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8 août 2025
PAR MAMADOU OUMAR NDIAYE
L'ÉCONOMIE EN VACANCES PROLONGÉES
Il faudra bien qu’un jour, les chercheurs nous expliquent comment se peut-il qu’un peuple aussi tire-au- flanc, qui a un rapport aussi lâche avec le travail, se retrouve pourtant chaque année parmi les champions de la productivité
C’est un mystère insondable dont les spécialistes trouveront sans doute un jour la clef. Ils pourront peut-être nous expliquer alors par quel miracle, quelle opération du Saint Esprit, un pays aussi peu travailleur que le Sénégal peut avoir un taux de croissance de son économie parmi les plus élevés du continent ! Ce, année après année.
A côté de l’Ethiopie, de la Côte d’Ivoire, du Rwanda, en effet, cette Nation bénie des dieux et qui, comme la cigale de la fable passe le plus clair de son temps non pas à chanter mais à faire de la politique — si ce n’est à organiser des gamous et des magals — a l’une des économies les plus dynamiques du continent. Cherchez l’erreur ou donnez-nous l’explication de ce mystère qui nous laisse perplexes. Frôlant les 7 % ces deux dernières années après avoir augmenté régulièrement depuis l’année de grâce 2012, le taux de crois- sance de l’économie nationale ferait pâlir de jalousie ailleurs, dans le monde industrialisé occidental notamment, où une croissance de 1 % seulement est perçue comme quelque chose d’extraordinaire et 2 % quasiment de miraculeux. Et voilà que nous, pays pauvre sans pratique- ment aucune ressource naturelle — mais si, mais si nous disposons de pétrole et de gaz mais qui ne seront exploités qu’en 2021 au plus tôt —, réussissons les doigts dans le nez et pratiquement en chantant comme la cigale de La Fontaine... à monter sur podium africain de la perfor- mance économique ! C’est bien simple d’ailleurs, nous sommes déjà un pays émergent.
Etonnant quand on sait que, par exemple, le pays ne travaille pas de- puis pratiquement six mois ! Tout le monde sait que depuis qu’il a été dit que les candidats à la présidentielle devaient présenter des parrains représentant entre 0,8 et 1 % du corps électoral, et pour donner au président de la République sortant les plus de 3 millions de parrains qu’il s’était fixé comme objectif, tout ce que le pays compte comme ministres, directeurs généraux d’adminis- trations centrales ou de sociétés, dirigeants économiques et autres décideurs s’était lancé à la chasse aux signatures. Abandonnant bureaux et sociétés, laissant en souffrance parapheurs et dossiers, tout ce beau monde s’était enfoncé dans le Sénégal des profondeurs. Bien sûr, le pays avait été paralysé, au- cune décision d’importance ne s’étant prise durant cette période. Cette crème de l’administration n’avait repris le travail — si on peut dire — que pendant quelques semaines le temps de préparer la campagne électorale. Laquelle a été une nouvelle occasion de déserter les bureaux pour aller prêcher la bonne parole, préparer l’accueil du candidat-président et convaincre les populations de faire le bon choix. Cela ayant été fait le 24 février dernier et le président réélu ayant eu la mauvaise idée — c’est la Constitution ou le Code électoral qui le lui impose paraît-il— de ne prêter serment que le 02 avril prochain, voilà le pays tout entier mis en vacances forcées. Dans les ministères ou dans les di- rections, on fait ses cartons soit pour migrer vers une autre « station » soit pour prendre la porte.
En attendant, tout est de nouveau paralysé et on expédie les affaires courantes à tous les niveaux. Autrement dit, les dossiers les plus impor- tants attendent l’arrivée des futurs ministres ou des futurs directeurs. Investisseurs internationaux et opérateurs économiques locaux sont en stand-by car il n’y a pas d’interlocuteurs ou alors nul ne veut traiter avec un responsable dont on n’est pas sûr qu’il restera en poste après le 04 avril prochain. Quant aux fournisseurs, ils sont priés d’attendre l’installation de la nouvelle équipe pour espérer recevoir leurs règlements. Bref, le pays ne travaille pas et il suffit de faire un tour dans les grands chantiers de l’Etat pour s’en convaincre. Là si les travaux ne sont pas arrêtés, ils sont très, très, très au ralenti. En réalité, le seul secteur qui carbure très fort en ce moment, c’est celui du maraboutage ou du charlatanisme, les responsables de la coalition au pouvoir dépensant des fortunes pour entrer au gouvernement ou y rester. Ou pour obtenir diverses sinécures. Au plus tôt, le pays ne pourra espérer se remettre au travail qu’en fin avril, le temps que le nouveau gouvernement soit formé et que les ministres qui le composeront prennent connaissance de leurs dossiers.
Quand on aime Dieu, on ne compte pas le nombre de jours de fêtes !
Là encore, manque de pot puisque, à peine trois semaines après, le Ramadan va s’installer. C’est un mois durant lequel, c’est bien connu, la productivité des Sénégalais atteint des sommets ! Défense de rire. Et en juin, c’est théoriquement les vacances mais, c’est sûr, le Gouvernement ne va pas pousser le ridicule jusqu’à en prendre. Sauf que les partenaires inter- nationaux du Sénégal, eux, feront relâche après avoir travaillé comme la fourmi industrieuse de la fable. On ne sera pas au bout de nos peines pour autant puisque les élections locales se tiendront en décembre. Et bien sûr, il faudra les préparer sérieusement, battre campagne, investir le terrain au moins trois mois avant l’échéance. Si on retranche tout cela du calendrier, force aura été de constater que, durant cette année 2019, les Sénégalais n’auront pas beaucoup travaillé. Nous vous faisons grâce, bien sûr, des dizaines de magals, gamous et autres ziars qui seront autant de prétextes légitimes à s’absenter. Sans compter que nous avons l’ex- cellente habitude de jouer les prolongations à l’occasion des plus grandes fêtes musulmanes de l’année. Les musulmans du monde entier célèbrent la Tabaski et la Korité en une seule journée ? Eh bien, pour montrer à Dieu à quel point nous l’aimons, nous fêtons la Tabaski pendant trois jours et la Korité sur la même durée. Les autres voient une seule lune ? Nous, nous en voyons trois !
En dépit de tout cela, pourtant, au début de l’année prochaine, lorsqu’il s’agira de tirer le bilan de 2019, et au moment où les organismes internationaux livreront leurs chiffres et autres classements, on nous dira que le Sénégal a encore battu un record de croissance économique ! C’est pourquoi, je le répète : il faudra bien qu’un jour, les chercheurs mondiaux les plus réputés nous expliquent comment se peut-il qu’un peuple aussi tire-au- flanc, aussi flemmard — aussi fêtard aussi —, un peuple qui musarde et a un rapport aussi lâche avec le travail, se retrouve pourtant chaque année parmi les champions de la productivité et les stakhanovistes du continent ! Et puis, si le Sénégal fait partie des pays où l’on travaille le plus en Afrique, on doit plaindre assurément ceux supposés traîner les pieds voire carrément paresseux. Encore une fois, ces taux de croissance mirifiques de notre économie nous laissent songeurs. A moins que, bien sûr, pour parodier ce bon M. Jourdain du « Bourgois gentil- homme » de Molière, nous ne tra- vaillions sans le savoir ! La magie des chiffres faisant le reste...
PAR SAMUEL SENE
RÔLE DE LA PRESSE DANS LES ALTERNANCES
Ne conviendrait-il pas au sortir du 24 février, de jeter un regard rétrospectif sans complaisance sur le rôle de la presse dans les élections présidentielles successives au Sénégal depuis 2000 ?
Voilà un mois que l’élection présidentielle s’est tenue au Sénégal. Une élection qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Une élection avec un taux de participation meilleur qu’aux Etats-Unis, en France, en Angleterre et en Allemagne. Une élection dont le déroulement n’avait rien à envier à ces grandes démocraties. Une élection saluée par tous les observateurs nationaux et étrangers.
Ne conviendrait-il pas dès lors, au sortir de ce scrutin, de jeter un regard rétrospectif sans complaisance sur le rôle de la presse dans les élections présidentielles successives au Sénégal depuis 2000 ? Les radios privées n’ont-elles pas joué un rôle primordial dans l’avènement et la survenance des deux alternances au Sénégal ?
Pourrait-on nier ou renier ce rôle déterminant? L’alternance aurait-elle été possible sans la transparence grandement favorisée et largement facilitée par la publication progressive des résultats des commissions de recensements des votes à travers tout le pays?
Les radios privées sénégalaises (Sud Fm et Walf Fm en particulier) n’ont-elles pas joué un rôle décisif de précurseurs dans la transparence d’une élection présidentielle en Afrique et dans le monde ? Plutôt que de se réjouir de cet acquis que d’autres pays, mêmes développés peinent à avoir, ne serait-il pas suicidaire pour une opposition de revenir à la case départ ?
La monopolisation du service public par la Radio Télévision Sénégalaise (chaine d’Etat et donc de la puissance publique) ne fut-elle pas un frein à l’avancée démocratique au Sénégal et en Afrique? Une des plus grandes conquêtes de la presse privée nationale, pour un service graduellement plus équitable, plus équilibré et plus déontologique, ne fut-elle pas la démonopolisation du service public par l’avènement judicieux des chaînes privées, mais d’utilisé publique ?
Qui ne se rappelle pas les difficultés que les partis d’opposition avaient à se faire couvrir, entendre et comprendre? L’offre de service n’était-elle pas intentionnellement limitée pour museler l’opposition? Les caciques du Parti Socialiste avaient-ils pardonné à Abdou Diouf d’avoir libéralisé l’espace radiophonique ayant sans doute mené à sa perte du pouvoir et à la première alternance? N’avaient-ils pas considéré cette libéralisation comme l’une des principales raisons qui avaient coulé leur parti en 2000 ?
Une fois Wade au pouvoir et conscient de l’apport déterminant des radios privées, pouvait-il faire moins que son prédécesseur Diouf en refusant de libéraliser à son tour des fréquences télévisuelles sénégalaises? Pourquoi était-il resté autant d’années avant de procéder à la libéralisation de l’espace télévisuel ? Ne craignait-il pas l’effet boomerang et surtout l’impact de l’ouverture du secteur télévisuel sur les consciences populaires ?
Les radios privées n’avaient-elles pas relayé les tendances lourdes défavorables à Diouf en 2000 et à Wade en 2012 ? Qui oserait nier que ce fut un acquis, une conquête démocratique sur la longue marche du Sénégal vers la démocratie-modèle? Le charme ne notre démocratie ne réside-t-il pas à travers la divulgation progressive des résultats une fois les décomptes faits et les résultats affichés devant les bureaux de vote ? Les partis politiques, la CENA, et les observateurs nationaux et étrangers n’étaient-ils pas unanimes à reconnaître le bon déroulement et la sincérité du scrutin ?
Pourquoi alors cet appel à la vindicte populaire et au lynchage des journalistes de la presse privée noté en 2019? Que veulent et valent vraiment nos politiciens ? Pour qui se prennent-ils ? Pourquoi les résultats ne souffriraient ils d’aucune contestation que lorsque le président sortant est perdant ? Pourquoi l’opposition souvent en accointance avec le pouvoir doit-elle toujours gagner ?
Pourquoi ce silence confus et ambigu de la société civile à dénoncer les propos incendiaires de leaders dont les tendances étaient défavorables ? Dénoncer cette rhétorique inflammable ne serait il pas désamorcer une bombe de destruction massive à fragmentations multiples ? Bizarre mais quand le peuple fait preuve d’une maturité exemplaire, la classe politique fait montre d’une immaturité et d’un infantilisme sidérant en feignant illégalement, illégitimement et diaboliquement d’être voix du peuple. N’avons-nous pas d’anciens présidents et premiers ministres opposants et d’anciens opposants au somment de l’Etat? Ne sont-ils pas tous pareils, nos cupides, stupides, ridicules et versatiles politiciens ? Qu’est-ce qui les différencie vraiment? Pourquoi incitent-ils le peuple à confondre adversité et animosité ? Qu’ils se le tiennent pour dit : le peuple se fera toujours sans tambour ni trompette, clairement entendre, par la voie des urnes.
Personne ne votera à sa place dans le sanctuaire de l’isoloir. Personne. Ce ne seront ni des esprits ni des Djiins. D’ailleurs, on aura beau le tympaniser, mais il reprendra toujours sèchement sa souveraineté en signifiant sans ambigüité sa maturité responsable aux politiciens véreux au cours des scrutins par la valeur de sa carte d’électeur. Quoique les politiciens fassent ou disent, le peuple sévira comme d’habitude, au moment opportun. Le président Wade, pourtant conscient du rôle incontesté de la presse à sa victoire sur le président Diouf, n’avait-il pas financé de nouveaux organes pour contrecarrer les médias, brouiller les cartes et jeter le discrédit sur la corporation.
Contact et Xibaar puis Le messager et L’Expresse News ne virent-ils pas le jour pour non seulement aider la présidence à solder ses comptes avec ses détracteurs, mais surtout pour faire sa propagande? Cette pratique Wadienne fut-elle d’ailleurs une avancée démocratique ? Faut-il oublier que même avant l’indépendance, Condition humaine roulait pour le Bloc Démocratique Sénégalais, Mom sa Rew pour le Parti Africain pour l’Indépendance, Unité pour le Parti Socialiste, Siggui et ensuite Taxxaw pour le Rassemblement National Démocratique pour ne citer que ces journaux? L’objectif de Wade ne fut-il pas d’avoir des plumes acerbes pour briser d’autres plumes et pour éteindre des voix ?
Ce funeste dessein avait-il réussi à empêcher sa chute en 2012 ? Le Sénégal n’est-il pas à la croisée des chemins ? Depuis l’ouverture démocratique de Senghor limitée à quatre courants jusqu’au multipartisme intégral de Diouf ayant conduit à l’anarchie actuelle avec plus de trois cent partis politiques, n’assiste-t-on pas, dans sa trajectoire de modèle démocratique, à ses multiples balbutiements, ajustements et réajustements ?
A ses avancées et/ou à ses reculs démocratiques? La démocratie sénégalaise respire-t-elle à pleins poumons, alternant inspiration et expiration ? Le modèle démocratique sénégalais s‘essouffle-t-il ou continue-t-il d’être vivant et vibrant malgré ses vicissitudes et turpitudes ? Les avancées démocratiques ne sont elles pas ou ne doivent-elles pas être une œuvre commune du pouvoir et de l’opposition Sénégalaise?
Le Sénégal n’a-t-il aujourd’hui plus besoin d’une évolution que d’une révolution ? Pourquoi l’insouciance des élites politiques ? Ont-elles conscience de vivre dans une île à la position géographique enviée et convoitée pour ses découvertes pétrolières et gazières; une île entourée de menaces de narco trafiquants et de terroristes ? Pourquoi majorité et opposition ne parviennent elles pas civiliser leurs relations ? Pourquoi ne mettraient-ils pas fin à leurs règlements de compte personnels, leurs guerres puniques ? L’heure n’est-elle pas venue de les voir tous se comporter en gentleman ?
Aux Sénégalais de se hisser au rang des démocraties-modèles par une quête permanente d’une citoyenneté exemplaire, une gouvernance constamment orientée vers la perfection et la redevabilité.A eux de changer la vilenie politique en noblesse comportementale, en art du vivre ensemble.
Ne faudrait-il pas apporter la contradiction à Babacar Justin Ndiaye que la politique n’est pas le cimetière des amitiés ?
PAR JEAN PIERRE CORRÉA
MÉTÉO POLITIQUE ET SOMNOLENCE GOUVERNEMENTALE
Vivement le 3 avril…Qu'on embarque dans notre Sunugal et qu'on voie si ça tangue ou pas - Pour le moment, on rame dans le sable
La galerie est amusée. L'objectif est atteint. Depuis le lendemain des résultats de l'élection présidentielle, remportée par le Président Macky Sall, il y a comme un malaise. Après 7 années de présidence, un an de campagne pour exposer ses réalisations, 2 mois de tournée électorale à faire des promesses de vie meilleures, rien n'a semblé plus urgent pour la caste politico-médiatique que nous entraîner dans un débat surréaliste, alors que le chef de l'état n'a pas encore prêté serment, sur la constitutionnalité ou non d'un troisième mandat. Faut bien amuser la galerie, avec des concepts propres à tuer le débat postélectoral qui aurait dû porter plutôt sur l'enclenchement d'une vision économique aux forts enjeux, proposée dans un cadre républicain et constitutionnel apaisé par notamment un engagement solennel du Chef de l'Etat à respecter sa promesse de n'effectuer que deux mandats. Cette polémique est inquiétante car elle risque de polariser les attentions et les combats politiques sur cette question et ce, durant les 5 prochaines années. Avouez qu'il y a mieux à faire pour qui aime son pays et d'autres angoissantes urgences à prendre à bras-le-corps.
Or donc, nous avons droit à cette piqure quotidienne de rappel à la gaudriole consubstantielle à notre sénégalité facile à amuser et à nourrir, qui consiste à d'abord faire parler d'incontestables ignorants en droit constitutionnel dans nos colonnes de journaux, et quand on sent que ça lasse, Hop!!, on passe à la météo politique qui chaque jour nous concocte un gouvernement, avec des virés, des pressentis, des "en-danger-d'éjection", et le feuilleton est interminable. Cerise sur le gâteau, les ministères sont quasiment en congé, les ministres sont absents ou dans leurs fiefs électoraux à consulter surtout les "AS"de la "Maraboutique" sénégalaise. Et au mieux inondent avec les sous qu'il leur reste, les écrans de la RTS à coups de publireportages faisant bien sûr le bilan forcément positif de leur ministère, avec l'incontournable et indispensable phrase à mettre dans le bouche du ministre satisfait qui vante "la vision du chef de l'état" et l'illumination que représente le PSE.
Vivement le 3 avril…Qu'on embarque dans notre Sunugal et qu'on voie si ça tangue ou pas. Pour le moment, on rame dans le sable.
DÉLIT DE DIFFAMATION, UN PIÈGE POUR LA PRESSE ?
Au Sénégal, on se vante d’être une grande démocratie avec une presse libre - Pourtant, le législateur semble aller dans le sens de museler la presse
Lorsque le journaliste donne par exemple l’information sur l’arrestation d’une personne, même s’il se base sur un procès-verbal d’audition pour étayer les faits, si le concerné estime qu’il a été diffamé, il y a de fortes probabilités que l’auteur de l’article soit condamné pour diffamation. Manifestement, c’est une épée de Damoclès sur la tête du journaliste indigne d’une grande démocratie.
Au Sénégal, on se vante d’être une grande démocratie avec une presse libre. Pourtant, le législateur semble aller dans le sens de museler la presse. Aux termes des dispositions de l’article 258 du Code Pénal, « Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation.
Lorsqu’elle est faite par l’un des moyens visés par l’article 248, elle est punissable, même si elle s’exprime sous une forme dubitative ou si elle vise une personne non expressément nommée mais dont l’indication est rendue possible par les termes des discours, cris, menaces, écrits ou imprimés, placards ou affiches incriminés».
Un des cas les plus patents en matière de diffamation ces six derniers mois, est celui du dossier de Kabirou Mbodji, Président Directeur Général (Pdg) de Wari qui a obtenu des juridictions Sénégalaises, deux condamnations pour diffamation contre le quotidien « Les Echos » et contre l’hebdomadaire « Jeune Afrique ».
Pourtant, dans l’une des affaires, une partie civile, qui le poursuit pour viol, a déposé une plainte et le journaliste a juste repris ses propos tout en donnant bien entendu la version de Kabirou Mbodji à l’enquête. Mais au finish, ils ont tous été condamnés. Même si une rumeur indique que l’homme d’affaires tient certains juges en laisse, il est quand même constant qu’il gagne toujours au Sénégal.
Pourtant dans les grandes démocratie où la presse est sacrée, il est impossible pour un homme public de gagner de procès contre des journalistes. Au pays de pays de l’Oncle Sam, trois conditions doivent être réunies. Il faut que la volonté de nuire soit manifeste, que le journaliste n’ait pas fait l’effort de recouper l’information et enfin que l’information aie eu une répercussion désastreuse sur la vie privée ou professionnelle du concerné. Il suffit un appel ou d’un SMS pour que le journaliste soit relaxé.
Or au Sénégal, la personne poursuivie par voie de citation directe pour diffamation ne dispose que de deux moyens de défense : démontrer la vérité du fait diffamatoire en utilisant la procédure relative à l’offre de preuves ou invoquer sa bonne foi en se basant sur un intérêt légitime à l’information du public.
UN PIÈGE POUR LA PRESSE
Ici même si l’information est vraie et attestée par un procès verbal d’audition, si le concerné estime qu’il a été diffamé, il y a de fortes probabilités que l’auteur de l’article soit condamné pour diffamation. Quelle liberté pour un métier qui se veut défenseur des libertés?
LES JOURNALISTES SONT TOUJOURS JUGES SUR LA BASE D’UNE LOI QUI DATE
De 1979 Pour Mamadou Oumar Ndiaye (MON), directeur de publication du quotidien « Le témoin », dès le début, le législateur a voulu que le journaliste ne puisse pas échapper à des poursuites pénales. Les journalistes sont toujours jugés sur la base d’une loi qui date de 1979, à l’époque du Président Senghor. On assistait aux balbutiements d’une presse libre, notamment avec l’apparition de journaux comme « Le politicien », un journal satirique, de Mame Less Dia mais aussi de « Promotion » du doyen Boubacar Diop.
Ces journaux ont beaucoup dérangé par leurs révélations et leur façon de faire du journalisme. Il y avait une classe politico affairiste habituée à un parti unique pendant une vingtaine d’années. A l’époque, l’opposition avait dénoncé des lois d’inspiration Vichystes qui prévalaient en France pendant l’époque de guerre. Elles étaient répressives, conçues de telle sorte que le journaliste traîné devant les tribunaux ne puissent pas échapper à une condamnation.
LE JOURNALISTE A DIX JOURS POUR PRODUIRE LA PREUVE DE CE QU’IL AVANCE
Du point de vue de la loi, il faut souligner, relève MON, qu’il y a deux dispositions restrictives en matière de diffamation. La première consiste à imposer au journaliste de produire des preuves de ce qu’il avance, dans un délai de dix jours, après réception de la citation directe. Même si le dossier fait l’objet de plusieurs renvois et que l’audience ne se tienne qu’au bout de six mois, par exemple, si le journaliste vient à la barre avec des preuves, elles ne sont pas acceptées.
Même si c’était au 11 ième jour, ce serait ainsi. Pourtant, pour toute autre matière, soutient Mamadou Oumar Ndiaye, on peut produire les preuves le jour de l’audience. Pour ce qui concerne la deuxième mesure, en copiant les dispositions relatives au délit de presse du Code Français, estime MON, le législateur Sénégalais a supprimé la notion de bonne foi. Alors que dans toutes les législations de grandes démocraties, la bonne foi du journaliste est retenue, dès lors qu’il est prouvé qu’il n’était pas animé d’un mauvais sentiment personnel en donnant l’information.
«ON DONNE A UN JUGE LA POSSIBILITÉ DE COULER N’IMPORTE QUEL ORGANE DE PRESSE»
Il s’y ajoute, note MON , que les dommages et intérêts ne sont pas plafonnés. Un juge peut condamner un journaliste à payer 500 millions de dommages et intérêts. C’était le cas dans le procès concernant le journal Sud Quotidien et le Groupe Mimran dans l’affaire du sucre d’aspect blanchâtre importé frauduleusement. Si la Css avait exécuté la décision, cela signifiait la mort de l’entreprise Sud dont le rôle dans la consolidation de la démocratie est un secret de polichinelle.
Le Témoin avait aussi été condamné par les Industries chimiques du Sénégal (Ics) de feu Pierre Babacar Kama à payer 55 Millions de Fcfa de dommages et intérêts. Là encore, si la décision avait été exécutée, le journal aurait disparu, constate MON. « On donne à un juge la possibilité de couler n’importe quel organe de presse. Je me suis battu pour qu’on fixe une limite aux dommages et intérêts, mais j’ai été minorisé.
Nous avions beaucoup de procès et on pourrait penser que «Le Témoin » prêchait pour sa paroisse, mais ce n’était pas le cas. Pour peu qu’un juge a une dent contre un journaliste, il peut le faire condamner. Le journaliste est à la merci du plaignant, c’est la loi qui est faite ainsi. Les magistrats ne font que l’appliquer. Heureusement que certains font une application bienveillante de cette loi», se réjouit-il.
«JE PRÉFÈRE ALLER EN PRISON PLUTÔT QUE MON OUTIL DE TRAVAIL SOIT FERMÉ»
Quid du nouveau Code de la presse ? MON n’est pas non plus satisfait de ce côté. Les concepteurs du nouveau code ont demandé que l’on substitue la peine privative de liberté à des peines pécuniaires plus sévères. « Je préfère aller en prison plutôt que mon outil de travail soit fermé mais là aussi j’ai été minorisé. A quoi cela sert de corser les sanctions pécuniaires ? On aurait pu maintenir la loi telle qu’elle était et plafonner les dommages et intérêts», suggère le Directeur de publication du quotidien Le Témoin.
Il concède cependant que ces 20 dernières années, aucun journaliste n’est allé en prison dans le cadre de l’exercice de ses fonctions. Il y a eu le cas de Madiambal Diagne qui a séjourné en prison mais c’était sur la base de l’article 80 du Code pénal, qui parle d’offense au chef de l’Etat. Ce n’était pas un délit de presse. En France où la presse est plus riche, remarque le journaliste, les condamnations ne dépassent pas 5 Millions de Fcfa de dommages et intérêts ; sauf pour ce qui est des paparazzis et la presse people qui mettent de l’argent de côté pour les condamnations.
Un article paru dans Le Monde disait que l’administration de la preuve relève d’un cérémonial Chinois parce que la personne qui s’estime diffamée, regarde tout, même les virgules. Si l’on condamne un journal à payer 500 Millions de Fcfa, c’est l’obliger à mettre la clé sous le paillasson, estime-t-il
ME NDENE NDIAYE : «TRÈS SOUVENT, LE TRIBUNAL ESTIME QUE LE DÉLAI DE L’OFFRE DE LA PREUVE EST DÉPASSÉ»
Pour Me Ndéné Ndiaye, avocat à la cour, même si les faits sont considérés comme avérés par le journaliste, c’est au niveau du mode d’administration de la preuve et de la valeur de la preuve administrée par le journaliste que tout se joue. Ce n’est pas pour rien que l’on fait obligation au journaliste de faire l’offre de preuve. Cela veut dire que si sa bonne foi est prouvée, il peut être relaxé. Cependant, très souvent, le Tribunal estime que le délai dans lequel l’offre de preuve est produite, est dépassé.
Dans toute infraction, trois éléments doivent être réunis, note l’avocat. L’élément matériel (le fait avéré), l’élément moral (la personne a posé un acte avec l’intention de nuire à la réputation de la personne pour la diffamation), l’élément légal ( ce que prévoit la loi). Mais force est de constater selon l’avocat, en matière de diffamation que les juges ont des a priori et condamnent les journalistes plus souvent.
PLUS DE 50 000 CIVILS ET MILITAIRES SUR LE PARCOURS
Célébration de la 59ème édition de l’Indépendance du Sénéga
Les Forces de défense et de sécurité vont mobiliser 4 035 éléments pour le défilé du 4 avril, prévu jeudi prochain. Elles seront accompagnées de 1 815 civils. La Direction de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa) a fait le point hier.
A la place de la Nation, c’est la course contre la montre à seulement une semaine de la célébration de la fête du 4 avril. L’Armée, en charge de l’organisation du défilé, est à pied d’œuvre. Aucun détail n’est laissé au hasard. On trace minutieusement des traits par-ci et par-là. Les tribunes ont pris forme. Hier, la Direction de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa) y a effectué une reconnaissance de terrain avec la presse. En effet, pour la parade qui aura lieu sur le boulevard Centenaire, ce seront 4 035 Forces de défense et de sécurité à prendre part. Côté civil, 1 815 personnes gratifieront le public des prestations en cours de répétition depuis des semaines. C’est environ 35 établissements scolaires, communes d’arrondissement et mouvements de jeunesse qui seront de la fête. Et pour la démonstration aérienne, les populations verront 7 aéronefs dans les airs. Après le défilé motorisé militaire et paramilitaire, il y aura un défilé militaire et paramilitaire à pied mais aussi l’escadron monté de la Gendarmerie nationale avec 91 chevaux. Les Forces de défense et de sécurité mobiliseront pour la circonstance, 345 véhicules et 124 motos avec un détachement des nouvelles acquisitions. Ce qui est une première
Pour le défilé civil, l’honneur a été fait aux majorettes de notre Dame pour ouvrir le bal. Leurs sœurs du lycée John Fitzgerald Kennedy sont chargées de clore le spectacle. Entre les deux passages, il y aura des écoles dont certaines défilent pour la première fois. Toujours dans le tableau des activités inscrites au programme, il y a également une remise de décorations dans les différents ordres nationaux du lion à des militaires méritants. Sans oublier la projection d’un film illustratif du thème de la 59ème édition de la fête de l’Indépendance à savoir : «Les Forces de défense et de sécurité : Un exemple dans la construction à la citoyenneté et à l’unité Nationale.» Lors de la traditionnelle rencontre entre la Dirpa et la presse, le Colonel Abdoul Ndiaye est revenu sur le sens du thème.
«Le choix du thème est une invite à nos concitoyens, en particulier à notre jeunesse, de s’inspirer des vertus qui fondent les armées face à l’effritement des valeurs qui distinguaient le Sénégalais jusque-là : la discipline, le respect de l’autorité, des symboles de la République, etc. Il s’agit également d’une exhortation aux Forces de défense et de sécurité que nous sommes pour préserver malgré toutes les agressions qu’il y a aujourd’hui, les valeurs qui fondent les Forces de défense et de sécurité. Parce que nous sommes au service de la République. Donc nous devons servir la République avec loyauté, dévouement, consentir des sacrifices», a-t-il expliqué. Alors en attendant le grand jour, la répétition générale va se dérouler ce dimanche à la base aérienne sise à Ouakam sous la présidence effective du chef d’Etat-major général des armées, le général Cheikh Guèye.
ALY NGOUILLE NDIAYE LOUE LES QUALITÉS DE MAME DIARRA BOUSSO
Le ministre de l’Intérieur a profité de la cérémonie officielle du Magal de Porokhane, commémorant le décès de Mame Diarra Bousso pour rendre un vibrant hommage à la mère du fondateur du Mouridisme
Lors de la cérémonie officielle du Magal dédié à Mame Diarra Bousso, mère de Serigne Touba, Aly Ngouille Ndiaye a magnifié les vertus cardinales d’une femme modèle de dévotion, de soumission et de générosité.
Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a profité de la cérémonie officielle du Magal de Porokhane, commémorant le décès de Mame Diarra Bousso pour rendre un vibrant hommage à la mère du fondateur du Mouridisme. «Mame Diarra Bousso a consacré toute sa vie à l’adoration de Dieu et à la soumission à son époux. C’est à juste titre que le Tout Puissant l’a rétribuée en tant que mère de Khadim Rassoul», a indiqué le ministre de l’Intérieur qui était à la tête d’une forte délégation.Rappelant les enseignements du prophète Mouhamed (Psl) sur le devoir d’obéissance de la femme envers son époux, Aly Ngouille Ndiaye rappelle que Mame Diarra Bousso a toujours mis en pratique ces vertus cardinales, ce qui lui a valu le salut de son mari Mame Mor Anta Sally Mbacké. Ce dernier, ajoute représentant du chef de l’Etat, a confié que son épouse ne contrariait jamais ses désirs. «Elle était symbole de générosité, de pudeur, modèle de dévouement et de dévotion. Elle priait et jeûnait beaucoup. Elle donnait l’aumône aux nécessiteux», a insisté le ministre qui ajoute que Mame Diarra a été gratifiée par Dieu dès qu’elle a été porteuse du fondateur du mouridisme.
Après ces témoignages, Aly Ngouille Ndiaye s’est confondu en remerciements à l’endroit du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké pour ses prières qui, selon lui, ont permis au Président Macky Sall d’avoir un deuxième mandat. «Le président de la République vous transmet ses profonds remerciements pour vos prières dans sa quête du suffrage des Sénégalais. Vous lui aviez assuré qu’il sera rétribué par Sérigne Touba. Vos prières et votre soutien lui ont beaucoup apporté», a déclaré le ministre de l’Intérieur. Par ailleurs, il a rappelé les engagements pris par le gouvernement pour moderniser la ville de Porokhane. «Le Président a entamé d’importants travaux, en termes d’infrastructures pour transformer Porokhane. Les travaux sont en cours. La salle de conférence qui sera la bibliothèque de Porokhane est achevée, tout comme le musée de Mame Diarra Bousso, et la salle de réception de 2250 m2. La construction de l’école Serigne Moustapha Bassirou, l’élaboration d’un plan d’urbanisme seront finalisés dans trois mois. L’esplanade de 5000 m2 est à moitié achevée. C’est valable pour la résidence des hôtes», a soutenu Aly Ngouille Ndiaye. En dehors de Aly Ngouille Ndiaye, la délégation gouvernementale est composée des ministres Mame Thierno Dieng et Birima Mangara, du ministre-conseiller Mor Ngom, du gouverneur de la région de Kaolack, Al Hassan Sall, du préfet de Nioro et du souspréfet de Paoskoto. Il y avait aussi le conseiller spécial du Président pour les affaires religieuses, Cheikh Mbacké Sakho, Seynabou Ndjéguène, Serigne Djily Mbacké, Serigne Modou Mbacké Bara Dolly.
LA BATAILLE RATÉE DU GAZON NATUREL
On pensait que la nouvelle pelouse du stade Lat Dior allait nous faire oublier le champ de patates de Léopold Senghor - Mais apparemment aucun changement avec le gazon de Thiès qui fait aussi polémique suite à la sortie de Sadio Mané
On pensait que la nouvelle pelouse du stade Lat Dior allait nous faire oublier le champ de patates de Léopold Senghor. Mais apparemment aucun changement avec le gazon de Thiès qui fait aussi polémique suite à la sortie de Sadio Mané. Et comme par hasard, c’est toujours avec le même entrepreneur. De quoi se poser des questions.
Décidément, le Sénégal manque-t-il de spécialistes de gazon naturel ? Sinon comment comprendre que nos stades n’arrivent toujours pas à avoir une pelouse de qualité. Avec la réhabilitation du stade de Thiès, on pensait que la nouvelle pelouse de Lat Dior allait nous faire oublier le champ de patates de Léopold Senghor. L’argument d’une deuxième pelouse naturelle au Sénégal, après celle du stade Senghor, avait été brandi par le ministre des Sports pour lancer en grande pompe les travaux de réhabilitation par le Premier ministre en 2015.
Lat Dior : une pelouse jaunâtre, mal nivelée
Quatre ans après, le constat est alarmant. A Lat Dior on a eu droit surtout à une pelouse jaunâtre, mal nivelée et ne permettant pas une circulation normale de la balle. Les 22 acteurs du match Sénégal-Madagascar ont eu leur dose avec une surface de jeu où il était difficile de bien tenir la balle et de prétendre à un jeu fluide.
Le coup de gueule de Sadio Mané sur le gazon de Lat Dior
Suffisant pour mettre Sadio Mané dans tous ses états à la fin du match. «On est content du résultat (3-0), même si ce n’est pas notre meilleur match, mais l’essentiel était de gagner, de prendre les trois points. Mais faut dire que l’état du terrain n’était pas vraiment bien. Un pays comme le Sénégal, il faut qu’on essaye d’améliorer les terrains de foot pour qu’on puisse s’épanouir», a pesté le meneur de jeu des Lions devant les journalistes. Une déclaration qui a retenti comme un coup de tonnerre dans les oreilles de ceux qui pensaient à vue d’œil que le Sénégal avait… enfin trouvé une pelouse en gazon naturel de qualité.
Exemple à suivre : la pelouse de Génération Foot
Explications d’un spécialiste en espaces verts et ingénieur-paysagiste. «Un joueur ne peut évaluer la qualité d’une pelouse que s’il y joue un match plein. Même lors des entraînements, on ne peut avoir une idée précise. C’est donc après avoir joué le Madagascar qu’ils se sont rendu compte qu’en fait la pelouse n’est pas au point. C’est ce qui explique le coup de gueule de Sadio Mané qui avait du mal à maîtriser la balle à cause d’un mauvais nivellement de la pelouse», souligne notre interlocuteur qui a souhaité gardé l’anonymat. Quid de la couleur jaunâtre du gazon de Thiès ? «Quand vous voyez une telle couleur, c’est parce qu’il y a un problème de conception. Pour être précis, il y a carence en éléments nutritifs. En clair, il n’y a pas, entre autres, assez de terreau. Et certains pour masquer cette insuffisance, font accélérer l’arrosage. Mais ça ne marche pas. Et la preuve est là.»
Mbaye Faye n’est pas un spécialiste en espaces verts
Revenant sur le mauvais nivellement, notre interlocuteur explique que «si une pelouse est mal nivelée c’est parce qu’on n’a pas utilisé un matériel de roulage bien adapté. D’ailleurs quand le roulage est bien fait, on vous dit que vous avez une pelouse à «un niveau billard»». Et l’ingénieur-paysagiste de citer en exemple le gazon de l’équipe de Déni Biram Ndao. «Regardez la pelouse de Génération Foot. Si on ne peut pas avoir une telle pelouse à Lat Dior ou à Léopold Senghor c’est parce qu’il y a problème par rapport surtout à celui à qui on a confié les travaux. C’est aussi simple que ça», souligne-t-il. Avant d’enchaîner : «Il faut qu’on se dise la vérité : Mbaye Faye n’est pas un spécialiste en espaces verts. Il fait de la sous-traitance. Et avec une telle méthode, ce n’est pas possible d’avoir un gazon naturel de qualité car vous ne pouvez pas maîtriser tous les paramètres.» En témoigne la pelouse du stade Léopold Senghor devenu un vrai champ de patates, là où Mbaye Faye parlait de «la meilleure pelouse d’Afrique». Avec celle de Lat Dior qui fait aussi débat, on peut dire que l’entrepreneur attitré du ministère des Sports a complètement raté la bataille du gazon naturel.
«NOUS N’AVONS BESOIN QUE DE 30% DES 60 MILLIARDS INVESTIS DANS L’AGRICULTURE POUR FAIRE DES MERVEILLES»
«Redynamisation de la plateforme nationale pour l’agriculture biologique », tel est l’objectif de la rencontre qui a réuni à Thiès les différents acteurs qui se meuvent dans ce sous-secteur. C’est à l’initiative de la Fenab
La Fédération nationale pour l’Agriculture Biologique (Fenab) a réuni à Thiès les différents acteurs, pour les besoins d’une rencontre de redynamisation de la plateforme nationale pour l’agriculture biologique. A cette occasion, un véritable plaidoyer a été lancé et allant dans le sens d’un meilleur accompagnement de l’agro écologie par les pouvoirs publics. Selon Ibrahima Seck, coordonnateur de la Fenab, «si elle était créditée de 30% des 60 milliards investis chaque année dans l’agriculture conventionnelle, elle ferait des merveilles dans le développement global du Sénégal».
«Redynamisation de la plateforme nationale pour l’agriculture biologique », tel est l’objectif de la rencontre qui a réuni à Thiès les différents acteurs qui se meuvent dans ce sous-secteur. C’est à l’initiative de la Fédération Nationale pour l’Agriculture Biologique (Fenab). A cette occasion, des plaidoyers forts liés notamment à l’accompagnement des pouvoirs publics ont été lancés. Selon Ibrahima Seck, coordonnateur de la Fenab, plus de 60 milliards sont dépensés chaque année par le gouvernement pour subventionner l’agriculture conventionnelle. Malheureusement, dit-il, l’agriculture écologique ne reçoit que le franc symbolique en terme de subvention de l’Etat. «Pourtant, si elle était créditée de 30% du montant investi dans l’agriculture conventionnelle, elle ferait des merveilles dans le développement global du Sénégal. Avec un accompagnement transversal des ministères de l’Agriculture, de la Santé, du Commerce, de l’Environnement, etc., l’agriculture biologique peut atteindre une nouvelle dimension et faire le saut qualitatif nécessaire pour nous permettre d’arriver à des produits sains».
D’après Ibrahima Seck, la Fenab a formé plus de 60.000 paysans dans les techniques d’agriculture biologique et écologique. Et au niveau des zones agro écologiques, il existe des maisons de la connaissance où il y a des documents didactiques adéquats. «L’agro écologie a des défis devant elle dont le premier est cette volonté politique qui manquait », dit-il. Il s’y ajoute les changements climatiques qui nécessitent de nouvelles formes de systèmes de production pour s’adapter à l’environnement. Sur ce plan, l’agriculture écologique biologique qui permet la séquestration du carbone du sol et limite les gaz à effet de serre, est un puissant moyen de résilience, d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques. Cependant, malgré toutes les initiatives déployées sur le terrain, le taux de pénétration de l’agro écologie reste encore très faible. Selon le coordonnateur de la Fenab, les agriculteurs écologiques, biologiques ne constituent que 1% de la population agricole. Les terres exploitées à cet effet constituent moins de 1% des espaces agricoles du pays. Se voulant optimiste, Ibrahima Seck souligne : «le président de la République a récemment parlé d’un Plan Sénégal Emergent vert. Nous pensons que c’est la bonne vision d’autant que nous allons vers la transition écologique. Avec les changements climatiques, les modèles de production agricole n’ont pas donné ce que nous attendions par rapport à la dégradation des sols, la disparition de biodiversité végétale et animale. Il urge maintenant d’aller vers une autre alternative, en l’occurrence l’agriculture écologique, biologique. C’est un système de production agricole holistique et systémique, permettant une intégration de l’agriculture, de l’élevage, de la foresterie et des ressources naturelles et une bonne gestion des ressources naturelles».
Cette forme d’agriculture permet également une auto perpétuation d’espèces végétales et animales à chaque période de l’année et donne aux paysans des productions avec des prix rémunérateurs, dans une démarche économe. C’est à travers l’utilisation de l’ensemble des énergies renouvelables disponibles, c’est pourquoi, c’est la forme d’agriculture la meilleure. Et ce n’est pas seulement un système de production dit-il, mais aussi un projet de société qui va permettre le développement durable, c’est-à-dire l’épanouissement des populations sur le plan culturel, social, écologique, économique et politique.
MOR NDIAYE DU PROGRAMME BIOGAZ DOMESTIQUE «NOUS AVONS PREVU UNE PRODUCTION DE 40.000 TONNES D’ENGRAIS ORGANIQUES»
Les agriculteurs écologiques peuvent compter le programme national de biogaz domestique du Sénégal, pour mieux développer leurs activités. Selon Mor Ndiaye, responsable de la promotion marketing du programme, qui dépend du ministère du Pétrole et des Energies, et spécialisé dans la production du biogaz, de l’engrais organique, il est prévu cette année une production de 40.000 tonnes d’engrais organiques. Il explique : «l’engrais est produit par les bénéficiaires eux-mêmes. Nous faisons des typologies de 10 à 18 m3. Le bio digesteur de 19 m3 peut produire jusqu’à 100 tonnes d’engrais et avec l’objectif d’installer 2.000 bio digesteurs. C’est ce qui justifie la production de 40.000 tonnes. Les organisations paysannes qui seront mises en place vont se charger de la collecte. Elles seront dotées de tricycles pour assurer la collecte et la commercialisation à travers des entreprises de commercialisation de l’engrais organique». Selon lui, l’agriculture écologique biologique ne peut pas être développée dans un pays, s’il n’y a pas un accès à l’intrant biologique. En dehors de la production, le programme développe toute une stratégie pour accompagner les organisations de producteurs biologiques en terme de sensibilisation, d’information, de communication, mais surtout également à travers un appui organisationnel important. «Nous avons décidé cette année d’accompagner la création de 30 organisations de producteurs bio et chacune sera appuyée techniquement et financièrement, pour assurer les bases de sa fonctionnalité», a-til conclu.
MACKY DIT AUREVOIR À SON CABINET CE VENDREDI
Le chef de l’Etat va rencontrer les membres de son Cabinet aujourd’hui - Il sera question de remerciements et de reconnaissance du travail de Oumar Youm et son équipe - A l’image du gouvernement, Macky Sall va-t-il remanier son équipe du Palais ?
Le chef de l’Etat va rencontrer les membres de son Cabinet aujourd’hui. Il sera question de remerciements et de reconnaissance du travail de Oumar Youm et son équipe. A l’image du gouvernement, Macky Sall va-t-il remanier son équipe du Palais ?
C’est un agenda très chargé pour le Président réélu. Après le dernier Conseil des ministres de son premier mandat, mercredi, suivi d’un déjeuner d’adieux aux membres du gouvernement de Dionne, Le Quotidien a appris que Macky Sall se retrouvera aujourd’hui devant son Cabinet. Pour des adieux aussi. Le Cabinet du président de la République est l’autre «gouvernement» du Palais. Sa composition et ses attributions en font le cœur du (vrai) pouvoir politique. C’est pourquoi, ceux qui le comprennent préfèrent souvent être aux côtés du Président que dans une équipe gouvernementale. En effet, le Cabinet présidentiel est l’émanation de la conception et des grandes décisions. Il est le sommet de l’Exécutif et le gouvernement n’en est que l’exécutant. C’est aussi le lieu de toutes les intrigues, là où les colombes roucoulent à l’oreille du Président les stratégies politiques, économiques, électorales. Là où les faucons réclament les «petits meurtres», etc. Voilà qui en fait une grosse machine de fabrication ou de broyage des ambitions. Alors, il reste à savoir si le chef de l’Etat, qui prête serment le 2 avril, va remanier son cabinet.
Au premier des patrons du cabinet présidentiel, il y a le directeur, Oumar Youm, qui a remplacé un Inspecteur général d’Etat, Makhtar Cissé, qui, à son tour, avait pris la place d’un «militant» de l’organisation et de la méthode, Abdoul Aziz Tall. Avant ce dernier, il y a eu Mor Ngom qui avait remplacé le premier Dircab de Macky Sall, Abdoul Aziz Mbaye. Alors, Macky Sall va-t-il changer ou reconduire Oumar Youm ? Que fera-t-il des autres membres de son Cabinet comme les ministres d’Etat, les ministres conseillers, les ambassadeurs itinérants, les conseillers spéciaux, les consseillers techniques, les chargés de mission ? Il faut souligner, puisqu’il ne s’agit pas d’un nouveau régime, que beaucoup d’entre eux pourraient rester ou changer de postes. Ces adieux pourraient être donc un simple au revoir protocolaire et républicain.
LES SÉNÉGALAIS NE SONT PLUS ROIS AU MAROC
Le royaume chérifien n’est plus une porte ouverte aux Sénégalais, qui s’y rendaient sans soucis - Rabat durcit les conditions d’entrée sur son territoire aux Sénégalais même s’ils sont toujours dispensés de visas
Le Maroc n’est plus une porte ouverte aux Sénégalais, qui s’y rendaient sans soucis. Rabat durcit les conditions d’entrée sur son territoire aux Sénégalais même s’ils sont toujours dispensés de visas. Malgré les solides liens qu’entretiennent les deux pays.
C’est une mesure, prise peut être pour décourager les candidats à l’émigration clandestine. Car, le Maroc est un pays de transit pour des Sénégalais et d’autres Subsahariens, dispensés de visas, qui rêvent de rejoindre l’Espagne en mettant en péril leurs vies sur les barbelés de Ceuta et Melilla. Mais, Rabat a décidé de rendre plus difficiles les conditions d’entrée sur son territoire pour limiter les flux migratoires. Selon le Consul du Sénégal à Casablanca, il est désormais soumis aux Sénégalais non-résidents réguliers la «présentation de preuves de possession de moyens de subsistance suffisants, ou à défaut la réservation d’hôtel et d’un billet retour». Ces documents sont exigés, estime le consul, à «tout Sénégalais désireux d’accéder au territoire du royaume par les plateformes aéroportuaires».
Cette décision, qui durcit les conditions d’entrée sur le royaume, peut paraître incompréhensible. Voire difficile à admettre. Parce que la proximité historique entre le Maroc et le Sénégal, deux alliés solides en Afrique, a toujours résisté à toutes les contingences. Dakar fait partie des Parrains du Maroc pour son retour au sein de l’Union africaine (U A) et son entrée dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Sur le plan diplomatique, la position du Sénégal n’a jamais bougé sur l’épineux dossier du Sahara. A Marrakech où se tenait lundi la Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’UA (Union africaine) au processus politique des Nations unies sur le Sahara, le chef de la diplomatie sénégalaise a une nouvelle fois réitéré le «soutien indéfectible» du Sénégal au Royaume du Maroc mais également le «respect de l’intégrité territoriale» de ce pays. Il expliquait que «s’il était encore besoin de le renouveler, je vous dirais que notre position en la matière est (…) fondée qu’elle est sur une amitié sincère et ancienne, une adhésion commune aux valeurs de paix, une foi partagée dans les vertus du dialogue». Quid de la coopération économique avec la présence de nombreux intérêts économiques marocains à Dakar ? Tout ça n’a pas pu peser sur la balance au moment de prendre cette décision, qui s’applique à d’autres ressortissants de pays africains, soumis désormais à l’obtention de visas avant de fouler le sol chérifien.
En tout cas, le durcissement des conditions d’entrée sur le territoire est acté. «Et les Sénégalais sont invités à prendre toutes les dispositions pour se conformer à cette règle afin d’éviter tout désagrément», insiste le Consul général, Massamba Sarr. Evidemment !