Logé dans le Groupe H, désigné comme « le groupe de la mort » à l'issue du tirage au sort des groupes de la Coupe du monde de Basket Fiba 2019, le Sénégal n’aura pas droit à l’erreur dans cette compétition.
Confrontée à l'Australie, au Canada et à la Lituanie dans la phase de groupes de la Coupe du monde Chine 2019, l’équipe nationale masculine de basket du Sénégal aura droit à un premier tour très intense en Chine. L'intérieur Gorgui Sy Dieng reconnaît d’ailleurs qu’ils se trouvent dans un groupe difficile. «C'est un sentiment excitant. Notre groupe est compliqué, mais nous avons nos chances. Nous mettrons tout en œuvre pour être performants.
La qualification en soi n'est pas simple, donc une fois que tu l'as obtenue, il faut tout entreprendre pour saisir cette occasion, aller au tournoi et bien jouer», a-t-il fait savoir dans Fiba. Basketball. Classée deuxième meilleure nation africaine, le Sénégal participera à sa cinquième Coupe du monde Fiba. Lors de sa dernière apparition, en 2014, les protégés du sélectionneur national Abdourahmane Ndiaye Adidas avaient quitté le tournoi en huitièmes de finale, après une lourde défaite (89-56) contre l'Espagne, pays hôte. Par ailleurs, Gorgui Sy Dieng a estimé que le fait de côtoyer régulièrement en championnat des joueurs du Canada, de l'Australie et de la Lituanie lui permet de savoir à quoi s'attendre en Chine cet été. « Certains des joueurs de l'Australie, du Canada et de la Lituanie, je les ai vus souvent à l'œuvre et je les ai même affrontés. Je les connais bien et je connais leur style de jeu », a soutenu. M Dieng. L’intérieur sénégalais (2.11 m), qui évolue en Nba avec les Minnesota Timberwolves, veut, par ailleurs, terminer la saison sur une note positive avant de songer à la Chine et à la compétition mondiale.
« En ce moment, j'essaie juste de me maintenir en forme et de bien jouer jusqu'à la fin de la saison. Si je suis en bonne santé, la Coupe du monde sera une formidable aventure », a-t-il avancé. Phénoménal avec le Sénégal durant la Coupe du monde Fiba 2014, avec des moyennes de 16 points et 10.7 rebonds par match, Gorgui Sy Dieng est devenu une pièce maîtresse de son équipe. Il veut, de ce fait, servir de leader au sein de l’équipe avant et pendant la Coupe du monde à venir. « Nous avons de jeunes joueurs talentueux, j'ai été à leur place, et ce sont des anciens qui m'ont alors pris par la main pour m'aider à gérer la pression. J'ai le sentiment de leur devoir ça. Maintenant que je fais partie des vétérans de mon équipe, je dois faire preuve de leadership et leur montrer la voie à suivre », a-t-il souligné.
JAMRA AUDITIONNEE PARLE CNRA, LES AUTEURS DE LA SERIE ENTENDUS AUJOURD’HUI
Suite à sa plainte contre la série “Maîtresse d’un homme marié’’, l’organisation non gouvernementale Jamra a été entendue hier par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra).
Dans une déclaration rendue publique, le vice-président de ladite Ong, Mame Matar Guèye, et ses camarades disent avoir été auditionnés, pendant deux tours d’horloge, par le président du Cnra Babacar Diagne, entouré de ses conseillers, les responsables des structures plaignantes qui n’excluent toujours pas d’organiser une marche de protestation, en fonction du traitement qui sera réservé à leur requête. Quant à la partie adverse, Jamra confie qu’elle sera entendue à son tour aujourd’hui même, jeudi 28 mars. Ce n’est qu’à la suite de toute cette procédure que le Cnra va entrer en conclave, avant de rendre publique sa délibération.
Dans cette affaire, Jamra s’est constituée partie plaignante, en se liguant avec le Comité de défense des valeurs morales qui regroupe une vingtaine d'associations religieuses et de la société civile, et dirigé et par Serigne Bassirou Mbacké Cheikh Astou Fall (neveu du khalife de Touba Serigne Mountakha Mbacké et arrière-petit-fils de Cheikh Ibra Fall). Une plainte a été dûment déposée par les soins d’Oustaz Adama Mboup, Coordonnateur de ce comité, sur le bureau du président du Cnra qui, après l’avoir déclaré recevable contre les auteurs de la série “Maîtresse d'un homme marié”, les a entendus. Au sortir de cette audition, Jamra n’a pas manqué de préciser qu’elle n’a jamais été contre la créativité artistique. D’ailleurs, elle reste convaincue que la créativité artistique mérite d'être encouragée et soutenue, dès lors qu'elle est au service d’une finalité humaine et sociale positive.
A l'opposé de certaines dérives audiovisuelles, souvent de déplorables chefs-d’œuvre de mimétisme de sous-cultures occidentales, qui inculquent subtilement à nos enfants des comportements déviants, comme le voyeurisme, voire le libertinage sexuel. A l’instar, soutient-elle, de cette obscénité langagière rendue tristement célèbre par la série qui fait polémique, “Maîtresse d’un homme marié” : “Sama lii maa ko moom, ku ma nééx laa koy diox” (Je suis libre de coucher avec qui je veux).
LES MINISTRES APRÈS L’INDÉPENDANCE
Depuis quelques jours, Dakar retient son souffle et attend le premier gouvernement du second mandat de Macky Sall - Mais selon quelques indiscrétions, il faudra attendre le lendemain du 4 avril pour connaître les intentions du président
Depuis quelques jours, Dakar retient son soufflet attend le premier gouvernement du second mandat du Président Macky Sall. Mais selon quelques indiscrétions, il faudra attendre le lendemain de la célébration du 59e anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance pour connaître les intentions du Président. En attendant, c’est à un déjeuner d’adieux que les ministres ont eu droit hier.
Réélu pour un deuxième mandat de 5 ans, le Président Macky Sall a tenu hier le dernier Conseil des ministres de son septennat. En attendant la formation du prochain gouvernement, Dakar bruit de supputations et de pronostics. Mais selon certaines informations, il faudra s’armer encore d’un peu de patience avant de connaître la nature du prochain gouvernement. En effet, c’est seulement après le défilé du 4 avril que le nouvel attelage gouvernemental devrait être connu. S’agira-t-il d’un nouveau Premier ministre ou bien Mohamed Boun Abdallah Dionne sera-t-il chargé de reformer une nouvelle équipe ? Cette question devrait trouver une réponse dès les premiers jours qui suivront la célébration du59e anniversaire de l’Indépendance du Sénégal. C’est ensuite seulement que le sort des uns et des autres devrait être scellé.
L’investiture du Président Macky Sall interviendra deux jours avant, à savoir le 2 avril au Parc des expositions de Diamniadio. Et devant ses ministres, Macky Sall a annoncé que «l’audience solennelle se déroulera en présence, notamment, de chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que de nombreuses délégations et personnalités étrangères qui ont déjà confirmé leur participation». Ces derniers jours, l’on a annoncé déjà que plusieurs chefs d’Etat africains seront présents à Dakar ainsi qu’une forte délégation des Etats-Unis. Et c’est donc pour assurer une bonne coordination de toute la cérémonie que le Président Sall a décidé de repousser de quelques jours la formation du nouveau gouvernement. Il s’agit de permettre aux ministres déjà en place de bien s’acquitter de leur tâche. Le communiqué du Conseil des ministres est d’ailleurs très explicite.«Le chef de l’Etat invite le gouvernement à prendre toutes les dispositions pratiques adéquates en vue du bon déroulement de la cérémonie d’investiture»,précise le document. Nul doute que dans l’organisation de cette cérémonie d’investiture, le Président Macky Sall cherche à éviter des impairs qui pourraient survenir de la part de nouveaux ministres encore peu habitués au cérémonial républicain.
Pour clôturer en beauté ce Conseil des ministres qui sortait quelque peu de l’ordinaire, le Président a tenu à partager un déjeuner avec ses ministres. Un déjeuner d’adieux pour ceux quine figureront pas dans le prochain gouvernement. Et comme on peut s’en douter, cette probabilité a quelque peu plombé l’atmosphère de la Salle des banquets du palais de la République. Seront-ils reconduits ou tout simplement remerciés ? La question a dû habiter les esprits de plus d’un ministre. Malgré tout, l’on peut supposer que le déjeuner d’adieux que le Président Sall a offert à ses collaborateurs aura été copieux.
LES 2 AUTEURS ARRETES SONT DES MILITAIRES
Selon nos informations, vers les coups de 16 h, deux personnes ont fait irruption dans une agence multiservices Wafacash.
La hardiesse des deux braqueurs interpellés hier, par les gendarmes de la brigade de la Foire, n’a d’égale que leur formation militaire.
Un cambriolage en plein jour. Les populations de NordFoire y ont eu droit, hier, en milieu d'après-midi.
Après avoir tenu en respect les occupants et le vigile, elles se sont emparées d’un sac d'argent, avant de tenter de prendre la fuite. Mais les deux malfrats ne sont pas allés loin. Puisque des témoins avaient averti les gendarmes de la brigade de la Foire dont les locaux se trouvent dans la même circonscription que l'agence. Ce qu’il faut souligner ici, c’est la vitesse supersonique avec laquelle les hommes du commandant Sangharé se sont déployés.
i, ils ont réussi sans mal à interpeller les deux braqueurs pour les acheminer dans leurs locaux. Selon toujours nos interlocuteurs, les suspects, après identification, se sont trouvés être des militaires. Mais là, ils n’ont pas voulu en dire plus, à ce stade de la procédure. L’enquête suivant son cours. Par contre, on apprend que les deux bandits détenaient par-devers eux une arme à feu et des munitions. Et que la somme d'argent qu’ils avaient réussi à voler a été récupérée. Là, nos sources ne se sont pas prononcées sur le montant exact.
Toujours est-il que les hommes du commandant Sangharé comptent diligenter l’enquête pour connaître les tenants et les aboutissants de ce braquage qui a été contrecarré. Au terme de leur période de garde à vue, ils seront présentés au procureur. Il y a lieu de signaler que la capitale sénégalaise n'est pas à sa première affaire de cambriolage en pleine journée. L'année dernière, plusieurs cas avaient été enregistrés. Les plus célèbres avaient eu lieu à la Médina et à Liberté 6. Plusieurs millions avaient été emportés et un cheval blessé par balle. Les auteurs avaient fini par tomber dans les filets des forces de l'ordre, après des semaines d’enquête.
LES NOUVELLES MESURES
Suite à un appel d’offres lancé en décembre 2018, le pèlerinage chrétien en terre sainte, édition 2019,a officiellement démarré en termes d’organisation, sous la coupole du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques.
Hier, au cours d’un point de presse, le dit comité a livré les principales et nouvelles informations relatives au déroulement et à l’organisation.
A environ quatre mois du pèlerinage chrétien, le Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (Cinpec) a tenu à informer l’opinion et les chrétiens en particulier de l’ouverture des inscriptions à la permanence du comité. En effet, l’édition 2019 est prévue du 24 août au 13 septembre 2019. Il faudra débourser 2 700 000 F Cfa par pèlerin, tout frais compris. Seuls les baptisés âgés de moins de 70 ans peuvent participer au pèlerinage et ces derniers doivent être physiquement aptes. Pour le prouver, ils devront présenter des documents acquiesçant de leur baptême et de leur aptitude physique. Durant trois semaines les pèlerins passeront 10 jours en Israël, 5 à Jérusalem, de même qu’à Nazareth. Un moment de prière est prévu à Lourdes, sur les lieux de l’apparition de la Vierge Marie, ainsi qu’une rencontre avec le pape François à Rome. Depuis 2015, ce pèlerinage sur les lieux saints de la chrétienté est annuel, du fait de la forte demande.
En outre, le personnel d’encadrement spirituel, sanitaire, médiatique et étatique (20 encadreurs) est entièrement pris en charge par le comité. “Pèlerins de l’annonciation : je suis la servante du Seigneur’’, tel est le thème de l’édition de cette année, tiré du chapitre 1 verset 38 de l’Evangile de saint Luc. Selon monseigneur Paul Abel Mamba, Président du Cinpec et Evêque du diocèse de Ziguinchor, “le thème de cette année est choisi en fonction de l’actualité de la vie de l’Eglise universelle. Il a un lien avec le synode des jeunes du mois d’octobre dernier à Londres où il était question d’interpeller les jeunes sur leur vocation. Nous voulons, donc, que les pèlerins prennent conscience de la leur, en tant que chrétien et en tant que membre de la société, et nous leur proposons Marie comme modèle, puisqu’elle a été, toute sa vie, servante du Seigneur’’.
De nouvelles mesures
Il estime que ce pèlerinage est une démarche de foi permettant au chrétien de faire l’expérience concrète de marcher sur les pas du Christ. A l’en croire, le chrétien est appelé à revivre le parcours de Jésus, d’en comprendre le sens et d’en témoigner chaque jour par ses actes quotidiens. Ce sera ainsi l’occasion de vivre sur le terrain les écritures de l’Evangile, d’où le nom de “Cinquième Evangile’’ donné au pèlerinage chrétien. Les pèlerins auront aussi l’occasion de s’imprégner de la vie des premiers disciples du Christ, des premières communautés chrétiennes. En vue d’assurer une bonne coordination des activités, le comité interdiocésain prévoit 350 pèlerins au lieu de 500, lors des éditions précédentes. “Lorsqu’il y a un certain nombre de pèlerins, nous sommes obligés de les loger dans différents hôtels. Réunir tout le monde et faire les choses ensemble s’avère compliqué. Il arrive que certains disparaissent dans la nature ou en profite pour rester dans ces pays. Mais, pour cette édition, nous serons tous dans le même hôtel’’, a déclaré Mgr Mamba. Selon lui, le défi, aujourd’hui, est d’inscrire officiellement cet événement dans l’Agenda du Sénégal.
Aux pèlerins, il demande une motivation purement religieuse basée sur la foi chrétienne, afin de ne pas confondre le pèlerinage à un tourisme religieux, ni à un moment propice pour développer un quelconque commerce. “Nous sommes dans une dynamique d’aide à tous ceux qui veulent faire ce pèlerinage, mais qui manquent de moyens financiers. Les habitués qui ont voyagé quatre à cinq fois, chose qui n’a pas grand intérêt, sont invités à aider cette catégorie de personnes’’, a-t-il ajouté. Monseigneur Paul Abel Mamba demande, par ailleurs, à l’Etat un local à même de recevoir l’ensemble des pèlerins pour des séances d’échanges, en plus d’une facilitation dans l’obtention des visas et un soutien matériel. Le Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques existe depuis 1964 et compte les différents délégués des diocèses et les représentants de toutes les entités de l’église.
L’ELEVE SAËR KEBE S’EXCUSE ET RISQUE 5 ANS DE TRAVAUX FORCES
Attrait à la barre de la chambre criminelle spéciale pour acte de terrorisme et apologie du terrorisme, l’ex-pensionnaire du lycée Demba Diop de Mbour sera édifié sur son sort le 10 avril prochain.
Le parquet a requis, hier, 5 ans de travaux forcés contre l’élève Saër Kébé. Attrait à la barre de la chambre criminelle spéciale pour acte de terrorisme et apologie du terrorisme, l’ex-pensionnaire du lycée Demba Diop de Mbour sera édifié sur son sort le 10 avril prochain.
Brillant élève arrivé 2e du centre, lorsqu’il passait le Brevet de fin d’études moyennes, Saër Kébé a vu son avenir basculer, à cause de messages publiés sur les pages Facebook des ambassades des Usa et d’Israël, de l’armée israélienne et de la Radio West African Democracy (Ward). “Vous soutenez Israël, nous jeunes révolutionnaires sénégalais préparons des attentats contre l’ambassade des Usa et d’Israël. Nous attaquerons tous vos intérêts. Nous préparons des attaques courant mai 2015 et vous serez détruits. Vive le Hamas’’. C’est, en substance, le contenu des messages qui ont été envoyés par l’ancien élève en terminale S au lycée Demba Diop de Mbour, en prison depuis avril 2016. Car, Saër Kébé a été arrêté et inculpé pour acte de terrorisme et apologie du terrorisme. Attrait hier à la barre de la chambre spéciale criminelle, il a clamé son innocence. “Je ne reconnais pas les faits. Je ne suis pas un terroriste et je suis contre le terrorisme’’, a déclaré l’accusé qui se dit tidiane et membre des moustarchidines. Aussi, a-t-il reconnu avoir pris peur, après avoir envoyé les messages. Il voulait les supprimer, mais n’a pas pu le faire. A l’en croire, son seul projet, c’était d’obtenir le Bac et qu’il n’avait aucun projet d’attentat, ni les moyens pour le faire, mais a juste agi sous le coup de l’insouciance.
Les regrets et larmes de Saër Kébé
Sur les raisons de ses publications, Saër Kébé a argué avoir été choqué et troublé par des images qu’il a vues sur Youtube, en faisant des recherches pour un exposé dont le sujet portait sur le rôle des Américains dans le processus de décolonisation au Proche-Orient. Lorsque le président lui a demandé de quelle vidéo s’agissait-il, il a répondu : “Ce sont des femmes enceintes et enfants tués comme des mouches, lors d’un bombardement des Israéliens à Gaza.’’ “Est-ce que vous aviez besoin de faire des menaces ?’’. A cette question du président, l’accusé a répondu : “Je voulais dénoncer cette injustice, mais la menace d’attentat contre Israël n’était pas réelle et c’était juste pour défendre la cause palestinienne. J’étais jeune et immature, mais je ne connais même pas les sièges des ambassades américaine et israélienne.’’ Le juge de revenir à la charge : “Vous avez joué avec le feu. Est-ce qu’on doit jouer avec des faits aussi graves ?’’ “C’est une erreur de ma part’’, a répliqué Saër Kébé. Et le président de lui rétorquer : “C’est plus qu’une erreur, mais une faute. On ne joue pas à ce jeu de menace d’attentat. J’aurais compris, si vous l’aviez fait une fois, mais à longueur de journée.’’ Face à ces remarques du juge, l’accusé s’est confondu en excuses. “Je regrette ce qui s’est passé. Mes études sont perdues et ma famille souffre’’, a-t-il dit, avant de fondre en larmes.
Circonstances atténuantes
Interrogé sur les raisons qui l’ont poussé à adjoindre les pseudos “Ben’’ et “Al Khakam’’ sur son profil, Saër Kébé Ben Khakam s’en est expliqué. Le Ben, c’est en référence au joueur français Ben Arfa et le second lui a été affabulé par un camarade de classe. Mais, pour la représentante du parquet, quelles que soient les motivations de l’accusé, les faits sont établis. Car les publications de Saër Kébé ont suscité un sentiment de terreur. “Dès lors qu’il a rédigé des menaces, le délit d’acte de terrorisme est établi’’, a soutenu la parquetière. Elle estime également que l’infraction d’apologie est constante, avec l’usage de l’outil informatique ayant servi à diffuser les messages. Toutefois, la parquetière considère que l’accusé, 24 ans, mérite des circonstances atténuantes. C’est pourquoi elle a requis 5 ans de travaux forcés. Prenant la parole, Me Abdoulaye Tall a soutenu que leur client mérite plutôt l’acquittement, car même une peine assortie du sursis peut le traumatiser. L’avocat, qui est aussi l’oncle de l’accusé, s’est beaucoup appesanti sur la personnalité de ce dernier. “Saër Kébé a reçu une bonne éducation et n’a aucun lien avec le terrorisme. C’est un garçon qui jouait, peut-être. Il ne savait ce qu’il faisait. Vous avez en face de vous un garçon pieux qui a toujours aidé sa famille. Ses passions sont le sport, les études et les dahira’’, a fait savoir le conseil, estimant que le dossier pouvait être classé sans suite. Et pour Me Babacar Ndiaye, n’eût été la note de l’ambassade des Usa, l’élève ne serait pas arrêté. Encore que Me Faty est persuadé que “tout ce que les Usa voulaient savoir, c’était s’il appartenait à un réseau terroriste. Mais ils se sont rendu compte qu’il cherchait le buzz’’. C’est pourquoi, argue Me Abdou Dialy Kane, le directeur régional chargé de la sécurité de l’ambassade n’a pas été entendu dans le cadre de la procédure qui, de l’avis de Me Moussa Sarr, n’est pas établie. Parce que, argue-t-il, “l’accusé n’est pas djhadiste, mais un militant de la cause palestinienne’’. Et selon lui, “ce n’est pas parce qu’il a commis des propos antisionistes qu’il a voulu commettre un acte terroriste. Pour cela, il faut un projet hautement mûri. Or, en l’espèce, il n’y a pas de projet, ni d’attentat déjoué’’.
Politique répressive du Sénégal
Après avoir revisité la géopolitique pour expliquer le terrorisme, l’avocat a déploré la politique répressive du Sénégal. “Je veux bien qu’on lutte contre le terrorisme, mais il faut qu’on fasse preuve de lucidité. On ne peut pas être dans un pays où vous êtes arrêté lorsque vous visitez un site djihadiste’’, s’est plaint Me Sarr, avant d’inviter les juges à tendre la perche à leur client. “C’est un garçon qui a déraillé ; il était dans l’émotion. Il doit être renvoyé pour qu’il puisse s’inscrire, dès la prochaine rentrée’’, a-t-il conclu. Me Kane a déclaré, pour sa part, qu’”il n’y a pas de terrorisme dans cette affaire, ni d’apologie, mais des critiques contre Israël pour les actes commis contre la Palestine’’. Mieux, la robe noire ajoute qu’en l’absence d’une entreprise individuelle et collective, on ne peut pas parler de terrorisme. “On veut nous amener à avoir peur de notre religion. Il faut arrêter le mimétisme judiciaire, car il n’y a pas de terroriste au Sénégal’’, a fulminé Me Kane. Me Assane Dioma Ndiaye, qui a bouclé les plaidoiries, a demandé le renvoi des poursuites pour absence de base légale. Car, selon son argumentaire, au moment de l’arrestation de l’accusé, la loi ne prévoyait pas les menaces comme actes de terrorisme. A la suite de ses avocats, Saër Kébé a réitéré ses excuses et sollicité la clémence des juges. La chambre spéciale rend son verdict le 10 avril prochain.
CHRONIQUE D’UNE VASTE MASCARADE
L’obscurité continue de s’abattre sur 40 villages qui auraient dû être électrifiés, depuis 5 ans - Impatientes, les populations déplorent un travail bâclé de l’Aser et d’Ecree - Elles réclament l’électricité pour laquelle elles ont déjà payé
A la tombée de chaque nuit, l’obscurité continue de s’abattre sur 40 villages qui auraient dû être électrifiés, depuis 5 ans. Impatientes, les populations déplorent un travail bâclé de l’Aser et d’Ecree. Elles réclament l’électricité pour laquelle elles ont déjà payée.
Mardi 26 mars, 18 h 50 mn. Le soleil vient de se coucher. La nuit s’annonce sur le village de Thiédély. Les rues sont désertes. Les rideaux tombent déjà. Les habitants et les passants se pressent pour regagner leurs domiciles. Les boutiques, les salons de coiffures, entre autres, fermés. Peu à peu, le village devient silencieux. Dans les rues qui traversent la localité, de jeunes adolescents devisent, à voix basse, dans différents coins. Ce village, à l’instar de Thiéwal Lao, Bassoum, Timidala, CoumbaDiouma, Boyguel, Awataba, Ngocky, Sara Doro Thiam etc., est plongé dans le noir comme à l’accoutumée. Pendant quatre jours, “EnQuête’’ les a parcourus pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux du projet d’électrification rurale dont 40 villages des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor sont bénéficiaires. Les sentiments de désolation, de désespoir, de découragement et de colère sont les mieux partagés dans ces localités qui peinent à sortir de l’obscurité.
Et pourtant, tout est là pour éclairer les villages
Paradoxalement, depuis belle lurette, tout le matériel électrique nécessaire pour avoir l’électricité est en place. Plusieurs poteaux électriques bien plantés sont visibles le long des artères des villages visités. Des dizaines d’autres sont entassés dans plusieurs endroits de ces localités. Certains câbles et poteaux électriques sont par terre. Certains commencent à se détériorer. Tous les témoignages recueillis dans ces villages parcourus ont en commun une certaine incompréhension. Puisque ces localités auraient dû bénéficier de l’électricité, depuis belle lurette (5 ans). Après le dépôt de ce matériel dans leurs villages, les populations voyaient déjà la lumière. Mais, au fil des mois et des années, leur espoir s’est réduit comme peau de chagrin
2018, une année d’espoir transformée en désespoir
Le 18 novembre 2018, le chef du projet Energie-Renouvelable, Malick Ngom, à l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), en compagnie de Cheikh Yade, chargé de la supervision et du contrôle des travaux, au nom de l’Ecree, avait clamé haut et fort que les 27 localités des régions de Kolda et Sédhiou allaient sortir de l’obscurité dès la mi-décembre 2018. C’était à l’occasion d’une visite pour constater l’état d’avancement des travaux. “On est à 60 % des travaux sur le terrain et le reste, c’est le volet solaire qui reste à être réalisé et les installations intérieures. Vingt centrales solaires sont arrivées à Kolda. Le matériel solaire est stocké à Kolda-commune. Les équipes seront là, dès la semaine prochaine, pour convoyer 20 minicentrales dans les villages où les travaux sont déjà terminés. Quatre entreprises seront sélectionnées pour faire les travaux’’, disait-il. Les populations attendent toujours… Boubacar Sabaly, technicien local d’électricité à Energie-R, vit dans le village de Thiéwal Lao, de la commune de Dialambéré, dans le département de Kolda. Il renseigne qu’au début de ce mois de mars, un agent de l’Aser, du nom de Mendy, était de passage dans leur bourgade. “Il nous a dit que les centrales seront effectives avant fin mars 2019. Voilà que le mois de mars est fini, les villages ne sont pas sortis des ténèbres’’, se désole-t-il. Ces populations se demandent si elles vont, un jour, voir de leurs yeux la matérialisation de ce projet. “En réalité, ce n’est que du saupoudrage, aux yeux des bénéficiaires’’, fulminet-on. Car ces promesses non tenues dépriment les populations, qui voient comment l’énergie s’affirme comme un facteur et un vecteur incontournable de développement et de la croissance, ailleurs.
La lenteur des travaux sème le doute sur la finition du projet
Dans certains villages, l’installation des mini-centrales a vu le jour en mai 2018 et les poteaux électriques ont été installés en août de la même année. Mais le doute taraude l’esprit des bénéficiaires. Car, à ce jour, “les installations dans les maisons ne sont pas encore terminées. Ensuite, les travaux de certains poteaux électriques sont mal faits. Les poteaux ne sont pas bien dressés, les fils électriques ne sont pas bien tendus et d’autres concessions ne disposent d’aucune installation. Ceux qui dressent les poteaux électriques, parfois sans terminer leur travail, s’en vont. C’est le même cirque avec ceux qui viennent faire les installations internes’’, dénonce Boubacar Sabaly. “Ils commencent le travail puis s’en vont, à la grande déception du chef de maison qui, parfois, a même versé une caution pour obtenir 10 lampes. Ce dernier se retrouve avec 5 lampes sur les 10 commandées. C’est pourquoi EnergieR doit descendre sur le terrain pour savoir exactement qu’est-ce qui se passe’’, poursuit le technicien. “Nous avons beaucoup attendu. Au bout du compte, nous sommes désespérés. Parce que nous sommes sûrs que ce projet va échouer. C’est pourquoi nous voudrions qu’EnergieR puisse prendre cette préoccupation des populations en main, pour sauver ce projet. Car nous populations avons un grand espoir sur ce projet. Parce que nous sommes fatigués des promesses non tenues par l’Aser et l’Ecree qui ne font que nous servir des alibis pour justifier leurs manœuvres’’, s’indigne-t-il. Ailleurs au village de Thiédély, commune de Coumbacara, c’est le même sentiment de dépit qui prédomine. “Chaque jour, les missions ou des prestataires viennent faire quelques travaux et puis s’en vont. Ils nous ont tellement fixé de rendez-vous que le contrat est arrivé à son terme. Ils l’ont prolongé d’un an. Ils nous avaient dit qu’au mois d’avril 2018, l’électricité serait effective dans notre village. Ensuite, ils nous ont parlé de décembre 2019. Finalement, que ça soit les populations, les maires et les techniciens locaux, nous n’avons pas compris ce jeu de l’Aser et d’Ecree’’, pilonne Mamadou Bilaly Baldé, Président du comité de gestion de ladite contrée.
Frustration autour des cautions versées pour obtenir des lampes à domicile
Frustration et colère sont les maitres mots qui animent le quotidien des habitants des villages bénéficiaires. Et tout est parti de la dotation de 3 à 5 lampes par famille. Ce qui a soulevé une vague d’indignation de la part des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer. C’est pourquoi les populations exigent le respect des termes du projet, notamment les souscriptions de niveau 1 à 4 déjà effectuées en toute connaissance de cause et volontairement auprès d’Energie-R. “Nous sommes découragés par la manière dont les choses se passent. Car chaque concession n’a bénéficié que de 5 lampes. Certains qui ont versé leur caution n’ont que 5 lampes au même titre que ceux n’ont pas versé de caution. Ce qui n’est pas normal’’, a déploré Boubacar Sabaly, technicien local d’électricité à Energie-R domicilié au village de Thiéwal Lao, commune de Dialambéré, département de Kolda. Mamadou Bilaly Baldé, le président du comité de gestion des minicentrales dans la commune de Coumbacara, précise qu’à “Thidély, il y a des gens qui n’étaient pas inscrits. Les prestataires sont venus leur installer 5 lampes. Tandis que certains de ceux qui ont payé la caution de 100 mille francs se sont retrouvés avec 4 lampes. A cela s’ajoute que dans tout le village, les prestataires ont installé 2, 3 à 4 lampes dans les différentes maisons. Cette manière d’installer les lampes dans les maisons a fâché certaines personnes contre l’Aser et Ecree’’. Et pourtant, précise le maire de Bourouco, Oumar Cissé, par ailleurs chef du village de Médina Dinguiraye, localité située dans le département de Médina Yoro Foula, “les cautions versées à l’entreprise sont destinées à l’obtention des installations à domicile et vont de 20 à 100 mille francs Cfa. “Ils nous avaient dit qu’il y a quatre niveaux. Pour le niveau 1, les bénéficiaires ont payé la somme de 20 mille francs chacun pour 4 lampes et une prise par maison. Et à la fin de chaque mois, ils devraient honorer une facture de 3 500 F Cfa’’, a-t-il dit. Et de poursuivre : “Ceux du niveau 2 ont payé 40 mille francs et devraient avoir 7 lampes et pour une facture mensuelle de 6 000 F Cfa. Les autres bénéficiaires du niveau 3, quant à eux, ont déboursé 70 mille francs chacun et devraient avoir 10 lampes et 2 prises. A la fin du mois, ils devraient payer une facture de 10 900 F Cfa. Tandis que ceux du niveau 4 ont réglé 100 mille francs pour bénéficier de 14 lampes et trois prises pour une mensualité de 16 000 F Cfa.’’ Dans ces localités, “la lenteur des travaux, leur mauvaise qualité et la mauvaise coordination entre les partenaires de ce programme d’électrification rurale’’ sautent à l’œil. Les populations de dire que ces problèmes font aujourd’hui que leurs villages tardent à sortir de l’obscurité, malgré des promesses de l’Aser et l’Ecree. Les habitants souhaitent une diligence des travaux pour le respect des termes du projet, notamment les souscriptions effectuées.
Ecree accusé par Energie-R d’être la cause du retard des travaux
Interrogée à l’occasion d’une rencontre tenue à Kolda le 22 mars dernier avec les maires, les sous-préfets et les techniciens locaux, entre autres, la directrice générale de la société Energie-R, Yvonne Faye, s’est expliquée sur les retards. “Ce qui justifie la lenteur des travaux, c’est bel et bien la coordination entre Aser, Ecree et Energie-R. Car, dans le projet, chaque société a son rôle bien défini. Mais le coordonnateur, Ecree, n’a pas respecté les documents de base, ni les accords de base, malgré des rappels à l’ordre de l’Union européenne. Malgré une décision ministérielle de l’Etat du Sénégal, il continue à outrepasser ces directives’’. Elle a aussi été interpellée sur les droits de connexion. Yvonne Faye : “Les droits de connexion rentrent en droite ligne de la politique de l’Etat. Nous n’avons rien inventé. L’Aser, la Crse, la Commission de régulation, le ministre de l’Energie, c’est eux qui fixent la politique de l’Etat et qui donnent des directives. Maintenant, s’il y a changement par le ministère qui en a plein droit, il faut le notifier aux gens. Pour le moment, nous n’avons reçu aucune notification, les sous-préfets non plus. Donc, ces droits de connexion ne sont que des rumeurs, pour le moment. Ce que l’Etat du Sénégal nous dira, nous l’appliquerons. Mais, pour le moment, nous sommes sur le même processus de niveau 1 à niveau 4, avec des droits de connexion par rapport à chaque niveau et qui ont été fixés par la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse)’
PASTEF ACCUSE L’ETAT DE REPRÉSAILLES CONTRE LA POPULATION
Le coordonnateur départemental du parti Pastef de Bignona, Yankhoba Diémé a dénoncé à travers une tribune parvenue à «L’As» ce qu’il considéré comme : «Une triste et honteuse vendetta digne des chefs de tributs » contre les populations de la région de Ziguinchor où la coalition Benno Bokk Yakaar a été battue dans les trois départements lors de la présidentielle.
«En représailles à sa cuisante défaite à Ziguinchor, qui est la seule région où il a été platement battu dans les trois départements, le gouvernement actuel du Sénégal, en plus de snober les grands gamous des trois grandes zones de Bignona que sont le Kalounaye, le Fogny et le Boulouf, a poussé la rancœur jusqu’à les priver des maigres enveloppes de soutien qui leur étaient allouées chaque année. Certains responsables APR de la zone, interpellés, n’ont pas hésité à se livrer à un chantage ignoble en opposant aux populations leurs choix politiques», déplore le coordonnateur départemental du parti Pastef de Bignona. D’après Yankhoba Diémé, «ce qui s’est passé en Casamance est une honte pour l’État du Sénégal et son chef et rappelle la pertinence d’une des mesures du programme politique de notre Parti : l’institutionnalisation des rapports entre l’État et le Culte». Pour ce responsable local de Pastef, ce genre de comportement des tenants du pouvoir est monnaie courante dans toutes les zones périphériques du pays où les soutiens de l’État aux évènements religieux, l’allocation des bourses de sécurité familiale et les financements de la DER «sont des outils de pression contre des populations démunies et appauvries par les mauvaises politiques de ces mêmes autorités incompétentes qui s’enrichissent à leur détriment. Aussi, souligne-t-il, «les tenants du pouvoir s’y livrent à ces pratiques avec une arrogance inimaginable». «Nous dénonçons énergiquement ce comportement qui, pour autant, n’enlèvera en rien l’indépendance de ces populations, pour qui connait leur dignité et leur fierté», fulmine-t-il. «Nous le dénonçons parce que simplement, l’État doit être au dessus des contingences politiques et traiter de manière équitable et impartiale tous les citoyens sur ces questions de redistribution des ressources», écrit-il en conclusion.
L’IMAM BOUBACAR DIANKO ENCOURT LA PERPÉTUITÉ
Association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte a la sûreté de l’état
La perpétuité ! c’est la peine requise par l’avocat général contre l’imam Boubacar Dianko poursuivi pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, atteinte à la sureté de l’état et acte terroriste. Réfutant toutes ces accusations, il se réclame comme ami de l’émir du Mouvement Unitaire des djihadistes de l’Afrique de l’ouest (Mujao), mais ignore que ce dernier est un djihadiste.
Dans le cadre du suivi de la menace terroriste, la Division de Surveillance Du Territoire (Dst) a constaté des contacts permanents entre un numéro téléphonique sénégalais et l’émir du Mujao à Gao, Ahmath Ould Al Khary et un agent recruteur dudit mouvement, Mouhamad Ould Bela. Les investigations effectuées ont permis d’identifier l’utilisateur de la ligne téléphonique incriminée en la personne de Boubacar Dianko. Ce dernier avait quitté, dans la nuit du 3 au 4 janvier 2013, le Sénégal pour se rendre à l’étranger après avoir reçu une somme de 200.000 Fcfa envoyée depuis le Mali par l’émir. L’enquête permettait son interpellation le 8 janvier 2013 dans une localité située dans la région de Kédougou par les agents du service régional de renseignements généraux de Tambacounda en compagnie de son neveu et élève Serigne Ahmadou Bamba Dianko. Au moment de son arrestation, le mis en cause détenait un port Usb et une carte Cd contenant une vidéo d’un combattant armé d’un fusil de guerre. La vidéo comprenait aussi une séance d’entrainement des jeunes combattants mineurs. Cette vidéo de propagande et d’enrôlement a été prise à partir de son téléphone portable.
Interrogé, il a reconnu s’être rendu au Burkina Faso pour formuler des prières pour un client. Son neveu révélait aux enquêteurs avoir traversé les villes de Bamako, Bobo Dioulasso avant de rejoindre Gao dans la nuit du 10 au 11 janvier 2013. Confronté à la déposition de son neveu, Boubacar Dianko passe aux aveux. Il reconnait avoir séjourné à Gao aux côtés de l’émir Amath Ould qui serait son ancien maitre coranique. Ce dernier lui proposait, indique-til, d’adhérer à leur mouvement pour faire le djihad. Mais hier, il est revenu sur ces déclarations. A l’en croire, la vidéo retrouvée dans son téléphone portable avait été filmée par Ahmath Al Khary au village de Darou Salam. Toutefois, il jure sur tous les saints qu’il ne connait pas l’agent recruteur du Mujao en l’occurrence Sidi Mouhamed Ould avec qui il avait échangé les 8 et 13 octobre 2012.
Répondant des chefs d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, d’atteinte à la sureté de l’État et d’actes terroristes, l’imam Dianko a nié les faits qui lui sont reprochés. Proche de la soixantaine, taille élancée, tout de blanc vêtu, une barbiche noire, l’imam Boubacar Dianko laisse une forte impression. Il ne semble pas affecté par son séjour carcéral. En témoigne sa bonne mine. Maitre coranique de profession, il dit avoir connu Mohamed El Khaliloulah dit Ahmath Al Khary en Mauritanie en 2003 où il était allé apprendre le Coran. Devant le juge Massamba Sène, Dianko soutient cependant que Ahmath n’a jamais été son maître coranique. Son ami a quitté la Mauritanie et ils se sont revus par hasard en 2006, à la mosquée de Pikine. Suite à l’inondation de sa maison, il a déménagé pour aller vivre à Thiaroye où il a eu à héberger Ahmath Al Khary. «Un jour, mon frère m’a interpelé sur le fait qu’il y a un djihadiste qui s’est réfugié à Dakar. J’en ai parlé à mon ami qui, le lendemain, a quitté la maison en m’informant de son intention de se rendre à Ziguinchor», renseigne Dianko. Il soutient que son ami Ahmath l’a rappelé pour lui demander de venir lui rendre visite en compagnie d’un de ses talibés. Pour le transport, il lui a envoyé 200.000 francs avant de lui donner rendez vous au Burkina Faso.
L’accusé précise avoir menti à sa famille sur sa destination. Lorsqu’il est arrivé au Burkina en compagnie de son neveu, les hommes de Ahmath Al Khary ont détourné sa route en l’amenant à Gao. «Je n’ai pas visité les zones de formation d’entrainement des djihads», martèle-t-il. Interpelé sur le film qui était dans son portable, Dianko indique qu’il n’a pas filmé la scène. Pis, il n’a jamais montré à son neveu une quelconque vidéo.
L’ACCUSÉ : « JE SUIS L’AMI DE L’EMIR DE AHMATH AL KHARY MAIS JE NE SAVAIS PAS QU’IL EST UN DJIHADISTE»
Suite aux remontrances du parquet, il a fini par reconnaître les faits. «J’ai dit à mon ami que je voulais rentrer chez moi, car l’armée française les avait bombardés. Au moment de rentrer au Sénégal en compagnie de mon neveu, Ahmath m’a remis 100.000 pour le transport», raconte l’accusé qui ne savait que son ami était un djihadiste. Cependant, le juge lui a rappelé que dans l’ordonnance de renvoi, il avait soutenu que l’Emir de Mujao l’avait invité au Mali en promettant de le mettre en contact avec des Arabes qui l’aideraient dans le financement de son école coranique (Daara). Entendu à titre de témoin, le neveu indique que Boubacar Dianko l’avait informé qu’il se rendait en Mauritanie sans s’attarder sur les motifs du voyage. A leur arrivée au Burkina Faso, son oncle a passé un coup de fil avant d’être accueilli et conduit auprès d’Ahmath qui se trouvait au Mali. «A Gao, j’ai vu des armes, des militaires. Il y avait des jeunes et des enfants. Mon oncle m’a montré une vidéo, mais il ne m’a jamais parlé de Djihad. Notre voyage nous a créé des troubles mentaux à notre arrivée», raconte le témoin.
Le juge Massamba Sène a fait savoir à l’accusé qu’un djihadiste et un trafiquant de drogue sont pareils. «Ils ne font pas confiance à n’importe quelle personne. Ils sont sous forme de réseau», soutient-il. «Je ne connais pas Sidy Mouhamed Bella. Mais Oumar Fah Badji est un ami qui habite en Gambie et je n’ai jamais su qu’il est mêlé à des affaires de djihad. J’ai même oublié de supprimer la vidéo à cause des évènements», s’est-il défendu. Dans sa réquisition, le parquet a soutenu que l’accusé était l’invité d’honneur Ahmad Al Khairy. «Ces derniers ont décidé en premier lieu de faire leurs actes de terrorisme en Mauritanie, mais en vain. C’est une chose très peu probable qu’ils se rencontrent dans la même mosquée qu’il fréquente. Dianko était en contact permanent avec l’Emir de Mujao. Si son ami était une personne normale, pourquoi avoir passé sur un long chemin pour partir au Mali. Le fait hasardeux ne saurait prospérer. Il a filmé les entraînements des enfants à Gao avant de le montrer à un mineur qui est son neveu. Mieux, l’accusé est affilié au mouvement Mujao et son répertoire le prouve. Lui et ses complices sont venus au Sénégal pour perturber la quiétude publique», martèle l’avocat général qui a requis la perpétuité. La Défense a plaidé l’acquittement. Délibéré au 10 avril prochain.
SEYDINA ALIOUNE FAYE ET ABLAYE TOP ECOPENT CHACUN DE 5 ANS FERME
Le Tribunal de grande instance (TGI) de Diourbel a condamné Seydina Alioune Faye ainsi que Ablaye Top chacun à 5 ans de prison ferme. Ils sont poursuivis dans les 3e et 4e affaires inscrites au rôle de la Chambre criminelle du TGI respectivement de détention et trafic international de chanvre indien, offre ou cession de chanvre indien et détention et trafic interne de chanvre indien. Téning Sarr poursuivie pour complicité a été acquittée.
La 3e affaire de la Chambre criminelle du TGI de Diourbel a concerné, hier mercredi, Seydina Alioune Faye âgé de 38 ans né à Diourbel, Saliou Ndiaye né le 25 juin 1970 à Ndimb ,Téning Sarr âgée de 58 ans née à Ndialite et Bathie Touré dit Massamba Toure âgé de 49 ans né à Bambey. Ils étaient poursuivis pour les chefs d’accusation de détention et trafic international de chanvre indien, offre ou cession de chanvre indien.
Les faits se sont déroulés au quartier DVF de Bambey. Après avoir reçu une information faisant état d’un trafic de chanvre indien au quartier DVF, les éléments du Commissariat urbain de Bambey sont allés sur les lieux avant d’appréhender au domicile de Bathie Touré le nomme Seydina Alioune Faye qui était en possession d’un sac contenant 1 kg de chanvre indien. Ce dernier a déclaré avoir remis 500 g de cette drogue au nomme Saliou Ndiaye et 500 g à Bathie Toure. Son co-accusé Téning Sarr détenait par devers elle 500 g de chanvre indien qui, dit-elle, appartenait à Seydina Alioune Faye.
Le Procureur de la République, dans son réquisitoire, a demandé au tribunal de condamner Seydina Alioune Faye et Téning Sarr à 10 ans de prison ferme pour trafic international et complicité. Il a demandé au tribunal de requalifier les faits qui sont reprochés à Seydina Alioune Faye et Téning Sarr respectivement en trafic international de chanvre indien et complicité de trafic international.
A la barre, l’accusé a soutenu que la drogue provenait de Keur Socé, localité située entre Wack Ngouna et Keur Madiabel. Les conseillers des prévenus ont plaidé pour une application bienveillante de la loi et la requalification des faits en trafic intérieur de chanvre indien. Pour eux, il n’y a pas d’éléments de preuves. Finalement, le tribunal a acquitté Tening Sarr et condamné Seydina Alioune Faye à 5 ans de prison ferme.
La 4e affaire aussi est liée à un trafic de chanvre indien. Ablaye Top, poursuivi pour détention et trafic intérieur de chanvre indien, est pris avec 3 kg 500 de chanvre indien contenus dans son sac à dos. Selon lui, cette drogue appartenait à un client qu’il aidait dans le transport de ses bagages au niveau de l’arrêt Cisse à Ndindy. Il écopera de 5 ans fermes, après la disqualification des faits à lui reprochés en trafic interne de chanvre indien, et la confiscation de la dogue saisie. Il devra ainsi payer la somme de 36.500 F Cfa.