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15 août 2025
par Yoro Dia
DÉMOCRATIE SOUS TUTELLE
Comment, pour l’opposition, transformer les ambassades occidentales en murs des lamentations et pour le pouvoir, être convaincu que son maintien se joue à Paris, et se scandaliser que les Européens prennent des libertés avec notre souveraineté ?
Je m’étonne de l’étonnement suscité par la sortie des observateurs de l’Union européenne demandant à l’Etat du Sénégal de supprimer le parrainage dans les «plus brefs délais». On dit en droit que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. La classe politique sénégalaise aime se prévaloir de sa propre turpitude. Comment veut-on, quand on est dans l’opposition, transformer les salons des ambassades des pays occidentaux en murs des lamentations et quand on est au pouvoir, être convaincu que son maintien se joue en grande partie à Paris ou à Washington, et se scandaliser que les Européens prennent des libertés avec notre souveraineté.
Si le Sénégal avait tenu son rang démocratique, notre pays aurait dépassé largement cette phase primaire de la démocratie où l’on nous envoie des observateurs pour veiller sur nos élections. L’alternance étant devenue la respiration naturelle de notre démocratie, organiser des élections devrait être une banalité pour nous. Sur le plan administratif et organisationnel, la dernière Présidentielle montre que l’organisation d’élections est devenue une banalité, mais c’est le manque de confiance entre acteurs politiques et notre propension à toujours revenir sur les règles, avec les abus de majorité, les dérives de l’Etat légal, qui font que notre pays est encore sous tutelle électorale. Du discours de la Baule à la révolution burkinabè qui a viré Compaoré, il est évident que les causes endogènes l’emportent sur le jeu des grandes puissances, mais nos élites politiques trainent encore ce complexe occidental.
Même si les faits prouvent que les populations ont coupé démocratiquement le lien ombilical, les politiques continuent de vivre avec cette idée reçue qui veut que tout se joue en Occident, et l’avantage des idées reçues est qu’on n’a pas besoin de les démontrer. En 2000, les Sénégalais ont élu Wade, même si la France pensait que le Sénégal devait éviter le saut dans l’inconnu avec cet aventurier dangereux, comme parlait Foccart. La révolte populaire du 23 juin a été le début de la fin pour Wade, que les Sénégalais vont congédier démocratiquement. L’Union européenne qui emploie un ton si comminatoire avec nous, use de trésors de diplomatie et de subtilité digne de Talleyrand pour se prononcer sur la situation en Algérie, qui a plus besoin de leçons de démocratie que la plupart des pays au sud du Sahara. Pour l’Algérie, la souveraineté est sacrée et il y a consensus national sur la question. Chez nous, c’est tout le contraire.
Il est de bon aloi quand on est dans l’opposition, de dénigrer le pays à l’étranger pour son agenda personnel et quand on est au pouvoir, d’accorder plus d’importance à l’opinion de l’Occident qu’à celle de son pays. Le reportage de la Bbc qui secoue notre pays en est un bon exemple. Le pouvoir s’est cru devoir mobiliser l’appareil d’Etat pour répondre à un reportage que les Sénégalais ont eu par WhatsApp, parce que c’est la Bbc et non pas Rfm ou Walf Tv, et l’opposition est toute contente de dépeindre notre pays comme la Guinée équatoriale ou le Guatemala. Il y a une constante quand on exporte nos sénégalaiseries à l’étranger, que ce soit Wade qui a va manifester contre Diouf invité à faire un discours au palais Bourbon, ou l’opposition qui traque Macky Sall à Paris en marge du Pse, c’est toujours le sourire narquois des Parisiens face au spectacle des Africains qui refusent le sevrage politique malgré l’indépendance.
Vu notre niveau de démocratie, il est temps qu’on apprenne à régler nos sénégalaiseries électorales entre nous, car comme disent les Britanniques, «Right or wrong my country». Il est impensable qu’un homme politique britannique, français ou américain, dise du mal de son pays à l’étranger. Je n’ai pas encore vu des Indiens ou même des Pakistanais ternir l’image de leur pays pour un gain politique interne. C’est toujours l’inverse. On porte le pays au pinacle à l’extérieur et on le critique à l’intérieur. Au Sénégal, nous devons adopter le même gentleman-agreement car les régimes passent, les hommes politiques passent, mais le Sénégal demeure. Critiquons Diouf, Wade et Macky mais ne réduisons pas l’honneur et la gloire du Sénégal à son Président ou à des combats politiques. Le fait même de penser que le sort de notre pays dépend de l’opinion étrangère ou de d’hommes politiques étrangers et pas des Sénégalais qui élisent, est la preuve d’une servitude volontaire dans laquelle notre élite se complait depuis l’indépendance malgré les alternances de 2000, de 2012 et le désordre régénérateur du 23 juin 2011. Malgré tous ces faits, les idées reçues demeurent.
LA SDE SAISIT LA COUR SUPRÊME
Le Conseil national de la Sde est monté, ce mercredi, au créneau pour dénoncer la décision de l’ARMP portant sur le rejet du recours contentieux qu’il avait introduit.
La polémique sur le contrat d’affermage attribué à Suez au détriment de la Sénégalaise des eaux (SDE) est loin de connaitre son épilogue. Le Conseil national de la Sde est monté, ce mercredi, au créneau pour dénoncer la décision de l’ARMP portant sur le rejet du recours contentieux qu’il avait introduit. Ainsi, la Sde n’étant pas d’accord de l’attribution du contrat d’affermage à Suez va saisir la Cour suprême pour faire casser cette décision.
« Nous avons exprimé notre étonnement et notre grand désaccord concernant cette décision. Cette décision ne respecte ni le droit, ni le code des marchés public. Nous sommes convaincus qu’on est en train de nous spolier », a déclaré Mansour Kama, président du Conseil d’administration de la Sde. Avant d’ajouter : « si on cherche à pénaliser la Sde, nous ne l’accepterons pas. Nous avons pris toutes les dispositions pour attaquer cette décision devant la Cour suprême ».
D’après Mansour Kama, il n’y a rien qui justifie que le contrat d’affermage soit accordé à Suez d’autant plus que la Sde a offert le prix le plus bas. « Nous avons une différence de prix pour les 15 prochaines années de 42 milliards de francs CFA. Cette différence de prix justifie amplement au plan économique que nous puissions être adjudicataire », a renseigné M. Kama. Selon lui, la Sde est une entreprise professionnelle qui respecte les institutions et les consommateurs sénégalais. Sur ces entrefaites, il rassure que la Sde va assurer la continuité du service public jusqu’à ce qu’on la remercie. « Il n’y aucune crainte à avoir en ce qui concerne la continuité du service public. Nous allons respecter tous les engagements pris en étant au niveau du secteur de la distribution de l’eau au Sénégal », rassure le président du Conseil d’administration. Qui, par ailleurs, a interpellé les bailleurs de fonds parce qu’ils sont des partenaires du Sénégal et sont très engagés dans la distribution de l’eau. Ces bailleurs, rappelle M. Kama, ont voulu un appel d’offres précis et transparent. « Nous les interpelons pour savoir comment eux-mêmes apprécient cette situation assez ubuesque. Ils ne peuvent pas rester inactifs ou silencieux », martèle le président du Conseil d’administration.
LES CHEMINOTS ATTENDENT LA MATERIALISATION DES PROMESSES PRESIDENTIELLES
Les travailleurs du rail se font un sang d’encre à propos de la « relance des activités de la société ferroviaire à l’arrêt depuis plus de 13 mois »
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 19/06/2019
Les travailleurs du rail se font un sang d’encre à propos de la « relance des activités de la société ferroviaire à l’arrêt depuis plus de 13 mois ». Des cheminots démoralisés, déçus, accablés, qui se disent convaincus que « ce n’est pas demain la veille que l’ex-Société nationale des chemins de fer retrouvera son lustre d’antan « parce qu’il y a toujours eu plus de paroles que d’actes de la part des autorités.
Le président de l’Intersyndicale des travailleurs de Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf), Mambaye Tounkara, reconnait que « le privé a montré ses limites. Après la privatisation de la société ferroviaire et à la signature de la résiliation du contrat de concession par les deux Etats concernés, il n’y avait que trois locomotives pour une entreprise qui en avait 18 auparavant, et un parc de ferrailles à hauteur de 6 milliards FCFA ». Selon lui, « tout cela a été dilapidé ». Il estime donc qu’« il est temps que les autorités se ressaisissent et prennent la décision de relancer les activités de DBF comme l’avait d’ailleurs promis le président de la République lors de la campagne électorale de février dernier. Macky Sall avait promis cette relance dès le mois d’avril, nous sommes en juin et il n’y a rien jusqu’à présent ».
Lors de la campagne électorale pour la dernière présidentielle, pour assurer un accueil triomphal au président candidat à sa réélection, Macky Sall, dans la cité du rail, les responsables de la majorité présidentielle avaient sorti les grands moyens et battu le rappel des troupes. Ils devaient impérativement relever le défi de la mobilisation surtout après la marée humaine qui avait accueilli son principal challenger, M. Idrissa Seck, au premier jour de la campagne électorale, Idrissa Seck. Audelà des appels à la mobilisation des différentes composantes de la coalition Benno Bokk Yakaar, l’Administrateur général de la société de chemin de fer « DakarBamako Ferroviaire », M. Kibily Touré, avait aussi été mis à contribution pour « amadouer » les cheminots et leurs familles. L’astuce avait consisté à leur faire miroiter l’arrivée dans moins de trois mois d’une flotte de 12 locomotives pour relancer l’activité sur le corridor Dakar-Bamako. Et pour mieux ferrer la grande famille du Rail, l’Administrateur de Dbf s’était adjoint les services d’une délégation de la société sud-africaine de gestion de locomotives « Traxtion » qui gérerait un parc de plus 900 locomotives à travers le monde.
Des promesses d’achat ou de location de locomotives non tenues
A ces Sud-africains il avait proposé, en lieu et place de l’achat d’une locomotive à 15 milliards de FCFA, une offre de location avec maintenance et entretien assortie d’une option de rachat au bout de trois ans, si la situation financière le permet. Laquelle offre devait porter sur la mise à disposition d’une flotte de 12 locomotives pour Dbf. « Nous allons acquérir les premières locomotives dans 2 mois et demi (Ndlr, Avril dernier) dès que les Etats donneront leur autorisation de signature pour ce contrat qui, du point de vue financier, est largement plus à la portée de nos moyens que d’acheter des locomotives. Si nous parvenons avec l’accord des Etats à valider cette offre, nous pensons qu’avec les 12 locomotives qui seront livrées dans le temps, nous serons en mesure de régler la problématique de la locomotion. Et donc il nous restera à gérer celle de la voie ». Et même à ce dernier niveau, l’espoir était permis selon M. Touré. A l’en croire, les missions techniques d’opérations envoyées sur le terrain, c’est-à-dire sur la voie de Dakar à Tambacounda, faisaient état d’un seul point critique au niveau de Koussanar dans le département de Tambacounda. Un problème que, selon l’Administrateur, Dbf pouvait résoudre dans les meilleurs délais pour permettre à la société ferroviaire d’être opérationnelle sur l’axe Dakar-Tambacounda. Il faut dire toutefois que la mission d’inspection s’était arrêtée en gare de Tambacounda, faute de voie praticable pouvant permettre aux locomotives d’entrer en terre malienne.
Une misère collective née d’un chapelet de promesses non tenues
Aujourd’hui, combien sont-ils, ces cheminots qui, croupissant dans la misère du fait d’un chapelet de promesses non tenues, continuent de réclamer des « mois d’arriérés de salaires, une bonne situation sociale et économique, une revalorisation du travailleur ». Des travailleurs qui font état de leurs inquiétudes par rapport à « l’avenir » de l’entreprise qui est dans une situation « catastrophique et à l’arrêt depuis plusieurs mois. Des cheminots confrontés aussi à des retards de salaires, de sérieuses difficultés de prise en charge médicale, de gestion du personnel, de non-versement des cotisations sociales entre autres difficultés. Selon eux, « Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf) est encore loin d’être sur les rails de l’émergence parce que la relance du Chemin de fer pose problème ». Déplorant un outil de travail moribond, ils reprochent à l’Etat d’avoir manifesté un manque de volonté dans le cadre du processus de relance de leur entreprise. Ils ne comprennent donc pas que cet Etat ait débloqué des centaines de milliards de FCFA pour le projet du Train Express Régional (TER) tout en refusant des miettes à Dakar-Bamako-Ferroviaire qui n’a pourtant besoin que de 50 milliards de FCFA pour se remettre sur les rails.
Le président de la Confédération générale des travailleurs de France, David Gobé, porte-voix des cheminots du monde, président de la section cheminote de la Fédération internationale des ouvriers du transport, en visite récemment à Thiès, avait dénoncé « la très mauvaise politique ferroviaire des Etats malien et sénégalais ». Il avait aussi fustigé « le dégât du libéralisme ferroviaire poussé à son paroxysme, c’est-à-dire, à l’anéantissement total de la ligne du chemin de fer ». Une ligne pourtant « vitale pour l’économie des deux pays. Elle est un patrimoine et est à la fois symbole d’un passé colonial, mais aussi symbole de votre indépendance à travers la grève des cheminots de 46. Cette ligne doit rouvrir entièrement et rapidement parce que c’est un apport social et économique et nous pensons qu’elle apportera la paix au Mali ». Aux autorités maliennes et sénégalaises, M. David Gobé conseille « d’arrêter d’être influencées par certains lobbys et certaines idéologies. On ne va pas se cacher la face, c’est l’idéologie libérale ». En tout état de cause, la nomination d’un fils de cheminot, le maire de Koungheul, Mayacine Camara, comme nouveau secrétaire d’état auprès du ministre des Infrastructures chargé du Réseau ferroviaire à la place d’un ministre chargé du Développement du Réseau ferroviaire, n’a jusqu’ici encore suscité aucun espoir chez les cheminots de Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf).
Par Boubacar SADIO
BROUILLAGE JUDICIAIRE POUR UNE ÉVENTUELLE DISCULPATION
La présidence de la république a perdu sa sacralité et sa solennité, tout simplement, parce qu’on y enregistre des propos mensongers de la part de certaines autorités
Aujourd’hui et personne, à moins d’être d’une mauvaise foi maladive et manifeste, ne peut nier que le Sénégal traverse un des moments les plus difficiles, les plus délicats et les plus cruciaux de son histoire. Le scandale lié à l’affaire Prêt-Tim est sur toutes les lèvres et alimente le débat public. Cette affaire sulfureuse, inédite et d’une gravité qui dépasse l’entendement, est d’une acuité et d’une prégnance telles qu’elle a obligé les plus hautes autorités du pays, notamment la Président de la république à se départir de leur calme olympien et à sortir du silence méprisant, dédaigneux et condescendant qu’elles avaient l’habitude d’opposer à toutes interpellations publiques qui leur étaient adressées dans le cadre de leurs responsabilités étatiques, notamment au sujet des nombreux cas de détournements de deniers publics. Pour l’heure, nous assistons, plus ou moins amusés, à une frénésie palpitante dans la communication tous azimuts des autorités gouvernementales, et d’où il est très facile de relever de fortes contradictions et d’énormes mensonges. Le ministre de la justice n’a-t-il pas dit qu’il s’agit d’une affaire privée ? N’est-ce-pas le même ministre qui a publié un communiqué pour informer que le gouvernement a saisi le Procureur général pour diligenter une enquête aux fins de faire la lumière sur cette affaire ? Le responsable en charge de la communication présidentielle n-a-t-il pas, dans un premier temps nier l’existence du rapport de l’IGE, pour ensuite dire, sans la moindre gêne ni la moindre excuse, que le Président n-a pas encore reçu le rapport incriminé ?
Cela ne devrait surprendre personne, dans la mesure où et je n’aurai de cesse de le dire et de le seriner, la Présidence de la république a perdu sa sacralité et sa solennité, tout simplement, parce qu’on y enregistre des propos mensongers de la part de certaines autorités. Le point d’orgue de la communication gouvernementale a été la conférence de presse du Procureur de la république qui est sorti d’une très longue période d’hibernation qui a souvent amené les Sénégalais à se demander s’il y avait quelqu’un pour défendre la société des agressions et injustices qui provenaient de la société elle-même. C’est le lieu de rappeler que les gouvernants exercent leurs missions et que les magistrats rendent la justice au nom du peuple souverain seul détenteur du pouvoir légitime. Dieu sait qu’il s’est passé beaucoup de choses qui ont suscité l’émoi au sein de la population et qui auraient dû pousser le Procureur à faire une adresse, ne serait-ce que pour calmer et rassurer les esprits. Dans son entame, le Procureur nous a mis au fait qu’il a été instruit par ses supérieurs ; ce qui veut dire en clair qu’il n’aurait certainement pas réagi et continuerait à garder le mutisme. C’est inquiétant tout de même. A moins de me tromper, il me semble avoir entendu le Procureur dire que l’objet de l’enquête est d’élucider les populations sur cette affaire. Je me permettrais de lui faire savoir qu’on n’élucide pas des personnes mais qu’on les éclaire, justement, pour qu’elles soient lucides afin de mieux comprendre, dans ce cas d’espèce, les enjeux de ce scandale. Malheureusement, ce face à face avec la presse a été très contre-productif et n’a fait qu’instiller le doute et la suspicion dans les esprits quant à la volonté réelle des autorités de faire éclater la vérité. Et que dire de cet appel à témoins dans ce cas de figure.
Le Procureur aurait dû et pu se contenter de dire qu’il a saisi la Division des investigations criminelles et la Section de recherches de la gendarmerie pour enquête. Il n’avait point besoin de préciser à l’intention du public les détails des instructions données. C’est très gênant pour ces officiers de police rompus à la tâche, qui, maintes fois, lui ont présenté des résultats probants d’enquêtes très délicates et complexes ; ces enquêteurs de la Police et de la Gendarmerie techniquement et opérationnellement plus et mieux outillés que le parquet. Seulement ils sont plus fragiles, plus exposés et moins protégés que les magistrats. Les enquêteurs auraient été heureux qu’on leur laissât diligenter leurs investigations dans la plus totale discrétion. Ils ont l’habitude de constater les faits incriminés, d’en rechercher les auteurs, de les appréhender pour les présenter auprès du Procureur de la république. Le Procureur n’a pas été prudent en demandant aux gens de se présenter à la DIC ou la Section de recherches alors qu’il n’avait pas encore saisi ces services de manière officielle ; Clédor Sène l’ayant pris au mot s’est rendu à la DIC pour s’entendre rétorquer qu’aucune instruction n’est venue du parquet, installant ainsi un profond malaise qu’une sérénité aurait pu faire éviter. C’est un peu dommage pour la crédibilité du Procureur et de la suite de l’enquête. Cet appel à témoins a tout l’air d’un appel de diversion pour davantage créer un imbroglio destiné à complexifier l’enquête. Cette affaire est très sérieuse et d’une gravité extrême avec des enjeux sociétaux énormes. L’enquête ne sera peut-être pas folklorique, mais son sens de marche n’aboutira qu’à des conclusions inexploitables ; l’avenir nous édifiera.
A mon humble avis, il y a erreur sur le casting, sur la distribution des rôles entre la Police et la Gendarmerie ; en effet, il aurait été plus judicieux de confier le dossier du rapport de l’IGE à la DIC et celui sur Petro-Tim à la Section de recherches. En diligentant le dossier qui leur a été confié, les enquêteurs de la Police vont devoir interroger leurs supérieurs, notamment le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye sur qui pèsent de lourds soupçons de faux et d’usage de faux. Encore faut-il pouvoir l’interroger compte tenu de sa station ministérielle. Quant au Président de la république, il est totalement exclu d’y penser ; il bénéficie d’une immunité qui le soustrait à toute procédure judiciaire. Et pourtant, il apparait dans ce scandale comme le principal responsable en tant que signataire des décrets octroyant à Pétro-Tim les permis de recherches et d’exploitation sur les blocs offshores de Cayar et de Saint-Louis. Le Président Macky Sall a une double responsabilité politique et morale. S’il y a un constat à faire, c’est au sujet de l’attitude du Procureur de la république qui a fait dans tous les registres ; tantôt c’est de l’ironie voire du persiflage, tantôt ce sont des propos comminatoires subtiles et quelquefois il verse dans le sibyllin. La charge de procureur de la république est l’une des plus éminentes fonctions dans un Etat ; elle confère un pouvoir quasi divin et une puissance extraordinaire à son titulaire qui doit en mesurer l’importance et en apprécier la gravité.
La presse exerce une fonction de contrôle social
Dans le registre de l’ironie, le Procureur de la république à un peu chahuter les journalistes en évoquant les officines d’experts et de connaisseurs dans les rédactions. C’est taquiner la presse, cette même presse qu’il a convoquée pour faire passer son message et dont il serait déçu si elle n’avait pas répondu à son invite. Il y a tout lieu de faire comprendre au Procureur que la presse exerce une fonction de contrôle social et qu’à ce titre, elle peut valablement se prévaloir de représenter les citoyens, leurs intérêts et défendre leurs droits. Son indépendance et sa liberté sont garanties dans les démocraties majeures, peut-être moins dans des ersatz de démocratie comme chez nous. Et pour la gouverne du procureur il me plait de reprendre ces mots de Garçon « La presse constitue par le contrôle qu’elle exerce, par les révélations qu’elle publie, une sauvegarde contre les abus du pouvoir ; la liberté qu’on lui accorde est en proportion de celle dont jouissent les citoyens. Il n’est de presse libre qu’un dans un pays libre et chaque entrave qu’on lui met est une servitude qui s’étend à la nation toute entière ». Aujourd’hui, les Sénégalais ne peuvent que savoir énormément gré à la presse, toutes nationalités confondues, qui leur a permis de découvrir le grand scandale lié à l’affaire Pétro-Tim. Ils pourront ainsi élever leur niveau de vigilance, de surveillance et de contrôle par rapport à la préservation et à la gestion de leurs ressources naturelles. C’est le lieu et le moment d’inciter les journalistes à approfondir les investigations dans ce scandale hors norme. Dieu sait que les journalistes en savent énormément, mais leurs esprits républicains et leur sens très élevé des responsabilités les obligent souvent à procéder à de la rétention d’informations très délicates pour préserver l’unité nationale et la cohésion sociale.
Par rapport à Aliou Sall qui n’est qu’un malheureux pion dans cet énorme scandale, son rétropédalage et son revirement spectaculaires, une véritable tare familiale, ne m’ont guère surpris. Il nous a habitués à ce genre de comportement. Dans toute dernière et récente contribution, je me mettais en doute sa réelle volonté de porter plainte et d’aller jusqu’au bout de cette affaire. Aussi avais-je posé la question de savoir si sa déclaration n’entrait pas dans une stratégie de diversion et de distraction de l’opinion publique, pour finalement se révéler un canular de très mauvais gout ? Quand on est issu d’une lignée noble et guerrière, on ne doit pas se comporter ainsi ; préserver sa dignité et sauver son honneur devraient normalement valoir à un noble guerrier du Fouta de tout faire pour s’innocenter et se blanchir de toute accusation déshonorante et infamante. On semble justifier le retrait de la plainte par la saisine du Procureur par l’Etat. C’est un argumentaire léger et fallacieux. Concernant Aliou Sall, c’est une affaire strictement privée et de diffamation portant sur sa seule personne. La litispendance devrait pouvoir prospérer dans ce cas d’espèce ; en effet, la plainte de Aliou Sall devrait pouvoir être portée simultanément par les juridictions anglaises et sénégalaises qui toutes sont compétentes pour en connaitre
C’est une véritable fable de Ndoumbélane.
Sont toutes aussi ridicules et piètres ces vaines tentatives de vouloir faire croire que le Président Macky Sall avait voulu limoger son jeune frère et qu’il avait fallu l’intercession d’un ministre, jusque-là non identifié, pour l’en dissuader. C’est une véritable fable de Ndoumbélane. Et, le cas échéant, ce serait très grave ; parce que cela voudrait dire que pour et dans des affaires aussi sensibles, le Chef de l’Etat peut se laisser facilement influencer. Si réellement telle était sa volonté rien ne devrait pouvoir l’en empêcher. Il faut arrêter de prendre les Sénégalais pour des idiots sans cervelle. Le comble, aujourd’hui, est de voir se tenir des réunions, des meetings et des conférences de presse pour soutenir Macky Sall et son jeune frère qui, à l’occasion est paré de toutes les qualités. Des hurluberlus, des inconscients, de profiteurs en manque notoire d’arguments convaincants parlent de collusion avec des puissances étrangères, de déstabilisation du pays et d’appels à l’insurrection. Foutaises que tout ce discours cherchant à faire peur et à vouloir faire paraitre certains Sénégalais comme des traitres. Non et non ; les déstabilisateurs du pays sont dans la rébellion casamançaise ; ce sont ces gens qui ont pris des armes, toujours en leur possession, pour combattre nos vaillants « Diambars » qui ont payé un lourd tribut.
Et pourtant des autorités frayent avec ces bandits criminels. Le sieur Mansour Faye, pressenti pour remplacer Macky Sall, n’a pas voulu être en reste ; aussi a-t-il joué sa partition en taxant les opposants et toutes personnes ayant critiqué son beau-frère d’ennemis du Sénégal, de compatriotes qui n’aiment pas le pays. Il faut tout simplement le comprendre, il est dans son rôle de défendre le clan « Faye-Sall-Timbo ». Ces agitateurs qui s’évertuent à défendre les frères Sall sont à scinder en deux catégories ; il y a ces responsables politiques qui organisent des meetings de soutien pour se faire remarquer par le prince dont ils espèrent qu’il saura leur être reconnaissant ; il y a les souteneurs opportunistes réputés être de véritables girouettes à la pirouette facile. Ce sont des écornifleurs professionnels qui, à travers leurs sorties sporadiques cherchent à justifier les montants périodiques qui reçoivent de la charité publique présidentielle. Le scandale Pétro-Tim est devenu une période de rente et de traite pour les opportunistes qui savent flairer les bons coups au sein de la majorité présidentielle. Ce qui étonne c’est le silence radio de l’AFP et du PS qui n’ont même pas daigner pondre, ne serait-ce qu’un communiqué pour apporter leur soutien aux frères Sall qui doivent beaucoup méditer sur les comportements des uns et des autres. « NANU AAR LI NU BOKK »
Le pouvoir au peuple, les servitudes aux gouvernants
Boubacar Sadio est Commissaire divisionnaire de police De classe exceptionnelle à la retraite
MACKY SALL DIVISE LES PARTIES PRENANTES
Principal point d’achoppement, lors de la précédente réunion, les modalités de remise du rapport final de la Commission cellulaire bloquent les concertations sur le processus électoral qui restent au point mort.
Les concertations sur le processus électoral engagées dans le cadre du dialogue national sont-elles au point mort ? Tout porte à le croire. Hier, les différentes parties prenantes n’ont pas pu trouver un consensus sur les modalités de remise du rapport final issu du dialogue politique. Elles ont alors renvoyé la question à la prochaine réunion, prévue demain jeudi à l’hôtel Ngor Diarama.
En effet, selon le coordonnateur du Pôle des non-alignés, Déthié Faye, les discussions n’ont pas été faciles, parce qu’en dehors du compte rendu de la précédente réunion qu’il fallait adopter, il y a eu la question qui avait été retenue la dernière fois, à savoir les modalités de remise du rapport final. “On a longuement discuté autour de cette question et de la place du ministère de l’Intérieur dans le cadre du dialogue. Les discussions ont été longues et on n’a pas arrêté une position définitive. Mais, nous ne sommes pas loin de là, parce qu’à l’issue de beaucoup de concertations et de consultations, la Commission cellulaire nous a proposé une formule pour le moment que nous avons trouvé convenable, tant du côté de l’opposition que des non-alignés. La majorité a quelques réserves, parce qu’elle propose une autre formulation qui n’est pas loin de celle de la Commission cellulaire’’, confie Déthié Faye à sa sortie de réunion.
En dépit de tout le débat qu’il y a eu hier autour de la question, chacun des différents pôles a campé sur sa position, malgré les tentatives de rapprochement de la Commission cellulaire dirigée par le général Mamadou Niang. Ce dernier, pour parvenir à un consensus autour de la question, a proposé aux différents pôles en litige de laisser le soin à la commission qu’il dirige de prendre, à la fin des concertations, toutes les dispositions utiles pour remettre le rapport final aux autorités compétentes. Si cette proposition trouve l’approbation du pôle de l’opposition et des nonalignés, elle n’agrée pas la majorité présidentielle. Selon le coordonnateur du pôle de la majorité, dès lors qu’il a été mis en place une commission en charge du dialogue national, il faut sortir le président de la République de ces concertations. “Puisque, maintenant, le Cadre de concertation sur le processus électoral est arrimé au dialogue politique en tant que composante du dialogue national, nous pensons que le président de la République doit être épargné. La Commission chargée du dialogue national n’a pas encore élaboré ses termes de référence. Nous ne savons pas comment elle sera configurée. Nous avons anticipé sur ce dialogue pour être la composante politique du dialogue national. Il s’agit, pour nous, d’être prudents sur certaines questions, notamment la remise du rapport final’’, déclame Benoit Sambou. Pour lui, le dialogue national a un responsable, en la personne de Famara Ibrahima Sagna.
Dans ce cas, soutient-il, “nous ne pouvons pas décider que le rapport va être remis à Aly Ngouille Ndiaye ou bien au président de la République directement, comme le demande l’opposition. Il faut savoir d’abord quelle est la configuration, la nature et la mission du coordonnateur du dialogue national’’. “Pour nous, c’est une position de prudence, pour éviter de prendre des décisions qui, demain, vont gêner la configuration des autres commissions concernant le dialogue politique qui seront mises en place et qui auront le même rang que celle déjà en place. Mais, il n’y a aucun problème particulier. C’est sûr qu’on va s’entendre’’, poursuit le secrétaire national à la vie politique de l’Alliance pour la République. Face à cette position de la majorité, la Commission cellulaire en charge du dialogue politique propose de prendre toutes les dispositions utiles pour faire parvenir le rapport au président de la République. “Nous savons tous que le destinataire final du rapport, c’est le président de la République. Donc, il appartiendra au président de la Commission cellulaire de déterminer les modalités pratiques pour que le président de la République puisse recevoir le rapport’’, déclare le coordonnateur du Pôle des non-alignés. Déthié Faye pense que, pour le moment, il n’est pas exclu que cette formulation soit améliorée. “En tout cas, nous ne sommes pas loin de pouvoir nous entendre sur quelque chose. Nous tous nous avons manifesté la volonté de parvenir à un consensus, pour pouvoir engager le débat de fond. De notre point de vue, ce n’est pas une opposition ferme et catégorique de la majorité, mais des réserves sur la formulation’’, relativise-t-il. Mais pour la majorité, l’opposition, en voulant que le rapport soit directement remis au président de la République, va vite en besogne.
Selon Benoit Sambou, quand les discussions sur les questions électorales ont été entamées, c’était un cadre afin d’évaluer le processus électoral, définir les changements à apporter dans le Code électoral ou dans le système électoral en vue des échéances futures. Entre-temps, souligne-t-il, “l’opposition est revenue à la table et a exigé, à la limite, que le cadre soit transformé en commission chargée du dialogue politique. Puisqu’elle a accepté de répondre à l’appel au dialogue national, elle considère que ce cadre doit servir à discuter de toutes les questions touchant le processus électoral et aussi toutes les questions ayant trait à l’actualité politique ou à l’organisation politique de notre pays. Ce que nous avons accepté à notre corps défendant’’. Mais pour autant, il pense que les termes de ce dialogue doivent être clairement définis pour ne créer, à l’avenir, aucun amalgame.
UNE FILLETTE DE 4 ANS SAUVAGEMENT VIOLEE
En quarante-huit heures, la ville de Thiès a enregistré deux événements tragiques. Une fillette de 4 ansa été cruellement violée avant-hier, au quartier Route de Dakar 2. Au 10e, c’est le corps sans vie d’une femme âgée de 39 ans qui y a été découvert
Le début de semaine est douloureux dans la ville de Thiès où deux faits tragiques retiennent l’attention des populations. D’abord, il y a le viol odieux survenu au quartier Route de Dakar 2, avant-hier et révélé tard dans la soirée. Un homme dont l’identité n’a pas encore été révélée, a abusé d’une petite fille âgée seulement de 4 ans. La fillette est sortie de chez elle pour aller acheter de la crème glacée. C’est sur le chemin du retour qu’elle a croisé son bourreau qui l’a violée. Les faits, dit-on, se sont déroulés à un jet de pierre du domicile de ses parents, plus précisément à 200 m. Un témoin raconte : “Elle est venue chez moi acheter de la crème. Ensuite, elle est repartie. Je l’ai vue, parce que j’étais assis devant la porte de ma maison. A un certain moment, j’ai aperçu sa maman et un de ses voisins. Tous les deux étaient inquiets. Je me suis rapproché d’eux. Ils m’ont révélé que la petite fillette avait été violée. Cela s’est passé très vite. C’est dommage. Et c’est tout ce que je sais’’, se désole-t-il. De son côté, la dame qui lui a vendu la crème n’en revient toujours pas. “Quand la petite est arrivée, c’est moi qui lui ai vendu la crème. Je lui en ai même offert une. Ensuite, je suis entrée dans ma salle de bain pour me doucher. Lorsque je suis sortie, je suis tombée sur sa maman qui m’a fait comprendre qu’elle n’avait pas vu sa fille. Un instant après, elle m’a dit ceci : ‘Elle est là-bas. Je l’ai aperçue.’ Après cet échange, elle est revenue pour me dire que sa petite fillette a été violée. Par qui ? Je ne sais pas. C’est elle qui m’a informée’’, relate-t-elle avec émotion, demandant par la même occasion aux autorités locales d’intensifier le dispositif sécuritaire, afin de permettre aux habitants dudit quartier de vivre en toute quiétude. Après cet acte, une enquête a été ouverte et aurait permis de mettre aux arrêts un suspect. La fillette, quant à elle, a été vite conduite au centre hospitalier régional El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès où elle a subi, selon nos sources, une intervention chirurgicale. Aux dernières nouvelles, elle y est toujours internée pour suivre des soins.
Femme morte par pendaison
Le viol de la fillette de 4 ans s’est répandu comme une trainée de poudre dans la cité du Rail. Cependant, une autre affaire est venue s’y ajouter. Celle-ci n’est rien d’autre que la découverte, hier, d’un corps sans vie. Il s’agit d’une certaine Khady Fall, âgée de 39 ans et domiciliée au quartier 10e. Alertés, les éléments du groupement d’incendie et de secours n°2 de Thiès ont investi les lieux. Arrivés sur place à 11 h 21 mn, ils ont pu constater que la dame est morte par suite d’une pendaison. Ils ont trouvé une corde autour du cou de la victime. Par contre, nos interlocuteurs révèlent que, pour l’instant, les circonstances exactes de la mort de Khady Fall restent encore indéterminées. “On ne sait pas si elle a été tuée puis attachée ou si c’est elle qui s’est pendue. Ça, on ne peut pas le confirmer. Ce qui va permettre de déterminer les circonstances de la mort de la dame, c’est peut-être une enquête de la police ou une autopsie’’, précisent nos sources
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO DÉMENT TOUTE TENSION DE TRÉSORERIE
Les services du ministre persistent et signent que le processus d’exécution du budget 2019 se déroule normalement avec un rythme de recouvrement correct des recettes ainsi qu’une prise en charge satisfaisante des dépenses
Le ministère des Finances et du Budget réfute les tensions de trésorerie au niveau de l’Etat. A travers un communiqué parvenu «L’As», les services de Abdoulaye Daouda Diallo persistent et signent que le processus d’exécution du budget 2019 se déroule normalement avec un rythme de recouvrement correct des recettes ainsi qu’une prise en charge satisfaisante des dépenses.
«Le processus d’exécution du budget 2019 se déroule normalement avec un rythme de recouvrement correct des recettes ainsi qu’une prise en charge satisfaisante des dépenses», réfute la cellule de communication du ministère des Finances et du Budget pour couper court aux rumeurs véhiculées à travers la presse au cours de ces derniers jours faisant état de tensions de trésorerie au niveau de l’Etat et d’accumulation d’arriérés de paiements importants vis-à-vis d’entreprises exécutant des investissements publics. « Le ministère des Finances et du Budget tient à apporter les précisions suivantes.
Au titre des dépenses financées sur ressources internes, depuis le 15 avril 2019, une enveloppe globale d’un montant de quatre cent quatre-vingt-onze milliards neuf cent quarante-quatre millions (491,944 milliards) de FCFA a été mobilisée pour la prise en charge : des dépenses de personnel pour 146,490 milliards de FCFA, du remboursement du service de la dette publique pour 117,216 milliards de FCFA, du paiement des prestataires de services et des décomptes dus aux entreprises exécutant des travaux au titre des projets et programmes d’investissements publics pour 228,239 milliards de FCFA», explique le grand argentier de l’Etat. « Pour les dépenses financées sur ressources externes, depuis le 15 avril 2019, un montant total de soixante sept milliards cent millions (67,1 milliards de FCFA) a été payé dont vingt-huit milliards deux cents millions (28,2 milliards de FCFA) pour le secteur des BTP et le TER », précise encore la même source. « A ce jour, les critères d’évaluation du Programme Economique et Financier du Sénégal sont respectés, notamment le plafond trimestriel des instances de paiements et le plancher des dépenses sociales », certifie le ministère des Finances et du Budget
« En définitive, toutes les dépenses arrivées à maturité sont prises en compte au niveau de nos services compétents », assure Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Finances et du Budget qui vient de boucler deux mois jours pour jours à la tête de ce département
SAID ET ALIA TARRAF, UNE IMPUNITE INESTIMABLE
Malgré une inculpation pour des faits très graves, Saïd et Allia Tarraf semblent toiser de haut les parties civiles et la justice.
Malgré une inculpation pour des faits très graves, Saïd et Allia Tarraf semblent toiser de haut les parties civiles et la justice. Ils doivent pourtant répondre des délits qui se chiffrent à des dizaines de milliards de francs Cfa.
Saïd Tarraf a été inculpé par le doyen des juges pour association de malfaiteurs, abus de biens sociaux, faux et usage de faux, escroquerie, banqueroute frauduleuse, blanchiment d’argent, et j’en passe. Il a été mis sous contrôle judiciaire et ne pouvait sortir du territoire national sans l’autorisation du juge. Néanmoins, pour des raisons médicales, ce dernier l’a autorisé à aller se soigner en France et de revenir aussitôt. Le Quotidien a appris qu’il en a profité le mercredi dernier pour se rendre à Beyrouth, destination qui n’était pas couverte par la décision du magistrat. Qu’allait-il y faire ?
Cette situation n’a pas manqué d’inquiéter la partie civile, représentée par le cabinet de Me Boucounta Diallo. Il faut dire que les faits reprochés à Saïd Tarraf ne sont pas légers. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’avoir mis à terre un des plus gros patrimoines financiers du Sénégal, le Groupe Tarraf, composé entre autres des structures comme, Sen biscuits, Laiterie dakaroise, Mapal Sa, Cosepral, Nosoco, Dakaroise d’électroménager Sa, Sénégalaise d’emballage, ainsi que de plusieurs sociétés immobilières et autres. Le groupe est ainsi le représentant exclusif et concessionnaire des marques bien connues comme les cubes Jumbo, les pâtes Mapal, les produits Unilever, le thé Lipton, Axe, Dove, Signal et bien d’autres encore. Sur le plan immobilier, le groupe est propriétaire de plus de 100 mille mètres carrés au moins de patrimoine immobilier, rien qu’à Dakar.
Le groupe avait été fondé par le patriarche Jamil Tarraf, qui l’a légué à ses trois fils, Saïd, Adl et Fouad. La famille avait confié la gestion à Saïd Tarraf. Mais avec le temps, ce dernier s’est arrangé, en fabriquant des faux documents, pour écarter frauduleusement ses frères du patrimoine familial dont il a accaparé la gestion et placé sa fille Allia comme directrice générale. Pour bien écarter les autres membres de la famille, Saïd Tarraf est soupçonné d’avoir orchestré la faillite frauduleuse de quasiment l’ensemble des entités du groupe familial.
Exemple, en fin 2015, la Cosepral, concessionnaire des cubes alimentaires Jumbo, dépose son bilan et cède son fonds de commerce à une société espagnole. La filiale gambienne de l’entreprise fait de même quelque temps plus tard. Il en est de même des autres entreprises du groupe qui sont déclarées, pour la plupart, en déficit. Or, des documents consultés par Le Quotidien indiquent que Mme Allia Tarraf, la directrice générale désignée par son père, faisait transférer de ses comptes dans différentes banques, comme la Cbao, la Sgbs, Ecobank ou Crédit international, une banque libanaise, vers des comptes ouverts au nom de ces entreprises, et dont elle était la seule à détenir la signature. Ces montants se sont pour une bonne partie retrouvés transférés à l’étranger. C’est, selon les documents, plus de 9 milliards qui ont transité dans ces comptes, dont au moins 2 milliards provenant des comptes personnels de Allia Tarraf.
Paradoxalement, au moment où ces entreprises se voyaient dotés de cet apport en argent, le cabinet d’expertise comptable Gaye et associés déclarait que la Cosepral venait de terminer l’exercice 2015, avec un bilan négatif de 56 millions ; d’où la question de savoir d’où venait l’argent transféré dans les comptes de la société, et surtout où s’est-il retrouvé ?
La partie civile, constituée des frères de Saïd Tarraf et leurs avocats, a fait remarquer que le salaire déclaré de Allia Tarraf au sein du groupe est de 2 millions de francs Cfa net. Comment avec ce salaire la dame a-t-elle pu se retrouver à manipuler des gros montants qui se chiffres en milliards, s’il n’y a pas faillite frauduleuse ou d’autres manœuvres ? De plus, Saïd Tarraf et sa fille ont forgé de fausses signatures des autres actionnaires du groupe pour obtenir un prêt de 20 milliards de francs Cfa de la Société générale des banques du Sénégal. Ils se sont arrangés pour mettre en gage une partie du patrimoine du groupe en totale ignorance des faits par les frères associés. Ce qui a le plus choqué les autres membres de la famille, c’est de voir que dans le même temps, Allia Tarraf se retrouve, à moins de 40 ans, à la tête d’un patrimoine immobilier considérable à Dakar, aux Almadies notamment, ainsi qu’à New York, à Megève en France. Ce qui a justifié l’inculpation de faillite frauduleuse.
Pourtant, même si elle est sous contrôle judiciaire, Allia Tarraf vaque librement à ses occupations. Comme son père, elle se déplace souvent hors du pays. Et à chaque fois, les deux passent par le Salon d’honneur de l’aéroport, malgré leur qualité de justiciable et le fait qu’ils ne soient en rien des personnalités officielles de l’Etat. Ce qui fait craindre à la partie civile que les prévenus ne jouissent de protections bien placées, qui pourraient leur assurer l’impunité, au détriment de la justice.
ON M’A TROMPÉ
Les révélations de Macky sur le dossier amadou Woury Diallo, détenu gracié alors que son cas était toujours pendant devant la justice
Le nom d’Amadou Woury Diallo aurait été glissé sur la liste des personnes à gracier transmise au Chef de l’Etat. Ce dernier, qui estime avoir été trompé, ne compte pas laisser passer. Déjà, il a ordonné une enquête, laquelle diligentée par le ministère de la Justice, cherche à identifier toutes les personnes à l’origine de l’acte, selon les informations de Libération, dans son édition du jour. Le journal rapporte que les confessions ont été faites par le chef de l’Etat, lui-même, lors de l’audience qu’il a accordée aux pharmaciens, soutenant que l’affaire est d’autant plus scandaleuse que lui-même a été informé de l’identité de la personne grAciée quand il y a eu le tollé.
Dans un entretien exclusif accordé à iRadio et Emedia.sn, sur la polémique née de la grâce accordée à Mamadou Woury Diallo, condamné pour trafic de faux médicaments et dont la procédure était encore pendante devant la justice, Mandiaye Niang, le Directeur des Affaires criminelles et des Grâces du ministère de la Justice, avouait « qu’il y a un dysfonctionnement ».
LES ASSURANCES DU GÉNÉRAL NIANG
Le Général Niang assure que le rapport final de la Commission cellulaire du dialogue politique parviendra au président de la République, comme le réclame le pôle de l’opposition.
Le Général Niang assure que le rapport final de la Commission cellulaire du dialogue politique parviendra au président de la République, comme le réclame le pôle de l’opposition. Mais pour Déthié Fall et Cie, il n’est pas question que ce rapport transite entre les mains du ministre de l’Intérieur.
Le destinataire du rapport final de la Commission cellulaire du dialogue politique reste encore le point d’achoppement. Mais il y a peut-être un début de solution puisque le Général Mamadou Niang a assuré hier qu’elle prendra «toutes les dispositions utiles» pour faire parvenir son rapport final au président de la République, Macky Sall. Pour le mandataire de l’opposition, cette formulation a agréé les responsables de tous les pôles sauf la majorité. «Nous pensons que ce rapport là ne doit pas transiter entre les mains du ministre Aly Ngouille Ndiaye parce que nous considérons qu’il n’a rien à voir dans ce dialogue politique qui se passe entre acteurs politiques. Il y a une rupture de confiance fondamentale et assez profonde entre le pouvoir et l’opposition», a réitéré Déthié Fall. Pour sa part, Benoît Sambou, plénipotentiaire du pôle de la majorité, a appelé les uns et les autres à la «prudence». «Le dialogue politique est une entité du dialogue national. Il ne faut pas que ce que nous faisons impacte demain l’organisation globale du dialogue national», a-t-il dit. En revanche, le coordonnateur du pôle des non-alignés, lui, s’en tient à l’assurance du président de la Commission cellulaire. Déthié Faye estime que l’essentiel pour eux est que ce rapport là parvienne au président de la République qui en est le destinataire.
Toutefois, il pense qu’on doit «respecter les valeurs de la République mais prendre en compte aussi les préoccupations politiques des acteurs qui sont mandatés et qui doivent défendre des positions». Pour lui, d’ailleurs quel que soit le destinataire, sans accord, le travail n’aura servi à rien. Les acteurs se sont donné rendez-vous ce jeudi.
Déthie Faye, non aligné : «L’Ue nous donne raison sur le parrainage»
Par ailleurs, M. Faye s’est félicité de la recommandation de la Commission d’observation électorale de l’Union européenne (Ue) relative à l’abandon du parrainage pour les Locales. Il estime que l’Ue leur a donné raison en venant conforter leur position. Il dit : «Le 26 décembre 2017, quand nous suspendions notre participation à la concertation sur le processus électoral, c’était parce que nous avions dit que le parrainage n’était pas applicable tel comme voulu par le gouvernement. Parce qu’on n’a pas les outils nécessaires pour procéder à la validation des signatures.» Mais Déthié Fall du parti Rewmi n’a pas voulu se prononcer sur la question.