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15 août 2025
TRUMP ENGAGE LA BATAILLE DE SA RÉÉLECTION
POINT DE MIRE SENEPLUS - René Lake décline sur VOA Afrique TV, la stratégie du président américain pour rempiler à la Maison Blanche alors que les sondages le placent pour le moment derrière ses principaux rivaux - VIDÉO
Malgré une économie en bonne santé, le président américain ne fait pas véritablement entousiasmer ses concitoyens qui se disent à 44% insatisfaits par lui.
Comment dès lors, susciter plus d'adhésion pour sa personne ? C'est l'équation que doit résoudre Donald Trump afin de se faire réélire en 2020. Comment s'y prendre pour capitaliser sur l'embellie économique et faire mentir les sondages qui le laissent pour l'instant à la traîne face à ses concurrents ?
Quelle stratégie devraient adopter les Démocrates pour contrecarrer le locataire de la Maison Blanche ?
L'analyste politique René Lake, donne quelques éléments de réponse sur le plateau de VOA Afrique.
LES IMMIGRÉS RAPPORTENT PLUS QU'ILS NE COÛTENT À L'ÉCONOMIE FRANÇAISE
Tordre le coup aux idées reçues qui polluent le débat sur l’immigration. C’est l’objectif de la trentaine de parlementaires français qui ont rendu leur audit sur la politique d'immigration française mercredi
Tordre le coup aux idées reçues qui polluent le débat sur l’immigration. C’est l’objectif de la trentaine de parlementaires français qui ont rendu leur audit sur la politique d'immigration française mercredi. Les économistes interrogés dans ce cadre sont formels: les immigrés rapportent plus qu’ils ne coûtent à l’économie française. Décryptage à partir de quatre idées reçues.
1) La France accueille «la misère du monde» :
FAUX - Pour démonter cette idée reçue, l’économiste Mouhoub El Mouhoub s’appuie sur le taux d’expatriation, qui mesure la part des expatriés d’un pays par rapport à sa population. Et il montre que plus un pays est pauvre, plus son taux d’expatriation est bas, c’est à dire que peu de ses citoyens migrent vers l’étranger. Lle coût d’une migration est en fait si élevé que seuls les plus aisés peuvent se le permettre.
De même, à l'échelle d’un pays, ce sont les plus qualifiés qui émigrent. Et la part de migrants qualifiés est même croissante note le rapport, qui révèle par exemple que les migrants d’origine subsaharienne ont en moyenne un niveau d’instruction supérieur aux personnes vivant en France métropolitaine. Ce qui peut par contre avoir des conséquences dramatiques dans les pays d’origine, comme la fuite des cerveaux. Ainsi, plus de 80% des personnes qualifiées d'Haïti quittent leur pays d'origine.
2) Les immigrés coûtent cher parce qu’ils reçoivent plus d’aides sociales :
FAUX - Il est vrai que les immigrés ont un taux de chômage plus élevé que la moyenne. Et ceux qui travaillent ont un salaire moins élevé que celui des natifs. Les allocations chômage versées aux immigrés sont donc plus importantes que les sommes cotisées par ces derniers. Mais l’économiste Lionel Ragot rappelle les immigrés sont majoritairement des actifs, entre 25 et 50 ans. Ils sont donc très nombreux à cotiser pour la retraite, alors qu'ils sont très peu à percevoir une pension. Par ailleurs, ils font peu valoir leur droit en matière de santé alors qu'ils y cotisent également. Or les dépenses sociales pour la santé et les retraites représentent des montants bien plus importants que les prestations liées au chômage en France. Au final, «la contribution aux budgets publics des immigrés est donc positive» et s’élève à 12 milliards d’euros. Soit 2.250 euros par personne immigrée, contre 1.500 euros pour les natifs.
3) Les immigrés prennent les emplois des natifs :
FAUX – Même s’ils sont actifs pour la plupart, les immigrés ne privent pas les natifs en occupant un emploi. En effet le volume d’emploi n’est pas figé et toute arrivée de population immigrée, qui sont de nouveaux consommateurs, créé automatiquement de nouveaux emplois. Par ailleurs, les migrants sont plus nombreux à accepter des professions délaissées par les natifs. L’arrivée d'immigrés peut par contre tirer les salaires vers le bas à court terme, de l’ordre de 0,04 à 0,18% par tranche de 50.000 personnes arrivées.
4) L’immigration choisie est meilleure pour l’économie que l'immigration non sélective :
VRAI ET FAUX – A cause du vieillissement de la population, il y aura de moins en moins d’actifs par rapport aux nombre de retraités en France. A l’horizon 2050, le financement des retraites devrait coûter 3% de PIB supplémentaire par raport aux dépenses actuelles, comme l'a calculé le COR (Conseil d’orientation des retraites) avec une immigration similaire à celle d’aujourd’hui.
Lionel Ragot a calculé l’influence de différentes stratégies d’immigration sur ce ratio.Sans plus aucune immigration, il faudrait 4,3% de PIB supplémentaire par rapport à aujourd’hui pour financer la protection sociale, soit 1,3% de plus qu'en maintenant la même politique migraotire. A l’inverse, il faudrait 0,6% de PIB de moins qu’aujourd’hui si l’on choisit d'autoriser une immigration plus importante (de l’ordre de 100.000 personnes par an). Et même 1,2% de PIB en moins si ces 100.000 personnes sont «choisies» pour leur haut niveau de formation: elles cotiseraient en effet davantage grâce à leurs hauts salaires. L’immigration choisie est donc positive à court terme.
Mais, à long terme, l’immigration choisie est plus coûteuse que l’immigration non sélective. En effet, les immigrés formés «ont une espérance de vie plus élevée et vont toucher une retraite et bénéficier de prestations maladie plus importantes», précise le rapport.
LE CORED DÉNONCE L’ACCORD DE SPONSORING LIANT L’ANPS À BP
Selon l'organe d’autorégulation "le partenariat est mal choisi dans le contexte actuel’’ et de plus, ‘’il pourrait être attentatoire aussi bien à l’image de l’ANPS et à l’éthique et à la déontologie qui régissent la profession de journaliste’’
Le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie (CORED) s’insurge contre la signature d’un accord de sponsoring entre l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS) et la compagnie pétrolière BP Sénégal.
’’Le CORED dénonce cette attitude de l’ANPS qui foule ainsi aux pieds l’éthique et la déontologie qui entoure la pratique journalistique. Le CORED s’insurge par principe et par devoir contre un tel partenariat et exhorte les responsables de l’ANPS à savoir raison garder’’, indique l’instance d’autorégulation dans un communiqué reçu à l’APS.
Le CORED dit avoir appris le lundi 17 Juin par un communiqué rendu public, la signature d’un accord de sponsoring entre l’ANPS et la Société BP Sénégal au cours d’une cérémonie tenue dimanche dans les locaux de l’entreprise.
Le communiqué en question précisait que ‘’cet appui devrait concourir aux efforts, fournis par l’ANPS dans l’organisation matérielle et logistique de la presse sportive sénégalaise en charge de la couverture de l’évènement. Il s’agit donc d’un soutien de British Petrolium Sénégal en direction de la CAN 2019 en Egypte’’.
Le CORED affirme s’en être ‘’ouvert aux responsables de l’ANPS pour savoir les tenants et aboutissants de cet accord au moment où BP est cité chez nous dans une affaire de corruption présumée’’.
L’organe d’autorégulation ‘’leur a expliqué qu’un tel partenariat est mal choisi dans le contexte actuel’’ et de plus, ‘’il pourrait être attentatoire aussi bien à l’image de l’ANPS et à l’éthique et à la déontologie qui régissent la profession de journaliste’’.
Le CORED dit avoir ‘’a aussitôt engagé une discussion avec le président de l’ANPS afin d’attirer leur attention sur les risques encourus’’.
‘’En dépit du ton conciliant qui a marqué nos échanges, le CORED a dû se rendre compte, à sa grande surprise, que l’ANPS persiste à maintenir ce partenariat avec BP Sénégal’’.
Le CORED ‘’dénonce cette attitude de l’ANPS qui foule ainsi aux pieds l’éthique et la déontologie qui entourent la pratique journalistique’’, estimant que ‘’rien ne peut justifier un tel comportement qui peut semer les germes d’un conflit d’intérêt dans une affaire qui n’est encore pas élucidée et où la posture des journalistes à équidistance des chapelles, pourrait aider l’opinion à avoir la bonne information’’.
Dans un communiqué, l’ANPS a dénoncé une réaction ‘’indigne de l’entité qui est censée être le gardien des règles élémentaires en matière de journalisme, le statut d’organe d’autorégulation ne le dédouanant pas de recouper avant de publier’’.
L’ANPS rappelle qu’elle ‘’n’est pas une Rédaction (et) n’a aucun pouvoir d’imposer une quelconque attitude éditoriale à ses membres ; penser le contraire c’est proférer la plus grande insulte à l’endroit journalistes sénégalais’’.
L’association ajoute qu’elle ‘’reçoit depuis 2002 des subventions privées, venant même de la fédération sénégalaise de football, discipline que couvre ses membres, et s’étonne que le CORED n’ait pas cité la subvention fédérale ni celle du ministère des sports comme pouvant être source de conflit d’intérêt.’’
Le communiqué souligne qu’il ‘’est de notoriété que malgré les fortes subventions (…), les journalistes ne se privent pas d’informer correctement sur l’activité de la fédération et du ministère pour peu que les informations en question soient vraies’’.
par l'éditorialiste de seneplus, ousseynou beye
CE PANAFRICANISME-LÀ… NON, MERCI !
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous ne devrons pas être des «tirailleurs de BBC», ce comparse de la dernière heure - Pour autant, devrons-nous être les complices de cette reconquête silencieuse et sournoise aux forts relents néo-colonialistes ?
Ousseynou Bèye de SenePlus |
Publication 18/06/2019
C’est avec beaucoup de perplexité (pour dire le moins) que nous avons pris connaissance de l’article que notre camarade, ami et frère Momar Samb, Secrétaire Général du parti de la Mouvance présidentielle, le RTAS, a publié ces derniers temps dans la presse, sous le titre : «Non, je refuse d’être un « tirailleur» de BBC !»
Sans le citer, Momar prend le parti de défendre M. Aliou Sall (et son clan) dans l’affaire qui défraie la chronique. Cela relève naturellement de son droit d’opinion et d’expression. Son argumentation repose pour l’essentiel sur le principe du «panafricanisme» puisque, note-t-il sur un ton indigné «… L’affaire est annoncée (par BBC) le vendredi et dès le lendemain la machine est mise en branle pour mobiliser les africains contre un autre africain, sans douter le moins du monde, sans mettre en branle notre réflexe panafricaniste. C’est tout de même curieux !... »
Tout d’abord, au plan factuel, il est sidérant de constater que Momar Samb ignore ou méconnait toutes les alertes, toutes les indignations, toutes les investigations, toutes les analyses qui se sont faites jour depuis…. sept longues années, maintenant, lorsque le journaliste Baba Aïdara a levé un coin du voile sur les nébuleux contrats, conventions et autres décrets signés ou pris dans des conditions tout à fait irrégulières.
Momar, penses-tu sincèrement que… c’est ce fameux «vendredi» que tout a commencé ? Les gens n’ont quand même pas attendu la vidéo de BBC pour «mobiliser des Africains contre d’autres Africains» ? Même s’il est vrai que les tenants du régime n’ont senti le sol se dérober sous leurs pieds quand ils ont jusque-là ignoré les «vociférations» d’une opposition «en mal d’audience».
La conférence de presse du président Wade, les remontrances de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, les alertes et autres prises de position des nombreux journalistes, syndicalistes et membres de la Société civile (Birahim Seck et compagnie), les interrogations, dénonciations et études d’Ousmane Sonko qui a consacré tout un livre à la question, les innombrables « QuesTekki » de Mamadou Lamine Diallo, les très nombreux exposés médiatisés et fort documentés du sulfureux et controversé lanceur d’alerte Clédor Sène, les persistants et pathétiques aveux-dénégations-autocritiques de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, les révélations-confirmations du ministre Thierno Alassane Sall, malgré ses réticences et scrupules du début… Tout cela compte-t-il donc pour rien ? Nous ne pouvons manquer de mentionner ici le professeur Abdoulaye Elimane Kane qui, face à un journaliste de la Radio d’Etat, la RTS, ce dimanche 16 juin, faisant une fois de plus preuve d’une pertinence et d’une indépendance d’esprit remarquables. Honorant ainsi son statut d’intellectuel.
Momar, lui, fait fi de tout cela et ne voit que la vidéo de BBC d’où tout serait parti. Il est vrai que la plupart des intervenants, s’ils ne sont pas de la Société civile (ces «encagoulés»), sont membres de partis de l’opposition. Mais cela leur enlèverait-il leur qualité de citoyens sénégalais ayant voix au chapitre ? Ou alors auraient-ils perdu leur «africanité», chemin faisant, pour cause de lèse-Majesté ?
Au vu de toutes ces prises de position antérieures (rappelons le, durant toutes ces sept années de magistère du président Macky Sall), à quoi peut bien rimer cette tragique et pathétique mise en garde aux accents guerriers : « Africains, soyons prudents, vigilants et regardons, vérifions, enquêtons nous-mêmes ! » ?
Si nous comprenons bien cette façon de voir les choses de Momar (excuses moi de te le dire : tu nous avais habitués à mieux que cela !), les Africains en direction de qui les «panafricanistes» devraient marquer toute leur solidarité, ce sont : lui-même, nous-mêmes, vous le lecteur, le président Macky Sall, son frère Aliou… nous tous habitants de ce vieux continent, berceau de l’humanité, et peut-être de surcroît, nous à la peau noire… Voilà le rempart qui serait notre bouclier, nous mettant tous dans le même… panier !
Une telle conception serait pain béni pour un Omar El Béchir du Soudan, s’il s’avérait, comme tout semble l’indiquer, que ce tyran déchu par son peuple affamé, est aussi le plus grand détourneur de derniers publics et le plus corrompu du siècle.
Pour notre part, nous optons pour le panafricanisme de Nkrumah, pas pour celui de Senghor, chantre d’une « Négritude » hypocrite et ambiguë ; pour le panafricanisme de Cheikh Anta Diop, pas pour celui de Mobutu, théoricien de l’« Authenticité » ; pour le panafricanisme de Lumumba, Ben Bella, Cabral, Nasser, Nyéréré, Sankara, Mandela… pas pour celui de Tschombé, Idy Amin Dada, Bokassa, Moubarak, Omar El Béchir, Paul Biya, Sassou Nguesso …
Pour revenir plus précisément à notre sujet, nous nous contentons de poser ces questions toutes simples : y’a-t-il ou non scandale sur le pétrole présentement dans notre pays ? Tout au moins, y’a-t-il ou non des raisons de s’inquiéter à ce propos ? Ou tout simplement encore : y’a-t-il, oui ou non, de quoi se poser des questions ? Admettons que Momar nous ait indiqué la bonne voie : «Enquêtons par nous-mêmes !» Mais n’est-ce pas ce qu’ont bien fait les éminentes personnalités ci-dessus listées, et bien d’autres encore ?
Après tout cela, chacun peut se faire sa religion sur la question… ou continuer d’enquêter ! Mais pourquoi nous demander de manifester une solidarité «panafricaniste»… automatique ? Ce serait, hélas, pour notre part, au-dessus de notre force. Nous adorons le nationalisme de Mamadou Dia et abhorrons celui de Marine Le Pen.
C’est vrai que beaucoup de nos compatriotes ont fermé les yeux sur la précipitation dont a fait montre notre président de la République qui, dès le lendemain de sa première élection est allé solliciter des subsides à l’Elysée pour pouvoir «payer les salaires des fonctionnaires», n’oubliant pas du même mouvement, d’annuler les accords militaires qui aspiraient à nous rendre un peu de notre souveraineté. On aurait espéré la même promptitude s’agissant de l’accord signé entre l’ancien régime libéral et Pétro-Tim. Il est vrai aussi que bon nombre de nos concitoyens ferment les yeux sur le retour en force de Ecotrans et de Bolloré au port de Dakar, sur le renforcement de Senac et compagnie sur nos routes, autoroutes et stations d’essence, sur l’entrée en force de Auchan, U, Casino et Carrefour dans nos étals de la Médina, de la Gueule Tapée et de nos quartiers de la banlieue, si ce n’est sur l’ensemble du territoire national.
Mais comme tout cela est l’œuvre d’un Africain, alors tous les «panafricanistes» devraient tout simplement se mettre au garde-à-vous et chanter ses louanges. Circulez !... Rien à signaler. N’est-ce pas bizarre, cela, tout de même ?
Tu as raison, camarade, nous ne devrons pas être des «Tirailleurs de BBC», ce comparse de la dernière heure. Pour autant, devrons-nous être les complices de cette reconquête silencieuse et sournoise aux forts relents néo-colonialistes ? Nous faire les porte-voix d’un nationalisme de mauvais aloi ? Nous inviterais-tu, au nom d’un certain «panafricanisme», à fermer les yeux sur la confiscation de notre souveraineté nationale et sur le bradage des ressources naturelles de notre pays ?
Non, merci : en ce qui nous concerne, nous ne voulons pas de ce panafricanisme-là qui permet aux multinationales, quelles qu’elles soient, de faire main basse sur nos richesses nationales au profit d’un clan et aux au détriments du peuple.
La loi sur le parrainage a été votée par notre Assemblée nationale et je considère que la recommandation de l’Union Européenne de supprimer le parrainage sort du champ de l’observation d’élections
Sans le parrainage, il aurait été impossible d’organiser l’élection présidentielle dans des conditions normales avec plus de 100 candidats à la candidature. Sans élections correctement organisées, c’est la porte ouverte à tous les risques d’instabilité.
La loi sur le parrainage a été votée par notre Assemblée nationale et je considère que la recommandation de de l’Union Européenne de supprimer le parrainage sort du champ de l’observation d’élections.
J’ai eu l’opportunité de diriger de nombreuses missions d’observation d’élections présidentielles en Afrique et j’estime que les observateurs n’ont pas vocation à faire changer les lois votées par des pays souverains. Même si des améliorations peuvent être apportées au processus, il faut maintenir le parrainage afin que l’expression du suffrage universel se fasse dans des conditions permettant de maintenir la stabilité et la paix dans nos pays.
par Mamadou Lamine Diallo
MACKY REND NOUS NOS 400 MILLES
Les tergiversations du régime sur l’existence d’un rapport de l’IGE et sa lecture par le président prouvent qu’en juin 2012, ce dernier savait que Petrotim ne faisait pas l’affaire
Le scandale a été éventré mondialement. Tant mieux pour le Sénégal et l’Afrique. La base est la violation de l’article 8 du code pétrolier par le Président Macky Sall en signant le décret d’attribution des blocs de St Louis et Kayar à Petrotim, une coquille vide, créé le 19 juin 2012. Ce fait est incontestable. Le sémillant Madiambal ne le nie pas.
Il est aussi devenu indiscutable que le Président Macky Sall élu en 2012 sur un programme de gouvernance vertueuse l’a fait en toute conscience et en toute connaissance de cause. Les tergiversations du régime sur l’existence d’un rapport de l’IGE et sa lecture par le Président Macky Sall prouvent qu’en juin 2012, ce dernier savait que Petrotim ne faisait pas l’affaire. Ce qui explique la création de Petroasia, société mère de Petrotim créée après sa filiale Petrotim. Le Président Macky Sall a fait cela parce qu’un deal a été organisé entre Franck Timis de Petrotim et Aliou Sall son petit frère. Ceci est indiscutable.
L’évaluation économique de ce scandale pour le Sénégal est en cours. En attendant, le peuple sénégalais à qui appartient ce gaz, épris d’égalité, a estimé la perte financière directe à 400 000 francs par sénégalais. C’est un minimum. Le gouvernement et BP ne nient pas ces accords secrets, mais estiment les montants, annoncés par BBC, excessifs. MDR.
J’ai demandé au gouvernement qui tarde à réagir, une copie de la décision finale d’investissement signée fin décembre 2018. En tout état de cause, je rappelle que j’ai souvent évoqué le problème des flux financiers illicites de 60 milliards de dollars par an qui quittent l’Afrique selon l’équipe dirigée par le Président Thabo Mbeki. Cette respectable task force regroupant la CEA et la BAD notamment, a estimé qu’environ 20 milliards de dollars provenaient du secteur minéral. Une des bases est constituée des accords secrets entre les compagnies et les chefs politiques africains. Il faut qu’on y mette fin.
L’affaire de BP révélée par BBC est une chance historique pour éliminer les flux financiers illicites hors d’Afrique. Je saisirai le Président Mbeki, la BAD, la CEA bien entendu. Le peuple sénégalais doit se libérer de ses chaînes de deals secrets et libérer l’Afrique. Aly Ngouille Ndiaye, Aliou Sall Démission ! Macky Rends nous nos 400 000.
Macky Sall pris au piège d’une mauvaise politique économique
Macky Sall croît que l’économie est un jeu animé par le Président de la République qui doit concentrer entre ses mains toutes les ressources publiques et à charge pour lui de les redistribuer selon sa fameuse règle du thiompal (compal) révélée par l’Honorable Député Serigne Mansour Sy Djamil :thiompal à ses affidés, « journaleux » notamment chargés de tromper et de manipuler le peuple, aux chefs religieux et autres imams, ainsi de suite. .Il se trompe lourdement pour un prétendu libéral. Le résultat des courses, c’est l’accumulation de plus de 1000 milliards d’arriérés intérieurs que j’avais annoncés, auprès de la Senelec, du BTP, des pétroliers, des hôpitaux, et autres PME. La dette extérieure est menacée.
L’AFD, le FMI et la BM vont lui imposer des mesures drastiques de redressement des finances publiques, en commençant par les prix des produits pétroliers. La vie sera plus dure dans les semaines à venir. C’est Macky Sall qui en est le seul responsable, il doit assumer tout seul les conséquences sans premier ministre. Pas de dialogue.
par Mody Niang
JE LE CONNAIS BIEN AVEC SES NOMBREUX FORFAITS
J’ai de la peine à prononcer son nom, tellement il sent le soufre. Je n’aurais pas répondu à sa diatribe, s’il n’y avait pas mêlé le nom de cette honorable dame qu’il présente comme ma source
J’ai de la peine à prononcer son nom, tellement il sent le soufre. Ceux et celles qui ont lu l’édition du quotidien Libération du 16 juin 2019 savent de qui il est question ici. Dans un texte publié intégralement par ce quotidien, il s’en prend à ma personne. Je n’aurais certainement pas répondu à sa diatribe, s’il n’y avait pas mêlé le nom de cette honorable dame qu’il présente comme ma source. Ce ne peut être point le cas, pour des raisons sur lesquelles je ne m’appesantis pas. Elle est surtout très consciente de ses responsabilités, de son statut, pour ne pas se permettre d’être la source de qui que ce soit. Il y a aussi que j’écris depuis quarante ans. Je n’ai connu la respectable dame qu’en août 2014. Les sources de mes contributions et autres sorties qui ont fait sortir de ses gonds l’ancien ‘’conseiller financier’’ du vieux président-politicien sont essentiellement publiques. Ce sont, entre autres, les rapports de la Cour des Comptes, les rapports publics sur l’Etat de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes de l’Inspection générale d’Etat (IGE). Ces derniers rapports procèdent d’une réforme de l’Institution qui fait obligation au vérificateur général du Sénégal de présenter, chaque année, au président de la République, un rapport d’activités sur l’état de la Gouvernance publique (RGP). Ce RGP présente au président de la République, aux citoyens et aux partenaires techniques et financiers, une synthèse des principaux résultats des missions de l’Inspection générale d’Etat. Le rapport public de l’IGE de juillet 2013 qui accable l’ancien ministre de l’Energie du vieux président-politicien est de ceux-là. L’individu s’accroche derrière un prétendu’’ pré-rapport qui garde son caractère provisoire malgré sa pertinence’’. Il me renvoie à ses observations sur le pré-rapport provisoire et ose même affirmer que, « c’est suite à cela que l’affaire a été classée sans suite ». Qu’il peut être malhonnête, cet individu ! Affaire classée sans suite ! Interrogeons le rapport public de l’IGE de juillet 2013 !
Le rapport a passé en revue de nombreux actes illustratifs de mal gouvernance financière, y compris, en particulier, ceux qui avaient cours à la Société africaine de Raffinage (SAR), avec les ‘’hauts faits d’armes’’ de l’ancien Ministre de l’Energie et ancien ‘’conseiller financier’’ du vieux président-politicien. Pour rappel, la SAR importe du pétrole brut en vue de le raffiner pour assurer l’approvisionnement régulier du marché sénégalais en divers produits finis. Le Rapport de l’IGE précise que la Société a importé en 2008 une cargaison de 122 222 tonnes de pétrole brut auprès du fournisseur Arcadia Petroleum Limited (APL), qui l’a expédié à partir du Nigeria, à bord du « M/T OLINDA ». On se rappelle que cette cargaison contenait une énorme quantité d’eau mélangée au pétrole et a été, de surcroît, importée par la SAR « dans des conditions marquées par bien des irrégularités, manquements et autres dysfonctionnements ». Ces irrégularités et autres manquements ont été décrits en détail dans le Rapport de 2013 (pp. 116-120).
En particulier, l’importation de la cargaison ‘’Olinda’’ n’avait fait l’objet d’aucun appel d’offres, ni de l’application des dispositions du Code des Marchés publics alors en vigueur, ni de l’application de la procédure interne d’appel à la concurrence de la SAR. Au total, quatorze (14) cargaisons (9 en 2008 et 5 en 2009) seront importées exactement dans les mêmes conditions et auprès du même fournisseur, pour une valeur globale de quatre cent quatre-vingt-quinze milliards trois cent soixante-cinq millions (495 365 000 000) de francs CFA. C’est énorme ! Cette affaire est loin, très loin d’être classée sans suite.
Le plus surprenant encore, c’est que le même fournisseur APL avait été choisi « sur simple instruction de l’ancien Ministre de l’Energie adressée à l’ex-Président du Conseil d’Administration de la SAR par lettre confidentielle n° 00159/ME/CAB du 05 mai 2008 ». Ce qui est plus grave encore c’est que, dans sa fameuse lettre, notre ministre demandait que « la SAR ne fasse pas d’appel d’offres pour son approvisionnement en pétrole brut, invoquant un contrat de gouvernement à gouvernement ‘’G to G’’ supposé lier le Nigeria au Sénégal, dans le domaine de la fourniture de pétrole brut ». Or, ce contrat ‘’G to G’’ n’existait nulle part à la SAR et était inconnu de tous les responsables de la Société comme du successeur de Samuel Sarr. Il n’existait que dans son imagination et traduisait sa volonté morbide de se faire facilement des milliards.
Le pétrole était donc importé en l’absence de tout document de commande, sur la base d’un contrat conclu entre les deux parties (le ministre et APL), le 05 juin 2008, et qui fixe un prix comportant un différentiel de 6,15 dollars US par baril. Un « différentiel excessif, comparé aux différentiels négociés avec les ‘’traders’’ à la suite des appels d’offres pour des cargaisons similaires », de l’avis des dirigeants de la SAR. Pour mieux confondre notre ministre bourreau de deniers publics, le Rapport, révèle ceci : « la Société TOTAL, par la voie d’un de ses anciens administrateurs à la SAR avait même offert de livrer à la raffinerie une cargaison de pétrole brut, moyennant un différentiel d’environ 3 dollars US par baril, ce qui n’avait pas été accepté. Le mémorandum qu’il a établi à ce sujet confirme bien que le différentiel se situait à cette période à 3,30 dollars US par baril ».
Le brigandage organisé par l’ancien Ministre de l’Energie aura donc fait perdre à la SAR, pour chaque baril de brut, la différence entre les 6,15 dollars payés à APL et les 3,3 dollars US de l’offre de vente faite par TOTAL. Cette perte « calculée en appliquant les mêmes paramètres que pour déterminer la valeur-facture de l’ensemble de la cargaison », équivaut à deux milliards cent soixante-quatorze millions huit cent soixante-quinze mille cent quatre-vingts trois (2 174 875 183) francs CFA.
Les contrôleurs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin : ils ont aussi mis en évidence de nombreuses autres pertes importantes pour la SAR (pp. 119-120). En particulier, en achetant délibérément de l’eau au prix du pétrole brut, la SAR aura perdu un montant d’un milliard cent soixante-quatre millions trois cent six mille neuf cent quarante-huit (1 164 306 948) francs CFA, auquel plus de cinq milliards sont venus s’ajouter, « du fait des retards dans la fabrication de ces produits raffinés et à l’évolution moins favorable de leurs prix de vente ».
En agrégeant les différents manques à gagner, pertes et autres surcoûts, le Rapport de l’IGE estime le préjudice globalement subi par la SAR, pour la seule importation OLINDA, « au moins à neuf milliards sept cent quatre-vintg- seize millions sept cent soixante-neuf mille soixante-dix-sept (9 796 769 077) francs CFA ». Il relève aussi « la forte présomption de collusion d’intérêts avec le fournisseur APL au préjudice de la SAR, avec la complicité de l’ancien Ministre de l’Energie et de l’ancien Directeur général de la (Société) ». Et, pour ces forfaits cumulés, « l’IGE (proposait) l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de l’ancien Ministre de l’Energie et de l’ancien Directeur général de la SAR ».
Voilà, pour résumer les actes de brigandage de l’ancien ministre de l’Energie au niveau de la SAR. Et il a aujourd’hui le toupet de faire le tour des rédactions pour parler ‘’d’affaire classée’’. Le même rapport l’enfonce encore plus d’ailleurs en faisant remonter en surface d’autres ‘’actes illustratifs de mal gouvernance’’, qui ont eu pour cadre le Parc automobile de l’Etat. Nous y reviendrons d’ailleurs, pour montrer à que point cet individu et le vieux président-politicien ont été des bourreaux pour nos maigres ressources. Auparavant, je m’arrêterai sur un de ses gros mensonges. C’est lorsque il affirme, me concernant : « On peut le comprendre, parce qu’il n’a jamais géré de budget, en dehors des malversations sur les cantines scolaires des enfants des écoles qu’il a eues à gérer (nous y reviendrons avec des détails). » Il ne reviendra sur aucun détail, aucun détail n’existant. De ma carrière de 37 ans dont je ne rougis point, au contraire, je n’ai jamais géré une seule cantine. Mes collègues enseignants qui m’ont connu dans les différents postes que j’ai occupés en témoigneront. Walaf Njaay neena, buki bu lákki taat a fi gënë bëgg moroom. Cet individu-là, du ma nawleem.
"LES FEMMES SONT L'AVENIR DU MONDE"
Pour devenir une des personnalités les plus puissantes de l’époque, Christine Lagarde, directrice du FMI a dû renverser préjugés et discriminations. Elle appelle ses contemporaines à se battre
Paris Match |
Marie-Pierre Gröndahl |
Publication 18/06/2019
Paris Match. A chaque étape de votre carrière, vous avez été une pionnière. Première femme présidente du plus grand cabinet d’avocats aux Etats-Unis, première femme ministre des Finances d’un pays du G7, première femme directrice générale du FMI… En tant que défricheuse, quelle est votre vision sur la condition de la femme ?
Christine Lagarde. Ce qui me frappe, c’est d’abord le caractère universel de cette question. Les obstacles, les discriminations, les violences exercées à l’encontre des femmes existent partout. Du nord au sud, des pays émergents à ceux du G7. Leur prévalence est universelle. Lors de chacun de mes voyages effectués pour le Fonds, j’organise des rencontres en tête à tête avec des groupes de femmes. De tous profils, de tous âges, de toutes professions. Des entretiens à huis clos. Elles et moi, sans témoins. A chacune de ces occasions, leurs récits m’impressionnent – entre autres – par leurs similarités, notamment dans les violences qu’elles subissent et qu’elles décrivent.
En comparaison avec l’époque de vos débuts, en 1981, diriez-vous que les femmes accèdent au pouvoir plus aisément ?
Absolument pas ! Les logiques d’exclusion persistent, immuablement. Indépendamment de leurs vertus, de leurs compétences ou de leur résilience, dès qu’elles s’approchent d’un peu trop près des sanctuaires, les obstacles se multiplient. Insuffisance de résultats, biais culturels, historiques, manque de disponibilité supposée… Les motifs pour leur barrer la route n’ont pas évolué depuis des décennies. Au pouvoir, on compte une immense majorité d’hommes. Pour une poignée de femmes. A la timide exception de quelques pays, dont l’Ethiopie, le Rwanda ou le Canada, où des efforts sont faits pour lutter contre ce phénomène.
Et en entreprise ?
Les femmes au sommet y sont également très peu nombreuses. Dans le monde de la “tech”, Sheryl Sandberg, la directrice générale de Facebook, mise à part, les dirigeantes brillent par leur absence. Une rareté hallucinante. Pour celles qui s’accrochent, leurs carrières sont souvent jonchées de drames et de sacrifices. On ne leur pardonne rien, surtout pas ce que l’on pardonnerait à des hommes. Dans une étude récente, des experts du FMI ont analysé la composition des directions de la totalité des banques du monde. Seules 2 % d’entre elles ont une femme à leur tête. C’est scandaleux. Injuste. Et d’autant plus surprenant que, dans bien des endroits de la planète, ce sont paradoxalement les femmes qui tiennent les cordons de la bourse, elles qui favorisent la croissance, grâce à une gestion rigoureuse des finances familiales, fondamentales pour l’éducation des enfants. C’est aux femmes, du Bangladesh au Mexique, que sont versées les différentes aides disponibles, parce que ces dernières seront plus judicieusement investies. Ce sont encore les femmes qui réalisent les meilleures performances grâce aux mécanismes de microcrédit. Toutes catégories et secteurs confondus, plus les femmes sont nombreuses à exercer des responsabilités et moins on constate d’écarts de salaires entre les sexes, plus la croissance économique augmente. Dans les entreprises, quand les conseils d’administration, les comités exécutifs et les directions générales se féminisent, les résultats s’améliorent immédiatement. Dans les banques, on note une corrélation étroite entre présence des femmes dans les instances dirigeantes et diminution des risques financiers.
Avez-vous été victime de discrimination dans votre vie professionnelle ?
Comme beaucoup de femmes, je me suis d’abord sous-estimée pendant mes études, éliminant d’emblée des carrières pour lesquelles il ne me semblait pas que je détenais la légitimité suffisante. J’ai vécu ensuite des situations où être une femme a joué contre moi. Lors de mon premier entretien d’embauche, dans un grand cabinet français de droit des affaires, j’ai demandé s’il y aurait une possibilité de devenir un jour associée. “C’est exclu, me fut-il répondu. Vous êtes une femme. Oubliez.” C’est pour cette raison que j’ai choisi un cabinet américain, Baker & McKenzie. Leur associée-gérante à Paris était alors une femme.
Avez-vous d’autres souvenirs ?
Deux. On m’a écartée d’une affaire dans le domaine de l’énergie, alors que j’avais la compétence juridique et la connaissance du dossier. Je me suis entendu traiter de “péronnelle” par des associés mâles pendant une conférence où je maîtrisais pourtant le sujet sur lequel je m’exprimais : “On n’a pas besoin d’elle pour nous faire la leçon”, a lâché à voix haute l’un d’eux. Rien n’a changé, ou si peu. Le pourcentage d’associées dans les cabinets juridiques demeure infime. Pendant la durée de mon mandat de présidente de Baker & McKenzie, la proportion de femmes au comité exécutif a grimpé de 9 % à 15 %. Mais trop de jeunes femmes talentueuses se “rétrécissent” au travail comme dans leur vie. Elles auraient pu faire tellement mieux si on leur en avait donné les moyens.
La maternité reste-t-elle un frein à la progression professionnelle ?
Oui. Car, sauf en France, rien n’est organisé pour aider les mères qui travaillent. Les Etats-Unis sont même le seul pays de l’OCDE à ne pas avoir imposé les congés maternité ! Lors de la naissance de mon premier fils, j’ai arrêté de travailler deux jours avant l’accouchement et je continuais de l’allaiter lorsque j’ai repris mon activité. Pour le second, alors que sa naissance était imminente, j’ai dû assister à un conseil d’administration. Une ambulance attendait en bas de l’immeuble, au cas où. C’est une joie immense de sentir la vie à l’intérieur de soi et de la donner. Mais la société n’en tient aucun compte. Les femmes sont héroïques. Hier comme aujourd’hui, elles multiplient les acrobaties pour jongler avec des injonctions contradictoires. Au risque de certains renoncements. J’en connais plusieurs – y compris des amies – dont les carrières ont été très satisfaisantes. Elles ont néanmoins fait l’impasse sur le reste. Pour le regretter aujourd’hui. C’est triste.
Qu’avez-vous pensé du mouvement #MeToo ?
J’ai été heureusement surprise par la rapidité de sa propagation. Lorsque la parole se libère, cela va très vite. Je salue toutes celles qui ont eu le courage de briser l’omerta. Bravo ! Une fois, j’ai été témoin de faits de harcèlement sexuel. Ce qui s’est terminé en appel par une condamnation à payer 7 millions de dollars – une somme qui fait réfléchir. C’était avant d’être élue présidente du cabinet. J’y vois une autre conséquence de l’absence des femmes au sommet. Si elles y étaient plus nombreuses, ces délits diminueraient.
Avez-vous mis en place des programmes spécifiques au sein du FMI pour lutter contre le harcèlement ?
Certains existaient déjà, d’autres ont été créés depuis mon arrivée. Formation, prévention, hotline, signalements, désignation de “référents” qui me rendent compte directement : tout un système est organisé, où l’éthique prime sur les échelons hiérarchiques. Tous les salariés, moi comprise, suivent chaque année des formations dans le domaine de la diversité, du harcèlement sexuel ou moral. Au travail ou ailleurs, nous n’avons plus le droit au silence. Chaque commentaire sexiste doit susciter une riposte.
Que suggérez-vous pour lutter globalement contre les discriminations envers les femmes ?
Il faut élaborer le socle juridique le plus large possible. Selon la Banque mondiale, sur 189 pays étudiés, 150 possèdent encore des systèmes pénalisants qui maltraitent les femmes. Dans le travail, le droit successoral, le financement bancaire… Seuls six d’entre eux, dont la France, respectent une égalité juridique totale entre les sexes, ce qui me rend fière de mon pays. Mais la question à laquelle je suis très attachée, c’est la lutte contre les violences. Un fléau endémique et un impératif moral absolu. Il faut se battre en multipliant les actions au niveau local. Créer des abris. Placer cette question au cœur des systèmes éducatifs. Appliquer des sanctions. Peut-être même définir un casier judiciaire spécifique pour identifier ces violences en tant que telles. L’éducation joue un rôle majeur. A ce sujet, je lance ici un appel : il faut lutter d’urgence contre la sous-représentation internationale des filles au sein des filières scientifiques. Elles y stagnent actuellement à environ 20 % des effectifs. Pour encourager leurs choix dans ce domaine, il n’y a pas d’autre solution que celle d’instaurer des quotas. Et vite. Cela fera hurler, sans nul doute, mais cela m’indiffère. Nous ne parviendrons pas à augmenter cette proportion sans une telle initiative. Au moment où l’intelligence artificielle et les sujets technologiques sont plus que jamais déterminants pour l’avenir de l’humanité, les femmes ne doivent pas, ne doivent plus, être exclues des sciences. Ni même y demeurer dangereusement minoritaires.
Quels quotas prônez-vous ?
De l’ordre de 30 % pour l’ensemble des parcours scientifiques. Au sein des classes préparatoires, des universités, des formations supérieures, des grandes écoles. Une révolution s’ensuivra. Elle sera bénéfique pour nous tous. A commencer par nos enfants et petits-enfants.
par Amadou Tidiane Wone
NE NOUS EMBROUILLEZ PAS !
Réglons les problèmes Sénégalo-sénégalais de bonne gouvernance - Les rapports de l’OFNAC et de l’IGE sont de bons intrants pour commencer - Que chacun joue sa partition avec courage et détermination
Le Sénégal est un petit pays charmant, attachant, agréable à vivre. Les sénégalais parviennent à rester de bonne humeur en toutes circonstances, en dépit des vents contraires! Ne cassons donc pas la machine à l’autel des bavardages intempestifs de spécialistes et experts en tout qui croient avoir fait œuvre utile après s’être épanchés sur tous les médias. Sous ce rapport, et dans le contexte survolté des envolées lyriques, gazières et pétrolières, il convient de sérier les questions et de bien poser les problèmes pour y voir clair.
Le rôle de la presse est d’enquêter, de recouper et de mettre à la disposition du public des éléments d’appréciation vérifiables pour se forger une opinion. Ce n’est sûrement pas la tentative maladroite de nous influencer, dans un sens ou dans un autre, qui serait à l’honneur d’un si beau métier. Davantage %à l’ère où n’importe qui peut faire de son téléphone un moyen de diffusion de sa vérité ou de ses mensonges. Les temps ont définitivement changé. Le contingentement des idées et des pensées est une vaine entreprise.
Le rôle du Procureur, quant à lui, est de démêler l’écheveau des faits et des méfaits pour exercer la puissance publique, dans le sens bien compris de l’intérêt général. Il doit protéger la société et la défendre, au besoin contre ses propres démons. Le Procureur de la République est le gardien de la quiétude des citoyens. Il peut, et devrait s’autosaisir lorsque la rumeur enfle et déborde. Il peut-être actionné par sa hiérarchie le cas échéant . Dans ce cas, il ne doit jamais oublier qu’il n’est pas le Procureur du Président de la République ni celui du Gouvernement. Il est le Procureur de la République ! Il doit alors être digne de ses fonctions face à Dieu, face aux Hommes mais surtout en son âme et conscience. En ces moments où la pression doit lui être insoutenable, je partage avec lui une pensée de Albert Einstein, le tutoiement en moins :
” Ne fais jamais rien contre ta conscience, même si l’Etat te le demande.”
Cela étant dit, et entre autres questions qui méritent d’être élucidées, celles-ci me semblent être nécessaires :
Monsieur Aliou Sall, fonctionnaire en poste au bureau économique de l’Ambassade du Sénégal en Chine y a rencontré Monsieur Frank Timis dans le cadre d’une réception où Monsieur Pierre Goudiaby dit les avoir présentés. Monsieur Aliou Sall a-t-il le droit, comme fonctionnaire, d’entrer en affaires avec un contact connu dans le cadre de sa mission de représentation du Sénégal à l’étranger ? Du point de vue de la déontologie. Au moins.
Au moment où Aliou Sall a commencé à travailler pour Frank Timis, avait-il démissionné de la fonction publique sénégalaise ? Ou jouissait-il d’une période de disponibilité ? Période qui aurait commencé quand ? Et qui se serait terminée quand ?
Le Président de la République élu en 2012 a signé un décret d’approbation du contrat paraphé par son prédécesseur. Ce contrat était il déjà au nom de la société Petrotim ? Y’a-t-il eu changement de co-contractant ? Si oui, pourquoi ?
Au moment de signer ce décret, le Président de la République savait-il que son propre frère avait des intérêts dans la société Petrotim limited ? Est-il bienséant de l’avoir fait bénéficier d’une telle opportunité, sans compétition ni compétence discriminatoire particulière ?
Par ailleurs, Monsieur Le Président de La République avait-il connaissance du contenu du rapport de l’IGE au moment d’apposer sa signature sur le décret ?
Si Frank Timis a pu vendre ses droits ou titres, c’est qu’il a dû les acheter ou obtenir un document l’y autorisant. A combien et au bénéfice de qui ? Quels ont-été les retombées pour le fisc sénégalais ?
Si la vente ne se révèle pas avantageuse pour notre pays, est-il trop tard pour revenir en arrière ?
Voilà, à mon sens quelques questions qui devraient intéresser les sénégalais. Et non les questions techniques compliquées qui cherchent à nous éloigner du cœur du sujet en donnant, aux uns et aux autres, l’occasion de faire l’étalage de leur savoir. Pour ce qui nous concerne, un Chef de l’État a été élu qui a prêté serment en ces termes :
« Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine. »
Il nous doit donc des explications claires, nettes et précises. A défaut la République a les moyens de l’y contraindre. Nous ne sommes pas des sujets ! A moins que la nature de notre système politique aie changé, les corps de contrôle et les Pouvoirs, législatif et judiciaire, doivent exercer leur rôle de veille et de sanction de toute dérive dans la gestion du bien commun. La société civile, et l’opposition légalement constituée, font partie des organes d’animation et de contrôle citoyen de la gestion des affaires publiques. Que chacun joue sa partition avec courage et détermination. Sans outrances verbales ni menaces à peine voilées. Au demeurant, et pour la manifestation de la Vérité, point n’est besoin d’encombrer le bureau du Procureur. Le témoignage d’un ancien Premier ministre et d’anciens ministres qui ont porté des accusations circonstanciées devrait passer en priorité eu égard à leur statut.
Par ailleurs, arrêtons de spéculer sur les deals entre compagnies pétrolières et de jongler avec des milliards que nous ne verrons jamais. C’est un monde opaque et glissant. Les transactions se nouent dans des salons feutrés à la City de Londres, à Wall Street ou à Tel Aviv. Nous n’y sommes pas. Nos dirigeants non plus, à moins de faire le pied de grue chez quelque broker. Alors, laissons les vrais spécialistes parler de la question, si sensible du pétrole et du gaz. Dans la complexité de la gestion de la phase d’exploration à la phase d’exploitation et de commercialisation, faisons appel aux meilleures talents et aptitudes en négociation. Et des sénégalais compétents dans ces domaines, il y’en a au pays comme à l’international. Mais ceux-là ne courent pas derrière la presse. Puis faisons, tous ensemble, preuve d’imagination et de générosité pour faire que les retombées financières du pétrole et du gaz, quelles qu’elles soient, deviennent une bénédiction et une grâce pour notre pays, nos enfants et leurs descendants. C’est sur ce chantier que nous devons nous presser et non à la DIC qui devrait avoir assez à faire avec tous les crimes qui défraient la chronique
En vérité, l’essentiel n’est-il pas ce que nous ferons avec nos revenus pétroliers ? Le nombre d’écoles que nous construirons, les hôpitaux, les routes, les aéroports, les investissements dans l’intelligence artificielle et la recherche, les grandes universités, le développement de l’agriculteur bio, les chemins de fer, et tant de choses que le Procureur de la République a la responsabilité de nous rendre accessibles en ne se trompant pas de sujet.
Que personne ne nous embrouille : Réglons les problèmes Sénégalo-sénégalais de bonne gouvernance. Les rapports de l’OFNAC et de l’IGE sont de bons intrants pour commencer. Sanctionnons de manière exemplaire tous ceux qui auront fauté avant même le coup de sifflet de départ, et mettons de l’ordre avant que ne survienne le désordre qui s’est installé dans tous les pays pétroliers ou miniers africains.
Nous pouvons et devons être l’exception !
En attendant , la dette intérieure sénégalaise tournerait autour de 500 milliards de CFA au moins…. Il ne pourrait pas nous avancer quelque chose le Timis qui vient, paraît- il de faire une vente sur notre dos? Si non, qu’il ne mette plus les pieds chez nous !
PAR MAMADOU NDIAYE
SOUPÇONS...
Désormais, la méfiance, la défiance et la médisance irriguent les rapports - Des officiers supérieurs de l’armée, la Grande muette, s’écartent du devoir de réserve pour livrer à la meute des informations sensibles
Non, le Sénégal ne change pas. Ou plutôt si. Il se transforme à petites doses. En bien ou en mal ? En bien et en mal… La parole, devenue libre, se répand à une vitesse stratosphérique au sein d’une société qui se complexifie. Les générations se chevauchent dans des espaces réduits où l’empilement des besoins (non satisfaits) s’extériorise. L’intimité étant désacralisée, la rue devient un lieu d’exutoire et de défouloir.
Tout le monde parle de tout le monde. Sans retenue. Mieux ou pire, c’est selon, une curiosité malsaine s’installe. La suspicion se propage. Le soupçon imprègne tous les actes de la vie au quotidien. Le raffinement d’hier, la courtoisie et le bon goût ressemblent aujourd’hui à des reliques d’une époque révolue. En d’autres termes, le délitement accouche d’une société brutale : au volant de la voiture, dans les écoles, les Universités, la rue, les lieux publics, la nervosité s’affiche. Ce renversement de valeurs hante les Justes.
Désormais, la méfiance, la défiance et la médisance irriguent les rapports, détricotent les relations et fragilisent les précaires équilibres qui existent encore. Dans le domaine de la santé, les données confidentielles s’ébruitent partout, y compris dans les réseaux sociaux qui s’emparent de tout sans discernement. Des officiers supérieurs de l’armée, la Grande muette, s’écartent du devoir de réserve pour livrer à la meute des informations sensibles. Une frange de la classe politique, une phalange dirait-on, friande d’anecdotes, s’adonne, à cœur-joie, à son jeu favori : la dénonciation à outrance, mêlant emballement et empressement, entraînant même une partie de la presse à la gâchette facile dans un tourbillon de diatribes.
Le temps de la justice n’est pas celui des médias justement. Les corps constitués ne sont pas plus épargnés : la magistrature, tous les ordres d’enseignement, le Barreau, les banques, les assurances, la douane, la police, la société civile. Partout, les langues se délient. Même les hauts lieux de l’exemplarité sont des proies facile de cette furie : la Présidence de la République, la Haute administration, les foyers religieux, tout comme le monde rural (où, croyait-on, à tort ou à raison, prévalaient les valeurs résiduelles d’une société qui se déchire).
Hélas ! Non seulement le phénomène persiste mais il s’accentue au point de ne plus constituer un sujet d’étonnement pour des citoyens au bord de l’apoplexie. La récente découverte de gisements d’hydrocarbures dans notre pays aiguise des appétits féroces, soulève des passions indicibles et suscite de véhémentes polémiques. En bonne logique, si le Procureur de la République sort de sa réserve et décide de l’ouverture d’une information judiciaire sur ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire des hydrocarbures » révélée par la chaîne anglaise BBC, le vacarme devrait s’estomper au profit d’une sérénité retrouvée pour une enquête non moins sereine de la justice.
Or, le doute subsiste toujours chez les contempteurs, à l’image de cet élu qui, ouvertement, tance le Maître des poursuites qu’il invite à se dessaisir du dossier parce qu’il doit sa promotion au… Chef de l’Etat. Argument spécieux s’il en est assurément. Convenons qu’il n’ y a pas d’opposition forte au Sénégal. Elle compense sa faiblesse par une omniprésence dans les médias, seule tribune, entre deux élections, lui permettant d’exister face à un pouvoir qui a pour lui la durée mais désordonné, un peu tatillon, dans sa communication grand public. Il y a lieu de s’interroger sur la façon dont le débat politique est mené au Sénégal entre des forces cramponnées à des certitudes et mues par le principe du « ôte-toi-que je-m’y-mette ». Rien de plus. Dit autrement, comment comprendre l’immobilisme de la société sénégalaise traversée par des clivages d’une autre époque, d’un autre âge.
Que postule en vérité la dénonciation à outrance des contrats signés ? Quête de transparence ou besoin d’équité ? En tout état de cause, la phraséologie utilisée trahit la démarche et dénote une frappante absence de lucidité sur un sujet à enjeu. Au plus fort de la dispute couronnée par l’envie inassouvie d’occuper la rue pour « prendre l’opinion à témoin », personne, -pas même au sein du gouvernement- ne se prononce sur la prochaine campagne agricole ! La période hivernale s’approche, et le retard des pluies, dû au changement climatique, pousse les paysans à opter pour des variétés hâtives à cycle court. Les semences sont-elles disponibles en quantité et en qualité ? Quelle est la nouvelle cartographie de l’agriculture sénégalaise ? Puisque la pluviométrie devient de plus en plus aléatoire, songe-t-on à explorer nos nappes phréatiques qui, semble-t-il, sont abondantes et bien réparties à l’échelle du pays ?
En se focalisant sur le pétrole et le gaz, le débat occulte l‘agriculture et la dimension qu’elle revêt dans le monde rural réduit au silence et dont le sort indiffère complètement les partisans du tout-pétrole. Est-il moins légitime de parler du mil ou du sorgho que du gaz ou du pétrole, produits spéculatifs par excellence et tributaires des humeurs des marchés ? Nous allons à la rencontre d’un monde nouveau et crispant : celui des hydrocarbures.
Le gaz et le pétrole sont certes des ressources de prestige. Mais, d’un prestige déclinant. Le schiste bitumeux enthousiasme les Etats-Unis en passe de devenir le premier producteur de pétrole et de gaz au monde. L’Arabie Saoudite se voit reléguer au second plan alors que l’Iran et les Emirats du Golfe lui disputent le leadership au sein de l’OPEP dont le pouvoir et la puissance s’érodent. Cet organisme navigue en eaux troubles. Le pétrole enchante moins. La voiture électrique et les énergies bio se positionnent. Les pressions montent pour renoncer aux énergies fossiles. L’arrivée des Verts au Parlement européen traduit cette tendance lourde.
A nous de lire les signes sans les interpréter, l’autre moyen de tuer dans l’œuf le soupçon pernicieux.