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15 août 2025
LE DESSINATEUR DE « SIDI ET RAMA »
Mamadou Lamine Thiam est le dessinateur de plus de 100 œuvres dont le fameux “Sidi et Rama’’, qui a été au programme dans l’élémentaire, pendant plusieurs années.
L’ex-fonctionnaire, après plus de 34 ans de service dans le public, continue de monnayer son talent depuis son Diofior natal. EnQuête l’a rencontré.
Le livre “Sidi et Rama’’ a accompagné, pendant des années, les premiers pas de milliers de Sénégalais dans l’univers des lettres. On a retrouvé à Diofior, une commune de la région de Fatick, ce week-end, celui qui a dessiné la première page de cet ouvrage ainsi que toutes les images contenues dans le livre. Il s’appelle Mamadou Lamine Thiam et a vu le jour en 1951 dans cette ville. Après son BEPC à Thiès en 1971, il a été reçu à l’école nationale des arts du Sénégal (ENA), en 1972. “En 1972, quand je faisais le concours, il y avait 33 candidats pour tout le pays. On a pris 6 et j’en faisais partie. Ensuite, j’ai été orienté à la télévision scolaire où j’ai fait 34 ans de service. J’ai pris ma retraite en 2011. Depuis lors, je vis ici à Diofior’’.
Quatre ans après sa sortie de l’ENA, il commence à tisser sa toile dans l’univers professionnel des arts plastiques, en participant à une exposition collective à la maison des jeunes et de la culture de Fatick. En 1979, les portes de l’international lui sont ouvertes, avec le salon des artistes sénégalais organisé au Mexique. Il a, par la suite, fait un stage en photo en Guinée Conakry, avant de bénéficier de la même opportunité au Canada. C’était en 1994. Mamadou Lamine Thiam se présente comme le premier sculpteur métallique du Sénégal, en 1972. Mais ce métier s’est révélé très difficile, il a, alors, fait une formation en décoration en peinture, plus légère et plus facile. Puisqu’il s’est toujours intéressé au dessin et à l’illustration. D’ailleurs, c’est en 1980 qu’il a réalisé ses premières images pour un livre. Onze ans après, il a reconduit l’expérience avec “Sidi et Rama’’. Deux ans après, il a tenté une autre version de “Sidi et Rama’’, en mathématiques, cette fois-ci. “C’est l’INEAD qui louait mes connaissances artistiques. J’ai eu à travailler avec eux un peu plus tôt. Quand je signais un contrat, mon directeur me donnait l’autorisation d’aller le faire, vu que c’était une affaire nationale. Il fallait créer des livres didactiques, à partir de la télévision scolaire. C’était l’Etat qui nous engageait, à travers ministère de l’Education nationale. Il m’a fallu juste un mois pour dessiner les images de tout ce livre’’, dit-il. Dans la pratique, il travaillait avec des inspecteurs qui corrigeaient ses brouillons avant la finalisation. “C’est avec un ami du nom de Moustapha Ndoye que je travaillais, en toute cordialité. D’ailleurs, jusqu’à présent, nous travaillons ensemble et il m’a beaucoup aidé sur mes projets. Au total, j’ai eu à travailler sur une centaine de livres. Toutes les ONG louaient mes services au niveau national comme international. Au Sénégal, les artistes sont malheureux. Ma première aide matérielle, en 1979 avec Senghor, était de 150 000 F CFA. C’était notre premier appui au niveau national. Je dis à l’actuel ministre de la Culture que les jeunes de Diofior sont prêts pour développer la culture. Nous souhaitons qu’il nous appuie financièrement et matériellement’’, plaide Mamadou Lamine Thiam.
“L’art est mort, quand Senghor a quitté le palais’’
M. Thiam n’est plus fonctionnaire de l’Etat. Il a pris de l’âge et voudrais partager son savoir-faire avec la jeune génération. “Je suis âgé certes, mais je suis prêt à partager mes connaissances avec les jeunes. Je suis disponible pour cela. Je peux les soutenir. Ma vision future est de les encadrer, de les soutenir. Je suis toujours dans les affaires. D’ailleurs, je viens de signer un contrat, mais il est hors de question pour moi d’habiter à Dakar. Je vais travailler à distance’’, fait savoir l’artiste qui prenait part à l’inauguration de la Maison des cultures urbaines de Diofior. “Je suis connu de tous, donc ce n’est à moi d’aller vers les gens, mais le contraire. Avec une expérience de plus de 34 ans, je ne vais pas demander à ce qu’on m’honore. Je suis très connu dans le pays. L’art est mort, quand Senghor a quitté le palais. C’est le seul homme d’État qui aidait les artistes jusqu’à sa mort. Il faut oser le dire. Abdou Diouf n’a rien fait pour l’art. Les prix du Chef de l’Etat pour les arts sous son magistère étaient très politiques. Ce n’était pas n’importe qui qui pouvait les gagner. Wade n’aimait pas les arts’’, soutient M. Thiam. Qui crie tout haut qu’il n’est pas malheureux, car il a eu à servir l’Etat. “Toutes les personnes qui ont réussi sous la génération de “Sidi et Rama’’ me rendent fier. En plus, je continue à percevoir mon salaire (pension de retraire)’’. Si l’Etat ne l’a pas encore célébré, il peut s’enorgueillir des prix qu’il a remportés, comme celui du meilleur logo international du programme de formation international pour l’environnement (PFIE) du 9e Etat du CILSS. Il a eu le 3ème prix des maquettes pour la sauvegarde de l’Ile de Gorée avec la Fondation Léopold Sédar Senghor, en 1986. Son affiche a été présélectionnée pour le 40e anniversaire des Nations-Unies
"APRÈS NOTRE VICTOIRE À LA CAN 2000 FACE AU NIGERIA, L'AMBIANCE ÉTAIT LOURDE"
Patrick Mboma fut l'un des hommes clés du Cameroun lors de la CAN 2000. Pour Jeune Afrique, l’ancien buteur des Lions indomptables revient sur cette victoire arrachée dans une atmosphère hostile, à Lagos, face aux Super Eagles (2-2, 4-3 aux t.a.b)
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 25/06/2019
Pour la première fois de l’histoire, en l’an 2000, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) est organisée par deux pays, le Nigeria et le Ghana. Initialement, la CAN 2000 devait être organisée au Zimbabwe mais face au retard accumulé par le pays d’Afrique australe, la Confédération africaine de football (CAF) avait décidé de lui retirer le dossier, et de procéder à un nouvel appel à candidatures.
Jeune Afrique : Comment le Cameroun abordait-il cette CAN 2000 ?
Patrick Mboma : Gonflé à bloc ! En 1998, au Burkina Faso, nous avions été sortis en quarts de finale par la RDC (0-1). Nous avions aussi toujours en travers de la gorge notre élimination injuste lors du premier tour de la Coupe du monde 1998 en France. Je faisais partie de ceux qui étaient convaincus qu’on allait gagner cette CAN. Dès l’été 1999, alors que j’étais en stage dans les Dolomites avec mon club de Cagliari, je passais des coups de fil à mes coéquipiers de la sélection pour les booster, leur parler de la CAN.
Au Ghana, où vous disputez le premier tour, les choses se passent bien…
On fait d’abord match nul face aux Ghanéens (1-1), puis on effectue une véritable démonstration de force contre la Côte d’Ivoire (3-0). Je marque d’ailleurs un but lors de ce match. Ce résultat nous a mis dans la peau d’un favori.
On s’incline ensuite contre le Togo (0-1), alors que notre sélectionneur, Pierre Lechantre, avait laissé des joueurs au repos. On élimine l’Algérie en quarts de finale (2-1), sans trop de difficultés. On sent chez nous une grande sérénité, beaucoup de confiance. Cela se confirme en demie, contre la Tunisie (3-0) : un très gros match, dans un stade à Accra hélas presque vide (6 000 spectateurs). Je marque deux buts, alors que le gardien tunisien, Chokri El Ouaer, effectue un grand match.
Arrive enfin cette finale contre le Nigeria, à Lagos…
Nous étions arrivés quarante-huit heures avant la finale. Quarante-huit heures très longues. L’hôtel où nous étions était grand par la taille, moins pour la qualité du service…
On connaissait en effet la réputation de Lagos mais nous n’avons pas été menacés ou importunés. Malgré tout, nous avions un peu tendance à nous méfier de tout. On prenait tous nos repas à l’ambassade du Cameroun, pour être certains de ce que nous mangions. Il y avait inconsciemment chez nous une forme de paranoïa.
Le stade du Surulere, où se joue la finale, est connu pour être l’un des plus bouillants d’Afrique. Vous confirmez ?
Complètement. Et le Nigeria n’y perdait presque jamais ! Il y avait chez les supporteurs nigérians une vraie hostilité, une vraie agressivité à notre égard. Je me souviens du nombre impressionnant de policiers dans le stade. Je crois que le président de la CAF, le Camerounais Issa Hayatou, avait exigé des conditions de sécurité maximale. Lors de l’échauffement, une chose me frappe…
Laquelle ?
Les Nigérians n’étaient pas venus sur la pelouse pour s’échauffer. Ils l’avaient fait dans une salle, à l’intérieur. Leur attitude, dans le couloir menant au terrain, était bizarre : ils faisaient comme si nous n’étions pas là.
Ils ne nous saluaient pas, alors qu’on se connaissait presque tous. Et avant le coup d’envoi, leur poignée de main était d’une froideur… Dans le stade, l’ambiance était un peu malsaine, lourde. On entendait les insultes contre nous.
Vous menez rapidement 2-0, grâce à Samuel Eto’o, puis à votre quatrième but de la compétition…
Oui, au bout de trente minutes, Samuel marque de près, sur un coup franc, puis je l’imite avec un ballon qui passe sous le ventre du gardien nigérian. Je n’exulte pas. Ma joie est assez intérieure. Je sais que mon attitude avait surpris, à l’époque. Bref, je sens que les Super Eagles sont à terre, leurs supporteurs également.
Pourtant, ils reviennent à 1-2, juste avant la mi-temps, puis Okocha égalise sur un superbe but. Je ne suis pas très inquiet. Le score ne bouge plus, il y a de la fatigue dans les deux camps, je rate même une grosse occasion. Je me sens lourd…
Arrive cette séance de tirs au but, avec un véritable tournant…
Vous voulez parler du penalty du Nigérian Victor Ikpeba ? En effet, quand on a revu cela à la télé, on voit bien que le ballon a franchi la ligne après avoir touché la barre. Mais dans le stade, personne ne s’est plaint ! Et les joueurs nigérians n’ont rien dit.
À l’époque, la Goal Line Technology n’existait pas. Seul notre gardien, Alioum Boukar, avait vu que le ballon était entré. Il nous l’a dit bien plus tard. On lui a dit en rigolant : « Mais tu es un bandit ! »
Le Nigeria aurait-il remporté la CAN si son tir au but avait été accordé ? Personne ne peut le savoir. C’est Rigobert Song qui marque et qui nous donne le titre. « Rigo », pourtant, ce n’était pas un habitué de cet exercice. Mais il n’a pas tremblé. Ensuite, je suis dans une bulle, je savoure ce titre. C’est après que ça s’est compliqué.
Comment ça ?
Depuis notre vestiaire, on entendait les cris des supporteurs nigérians. Et on nous demande ensuite de rejoindre notre bus, sous escorte policière. Et là, on comprend pourquoi : il y a un gros dispositif de sécurité. On ne sait pas si les Nigérians veulent s’en prendre à nous ou à leurs joueurs, mais les scènes qui suivent sont assez chaudes.
On est dans le bus et on voit les policiers disperser plusieurs fois la foule avec des gaz lacrymogènes et avec leur matraque. On a surtout peur pour les gens dehors, que certains soient bousculés, piétinés… Cela a duré un bon moment. Nous avons alors décidé de ne pas passer la nuit à Lagos, et on a obtenu que notre avion décolle le soir même. Nous sommes arrivés à Yaoundé à deux ou trois heures du matin, il y avait beaucoup de monde pour nous accueillir. Et moi, je ne suis jamais retourné au Nigeria…
« L’EQUIPE A ETE A LA HAUTEUR DES ATTENTES. »
L’ancien président de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf, pense que rien n’est encore joué dans cette Can, malgré le bon début de la sélection sénégalaise et le jeu laborieux produit par des grosses cylindrées comme le Maroc, la RDC et l’Egypte.
Pape Diouf a salué la victoire (2-0) de l’équipe du Sénégal de football contre la Tanzanie, avant-hier, en match de la première journée de la Coupe d’Afrique des nations, Egypte 2019. Invité de l’émission RFM matin, hier, il a soutenu que le Sénégal est le seul parmi les favoris à rendre une copie propre, avec un score net et sans bavure. “L’équipe du Sénégal a été à la hauteur des attentes. Elle a bien joué, en parfaite symbiose. Les joueurs ont été également remarquables au plan individuel, puisque les attaquants Keita Diao Baldé, Ismaila Sarr et même Mbaye Niang ont été brillants. Ils ont été bien secondés par un milieu de terrain très actif avec Krépin Diatta et Gana qui ont été également performants’’, a-t-il analysé. M. Diouf a tout de même déploré le manque de réalisme de l’attaquant de pointe du Sénégal, Mbaye Niang.
Pour lui, l’équipe sénégalaise aurait pu même corser l’addition, mais le joueur de Rennes, qui se trouvait souvent en bonne posture, n’a pas été en mesure de concrétiser ses occasions. Espérant que les protégés d’Aliou Cissé se montreront beaucoup plus réalistes, lors des prochaines rencontres, Pape Diouf prévient que rien n’est encore joué. “Le fait que le Sénégal rende une copie propre est une bonne chose. Mais, cela ne veut pas dire que la finale est d’ores et déjà décrétée. On sait que le résultat d’un match inaugural d’une compétition comme la Can ne reflète pas quand même la vérité pour la suite. Je dis simplement que, dans les grandes compétitions comme la Coupe du monde ou la Can, on a souvent vu des équipes commencer laborieusement et finir en boulet de canon’’, ajoute-t-il. Le consultant de football, interpellé sur les autres matches disputés, en ce début de la Can, soutient que les premiers résultats ont démontré l’existence d’une affirmation des petits pays. “L’Egypte joue à domicile, mais son équipe était très crispée. Le Maroc a aussi peiné pour bâtir sa victoire contre la Namibie. La République démocratique du Congo de Flaurent Ibengué a été battue contre toute attente par l’Ouganda’’, tempère-t-il.
“Krépin a été très intéressant sur le côté droit’’
L’ex président de l’Olympique de Marseille s’est également prononcé sur la prestation de Krépin Diatta, élu homme du match pour sa première apparition à la Can. Il estime que le joueur du Fc Bruges (Belgique) a été la surprise dans la rencontre Sénégal - Tanzanie. “C’est lui que l’on attendait le moins, mais il s’en est bien sorti, avec la distinction de l’homme du match. Il a marqué un beau but qu’il est allé chercher dans des conditions qui n’étaient pas évidentes pour un jeune joueur. Aliou Cissé a confiance en lui. Il a été très intéressant sur le côté droit’’, s’est réjoui l’ancien journaliste sportif. Sadio Mané, suspendu lors de la première rencontre du Sénégal - Tanzanie, devra effectuer son retour ce jeudi contre l’Algérie en match comptant pour la 2e journée du groupe C. L’agent de joueur estime que les Lions seront plus performants avec le retour de l’attaquant des Reds dans l’équipe. “Sadio Mané reste sans doute le joueur le plus marquant de cette équipe, même si Aliou Cissé a mis en place des attaquants qui ont leur travail. Son retour au sein du groupe est tout à fait attendu. On peut espérer qu’il sera lui-même l’élément déterminant contre l’Algérie’’, souhaite l’ancien dirigent de l’Olympique de Marseille.
«J’AVAIS DÉCONSEILLE À ALIOU SALL DE SE PRÉSENTER À LA PRÉSIDENCE DE L’AMS»
La traditionnelle cérémonie de levée des couleurs à la mairie de Thiès a été l’occasion pour Talla Sylla de se prononcer sur certains sujets de l’actualité
La traditionnelle cérémonie de levée des couleurs à la mairie de la ville de Thiès a été l’occasion pour Talla Sylla de se prononcer sur certains sujets de l’actualité. Il souligne qu’il avait déconseillé à Aliou Sall de se présenter à la présidence de l’Association des Maires du Sénégal (AMS). Et hier, avant que la démission d’Aliou Sall de la tête de la CDC ne soit rendue publique, Talla Sylla lui demandé de mettre à l’aise le Président de la République.
Le maire de Thiès a présidé hier dans l’Hôtel de Ville, la traditionnelle cérémonie de levée des couleurs. A l’issue de la cérémonie, Talla Sylla s’est prononcé sur certaines questions de l’heure, plus particulièrement le pétrole et le gaz. Il soutient qu’il s’est gardé d’en parler, car, non seulement, il n’est pas un spécialiste, mais aussi il n’en sait pas grand chose. «Et il n’est pas question pour moi de parler de quelque chose, rien que pour plaire à certains. Mais puisqu’il s’agit d’une affaire dont dépend l’avenir de notre pays, chacun a le droit et le devoir de chercher à en savoir davantage, pour en parler utilement le moment venu», affirme Talla Sylla. Selon lui, Aliou Sall (président de l’Association des Maires du Sénégal) a été cité dans cette affaire. Et avant que ce dernier n’annonce sa démission de la CDC, il lui a demandé de mettre à l’aise le Président de la République. «Je ne me permets pas d’entrer dans les accusations qui sont agitées contre lui et sont actuellement entre les mains de la justice ». Il poursuit «au moment de choisir le Président de l’association des Maires du Sénégal, j’avais publiquement pris la parole, pour déconseiller à Aliou Sall de se présenter à la présidence de l’association. Il en avait le droit, mais ce n’était pas joli qu’il occupe le poste de Président de la République décentralisé alors que le Président de la République centralisée.
Je lui avais dit que le Président n’empêchera pas qu’il soit Président, mais cela lui pourrait lui porter préjudice dans l’avenir». Et pour montrer qu’il était contre ce principe, Talla Sylla affirme qu’il s’était présenté contre Aliou Sall, pour que l’histoire retienne son refus de sa candidature pour les raisons évoquées plus haut. Et aujourd’hui se désole Talla Sylla, certains Maires qui soutenaient Aliou Sall à l’époque sont en train de lui jeter des pierres dans le cadre de cette affaire. Selon Talla Sylla, il est clair que ce débat n’est pas soulevé contre Aliou Sall, mais pour atteindre le Président de la République. Revenant sur le débat, il déclare qu’au Sénégal de grands spécialistes du pétrole et du gaz et ils n’ont qu’à parler et que ceux qui n’en savent rien se taisent. Mais de l’avis de Talla Sylla, il y a un autre aspect du problème, qui concerne tous les Sénégalais et relatif au principe du «Aar lignu bokk». A l’en croire, le pétrole et le gaz se situent à la queue de la liste de ce qui appartient à tous et ils ne sont même pas encore disponibles. Pour lui c’est la République, qui est la première appartenance commune et personne ne doit une vision partielle ou parcellaire des principes organisationnels qui fondent son fonctionnement. C’est pourquoi dit-il, ce palier ne doit pas être laissé en rade au profit de ce débat sur le pétrole et le gaz, au point d’inciter les gens à en parler de façon outrancière, comme s’ils étaient actionnés.
De l’avis du Maire de Thiès, les questions que tout le monde doit se poser sont, « pourquoi ce débat aujourd’hui et pourquoi maintenant et pourquoi le seul sujet du pétrole et du gaz». Il s’est par ailleurs interrogé sur le fait que la gestion des ressources dans les collectivités territoriales et les différentes associations n’ait pas suscité autant d’attention. A ses yeux, il urge de protéger toutes les appartenances communes, sans exclusive.
En tout cas rappelle-t-il, ce principe de transparence est consacré dans le mode de fonctionnement de la ville de Thiès, qui est la seule mairie en Afrique de l’Ouest, où une audience publique se tient tous les 6 mois pour rendre compte de la gestion, aux populations. Ce qui à ses yeux, lui a valu le prix de la transparence et de la bonne gouvernance. D’ailleurs dit-il, il avait même demandé à ce que cette initiative soit inscrite dans le code des collectivités locales, même si elle y existe déjà en filigrane.
GLOIRE ET DÉBOIRES DU ROI BÂTISSEUR
A 38 ans, Eto’o foule toujours les pelouses de football Parfois jugé égocentrique de par son franc-parler ou son comportement sur le terrain, le Camerounais semble montrer un tout autre visage en dehors comme en témoigne la fondation qui porte son nom
Furia Liga |
Melvil Chirouze |
Publication 25/06/2019
A 38 ans, Samuel Eto’o foule toujours les pelouses de football, aujourd’hui sous les couleurs du Qatar SC. Parfois jugé égocentrique de par son franc-parler ou son comportement sur le terrain, le Camerounais semble montrer un tout autre visage en dehors comme en témoigne la fondation qui porte son nom, crée en 2006. Attaché au continent africain, il use de ses moyens et de son influence pour aider l’Afrique à se développer. A travers son engagement social, l’ancien du Barça montre ainsi qu’il est « mes que un jugador ».
La Fondation Samuel Eto’o est une organisation à but non lucratif qui oeuvre essentiellement en Afrique de l’Ouest. Elle a pour mission d’aider et de soigner la jeunesse, présente dans cette région du monde où les conditions de vie sont précaires. En effet, l’éducation est souvent chère et le manque de transports ne facilite pas son accès. Envoyer ses enfants à l’école est également un choix puisqu’il contraint les familles à se passer de la main d’oeuvre que représente leur enfant. C’est pour répondre à cette problématique, que la Fondation Eto’o a ouvert plusieurs centres de formation « Fundesport » au Cameroun et un autre au Gabon pour offrir à des jeunes défavorisés une éducation gratuite, axée tant sur le sport que sur l’école. L’organisme n’a voulu laisser personne en chemin comme en atteste ses actions en faveur des handicapés mentaux et des orphelins.
Une action sociale avant tout, pour répondre à l’urgence de la situation
Lorsque l’on fait un bilan de ces 13 années d’activité, force est de constater que les résultats sont au rendez-vous. Au-delà du domaine sportif, ce sont des milliers de jeunes africains qui ont eu l’opportunité de s’épanouir socialement, culturellement grâce aux travaux de la Fondation. Sachant pertinemment que tous ne pourront devenir un jour sportif professionnel, la Fondation veille à leur insertion professionnelle en offrant chaque année 80 bourses aux meilleurs étudiants de l’Université de Yaoundé II. Cela permet d’encourager la jeunesse camerounaise à s’émanciper dans les études, lorsque le sport est passé au second plan. Pour cela, du matériel informatique a par exemple été apporté grâce aux dons perçus par l’organisme camerounais. De plus, de nombreux enfants ont pu être soignés ce qui était dans certains cas impossible avant la création de la Fondation.
Pour en revenir au football, les centres de formation issus de la Fondation Eto’o offrent une formation gratuite au sein d’infrastructures regroupant un centre d’accueil et une école également gratuite. Le leitmotiv de ces centres est de rendre chacun important et nécessaire que ce soit sur les bancs de l’école ou sur le rectangle vert. Chaque année, des compétitions sont organisées entre les centres et les meilleurs sont retenus pour participer à des tournois à l’international, notamment ceux organisés par le Barça, l’ancien club d’Eto’o.
Les critères de sélection reposent à la fois sur le domaine sportif et sur le domaine scolaire pour insuffler que l’un ne va pas sans l’autre. C’est ainsi qu’une vingtaine de jeunes africains ont rejoint les rangs du FC.Barcelone, du RCD Majorque, du Club Penya Esportiva Ciutadella, du Gimnàstic de Tarragone et de Torre Levante. Samuel Eto’o a ainsi fructifié ses relations acquises pendant sa carrière footballistique en Espagne pour créer des partenariats entre ses centres et des clubs espagnols. Là encore avec comme mot d’ordre un suivi permanent dans l’éducation de ces jeunes.
Les modèles Onana & Ondoa
L’insertion voulue initialement en terre camerounaise s’est donc expatriée en terre espagnole où plusieurs joueurs se sont révélés. On peut ainsi citer André Onana, formé à la Masia et aujourd’hui demi-finaliste de la Ligue des Champions avec l’Ajax Amsterdam ou Fabrice Ondoa, gardien titulaire du Cameroun lors de la CAN victorieuse en 2017. Ce dernier est l’exemple même du processus mis en place par la Fondation puisqu’après avoir effectué des tournois avec la sélection de Yaoundé, il a participé à des tournois internationaux avec la sélection Fundesport. Il a alors été repéré lors d’un tournoi au Pays-Basque par l’Atletico Madrid et le Barça avant d’opter pour la formation catalane. Au sein de la Masia, il a pu bénéficier d’une intégration facile avec la présence de plusieurs joueurs déjà issus de Fundesport. Ondoa a d’ailleurs rappelé lors d’une interview l’aide et le suivi apportés par le Samuel Eto’o toujours présent pour aider les jeunes issus de son centre dans leur adaptation à la vie européenne.
Néanmoins, le cas de Ondoa montre également que le plus dur reste à faire une fois arrivé en Europe. Malgré les attentes placées en lui à la Masia, il a du quitter le Barça contre l’avis de sa direction pour pouvoir prétendre à une place en équipe nationale. Parti à Tarragone en D3 espagnole, il y réalise une belle saison mais souhaite voir plus grand après avoir touché au plus haut niveau lors de ses années barcelonaises. Il rejoint alors la réserve du FC Séville en 2017, qui ne lui fait pas pour autant confiance malgré ses bonnes performances durant la CAN. Il décide donc de rejoindre à l’été 2018 la Belgique et le club de KV Ostende. La-bas, le gardien camerounais réalise avec son club une saison en demi-teinte avec une triste 14ème place sur 16 en championnat mais un beau parcours en coupe nationale avec une demi-finale à la clé. Clarence Seedorf, sélectionneur des Lions Indomptables, lui a néanmoins fait confiance en l’incluant dans sa liste des 23 pour la CAN 2019 où il devra faire face à la concurrence de Kameni et … Onana, autre compère de la Fondation Eto’o.
Même si la carrière des deux gardiens camerounais semblent être sur la bonne voie, tel n’est pas le cas pour certains de leurs compagnons ayant rejoint l’Europe mais qui végètent actuellement dans les divisions inférieures en Espagne ou dans des championnats obscurs. Jean-Marie Dongou, passé par le Barça et présenté comme le futur Samuel Eto’o est actuellement prêté par le CD Lugo (D2 espagnole) au Lleida Esportiu (D3 espagnole) où il peine à s’imposer. Gael Etock joue quant à lui en D1 Finlandaise au FC Lahti et Armand Ella en D2 Ukranienne au FK Inhulets. D’autres ont même disparu des radars à l’image de Olivier Moussima, Bako, Tandasi Fombutu, Aboubakar Camara, Fils Paul Tina Tina Patrice Sousia ou Yannick Adamu. La relève viendra peut être de Nelson Mandela Mbouhom (19 ans) qui réalise de bonnes prestations avec les jeunes de l’Eintracht Francfort.
Des conflits d’intérêts politiques néfastes aux objectifs de la Fondation
Mais certaines zones d’ombres sont venues ternir le bilan de la Fondation Eto’o. Lors d’une enquête menée par la FIFA, le FC Barcelone a été reconnu coupable, en 2014, d’infractions concernant les règles de transferts des joueurs mineurs. Parmi ces joueurs, certains provenaient de la Fundesport. Ce rappel à l’ordre a contraint la Fondation et le club barcelonais à ralentir leur partenariat. Des soupçons de fraudes ont également été pointés du doigt, des dirigeants de l’organisme camerounais auraient perçu directement des sommes, allant jusqu’à 90 000 euros, de la part du FC Barcelone pour ces transferts.
Par ailleurs, la situation politique au Cameroun, quelques peu instable, a freiné l’essor des activités de l’ancien interiste dans son pays. Mêlé à une lutte d’intérêts au sein du pouvoir central, Samuel Eto’o n’a pu comme il le voulait développer ses centres au Cameroun. C’est notamment pour cela qu’il a ouvert en 2012, un centre de formation au Gabon. Même si un décret présidentiel est venu reconnaître sa Fondation comme d’utilité publique, Eto’o entend faire profiter son aura et son investissement dans d’autres pays africains à l’image de son projet de centre en Cote d’Ivoire. Cette volonté d’expansion se retrouve dans ses paroles lui qui souhaite aider l’Afrique « à remporter une Coupe du Monde ». Finalement, que ce soit sur ou en dehors du terrain, Samuel Eto’o ne se cache pas, prend ses responsabilités et aime les défis d’envergure.
«JE SUIS PRÊT POUR L’ALGERIE!»
Absent contre la Tanzanie, Sadio Mané annonce son retour contre l’Algérie ce jeudi.
Absent contre la Tanzanie, Sadio Mané annonce son retour contre l’Algérie ce jeudi. Et l’attaquant des Lions n’y va pas par quatre chemins en lançant cette phrase : «Je suis prêt.»
Présent hier lors du galop des Lions, Sadio Mané est revenu avec la presse à la fin de la séance sur la victoire des Lions face à la Tanzanie. «La victoire contre la Tanzanie était méritée. On a dominé tout le match. On s’est créé pas mal d’occasions. On a vu une belle équipe sénégalaise qui était bien en place. L’équipe était prête physiquement. On méritait vraiment de gagner ce match et on l’a fait», s’est félicité le meneur de jeu des Lions. Avant d’entrer dans le vif du sujet concernant le prochain match contre l’Algérie, considéré comme la «finale» du Groupe C avec comme enjeu la première place.
«Pour ce qui est du match contre l’Algérie, on va bien le préparer. On sait que ça ne sera pas facile, mais tout est possible avec le Sénégal. On va essayer de tout faire pour gagner. L’Algérie est une bonne équipe qui joue bien au ballon. J’ai suivi la première mi-temps de leur match. Je crois que ça va être un bon match.»
Une confiance qui s’explique, selon lui, par le bon esprit qui anime le groupe. «Nous sommes des footballeurs, on s’apprécie bien. On a de très bonnes relations. On se retrouvera au terrain pour se faire plaisir et surtout gagner.»
Quid de sa forme actuelle ? «Sur le plan personnel, comme je l’ai toujours dit, je ne suis pas le seul joueur de cette équipe. On est tous attendus. J’espère débloquer mon compteur buts dès ce match contre l’Algérie. Je suis prêt pour entrer dans la compétition, je suis prêt pour jouer l’Algérie.»
Avant de terminer, Sadio Mané lance un appel de soutien aux Sénégalais. «Au Peuple sénégalais, on leur dit simplement que ça ne sera pas facile, mais qu’ils continuent de prier pour nous. Notre objectif reste la coupe. On a besoin de tout le monde, même les petits enfants. On compte sur le soutien de tout le monde.»
Belmadi et Cissé se respectent
Côté algérien, leur coach reconnait aussi que ce ne sera pas facile. «On s’attend à un match difficile face au Sénégal, le favori du tournoi», dira Djamel Belmadi, à l’issue du match contre le Kenya. Une rencontre très attendue par de nombreux observateurs qui le qualifie déjà d’une «finale» avant l’heure. Surtout que le vainqueur du match va assurer sa qualification au prochain tour, mais également occupé la tête du classement avant la dernière journée prévue le 1er juillet.
Avec le même respect dû à un ami avec qui il a grandi à Paris, le sélectionneur des Lions, Aliou Cissé, reconnait la qualité de l’Equipe algérienne. «L’Algérie est un adversaire de qualité, mais nous aussi. Nous travaillons dur. Je n’ai pas pour habitude de parler de l’adversaire. La philosophie que je veux transmettre à mes joueurs, c’est de ne jamais penser au prochain match. L’Algérie, on a toute la semaine pour y penser et nous seront prêts le jour J», a-t-il rassuré.
«UN AUTRE 23 JUIN EST INÉVITABLE»
Pour Thierno Alassane Sall, un autre 23 juin est «inévitable» dans le cadre des rassemblements du collectif Aar li ñu bokk.
Pour Thierno Alassane Sall, un autre 23 juin est «inévitable» dans le cadre des rassemblements du collectif Aar li ñu bokk. Cette journée historique dont les principes défendus sont aujourd’hui «trahis» par Macky Sall, selon Abdoul Mbaye.
Thierno Alassane Sall et Abdoul Mbaye revisitent l’héritage des principes défendus le 23 juin 2011. Et il se ne porte pas bien sous Macky Sall, s’accordent ces deux membres du Congrès pour la renaissance démocratique (Crd). «Si les promesses du 23 juin étaient tenues, on n’en serait pas à cette situation. On aurait eu une gouvernance démocratique, transparente et non un pouvoir entre les mains d’un seul homme qui décide de donner notre pétrole à un aventurier», a déclaré Thierno Alassane Sall dimanche, lors de la célébration des 8 ans du 23 juin 2011 par la Ld/Debout. Se souvenir de cette date historique permet aussi de constater, selon Abdoul Mbaye, le «recul démocratique» dans la gouvernance économique et sociale, contrairement à la volonté du Peuple et des Assises nationales.
«Macky Sall a trahi le Peuple du 23 juin. C’est un reniement parce qu’il a été signataire des Assises nationales, sans réverse», dénonce l’ancien Premier ministre de Macky Sall. Mais qu’à cela ne tienne, prévient le leader de la République des valeurs, cette polémique sur le pétrole peut aboutir à une autre pression de la rue. «Un autre 23 juin est possible avec Aar li ñu bokk. Il est inévitable parce que c’est une loi naturelle. Quels que soient les empires et leur puissance, les pouvoirs et leur puissance, les Peuples ont toujours su, à un moment ou un autre, trouver les moyens de marquer sa souveraineté», ajoute l’ancien ministre de l’Energie de Macky Sall, pour qui le Sénégal «doit écrire une nouvelle page de son histoire».
Abdoul Mbaye : «Ils sont en train de perdre le nord dans leur communication»
TAS de poursuivre : «Pratiquement, toutes les institutions sont couchées et ceux dont on attendait qu’ils portent le flambeau de la résistance et des grandes idées conduisant au progrès d’un Peuple sont en train de manger à la soupe de Macky Sall. Le Président annonce un dialogue national, mais le Peuple répond par le dialogue dans la rue.» D’ailleurs, se réjouit le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), ce «réveil citoyen a déjà commencé et va se poursuivre». Thierno Alassane Sall livre sa lecture sur la sortie de El Hadji Hamidou Kassé : «Ce n’est pas un dérapage.
Durant son interview sur Tv5, il a essayé de maîtriser son sujet avec de fausses réponses bien évidemment, mais qui ont l’air juste parce que ciselées par un orfèvre de la parole. Il voulait achever Aliou Sall qui se cramponne dans son poste. El Hadji Kassé a voulu arracher les doigts de Aliou Sall pour que ce dernier lâche prise.» Abdoul Mbaye de conclure : «Ils sont en train de perdre le nord dans leur communication. Communiquer quand vous défendez le mensonge, la négation de la vérité, ce n’est pas un métier facile.»
UNE EXEMPTION DE PEINE REQUISE POUR WOURY DIALLO
Le procès en appel de l’affaire des faux médicaments de Touba Bélel a été jugé hier à la Cour d’appel du Palais de justice de Thiès.
Le procès en appel de l’affaire des faux médicaments de Touba Bélel a été jugé hier à la Cour d’appel du Palais de justice de Thiès. L’Avocat général a demandé à la Cour de ramener la peine de Bara Sylla, qui a comparu seul à la barre, de 7 à 4 ans de prison ferme, et de faire une exemption de peine pour Mamadou Woury Diallo, son co-accusé, bénéficiaire d’un décret de grâce.
Le procès en appel de l’affaire dite des faux médicaments de Touba Bélel, après deux renvois, a été jugé hier à la Cour d’appel du Palais de justice de Thiès. Bara Sylla, condamné en première instance par le Tribunal correctionnel de Diourbel, à 7 ans de prison, a comparu, seul, à la barre. Son co-accusé, Mamadou Woury Diallo, retranché en Guinée, depuis qu’il avait bénéficié d’un décret de grâce, le 4 avril 2019, n’a pas jugé nécessaire de se déplacer. D’ailleurs, le Parquet général a demandé, à la Cour, une exemption de peine pour le Guinéen.
4 ans requis contre Bara Sylla
Moins chanceux, Bara Sylla, reconnu coupable par le ministère public, d’exercice illégal de la profession de pharmacien, de contrebande et d’association de malfaiteurs, risque, par contre, de voir sa peine réduite de 7 à 4 ans. Il a devant la barre reconnue avoir des magasins et soutenu que les produits en question ne sont pas pharmaceutiques mais des produits de massage. Il a, en outre, nié être de connivence avec Mamadou Woury Diallo. Et sur le montant des produits estimés à 1,350 milliard par l’Ordre des pharmaciens du Sénégal, il dit, devant le président de la Cour, le juge Souleymane Téliko, avoir acquis en Guinée ces produits qui sont d’une valeur de 30 millions de F Cfa. Et le tout a été confié à un certain Alpha Oumar Baldé.
Suffisant pour que son avocat, Me Khamissou Touré, signale que ce dossier «est incomplet». Il plaide : «Dans ce dossier, les conclusions faites à l’enquête préliminaire sont tendancieuses depuis le début du procès. Il y a les numéros de téléphone dans le dossier des nommés Alpha Oumar Baldé, Mamadou Saliou Bâ à qui, dit-on, appartiennent les véhicules qui transportaient la marchandise et un certain Kane, qui gère l’entrepôt qui alimente les vendeurs. Mais ces derniers ne sont pas inquiétés.» Pis, poursuit l’avocat de la défense, «une descente n’a pas été faite chez Bara Sylla par la gendarmerie pour vérifier son officine. Et aucune perquisition n’a été faite». Son confrère, Me Adama Fall, dans la même lancée, a plaidé la clémence du Tribunal parce que, selon lui, «la peine a été très disproportionnée».
L’avocat de l’Ordre des pharmaciens, partie civile dans ce procès, Me Abdoulaye Babou, pour sa part, rappelle : «Nous avons affaire dans ce dossier à une mafia bien organisée. Des gens qui ont décidé de se mettre en marge de la loi et de s’adonner à des trafics qui tuent. Les faux médicaments tuent des milliers de Sénégalais. Les statistiques nous disent que ça tue plus que les accidentés de la circulation. Et malheureusement ce sont des pauvres sénégalais qui en pâtissent.» D’après l’avocat, ce qui montre qu’il y a une forte organisation mafieuse qui n’en est pas à son coup d’essai, c’est qu’«on a réuni 1,3 milliard de F Cfa, pour aller jusqu’en Guinée affréter deux gros camions, les amener jusqu’au Sénégal, à Touba Bélel, et paradoxalement, sans jamais être inquiétés».
Et de s’indigner : «Ces gens-là se nourrissent de ce commerce et y gagnent des milliards et des milliards sur le dos du Peuple sénégalais.» L‘avocat demande à la Cour de maintenir la peine jugée en première instance. Il insistera surtout sur la faiblesse de l’Etat. «Le président de la République, Macky Sall, ne pouvait pas ignorer la grâce accordée à Mama - dou Woury Diallo. Il l’a fait exprès et cela ne l’honore pas.» La Cour d’appel a décidé de joindre ces exceptions de nullité et d’illégalité soulevées par la défense et la partie civile dans le fonds. Le délibéré est prévu pour le 22 juillet
LES MEMBRES DU CONSEIL NATIONAL DU DON ET DE LA TRANSPLANTATION INSTALLES
Après la loi autorisant la transplantation rénale au Sénégal, les 12 personnes désignées pour le Conseil national du don et de la transplantation ont prêté serment devant la Cour d’appel.
Une bonne nouvelle pour les malades souffrant d’insuffisance rénale chronique.
Pour le ministère de la Santé et de l’action sociale qui a donné l’information, « c’est à la suite de la signature le 30 avril 2019 du décret portant nomination des membres du Conseil National du Don et de la Transplantation, que les 12 personnes désignées ont prêté serment devant la Cour d’appel».
Selon la source, ces personnalités auront à effectuer dans le futur un immense travail de régulation. « Elles auront la lourde tâche de veiller entre autres à la sécurité sanitaire et au respect de l’éthique Médicale, d’assurer la transparence, la coordination du don et du prélèvement, la gestion des registres et la coordination des échanges internationaux » lit-on dans le site du ministère de la santé et de l’action sociale.
En attendant que la transplantation rénale devienne une réalité au Sénégal, le ministère de la Santé continue par ailleurs de renforcer les centres de dialyse pour permettre aux personnes souffrants d’insuffisance rénale chronique d’être dialysées. C’est dans ce cadre que le Sénégal a réceptionné un don de l’ Arabie Saoudite composé entre autres de 12 générateurs de dialyse, 12 fauteuils-lits pour les séances de dialyse et d’une unité de traitement d’eau par osmose inverse qui est un système de purification de l’eau contenant des matières en solution par un système de filtrage très fin qui ne laisse passer que les molécules d’eau. Selon le ministre Abdoulaye Diouf Sarr en charge de la santé, le matériel comprend aussi un lot de kits de dialyse pour 5000 traitements et des équipements de soins intensifs dont des moniteurs de surveillance, pousse seringue, tensiomètre.
Les équipements sont évalués à 207 millions de FCfa. « Ces équipements seront installés et mis en service dans les structures sanitaires suivant les priorités » a-t-il indiqué. Et de rappeler : « la maladie rénale touche toutes les personnes, à tous les âges. C’est une véritable problématique de santé publique du fait de sa mortalité et du poids économique important de son traitement. Ce don permettra aussi d’améliorer, de manière substantielle, la prise en charge des malades atteints d’insuffisance rénale chronique ».
PAR Mohamed GUEYE
ALIOU, TEL KARIM WADE
Comme Karim Wade, Aliou Sall a vite oublié que s’il a pu atteindre certaines stations politiques et économiques dans ce pays, c’est d’abord, au-delà de ses mérites propres, à sa filiation qu’il le doit
Le maire de Guédiawaye, Aliou Sall, a finalement annoncé hier, sa démission de son poste de directeur général de la Caisse des dé pôts et consignations (Cdc). Ayant convoqué la presse hier après-midi à la mairie de Gué - diawaye pour une déclaration politique, Aliou Sall n’a pu accéder à ses locaux, car certains de ses «partisans» lui avaient barré la route. Ces derniers ne voulaient pas qu’il annonce sa démission de ses fonctions. Finalement, c’est par voie épistolaire et le biais d’images postées sur le site de dakaractu.sn que le maire de Guédiawaye annoncera sa démission de ses fonctions de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc).Il y a quelque temps, après l’annonce du journal Le Quotidien, ses affidés et lui étaient montés au créneau pour affirmer de toutes leurs forces que jamais M. Sall ne quittera ce poste, parce qu’il n’avait rien à se reprocher. Comme Le Quotidien l’avait annoncé, Aliou Sall garde ses fonctions à la tête de la mairie de Guédiawaye.
Au-delà du côté comique et ridicule du vaudeville que ses amis et lui ont joué hier après midi, une seule chose émerge pour l’opinion nationale : Aliou Sall a fini par quitter ses fonctions à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). Puisque, depuis qu’il avait annoncé dans son n° 4888 du week-end du 8 juin qu’il allait être limogé desdites fonctions, le frère du président Macky Sall avait classé Le Quotidien parmi ceux qui le combattraient et semblé vouloir faire un point d’honneur, pour ses partisans et lui, de ne pas partir. Certains avaient même pensé qu’il s’agissait de faire mentir Le Quotidien. Il avait même eu l’audace de déclarer qu’il allait renoncer à ses fonctions au mois de septembre. Qu’est-ce qui a changé pour qu’il parte plus tôt ?
Nous avions publié une information que nous avions recueillie à très bonne source, mais dont l’évolution et la mise en œuvre ne dépendait pas de nous. Que Monsieur Sall décidât de prolonger une crise politique qu’il aurait pu éviter au régime de son frère et que ce dernier, par faiblesse, le laisse faire, ne porte aucun préjudice au journal Le Quotidien. Au contraire, cela ne faisait que mettre à nu les tares de ce pouvoir.
La lettre ouverte qu’il a publiée hier, pour ne pas l’avoir pu lire lors de son point de presse convoqué à Guédiawaye, démontre à quel point Aliou Sall se croit au centre du Sénégal. Le parallèle a été fait depuis longtemps, et lui ne fait que l’accentuer, hélas ! Toute son attitude dans cette affaire a fait penser à Karim Wade, au plus fort de la puissance de son père. Dans une missive adressée aux Sénégalais, le fils du Président Wade, accessoirement Super-ministre de son père, se plaignait de n’être pas aimé des Sénégalais. C’est quasiment les mêmes termes qu’utilise Aliou Sall quand il dit : «C’est une campagne visant à me ‘’déshumaniser’’ (le mot n’est pas trop fort), parce que c’est de cela qu’il s’agit, une campagne qui présente l’autre (toujours moi) comme le méchant face aux bons, celui qui s’abreuve du sang et de la sueur du Peuple sénégalais, le personnage sans foi ni loi qui nargue un Peuple exsangue.» Son «jumeau» Karim, lui, disait : «Jamais dans l’histoire du Sénégal, un homme public n’a reçu autant de coups, de propos diffamatoires et outrageants. Systématiquement, je suis l’objet de graves accusations, de profondes détestations, d’attaques hallucinantes…»
Comme Karim Wade, Aliou Sall a vite oublié que s’il a pu atteindre certaines stations politiques et économiques dans ce pays, c’est d’abord, au-delà de ses mérites propres, à sa filiation qu’il le doit. Et tous ceux qui disent le soutenir le font d’abord pour se faire bien voir de son frère le président, au-delà d’autres considérations. Même si beaucoup de points sont sujets à caution dans cette enquête de la Bbc, elle lui reproche tout de même de s’être arrangé pour encaisser, sur le dos du peuple, une partie des 6 000 milliards de francs Cfa de royalties. Beaucoup se sont révoltés de ce que, pour une somme près de 20 fois moindre, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, a été dépouillé de son mandat et croupit en prison. Là où Karim Wade également est passé pour avoir détourné des sommes moins colossales.
En ne voulant y voir que des attaques politiques, Aliou Sall a fait de cette affaire un débat politique sénégalo-sénégalais. La lecture du mémorandum du gouvernement au ministère des Affaires étrangères lui a décerné une dimension internationale. C’est dire donc que son départ de la Cdc intervient quelque peu tardivement et risque de ne pas éteindre les flammes. S’il se confirme que le porte-parole du chef de l’Etat, M. El Hadj Kassé, a aussi été limogé, ce double départ passera plus comme une opération destinée à en finir avec la cacophonie dans la communication officielle de cette affaire. El Hadj Kassé a, entre autres, affirmé que Aliou Sall avait encaissé 250 mille dollars de Petro Tim à travers Agritrans. Ce que l’intéressé persiste à nier. De quelque côté que se situe la vérité, il faudra bien la débusquer et l’établir.
Ce sera le rôle de la justice et il faudra que le procureur prenne sa mission au sérieux, car il ne s’agit pas que de l’honneur et la réputation de Aliou Sall. Il s’agira aussi de démontrer que, comme le président Macky Sall et ses fidèles persistent à dire, il a été éliminé toute part d’ombre dans la gestion de nos ressources du sol et du sous-sol, même maritime.