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7 août 2025
LE GRAND PARTI PRET A Y PRENDRE PART, MAIS…
Le vœu du Grand Parti (GP) est de voir son leader, Malick Gakou, participer au dialogue national. Mais, pour le moment, il reste à l’écoute du front de l’opposition.
Le Secrétariat exécutif national du Grand Parti (SEN/GP) - qui s’est réuni, hier, en session hebdomadaire - a réaffirmé sa volonté manifeste de «participer dans les conditions requises et adoptées par le Front de résistance nationale (FNR), tout en demandant à Malick Gakou, de ne ménager aucun effort pour la concorde nationale et la réussite du dialogue au nom des intérêts supérieurs de la Nation».
Pour l’ancien ministre du Commerce et ses camarades, «le combat pour le Sénégal vaut tous les sacrifices». La série de violences enregistrées à travers le pays a aussi suscité une réaction des membres du GP. Ils ont condamné «les agressions et viols répétitifs» qui, à leur avis, «posent l’épineux problème de la sécurité des populations».
Ainsi, ils ont appelé les force vives de la Nation à «une mobilisation citoyenne afin d’endiguer ces fléaux». «Le SEN/GP a entendu une importante communication liminaire du président Malick Gakou qui s’est beaucoup appesanti sur la recrudescence des agressions et des viols souvent suivis de crimes crapuleux dans notre pays. Ces forfaits sont perpétrés généralement sur les personnes les plus vulnérables que sont les enfants et les femmes qui payent, malheureusement, le lourd tribut d’une violence barbare qui a fini de s’installer dans le quotidien de notre société jadis réputée solidaire et paisible.
A cela s’ajoutent des séries d’accidents macabres de toutes sortes dont les plus en vue sont constatés sur les routes», lit-on dans le communiqué qui a sanctionné ladite rencontre. Malick Gakou et compagnie d’inviter l’Etat du Sénégal à «assumer avec responsabilité» son rôle régalien afin «d’éradiquer, de manière satisfaisante», ces violences dans toutes leurs formes». Le SEN/ GP lance un appel vibrant aux forces vives de la Nation pour «une mobilisation citoyenne afin d’endiguer tous ces fléaux qui gangrènent la pérennisation et la consolidation de l’Etat afin d’assurer au pays les bases de son développement harmonieux».
LES CAUSES DES MARIAGES D’ENFANTS
Le dernier rapport de l’Eds a montré que le taux de mariages d’enfants atteint les 31 % chez les moins de 18 ans et concerne même les moins de 15 ans. C’est pourquoi le Gestes de l’Ugb a mené une étude pour expliquer le phénomène.
Au Sénégal, l’âge légal pour le mariage est de 16 ans. Un âge en deçà des standards internationaux. Selon le rapport de l’enquête démographique de santé (Eds) publié en 2017, 9,5 % de la population féminine s’est mariée avant 15 ans. Ce taux a atteint 31 % pour celles qui se sont mariées avant l’âge de 18 ans. Pour en comprendre les causes, le Groupe d’études et de recherches genre et sociétés (Gestes) de l’université Gaston Berger de Saint-Louis a effectué une étude dans 7 régions du pays. C’était dans le cadre d’un projet de recherche action sur le thème “Justice sociale et inclusion face aux mariages d’enfants en Afrique de l’Ouest : cas de la Côte d’Ivoire et du Sénégal’’.
L’atelier national de restitution d’hier a été riche en informations. D’après la coordinatrice du Gestes, la question de la recherche principale était : quelles sont les options stratégiques à adopter capables de rendre efficaces et inclusifs les politiques, programmes, stratégies, initiatives et interventions dans la lutte contre les mariages d’enfants, dans les zones urbaines et rurales du pays ?
A cette question, Fatou Diop Sall souligne que les résultats de l’enquête sur les mariages d’enfants montrent que les acteurs ont des perceptions différentes de la notion d’enfant et sur le mariage d’enfants, en fonction de leur catégorie socioprofessionnelle, mais aussi de leur milieu de résidence. En milieu rural, dit-elle, les communautés perçoivent l’enfant comme celui qui vit toujours sous la responsabilité de ses parents ou qui n’est pas marié. “L’étude a montré que plusieurs facteurs explicatifs de la pratique du mariage d’enfants sont recensés. Le souci de protéger les filles contre les grossesses non désirées (Gnd), la protection de l’honneur de la famille (la virginité), les croyances religieuses et traditionnelles et la pauvreté. Malgré les efforts consentis, le phénomène du mariage des enfants persiste, avec des taux de prévalence qui varient d’une région à une autre’’, renseigne Mme Sall. Selon qui les résultats ont aussi révélé une diversité des approches utilisées, une pluralité des stratégies et une classification selon l’inclusion et l’efficacité des interventions
Pistes de solutions et recommandations
Le Gestes fait donc quelques recommandations pour lutter contre ce fléau. Il préconise de mener la sensibilisation et de vulgariser les dispositions juridiques dans les langues locales, de promouvoir la synergie des acteurs de lutte contre les mariages d’enfants (Me), de donner plus de visibilité aux organisations de lutte contre les mariages d’enfants, de positionner et de dynamiser les radios communautaires. A cela s’ajoute le renforcement de la sensibilisation auprès des religieux, chefs coutumiers, leaders, parents, de promouvoir le leadership des filles et garçons dans cette lutte, de former des relais communautaires sur les lois interdisant le mariage d’enfants, d’accompagner les enfants à achever leurs cursus scolaires, avec une attention particulière aux collégiennes et lycéennes.
LE DIOCESE DE THIES, SYMBOLE DU DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN
Entouré de grands foyers religieux d’obédience musulmane, le diocèse de Thiès célèbre ses 50 ans d’existence. Un diocèse assez particulier, qui symbolise même le dialogue fécond entre musulmans et chrétiens du pays
Un épiscopat, une particularité, une identité et des ambitions. Voilà autant de mots que l’on peut utiliser pour qualifier le diocèse de Thiès. Créé le 6 février 1969, celui-ci englobe plusieurs cités religieuses d’obédience musulmane, parmi lesquelles Touba, Tivaouane, Ndiassane, Thiénaba, Pire, Keur Mame El Hadj… D’où la particularité et l’identité de l’évêché de Thiès. Parti de 6 enfants baptisés à la paroisse Sainte-Anne, en 1890, le diocèse de Thiès, qui polarise aujourd’hui 25 paroisses, avec en son sein des milliers de fidèles catholiques, est l’exemple palpable du dialogue islamo-chrétien au Sénégal. Un dialogue interreligieux qui se perpétue. Car, chaque année, les responsables de l’église rencontrent les guides religieux de ces différentes cités pour des moments de communion et de partage. D’ailleurs, un grand rendez-vous sur le dialogue islamo-chrétien est prévu au mois de novembre prochain, dans le périmètre diocésain de la cité du Rail.
Hier, le diocèse, qui fête son jubilé d’or marquant ses 50 ans d’existence, a organisé un colloque de deux jours, sur le thème “Diocèse de Thiès, hier et aujourd’hui’’, pour s’interroger sur le passé, le présent et anticiper, afin de réserver aux futures générations diocésaines un avenir meilleur. “Le premier objectif, c’est de regarder la passé, voir d’où nous venons et voir comment nos devanciers ont travaillé jusque-là, pour construire un diocèse bien sur ses pieds, avec plusieurs structures et qui regarde vers l’avenir avec patience. Le deuxième, c’est de fêter en famille diocésaine, parce que qui dit jubilé, dit action de grâce. Et le troisième objectif, c’est de nous rassembler en communauté pour mieux regarder l’avenir. C’est important de préparer les générations qui arrivent”, a expliqué le président du comité scientifique du jubilé d’or du diocèse, l’abbé Joseph Meissa Guèye. Pour sa part, le représentant du pape François au Sénégal, Mgr Michael W. Banach, a invité toutes les communautés catholiques du diocèse de Thiès à “s’unir, à travailler dans l’unité pour un diocèse plus rayonnant que jamais’’. Le nonce apostolique, qui a rappelé qu’un nouveau jour s’était levé le 6 février 1969 à Thiès, avec la création du diocèse, s’est également réjoui de la manière dont le diocèse s’agrandit. C’est pourquoi, Mgr Michael Banach a demandé aux uns et aux autres “d’apprécier les chemins parcourus, les avancées significatives et les nouveaux défis’’.
“Consolider les acquis’’
Prenant la parole à la suite du nonce apostolique, l’évêque de Thiès, Monseigneur André Guèye, s’est félicité de la présence de l’église dans le social, notamment l’éducation, la santé, le développement, la lutte contre la pauvreté, etc. S’adressant aux fidèles, il les a invités à “revisiter leur propre histoire et consolider les acquis’’ pour un monde meilleur. “Ce colloque de deux jours a été décidé, dans le cadre de la célébration du jubilé des 50 ans d’existence du diocèse de Thiès, pour qu’au cœur de l’action de grâce, nous puissions, comme Eglise famille de Dieu, réfléchir et revisiter notre propre histoire, je dirais même faire un pèlerinage dans le temps. On doit le faire en reculant, retournant aux sources. On doit parcourir, de nouveau, les époques fondamentales, essentielles, qui ont forgé notre destin. Nous voulons prendre conscience totalement de notre vécu communautaire, depuis ce 6 février 1969, pour interroger notre présent, en vue de recueillir ce que la théologie appelle les signes des temps’’, a soutenu Mgr André Guèye, demandant aux fidèles du diocèse de suivre les chemins à parcourir et de penser aux défis de l’heure. Pendant 50 ans, a-t-il ajouté, le diocèse a connu des moments de joie, de satisfaction et d’opportunité, mais aussi des manquements et des obstacles. Cependant, le successeur de Mgr Jacques Sarr a conseillé aux fidèles catholiques du diocèse de Thiès et d’ailleurs de vivre “avec passion le présent et s’ouvrir avec confiance à l’avenir’’. “Par le thème du colloque, ‘Diocèse de Thiès, hier et aujourd’hui’, nous entendons, non pas rester dans la nostalgie du passé, mais bien au contraire, il s’agit pour nous de consolider les acquis et d’aller plus loin en profondeur, dans le discernement et l’innovation. Il ne peut donc pas s’agir d’une rupture, mais d’une fidélité qui impulse un nouvel élan dans la mission’’, a déclaré l’évêque de Thiès devant son homologue de Kaolack, Mgr Martin Boucar Tine, les prêtres et les fidèles massés dans la salle de conférence de la paroisse Marie Reine de l’Univers.
MGR ANDRÉ GUÈYE (ÉVÊQUE DE THIÈS) “Sauvegarder l’harmonie sociale et spirituelle par le dialogue interreligieux’’
“Les évêques de l’Afrique de l’Ouest viennent tout juste de tenir leur troisième Assemblée plénière à Ouagadougou, au Burkina Faso. Nous y avons participé. Ils n’ont pas manqué, dans un message pastoral, d’exhorter tous les fidèles et tous les hommes et femmes de bonne volonté à l’espérance, face aux multiples défis qui se dressent devant et même en face de notre sous-région (…). Le grand défi, pour nous, c’est la sauvegarde de l’harmonie sociale et spirituelle par le dialogue inter religieux qui, d’ailleurs, fera l’objet du colloque de novembre prochain à Thiès, avec la présence de tous les évêques du Sénégal, de la Mauritanie, de Guinée-Bissau, du Cap-Vert. Une chose que nous ne devons pas perdre de vue, c’est l’encrage au Christ et à l’Evangile, sources de toute inspiration et de toute nouvelle initiative pastorale.’’
CES DOSSIERS BRULANTS QUI ATTENDENT ABDOULAYE BIBI BALDE
Nommé nouveau directeur général de La Poste, Abdoulaye Bibi Baldé est attendu sur plusieurs dossiers, dont la régularisation des agents contractuels
Alors que la plupart des nouveaux directeurs nommés par le président de la République ont rejoint leurs nouvelles fonctions, à La Poste, ça traine encore. Abdoulaye Bibi Baldé, nouveau patron de la boîte, n’est toujours pas installé officiellement. Très inquiets de leur situation, les agents contractuels, au nombre de 200 environ, sont montés au créneau comme pour exiger une mise en œuvre du concept cher au président Macky Sall : le “Fast-track’’. Ils souhaitent, en fait, que le nouveau boss prenne en charge, le plus rapidement possible, leur revendication.
A en croire certaines indiscrétions, la cérémonie aura finalement lieu aujourd’hui. Mais, s’empresse de mettre en garde le porte-parole des agents contractuels, c’est la troisième fois que l’on avance une date. Mais elles n’ont jamais été respectées. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau Dg n’aura pas du tout le temps de se reposer.
En effet, ils sont nombreux les dossiers qui attendent sur sa table. Parmi lesquels, il y a bien évidemment le cas des contractuels dont certains ont été recrutés depuis 2013. Dans une déclaration, ils bandent les muscles pour exiger leur régularisation. “La direction est dans l’obligation de nous proposer un contrat à durée indéterminée, vu que nous avons eu à contracter plus de deux contrats avec le groupe. Mais depuis le mois de décembre, date de la fin de nos contrats, nous sommes restés naïvement à attendre sur demande bien sûr de la direction’’.
De guerre lasse, les travailleurs ruent dans les brancards et exigent l’application de l’article L.42 du Code du travail. Il ressort, en effet, de cette disposition “qu’aucun travailleur ne peut conclure avec la même entreprise plus de deux contrats à durée déterminée, ni renouveler plus d’une fois un contrat à durée déterminée. La continuation des services en dehors des cas prévus à l’alinéa précèdent constitue de plein droit l’exécution d’un contrat de travail à durée indéterminée’’. C’est donc à bon droit que les contestataires réclament des Cdi. D’autant plus que, font-ils savoir, pendant qu’eux courent derrière ces régularisations, pas moins de 500 agents ont eu à bénéficier d’embauches directes.
Compte tenu de toutes ces mésaventures, les agents contractuels fondent leur ultime espoir sur le nouvel entrant, Abdoulaye Bibi Baldé. “Nous lui demandons d’instruire au Drh, dès les premières heures de sa prise de service, de régulariser notre situation’’, soulignent-ils dans la déclaration. Quant au président de la République, ils l’invitent à prendre toutes les mesures nécessaires afin d’aider la société nationale La Poste à se redresser. Outre ce dossier des travailleurs, Abdoulaye Bibi Baldé est aussi attendu sur beaucoup d’autres qui n’en finissent pas de perturber le sommeil des travailleurs de l’entreprise publique. Du fait d’une masse salariale non contrôlée, La Poste est dans un déficit chronique qui est souvent relevé par les partenaires financiers internationaux, en particulier le Fmi. En outre, certains salariés ont toujours déploré le fait que l’entreprise, depuis 2011, ne recrute plus via concours.
Autrefois très couru par les bacheliers, le concours direct, qui se faisait chaque année, n’est, en effet, plus organisé depuis cette date. Pourtant, jamais, signalent certaines sources, les recrutements n’ont été aussi nombreux. Les effectifs ont, en effet, explosé, passant de 2 000 environ à plus de 3 000 maintenant. Nos interlocuteurs, qui réclament un audit de la situation de la société nationale, font savoir que, depuis des années, l’entreprise ne fait même pas son bilan annuel. Du pain sur la planche pour l’ancien ministre de l’Environnement.
THIONE SECK ACQUITTÉ
Selon le juge, le leader du Raam Daan et son codétenu, Alaye Djité n’ont pas été assistés par des avocats lors de leur interpellation par la gendarmerie
Thione Seck et Alaye Djité sont libres. Le juge Maguette Diop vient de trancher en annulant la procédure, en application du règlement n° 05 de l’Uemoa du 25 septembre 2014, relativement aux nouvelles compétences de l’avocat, exigeant que les prévenus soient assistés d’un avocat. Il a ainsi décidé sur la forme et non dans le fond, considérant que lors de l’enquête préliminaire, les enquêteurs de la Section de recherches de la Gendarmerie n’avaient pas respecté le règlement précités, en faveur des prévenus.
Le leader du Raam Daan et son codétenu, Alaye Djité ont été sauvés par l’article du règlement intérieur de l’UEMOA qui institue la présence de l’avocat dès les premières heures de l’interpellation. Le juge est parti du fait que les deux prévenus n’ont pas été assistés par des avocats lorsqu’ils ont été interpellés par la gendarmerie. Ce droit leur avait été refusé. Ce qui, de facto, entraine la nullité du procès-verbal de l’enquête préliminaire et par conséquent toute la procédure.
Estimant qu’au moment de leur interpellation, l’article du règlement intérieur de l’UEMOA était en vigueur, le juge Maguette Diop président de la deuxième chambre correctionnelle, , a déclaré la procédure nulle avant de mettre les prévenus hors de cause. En outre, il a demandé la main levée d’Alaye Djité qui est présentement en prison. Ce, s’il n’est pas poursuivi pour une autre infraction qui n’a rien à avoir avec l’affaire des faux billets.
UN VANNIER AUX DOIGTS MAGIQUES
S’il y a une frange de la population que ce rite arrange, à part les bénéficiaires, ce sont bien les vanniers. “EnQuête’’vous en présente un : Mbaye Koundoul
Au Sénégal, le ramadan est l’occasion de raffermir les liens sociaux et aider les nécessiteux à travers le “Sukëru Koor". Aujourd’hui, cette pratique est devenue une lourde charge pour bon nombre de Sénégalaises, avec les fameux “paniers Ndogou’’. Et s’il y a une frange de la population que ce rite arrange, à part les bénéficiaires, ce sont bien les vanniers. “EnQuête’’vous en présente un : Mbaye Koundoul
En cette période de ramadan, les vanniers de Dakar ne chôment point. Ils rivalisent d’ingéniosité et de créativité pour mettre sur le marché diverses formes et couleurs de paniers pour les Sénégalaises désireuses de marquer les attentions avec “les fameux paniers Ndogou’’. Chez Mbaye Koundoul, vannier installé au bord du canal IV, sur les deux voies menant vers la corniche, les jeunes dames se succèdent pour passer leurs commandes. C’est bien la période des bonnes affaires pour ce vannier présent sur ce lieu depuis 2005. Vêtu d’un tee-shirt jaune, un pantalon super 100 noir et un bonnet multicolore bien vissé sur la tête, le sexagénaire rassemble ses feuilles de rônier, après les avoir nettoyées pour tricoter ses paniers.
Toute la journée, de 8 h à 20 h, il reste assis sur son banc en bois sur lequel est soigneusement posée une couette pour plus de confort. Son dos courbé, ses mains pleines d’éraflures et recouvertes de peinture renseignent sur son difficile travail. Malgré la fatigue qui se lit sur son visage, le natif de Dakar-Plateau est enthousiaste. Les clientes sont au rendez-vous. L’affluence est tellement importante que le vannier semble incapable de satisfaire toute la clientèle. Les ventes se font désormais sur commande. Il faut passer sa commande un ou deux jours auparavant pour acquérir l’article. Cela, parce que la confection des paniers prend beaucoup de temps.
En plus, le vieux Koundoul travaille tout seul et n’arrive à confectionner que 4 à 5 paniers par jour. Les feuilles de rônier sont sa matière première. Un fagot lui coûte 12 500 F Cfa. C’est un grand vannier dakarois qui les importe de la Gambie pour les revendre aux autres. Chaque jour, M. Koundoul quitte son domicile sis à Guédiawaye dès 6 h du matin pour arriver à son atelier à 8 h. Il ne le quitte qu’après la rupture du jeûne, vers 20 h. Il travaille 7 jours/7. Il n’a donc ni week-end ni jour férié. La vannerie, ce métier qu’il a hérité de ses parents, est sa vraie passion. Né en 1958 à Dakar Plateau, après son exclusion de l’école en 1972, le jeune Koundoul intègre ce que l’on appelait alors “le lycée de Mame Malick’’, nom donné à l’atelier de ce grand vannier qui initiait les jeunes du Plateau au métier. Selon ce sexagénaire à la silhouette efflanquée, la vannerie est un métier traditionnel dans leur famille. Au village de Guinth, situé à 5 km de Linguère, dans la région de Louga d’où sont originaires ses parents, la vannerie est la principale occupation des populations. C’est pourquoi, dès qu’un jeune quitte l’école, il est directement conduit dans les ateliers de vannerie.
Miser sur l’innovation et la créativité pour attirer la cliente
Pour attirer une clientèle de plus en plus exigeante, le vannier a décidé de miser sur la créativité et l’innovation. Le vieux Koundoul se veut créatif. Il propose des formes et dimensions variées pour séduire ses nombreuses clientes. Finis les paniers aux couleurs unies des feuilles de rônier. Avec la peinture, les clientes ont désormais le choix des paniers colorés à leur goût. Pour cela, il suffit juste d’oser mettre la main à la poche. Les prix varient entre 2 000 et 3 000 F Cfa, selon qu’ils soient colorés ou non. Le vieil artisan séduit ses clientes également par sa générosité. Mbaye Koundoul propose les meilleurs prix sur le marché. Un de ses amis vanniers, trouvé sur place, considère même que le défaut de Koundoul est son excès de générosité. “Il travaille beaucoup pour après bazarder ses articles. Tous les objets de vannerie que l’on trouve à Dakar sont vendus beaucoup moins cher chez lui. Il arrive même qu’en négociant les prix avec un client, il finit par lui offrir l’article. C’est triste, car il travaille pour ne rien gagner’’, témoigne son ami, donnant l’exemple de ces têtes de mannequin utilisées par les coiffeuses pour la confection des perruques. Dans toutes les vanneries, elles coûtent 1 500 F Cfa, mais chez Koundoul, on les échange à 1 000 F Cfa.
Le vieux Koundoul pratique son métier par pure passion. Son seul regret est que la jeune génération ne s’intéresse plus à la vannerie. “Avant, les objets de la vannerie étaient bien utilisés dans les ménages. Les femmes utilisés nos paniers pour aller au marché. Les armoires, les bancs étaient fabriqués par les vanniers. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas et on ne reçoit de clients que pendant le ramadan pour confectionner le ‘panier Ndogou’’’, regrette le vannier. C’est pourquoi les jeunes ne s’intéressent pas à ce métier qui est en train de disparaitre. D’ailleurs, aucun des enfants du vieux Koundoul n’a hérité de sa passion. Sa progéniture n’est pas intéressée et ne connaît rien à ce qu’il fait. “Mon fils aîné est pharmacien et la cadette passe le Bac. Aucun de mes enfants ne pratique la vannerie. Je n’ai personne à qui léguer mon savoir-faire et ce beau métier qui reste un bel art’’, regrette-t-il.
LES OBSERVATEURS AFRICAINS NOTENT LE SENEGAL
La Moesca (Mission d’observation électorale de la société civile africaine) a rendu public son rapport final sur la Présidentielle sénégalaise du 24 février 2019.
Les observateurs ont certes délivré un satisfécit à notre pays, mais ils ont relevé des griefs.
“La Présidentielle du 24 février 2019, en République du Sénégal, est intervenue dans un contexte politique et électoral tendu, ayant laissé craindre légitimement des risques de violences aggravées. La Moesca a relevé, avec satisfaction, que malgré un tel risque, finalement, tout s’est déroulé dans le calme et la sérénité. Preuve, encore une fois, de la maturité du peuple sénégalais et de la retenue citoyenne pour certains, ou abstention pacifique pour d’autres des acteurs politiques sénégalais, honorant tout de même ainsi, et de manière civilisée, notre continent’’. Le constat est de la Moesca (Mission d’observation électorale de la société civile africaine) qui a rendu son rapport final sur ces joutes électorales. Cependant, malgré ce satisfecit, les observateurs n’ont pas manqué de soulever quelques griefs. “L’élection de 2019, à notre entendement, s’est inscrite dans un contexte de faible dialogue entre le pouvoir en place et les partis d’opposition, entrainant de surcroît un déficit de confiance entre les acteurs’’, déplore la Moesca dont l’un des griefs est relatif au déroulement de la campagne électorale. Ainsi, elle a relevé l’absence de code de conduite encadrant le comportement des partis politiques. “Cette lacune n’est pas de nature à créer un climat propice à une conduite apaisée des activités de campagne des candidats et de leurs militants’’, souligne-t-elle, tout en déplorant les violences électorales. L’absence de législation encadrant les dépenses de campagne électorale est également fustigée. Cette absence, notent les observateurs, “n’est pas de nature à favoriser le principe d’égalité de chances entre les candidats en compétition pour la magistrature suprême’’.
Le coordonnateur général de la Moesca, Dr Dagbara Innocent Touré et ses collaborateurs ont constaté aussi “la disproportionnalité des affiches et encarts publicitaires des candidats dont la forme et la taille rivalisaient en fonction des moyens déployés par tel ou tel candidat’’. Aux acteurs politiques, invite leur est faite de “cesser la politique de boycott ou de la chaise vide, concernant tout aspect de recherche de consensus à faire à l’échelon national entre acteurs et participer à chaque fois dans un cadre citoyen et républicain au dialogue politique et à la concertation permanente sur tous sujets, même jugés de fâcheux nationaux dont on ne réussit pas à s’accorder (mais dont solution idoine n’arrivera que par cette même concertation à force d’en discuter ensemble), tout comme sur le cadre légal relatif aux élections et aussi concernant la loi sur le parrainage et la structuration efficiente des organes en charge des élections au Sénégal, afin de parvenir à des dispositions consensuelles propices à la tenue d’élections apaisées’’. En fait, selon la Moesca, “le boycott est une disposition de liberté de choix et de liberté d’expression’’ certes, mais qui peut “grandement desservir qui l’utilise fréquemment en Afrique. Il convient d’en tenir compte de ces divers enseignements par quiconque, pour avancer et glaner des points ou gagner des paris par le dialogue’’. Quant au gouvernement, le rapport final lui recommande “d’aller plus loin dans les réformes institutionnelles électorales en vue de mieux se conformer à la Charte africaine pour la démocratie, les élections et la gouvernance, au Protocole de la Cedeao sur la démocratie et la gouvernance, sans oublier de rester fidèle aux exigences et traités universels qui fondent une nation démocratique’’.
Le bulletin unique, réforme du parrainage et de la parité
Il lui est aussi demandé d’entamer des réflexions et des consultations nationales pour renforcer l’indépendance et l’impartialité des organes en charge des élections, conformément aux requis de la zone Cedeao, tout comme ceux relatifs de l’Union africaine, afin de renforcer les conditions de confiance nécessaire à un processus électoral de confiance en amont et apaisé’’. Même s’il est jugé “salutaire’’ par les observateurs, le parrainage est également critiqué, puisque le gouvernement est invité, à cet effet, “à fixer avec clarté et dans la transparence toutes les modalités de validation des parrainages afin de vaincre le climat de suspicion à l’égard de l’intégrité du processus électoral’’. S’agissant de la parité, les observateurs proposent la mise en place des mécanismes concrets, y compris à travers une réforme de la loi, pour accroître davantage la participation des femmes dans les postes décisionnels autres que électifs et semi électifs. En outre, la mission préconise que le candidat arrivé en second de la présidentielle, jouisse automatiquement du statut de leader de l’opposition. L’instauration du bulletin unique est suggérée. Car, pour la mission, “ la loi sur le parrainage mettant barrage à la pléthore de candidatures, des fois certaines fantaisistes, peut être un facteur important pour l’introduction au Sénégal du bulletin unique à souches, afin de suppléer la donne actuelle des bulletins multiples (bulletins par candidat), lequel peut permettre à l’Etat, dans le cadre de la bonne gouvernance, de faire des économies importantes par rapport au phénomène des bulletins multiples (bulletins par candidat) au Sénégal qui coûtent cher pour beaucoup dans l’organisation des élections’’
CE QUI A SAUVÉ THIONE SECK
Le juge Maguette Diop a mis hors cause, ce jeudi, l’artiste Thione Ballago Seck et Alaye Djité, dans l’affaire des faux billets de banque dans laquelle ils ont été impliqués depuis 2015.
Le juge Maguette Diop a mis hors cause, ce jeudi, l’artiste Thione Ballago Seck et Alaye Djité, dans l’affaire des faux billets de banque dans laquelle ils ont été impliqués depuis 2015. Ainsi, tous les deux sont libres de toute poursuite.
La main-levée du dernier nommé, s’il n’est détenu pour aucune autre infraction, a été également ordonnée. Djité était jusque-là dans les liens de la prévention tandis que le père de Wally Seck avait bénéficié d’une liberté provisoire pour, dit-on, des raisons de santé.
Le président du tribunal correctionnel de Dakar a annulé toutes les procédures relatives à ce dossier et ce, depuis l’enquête préliminaire menée par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane. Il a argumenté sa décision par le fait que les Thione Seck et Alaye Djité n’ont pas été assistés par un avocat dès les premières heures de leur interpellation. Le juge Maguette Diop a, toutefois, renvoyé le parquet à mieux de pourvoir.
"Le juge est parti du fait que les prévenus n’ont pas été assistés par des avocats, explique Me Bamba Cissé, un des avocats de la défense. Lorsqu’ils ont été interpellés au niveau de la gendarmerie, on leur avait refusé le droit d'être assistés d'un conseil. Or, à ce moment, il y avait le règlement numéro 5 Uemoa qui prescrivait l’obligation pour tous les officiers de police judiciaire, dans le cadre d'une enquête pénale, de notifier à la personne mise en cause son droit de se faire assister d'un avocat. Malheureusement ils ont manqué à cette obligation."
Me Cissé ajoute : "Ils ont même refusé l’assistance à ce conseil. Donc, le juge a admis l’importance, aujourd'hui, des droits de la défense et a annulé par conséquent toute la procédure. Et, toutes les pièces ont été également écartées des débats."
Thione Seck et Alaye Djité encouraient respectivement deux ans de prison dont 8 mois ferme et cinq ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs, altération de signes monétaires ayant cours légal à l’étranger, blanchiment d’argent, tentative d’escroquerie et complicité.
La partie civile qu’est la BCEAO avait réclamé le franc symbolique.
NASSER AL KHELAÏFI CITÉ DANS L'AFFAIRE LAMINE DIACK
Le dirigeant Qatari a été mis en examen pour « corruption active » ce jeudi selon les informations du quotidien régional Le Parisien
Le président du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaïfi est dans de beaux draps. Le dirigeant Qatari a été mis en examen pour « corruption active » ce jeudi selon les informations du quotidien régional Le Parisien.
Cette affaire ne concerne absolument pas le PSG puisque le patron parisien est suspecté d’avoir voulu « acheter » l’organisation des Mondiaux d’athlétisme en 2017 à Doha (finalement confiée à Londres) en validant le versement de 3,1 millions d’euros à l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme, Lamine Diack.
« Le nom de Nasser Al-Khelaïfi n’apparaît sur aucun document du dossier. Ces incriminations ne reposent sur aucun élément de preuve tangible, a assuré son avocat Francis Szpiner. Il faut savoir que l’audition initiale de Nasser Al-Khelaïfi n’a eu pour origine qu’une confusion regrettable opérée par le magistrat instructeur qui a confondu Oryx QSI, une société purement privée dirigée par son frère, avec QSI un fonds souverain qatarien dont Nasser Al-Khelaïfi est président. Nasser Al-Khelaïfi n’a jamais été opérationnellement impliqué dans la candidature de la ville de Doha pour les Championnats du monde d’athlétisme. »
LES SYNDICATS ET LA SOCIÉTÉ CIVILE TRACENT LES CONTOURS DU DIALOGUE
En attendant la fameuse journée du dialogue national prévu le 28 mai, les centrales syndicales et la société civile ont échangé mercredi, sur les enjeux de cette concertation ainsi que le rôle et la responsabilité des acteurs sociaux dans ce débat
Des représentants de centrales syndicales ont rencontré une délégation d’Afrika Jom Center conduite par M. Alioune Tine, hier, au siège de l’NSAS, en perspective du Dialogue national initié par le Président de la république. A l’occasion, les contours de la concertation nationale ont été tracés par les deux parties.
En attendant la fameuse journée du dialogue national prévu le 28 mai, les centrales syndicales et la société civile ont échangé hier sur les enjeux de cette concertation ainsi que le rôle et la responsabilité des acteurs sociaux dans ce débat. Au terme des échanges, les deux parties sont parvenues à une large convergence de vue sur la démarche et le contenu qu’il faut donner à ce Dialogue national. Elles ont salué l’appel du Présent de la République et l’ouverture de la classe politique à s’engager dans un dialogue constructif et inclusif, avec l’implication de toutes les forces vives pour arriver à des consensus sur tous les thèmes qui seront abordés dans l’intérêt de notre peuple.
Sur le contenu, les acteurs sociaux proposent que le Dialogue national revête trois dimensions. D’abord, une dimension politique qui doit renfermer le renforcement de notre Etat de droit, du système démocratique sénégalais et de la gouvernance de nos institutions. Ensuite une dimension économique qui prend en compte les aspirations des citoyens, un dialogue sincère avec le Secteur Privé National et les partenaires sociaux en définissant ensemble les priorités nationales, en engageant des négociations franches sur les questions fiscales et foncières et en veillant à la transparence dans l’attribution des marchés publics.
Enfin une dimension sociale qui inclut le dialogue social, en prenant en compte la problématique de la promotion du travail décent, l’équité de genre et la justice sociale. Les deux parties demandent également une bonne implication, sans exclusive, des Centrales syndicales de travailleurs, des organisations de la société civile et de la diaspora, d’une manière générale, dans le processus en cours, notamment dans les discussions sur le Projet de termes de références du Dialogue national.
ABDOULAYE NDOYE, SG: «ON NE PEUTt PAS DIALOGUER SANS EVOQUER LA QUESTION DU SYSTEME DE REMUMERATION»
Présent à la rencontre, le Secrétaire général du Cusems Abdoulaye Ndoye a demandé la reprise des séances de monitoring et le respect strict du protocole d’accord du 30 avril 2018.Il a ainsi attiré l’attention sur une question nationale qui est articulée autour de l’équité et de la justice sociale. Il s’agit, dit-il, du système de rémunération des agents de la fonction publique.A l’en croire, l’étude sur le système de rémunération a abouti aux conclusions suivantes : « que le système indemnitaire au Sénégal est inadéquat et inéquitable ; que l’architecture de l’échelonnement indiciaire n’est pas homogène et, en définitive, que les salaires dans le secteur parapublic n’obéissent pas aux critères indiciaires.»
Présent à la rencontre, le Secrétaire général du Cusems Abdoulaye Ndoye a demandé la reprise des séances de monitoring et le respect strict du protocole d’accord du 30 avril 2018.Il a ainsi attiré l’attention sur une question nationale qui est articulée autour de l’équité et de la justice sociale. Il s’agit, dit-il, du système de rémunération des agents de la fonction publique.A l’en croire, l’étude sur le système de rémunération a abouti aux conclusions suivantes : « que le système indemnitaire au Sénégal est inadéquat et inéquitable ; que l’architecture de l’échelonnement indiciaire n’est pas homogène et, en définitive, que les salaires dans le secteur parapublic n’obéissent pas aux critères indiciaires. » Ainsi le leader syndical demande à ce qu’on propose un système de rémunération rénové, juste, équitable, attractif et motivant. De ce fait, le Secrétaire général du Cusems pense qu’on ne peut pas dialoguer aujourd’hui sans évoquer la question du système de rémunération, parce que c’est une question qui est au cœur des préoccupations des travailleurs et transcendent les organisations et les Centrales syndicales.
Il dit en outre ne pas comprendre, dans un contexte où le président de la République demande un dialogue, qu’une déclaration comme celle du 1er mai soit tenue par le chef de l’Etat. « Pour nous, le 1er mai n’est pas un jour de négociations. C’est la solennité, et il doit tenir un discours rassurant, motivant et plein d’espoir. Mais les propos tenus par le président de la République tue l’espoir. Mais qu’à cela ne tienne. Dès lors que nous sommes aujourd’hui obligés de dialoguer, nous pensons que le dialogue doit être inclusif, avec la présence des acteurs de tous les secteurs», a expliqué Abdoulaye Ndoye qui promet dans la foulée que les organisations syndicales, en tant que sentinelles, veilleront à ce que toutes les résolutions prises dans le cadre du dialogue national soient strictement appliquées