9 AVRIL 1989 – 9 AVRIL 2019 VOILA 30 ANS SURVENAIT LE CONFLIT SENEGAL-MAURITANIE
Les événements tragiques entre la Mauritanie et le Sénégal ont aujourd’hui 30 ans- Un conflit qui avait fait des centaines de morts et des milliers de réfugiés des deux côtés de la rive.
(Seneplus.com, Dakar) – Les événements ont éclaté le 9 avril 1989 à la suite de violents affrontements entre des paysans sénégalais et des éleveurs nomades mauritaniens à Diawara, village situé dans le département de Bakel à la frontière entre les deux pays.
Les paysans sénégalais étaient de plus en outrés par les troupeaux des nomades qui envahissaient leurs champs et détruisaient presque toujours leurs récoltes.
Des bagarres ont lieu qui ont conduit à la mort d’hommes côté sénégalais. Les répercussions ne sont pas fait attendre aussi bien dans la capitale sénégalaise où des exactions ont été faites dans les échoppes et autres commerces tenues par les mauritaniens, que du côté de Nouatchott où plusieurs sénégalais ont été tués ou mutilés.
Un pont aérien sera mis en place pour rapatrier les ressortissants des deux pays de part et d’autre. Selon les chiffres officiels, 160 000 mauritaniens et 70000 sénégalais ont été rapatriés dans leurs pays respectifs. Le bilan est lourd avec plusieurs atrocités commises des deux côtés. Une crise s’est installée entre les deux Chefs de l’Etat de l’époque, le président sénégalais Abdou Diouf et mauritanien Mawouya Sidi Ahmet Taya.
Birima Mangara : «Je vais là où le devoir m’appelle»
Joint au téléphone, après avoir été éjecté du gouvernement, le ministre délégué chargé du Budget, Birima Mangara a fait savoir qu’il demeure un fonctionnaire et qu’il n’est pas attaché à un poste. «Je suis un fonctionnaire au service du pays et je vais là où le devoir m’appelle. Je ne suis pas attaché à perpétuellement demeurer à un poste», a-t-il lâché au bout du fil. L’ancien ministre du Budget a ensuite exprimé sa gratitude au chef de l’Etat qui lui a accordé sa confiance pendant tout ce temps. Il faut dire que Birima Mangara a été Directeur de Cabinet adjoint du Président de la République avant d’être bombardé ministre délégué chargé du Budget. Même s’il n’a pas le droit de faire de la politique en tant qu’Inspecteur général d’Etat (IGE), Monsieur Mangara a financièrement contribué à la réélection du Président Macky Sall en soutenant beaucoup de responsables à l’intérieur du pays, mais aussi à travers le mouvement de soutien de son épouse, Magui Chanelle, «And ak wa Mangara fallat Macky» qui s’est déployer partout.
Mamadou Talla doublement félicité
Il y avait foule au domicile du nouveau ministre de l’Education nationale. Mamadou Talla recevait non seulement les cadres de son département, mais aussi des militants venus de la Diaspora. Aussi présent dans la diaspora dont il est originaire qu’à Kanel dont il est devenu le nouveau patron, le successeur de Serigne Mbaye Thiam recevait les félicitations des délégations venus d’horion divers .Il y avait le maire de Kanel, Haymoud Daff, le président du Conseil départemental de Kanel, l’ancien député Samba Keïta, le Dg de la Cmu, le député Néné Marième Kane, le Pr Ousmane Dia, directeur de l’Apprentissage, l’ancien ministre d’Etat Zakaria Diaw, Mamadou Oumar Bocoum, Sadio Cissé etc. Tout ce beau monde était venu non seulement féliciter le ministre, mais aussi exprimer leur gratitude au chef de l’Etat pour cette promotion accordée à l’ancien ministre de la Formation professionnelle.
Trois individus déférés au parquet
Dans la journée d’hier, la gendarmerie de Keur Massar a déféré devant le Procureur de la République trois individus qui auraient pris part à l’incendie volontaire provoqué dans la maison de Tapha Aw, peu de temps après le drame. En effet, informé de la mort de Bacary Diédhiou, un groupe de personnes s’est rendu au domicile du maire de la localité, Moustapha Mbengue pour y saccager des biens, dont un véhicule avant de poursuivre leur expédition punitive chez le jeune mécanicien en y mettant le feu. Un geste extrémiste que les mis en cause doivent regretter puisqu’il est établi que Tapha Aw n’a pas porté le coup fatal. Au cours de l’enquête, les gendarmes ont aussi interpellé trois autres personnes dont une femme et un homme d’un âge avancé, ainsi qu’un jeune homme. Il leur est reproché la complicité de meurtre et le recel de meurtrier. Les investigations se poursuivent en vue d’autres interpellations. Pour rappel, tout est parti d’un affrontement entre deux camps. Le premier était composé de joueurs de football qui s’activaient sur un terrain, le second d’un groupe de faux lions, communément appelé « Simb Gaindé » qui faisait une prestation. Provocateurs, les faux lions faisaient des irruptions sur le terrain, ce qui avait fini par énerver les joueurs. S’en est suivi un échange de propos aigres-doux puis une bagarre. Pour calmer les esprits, Bacary Diédhiou est intervenu. Il a été poignardé au dos. Evacué à Keur Massar, il n’a pas pu recevoir les soins nécessaires faute d’un plateau technique adéquat. Transféré à Thiaroye, le mécanicien a fini par succomber à ses blessures. Sa mort a entraîné une vague de violences chez les riverains.
La LD prend acte de son absence du gouvernement
Même si la Ld n’a pas été consultée, son Secrétariat Permanent de la Ligue Démocratique (LD) braque ses projecteurs sur le nouveau gouvernement. Nicolas Ndiaye et ses camarades jallarbistes soutiennent qu’ils prennent acte de leur absence du gouvernement formé ce weekend. En effet, le seul représentant de la LD dans l’ancienne équipe gouvernementale n’a pas été reconduit. Il s’agit de la responsable des femmes jallarbistes, Khoudia Mbaye. D’ailleurs, les jallarbistes se sont réunis sous la présidence de Nicolas Ndiaye (secrétaire général du parti,) à l’effet d’apprécier le nouveau gouvernement. «Après des échanges approfondis, le Secrétariat Permanent de la Ligue Démocratique a pris acte de la formation du gouvernement et de l’absence de membres de la LD en son sein», d’après un communiqué parvenu à «L’As». «Tout en souhaitant pleins succès au nouveau gouvernement, la LD réaffirme son ancrage dans la coalition Bennoo Bok Yakaar et engage les militantes et les militants du parti à se mobiliser pour la réussite du second mandat du Président Macky Sall», soulignent les responsables de la Ld.
Mamadou Saliou Sow
Plus chanceux que le nouveau Secrétaire d’Etat auprès du Garde des Sceaux Chargé de la Promotion des Doits Humains et de la Bonne Gouvernance, tu meurs. Le nouveau représentant de la région de Kédougou dans le gouvernement a vraiment de la baraka. Mamadou Saliou Sow avait presque rejoint le parti de Ousmane Sonko, Pastef Les patriotes, il y a de cela trois mois parce qu’il était frustré. Pourtant, M. Sow est membre fondateur de l’alliance pour la République (Apr). Il ne pouvait plus voir le chef de l’Etat à cause de son Directeur de cabinet, Me Oumar Youm. C’est à la veille de la présidentielle qu’il a été reçu par le président Macky Sall l’Etat qui l’a ramené dans les rangs de l’Apr. C’est donc surpris que Salif Sow fait son entrée dans le Gouvernement dans un département qu’il connait, puisqu’il est titulaire d’un Diplôme d’études approfondies (DEA) en droit de la Sorbone.
Perturbations
La Sénégalaise des Eaux (Sde) annonce encore que ses techniciens ont entamé des travaux de réparation d’une fuite sur la conduite principale du lac de Guiers (alg1) provoquée par l’entreprise française Sogea/Satom travaillant pour le compte de la Sones à hauteur de Ndande. Certains ouvrages de production du système d’alimentation en eau de Dakar sont à l’arrêt. Ainsi, la distribution d’eau connaîtra des perturbations allant de la baisse de pression au manque d’eau à Louga, Thiès, Rufisque et environs, Dakar et sa banlieue. La Sde informe aussi qu’un dispositif de camion-citerne sera mis en place pour soulager les populations des quartiers les plus impactés par ces perturbations. La situation reviendra progressivement à la normale à la fin des travaux prévue le mardi dans la soirée.
Le Sénégal reste le meilleur élève des pays du SIILS
Le Sénégal fait des efforts considérables pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. C’est le constat qui a été fait par l’USAID lors de la réunion d’évaluation annuelle qui regroupe 6 pays d’Afrique et d’Asie bénéficiant de ce programme. Grâce à la création de nouveaux types de semences dont la production en graine et en biomasses reste conséquente. L’objectif du projet de développement concernant la céréale est atteint. Ces résultats ont conduit à la seconde phase du programme de l’USAID. Le Sénégal a été choisi pour le démarrer.
Thierno Bocoum
Le président du mouvement Agir désapprouve les réformes constitutionnelles qu’envisage le Président Macky Sall pour s’octroyer un superpouvoir. Ainsi pour Thierno Bocoum, Macky Sall inaugure l’ère de gestion solitaire du pouvoir en décidant tout seul de changer le régime politique du Sénégal avec la suppression du poste de Premier ministre. Selon lui, c’est l’équilibre des différents pouvoirs qu’il remet ainsi en cause. A en croire Thierno Bocoum cette décision qui n’a jamais été une promesse électorale n’a pas encore révélé tous ses secrets. En tout état de cause, dit-il, son nouveau gouvernement décline une partie des termes de références d’un soi-disant dialogue que le Président Macky Sall appelle de ses vœux. Ainsi, regrette-t-il, le chef de l’Etat maintient son ministre de l’Intérieur et renforce ses pouvoirs pour quelqu’un qui est normalement à son dernier mandat. Pour lui, Macky Sall a décidé de renforcer ses pouvoirs et de voiler par le mystère la gestion de la chose publique à la place d’une transparence qu’exige toute grande démocratie.
Secrétaires d’Etat
Le Sénégal est en train de se familiariser avec les postes de secrétaires d’Etat dans les attelages gouvernementaux. Depuis 2014, le Pésident Macky Sall qui a introduit le poste de secrétaire d’Etat dans le gouvernement. Or, il n’existe pas dans la loi fondamentale du Sénégal. Le titre de secrétaire d’Etat comme membre du gouvernement, indique Aziz Diop, enseignant en Droit à l’Université Aliou Diop de Bambey, est contraire à l’article 53 de la Constitution. L’article 53 de la Constitution du Sénégal stipule : Le Gouvernement comprend le Premier Ministre, chef du Gouvernement, et les Ministres. Le Gouvernement conduit et coordonne la politique de la Nation sous la direction du Premier Ministre (…).
LA SUPPRESSION DU POSTE DE PREMIER MINISTRE N’EST PAS OPPORTUNE
Moussa Touré est contre l’idée de suppression du Poste de Premier ministre- Le Chef de l’Etat Macky Sall compte introduire dans les plus brefs délais un nouveau projet de loi à l’Assemblée nationale.
(SenePlus.com, Dakar) – ‘’Je ne suis pas sûre que cela soit une bonne décision dans la recherche de l’efficacité et de la célérité du traitement des dossiers’’, a soutenu l’ancien ministre de l’Economie et des finances sous le régime de Abdou Diouf (1981-2000) sur les ondes de la Radio Futurs médias (Rfm privée) dans son édition du matin.
L’autre aspect de cette décision dans l’architecture actuelle, a-t –il ajouté, ‘’le Président de la République a son périmètre, le Premier ministre quoi qu’on puisse dire a également a son périmètre de compétence où il évolue en faisant avancer des dossiers’’.
Aujourd’hui, ‘’tout cela sera concentré par le Chef de l’Etat alors qu’il est souvent en voyage, il s’occupe de politique interne et extérieure, de tellement de choses qui ne lui permettent pas de s’impliquer lui-même dans des dossiers pour les faire avancer’’, a fait valoir l’ancien ministre de l’Economie des Finances. L’ancien ministre était dans un gouvernement sans Premier ministre sous l’ère Diouf qui avait également supprimé le poste en 1983.
Sur la scission du ministre de l’Economie et des finances, Moussa Touré estime également que ce n’est pas ‘’opportun’’.Par ailleurs il estime que le ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence occupé cumulativement par le Premier ministre Mahamad Boun Abdalah Dione aura tous les pouvoirs.
par l'éditorialiste de SenePlus, demba ndiaye
TOUT COMPTE FAIT...
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment peut-ont appeler à un dialogue et annoncer qu’on va modifier substantiellement la Constitution presque en procédure d’urgence ? On ne doit plus croire ce que dit et dira ce président
Mea culpa. Parce que tout compte fait, on ne peut définitivement pas faire confiance ni à l’homme, ni à l’institution présidentielle qu’il est sensé incarner, tant sa propension à dire ce qu’il ne fera pas et à faire le contraire de ce qu’il avait dit, semble relever d’une pathologie politique dont le nom populaire, et vulgaire, est : le mensonge. Oui, tout compte fait, on ne peut pas croire cet homme.
Comme beaucoup de nos compatriotes, son adresse à la nation du 3 avril dernier, m’avait bluffé : j’avais cru déceler des accents de sincérité, une raison retrouvée, une citoyenneté redevenue boussole d’un quinquennat qu’il voulait plus citoyen, plus moral, un environnement plus vert, des villes plus propres (zéro déchet) disait-il. Alors, berné par les accents de sincérité, j’avais pensé que « Pour une fois », on pouvait croire Monsieur le Président. Je m’étais trompé, dans un moment de...faiblesse. Parce qu’il ne fera rien de ce qu’il a dit le 3 Avril. Oui, tout compte fait, on ne doit pas, on ne doit plus croire ce que dit et dira ce président. Et voici pourquoi...
1/ Le 3 Avril, dans un discours enrobé de trémolo et d’accent de sincérité, il appelle au dialogue, promet le retour de la citoyenneté, la défense de notre environnement, de nos villes, villages et quartiers, des villes zéro déchets, une administration plus républicaine et réactive, la fin des crimes fonciers contre leurs terres agricoles, le resserrement du gouvernement pour une plus grande efficacité... Et pour cela, ses médias affidés annoncent la suppression du poste de Premier ministre, nous tympanisent avec des rappels historiques (Senghor, Diouf) hors contexte.
2/ Après avoir fait mariner des jours durant la population et les milliers de candidats ministrables, pour la formation du gouvernement, qui ne sera tout compte fait que très transitoire, c’est finalement un monstre qui sort des neurones des alchimistes qui établissent les formules politiques à l’usage du Président. En effet, on nous annonce que son très voyant de Premier ministre (il avait annoncé à la virgule près, le score de son candidat) reste pour quelques semaines comme PM, cumulativement avec celui de SG de la présidence. Son boulot ? Conduire la réforme supprimant son poste. Merde alors ! Il reste PM pour quelques semaines pour supprimer son poste ! Et c’est l’homme dont avait dit, comme l’autre, qu’il était « le jardinier des rêves » de son boss. Coordonnateur de sa campagne électorale victorieuse avec le score qu’il avait annoncé ! Dites-moi depuis quand on émascule l’étalon qui donne de beaux bébés ?
3/ On nous annonce un « gouvernement resserré » (mon œil !) pour un quinquennat d’action pour le « dernier mandat » (vraiment ?) du Macky. Les griots et autres « spécialistes » mettent des tonnes de pommade sur un quinquennat de « travail », « d’action », pour « laisser sa marque », et patati et patata...Que nenni ! Il n’y a rien de « resserré » dans ce gouvernement, mais plutôt des incongruités qui en disent long sur les grands mensonges du septennat, notamment d’un certain nombre de « bombages » de torses.
a) plusieurs de mes confrères ont taillé (à tort) des habits du « meilleur ministre de l’Économie et des finances » à Amadou Ba, le « grand argentier » de l’Etat qui ramène chaque année des milliards (plus que le pays n’en avait demandé) ; on en a même fait l’architecte de la victoire du candidat Macky Sall à Dakar. Évidemment les thuriféraires avaient oublié de préciser un petit détail : Khalifa Sall et Karim Wade avaient été mis hors course. Alors pourquoi on va exiler ce super ministre de l’Économie dans la sphère des mensonges d’Etat: leurs Affaires étrangères ?
b) On nous a vanté les miracles du PUDC dans nos campagnes désertiques et désertées. Le secrétaire d’Etat qui gérait cet outil faiseur de miracles disparaît ...pour avoir fait trop de résultats !
c) Le ministre de l’agriculture dont on a vanté les mérites, les diplômes, la technicité, et surtout, avoir conduit le pays à l’autosuffisance alimentaire (riz...). Viré ! Merde, notre président n‘aimerait-il pas ceux qui font des résultats ?
d) Le ministre de l’Enseignement supérieur, un de nos plus brillants matheux, qui veut réhabiliter les maths et les sciences est viré comme un malpropre. Lui reproche-t-on la mort de l’étudiant Fallou Sène à la place du gendarme qui a tiré, pour des finances qui n’ont pas viré les bourses à temps, ou du Crous qui n’a pas laissé les gosses bouffer à l’heure puisqu’ils n’avaient pas touché leurs courses ?
e) Mais le plus grave, c’est qu’on remplace dans le temple du SAVOIR, la maison de CHEIKH ANTA DIOP, cet austère mathématicien, par un sulfureux bonhomme épinglé par les services de contrôle, et qui est cité tous les jours pour cette affaire. Quel message on envoie à notre jeunesse dont on prétend qu’elle sera la boussole du quinquennat ?
f) la Culture dont on affirme vouloir réhabiliter, nos musées qu’on veut rendre aux populations, nos œuvres qu’on veut ramener de chez Marianne, et dont Latif Coulibaly avait dépoussiéré les chantiers, et montré que la Culture ce n’était pas que de la musique et de la danse : par ici le « musée des déclassés pour travail bien fait »!
...ET on peut continuer ainsi pour les sept ministres expulsés des prairies marrons-beige. Ils ont été les dindons de la farce des marrons du feu...du Macky. Et qu’on arrête les mensonges : il n’y a eu ni gouvernement « resserré », ni économies substantielles.
4/ Maintenant, la question de la suppression du poste du Premier ministre et de l’appel au dialogue.
Sur la forme et l’objectif du fameux dialogue. Que l’on m’explique, comme si j’étais un enfant de sept ans qui vient d’entrer au CI : comment peut-ont appeler à un dialogue et annoncer qu’on va modifier substantiellement la Constitution presque en procédure d’urgence ? De quoi il sera question dans et durant ce dialogue ? S’il a lieu ? Déjà qu’il faisait l’objet de suspicion légitime de la part de l’opposition significative et du « oui mais » d’une partie de la société civile, maintenant, on peut parier qu’il est définitivement mort-né. Parti en couilles quoi !
Sur le projet de suppression du poste de Premier ministre. Une certaine opinion expliquerait ce projet par la peur du régime d’être battu lors des prochaines législatives et donc, de devoir cohabiter avec l’opposition. Cela peut être un des éléments, mais pour ma part, cela me semble peut crédible. Parce que supprimer le poste du PM, ne règle pas le problème d’être battu ou non aux législatives. D’accord, nous serons dans un régime hyper présidentialiste, dont le chef du gouvernement ne viendra pas des rangs du parti, ou de la coalition qui sortira majoritaire des législatives. Mais le président sera quand-même minoritaire dans le parlement ! Et comment il fera pour faire passer ses projets de lois dans une telle Assemblée ? On ma répondu par des décrets et des ordonnances...
Nom de Dieu, peut-ont imaginer un pays gouverné par des décrets et des ordonnances pendant cinq ans...dans la paix ? Dans un pays considéré comme une merveilleuse vitrine démocratique en Afrique !
Non, il me semble pour ma part, que c’est plus grave que cela : notre président verse de plus en plus dans des velléités monarchiques. Plus d’institutions démocratiques intermédiaires, Assemblée nationale plus asservie encore, des institutions godillots et budgétivores (CESE, HCTT...) servant à faire illusion pour la consommation extérieure dont les représentants se suffiront du vernis démocratique pour nous pomper pétrole et gaz en bonne conscience. Comme leur silence durant le génocide rwandais et qu’ils essaient d’exorciser aujourd’hui.
Oui, je suis obligé de faire un douloureux double mea-culpa : il n’y a pas de « nouveau Macky » et « Tout compte fait », on ne peut absolument pas lui faire confiance.... C’est l’héritier politique de ce que le « Vieux » avait de haïssable : des tendances autoritaires et des penchants dangereux pour les régimes monarchiques...
J’ai été frappé par le fait qu’en 2019, des étudiants sénégalais réclament encore l’enseignement des œuvres de celui qui, en plus de porter le nom de leur université, est considéré comme l’un des plus grands penseurs d’Afrique
Fin mars, des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), se réclamant du « Mouvement Carbone 14 », ont organisé une marche pour réclamer l’enseignement des œuvres de leur parrain dans les programmes. Sans préjuger d’éventuelles autres motivations des leaders de ce mouvement, j’ai été frappé par le fait qu’en 2019, des étudiants sénégalais réclament encore l’enseignement des œuvres de celui qui, en plus de porter le nom de leur université, est considéré comme l’un des plus grands penseurs d’Afrique. La même complainte provient des confréries qui, elles aussi, jugent que les œuvres de nos grandes figures religieuses ne sont pas suffisamment prises en compte dans les programmes scolaires…
Le hasard a fait qu’au moment de cette actualité, j’étais en train de lire le volume commémoratif (2011) du 150ème anniversaire de la naissance de Rabindranath Tagore, l’auteur indien le plus célèbre du 21ème siècle et « Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire » (Présence Africaine, seconde édition, 1974) de Cheikh Anta Diop. Il ne s’agit point de comparer ici le poète indien et l’historien sénégalais, mais de faire un simple constat. Là où le poète indien est célébré, par les plus hautes autorités de son pays, comme « le Connaisseur » et « le Guérisseur », bref, le voyant et l’interprète des aspirations profondes de son peuple, l’historien sénégalais est presque tombé dans l’oubli, 33 ans seulement après sa mort, devenant l’affaire de quelques rares disciples qui continuent de vénérer la mémoire du « maître » dans des cercles universitaires ou milieux panafricanistes marginaux. Nous n’apprenons pas suffisamment notre culture et notre passé, encore moins les enseignements de nos plus brillants penseurs.
A l’inverse, les pays asiatiques vénèrent leurs grands penseurs et s’inspirent de leur culture pour mieux s’inscrire dans la modernité et le développement. « Il [Tagore] incarnait l’esprit de l’Asie, favorisant la paix, l’échange des idées, l’intégration pacifique de différentes religions et les échanges commerciaux par mer, neutres et dénués de marques de polarisation – des zones de paix et la complémentarité des intérêts », écrit S. M. Krishna, ministre indien des Affaires étrangères (2009-2012), dans l’avant-propos de l’ouvrage commémoratif cité plus haut.
Oui, les leaders du « Mouvement Carbone 14 » ont raison. On ne lit pas assez nos grands penseurs. Je me souviens que c’est tardivement que j’ai découvert Cheikh Anta Diop dans mon cursus scolaire. J’étais déjà à l’université et un de nos profs, un « cheikhantaiste » et marxiste convaincu, avait inscrit dans son cours la lecture obligatoire et un exposé sur « Nation nègre et culture », l’un des ouvrages majeurs de l’égyptologue. Il ne faut sans doute pas considérer l’œuvre du « pharaon du savoir » comme le Coran ou la Bible. A rebrousse chemin de ceux qui le vénère comme un « visionnaire », certains de ses critiques estiment qu’il a produit « une espèce d’histoire culturelle de l’Afrique qui était pleine de bonne volonté, mais qui n’était pas très exacte sur le plan empirique ». Soit ! Mais son œuvre mérite certainement d’être enseignée aux jeunes Africains. Parce qu’elle constitue une source d’inspiration et de réarmement moral inestimable. Voici d’ailleurs ce qu’écrit Cheikh Anta Diop dans « Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire » : « C’est la conjoncture historique qui oblige notre génération à résoudre dans une perspective heureuse l’ensemble des problèmes vitaux qui se posent à l’Afrique, en particulier le problème culturel. Si elle n’y arrive pas, elle apparaîtra dans l’histoire de l’évolution de notre peuple, comme la génération de démarcation qui n’aura pas été capable d’assurer la survie culturelle, nationale, du continent africain ; celle qui, par cécité politique et intellectuelle, aura commis la faute fatale à notre avenir national » (page 28).
Si l’objectif de Cheikh Anta Diop était, dans le contexte des années 1950, de réaffirmer avant tout que l’Afrique avait un passé, un présent et qu’elle allait avoir un avenir, ceci reste valable aujourd’hui plus qu’hier. Certes, le continent a fait d’énormes progrès en matière de démocratie et de développement, mais nos dirigeants auraient tort de négliger l’estime de soi, la construction citoyenne. C’est le chantier prioritaire.
Sinon, comme le disait Cheikh Anta Diop, nous risquons de ne pouvoir opposer à la mainmise étrangère sur nos économies « qu’un nationalisme folklorique et bariolé tout au plus des couleurs vives de nos tissus indigènes ».