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7 août 2025
UN CONSEIL PRÉSIDENTIEL SUR LA SÉCURITÉ PRÉVU EN AOÛT
Le président rappelle l’impératif du renforcement de la sécurité des biens et des personnes dans un contexte marqué par la recrudescence dangereuse de la délinquance et des crimes - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 22 mai 2019.
« Le Président de la République son Excellence Monsieur Macky SALL a présidé ce mercredi 22 MAI 2019, le Conseil des ministres.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’État a rappelé l’impératif du renforcement de la sécurité des biens et des personnes dans un contexte marqué par la recrudescence dangereuse de la délinquance et des crimes, la persistance du fléau d’accidents routiers meurtriers, les incendies mais également les effondrements de bâtiments.
Au titre de la lutte contre la délinquance juvénile et le grand banditisme il a réitéré les directives visant au renforcement efficace des mesures de sécurité.
Revenant sur la sécurité routière, le Président de la République a invité le Gouvernement à appliquer rigoureusement les mesures interministérielles arrêtées avec une utilisation rationnelle des forces de sécurité. A cet effet, il a informé le Conseil de la tenue d’un Conseil présidentiel sur la sécurité des biens et des personnes au début du mois août.
Au sujet de l’entrée en vigueur de la révision constitutionnelle le chef de l’État a assuré de son impact dans l’efficacité de l’action publique.
Abordant la question de l’intensification des programmes ministériels de consolidation des performances de l’Administration, il a indiqué l’importance du capital humain comme moteur de l’émergence du Sénégal.
A ce titre, il a invité les membres du gouvernement à proposer un Plan ministériel de Modernisation (P2M) sur la période 2019/2024 et à promouvoir la culture des résultats rapides au sein de la sphère publique ainsi que l’efficacité et l’efficience des politiques publiques mais surtout la qualité du service public aux usagers.
Dans cet élan, il a insisté sur la nécessité d’une modernisation profonde de l’Administration par l’actualisation et l’harmonisation du cadre législatif et règlementaire mais également l’adaptation des programmes de formation des agents publics.
En outre, le Président de la République a fait noter l’importance de l’élaboration et la mise en œuvre des conventions collectives notamment la signature de la nouvelle convention collective nationale interprofessionnelle, afin de renforcer la protection et le respect des droits des travailleurs. A cet effet, il a invité le Gouvernement à privilégier la concertation sociale permanente avec les syndicats et le patronat.
Clôturant sa communication, le Chef de l’État a réaffirmé son attachement au développement de la presse nationale et a demandé la mise en place d’un fonds d’appui au développement de la presse.
Monsieur le Ministre d’Etat Secrétaire Général de la Présidence de la République, a fait une communication au conseil, en rappelant que notre pays s’apprête à héberger le centre national de calcul scientifique au niveau de la cité du savoir de Diameniadio.
Par ailleurs, il a fait le point sur le suivi des décisions du Chef de l’Etat, concernant le port de Ndayane, le TER, l’enlèvement, el’ incinération des déchets de l’usine SENCHIM.
Le Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale
Le Ministre de l’Economie, du plan et de la Coopération a fait une communication sur les opportunités de partenariat.
Le Ministre du Développement communautaire a fait le point sur la première phase de « Promo villes », et le lancement de la seconde phase.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a rendu compte de la préparation de la campagne agricole, de l’état d’exécution du programme d’autosuffisance en riz financé par le Gouvernement indien.
Le Ministre de la Femme, du Genre, de la Famille et de la Protection de l’Enfance a informé de la tenue du 16 au 18 juin à Dakar du 1er sommet africain sur les mutilations des jeunes filles et les mariages d’enfants.
Par ailleurs, elle a fait le point sur l’assassinat de de jeunes filles dans à Thiès et à Tamba Counda et à Yeumbeul
Le Ministre des Infrastructures a fait la situation sur l’insécurité routière et proposé un plan d’actions pour lutter contre.
Le Ministre des Transports aériens a fait une communication sur le financement des aéroports secondaires.
Le Ministre des Collectivités territoriales a fait le point sur la contribution économique locale.
Le Ministre du PSE a fait une communication sur la mission qu’il a effectuée à Kigali pour participer au Sommet « Smart Africa »
Le Ministre de la Jeunesse a fait le point sur l’offre d’emplois saisonniers du gouvernement espagnol dans le cadre de l’ANPEJ.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes
Madame Ndèye Fatou LO, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°616.254/J, est nommée Directeur de l’Administration Générale et de l’Equipement au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, en remplacement de Monsieur Macodou SENE, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Boubacar SOW, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°616.323/G, est nommé Directeur du Protocole, des Conférences et de la Traduction au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, en remplacement de Monsieur Chérif Oumar DIAGNE.
Monsieur Youssouph DIALLO, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°611.442/D, précédemment Premier Conseiller à la Représentation permanente du Sénégal auprès des Nations Unies à New York, est nommé Ambassadeur, Directeur des Organisations internationales et de la Mondialisation au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, en remplacement de Monsieur Mohamed Lamine THIAW.
Monsieur Jean Antoine DIOUF, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°611.518/L, précédemment Ambassadeur, Directeur de l’Intégration régionale et Responsable du Bureau national de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Ministère de l’Intégration africaine, du NEPAD et de la Francophonie, est nommé Ambassadeur, Directeur Afrique et Union Africaine au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur et Responsable du Bureau national de la CEDEAO, en remplacement de Madame Mariame SY.
Monsieur Moustapha Sokhna DIOP, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°616.223/H, précédemment Conseiller Technique au Cabinet du Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, est nommé Directeur Asie, Pacifique et Moyen-Orient au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, en remplacement de Madame Ramatoulaye Ba FAYE.
Madame Geneviève Faye MANEL, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°606.892/K, précédemment Ministre-Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Lisbonne, est nommée Directeur Europe, Amérique et Océanie au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, en remplacement de Monsieur Abdoulaye DIEYE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Monsieur Kémoko DIAKITE, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°606.912/B, précédemment Ministre-Conseiller à l’Ambassade du Sénégal à Kuala Lumpur, est nommé Ambassadeur, Directeur des Affaires Juridiques et Consulaires au Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, en remplacement de Monsieur Martin Pascal TINE, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Hamet Tidiane THIAW, administrateur civil principal, Mle de solde n°516 702/A, précédemment Adjoint au Gouverneur de la région de Diourbel chargé des affaires administratives, est nommé Préfet du Département de Kaolack, en remplacement de monsieur Mouhamadou Moctar WATT, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Demba TOURE, administrateur civil principal, Mle de solde n°510 741/A, précédemment Directeur des libertés publiques, à la Direction générale de l’administration territoriale, est nommé Préfet du Département de Fatick, en remplacement de madame Ndéye Nguénar MBODJ, appelée à d’autres fonctions ;
Monsieur Cheikh Sadibou Diop, Administrateur civil, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’équipement au ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, en remplacement de Monsieur Bamba Sarr.
Monsieur Mahamadou DIAITE, Inspecteur principal des Impôts et des domaines, matricule de solde 509497 / L, est nommé Directeur de l’Administration et du Personnel à la Direction Générale des Impôts et Domaines en remplacement de Monsieur Ibrahima GUEYE appelé à d’autres fonction.
Monsieur Maguette NIANG, Ingénieur statisticien démographe, Diplômé en gestion des politiques économiques, matricule de solde n° 513 905/G, est nommé Coordonnateur de la Direction générale du Budget, poste vacant.
Monsieur Cheikh Déthialaw SECK, Ingénieur du génie civil, est nommé Secrétaire de la Caisse des dépôts et Consignations.
Monsieur Babacar BA, Administrateur civil, matricule de solde n° 624 582 /I, précédemment Secrétaire général du ministère du Tourisme, est nommé Secrétaire général du ministère du Tourisme et des Transports aériens.
Monsieur Malick SARR, titulaire d’un Master Professionnel en Marchés Publics et Gestion de Projets, matricule de solde n°610 991/D est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement du Ministère de l’environnement et du Développement Durable, poste vacant.
Monsieur Souleymane DIOUF, précédemment Directeur de l’Administration Générale et de l’Equipement du Ministère de la Culture et de la Communication, est nommé Directeur de l’Administration Générale et de l’Equipement du ministère de l’Elevage et des Productions Animales.
Monsieur Ibou SENE, Conseiller aux affaires culturelles, matricule de solde n° 510 619/G est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières du ministère de la Culture et de la Communication, en remplacement de Monsieur Ndiawar MBOUP, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Lieutenant – Colonel Maguatte MBAYE, matricule de solde n°394 154/A, est nommé Directeur de la Lutte contre les Encombrements à la Direction Générale du Cadre de Vie et de l’Hygiène publique au ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique.
Monsieur Edmond KAMARA, Administrateur civil, matricule de solde n°624 555/C, est nommé Directeur de l’Administration général et de l’Equipement (DAGE) au ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications.
Monsieur Léonce NZALLY, Administrateur civil, matricule de solde n°624 656/D est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement du ministère de la Culture et de la Communication, en remplacement de Monsieur El Hadj Souleymane DIOUF, appelé à d’autres fonctions. »
Idysecker : placer une citation coranique dans chaque phrase. Etymologie : d’Idrissa Seck, alias « Mara », alias « Ngôr-si », alias « Idy », ancien Premier ministre du Père Wade - Ses tribulations aux côtés de son mentor seraient dignes d’un roman
ibaderthiamer : emprunter une voie de garage honorable. Etymologie : d’Iba Der Thiam, agrégé en histoires, qui est mis sur une voie de garage par trois présidents successifs. Super ministre de l’Education et de l’Enseignement supérieur, on lui doit la déstructuration de l’enseignement avec l’Ecole Nouvelle : suppression des internats, classes à double-flux, et parrainages à la con des écoles. Le pays ne s’en est jamais remis… Dieu merci, ce furent ses rares années dans un exécutif. Depuis, il végète dans des fonctions honorifiques. UNESCO, Assemblée Nationale, Comité de Rédaction de l’Histoire Générale du Sénégal. Faut bien l’occuper, même s’il ne sert à rien… Quand il s’ennuie, il s’agite beaucoup et ça fait des dégâts irréparables. Le Père Wade l’a si bien compris qu’il a réussi à le dompter, on ne sait trop comment. Mais ça a marché… Même pour rejoindre le camp de Macky Sall après 2013, il s’y est mis sur la pointe des pieds, sans même un toussotement ou un froncement de sourcil contre le Père Wade qu’il n’aimait pas du tout avant 2000. Ils ont sans doute caché un cadavre dans le placard entre-temps.
Ex : après ma retraite, j’ibaderthiamerais volontiers comme conseiller en com’ à la Cour Pénale Internationale. C’est bien payé à roupiller…
Substantif : ibarderthiamation. Retraite aussi prématurée que dorée.
idysecker : placer une citation coranique dans chaque phrase. Etymologie : d’Idrissa Seck, alias « Mara », alias « Ngôr-si », alias « Idy », ancien Premier ministre du Père Wade, révélé aux Sénégalais en 1988 comme directeur de campagne du candidat du « Sopi ». Ses tribulations aux côtés de son mentor seraient dignes d’un roman policier, dont parfois certains épisodes dépasseraient la fiction. Accusé de conjuration, le fameux « coup d’Etat rampant », il sera jeté en prison avant d’être blanchi dans la sulfureuse affaire des « chantiers de Thiès » que le « protocole de Rebeuss » viendra couronner. Convaincu de son destin national, il ira en 2019 pour la troisième fois à la présidentielle. Pas de doute, il y a du Père Wade dans cet Idy-là…
Ex : les conférenciers du ramadan idyseckent à l’envi rien que pour épater les driankés dodues et fardées.
Substantif : idyseckerie. Pédanterie.
isomadiorer : abjurer, déchirer ses diplômes, renier ses connaissances, oublier jusqu’à ses premiers cours de fac. Etymologie : d’Ismaïla Madior Fall, professeur de Droit qui fut qualifié d’éminent, devenu méconnaissable. Dans une autre vie, il serait peut-être assis sur un trône quelque part dans le Cayor. Bref, ce brave prof’ est méconnaissable depuis qu’un décret présidentiel l’a intégré au gouvernement de Mahamad Boun Abdallah Dionne. Ses confrères ne le reconnaissent plus, tandis que ses anciens étudiants s’avouent perdus par le fossé qui existe entre ses cours et ses déclarations intempestives de ministre de la Justice. Peut-on encore sauver le soldat Madior ?
Ex : tu isomadiores tellement que tu peines même à reconnaître les lettres de l’alphabet.
Substantif : isomadiorade. Débandade intellectuelle que même un Viagra psychologique ne soignerait pas.
issasaller : infiltrer. Etymologie : d’El Hadj Issa Sall, informaticien, moustarchidine sans en avoir l’air, recteur de l’université du Sahel, tête de liste du Parti de l’Unité et du Rassemblement, le PUR, candidat à la présidentielle de 2019. Il a réussi l’exploit peu mince d’obtenir le plus grand nombre de parrains et le plus rapidement. En trois clics et un claquement de doigts ? On ne le voit jamais venir. Ses scores électoraux surprennent toujours mais après avoir examiné son CV à la loupe (il faut chercher longtemps pour en trouver trace) on en reste bouche bée : ce cher professeur est un vrai spécialiste des élections… Depuis 1993, il farfouille dans le traitement informatique des élections au Sénégal. Pour vous dire, les joutes électorales et leurs résultats, ça le connaît… Ah, le sous-marin !
Ex : dans les grands combats de lutte, il n’est pas rare qu’un soi-disant marabout issasalle le tioumikaye du camp adverse.
Substantif : issasallage. Espionnage.
L'HYPOTHÉTIQUE TROISIÈME MANDAT DE CONDÉ
Le président guinéen ne veut, en aucun cas, faire cadeau aux protestataires qui croient devoir le sevrer, de sitôt, des délices et des coulisses du pouvoir
Le syndrome du 3è mandat est devenu prégnant en Afrique de l’Ouest. Après la sonde envoyée par Alassane Ouattara qui n’a pas reçu un accueil favorable, un autre coup de force se signale du côté de Conakry. Alpha Condé dont le dernier mandat arrive à échéance fin 2019 semble plus que tenté par les prolongations, mijotant une révision constitutionnelle pour «moderniser des institutions». Mais pour l’opposition, c’est le verrou de la limitation des mandats que vise ce projet et qu’elle promet d’empêcher.
Alpha Condé a-t-il l’intention de tripatouiller la constitution guinéenne pour s’offrir un troisième mandat en 2020 ? La question vaut son pesant d’or au vu de certains signes qui ne trompent pas. En effet, le mandat des députés guinéens, arrivé à terme le 13 janvier 2019, a été illégalement prorogé par décret. Ce fut l’acte premier qui a mis la puce à l’oreille, à l’opposition. Pour sûr, celle-ci n’a nullement l’intention de se faire surprendre par le pouvoir. Elle est sur ses gardes. Prêt à en découdre ! D’ailleurs, des soupçons nourris à l’endroit du régime ont donnée naissance, dans la foulée, au Front national pour la défense de la constitution (Fndc). Et ces dernières semaines, les militants hostiles au troisième mandat, réel ou imaginaire, ont multiplié des mouvements de protestations. Un message clair lancé à Alpha Condé qui n’a pas manqué de réagir. Mais comment ?
Gare aux trouble-fêtes !
Le président guinéen ne veut, en aucun cas, faire cadeau aux protestataires qui croient devoir le sevrer, de sitôt, des délices et des coulisses du pouvoir. En dépit du caractère pacifique des manifestations, celles-ci sont brutalement réprimées. Les manifestants sont arrêtés pour faire l’exemple et étouffer toute protestation. Récemment, ce sont 7 membres du Fndc qui ont été interpellés dans la ville de Kindia, à 135 km de Conakry. Jugés, ils ont été condamnés début mai à 3 mois de prison ferme et à une amende de 500 000 francs guinéens (31 788,36 FCFA). «C’est une condamnation injuste qui ne repose sur aucune base légale», s’indigne Me Salifou Beavogui leur avocat. Il se dit «surpris»et «écœuré» que le juge ait une main aussi lourde sur des innocents qui n’ont fait «qu’exprimer comme tout le monde leur opinion». Mais pas sûr que l’opposition recule.
L’opposition influencée ?
Lorsque le projet d’Alpha Condé se précisera, les tensions risquent de se cristalliser dans ce pays sensible et fragile. Puisque l’opposition compte s’ériger en rempart contre ceux qui voudraient«imposer une nouvelle dictature à la Guinée». «La Guinéens ne demandent pas une nouvelle constitution. Il y a juste une manipulation du pouvoir qui voudrait modifier les dispositions relatives au nombre de mandats et l’aspect intangible de la constitution pour permettre à un président vieillissant de rester encore éternellement au pouvoir, sous prétexte que c’est le peuple qui le demande», récuse Aliou Bah, président du Mouvement démocratique libéral. Et selon Oumar Sylla du Fndc, les manifestations du pouvoir sont autorisées tandis que celles de l’opposition sont interdites. «Quand on sort dans la rue, ils nous arrêtent. Notre démocratie est menacée par celui qui, pendant toutes ces années a lutté pour le respect de la constitution».
Alpha Condé tel Gnassingbé, Deby, Sassou, Biya…
Alpha Condé n’a rien inventé. Il a vu faire un club de dirigeants africains. L’appétit venant en mangeant, M. Condé a l’intention de suivre les pas d’Idriss Deby (Tchad), Denis Sassou Nguesso (Congo), Obiang Nguema (Guinée Equatoriale) et Paul Biya (Cameroun). En clair, le président guinéen veut un nouveau mandat. Position âprement défendue par son clan. Pour l’anien journaliste Rachid Ndiaye, ministre d’État, conseiller à la présidence, le débat n’est pas de savoir si Alpha Condé briguera un nouveau mandat ou pas. En revanche, il s’agit de «mettre en place une nouvelle constitution qui serait en mesure de mettre la Guinée au diapason de nouveaux enjeux qui se posent à la société». M. Ndiaye poursuit en expliquant que cette nouvelle loi permet au pays d’aller vers une modernisation des institutions». Pourtant, l’histoire politique de la Guinée aurait pu inspirer une certaine retenue à Alpha Condé. Une pudeur. Car le pays a connu de longues décennies de dictatures et des massacres de Guinéens.
L’art de provoquer les vieux démons
Universitaire et surtout juriste de formation, Alpha Condé est la personne de qui on attendait le moins, ce jeu dangereux. Étant donné l’histoire et son propre parcours politiques, c'est un paradoxe. Le Pr. d'histoire n’a pas manifestement tiré les leçons de ce passé difficile de son pays. Après les sanglantes dictatures des présidents Sékou Touré (1958-1984), puis de Lansana Conté (1984-2008) et le passage très mouvementé de Dadis Camara (2008-2010), avec en toile de fond les tueries du 28 septembre dans le stade de Conakry, l’élection d’Alpha Condé a été un grand espoir pour les Guinéens. La Guinée retrouvait sa stabilité politique et devrait s’engager résolument sur la voie de la démocratie, préalable du développement. Mais la tentative de réveiller des vieux démons chez Alpha Condé est grande. Mais cela risque de saper les efforts que lui-même a fait pendant ses deux mandats et qui ont été salués par les partenaires au développement ces dernières années, met tout en péril.
Une croissance robuste tirée par les mines
Entre 2016 et 2017, la Guinée a atteint une croissance de 10% avant de retomber à 5,8% en 2018. Mais grâce aux Investissement directs étrangers, (Ide), elle «demeure robuste» tout de même.Un embonpoint à mettre sur le compte de l'industrie minière qui a d’ailleurs connu une croissance d'environ 50 % par an en 2016 et 2017. D'après les données officielles, la croissance du secteur non minier a pour sa part atteint 5,6 %, l'investissement dans les infrastructures et la croissance des secteurs primaire et tertiaire restent solides. Cette relative bonne santé de l’économie guinéenne pourrait prendre un coup fatal du fait de la situation politique. Des partenaires comme la Banque mondiale craignent que ces élections qui se profilent à l’horizon ne plombent les efforts de la Guinée. Des craintes bien justifiées étant donné le projet de modification de la constitution du pouvoir et les réaction de refus de l'opposition.
Les législatives annoncés pour la fin 2019
Les membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) installés depuis janvier, ont «analysé les recommandations» relatives à l'audit du fichier électoral lors d’une retraite à Kindia. C’est après cette rencontre qu’ils ont annoncé, début mai, la tenue des élections législatives. «Nous nous sommes donné un délai de sept mois pour organiser les législatives, 235 jours qui doivent nous permettre de tenir les élections dans de bonnes conditions, entre fin novembre et début décembre 2019», a indiqué Ibrahima K. Diakité, chargé de communication de la Commission la Ceni, cité par Jeune Afrique. Cette annonce bien qu’elle fût très attendue, est loin de convaincre l’opposition, alors même que la Ceni pris la résolution de corriger les imperfections. «Nous allons éliminer dans le fichier électoral les 25% d’électeurs fictifs ou en doublon qui y figurent, soit 1 500 000 de personnes », apromis M. Diakité.
L’opposition veut bien croire, mais…
Après détection des failles, la Ceni promet corrections puis élections. Elle envisage notamment de procéder dans les prochains mois à un recensement des quelques six millions d’électeurs guinéens. Mais pour l’opposition la tenue du calendrier est de la volonté ou non du régime en place. D'ailleurs, elle a des réserves sur la sincérité du calendrier annoncé. D’après Cellou Dalein, leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (Ufdg) chef de file de l’opposition, «en réalité, c’est l’exécutif qui est maître du calendrier électoral. Le respect du chronogramme dépendra de sa volonté (Ndlr : Alpha Condé), car il tient les cordons de la bourse». Ce scepticisme entretenu par le principal opposant au régime d’Alpha Condé, n’a pas l’air de plaire dans le camp présidentiel. «Je peux comprendre que certains expriment des soupçons, mais c’est irrationnel d’être catégorique. Pendant la retraite - de la Ceni à Kindia-, toutes les mouvances politiques étaient représentées, s’offusque Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG-Arc-en-Ciel (majorité).
Opposant historique, Alpha Condé a fait face aux régimes dictatoriaux qui ont dirigé ce pays depuis les indépendances en 1958. En 2010, il va gagner les premières élections démocratiques du pays. Réélu en 2015, il semble contaminer par le syndrome du 3è mandat. Mais son opposition est prête à lui barrer la route.
LA ZLEC, UN AFROLIBÉRALISME CACHÉ DERRIÈRE LE MASQUE DU PANAFRICANISME
Quel contraste ! Le continent s’est levé contre la signature des APE entre l’UE et les pays africains, décrits comme le « baiser de la mort de l’Europe à l’Afrique » - Mais face à la Zone de libre-échange continentale, il est pour l’heure silencieux
Le Monde Diplomatique |
Jean-Christophe Servant |
Publication 22/05/2019
Quel contraste. Le continent s’est levé contre la signature des Accords de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et les pays africains, décrits comme le « baiser de la mort de l’Europe à l’Afrique ». Mais face à la ZLEC, la Zone de libre-échange continentale, il est pour l’heure silencieux. Exceptés le travail de décryptage d’Africa Check et les salutaires campagnes d’explications menées par le Comité d’action pour l’abolition des dettes illégitimes ou le réseau Third World Network Africa, le manque de discours critique est inquiétant. Qu’il s’agisse de la récente campagne présidentielle sénégalaise ou des élections législatives qui viennent de se mener en Afrique du Sud, la ZLEC, qui couvre tous les aspects du commerce, y compris les marchandises, les services, la concurrence, la propriété intellectuelle et les investissements, a été totalement absente des débats politiques.
Saluée par l’Union européenne, la Chine, les États-Unis, et le chef d’orchestre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l’OMC devrait entrer en vigueur à partir du 30 mai prochain, quinze mois après la signature de l’accord prévoyant sa mise en place lors d’un sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) organisé à Kigali (Rwanda). La presse n’a pas manqué de saluer le « volontarisme » du chef de l’État rwandais Paul Kagame, alors président de l’UA et artisan de la mise en orbite de ce libre marché de 1,2 milliard de personnes, au produit intérieur brut combiné de 2 500 milliards de dollars. M. Kagame, qui a comme modele Lee Kuan Yew, le défunt « père » de Singapour, est un fervent partisan du libre-échange. Dans la ZLEC, exempte à 90 % de barrières douanières et tarifaires, les droits de douane intra-africains, de 6,9 % en moyenne, seront réduits à presque rien. L’ambition, en accroissant le commerce de 52,3 % par an entre les nations du continent, est de donner naissance à un « puissant instrument pour mieux s’impliquer dans le nouvel ordre économique mondial ». Le Kenyan Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l’un des parrains techniques de la ZLEC, qui « a non seulement encouragé l’UA à créer une zone de libre-échange, mais a aussi formé des négociateurs pour les régions et les pays », vante le « phénoménal potentiel du commerce intra africain ».
Le Forum économique mondial, plus connu sous le nom de forum de Davos, où l’on n’a pas manqué en ce début d’année de discuter de la ZLEC, liste ceux qui pourraient être les perdants du « renforcement collectif de la compétitivité ouvrière et des produits africains aussi bien à l’intérieur qu’à l’international » :
• PME locales étouffées par des produits importés tirant profit de la réduction des droits de douane ;
• travailleurs soumis au dumping social ;
• vol de propriété intellectuelle ;
• mise en compétition des nations et petites exploitations agricoles qui ne pourront plus concurrencer les grandes entreprises des pays africains à revenu élevé tels que l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Éthiopie, l’Égypte et le Nigéria…
Les conséquences de cette simple copie « africaine » d’un « classique » accord de libre-échange régional risquent pour les habitants du continent « d’être parmi les pires de la vague en cours » s’inquiète Jean Nanga, militant de la CADTM, tant les disparités sont criantes entre par exemple l’Afrique australe et l’Afrique centrale. L’agroéconomiste français Jacques Berthelot, engagé contre la « folie suicidaire de la ZLEC » avertit que « loin de favoriser l’intégration régionale du continent, [elle] ne pourra que le désintégrer fortement en ouvrant largement les portes aux firmes multinationales qui sont déjà largement présentes dans la plupart des pays et qui concentreront leurs activités dans ceux qui sont les plus compétitifs en exportant vers les autres (1) ». Qui plus est, souligne de son côté M. N’Dongo Samba Sylla, économiste sénégalais du bureau ouest-africain de la fondation Rosa Luxembourg, « les partisans de la ZLEC mettent la charrue du libre-échange avant les bœufs (industrialisation, développement des capacités productives et développement des infrastructures panafricaines dans les domaines routier, maritime, ferroviaire, aérien et informatique) ».
La ZLEC a été négociée à l’insu de l’opinion publique : au Sénégal, c’est après coup que le pays aura appris que son Parlement donnait tout pouvoir à l’État pour ratifier le traité. Le seuil minimum des 22 États signataires pour le mettre en œuvre étant franchi, tout « reste à faire ». Les médias du continent préfèrent saluer la rapidité de sa mise en place : sept fois plus vite que le CETA (l’accord économique et commercial entre l’Union européenne et le Canada), se félicite le réseau des journalistes économiques pour l’Afrique de l’Ouest, qui exhorte « les pays retardataires à la signature du protocole de ratification de le faire au plus vite avant le lancement officiel de la ZLECAF prévu en juillet 2019 à Niamey (Niger), en marge du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine » mené sous l’égide d’un autre « champion » de la ZLEC, le président nigérien Mahamadou Issoufou.
Une machine à désintégrer
Sur le continent, une poignée de nations continuent en effet à jouer les trouble-fête. Deuxième économie du continent africain, pilier de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Nigeria a suspendu la signature de la ZLEC. Le pays, qui refuse également de s’engager sur les APE, s’inquiète des conséquences qu’aurait sur son fragile secteur manufacturier cette « initiative politique néolibérale renouvelée, extrêmement dangereuse et radioactive », selon la centrale syndicale du Nigerian Labour Congress. Mais le Nigeria « ne pourra rester longtemps à l’écart »,estime Pierre Jacquemot, ancien ambassadeur de France sur le continent et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) : « Pour des raisons de diversification et de politique extérieure (le pays espère un jour devenir membre permanent du Conseil de sécurité), le Nigeria devrait s’inscrire tôt ou tard dans la ZLEC ». L’entrepreneur nigérian Aliko Dangote, l’homme le plus riche du continent, qui a ses entrées à Aso Rock, milite en faveur de la ZLEC au sein de l’initiative Afrochampions, réunion des principales transnationales africaines du continent. Son compatriote, le banquier et philantrocapitaliste Tony Elumelu, est un autre supporter enthousiaste] : « Si nous examinons d’autres régions du monde, le commerce interrégional nous a beaucoup aidés. Pour nous développer en Afrique, nous devons accepter cette réalité ». À Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, les appels à la « raison » prédominent d’ailleurs jusqu’aux titres les plus progressistes de l’intelligentsia nationale (2).
Si « le commerce, c’est la guerre », « La ZLEC, tout en relevant de l’idéologie afroliberale, a su en effet se parer subtilement des atours du panafricanisme pour mener sa propagande », souligne N’Dongo Samba Sylla. « Même si nous ne sommes pas capables de contrôler ce qui se passe à l’OMC ou ailleurs, ce que nous faisons de la ZLEC est entièrement entre nos mains », assurait en 2017 la Tchadienne Fatima Haram Acyl, belle-sœur du président Idriss Déby, avant de quitter son poste de commissaire de l’Union africaine au commerce et à l’industrie. Si la ZLEC vise à « libéraliser les marchandises et les services », elle serait d’abord l’aboutissement, selon ses dévots, d’un « rêve panafricain de zone de libre-échange qui remonte à des personnalités telles que George Padmore, Du Bois, Nkrumah, Patrice Lumumba, Jomo Kenyatta, Albert Lithuli, Julius Nyerere, Frantz Fanon, Amilcar Cabral, à n’en nommer que quelques-uns » souligne M. Odomaro Mubangizi, doyen du département de philosophie à l’institut de philosophie et de théologie d’Addis Abeba sur le site panafricain Pambazuka, qu’on a aussi connu beaucoup plus engagé face aux APE.
Pour cette charge symbolique de la ZLEC, les intellectuels du continent ont pour l’heure abandonné tout sens critique à son encontre, regrette N’Dongo Samba Sylla : « À cause de cet héritage panafricain, les gens se disent que pour une fois il faut que ça marche. Vous avez donc un chœur qui va des intellectuels à l’Union africaine qui chante à l’unisson les louanges de la ZLEC. Le peu de réactions vient aussi du fait que la société civile n’est pas informée, contrairement aux enjeux des luttes contre les APE ou pour la sortie du franc CFA ». La ZLEC n’est pourtant qu’un panafricanisme « élaboré avec une conscience de classe pro-capitaliste dont le cynisme n’est plus à démontrer » insiste Jean Nanga. Et tous ces combats sont convergents.
Le traité part en effet du postulat que les accords de partenariat économique que l’Union européenne a négociés séparément avec chaque communauté économique régionale sont une bonne chose pour le continent. « Ce qui risque de se passer, poursuit N’Dongo Samba Sylla, c’est de voir ces communautés économiques régionales imploser suite à la pression et au chantage de l’Union européenne pour ratifier les APE. Dans la zone Cedeao, certains pays ont signé des APE intérimaires depuis quelques années déjà — Ghana, Côte d’Ivoire — alors que le géant nigérian n’est pas satisfait par la version actuelle de l’APE. Comme les pays de la Cedeao évoluent depuis 2015 dans le cadre d’un tarif extérieur commun, il s’ensuit que ce bloc commercial risque de se fissurer en deux entre d’un côté les pays qui ont ratifié les APE et ceux qui n’ont pas accepté de le faire. Dans cette configuration, ces derniers pays vont mettre en place des tarifs contre les produits en provenance de l’Europe qui transitent vers les premiers. Il n’y aura donc plus d’union douanière, et a fortiori aucune velléité d’aller vers une ZLEC. C’est le même scénario qui se profile en Afrique de l’Est, avec la Tanzanie qui a refusé de ratifier l’APE. Il faut dire que le Brexit rend l’APE moins attractif pour les pays qui commercent beaucoup avec le Royaume-Uni. »
Les enjeux, multiples, posés par le ZLEC vont jusqu’a la pression écologique qu’entraineront transport et industrialisation au gré des pays les « mieux accommodants » pour les entreprises. Mais l’essentiel est qu’elle pourrait se révéler une machine à désintégrer, plutôt qu’a intégrer. Il est encore temps de songer à relire Kwame Nkrumah. N’est-ce pas lui qui avertissait, dans Africa Must Unite, en 1963 : « L’un des principaux objectifs de notre marché commun africain est d’éliminer la compétition qui existe entre nos nations et de continuer à la faire jusqu’à ce que plus aucune d’entre elles ne cherche à se cacher sous le parapluie du marché commun européen » ?