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8 août 2025
MACKY À L’ÉPREUVE D’IDY ET CIE !
16 chefs d’Etat et de gouvernement sont annoncés à la cérémonie d'investiture de Macky, qui risque d'être entachée par l’absence et/ou le boycott de certains des derniers Premiers ministres du Sénégal, en l’occurrence Abdoul Mbaye, Hadjibou Soumaré, etc.
16 chefs d’Etat et de gouvernement annoncés, des invitations solennelles pour ses deux anciens prédécesseurs à la tête de l’Etat, en l’occurrence Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, l’emblématique Centre des expositions de Diamniadio comme théâtre des opérations : apparemment, le président nouvellement élu Macky Sall semble voir les choses en grand pour sa seconde investiture à la tête de l’Etat sénégalais. Seul bémol, cette investiture sous label Conseil constitutionnel risque d’être entachée par…l’absence et/ou le boycott de certains des derniers Premiers ministres du Sénégal, en l’occurrence Abdoul Mbaye, Hadjibou Soumaré et Idrissa Seck. Des chefs de gouvernement que la tradition républicaine «invite» à la prestation de serment du 02 avril prochain, mais qui sont membres de coalitions n’ayant pas reconnu la victoire de Macky Sall, au 1er tour de la présidentielle de février.
Après la confirmation de sa réélection à la tête de la magistrature suprême, par le Conseil constitutionnel le 05 mars dernier, avec 58,26 % des suffrages valablement exprimés, le président Macky Sall va prêter serment le 02 avril prochain, au Centre des expositions de Diamniadio. Une cérémonie qui devrait voir la participation de plus de 16 chefs d’Etat et de gouvernement qui feront le déplacement sur Dakar, des deux derniers prédécesseurs de Macky Sall, en l’occurrence Abdou Diouf et Abdoulaye Wade si celui-ci ne boycotte pas l’évènement, et des anciens chefs de gouvernement du Sénégal. La tradition républicaine et diplomatique exige en effet que les anciens Premiers ministres participent à la cérémonie d’investiture du président de la République nouvellement élu. C’est en ce sens que « des cartons d’invitation ont été d’ailleurs envoyés aux anciens Premiers ministres Idrissa Seck, Abdoul Mbaye et Hadjibou Soumaré, pour honorer de leur présence la cérémonie d’investiture du président Macky Sall le 02 avril prochain », nous apprend un des proches collaborateurs du chef de l’Etat. Reste maintenant à savoir si ces anciens chefs de gouvernement seront bien présents à la prestation de serment de Macky Sall. Il convient en effet de rappeler que ces Premiers ministres précités étaient tous membres de la coalition «Idy 2019», sortie deuxième avec 20,50% des voix, à la présidentielle, après le président Macky Sall qui a obtenu 58,27% des suffrages. Une victoire qui, avant même d’être prononcée par la Commission nationale de recensement des votes, voire confirmée par le Conseil constitutionnel, a fait l’objet de polémique et de rejet de la part de l’opposition.
En effet, tous les candidats battus au suffrage du 24 février 2019, en premier lieu Idrissa Seck de la coalition «Idy 2019», Ousmane Sonko de la coalition «Sonko président» arrivé troisième dans la course avec 17,67% des voix, Issa Sall du Parti de l’unité et du rassemblement(Pur) avec 4,07% et enfin Madické Niang de «Madické 2019» qui ferme la marche avec 1,48% des voix, ont contesté en bloc les résultats et ont déclaré « ne pas reconnaitre Macky Sall comme président de la République» pour avoir, selon leurs dires, «confisqué la volonté du peuple Sénégalais». En assistant à cette cérémonie d’investiture de Macky Sall, ces anciens Premiers ministres, membres de l’opposition, risquent de se contredire et, finalement, de reconnaitre de facto la victoire du président Macky Sall. D’autre part, la présence à la cérémonie d’investiture pourrait être aussi être vue comme une réponse à la main tendue du président de la République qui, le 05 mars dernier, jour de la proclamation définitive des résultats par le Conseil constitutionnel, avait invité l’opposition au dialogue. Une chose à laquelle ses anciens chefs de gouvernement n’ont pas donné suite. A l’instar d’Idrissa Seck, le leader de la coalition «Idy 2019». Ne tournerait-il pas le dos, en assistant à l’investiture, à ses camarades de l’opposition qui ne reconnaissent toujours pas la victoire de Macky Sall ? C’est dire que, quoiqu’ils aient été conviés à la cérémonie d’investiture, les anciens Pm de l’opposition risquent fort de manquer à la prestation de serment, eu égard à leur logique politique.
16 CHEFS D’ETAT ET CIE SUR LE FIL, DIOUF OK, WADE EN STAND-BY
Nonobstant les ex-Premiers ministres Idrissa Seck, Abdoul Mbaye, Hadjibou Soumaré, Aminat Touré, Mamadou Lamine Loum et Cie, «plus de 16 chefs d’Etat et de gouvernement », prendront part à la cérémonie d’investiture, nous confie ce proche du gouvernement qui s’est confié à Sud Quotidien. Une source qui, pour des raisons «diplomatiques, préfère taire les noms des grands dirigeants qui vont assister à la cérémonie d’investiture. Non pas seulement, pour des raisons de sécurité mais aussi, en raison des interprétations qui peuvent découler d’une absence de dernière minute d’une personnalité annoncée et qui renoncerait à effectuer le déplacement». Dans la foulée, notre source nous apprendra que les anciens chefs d’Etat Abdou Diouf et Abdoulaye Wade «ont tous reçu leur carton d’invitation». Il ajoutera que le premier a confirmé sa présence à la cérémonie d’investiture du 02 avril prochain. Quid du Pape du Sopi ? Notre source d’affirmer « qu’il na pas encore répondu à l’invitation». Cependant, il convient de souligner qu’en prenant part à cette cérémonie, Abdoulaye Wade répondrait au dialogue initié par Macky Sall et où Abdou Diouf et lui sont invités en tant que facilitateur. Cela permettrait aussi, faut-il le noter, de décrisper le climat tendu qui prévaut dans le landerneau politique depuis les arrestations de Karim Wade et de Khalifa Sall et ouvrirait de nouvelles perspectives pour ces derniers avec cette proposition de grâce présidentielle qui flotte en l’air.
PRESTATION DE SERMENT DE MACKY SALL, LE 02 AVRIL : Dessous juridiques et protocolaires d’une investiture
Le président de la République, Macky Sall, nouvellement réélu à l’issue de l’élection présidentielle du 24 février, a amorcé le dernier virage vers la cérémonie de sa prestation de serment pour un second et dernier mandat de cinq ans à la tête du pouvoir exécutif sénégalais. Pour en savoir plus sur ce qui va se passer, lors de cette journée du 2 avril prochain, au Centre des Expositions de Diamniadio, Sud quotidien a interpellé hier, vendredi 29 mars un ancien ministre d’Etat. Sous le couvert de l’anonymat, ce dernier est revenu sur quelques aspects qui donnent à cette cérémonie son sens solennel. Citant ainsi, en premier, le lieu choisi pour abriter la cérémonie, il déclarera : «si c’est au stade, ça prend des allures de fête, et si c’est dans un autre endroit beaucoup plus serein, cela renvoie à plus de solennité». Poursuivant son propos, notre interlocuteur insistera cependant sur la relation de soumission du pouvoir exécutif au pouvoir judiciaire, lors de cette cérémonie de prestation de serment. «L’aspect le plus particulier, c’est la présence de deux pouvoirs : le judiciaire représenté par le Conseil constitutionnel incarne ici le rôle de maitre de la cérémonie, parce que le président nouvellement réélu et qui représente l’exécutif n’a pas encore prêté serment. Cela reflète l’Etat de droit parce que le président nouvellement réélu va se soumettre à une exigence constitutionnelle, consistant à une prestation de serment pour pouvoir officiellement entrer dans ses fonctions de chef de l’exécutif. Donc, c’est une soumission au droit et, c’est le président du Conseil constitutionnel qui est ici le maitre de la cérémonie et le président nouvellement élu se présente devant lui, et il le déclare élu et l’installe dans ses fonctions de chef de l’Etat». Outre ces aspects cités, notre interlocuteur, toujours concernant cette cérémonie de prestation de serment du chef de l’Etat nouvellement réélu, a indiqué qu’elle marque également un «moment d’introspection des magistrats et de tout l’organe judiciaire pour marquer leur indépendance tant décrié».
LE PARENT PAUVRE DE LA MEDECINE AU SENEGAL
Le déficit de chirurgiens orthopédiques presque partagé dans tout le territoire national inquiète plus d’un observateur. Sud Quotidien attire l’attention sur le mal-vivre d’une spécialité incontournable dans la prise en charge des accidents et traumatisme
Denise ZAROUR MEDANG, Ignace NDEYE, Yves TENDENG, Moussa DRAME et Abdoulaye FALL |
Publication 30/03/2019
Un seul chirurgien orthopédiste pour toute la région de Saint-Louis, idem pour toute la zone centre du pays, deux seulement en activité dans la région de Ziguinchor, zéro à Sédhiou : le déficit de spécialistes dans la matière qui est presque partagé dans tout le territoire national inquiète plus d’un observateur. Sud Quotidien attire l’attention sur le mal-vivre d’une spécialité incontournable dans la prise en charge des accidents et traumatismes.
PRISE EN CHARGE DES TRAUMATISMES : «Encore du chemin à faire », selon le Pr Habib Sy
L’offre en traumatologie est loin de couvrir la demande qui s’accroit de plus en plus. Selon le chef de service traumatologie et orthopédie de l’hôpital général de Grand Yoff, les hôpitaux de niveaux 3 et 2 dans une certaine mesure sont débordés par la prise en charge de ces personnes qui, souvent victimes d’un accident, nécessitent une intervention chirurgicale d’urgence.
De l’avis du professeur Habib Sy, chef du Service de traumatologie orthopédie de l’hôpital général de Grand Yoff, la place de l’orthopédiste reste primordiale dans la prise en charge des questions de traumatologie, même si ce dernier pense que pendant l’opération, l’anesthésiste devrait être le mentor qui guide l’intervention. Une sortie faite hier, vendredi, lors des rendez-vous de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal. Revenant sur l’offre de service, le professeur Sy a souligné qu’en traumatologie, l’offre est loin de couvrir la demande qui s’accroit de plus en plus. Selon lui, les hôpitaux de niveaux 3 et 2 dans une certaine mesure sont débordés par la prise en charge de ces personnes qui, souvent victimes d’un accident, nécessitent une intervention chirurgicale d’urgence. « Rien qu’au niveau de l’hôpital de Grand Yoff, nous avons 50 consultations par jour et dans les hôpitaux régionaux, il peut aller jusqu’à 30 », a-t-il fait savoir. Et de poursuivre ; « concernant les personnes victimes de traumatologie, 65% arrivent par leurs propres moyens, 10% par les sapeurs. Il y a des choses qui sont faites mais c’est très insuffisant». Sur la disponibilité de spécialistes, le médecin a soutenu qu’il y a un manque criard. « Pour cette nouvelle promotion, nous avons 21 personnes recrutées dont 5 Sénégalais, ce qui est encore loin des besoins » a-t-il fait remarquer. Et de souligner que la recherche est quasi absente dans l’évolution de la médecine pour une meilleure prise en charge des personnes souffrant d’un traumatisme.
ZIGUINCHOR : Deux chirurgiens orthopédistes pour toute la région
Le déficit de médecins spécialistes est inquiétant surtout dans certaines structures sanitaires. Comme à l’hôpital de la paix de Ziguinchor où il n’y a pas l’ombre de chirurgiens orthopédistes. Les rares qui existent dans la région se signalent à l’hôpital régional de Ziguinchor où le service est submergé par la forte demande. Deux chirurgiens orthopédistes dans cet hôpital et dans toute la région le déficit est à la fois préoccupant et inquiétant dans une région qui sort difficilement de sa situation d’enclavement qui n’est pas pour faciliter les évacuations vers Dakar. L’urgence est là et les autorités sont interpellées pour combler ce gap de spécialistes en santé qui intrigue la région et plonge de plus en plus le secteur de la santé dans une situation difficile. Après le manque de moyens, ce déficit en médecin spécialiste vient allonger la liste des maux du système sanitaire à Ziguinchor et sa région qui trainent un grand passif en terme de spécialistes de santé. Absence de neurochirurgien dans toute la région, le seul spécialiste qui fait office de neurologue est plus que débordé tout comme le cardiologue et le néphrologue. Un déficit qui intrigue et inquiète dans une région en convalescence après un conflit qui a traumatisé la population. Manque de volonté ou enclavement de la région ? Les raisons sont à situer à plusieurs niveaux. Si pour certains les médecins pour la plupart rechignent à officier dans une région qui offre peu d’opportunités en termes de leur formation mais aussi pour leur carrière professionnelle, pour d’autres le manque de volonté des autorités à résorber ce déficit dans le secteur de la santé est plus qu’inquiétant. Dans cette partie méridionale où les structures sanitaires sont submergées par la forte demande avec l’afflux même des populations des pays voisins comme la Gambie, la Guinée-Bissau, les défis à relever sont titanesques. Comme une rengaine, les requêtes sont agitées pour satisfaire la forte demande en personnel mais la situation reste inchangée, Ziguinchor continue de courir derrière des spécialistes qui rechignent souvent à rejoindre la partie sud du pays.
SAINT-LOUIS-UN SEUL CHIRURGIEN ORTHOPÉDISTE POUR TOUTE LA RÉGION : Le Cercle des Associations de malades monte au créneau
Il n'existe qu'un seul chirurgien orthopédiste dans toute la région de Saint-Louis et cela, malgré tous ses hôpitaux. « Cela a toujours été ainsi dans plusieurs régions du pays et franchement, ça ne suffit pas du tout et c'est vraiment inquiétant», a laissé entendre notre source préférant garder l'anonymat. Un constat fait également par le Président de l'Association des diabétiques de SaintLouis, par ailleurs Coordonnateur du Cercle des Associations de malades de la région. Doudou Diop juge lui aussi insuffisant le nombre de chirurgiens dans les hôpitaux du pays. « Rien que le département de Saint-Louis fait plus de 300.000 habitants et la région avoisine aujourd'hui le million d'habitants. Donc, un seul chirurgien pour toute cette population, c'est vraiment insuffisant », regrette Doudou Diop estimant que cette région devrait être dotée de plus de chirurgiens pour une meilleure prise en charge des patients. « Cela a toujours été une demande sociale du Cercle des Associations de malades de Saint-Louis. Nous voulons plus de chirurgiens dans la région », lance-t-il à nouveau ce cri de cœur. Une situation qui n'est pas sans conséquence au vu du grand nombre d'accidents souvent enregistrés. Selon toujours Doudou Diop, la région est composée de plus de populations s'activant dans le secteur informel (agriculture, pêche, artisanat, etc.) avec tout ce qu'il y a comme accidents, que de fonctionnaires.
SEDHIOU -DEFICIT CHRONIQUE DE SPECIALISTES MEDICALES : L’absence de chirurgiens orthopédistes handicape les patients !
S’il y’a une région au Sénégal qui souffre le plus d’un manque criard de spécialités médicales, Sédhiou en détiendrait la palme de ce dénuement en personnel et plateau technique. Ainsi pourrait-on résumer le pessimisme nourri par les populations de la région de Sédhiou. Elle ne dispose pas de chirurgien orthopédiste. Conséquence, beaucoup de blessés perdent l’usage de leur jambe faute de prise en charge adéquate. Le médecin chef de la région médicale de Sédhiou Dr Amadou Yéri Camara, par ailleurs, vice-président du syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) compte porter le plaidoyer aujourd’hui, samedi 30 mars à l’occasion de leur 5e congrès ordinaire à Dakar.
La région de Sédhiou n’a jamais disposé d’un service de chirurgie orthopédiste autant que bien d’autres spécialités notamment la cardiologie, la néphrologie, l’ORL, la pédiatrie. Cette absence de personnel qualifié impacte négativement sur la santé publique dans la région de Sédhiou car, nombreux sont des patients astreints à se chercher des rendez-vous dans les centres hospitaliers régionaux de Kolda ou de Ziguinchor. Ce dernier apparait plus équipé en plateau technique que Kolda. Les déplacements coûtent trop chers. «Pour se rendre à Ziguinchor, il faut au moins 10.000F y compris les frais de taxis. L’hébergement et la restauration sont aussi des charges supplémentaires pour le patient et son accompagnant. Nous, populations de la région de Sédhiou souffrons énormément quand il faut se rapprocher des structures de santé» a indiqué Bouba Souané, un chef de carré rencontré sur l’emprise de l’établissement public de santé de niveau 1 de Sédhiou. Cette situation préoccupe au plus haut niveau le médecin chef de la région médicale de Sédhiou. Dr Amadou Yéri Camara, par ailleurs, vice-président du Syndicat autonome des médecins pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES). En perspective de leur 5e congrès ordinaire prévu ce jour, il avait fait une déclaration de presse non sans relever ceci : «nous qui sommes en zone périphérique, nous jugeons de la pertinence accrue de la thématique portant les ressources humaines. Nous avons un déficit en spécialistes alors que, par exemple, à Dakar, nous avons des hôpitaux qui ont sept réanimateurs pendant qu’il n’en existe pas dans nombre de régions comme Sédhiou et Kédougou. Ce sont des régions qui n’ont pas de dermatologue, de cardiologue, de chirurgien orthopédiste etc. il y’a vraiment une disparité des ressources humaines notamment les spécialistes», fait-il observer. «Beaucoup de malades meurent à Sédhiou faute de moyen. A cela s’ajoute l’enclavement de la région car, un malade évacué en pirogue ou en charrette a moins de chance de survivre s’il est en urgence. De même, de nombreux blessés ont perdu l’usage de leurs jambes à cause des retards dans le référèrent ou la prise en charge au-delà du délai d’attente entrainant des pourritures dans la jambe traumatisée», lâche Bourama Massaly, un habitant du Boudié. Vivement donc l’achèvement des travaux de construction de l’hôpital régional de Sédhiou sur la route de Marsassoum. Lors de la visite des travaux, le chef de l’Etat Macky Sall avait fait savoir que le coût global de l’investissement est de 20 milliards de CFA pour 150 lits.
KAOLACK/ CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE : Un seul spécialiste pour toute la zone centre
Même étant un motif de consultation très fréquent dans les hôpitaux de Kaolack, la chirurgie orthopédiste est quasi rare sur toute l’étendue de la région de Kaolack et environnants. Pour tout compte et décompte, seul le centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima Niasse est privilégié d’un spécialiste de cette pratique chirurgicale. Une situation très alarmante pour les nombreuses populations et autres patients cohabitant dans cette région qui ne dispose que d’un centre hospitalier prompt à accueillir les malades présentant certains traumatismes du genre. Ainsi réputée avoir une circulation quasi submergée, naturellement bondée de vélos-taxis « Jakarta » et classée aujourd’hui parmi les régions les plus accidentogènes du pays, voire de la sous-région, Kaolack peine à accueillir tous les patients venus avec des fractures ou présentant d’autres anomalies d’ossement appelées à subir une intervention chirurgicale. L’unique chirurgien orthopédiste en service à l’hôpital régional, nous dit-on, est des fois débordé et passe la plupart de ses heures entre le bloc opératoire et la salle de réanimation. Et beaucoup se posent la question de savoir s’il dispose d’une vie privée correcte depuis qu’il a franchi pour la première fois les portes de la structure hospitalière. Car, même étant envahi par la forte population de patients lui venant du périmètre communal qu’il peine d’ailleurs à satisfaire malgré les nombreux services rendus, il continue encore de recevoir d’autres accidentés des régions limitrophes et de certains pays voisins, et qu’il n’a jamais renoncé à traiter par simple respect de ses exigences professionnelles.
LES ACTEURS CULTURELS DIVISES
La décision d’intégrer l’Ong Jamra dans la rédaction de scénarii de la série « Maitresse d’un homme marié» ne fait pas l’unanimité chez les acteurs culturels.
Si pour l’artiste-comédien Ibrahima Mbaye «Sopé» et le conseiller aux Affaires culturelles, Thierno Diagne Ba, une telle chose est loin d’être opportune, le président de l’Arcots Pape Faye trouve la décision normale.
Après la polémique et la plainte déposée au niveau du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) contre la série «Maitresse d’un homme marié», l’Ong Jamra est finalement arrivée à un terrain d’entente avec Marodi Tv. La maison en charge de production de la série a, en effet, décidé d’associer l’Ong islamique dans l’écriture de scénarii. Toutefois, les artistes-comédiens ne semblent pas partager une telle décision. Pour quelqu’un comme Pape Faye, président de l’Association des artistes-comédiens du théâtre sénégalais (Arcots), il n’y a rien de mal dans la décision d’intégrer l’Ong dans la rédaction des scénarios pour la série. «Je pense que s’ils (les producteurs et l’Ong) arrivent à trouver un terrain d’entente pour pouvoir corriger des impairs (sic), c’est une très bonne chose», a fait savoir le membre du Cnra. Et c’est parce que, selon lui, les producteurs veulent tout simplement éviter «d’éventuels dérapages (re-sic)» surtout que Jamra étant une «plateforme de défense des valeurs de l’Islam». «Maitresse d’un homme marié» en est à son 17ème épisode. Ce qui fait dire à Pape Faye, «ce qui est passé est derrière nous maintenant, ce qu’il faut voir, c’est un peu pour les prochains épisodes pour ne pas que ça heurte les consciences». Mais, selon lui, il est hors de question d’arrêter la série. Le président de l’Arcots qui a participé à certains téléfilms, reconnait d’ailleurs qu’il y’a des séries qui favorisent parfois les contre-valeurs. «Il y’a des séries qui dérapent du point de vue de l’éducation des enfants, des mœurs. Il faudrait qu’il ait une concession et laquelle concession consistera à, soit sur l’horaire ou éventuellement sur le langage et le comportement des acteurs», argue Pape Faye.
Contrairement à ce dernier, l’artiste-comédien et également membre du Cnra, Ibrahima Mbaye Sopé ne va pas dans ce sens. «Je ne pense pas que ça soit une bonne chose d’associer Jamra dans l’écriture de scénarii parce que dans l’avenir, il ne pourra pas dans tout ce que le scénariste va écrire associer Jamra», a déclaré Ibrahima Mbaye Sopé. Mieux, dit-il, «s’il associe Jamra une fois, il faut qu’il songe à l’associer durant tout le reste de sa vie».
«JAMRA N’EST PAS SPECIALISTE DE SCENARII»
Pour sa part, le conseiller aux affaires culturelles, Thierno Diagne Ba semble être du même avis qu’Ibrahima Mbaye Sopé. «Je ne pense pas que Jamra puisse être spécialiste de scénarii d’un film. Quand tu vois comment son leader réagit dans les médias, ça montre qu’il ne maitrise pas les tenants et les aboutissants d’un scénario ou bien il ne connait même pas le cinéma», a déclaré le gestionnaire des industries culturelles. Pour lui, l’Ong Jamra ne pourra pas apporter grand-chose dans le scénario. Allant plus loin, Thierno Diagne Ba précise : «nous ne sommes pas dans un pays islamique, nous sommes dans un pays laïc». Dans la foulée, il rappelle les missions du Cnra. «Il est clairement dit qu’il veille aussi à l’indépendance et à la liberté de l’information et de la communication dans le secteur de l’audiovisuel. Or, une série, c’est une œuvre audiovisuelle, c’est une œuvre de communication. Les scénaristes et les réalisateurs ont cette liberté de faire leur communication d’autant plus que c’est une œuvre artistique», a fait savoir Thierno Diagne Ba.
Pour couper court aux polémiques, il propose la mise en place au Sénégal «d’une sorte de visa de diffusion pour les séries à côté du visa d’exploitation géré par la Direction de la Cinématographie» qui visionnera les films avant la diffusion. Ibrahima Mbaye Sopé pense, quant à lui, qu’il faut juste pour le scénariste «de se dire que Jamra existe, que d’autres associations existent mais tout en sachant que cela ne doit pas freiner ou confiner son inspiration car, il doit écrire en toute liberté». Il faut dire que Jamra était soutenu dans ses dénonciations par le Comité de Défense des Valeurs Morales au Sénégal. Mais quoiqu’il en soit, la série «Maitresse d’un homme marié» reste très appréciée par le public.
UN GENERAL A LA RETRAITE DESAPPROUVE LA LENTEUR
« Le braqueur était dans un processus de radiation qui était très lent. Je me demande pourquoi dans des cas comme ça l’armée n’a pas pris des mesures d’urgence,.
Un général de l’armée à la retraite Mansour Seck trouve que pour le cas du militaire accusé du braquage de l’agence Wafacash de Nord Foire et qui est à sa deuxième tentative, l’armée ne devrait pas attendre la fin de la procédure de radiation qui a assez duré à son avis.
« Le braqueur était dans un processus de radiation qui était très lent. Je me demande pourquoi dans des cas comme ça l’armée n’a pas pris des mesures d’urgence, surtout avec le thème du défilé de cette année où on prend l’armée comme modèle pour la citoyenneté, c’est incompatible ».
Pour rappel, le thème du défilé de cette année est « les forces de défense et de sécurité, un exemple dans l’éducation et à l’unité nationale ».
Banda Diop paie cash sa transhumance
Il ne reste plus que deux jours pour que le budget de la mairie de la Patte d’oie soit conçu conformément à la loi par l’autorité administrative. En effet, la réunion du Conseil municipal, convoquée pour statuer sur le budget 2019, n’est pas allée à son terme. Le maire Banda Diop n’a même pas terminé son allocution déclinant l’ordre du jour que la majorité des conseillers ont haussé le ton pour rejeter le budget. Sachant qu’il est minorisé dans un conseil majoritairement acquis à Khalifa Sall, il a quitté les lieux. Le préfet, présent à la rencontre, a dit que si les conseillers ne le votent pas avant dimanche, il sera dans l’obligation de se substituer à eux et faire valider le budget. Banda Diop paye ainsi sa transhumance vers les prairies marron beige lors de la présidentielle.
Les divas de Sorano chantent Macky Sall
La prestation de serment du chef de l’Etat prévue mardi au Centre des expositions se prépare activement. En dehors du protocole qui se démène, il y a aussi le côté culturel qui n’est pas en reste. Hier vendredi, des sources de «L’As» ont aperçu de grandes divas de la musique ayant fait les beaux jours de Sorano dans les locaux de la télévision nationale. Renseignement pris, Soda Mama, Khar Mbaye Madiaga, Fatou Guéweul et Cie enregistraient un single à la gloire de Macky Sall.
Macky avertit son cabinet
Comme annoncé en exclusivité par «L’As», la réunion du chef de l’Etat avec son cabinet s’est tenue hier. La rencontre n’a duré qu’une trentaine de minutes, le temps que Macky Sall délivre son message et fasse ses adieux. Il y avait tout le monde : Youssou Ndour, Mbaye Ndiaye, Marième Badiane, Mor Ngom, les ambassadeurs itinérants, les chargés de mission, bref tous les collaborateurs du Président. Naturellement, il les a remerciés pour leur état de service avant d’annoncer qu’à partir du 5 avril, il va mettre en place un nouveau cabinet. En somme, il annonce qu’un vent nouveau va souffler au Palais et il y aura de nouvelles têtes. Une manière de dire à certains de faire leurs valises, même s’il les a remercié.
Pétition contre Delta La compagnie américaine
Delta Airlines n’est plus appréciée par les Sénégalais des Etats Unis. L’Association des Sénégalais d’Amérique sous la direction de Sadio Yaya Barry a lancé une pétition pour demander aux autorités de changer les vieux appareils qui desservent Dakar-New York. D’après Awa Diop et Cie, depuis quelque temps, ils ont remarqué que les appareils qui desservent le Sénégal sont en mauvais état avec des soucis mécaniques récurrents à l’image des appareils DL 216, DL 217 et 75S. L’Association des sénégalais d’Amérique demande que la flotte utilisée par Delta Airlines pour desservir le Sénégal soit immédiatement changée. Aussi, exige-t-elle, que Delta Airlines prenne des mesures sérieuses pour résoudre ces problèmes de sécurité. En somme, les Sénégalais de l’Amérique demandent à Delta de retirer ses vieux avions voués à la casse.
Lapsus révélateur d’Amadou Ba
Hier, lors du lancement de l’initiative « Choose Africa », le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba a fait un lapsus qui en dit long sur les relations entre le Sénégal et l’ex-puissance coloniale. Remerciant la France pour l’exécution de projets stratégiques comme le TER, Amadou Ba a soutenu : «Le Sénégal demeure le tout premier pays français». Comme s’il avalisait l’idée, selon laquelle, l’impérialisme est plus que jamais une réalité en Afrique noire. Mais, s’empresse-t-il de rectifier pour dire : «Le Sénégal demeure le tout premier pays à bénéficier d’un appui direct du Trésor français». Si d’aucuns se sont mis à rire sous cape, d’autres chuchotaient pour affirmer que c’est la triste réalité.
Bruno Le Maire défend les grands groupes français
Les critiques contre les grandes surfaces et autres grands groupes français ne plaisent pas au ministre de l’Economie et des Finances de la France. Dans son discours, hier, à la chambre de commerce de Dakar, Bruno Le Maire est monté au créneau pour les défendre. « J’ai entendu parfois des critiques sur les grands groupes français. Je considère qu’ils participent au développement du Sénégal. Ils permettent à chacun d’y trouver son compte. Ils créent des emplois et de la prospérité pour le Sénégal et pour ses habitants. » A l’en croire, les multinationales françaises fortement critiquées dans le pays permettent au Sénégal de franchir des étapes importantes.
Des braqueurs emportent plus d’un million à Sédhiou
Les Forces de défenses et de sécurités ont du pain sur la planche avec ce regain de braquages. Des malfaiteurs encagoulés ont attaqué dans la nuit du jeudi au vendredi une boutique dans la région dans la région de Sédhiou. D’après Sudfm qui a donné l’information, les quatre brigands ont réussi à défoncer la porte d’une boutique dans le village de Touré Kounda avant d’intimer l’ordre au boutiquier de leur remettre tout l’argent. Mais au début ce dernier a refusé de s’exécuter. Pour sauver sa peau, il a fini par remettre plus d’un million aux malfaiteurs qui ont pris la clé des champs. Une enquête est ouverte par la gendarmerie de Sédhiou.
Rassemblement de la Jeunesse Catholique de la Sous-région
Poponguine va accueillir à partir du 05 jusqu’au 07 avril la Jeunesse Catholique du Sénégal et de la Sous-région. Ce grand rassemblement religieux et de fraternité rassemblera près de 30 000 jeunes venant du Sénégal, de la Mauritanie, du Cap Vert, des Guinées Bissau et Conakry, du Mali, de la Gambie, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso etc. Le thème est : «Voici la servante du Seigneur : Que tout m’advienne selon ta parole».
Premier événement 100% au sport féminin
La place de la Nation va abriter la première édition de la Lycéenne-Air Sénégal à partir du 6 avril prochain. Il s’agit d’un évènement inédit dédié à 100% au sport féminin. La manifestation sera rythmée à la fois par une course au cœur de la ville de plus de 3500 jeunes filles, un village d’animations sportives et culturelles, et un show case de clôture. Il s’inscrit en droite ligne de «La Lycéenne-She Runs» qui promeut le sport scolaire. La Lycéenne-Air SénégalTM est une initiative organisée par Africa Sport Développement(ASD). Quatre médaillées olympiques et ambassadrices du sport scolaire seront au rendez-vous, notamment Laura Flessel, Gevrise Emane, Nantenin Keita et Laurence Fisher. Le Sénégal est le premier pays d’Afrique à accueillir un tel événement.
«Frapp France Dégage» entendu par la Police
Les responsables de «Frapp France Dégage» qui tiennent à organiser une série de protestations devant les magasins Auchan et de Carrefour ont été entendus vendredi aux commissariats de police du Point E et de Dieuppeul. Cela, suite au dépôt par le Frapp de six lettres d’information sur la table du Préfet de Dakar. Le Frapp reste à l’écoute du Préfet pour l’autorisation des manifestations.
Forum du justiciable
Le Forum du justiciable rappelle au président Macky Sall qu’il est assujetti à l’article 37 de la Constitution qui l’impose à faire sa déclaration de patrimoine avant sa prestation de serment, prévue pour le 2 avril prochain. Le président du Forum du Justiciable, Boubacar Ba alerte ainsi pour prévenir tout manquement ou tout retard dans la déclaration de patrimoine du président de la République nouvellement élu. A l’en croire, il est indiqué dans la Constitution que «le président de la République nouvellement élu fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique». A cet effet, la prestation de serment du chef de l’Etat doit être précédée de sa déclaration de patrimoine. Cette déclaration doit comporter toutes les informations relatives aux biens et actifs détenus par la personne concernée, directement ou indirectement.
Un drogué égorge un bébé au Cap-Skirring Sacrilège !
Un jeune sous l’emprise de la drogue a égorgé un bébé âgé seulement d’un an et quelques mois. L’horreur a eu lieu au Cap-Skirring. Selon un témoin qui s’est confié à la Rfm sous le couvert de l’anonymat, le bonhomme, un petit-fils de l’ancien chef du village de Cap Skirring, en égorgeant l’enfant croyait avoir affaire à un lapin. Pourtant, rapporte-t-il, la famille de ce dernier pense qu’il est possédé par le diable, alors qu’en réalité, c’est un accro de la drogue. Pour le moment, poursuit la même source, la famille tente de camoufler le drame. Par ailleurs, il alerte sur les ravages de la drogue au sein de la jeunesse de cette ville touristique du Sud.
Macky décore Le Maire
Le chef de l’État Macky Sall a reçu le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Ce dernier a notamment souligné les belles performances de l’économie sénégalaise et a annoncé le renforcement du soutien de la France dans la deuxième phase du PSE. Macky Sall a élevé son hôte au grade de l’ordre national.
Grève illimitée des gros porteurs à Rosso Sénégal
Le secrétaire général des transporteurs routiers du Sénégal, Gora Khouma est très remonté contre les autorités Sénégalaise et mauritanienne. Il était hier à Rosso Sénégal pour s’enquérir des conditions de la traversée des gros porteurs pour la Mauritanie. Ces derniers ont entamé une grève illimitée pour exiger des autorités mauritaniennes d’assouplir les conditions de la traversée et du séjour des chauffeurs des gros porteurs. Gora Khouma prévient que la grève illimitée ne sera pas suspendue tant que les autorités sénégalaises ne proposeront pas des solutions concrètes sur la situation des gros porteurs. Le syndicaliste reproche à nos autorités d’être faibles face aux agissements de la Mauritanie. A l’en croire, la Mauritanie veut exiger aux gros porteurs sénégalais, par exemple, le choix d’une seule compagnie d’assurance, une validité de trois mois de l’assurance d’un coût exorbitant. En plus, des tracasseries lors de la traversée du bac. Ce que les transporteurs sénégalais ne sont pas prêts à accepter
DEPART DE BOUTEFLIKA : EN ALGERIE, LA RUE NE NEGOCIE PAS LA PROPOSITION DE L'ARMEE
La mobilisation ne faiblit pas. Ce vendredi 29 mars, la rue algérienne n’a pas encore désempli pour relever le défi par une démonstration pacifique très attendue. Elle arrive comme une réplique à la proposition Ahmed Gaïd Sallah, chef de l’état-major
La mobilisation ne faiblit pas. Ce vendredi 29 mars, la rue algérienne n’a pas encore désempli pour relever le défi par une démonstration pacifique très attendue. Elle arrive comme une réplique à la proposition Ahmed Gaïd Sallah, chef de l’état-major et ministre de la Défense, qui a demandé la mise en pratique d’un article qui pourrait conduire à la destitution du président Abdelaziz Bouteflika. Mais la rue semble pressée d’arriver à ce résultat.
Un camp présidentiel qui s'effrite sous le poids des défections dans l'entourage présidentiel et la coalition au pouvoir. Bien avant qu'Ali Haddad, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), réputé proche d'Abdelaziz Bouteflika, ne démissionne ce jeudi 28 mars, d'autres départs ou prises de parole en faveur du départ du président sortant ont rythmé le camp de la majorité au pouvoir.
«Dégage système !»
Abdelaziz Bouteflika est-il seul face à une rue qui gronde pour son départ du Palais de la Mouradia ? Lâché, il l'est en tout cas, à mesure que la mobilisation perdure pour atteindre, ce vendredi 29 mars, la sixième semaine de manifestations populaires et pacifiques à travers le pays. Drapeaux algériens et pancartes levés, des milliers de personnes sont à nouveau sorties dans les rues d'Alger, la capitale.
La ferveur a aussi gagné des villes comme Constantine, Tlemcen ou encore Tipaza mais aussi Bejaia et Sidi Bel Abbes.«Ensemble, nous vaincrons!», pouvait-on lire sur une banderole à Alger, comme pour conjurer la lassitude d'un mouvement non encore structuré, mais insistant depuis la fin février sur un changement radical dans la politique du pays.
Très attendue, la réponse des manifestants à la proposition du général Ahmed Gaïd Salah ne s'est pas fait attendre. «Oui à l'Assemblée constituante souveraine !», «Dégage système !» ; ce sont quelques-uns des slogans scandés dans les rues du pays. Et tous se rejoignent sur le départ immédiat du président Abdelaziz Bouteflika pour permettre une transition apaisée vers le changement du système.
Réplique négative de la rue à la proposition de l'armée
Des slogans qui répliquent par la négative à la proposition du chef d'état-major et vice-ministre de la Défense. Dans une déclaration diffusée jusque sur les antennes de la chaîne publique, le Général Ahmed Gaïd Salah avait proposé comme «solution», la mise en pratique de l'article 102 de la Constitution. Ce dernier permet, après une longue procédure d'empêchement enclenchée devant le Conseil constitutionnel, de déclarer le président inapte au profit du président du Conseil de la nation qui assurerait l'intérim.
Dans les faits, même si au Conseil constitutionnel, aucune procédure pour étudier l'inaptitude du président n'est encore ouverte, ce dispositif transitoire devrait permettre un changement de tête provisoire au sommet de l'Etat. Pendant ce temps, la rue s'impatiente. Mais la parade est regardée avec méfiance par la classe politique d'opposition et les manifestants qui la voient comme une manœuvre de l'armée pour gagner du temps afin de réinitialiser le système sans conduire au changement réclamé. A moins que la proposition émanant de l'armée ne soit une manière de préparer les esprits à un départ en catimini d'Abdelaziz Bouteflika. Reste à savoir si parmi les derniers fidèles, on veut le faire sortir par la petite porte de l'Histoire.