Je ne vais pas me tarder sur la conception de la citoyenneté en Grèce antique, à Rome ou sur ses principes modernes énoncés par la Révolution française en 1789. Des antécédents relatifs aux droits comme l’égalité politique et aux devoirs comme participation à la protection de la nation et à son développement assignés à chaque citoyen.
Cependant, je fais un constat amer et décevant de la perception citoyenne dans la société sénégalaise. Perception est particulièrement exceptionnelle du fait de comportement des hommes et des femmes à tous les niveaux.
Il faut signaler qu’il y a deux conceptions qui relient l’homme à son milieu physique, social et politique. Ils s’agissent de la citoyenneté et de la nationalité. Ces deux principes de société sont auréolés par le civisme.
Le concept citoyenneté dérive de ‘’Cité’’ et la personne qui y demeure est appelé le citoyen qui habite dans un terroir, une ville, un pays déterminé.
C’est pourquoi qu’on peut élever quelqu’un au rang de citoyen d’honneur d’une ville.
Les apatrides sont des citoyens parce qu’ils habitent sur un terroir mais ils ne l’ont pas à part entière parce qu’ils sont dépourvus de nationalité.
Le civisme est le comportement du citoyen dans un espace soit politique par le respect des lois, soit social par le respect des libertés et de la cohésion sociale dans la vie collective, écologique en respectant les êtres vivants non humains et confessionnel par le respect de la croyance d’autrui.
Le civisme s’acquiert par l’éducation socioculturelle et politique. Sa conception diffère d’un milieu à l’autre. Le civisme dans le monde rural est contraire à celui du milieu urbain.
Dans les villages, vu l’espace élargit, il n’est pas très grave de jeter des ordures derrières les concessions ou aux abords de voies publiques alors que ce comportement est incompatible avec l’espace urbain.
La nationalité est un acte politique qui scelle le pacte entre le citoyen et l’Etat moderne matérialisé par un document administratif et judiciaire. Elle est destituable.
Compte tenu de ces définitions simples, la citoyenneté se confond souvent avec le civisme mais depuis 1990, il est contesté de leur donner le même sens.
Le civisme au Sénégal
Il ressort de ce bref exposé que le comportement civique fait défaut au Sénégal.
Cela se manifeste dans tous les niveaux de la vie individuelle et collective, dans villages et dans les villes ; ce qui a fait réagir le président de la république dans son allocution du 4 avril 2019 lors de la commémoration du 59ère anniversaire de l’indépendance du Sénégal.
Les Causes de l’incivisme au Sénégal :
Les causes principales de l’incivisme sont multiples. On peut en citer :
Le manque d’éducation civique dans les foyers, les écoles et les villes, basée sur nos valeurs socioculturelles.
La préférence de la référence étrangère dans nos discours polico-religieux.
L’urbanisation galopante et anarchique due à l’exode rural sans qu’il y ait une éducation réelle et des mesures d’accompagnement pour que la nouvelle mutation socioculturelle soit parfaite.
La reculade des autorités étatiques devant les menaces des populations.
La préférence des autorités locales de percevoir des recettes dans l’anarchie plutôt que d’organiser les marchés de leurs communes.
La rigueur dans l’application des lois .
La prise de décisions hâtives, spontanées et circonstancielles sans qu’il y ait étude préalable appropriée pour cerner tout le problème.
La différenciation négative faite entre le bien commun (Etat) dont la gestion incombe à tous et le bien personnel.
La non corrélation entre la jouissance de la liberté individuelle et le respect de la liberté collective.
La confusion chez les jeunes entre la notion de la démocratie, la conscience politique, l’Etat de droit et celui de la liberté.
Le clientélisme politico-confrérique.
Les conséquences de tous ces problèmes sont multiples et variées. Il s’agit de l’occupation de la voie publique de manière permanente ou temporaire.
Les marchands ambulants, les mécaniciens, les vendeurs élisent domicile dans la rue. Les organisateurs des veillés religieuses, des baptêmes, des funérailles, des meetings politiques, des Sabars, des Tanebeer, des Symbes, des petits camps barrent les rues et ruelles quand et comment ils veulent sous le regard complaisant des agents du service publique.
Il serait opportun d’affecter des agents de la sécurité de proximité dans les marchés et les grandes artères des villes pour éradiquer le fléau de la mendicité des enfants et l’occupation anarchique de la voie publique.
Au Maroc par exemple, les agents dits ‘’forces auxiliaires » sillonnent les marchés et organisent l’occupation de quelques voies publiques à des horaires autorisés souvent entre le 17H et le 19 H.
Au Sénégal, l’indiscipline, l’inconscience et l’incivisme sont de plus en plus notés au milieu de la nouvelle génération consécutive au manque de référence nationale et d’éducation.
La citoyenneté et le civisme dans l’islam
L’islam étant la dernière religion révélée qui s’adresse à tout le monde ne connait pas la notation de nationalité par contre elle endosse les deux concepts : la citoyenneté et le civisme.
La notion de ‘’Daarul islam’’ traduit parfaitement la citoyenneté en Islam car les gens qui y habitent ont les mêmes droits et devoirs et sont appelés à se respecter et respecter leur environnement naturel et social et leur différence de croyance.
Le civisme étant le comportement et la bonne manière de vivre dans la collectivité ; il est de ce fait partie intégrante de l’éducation islamique énoncée par le Prophète (PSL) qui dit : “J’ai été envoyé pour parfaire la noblesse du comportement”.
La croyance d’un musulman ne serait parfaite si son comportement est malsain comme le dit le prophète (PSL): “le religion est le comportement”.
Toutes les pratiques cultuelles : la prière, le jeûne, la Zakât, le Haddj ont pour but essentiel de parfaire ce comportement individuel et collectif. C’est pourquoi il est recommandé d’accomplir la prière, le pilier garant de ce comportement, dans la quiétude et en groupe.
La pollution sonore :
Le Coran dit : ‘’Sois modeste dans ta démarche ! Baisse la voix quand tu parles, car le plus horrible des cris est bien le braiment de l’âne ! s.31/V.19. et dans un autre verset il dit. Les serviteurs du Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre. Ceux qui répondent avec douceur aux ignorants qui les interpellent...’’ s.25/63.
Le comportement social :
Le prophète (PSL) dit : « Où que tu sois crains Allah ; fais suivre la mauvaise action d’une bonne ; elle l’effacera et use d’un bon comportement envers les gens » (musulmans et non musulmans).
Comportement environnemental
Le Prophète (PSL) dit : « Ne vous asseyez pas au bord de la route ! … Si vous y tenez absolument, donnez au moins à la rue son droit… » qui est de « Baisser le regard, s’abstenir de faire du tort aux passants, rendre le salut, commander le bien et interdire le mal».
Il y a parmi les actes maudits la défécation sur la route comme le dit le Prophète (PSL) : « Eviter les deux actes maudits qui sont : déféquer sur la route ou à l’ombre sous laquelle les gens s’abritent».
Rendre la rue propre est l’un des aumônes énumérés par le Prophète (PSL) en disant ‘’... nettoyer le chemin des saletés est une aumône». Il dit également : «J’ai vu un homme jouir de son séjour au Paradis, car il a enlevé un arbre qui barrait la route aux passants ». Enlever un obstacle de la route est l’une des 60 ou 70 branches de la foi ‘’ … la moins élevée est d’ôter un obstacle de la route».
On entend de ces hadiths que barrer la route quel que soit le motif, jeter des ordures et l’occupation de la voie publique constituent des actes condamnés par l’islam.
L’islam préconise la propreté vestimentaire, environnementale, de la maison comme le dit le Prophète (PSL) :’’la propreté fait partie de la foi)’’ il a même interdi d’uriner dans l’eau stagnante ou d’y jeter des saletés.
Nos vaillants guides religieux ont parlé du civisme qui va de pair avec l’éducation religieuse. Chacun d’eux a écrit un ouvrage sur ce domaine.
On retrouve également dans leurs recueils poétiques de passages qui font allusion à ce domaine.
Comprenons enfin que les gens sont des troupeaux donc il faut que le berger soit armé certes du bonté et de patience mais aussi de bâton pour pouvoir les guider dans le bon chemin.
Devant tous ces problèmes complexes qui entravent le développement, l’Etat est appelé plus que jamais à intervenir pour jouer son rôle régalien.
LE COLONEL NDAW RELAXE FAIT CONDAMNER BOUGANE
Bougane GUEYE est condamné à payer au colonel Ndaw la somme de 2 millions de F Cfa pour citation abusive. Celui-ci réclamait un milliard.
Bougane Guèye Dany a perdu la procédure qu’il avait initiée contre le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw. Car le colonel de gendarmerie à la retraite a été relaxé des faits de diffusion de fausses nouvelles reprochés à lui par le patron de Dmedia. Ce dernier réclamait 100 millions au titre de dommages et intérêts. Il a été débouté. Pis, il a été condamné à payer au colonel Ndaw la somme de 2 millions de F Cfa pour citation abusive. Celui-ci réclamait un milliard.
Toutefois, la décision est loin d’être définitive, car Bougane peut attaquer la décision devant la cour d’appel. Cette affaire est partie d’une sortie médiatique du colonel, à la veille de la Présidentielle du 24 février dernier. ‘’Candidat à l’élection présidentielle, le leader de Gueum Sa Bopp doit être un exemple de probité et d’honnêteté (…). Bougane Guèye ne peut pas prétendre être milliardaire et défendre les causes sociales et religieuses, en devant lui-même de l’argent à une personne qu’il ne connaît ni d’Adam ni d’Eve’’. Ce sont les propos incriminés, mais le colonel a clamé son innocence, lors de son procès tenu le 25 mars dernier.
L’auteur du livre ‘’Pour l’honneur de la gendarmerie‘’, qui avait comparu sans son accusateur, avait laissé entendre qu’il n’avait fait que rappeler au patron de presse l’argent qu’il lui devait. ‘’J’ai porté plainte contre ‘Actunet’ qui a été condamné à 20 millions, il y a 5 ans. Bougane a initié une dizaine de procédures que je considère comme des harcèlements pour ne pas me payer. Le 9 septembre, toutes les procédures ont été réglées et Bougane m’a proposé un moratoire sur 5 mois que j’ai rejeté’’, s’était-il défendu, en indiquant que ce dernier harcelait même sa vieille mère de 90 ans et ses organes de presse l’attaquaient. Mais le conseil du patron de Dmedia, Me Alioune Badara Fall, avait laissé entendre que l’article a porté préjudice à Bougane. Que le colonel a insulté, alors que dans le jugement, son nom n’y est pas cité. Me Bamba Cissé avait plutôt parlé de procédure ‘’abusive et vexatoire’’. Le tribunal correctionnel semble lui donner raison.
MINISTRES-CONSEILLERS DANS L’EXPECTATIVE
Après le grand ménage dans le gouvernement, le silence de Macky Sall sur son cabinet jugé pléthorique dans un contexte de “resserrage’’ ne manque pas de brouiller les pistes de certains ministres conseillers qui s’interrogent sur leur sort
Le climat, par les temps qui courent, n’est pas si clément au-dessus du palais présidentiel. Après le grand ménage dans le gouvernement, le silence de Macky Sall sur son cabinet jugé pléthorique dans un contexte de “resserrage’’ ne manque pas de brouiller les pistes de certains ministres conseillers qui s’interrogent sur leur sort. “EnQuête’’vous plonge dans l’antre de ces gros salaires dont certains sont payés à ne rien faire ; d’autres accusés de conflits d’intérêts notoires. Serigne Mbacké Ndiaye, ancien ministre conseiller, défend le poste, de plus en plus banalisé.
Que vont devenir les ministres conseillers dans le nouveau schéma de Macky Sall ? Voilà une question qui mérite d’être posée. En tout cas, pendant que des Sénégalais s’émeuvent de leur nombre pléthorique, certains de ces conseillers, eux, sont dans l’expectative et s’interrogent sur leur sort, dans ce contexte de profond bouleversement du régime et de changement de paradigme. Vont-ils subir les affres du vent de “resserrage’’ qui a déjà emporté nombre de collaborateurs du président de la République ? Pour le moment, c’est plutôt le calme. En effet, les ministres conseillers dépendant de la présidence, sont épargnés par la démission du Pm et donc du gouvernement. Mais qui sont-ils ? Combien sont ils ? Quel est leur statut ? Ce sont des interrogations souvent soulevées par les Sénégalais, mais qui, rarement, trouvent réponses satisfaisantes. Sur le site internet de la présidence, l’on se limite à citer les ministres conseillers parmi les membres du cabinet présidentiel. Et vu leur place dans la hiérarchie des postes, l’on peut affirmer que le poste est loin d’être anodin, même s’il a tendance à être banalisé sous nos cieux.
Un poste un fourre-tout
En effet, le poste vient en 2e position dans la nomenclature, après celui de ministre d’Etat. A en croire les services de Com, certains ministres conseillers peuvent même participer aux rencontres du Conseil des ministres. “Les ministres d’Etat et les ministres conseillers, dont l’acte de nomination le prévoit, participent au Conseil des ministres’’, lit-on sur le site officiel de la présidence. Serigne Mbacké Ndiaye, lui, connait bien la fonction, pour l’avoir occupée pendant longtemps sous le règne du président Abdoulaye Wade.Il invite à faire la distinction entre deux catégories de ministres conseillers. Il en existe, souligne-t-il, qui sont chargés de dossiers spécifiques, d’autres, par contre, sont nommés ministres conseillers tout court.
La différence, selon lui, résulte dans le fait que les premiers ont déjà leur champ d’action bien délimité, tandis que les seconds travaillent sur la base des dossiers que leur transmet le président, explique l’ancien ministre conseiller chargé des Affaires politiques. Poste qu’il dit avoir été le premier à occuper. M. Ndiaye a également été ministre conseiller chargé des Affaires sportives, de la Communication et porte-parole de la présidence. Sur les accusations de doublons avec les ministres membres du gouvernement, il rétorque : “En tant que ministre conseiller chargé des Affaires sportives, j’étais l’interface entre le président de la République et le monde du sport. Ce qui n’a rien à voir avec le ministre des Sports qui gère au quotidien les affaires sportives. C’est vrai qu’on m’accusait souvent de marcher sur les platebandes du ministère des Sports. Mais l’essentiel, pour moi, était de faire de sorte que le président ait des résultats et qu’il soit informé au quotidien de l’actualité sportive.’’
Pour justifier de l’importance de sa fonction à l’époque et, par extension, de la fonction de ministre conseiller, il argumente : “Par exemple, il est arrivé que l’équipe nationale doive se rendre en Rdc ; c’était avant la Coupe d’Afrique de 2012. On devait aller jouer à Lubumbashi. J’ai vu le président et je lui ai expliqué qu’en Afrique, le plus difficile, c’est le transport. Séance tenante, il me demande la date et dit directement à Habib Sy (directeur de cabinet) d’appeler Karim Wade qui était en France pour leur trouver un avion. Trente minutes après, l’avion est disponible. Au même moment, le ministre des Sports avait adressé un courrier au Pm et attendait toujours sa réponse.’’ Il n’empêche, nombre de Sénégalais voient en ce poste un fourre-tout qui permet juste au chef de l’Etat de caser une clientèle politique. Certains de ces ministres conseillers passent d’ailleurs leur temps à la présidence à se tourner les pouces. Ce témoignage d’Amsatou Sow Sidibé qui, il faut le rappeler, date de 2015, en est une parfaite illustration. Le professeur de droit, alors conseiller, reprochait à son patron de ne pas les écouter. Ce qui avait, à l’époque, soulevé beaucoup de bruit. Elle a fini par être limogée, après son collègue le professeur Malick Ndiaye qui, lui aussi, avait été ministre conseiller.
Pour Serigne Mbacké Ndiaye, par contre, il n’y a pas de petit poste. “Après m’avoir mis à l’épreuve à l’époque, avec le poste de ministre conseiller chargé des Affaires politiques, le président Wade m’avait dit un jour : ’Si je savais, je vous aurais donné un poste plus valorisant.’ Je lui ai répondu : Faites de moi un planton de la présidence, dans six mois, les gens vont se bousculer pour être planton. La valeur d’un poste dépend de ce que son occupant en fait. Même si vous êtes nommé ministre conseiller tout court, il y a toujours des choses à faire dans ce pays. Il faut juste avoir le sens de l’initiative et ne pas attendre du président qu’il vous donne du travail. Si vous faites vos preuves, il finira par vous faire travailler’’.
Avantages : Environ 2 millions de salaire, un véhicule, du carburant...
Autres interrogations qui déchainent les passions, c’est par rapport au nombre de ministres conseillers et leur traitement. Interpellé sur les rémunérations, Serigne Mbacké Ndiaye, dans un premier temps, n’a pas voulu se prononcer. Est-ce que c’est un million de francs Cfa, lui demande-t-on ? Il lâche : “C’est beaucoup plus qu’un million de francs Cfa… “Plus de 2 millions ? “Disons… ça tourne autour de 2 millions’’, finit-il par lâcher. En sus de cela, fait-il savoir, le ministre conseiller a un bureau qui est mis à sa disposition, un véhicule, du carburant et un secrétaire. Mais il ne faut surtout pas croire que tous les ministres conseillers sont logés à la même enseigne. Sur les textes régissant la fonction, l’ancien porte-parole de Wade croit savoir qu’il en existe, mais ne dispose pas des références. Ce qui ressort également de la discussion, c’est que tous les conseillers ne semblent pas logés à la même enseigne.
Outre ces privilèges, le ministre conseiller peut également demander au directeur de cabinet et au secrétaire général, qui sont ses supérieurs hiérarchiques, des moyens, dans le cadre de sa mission. “Tout dépend aussi de la personne. Si vous avez une tâche et avez besoin de moyens, il faut juste en parler au directeur de cabinet ou au secrétaire général. Si le programme est cohérent, ils mettent à votre disposition les moyens nécessaires’’. Selon lui, il faut aussi retenir que le ministre conseiller est au-dessous du ministre et au-dessus du conseiller. Par ailleurs, une autre question qui taraude bien des esprits, c’est le statut d’homme d’affaires de certains conseillers du président de la République Macky Sall. A ceux qui les accusent de conflit d’intérêts, M. Ndiaye balaie d’un revers de main : “Pour moi, cela ne peut pas se poser. Ces derniers ne prennent pas les décisions. Ils sont juste consultés sur certains dossiers où ils ont des compétences indéniables. Je ne vois pas de conflits possibles. Les gens s’attardent trop sur cet aspect, mais il faut voir l’autre versant. Le Sénégal peut avoir des difficultés et fait appel à quelqu’un comme Baba Diao, par exemple.
En tant que patriote, même s’il n’est pas conseiller, il peut apporter son concours. Cela est arrivé et j’en suis témoin. Il faut voir le côté positif’’. Mais, à n’en pas douter, l’équation la plus difficile à résoudre, pour les Sénégalais, est de savoir combien de ministres conseillers compte le président de la République Macky Sall. Une équation qui, pour bien des Sénégalais, est inconnue. Seulement, l’on enregistre parmi les plus illustres : les hommes d’affaires Baba Diao, Youssou Ndour, Diagna Ndiaye, Abdoulaye Sali Sall ; les responsables de l’Alliance pour la République et Benno Bokk Yaakaar Mor Ngom, Abdoul Aziz Mbaye, Zator Mbaye, Ndongo Ndiaye, Arona Coumba Ndoffène Diouf, Abdoul Aziz Diop, Cheikh Mbacké Sakho ; les sportifs Amy Mbacké Thiam, El Hadj Ousseynou Diouf… Et la liste est bien loin d’être exhaustive.
«CE QUI PLOMBE ATHLÉTISME AFRICAIN »
Pour la championne ivoirienne, spécialiste des épreuves de sprint, le manque de moyens, d’accompagnement ou encore de volonté, sont les grands obstacles qui plombent la discipline.
Ambassadrice de la seconde édition du Marathon Eiffage Dakar 2019, Marie Josée Ta Lou jette un regard sur les maux dont souffre l’athlétisme africain. Pour la championne ivoirienne, spécialiste des épreuves de sprint, le manque de moyens, d’accompagnement ou encore de volonté, sont les grands obstacles qui plombent la discipline.
Vice-championne du monde aux 100 m et 200 m à Londres en 2017, la spécialiste ivoirienne du sprint, Marie-Josée Ta Lou, estime que l’athlète africain a besoin de moyens pour espérer rivaliser avec les meilleures nations du monde. « Il y a beaucoup d’athlètes talentueux, mais partout en Afrique, c’est le même problème avec le manque de moyens, d’accompagnement, de volonté. J’espère qu’à l’image des pays africains anglophones, il y aura le matériel nécessaire pour accompagner l’athlète afin qu’il puisse donner le meilleur de lui-même, afin de réaliser des performances et ramener des médailles. En Afrique, nous avons le talent, il suffit donc juste d’avoir l’accompagnement qu’il faut pour réaliser de bonnes performances », a confié la championne ivoirienne, ambassadrice de la seconde édition du Marathon Eiffage Dakar 2019, tenue ce week-end et marqué par le sacre de l’Ethiopien Hiribo Shano Share.
Avec de grands champions comme « Amy Mbacké Thiam, Kassé Hanne et beaucoup d’autres », elle reconnaît les difficultés de la discipline qui « a quand même un peu baissé par rapport aux autres années ». Une discipline nettement dominée par l’Afrique de l’Est, surtout sur les courses de fond. « Ce sont des pays qui ont déjà la base. Ils ont ça dans le sang. Ils sont en hauteur et font des kilomètres et des kilomètres de course en hauteur. C’est pourquoi on les voit beaucoup sur les longues distances ; ils ont des coureurs de fond à l’image des Kenyans », a-t-elle souligné.
Une spécialité longue distance bien connue chez les pays de l’Afrique de l’Est mais que ceux de l’Afrique de l’Ouest peuvent également s’approprier. « On peut avoir des coureurs de fond, le problème, c’est juste que ce n’est pas dans nos cultures. Il faut juste avoir l’amour », note Marie-Josée.
Heureuse et honorée d’être l’ambassadrice d’une ville qui l’a fait connaître, grâce à la belle initiative de Eiffage, l’athlète de 30 ans a fait part de sa joie d’avoir pu assister en direct à un marathon. « C’est une joie d’être ici. Je remercie Eiffage pour l’honneur qui m’a été fait. C’est un plaisir de revenir à Dakar et de voir tous mes frères sénégalais », a confié l’athlète qui prépare discrètement les prochains Championnats du monde. « Je m’entraîne en secret. Il y a les Championnats du monde cette année, on y va doucement. On essaie de voir ce qui n’a pas marché dans les précédentes compétitions pour essayer de faire les réglages. Je sais que tout le monde m’attend. Ce n’est pas facile. Mais je vais essayer de ne pas me stresser et me focaliser sur ce qui est le plus important ; à savoir ramener une médaille pour l’Afrique », promet-elle.
Pour l’année 2019, la championne ivoirienne espère briller une fois encore sur les pistes mondiales afin de continuer à représenter dignement les couleurs africaines, et particulièrement celles de la Côte d’Ivoire.
« JACQUES EST TOUJOURS PARMI NOUS »
Hier, le réseau Enda/Tiers-monde a organisé une cérémonie à la mémoire de Jacques Bugnicourt à son siège de Dakar.
Un public attentif, des témoignages chaleureux, de drôles et instructives anecdotes. C’est ainsi que s’est déroulée la manifestation culturelle de commémoration du 17e anniversaire de feu Jacques Bugnicourt, organisée par le réseau Enda/Tiers-monde, hier.
Un hommage mérité. C’est celui rendu hier à Jacques Bugnicourt, qui a été secrétaire exécutif de l’association internationale à but non lucratif Enda/Tiers-monde. Il a quitté ce monde, il y a 17 ans, en 2002.
Ainsi, les membres du réseau, les anciens d’Enda et les amis de Jacques ont marqué l’évènement, en rappelant à tous ceux qui ne l’ont pas approché de son vivant, notamment les plus jeunes, la stature exceptionnelle de l’homme, la noblesse des idéaux qu’il défendait et sa dimension universelle. La cérémonie a débuté par l’hymne d’Enda chanté par les élèves de l’école Jacques Bugnicourt, suivi d’une pièce théâtrale jouée par les mêmes élèves. Ces derniers ont parlé de l’importance d’Enda et aussi rendu hommage au parrain de leur école. Que ce soit par la présence des invités, les mots, les chants et les danses, chaque personne présente a, à sa manière, rendu hommage à Jacques Bugnicourt. “Jacques Bugnicourt avait plusieurs dimensions, parmi lesquelles l’humilité et l’unité’’, a témoigné Malick Gaye, membre d’Enda Rup.
Des propos appuyés par d’autres témoignages. Mais, au-delà des témoignages, la rencontre a aussi été marquée par les belles mélodies. Des chants traditionnels de chanteuses de Yella. “Tout le monde sait combien Jacques tenait à la culture pulaar’’, argumente Fatmata Sy, représentante de Cheikh Hamidou Kane et ancienne membre d’Enda. Le secrétaire exécutif du réseau Enda, Moussa Mbaye, a rappelé la portée de l’évènement, tout en réitérant son engagement à Enda. “Cet évènement est certes un moment de nostalgie, mais c’est surtout un moment pour aider les jeunes à pouvoir s’affirmer’’, ajoute-t-il.
Amadou Kanouté, Président du Cicodev, a entre autres rappelé l’origine d’Enda qui est né à Grand-Yoff, dans les bidonvilles. En plus des mélodies, il y a eu une lecture de textes sur la vie de Jacques Bugnicourt, un poème accompagné à la kora par Abdourahmane Samb. Un vieil ami du défunt, El Hadj Ndiaye, est quant à lui revenu sur sa rencontre avec Jacques. “Il m’a, confie-t-il, fait chanter la dignité humaine’’.
Pour sa part, Mariam Sow, Présidente d’Enda, a rappelé ses débuts avec Jacques. Elle a souligné la noblesse de celui-ci et a demandé à la jeunesse de se renseigner sur lui, afin d’en faire un modèle. Le fondateur d’Enda/Jeunesse action, Fabrizio Terenzio, a souligné l’engagement de Jacques Bugnicourt. De son vivant, témoigne El Hadj Ndiaye, Jacques a toujours porté en bandoulière un message d’unité. “Il n’est certes plus avec nous, mais sa lutte continue’’, renchérit Moussa Mbaye.
C’EST A NOUS ANCIENS, D’ORGANISER LE FOOT PROFESSIONNEL
Retraité depuis 2013, Mohamed Adama Sarr souhaite mettre son expérience au service du football l’ancien défenseur international sénégalais veut aujourd’hui aider le football local
retraité depuis 2013, Mohamed Adama Sarr souhaite mettre son expérience au service du football. passé par le Milan Ac (d1 Italie),galatasaray (d1Turquie) ou encore le Standard de Liège (d1 Belgique),l’ancien défenseur international sénégalais veut aujourd’hui aider le football local. Dans un entretien accordé au site belge Leerosportnews,, l’homme de 35 ans a partagé son projet de nouer des collaborations avec des clubs européens, dans le but d’aider ses jeunes frères.
que devient Mohamed Sarr ?
J’essaie de mettre en place des choses au pays et d’offrir aux gamins ce que j’ai reçu personnellement. Je souhaite travailler avec les clubs européens pour leur donner aussi une chance. Il y a d’autres initiatives comme le projet Diambars. Mais le Sénégal est très grand. Et les volontés ne sont pas de trop pour faire en sorte de détecter les meilleurs joueurs au Sénégal.
qu’est-ce qui vous motive pour autant ?
Pour moi, c’est le meilleur moyen de servir mon pays. C’est de transmettre ce qu’on m’a donné. On peut faire de belles choses. On a les bons joueurs, on commence à avoir les structures, on bâtit des stades. Il nous manque une CAN. Chez nous, l’Etat ne peut pas tout faire. C’est rare de voir les clubs sénégalais dans le dernier carré de la Ligue africaine des Champions africaine. Mais pour cela, c’est à nous anciens, d’organiser le football professionnel. Les choses sont plus faciles pour nous. Mais c’est un travail de tout le monde pour obtenir un résultat.
plusieurs clubs européens viennent piocher en Afrique. comment vous trouvez cela ?
La qualité intéresse tout le monde tu sais. Les joueurs sont bons et moins chers. Là, où tu dois prendre un brésilien à 10 millions d’euros, ici, tu as une équipe. C’est le plan économique, c’est comme ça. Avec les règles de la FIFA, tu ne peux plus amener des jeunes joueurs. Donc, ça change les choses. Avant d’arriver dans des grands championnats, ils font leurs armes dans des ligues un peu secondaires qui ont accès à l’Europa League et ça fait le lien. Mais pour te donner un avis, un joueur qui joue au Tout Puissant Mazembe a plus de chance d’être directement transféré en France qu’un autre qui vient d’une académie ici. C’est une question de référence et d’argent aussi. Les clubs ne veulent pas se tromper. C’est à nous, anciens, de travailler pour que nos clubs sénégalais émergent sur le continent. Mais chacun est libre de trouver des partenariats, des représentants etc.C’est une question complexe.
votre compatriote youssouf Sabaly a été suivi par nap les et fulham. cela vous étonne ?
C’est un très bon joueur. Je pense qu’il peut réussir là-bas, car il est généreux dans l’effort. Mais le problème de Youssouf, ce sont ses blessures. Mais quand il est en forme, je n’ai pas peur pour lui. Pourquoi pas l’Angleterre, car son jeu est plus adapté, selon moi. Après sa Coupe du Monde, il mérite ce genre de transfert en effet.
Tu as connu au Milan Ac, Ibrahim Ba. As-tu une anecdote avec lui et cette équipe plus largement ?
Ibou c’est un grand frère. Cela fait longtemps que je n’ai pas eu de ses nouvelles. J’ai eu la chance de côtoyer le plus grand club de l’époque, même si je ne suis pas resté longtemps. C’est un club que je garderai toujours dans mon cœur. Encore aujourd’hui, quand je demande quelque chose, on me l’envoie. De Ibou, les gens disaient qu’il ne parlait pas Wolof. A la salle de musculation, à mon arrivée, il me regarde et il me dit en Wolof « à partir de maintenant, ton grand frère est là ».J’ai été rassuré et heureux d’entendre ma langue. Il a été un mec exceptionnel. Il a été mon grand frère, même à l’entraînement. C’était mon ange gardien. Je pouvais rentrer dans certains joueurs grâce à lui. C’était un protecteur avec moi. Je suis vraiment impatient de le revoir.
Tuas rayonné avec le Standard. comment expliques-tu cette formidable dynamique ?
On est bien tombé je pense. Dans le football, il faut arriver dans une bonne période. Je suis arrivé petit et je suis reparti grand. Au début, j’étais arrivé comme 4ème défenseur dans l’équipe. J’ai donné une interview avec un journaliste qui s’appelait Didier et je lui dis que cette année, on va gagner le titre. Et il me regarde comme si j’étais fou. Après quand on a gagné, on en a ri. Il y avait un bon président, un bon coach, des bons choix. Mais rien n’était acquis, beaucoup de sacrifices. Et on a réussi à gagner des titres. J’ai connu des joueurs qui ont fait de belles choses au niveau international comme Benteke, Dieu merci Mbobani et Jovanovic, des phénomènes. Mais au niveau européen, c’est dommage que certains soient partis. On avait une place à mon avis en Europe à défendre. Ce que je retiens, c’est l’excellente mentalité de l’équipe.
Le Standard peut-il aller chercher le titre cette année ?
C’est une bonne équipe, mais il manque quelque chose pour les plays-off. Le système est un peu particulier en Belgique. Là-bas, c’est l’équipe qui fait le meilleur finish qui gagne. Si c’est un championnat continu, tu dois être bon du début à la fin. Pour le Standard, cela dépend aussi des équipes autour. Avec l’engouement du public, ça peut te pousser à aller chercher des titres. Quand tu gagnes sans bien jouer, c’est qu’il y a quelque chose. Mais une qualification en Champions League serait pas mal pour eux.
olivier da court que tu as connu à Liège a fait un reportage sur le racisme en Italie. quel est ton avis là-dessus ?
Toute ma carrière, on m’a posé cette question. Tu veux savoir ? Ces gens là ne changeront pas. En Angleterre, ou tout au Nord, ils n’ont pas de problèmes avec les « blacks ». Et ce sont ceux qui sont le plus proches géographiquement qui ont des problèmes avec nous. Je me souviens que je n’arrêtais pas d’être insulté sur le terrain. Et je me disais qu’en fait, j’étais dangereux pour eux. Il faut les zapper et ne plus les calculer. Le terrain de foot et le stade sont des endroits de sérénité. Tu vois, leur laisser la parole, à des imbéciles pareils, ça va servir à rien. Ils vont continuer à insulter ! Je n’ai plus de mot pour ces gens là. Tu vois l’histoire du petit jeune de la Juventus, j’ai dit à ma femme, « tu vois avant la fin de la saison ils vont l’insulter ». Prends l’exemple de Sané de ManCity, le gamin a grandi ici en Europe, qu’est ce que tu vas lui dire « rentre chez toi » ? Il ne connait que l’Europe ! C’est absurde ! La couleur n’a plus d’importance aujourd’hui. Au Sénégal, il y a des personnes de couleur blanche qui ont des passeports sénégalais et alors ? C’est le monde qui tourne, il n’y a plus de frontière. Thuram a lutté toute sa vie contre ces gens. Dis lui de ma part qu’il faut passer à autre chose. Il perd son temps face à ces gens. Il ne faut pas leur donner d’importance, je dis juste ça.
Par ME EL HADJI AMATH THIAM
« APOLOGIE DU TERRORISME », UNE INFRACTION QUI CACHE DES ABUS
Le sieur Saer KEBE ne pourra prétendre à une indemnisation parce qu’il n’a pas été acquitté, mais reconnu coupable par la juridiction de jugement qui l’a condamné à une peine de 3 mois assortie de sursis après quasiment 4 ans de détention provisoire
I - L’infraction “d’Apologie du Terrorisme” mérite-t-elle d’être criminalisée ?
En France, l'apologie du terrorisme est un délit depuis la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse ; il était réprimé par l'article 24 alinéa 6. Aujourd'hui, il est réprimé par l'article 421-2-5 du Code pénal depuis la loi du 13 novembre 2014 renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme ;
Le Sénégal, pour des raisons de politique criminelle, a institué la Loi n° 2016-29 du 08 novembre 2016 modifiant les articles 279-1 à 279-5 de la Loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal en son TITRE II relatif “AUX ACTES DE TERRORISME ET DES ACTES ASSIMILES” ;
Cependant, force est de constater que le Code Pénal du Sénégal ne l’a pas défini, mais s’est contenté tout simplement de l’énumèrer ;
“Est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 500.000 francs à 2.000.000 de francs celui qui, par les moyens énoncés à l’article 248 du présent code, fait l’apologie des actes visés à l’alinéa précédent” ;
Par omission de donner un contenu à l’infraction, la question de droit est de savoir : l’Apologie du Terrorisme serait-elle le fait de donner un avis contraire, pour des raisons politiques, religieuses ou simplement anticonformistes ?
Le législateur, en voulant élargir le champ d’application de l’incrimination du TERRORISME a posé une fausse solution à un vrai problème juridique qui menace la liberté d’expression des citoyens et de la presse ; Sous ce rapport, j’interpelle nos vaillants juges à remédier aux errements du législateur en donnant une définition claire et précise de “l’Apologie du Terrorisme” dans leurs décisions ultérieures ;
Dans la rigueur des principes, “l’Apologie du Terrorisme” ne nécessite pas de saisine d’un Cabinet d’Instruction à plus forte raison être jugée devant les Chambres Criminelles pour des raisons ci-dessous :
1 - L’infraction d’Apologie de Terrorisme n’est pas une infraction connexe si on s’en tient à la définition du Terrorisme ;
2 - Au regard du contexte et du prétexte de la Loi, l’infraction de Terrorisme suppose des actes matériels ou préparatoires alors que dans l’Apologie du Terrorisme, il n’y a aucun acte matériel concevable et susceptible d’engager des poursuites criminelles ;
En outre, en matière pénal, l’interprétation par analogie est interdite lorsqu’elle est défavorable à la personne poursuivie, elle obéit au principe selon lequel, l’interprétation stricte pose le principe de l’interdiction de l’interprétation analogique ;
A notre avis, l’infraction “d’Apologie du Terrorisme” est une infraction de flagrance ou délictuelle et son auteur doit être traduit devant les juridictions de droit commun statuant en matière Correctionnelle ;
II - Comment indemniser des personnes victimes de longues détentions provisoires préjudiciables ?
Il convient de préciser les conditions que pose la Loi organique n° 2017-09 du 17 janvier 2017 abrogeant et remplaçant la Loi organique n° 2008-35 du 08 août 2008 sur la Cour suprême à son article 107 à 113 qui dispose que : “Peuvent introduire un recours devant la commission d’indemnisation, les personnes ayant fait l’objet d’une décision de détention provisoire suivie d’une décision définitive de non-lieu, de relaxe ou d’acquittement” ;
Au regard de cette disposition, le sieur Saer KEBE ne pourra prétendre à une indemnisation parce qu’il n’a pas été acquitté, mais reconnu coupable par la juridiction de jugement qui l’a condamné à une peine de 3 mois assortie de sursis après quasiment 4 ans de détention provisoire ; DURA LEX, SED LEX ; “NUL N’EST CENSÉ IGNORER LA LOI”
« LE FESTIVAL EST DEVENU UNE PLATEFORME D'EXPRESSION ARTISTIQUE ET DE RENCONTRES »
Prévu les 5, 6 et 7 avril, le festival de Baïla (Fesba,) occupe de plus en plus une place importante dans l’agenda culturel de la Casamance. Son directeur, Djibril Goudiaby, revient, dans cet entretien accordé à “EnQuête’’, sur la marche de ce grand rv
Le festival de Baïla a eu lieu les 5, 6 et 7 avril. Quel bilan tirez-vous de cette 5e édition ?
Après 3 jours d’échanges, de partages et d’expositions sur les richesses artistiques et culturelles, nous pouvons affirmer que le bilan de cette 5e édition est positif, au regard du formidable enthousiasme d’un large public friand de culture et de convivialité. Le Fesba a reçu, cette année, près de 7 000 festivaliers venus d’horizons divers, plus de 7 troupes qui ont défilé durant le carnaval avec environ 100 artistes, une dizaine de chanteurs et rappeurs, une orchestre venant de Ziguinchor. Quasiment, tous les stands ont été occupés lors de la foire de produits locaux. Nous avons enregistré la présence de plusieurs autorités de la région dont le chef du Service régional du tourisme, le maire de Suelle, le représentant du parrain qui a envoyé une forte délégation. Parmi les nouveautés de cette année, la mise en place du gouvernement des enfants, lors de l’activité “L’après-midi de l’enfant’’, avec 12 membres élus pour 2 ans. Ces enfants doivent constituer les leaders de demain et assurer la relève pour le développement du village de Baïla. Du point de vue culturel, nous avons noté une participation massive de toutes les couches sociales et de tous les groupes d’âge venus redécouvrir le patrimoine culturel diola. Beaucoup d’exposants ont dit avoir eu un chiffre d’affaires qui a augmenté de façon significative. Même son de cloche du côté des transporteurs et des artistes. Le comité d’organisation affiche un satisfecit total pour cette édition, mais déplore l’absence notoire des autorités politiques de la région.
Pouvez-vous revenir sur l’historique de ce festival ?
Le festival de Baïla (Fesba) est devenu, aujourd’hui, l’un des grands rendez-vous culturels de la Casamance, particulièrement du département de Bignona.Initiéen2011parlaJeunesse cordiale de Baïla (Jcb), ce festival, qui bénéficie de l'appui de plusieurs institutions aux niveaux national et international, a lieu tous les 2 ans et regroupe des milliers de personnes. Le Fesba est à sa cinquième édition, cette année. Il constitue une vitrine où se reflètent toutes les attentes en vue de l'amélioration des conditions de vie de ces populations. A travers cet événement biennal, l'idée est de contribuer à la relance des activités socio-économiques de ces contrées.
Après quelque dix ans d’existence, avez-vous fait une évaluation des retombées du festival ?
Le chemin a été long. Mais, aujourd'hui, après près de dix ans d'existence, on se réjouit du fait que le Fesba polarise actuellement une dizaine de villages de la commune de Suelle, dans le département de Bignona. Des milliers de personnes venant d’horizons divers se donnent rendez-vous tous les deux ans à Baïla pour communier et vivre intensément la culture. Le festival est devenu une plateforme d'expression artistique et de rencontre des acteurs de développement à la base. Ce festival est inscrit depuis la 4e édition (2017) dans l'agenda culturel du département de Bignona. Ila permis aux groupes locaux de se professionnaliser et de vendre, malgré les difficultés, leurs produits artistiques.
On a l’impression que malgré les foules drainées chaque année, le festival n’est pas assez connu à l’échelle nationale. C’est quoi le problème ?
Il est vrai que le festival draine du monde depuis sa création. Il n'en demeure pas moins qu'il peine à se faire un écho au niveau national. Cela est certainement dû au manque de moyens permettant d'impliquer véritablement les médias.Cesonteuxquidevraientlediffuserauniveaunationaletinternational. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle nous ambitionnons de collaborer avec le ministère de la Culture et celui du Tourisme pour identifier les voies et moyens pour mieux imposer le festival de Baïla au niveau national, sous-régional et même international.
Pouvez-vous revenir sur les objectifs du festival ?
Le festival de Baïla a pour objectif de valoriser et de sauvegarder le patrimoine culturel de notre terroir, de promouvoir le développement économique local de la commune de Suelle, de booster la créativité artistique et artisanal, de renforcer les liens de voisinage entre ses populations, de permettre aux artistes de vivre de leur art, de vendre la destination de la région en général et de Baïla en particulier, de véhiculer une image positive de la région, de faire la promotion, la valorisation et la sauvegarde du patrimoine culturel de notre terroir, de promouvoir le développement économique local de la commune de Suelle.
On note une place importante accordée à l’économique dans ce rendez-vous culturel. Qu’est-ce qui justifie un tel choix ?
Comme le disait le président-poète Léopold Sédar Senghor, “la culture est au début et à la fin de tout développement”. Le festival de Baïla s'inscrit donc parfaitement dans cette dynamique de contribuer au développement de notre localité à travers la culture. Ainsi, le festival accorde une grande place à l’aspect économique. La foire aux produits locaux que nous organisons permet aux artisans, aux commerçants, etc., de faire du profit en écoulant le stock de produits qu’ils éprouvent du mal à écouler en temps normal. Le forum qui se tient lors de chaque édition est une occasion pour explorer les potentialités économiques de la commune de Suelle et les opportunités d’affaires que nous offre la région. En somme, notre conviction est que la culture est l'un des leviers les plus importants à actionner pour réhabiliter et relancer l'économie tout en produisant du sens.
Quelle est la particularité de Baïla ?
La particularité de Baïla est que c'est un carrefour de rencontre d'individus de cultures différentes. Les Diolas, les Mandingues, les Peulhs, les Libanais (à une époque récente), les Wolofs, les Sérères, etc., C'est, en quelque sorte, le Sénégal en miniature.
Vous misez également sur la promotion du tourisme dans cette zone. Qu’est-ce qui, à votre avis, devrait inciter les gens à se rendre à Baïla ?
Aujourd'hui, le tourisme balnéaire commence à perdre du terrain au profit d'un tourisme culturel. Donc, nous pensons que la Casamance en général, et la commune de Suelle en particulier, doit jouer sa partition dans la vente de la destination de notre cher pays. Dans un futur très proche, nous allons introduire à Baïla un circuit touristique spécial qui permettra aux amoureux de la nature de sillonner l’une des plus belles contrées du Sénégal et d’apprécier notre patrimoine culturel et naturel, de participer à une traction de pirogue et une traversée du fleuve par pirogue, de faire des bivouacs au bord du fleuve, des excursions en pirogue au cœur de la mangrove, des balades et randonnées dans les forêts sublimes, une initiation à la danse et à la lutte diola, de participer à des activités de pêche. Avec toute cette offre touristique, nous restons convaincus que la destination Baïla sera l’une des plus fréquentées, dans les années à venir.
Quel rôle peut jouer ce festival dans la recherche de la paix en Casamance ?
Après trente ans de situation de ni guerre ni paix, nous pensons que ce festival permettra de renvoyer une image positive forte de la Casamance au reste du monde entier. Cette époque sombre est désormais révolue. Lors de l’édition précédente, le thème du Festival de Baïla c’était “La culture au service de la paix et du développement’’. Parce que nous croyons fermement que, comme le disait Renaud Donnedieu De Vabres, “la culture est un antidote à la violence. Elle nous invite à la compréhension d'autrui et féconde la tolérance, en nous incitant à partir à la rencontre d'autres imaginaires et d'autres cultures’’.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles fait face le village de Baïla ?
Il est vrai que le festival continue de tracer son chemin. Il n'en demeure pas moins qu'il traverse des difficultés, notamment en ce qui concerne la mobilisation du budget. Depuis presque 10 ans, à part quelques soutiens émanant de la coopération décentralisée, le ministère de tutelle hésite toujours à venir voir, pour nous soutenir dans le futur.
Vos ambitions avec le festival ?
Notre ambition est de faire de sorte que ce festival soit un rendez-vous de rencontre des professionnels de la culture. Tous les ans, ces artistes viendront de partout en Afrique pour partager la scène avec les jeunes de nos contrées. Mais aussi de faire de ce festival le rendez-vous de tous ceux qui voudraient faire du business dans la région.
PAR Mamadou Mbakhé NDIAYE
CES SLOGANS VALENT-ILS LEUR PESANT D’OR ?
Il y a la «gouvernance sobre et vertueuse», «la patrie avant le parti», «accélérer la cadence» et maintenant «fast-Track» - Il est nécessaire de se demander si, jusqu’ici, ces expressions ont produit les résultats escomptés
Depuis la formation du gouvernement le 7 avril dernier, le mot «fast Track» est en vogue. Pour être à la page, les ministres, les députés, les directeurs généraux de société, bref tous les segments du régime l’emploient à hue et à dia dans chacune de leurs sorties. Mais au-delà de ce concept en apparence séduisant, il faut dire que les slogans mobilisateurs ont foisonné sous l’ère Macky Sall. Il y a la «gouvernance sobre et vertueuse», «La patrie avant le parti», «Accélérer la cadence» et maintenant «fast-Track». Il est nécessaire de se demander si, jusqu’ici, ces expressions ont produit les résultats escomptés.
Le slogan a pour fonction principale de rassembler. C'est un cri de ralliement pour les troupes. Et dans l’histoire politique des nations, certains sont restés célèbres. On se souvient de «Yes we can» de Barack Obama en 2008, de «Force tranquille» de François Mitterrand en 1981. Le slogan «La volonté du peuple fait germer la graine» a caractérisé la période du Grand Bond en Avant (1958- 1959). «Montagnes, nous voulons votre tête, n’osez pas résister !Rivières, laissez-nous passer et n’osez pas vous y opposer !», ce sont là les propos mobilisateurs trouvés par le Président Mao Tsé Dong. C’était sans doute une excellente manière pour le grand Timonier d’encourager son peuple et d’accroître sa confiance dans les réformes. Au Sénégal, c’est cette impulsion que le Président Macky Sall a voulu donner à sa mandature depuis 2012 en lançant des concepts chocs. Dès son arrivée au pouvoir, l’actuel chef de l’Etat a promis de grandes ruptures sur le plan de la gouvernance en privilégiant une «gestion sobre et vertueuse» et en mettant «la patrie avant le parti». Mais, à l’épreuve du pouvoir, force est de constater que ces slogans sont en déphasage avec la réalité des faits. Candidat en 2012, Macky Sall avait promis un Gouvernement de25ministres.Pourtant, une quarantaine de personnes siégeaient en Conseil des ministres. Alors qu’il s’était engagé à réduire son mandat de deux ans et faire un quinquennat, il a dirigé le pays pendant sept bonnes années.
La gestion de certains dignitaires du régime a été épinglée par les corps de contrôle de l’Etat (Ige, Cour des Comptes, Ofnac, Armp). Des responsables de l’Apr, jadis fauchés comme des rats d’église, se sont mués en distributeurs automatiques de billets de banque (Gab), des pratiques qui tranchent nettement d’avec les faits d’une gouvernance sobre et vertueuse. Pourtant, ils n’ont pas été inquiétés. Au contraire, certains d’entre eux ont été promus à de hautes fonctions étatiques.
UNE JEUNESSE INTENABLE !
Vingt-deux ans après sa dernière demi-finale de C1, perdue contre la Juventus en 1996-1997, le club d’Amsterdam retrouve le dernier carré à la faveur d’une victoire mémorable face à la Vieille Dame (2-1, 1-1 au match aller) à Turin
Vingt-deux ans après sa dernière demi-finale de C1, perdue contre la Juventus en 1996-1997, le club d’Amsterdam retrouve le dernier carré à la faveur d’une victoire mémorable face à la Vieille Dame (2-1, 1-1 au match aller) à Turin.
Quand Cristiano Ronaldo, le meilleur buteur de l’histoire de la compétition (126 buts), a ouvert le score de la tête (28e, 1-0), l’affaire semblait pourtant mal engagée pour la jeune équipe néerlandaise.
Habituée des demi-finales de Ligue des Champions (deux présences lors des cinq dernières années), la Juventus semblait avoir trouvé la recette pour empêcher l’Ajax de développer son jeu.
Mais sur une action anodine, toute la défense italienne s’est arrêtée de jouer, persuadée que Donny Van de Beek était hors-jeu.
Il était couvert par Federico Bernardeschi et a tranquillement égalisé (34e, 1-1). Si l’Ajax pouvait s’estimer heureux d’atteindre la pause à égalité, elle a dominé sans aucune contestation la seconde période.
Avec un Frenkie de Jong moins en vue que d’habitude, la faute notamment à un marquage efficace de Miralem Pjanic, c’est Van de Beek qui a pris toute la lumière.
Sa passe pour Hakim Ziyech aurait été décisive sans une parade magnifique de Wojciech Szczesny (52e). Le Polonais a de nouveau retardé l’échéance sur une frappe en lucarne de Van de Beek, encore lui (58e).
Pjanic aussi a sauvé les siens (62e). Mais les redoublements de passes et la vitesse d’exécution de l’Ajax ont fini par faire craquer une défense italienne complètement dépassée. La délivrance est arrivée par une tête de capitaine Matthijs de Ligt (67e).