et les invite à porter un regard bienveillant sur cet écoulement mensuel.
Ecouter. « Sang tabou »
Tout est parti d’une conversation entre copines. Un jour, Nina Almberg entend sa cousine et une amie parler du flux instinctif libre (FIL), une technique qui consiste à bloquer l’écoulement des règles avec le périnée, puis d’expulser le sang aux toilettes. Les tampons ? A risque. Les serviettes ? Trop incommodes. La coupe menstruelle ? Guère plus pratique. Alors, au final, pourquoi ne pas essayer le « FIL » ? Dans Sang tabou, un documentaire d’une vingtaine de minutes à écouter sur Arte radio, plusieurs jeunes femmes témoignent de la libération que représente, pour elles, cette méthode. Elles racontent comment, après quelques mois d’ajustage, il est possible de « prendre le pouvoir sur ses règles ».
Voir. «Period. End of Sentence »
« J’arrive pas à croire qu’un film sur les menstruations vient de remporter un Oscar ! » S’il fallait une preuve que les réticences à parler du sujet collectivement s’effritent, la voici : Period. End of the Sentence (« Point. Fin de la phrase », un jeu de mot en anglais entre period, qui signifie à la fois « point final » et « les règles ») a reçu cette année la statuette du meilleur court documentaire. Le film, réalisé par I’Irano-Américaine Rayka Zehtabchi, raconte le quotidien d’Indiennes qui vivent à Hapur et ont acquis une machine à fabriquer des serviettes hygiéniques. En vingt-cinq minutes, le documentaire parvient à saisir à quel point le prisme des règles permet d’aborder tous les sujets liés aux inégalités entre les femmes et les hommes dans nos sociétés. Fabriquer leurs propres protections hygiéniques permet non seulement aux femmes d’avoir une bonne hygiène intime pendant leurs règles, mais aussi de continuer à aller à l’école et même de parvenir à être indépendantes financièrement grâce à l’argent récolté de la vente de leurs produits. Cerise sur le gâteau, le film n’oublie pas les hommes – dont le regard est subtilement présent tout au long du documentaire – et montre à quel point il est primordial de ne pas faire des règles « une histoire de filles » pour parvenir à briser un tabou aux conséquences potentiellement dévastatrices.
Consulter. #Paietesrègles, Cyclique…
En octobre 2018, Axelle de Sousa, une jeune femme SDF brutalement confrontée à la précarité menstruelle, lance la pétition #Paietesrègles pour demander « que les protections hygiéniques soient prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale, au moins pour les femmes les plus précaires ». « Il est urgent que les personnes précaires qui ont leurs règles n’aient plus à choisir entre manger ou s’acheter des protections », insiste-t-elle. « Nous avons tou·t·e·s le droit à l’hygiène et ce droit ne doit pas dépendre de la charité. » A ce jour, sa pétition a recueilli près de 50 000 signatures, et le hashtag #Paietesrègles s’est rapidement propagé sur les réseaux sociaux. Dès 2015, au moment des débats autour de la « taxe tampon », l’association Règles élémentaires s’était saisie de cette problématique en organisant des collectes de protections périodiques, redistribuées ensuite aux femmes sans abri et précaires. De son côté, Fanny Godebarge, a créé Cyclique, une nouvelle plate-forme collaborative entièrement consacée au cycle menstruel. On y trouve des articles scientifiques, des témoignages, ou encore des portraits de gynécologues et de sages-femmes.
Bonus. The Museum of Menstruation
Jadis installé au sous-sol de la maison d’un employé du gouvernement fédéral américain, Harry Finley, à Washington, le Musée des menstruations est aujourd’hui 100 % virtuel. Kitch, étrange et plein de recoins, le site Internet est, entre autres, une collection d’archives sur tout ce qui touche au cycle menstruel. Au hasard, cette page consacrée à des témoignages sur un sujet ô combien complexe : et vous, si vous aviez le choix, est-ce que vous voudriez avoir vos règles ?
RÉSERVES MONDIALES DE GAZ, LE RANG ACCORDÉ AU SÉNÉGAL PAR LE DG PETROSEN EST TROMPEUR
Selon Mamadou Faye, les découvertes dans le secteur des hydrocarbures permettent de classer le Sénégal, "cinquième pays d’Afrique en matière de réserves et 27è pays dans le monde" - D’où provient ce classement ?
Africa Check |
Samba Dialimpa Badji |
Publication 09/07/2019
Les découvertes de gaz au Sénégal ont permis d’estimer « les réserves que nous avons dans le secteur à 910 milliards de mètres cubes (m3), ce qui classe le Sénégal, cinquième pays d’Afrique en matière de réserves et vingt septième pays dans le monde ».
Africa Check n’a pas pu obtenir de Petrosen l’origine du classement sur les réserves mondiales de gaz permettant à son directeur général de mettre le Sénégal à la 27e place mondiale et 5e africaine. Malgré nos multiples tentatives nous n’avons pas eu de réponse.
Notre article sera actualisé si nous obtenons une réponse de Petrosen.
A combien sont estimées les réserves de gaz du Sénégal ?
Dans sa présentation à l’occasion de la concertation nationale sur le contenu local dans le secteur des hydrocarbures, le directeur général de Petrosen a indiqué qu’en s’appuyant sur les différentes découvertes, « les réserves de gaz du Sénégal sont estimées à 910 milliards de mètres cubes ».
Dans sa déclaration, Mamadou Faye prend également en compte le gaz qui pourrait être extrait des puits de pétrole découverts pour établir les réserves de gaz au Sénégal à 910 milliards de m3.
Selon lui, « le début de l’exploitation des hydrocarbures est prévu en 2022 ».
Africa Check a par ailleurs contacté la société BP, qui devrait exploiter deux blocs de gaz signalés au Sénégal : « celui de Saint-Louis Offshore Profond et celui de Cayar Offshore Profond ».
Selon la compagnie, les deux blocs ont, à ce jour, fait l’objet des découvertes suivantes : « Grand Tortue Ahmeyim (Saint-Louis Offshore Profond) avec 15 TCF – Trillion cubic feet, l’unité de mesure de référence pour le gaz – et Yakaar Teranga (Cayar Offshore Profond) qui fait approximativement 15 TCF ».
Le Sénégal au 27e rang mondial en matière de réserves de gaz ?
Ce document, basé sur des données de 2018, fait un classement mondial des réserves prouvées. Il indique qu’avec 1 375 TCF (environ 38 900 milliards de m3), la Russie arrive en tête du classement mondial des réserves de gaz.
Elle est suivie, dans l’ordre, par l’Iran, le Qatar, le Turkménistan et les Etats-Unis pour composer le top 5.
Le Nigeria est le seul pays africain figurant dans le top 10.
Le Sénégal au 5e rang africain ?
Dans la partie Afrique du BP Statistical Review of World Energy on trouve dans l’ordre de grandeur le Nigeria (188,8 TCF), l’Algérie (153,1), l’Egypte (75,5) et la Libye (50,5).
Aucun autre pays africain n’apparaît dans le tableau, mais le rapport indique que le reste de l’Afrique se partage 41,7 TCF, sans préciser de quels pays il s’agit.
Dans un article publié le 19 juin 2019, le site de la chaîne française BFM indiquait que le Mozambique dispose de réserves estimées à 5 000 milliards de m3. Cela ferait entrer le Mozambique dans le top 10 mondial et le mettrait à la 2e place africaine juste derrière le Nigeria avec comme conséquence d’exclure le Sénégal d’une potentielle 5e place en Afrique.
Cité dans un article du site français Les Echos, un responsable de Wood Mackenzie, un groupe mondial de conseil et de recherche dans les domaines de l’énergie a indiqué que le Mozambique se classerait dans le « Top 5 » des producteurs mondiaux à la fin des années 2030, derrière les Etats-Unis, le Qatar, l’Australie et la Russie, si les extensions de capacités prévues sont ajoutées.
Des estimations et non des « réserves prouvées » pour le Sénégal
Selon lui, même si le classement n’est pas faux (27ème au niveau mondial et 5ème au niveau africain), « il est encore un peu tôt pour figer les choses pour le Sénégal car l’exploration n’y est pas très ancienne ». Les estimations actuelles devront être confirmées grâce à de futurs travaux d’exploration.
Il souligne toutefois qu’il est question « de réserves prouvées de gaz naturel dans le classement de BP. Or, aujourd’hui, les estimations pour le Sénégal ne sont pas des réserves prouvées ».
Perrin précise que « si l’on s’en tient seulement aux réserves prouvées, le Sénégal n’est pas dans les 27 premiers détenteurs de réserves prouvées dans le monde ».
Il indique toutefois que « la situation est évolutive et que BP devrait progressivement confirmer un chiffre plus élevé, sans doute beaucoup plus élevé ». « Il ne faut donc pas se focaliser trop sur un classement à ce stade », conclut-il.
Qu’entend-on par réserves ?
Le site spécialisé Connaissances des Energies explique que « les réserves de gaz sont constituées des volumes de gaz naturel récupérables dans des gisements exploités ou pouvant l’être au vu des critères techniques et économiques ».
Le site précise que les réserves « sont qualifiées et classées selon le potentiel économique qu’elles représentent », en réserves prouvées, probables et possibles.
« Les réserves probables représentent la quantité de pétrole/gaz que l’on est sûr à 50 % de pouvoir produire », souligne-t-il.
Le site Connaissance des Energies précise à ce sujet que « les réserves probables ont été testées mais ne font pas l’objet d’une production ».
Enfin « les réserves possibles représentent la quantité de pétrole/gaz que l’on est sûr à 10 % de pouvoir produire », indique Fary Ndao.
Conclusion : l’affirmation peut induire en erreur
Le directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) a récemment déclaré que les découvertes de gaz au Sénégal placent le pays au 27e rang mondial et au 5e en Afrique en matière de réserves.
Mamadou Faye a avancé le chiffre de 910 milliards de m3, ce qui correspond à peu près à 32 TCF (Trillion Cubic Feet, l’unité de mesure de référence pour le gaz. Cela équivaut à 1 000 milliards de pieds cubes).
En analysant le rapport BP Statistical Review of World Energy 2019, on voit qu’avec ces 32 TCF, le Sénégal se trouve derrière 26 pays dont 4 africains que sont le Nigeria, l’Algérie, l’Egypte et la Libye.
Toutefois selon Francis Perrin, spécialiste du pétrole et du gaz, le classement de BP parle de réserves prouvées alors que les estimations portant sur le Sénégal ne peuvent pas, pour le moment, être considérées comme telles.
Par ailleurs les découvertes de gaz annoncées au Mozambique pourraient bouleverser le classement.
La déclaration du DG de Petrosen peut donc induire en erreur, si l’on sait que les chiffres avancés sont pour le moment considérés comme des estimations et non des réserves prouvées.
"NOUS ALLONS NOUS ATTAQUER AU SÉNÉGAL..."
Le Bénin est, avec Madagascar, la révélation de cette CAN 2019. Avant d’affronter le Sénégal mercredi, Stéphane Sessegnon, le capitaine des Écureuils, est revenu sur ce parcours historique
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 09/07/2019
À 35 ans, Stéphane Sessegnon (71 sélections) dispute sa troisième phase finale de Coupe d’Afrique des Nations, après celles de 2008 et 2010. Le Bénin, qui n’avait jamais franchi le premier tour, s’est octroyé le droit d’affronter la Sénégal en quarts de finale au Caire, après avoir sorti au tour précédent le Maroc, un autre favori (1-1, 4-1 aux t.a.b). Et comme toujours, les Écureuils ne partiront pas favoris…
Jeune Afrique : La CAN du Bénin est-elle déjà réussie ?
Stéphane Sessegnon : Oui, bien sûr. Mais cela ne veut pas dire qu’elle est terminée. On a encore envie de rester en Égypte, de prolonger le plaisir. Ce que nous réussissons est vraiment très bien. Personne n’attendait le Bénin à ce niveau. On sort d’une poule où figuraient le Cameroun et le Ghana, et on élimine le Maroc… Nous allons nous attaquer au Sénégal, une des meilleures équipes d’Afrique, avec sa force collective et individuelle. On sait que ce sera très compliqué, mais on va continuer à s’appuyer sur nos qualités.
Parlez-nous un peu de cette équipe…
Nous savons très bien que nous avons moins de talent que d’autres équipes, et que le Sénégal notamment. Alors, on mise sur d’autres arguments : la discipline collective, l’état d’esprit, la solidarité. On sait ce qu’on doit faire, et on essaie de le faire du mieux possible. Nous sommes capables de bien jouer, comme face au Ghana au premier tour (2-2). Mais on a prouvé que nous savions aussi bien défendre. Face au Cameroun (0-0), mais aussi au Maroc. Là, on savait que nous n’aurions pas la possession du ballon. L’idée, c’était donc de bien défendre, tous ensemble, et de profiter des opportunités pour marquer.
C’est, probablement, le scénario auquel il faut s’attendre contre les Lions de la Teranga…
C’est possible. Le Sénégal a l’équipe et les joueurs pour imposer son jeu. C’est pour cela qu’il faudra être très attentif, éviter de perdre des ballons près de notre but, car face aux individualités sénégalaises, cela ne pardonne pas.
La pression sera davantage sur votre adversaire…
Oui, mais nous en aurons aussi. Nous sommes des professionnels, des compétiteurs, et on a envie de gagner. On gagne en confiance, on a envie d’aller plus loin. Le coach [Michel Dussuyer, NDLR], que je connais depuis longtemps car il était là en 2010, est quelqu’un qui sait donner confiance aux joueurs. Il n’est pas sans cesse en train de nous mettre la pression, mais quand il faut le faire, il n’hésite pas. C’est un entraîneur que j’apprécie car il bosse, il est discret et son message passe bien auprès des joueurs.
Comment expliquez-vous que le Bénin soit devenu une équipe capable de se hisser en quarts de finale de la CAN ?
Il y a un effectif avec de la qualité, un coach qui fait du très bon travail, mais aussi une meilleure organisation. C’est plus professionnel, même si tout n’est pas encore parfait, mais au moins, les joueurs sont libérés, n’ont plus qu’à s’occuper du terrain. Cela fait déjà plusieurs mois que ça fonctionne bien, et nos victoires face à l’Algérie (1-0), au Togo (2-1) et les bons résultats enregistrés en matches amicaux avant la CAN [victoires 1-0 face à la Guinée et 3-1 contre la Mauritanie, NDLR] prouvent que nous ne sommes pas là par hasard !
Espace-Culture, par Serigne Saliou Guèye
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JULIANA CRÈVE L’ABCÈS DES TABOUS SOCIÉTAUX
EXCLUSIF SENEPLUS - Avec « Un choix impossible. Entre Chic, Chèque et Choc », l’écrivaine casamançaise met le doigt sur les drames que vivent certaines jeunes filles et qui malheureusement sont ensevelis dans le cimetière des secrets de la famille
Nouvellement arrivée dans le paysage de la littérature féminine sénégalaise, Juliana Diédhiou, diplômée en Tourisme et en Relations internationales, a écrit un ouvrage qui bouscule les codes et crève l’abcès de certains tabous familiaux voire sociétaux. Ainsi, elle met le doigt sur la plaie des drames cruels que vivent certaines jeunes filles et qui, malheureusement, sont ensevelis dans le cimetière des secrets de la famille au nom de la préservation d’une fausse stabilité familiale et d’un simulacre d’entente parentale.
« Un choix impossible. Entre Chic, Chèque et Choc », c’est le titre de l’ouvrage. Exit l’ère où l’homme pouvait collectionner les femmes, maintenant c’est la femme qui se préoccupe de collectionner les hommes à défaut d’en avoir un qui regroupe idéalement tous les 3 C !
Dans cet ouvrage, l’auteur Juliana Diédhiou, relate l’histoire d’une fille, Vimdie, orpheline de père et de mère depuis l'adolescence. Suite à un voyage chez sa grand-mère, Vimdie rencontre celui qu'elle va épouser, contre l'avis de toute sa famille. Après de nombreux déboires, leur mariage s'achèvera violemment, et Vimdie va, au fil des années, faire la rencontre de trois hommes, trois belles histoires. Entre l'homme bien éduqué, le puissant gentleman et l'artiste passionné, le cœur de Vimdie est en bien mauvaise posture. Qui choisira-t-elle ? Le chic, le chèque ou le choc ? Le dilemme est ainsi posé. Juliana indique des pistes de réponse à travers l’entretien qu’elle a bien voulu nous accorder dans « Espace-Culture », nouvelle émission culturelle de SenePlus en partenariat avec la télévision Africa7.
Espace-Culture est ouvert aux écrivains, artistes ou autres acteurs culturels qui veulent promouvoir leurs produits culturels.
ALIOU SALL CONVOQUE A LA DIC DEMAIN
SeneWeb a appris de bonnes sources qu'Aliou Sall est convoqué demain, mercredi, à la Division des investigations criminellles (Dic)
SeneWeb a appris de bonnes sources qu'Aliou Sall est convoqué demain, mercredi, à la Division des investigations criminellles (Dic). Nos informateurs précisent que le rendez-vous est fixé à 10 heures.
Cette convocation entre sûrement dans le cadre de l'enquête sur les révélations de la BBC, à propos des contrats pétroliers et gaziers accordés à Petro-Tim, et sur la fuite du rapport de l'IGE sur cette compagnie de l'homme d'affaires Frank Timis.
D'après nos informations, après Aliou Sall, la Dic va convoquer, "dans les prochains jours", Mamadou Lamine Diallo, Thierno Alassane Sall, Ousmane Sonko, entre autres personnalités très en vue dans l'affaire des contrats pétroliers et gaziers sénégalais.
par Mamadou Ndiaye
LES VERTUS DE L’UNION
Aujourd’hui, l‘émiettement de l’Afrique est une des causes de sa faiblesse, de sa marginalisation à l’échelle de l’économie mondiale et son manque notoire de poids dans les échanges commerciaux
Les Africains reprennent confiance en eux. Le récent sommet de l’Union africaine tenu à Niamey a entériné, puis ratifié avant le lancement effectif de la zone de libre échange continental (Zleca) qui instaure à terme un marché unique de 1, 2 milliards de consommateurs détenant des revenus annuels de l’ordre de 3 600 milliards de dollars.
Arrivés en grand nombre dans la capitale nigérienne, les chefs d’Etat ont affiché leur détermination, mieux, leur résolution à engager le combat qui vaille : la survie du continent et l’intégration des économies avec à la clé, la préférence intérieure face au rouleau compresseur des produits importés. Plus vite dit que fait, diront certains, sceptiques. Ce doute, qui a longtemps persisté, avait valeur de réserve sur un projet d’intégration dont les prémices furent plus âprement disputées que discutées.
Que de chemin parcouru depuis l’aube des années 80 ! L’Organisation de l’Union Africaine (OUA), alors piquée dans son orgueil, préconisait l’élaboration d‘un modèle productif pour couper court à la charité des pays du Nord. Les dirigeants de l’époque, pour la plupart ayant eu à mener avec succès la lutte d’indépendance, voyaient l’autosuffisance alimentaire comme le complément de la conquête des libertés acquises au prix de lourds sacrifices. Le plan de Lagos naissait en avril 1980.
L’Afrique toute entière misait sur ce levier stratégique pour sortir du chaos économique en comptant d’abord sur ses propres forces pour ainsi amorcer le développement endogène. Le Togolais Edem Kodjo, à l’époque, sémillant patron de l’institution panafricaine, était l’artisan de ce fameux Plan qui prônait le renforcement des économies locales, la souveraineté sur les ressources naturelles, l’essor des industries (sans mimétisme) et la mise en œuvre d’une stratégie continentale relative aux transports, aux communication et surtout l’intensification des échanges financiers et commerciaux interafricains.
Le diagnostic de situation est frappant, si frappant qu’il donne le sentiment de décrire la conjoncture actuelle. La suite est connue : une déferlante libérale, articulée par Washington et Londres où trônaient Ronald Reagan et Margareth Thatcher, annihilait les efforts d’autonomisation des populations africaines et les coopérations régionales, base du décollage annoncé.
Il y avait un réel déploiement d’intelligences autour du Plan de Lagos, conçu avec beaucoup de panache par des forces vives enthousiasmées à l’idée de bâtir une œuvre pérenne, forte. Les époques sont certes différentes. Mais le besoin de valoriser les savoir-faire se perpétue. Hier il y avait une flopée de dirigeants mus par l’ardent désir de redonner au continent sa dignité. Aujourd’hui, l‘émiettement de l’Afrique est une des causes de sa faiblesse, de sa marginalisation à l’échelle de l’économie mondiale et son manque notoire de poids dans les échanges commerciaux.
La gravité de l’heure sonne la mobilisation : la Chine tutoie l’Amérique et lui dispute ses traditionnelles zones d’influence. Pékin avance sans hésiter en s’appuyant sur ses investissements colossaux, ce que tente de contenir Donald Trump courroucé par la « diplomatie du portefeuille » qui réussit bien à l‘Empire du Milieu. D’aucuns disent que le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine devient une confrontation globale. Washington veut ruiner les chances de réalisation de la route de la Soie quand Xi Ji Ping veut prendre le contrôle des infrastructures essentielles de la mondialisation. Une phase de rivalité s’ouvre entre les deux géants de l’économie internationale.
L’Europe, elle, se cherche. Autant dire qu’elle peine à se retrouver, divisée qu’elle est sur des questions centrales, ce qui accroît la paralysie qui l’affecte désormais. L’épisode du renouvellement des instances dirigeantes a fait mauvaise impression au point d’alarmer les tenants de l’Union européenne qui déplorent le manque de fiabilité du partenaire Trump arcbouté sur son projet de « redonner à l’Amérique sa grandeur ».
Et l’Afrique ? Face aux défis du nouveau monde, elle doit parler de vive voix vis-à-vis des grands ensembles qui se dessinent en Asie, en Europe, en Amérique avec de gigantesques marchés pour en refléter la volonté d’union. Ses fabuleuses richesses sont un atout et un avantage comparatif pour attirer les capitaux. Sa démographie en est un autre. L’immensité du continent jouit d’un préjugé favorable à l’implantation d’unités industrielles, donc de transformation des matières premières.
De mieux en mieux formés, les jeunes Africains ont le mérite de miser sur le continent où espoir et désespoir se télescopent parfois. Jusqu’à une période récente, de nombreux dirigeants africains minimisaient les enjeux d’intégration. Ils privilégiaient les questions domestiques. Les crises à répétition ont eu raison de ces égos. Résultat : un sursaut collectif est invoqué faute de quoi, les divisions favorisent la désunion et engendrent la précarité.
L’état actuel de l’économie africaine souligne l’urgence de la mise en œuvre opérationnelle de la Zone de libre-échange. Il s’agit d’un processus d’intégration graduelle qui vise à la fois la cohérence de la démarche et la cohésion des interventions. L’interpénétration des économies développe un réflexe de solidarité entre chefs d’entreprises, industriels, consommateurs et administrations des pays servant de corridors routier, aérien, fluvial, maritime et naturel.
Or, la Zleca constitue une réponse en même temps qu’elle esquisse des approches de solution. L’extension du périmètre de libre-échange a permis de connecter au marché des zones déshéritées en réduisant des poches de misères. L’agenda 2063 de l’Union africaine prévoit une croissance soutenue propice à un accès à d’avantage de produits et services de qualité. Tout commence après la ratification du traité établissant la zone de libre-échange : de nouvelles règles de commerce, la circulation libre et effective des biens et des personnes, une réciprocité commerciale à envisager avec les grands ensembles, même si certains, à l’image des Etats-Unis, invoquent le protectionnisme comme moyen d’endiguement des « envahisseurs barbares ».
Le travail accompli à Niamey est plus que nécessaire. Il prolonge le Plan de Lagos en l’actualisant. En cela la Zleca reste salutaire…
L'AFRIQUE DE L'OUEST, RÉGION LA PLUS INÉGALITAIRE DU CONTINENT
« Un groupe faible mais croissant de citoyens de la région devient incroyablement riche », mais « l’immense majorité de la population » est privée de l’essentiel, notamment d’« une éducation de qualité, de soins de santé et d’emplois décents »
La plupart des gouvernements préfèrent « ignorer » la crise, « plutôt que de la résoudre », dénoncent dans un rapport les ONG Oxfam et Development Finance International.
L’Afrique de l’Ouest est la région du continent qui concentre les plus grandes inégalités, alertent dans un rapport publié mardi 9 juillet les organisations non gouvernementales Oxfam et Development Finance International (DFI).
« Un groupe faible mais croissant de citoyens de la région devient incroyablement riche », mais « l’immense majorité de la population » est privée de l’essentiel, notamment d’« une éducation de qualité, de soins de santé et d’emplois décents », selon cette étude.
Malgré une « croissance économique sans précédent » depuis vingt ans dans la région, « aujourd’hui les 1 % les plus riches des Ouest-Africains gagnent plus que le reste de la population », déplorent les ONG.
Au Nigeria, où 60 % de la population vit avec moins de 1,25 dollar par jour, les cinq hommes les plus riches du pays ont une fortune combinée de 29,9 milliards de dollars, soit plus que l’ensemble du budget national du pays pour 2017.
Environ 100 hôpitaux « modernes et bien équipés »
Au lieu d’endiguer ce phénomène, les gouvernements des 16 pays considérés « exacerbent les inégalités en sous-finançant les services publics, tels que la santé et l’éducation, et en ne luttant pas efficacement contre l’évasion fiscale et la corruption ».
Les avantages fiscaux offerts aux multinationales coûtent à la région 9,6 milliards de dollars par an, soit de quoi « construire environ 100 hôpitaux modernes et bien équipés », selon les ONG. La couverture maladie universelle en Afrique de l’Ouest est la plus basse de toutes les régions du continent, avec 38 % en moyenne, contre par exemple 47,2 % en Afrique de l’Est et 50,2 % en Afrique australe, souligne le rapport.
Tous les Etats ne sont néanmoins pas au même stade. Les plus engagés dans la réduction des inégalités sont le Cap-Vert, la Mauritanie et le Sénégal ; les moins engagés sont le Nigeria, la Sierra Leone et le Niger.
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L'ANNÉE DES LIONS ?
Avec les éliminations précoces de l'Egypte, du Cameroun et du Maroc, "cette année peut être la bonne" pour le Sénégal, en quête de sa première CAN, a expliqué mardi son sélectionneur Aliou Cissé
"Les grands favoris ne sont pas là. Bien sûr que ça nous donne une idée et encore plus confiance, pour se dire que oui, peut-être que cette année est la bonne", a déclaré le technicien.
"Mais comme je l'ai dit, c'est juste de l'espérance et ça ne suffira pas. Il nous faudra cravacher dur, il nous faudra travailler dur, il faudra être sérieux et c'est ce que nous sommes en train de faire", a-t-il poursuivi.
Les éliminations dès les 8es des Pharaons hôtes de la compétition, des Camerounais tenants du titre et des Marocains d'Hervé Renard ont dégagé la voie menant au sacre pour les Lions de la Teranga.La sélection jouera sa place dans le dernier carré face aux modestes Béninois, avant d'affronter en demies la surprise Madasgacar ou la Tunisie qui n'a pas impressionné depuis le début.
Solide face à l'Ouganda (1-0), le Sénégal a montré la ressource, et le talent avec Sadio Mané, nécessaires pour aller loin.Mais son coach reste concentré sur l'objectif du Bénin.
"Je le dis et je le répète, depuis quatre ans que je suis ici et j'essaie de vous convaincre, pour vous dire qu'il n'y a plus de petites équipes sur le continent africain et je crois que cette CAN l'a montré.Gagner en Afrique, c'est difficile, compliqué.Les équipes qui pensent que le match est déjà joué auront tort", a déclaré Aliou Cissé.
Ces quarts se joueront avec un nouvel acteur, l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR), qui sera déployée à partir de ce stade de la compétition.
"Je ne suis pas trop fan de la VAR. Ca peut nous aider comme nous pénaliser. Après, voilà, on n'a pas le choix. On va faire avec mais on ne va pas se fier à la VAR, on va jouer notre football et montrer ce que c'est le Sénégal", a déclaré le défenseur Salif Sané.