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8 août 2025
PAR TIERNO MONEMBO
LA DÉSUNION, L'AUTRE PÉRIL AFRICAIN
Intégration, union, fédéralisme, panafricanisme, les mots ne manquent pas pour marquer la volonté des Africains de se rassembler - La réalité du terrain illustre que le chemin à parcourir est encore long
L'union fait-elle la force ? En Afrique, on commence sérieusement à en douter. Car ce mot magique, si bien chanté par nos poètes et par nos musiciens, se trouve réduit aujourd'hui à un simple fonds de commerce où viennent puiser les démagogues et les politiciens en mal de carrière. Et pourtant, si le panafricanisme a passionné des hommes aussi différents (par leur origine et par leurs idées) que Léopold Sédar Senghor, Kwame Nkrumah, Gamal Abdel Nasser, Sékou Touré, Houphouët-Boigny, Mohamed V, Julius Nyerere, Ben Bella, Haïlé Sélassié et les autres, c'est parce que l'idée a du sens et que le projet n'est pas forcément utopique. Au début des années 1960, ce beau rêve reposait d'ailleurs sur un réel sentiment de communauté de destin : le même passé de colonisés, la même condition de sous-développés, la même ambition de reconquérir sa dignité, le même rêve de bien-être économique et social. Nous avions alors une claire conscience de notre situation : indépendants, oui, mais nus parmi les loups ! Devant nous, l'esprit revanchard des anciennes puissances coloniales, à gauche et à droite, les ambitions démesurées des États-Unis, l'Union soviétique, les nouveaux maîtres du monde. L'unité s'imposait d'elle-même non comme un projet choisi, mais comme une nécessité vitale. « L'Afrique s'unira ou elle périra », disait d'ailleurs Kwame Nkrumah.
C'est dans une saine émulation en tout cas – malgré le débat houleux entre les tenants du fédéralisme et ceux de « l'Afrique des États » – que l'Organisation de l'unité africaine (OUA) voit le jour le 25 mai 1963. Aussi décevants qu'en soient les résultats, personne ne doit oublier que, ce jour-là, les Africains ont créé la première organisation continentale de l'histoire. Hélas, ce qui fut une prouesse à l'époque n'est plus qu'une coquille vide aujourd'hui. Les beaux discours n'ont pas réussi à masquer la cruelle réalité : en 2019, la Tanzanie est le seul pays réunifié du continent. Partout ailleurs, c'est la zizanie, quand ce n'est pas la menace chronique de la discorde et de la dislocation. Les organisations régionales qui auraient dû servir de pierre d'achoppement à l'édifice sont pour la plupart à l'abandon, même si la Cedeao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) peut se vanter de son passeport et la Communauté de l'Afrique de l'Est, de son bon début de coopération économique. La Communauté économique des États d'Afrique Centrale n'a institué la libre circulation des biens et des personnes que le 7 mai 2015. Quant à l'Union du Maghreb arabe (UMA), minée par la rivalité gémellaire qui oppose le Maroc et l'Algérie, elle ne trouve même plus nécessaire de convoquer ses instances dirigeantes.
Plus désespérant encore, nous peinons à maintenir les territoires hérités de la colonisation. Les guerres civiles et les velléités de sécession risquent à tout moment d'emporter des pays comme le Congo et la Libye, le Sud-Soudan et le Mali. Au Sahel, le déséquilibre climatique a accentué le traditionnel conflit pasteurs-agriculteurs. L'impuissance de nos États, les manigances des grandes puissances et l'irruption du djihadisme ont élevé ce drame à un niveau sans précédent.
Ce climat délétère n'épargne même pas des zones comme le Sahel, le Maghreb ou la Somalie, où l'histoire avait presque achevé son formidable brassage ethnique et racial. Ce dernier pays, peuplé à 100 % de Somalis, parlant la même langue et pratiquant la même religion musulmane, a éclaté en cinq morceaux. Pour quelques arpents de sable, l'Algérie et le Maroc, tous les deux sunnites et arabo-berbères, ne se disent même plus bonjour.
Au secours, docteur NKrumah, pour avoir refusé de s'unir, l'Afrique commence à périr !
INTERROGATIONS AUTOUR DES ACTES DU JUGE VAN RUYMBEKE
A la lumière des derniers développements dans l’affaire Lamine Diack, avec la fin de l’instruction du juge Renaud Van Ruymbeke, les interrogations ne manquent du côté des proches de Papa Massata Diack, notamment autour des actes du magistrat français.
Harouna DEME (VOX POPULI) |
Publication 28/03/2019
A la lumière des derniers développements dans l’affaire Lamine Diack, avec la fin de l’instruction du juge Renaud Van Ruymbeke, les interrogations ne manquent du côté des proches de Papa Massata Diack, fils de l’ancien président de l’IAAF, notamment autour des actes du magistrat français.
Dans l’affaire Lamine Diack, du nom l’ancien président de la fédération internationale des associations d’athlétisme (IAAF), de nouveaux développements ont été notés la semaine dernière. en effet, l’instruction du dossier vient d’être bouclée par le magistrat du pôle financier du tribunal de Paris en charge de cette affaire, le juge Renaud Van Ruymbeke. mais ce qui a surpris du côté des proches de Papa Massata Diack, le fils de Lamine Diack, mis en cause par le juge français dans cette affaire, c’est sa plainte sur un manque de coopération des autorités judiciaires sénégalaises. en effet, dans son ordonnance de renvoi, le juge affirme que la justice sénégalaise, qui a été saisie d’une commission rogatoire, n’a posé aucun acte pour l’aider à accomplir sa tâche. Il soutient même que le Sénégal a entravé son enquête, en refusant de livrer Papa Massata Diack à la justice française. or, il se trouve que des documents que nous avons parcourus prouvent le contraire.
Le juge Van Ruymbeke accuse la justice sénégalaise qui l’a invité à Dakar, sans qu’il ne vienne enquêter
«En date du 20 mai 2016, une demande d’entraide pénale avait été adressée aux autorités judiciaires sénégalaises dans la procédure suivie contre Lamine Diack, Habib Cissé et Gabriel Dolle des chefs de corruption active et passive…», mentionne la lettre transmise au cabinet du ministre de la Justice de l’époque, me Sidiki Kaba. Dans sa réponse, le garde des Sceaux d’alors avait rétorqué à son homologue français, Jean Jacques Urvoas, dans un courrier en date de 25 juillet 2016, que : «Les faits objet de la demande d’entraide judiciaire ont retenu toute l’attention des autorités judiciaires sénégalaises tant au regard de leur gravité que de leur médiatisation. Ils concernent au surplus des citoyens sénégalais et seraient commis en partie sur le territoire sénégalais». «Au regard de ce double rattachement subjectif et objectif, les autorités sénégalaises entendent bien exercer leur compétence dans le traitement judiciaire de cette affaire. cette affirmation de pleine compétence, de par la nature des actes qu’elle implique, absorbe et rend sans objet, du point de vue des autorités sénégalaises, la commission rogatoire visant les mêmes fins. Il appartiendra en conséquence aux autorités judiciaires françaises, d’une part de nous dénoncer les faits de poursuite, conformément à l’article 30 de la convention en matière judiciaire du 29 mars 1974 et, d’autre part de mettre à notre disposition toutes les informations pertinentes recueillies au cours de l’instruction de cette affaire», ajoutait le ministre
Le sentiment d’un «acharnement injustifié»
Sauf que dans l’entendement du juge Van Ruymbeke, que l’on accuse «d’acharnement injustifié, pour un magistrat qui n’a aucune compétence à enquêter dans ce dossier, puisque le siège de l’IAAF se trouve à Monaco, et non à Paris, et que si faute il y a, c’est la justice monégasque qui est compétente», il semble qu’on espérait autre chose du Sénégal. notamment qu’il extrade un de ses citoyens en France, pour que la justice française statue sur son cas. ce que la France ne ferait jamais pour un de ses citoyens mis en cause dans un pays tiers. et c’est sans doute sur cette base que le juge Van Ruymbeke s’est permis d’adresser directement un courrier de relance à la chancellerie sénégalaise, au mépris des règles de procédure et de respect de la hiérarchie. en réponse à cette lettre, la justice Sénégalaise qui lui a écrit le 30 janvier 2017, lui dit : «(…) Avons nous l’honneur de réitérer notre demande d’assistance dont la réalisation est nécessaire à la recherche de la vérité et nous vous proposons de venir au Sénégal pour envisager la suite de ce dossier». mais, jamais, le juge Van Ruymbeke n’a daigné mettre les pieds au Sénégal pour donner suite à cette invitation. Il a instruit et bouclé son dossier d’instruction, sans que ni lui ni un membre de son cabinet ne daigne effectuer le déplacement pour entendre Papa Massata Diack sous procès-verbal. ce que ce dernier n’a cessé de réclamer. c’est dire que si c’est la recherche de la vérité, et rien d’autre, qui l’animait, le magistrat français aurait certainement eu une démarche autre, pense-t-on du côté des proches de Diack-fils.
PAR ABDOUL MABYE
AIDONS NOTRE COMPAGNIE NATIONALE !
Efforçons-nous par une préférence nationale de rendre notre compagnie bénéficiaire, puis exigeons une qualité de service et une gouvernance conformes à nos souhaits en réponse à notre attitude patriotique
Voyageant vers l’Europe, j’ai récemment fait le choix de Air Sénégal. Je savais bien qu’une compagnie aérienne débutante est en recherche de réglages, mais j’ai tenu à privilégier notre compagnie nationale. Au plan de la qualité de service, j’ai apprécié l’accueil au sol, les décollages sans retard, la convivialité et le confort de la cabine d’un aéronef présenté comme de dernière génération: c’est là l’essentiel pour un voyage en avion. De nécessaires améliorations viendront avec le temps pour combler de petites lacunes dues à un apprentissage nécessaire.
Ma grande déception est cependant venue du faible taux de remplissage des vols, signe que nos compatriotes sont restés sur leurs anciennes options. Sénégalaises, Sénégalais, nous n’avons pas le droit de ne pas absolument privilégier notre compagnie nationale lorsque nous nous déplaçons par avion.
Résidant au Sénégal ou vivant à l’étranger, recherchons d’abord les possibilités de vols offerts par Air Sénégal avant tout autre choix. Efforçons nous par une préférence nationale de rendre notre compagnie bénéficiaire puis exigeons une qualité de service et une gouvernance conformes à nos souhaits en réponse à notre attitude patriotique. A Air Sénégal de se montrer compétitive sur les tarifs proposés, à nous d’assurer le remplissage de ses vols.
LES DANGEREUSES DÉPENDANCES AFRICAINES DU GROUPE ÉTAT ISLAMIQUE
Daech a beau avoir été tenu en échec sur son territoire de Syrie, il peut encore compter dans le monde sur plusieurs groupes affiliés, qu'il qualifie de "provinces", pour perpétuer son idéologie - En Afrique, au moins sept pays sont concernés
Dans son dernier rapport sur le sujet, publié en février 2019, le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dresse la liste des emprises territoriales du groupe Etat islamique où l'organisation djihadiste la plus redoutée au monde est encore active, et où elle risque de le rester dans un avenir proche.
"Bien que l'EI se soit transformé en un réseau clandestin, y compris en Syrie et en Irak, il reste une menace en tant qu'organisation globale dotée d'une direction centralisée", estime le Secrétaire général onusien.
L'Afrique abrite plusieurs de ces "provinces" de Daech.
En Libye
Selon M. Guterres, "ses combattants sont actifs sur la côte méditerranéenne, entre Ajdabiya et Tripoli (voir lacarte), ainsi que dans le grand Sud". Ces derniers montent régulièrement des raids contre des postes de police afin de se procurer des armes. Ou contre les symboles d'une Libye stable, comme les ministères.
En Egypte
Ansar Bayt al-Maqdis, groupe insurrectionnel né en 2012, qui a prêté allégeance au "calife" auto-proclamé Abou Bakr al-Baghdadi en novembre 2014, y est toujours actif. Ce groupe désormais affililé à l'EI est basé dans le désert du Sinaï. Le nombre de ses combattants, loin de diminuer ces dernières années face aux constantes opérations montées contre lui par l'armée égyptienne, se stabilise et nargue le pouvoir égyptien. Un défi que le très autoritaire président al-Sissi ne semble pas près de relever, quatre ans après avoir assuré le monde du contraire.
L'ONU évoque ainsi "l'expansion des groupes extrémistes, qui exacerbe les violences intercommunautaires, la multiplication des explosions touchant les forces de sécurité et les civils et l'accroissement du nombre de personnes déplacées".
Autour du lac Tchad
Là où se rejoignent les frontières du Tchad, du Niger et du Nigeria,le groupe Etat islamique en l'Afrique de l'Ouest (ISWAP, selon son acronyme en anglais), une faction dissidente du groupe terroriste Boko Haram, regroupe, selon l'ONU, 1500 à 3500 djihadistes. Ils sont sous la direction d'Abou Musab al-Barnawi, nommé directement par Daech en opposition à Abubakr Shekau, chef de Boko Haram depuis 2009.
En Somalie
La mouvance djihadiste est dominée par le groupe des shebab, membres d'al-Qaïda. Cependant, malgré leur rivalité, un groupe affilié à l'EI "coexiste avec eux" depuis la mi-2018, estime l'ONU. Ce groupe s'est spécialisé dans les assassinats de fonctionnaires et d'hommes d'affaires.
Tandis que dans l'Etat semi-autonome voisin du Puntland, d'autres combattants de l'EI agissent dans les zones de Qandala et de Bossasso (voir la carte), où ils ont établi des camps d'entraînement et de stockage d'armes, venant essentiellement du Yémen tout proche.
L'AMPLEUR DE LA CORRUPTION SOUS JAMMEH
Dans une série d’histoires, OCCRP expose pour la première fois comment l'ancien président et ses collaborateurs ont pillé près d’un milliard de dollars de ressources en bois et de fonds publics gambiens
Le règne de Yahya Jammeh en Gambie continue de susciter accusations et révélations. Un récent rapport accuse notamment l’ancien dirigeant d’avoir dérobé jusqu‘à un milliard de dollars des caisses de l’Etat gambien.
Le nouveau président gambien, Adama Barrow, s‘était peut-être fourvoyé lorsqu’il annonçait, à son accession au pouvoir début 2017, que son prédécesseur avait retiré environ 90 millions de dollars des caisses de l’Etat. Un rapport publié mercredi par le groupe d’enquête Crime and Corruption Reporting Project devrait lui dresser les cheveux sur la tête.
Pendant deux décennies, souligne le rapport, l’ancien chef d’Etat Yahya Jammeh a pillé l’argent, les richesses du pays, y compris de la banque centrale, de l’aide sociale et de la société de télécommunication d’Etat. Le tout, pour un montant frôlant le milliard de dollars, selon les relevés bancaires, les contrats, la correspondance gouvernementale et les rapports internes consultés par la task force.
La corruption, orchestrée “comme un syndicat du crime organisé” impliquait des fonctionnaires d’Etat et un groupe d’hommes d’affaires dirigé par un ancien financier du Hezbollah libanais, ajoute le rapport. Les méthodes de choix de l’ancien président consistaient à détourner les comptes de la banque centrale, à créer de nouveaux comptes sur lesquels lui-même ou ses partisans étaient les seuls signataires ou à utiliser des comptes “dormants”.
Un pays ruiné
Amadou Colley, gouverneur de la Banque centrale de Gambie de 2010 à 2017, a déclaré lors d’un témoignage devant une commission d’enquête que M. Jammeh et ses partisans exerçaient un “contrôle important sur l’institution” et retiraient souvent des fonds sans documents appropriés. Il a du reste révélé le retrait de quelque 70 millions de dollars sans documents explicites.
Le président Jammeh aurait par ailleurs détourné une bonne partie de l’aide accordée par Taïwan après que la Gambie a reconnu l’archipel en 1995. “La véritable ampleur des vols de Jammeh à la Banque centrale pourrait ne jamais être entièrement connue”, a déclaré le groupe d’enquête Project Crime and Corruption Reporting Project.
Pour l’heure, toutefois, les secousses sont importantes au sein de la Banque centrale du pays. L’institution doit actuellement 130 % de son PIB aux prêteurs, selon le Fonds monétaire international (FMI). Dans le même temps, la Gambie reste très pauvre avec une dette de 489 millions de dollars fin 2017, selon la Banque mondiale.
Yahya Jammeh, aurait utilisé l’argent détourné pour financer son train de vie fastueux et devrait maintenir le rythme dans son exil forcé en Guinée équatoriale qu’il a rejoint après sa défaite à la présidentielle de décembre 2016.
CHEIKH TIDIANE GADIO PROPOSE UNE JOURNEE DE DEUIL NATIONAL
Face au massacre des Peuls au Mali et au Burkina Faso, le Mpcl/Luy jot jotna du docteur Cheikh Tidiane Gadio propose l’observation d’une journée de deuil national dans les pays de la Cedeao et du G5 Sahel.
Face au massacre des Peuls au Mali et au Burkina Faso, le Mpcl/Luy jot jotna du docteur Cheikh Tidiane Gadio propose l’observation d’une journée de deuil national dans les pays de la Cedeao et du G5 Sahel. C’était à l’issue de la réunion de son bureau politique d’hier
Le massacre des Peuls au Mali et au Burkina Faso doit intéresser la Cedeao et le G5 Sahel, estime le Mpcl/Luy jot jotna dans un communiqué. La formation politique du docteur Cheikh Tidiane Gadio propose l’observation d’une journée de deuil national au Mali et dans tous les Etats membres de la Cedeao et du G-5 Sahel « afin d’envoyer un signal fort de solidarité avec les communautés peules du continent et un signal de fermeté et de détermination dans la riposte à tous les génocidaires du continent ». Le Dr Gadio pense que l’Afrique doit aider et protéger l’Afrique.
Le Mpcl rappelle que l’Afrique fait face à des périls sécuritaires qui menacent son essence et ses fondements. « Il nous faut comprendre l’alerte rouge déjà allumée, prendre le taureau par les cornes et assumer pleinement notre destin panafricain et notre devoir de protéger et de défendre tous nos compatriotes africains », ajoute le communiqué. Cheikh Tidiane Gadio déplore et condamne particulièrement le récent massacre au Mali dont le bilan provisoire est de 160 morts. La nation malienne, prise à partie par beaucoup d’adversaires à la fois, souligne le Dr Gadio, a besoin de la « solidarité en actes de tous les états membres de la Cedeao, renforcés par le Tchad, le Cameroun, le Maroc et l’Algérie en particulier ». Selon lui, l’Union africaine ne devrait pas, non plus, être en reste.
Le docteur Gadio souffre d’autant plus que ce massacre s’est produit à quelques jours de la commémoration de la tragédie qui avait frappé le Rwanda, en avril 1994. Il parle d’« extermination sans pitié (…) de civils sans défense dans le pire style des génocidaires qui sévissent assez régulièrement dans notre continent meurtri par tant de violences, de cruautés et d’actes de barbarie d’un autre âge ». Dans son entendement, « si les membres de l’ethnie peule, présents dans une vingtaine de pays d’Afrique, ou de toute autre ethnie doivent vivre dans la peur permanente et dans la crainte d’attaques meurtrières régulières, l’Afrique aurait définitivement rompu avec ses valeurs humanistes de coexistence fraternelle des ethnies et des peuples ».
«NOUS NE REJETONS PAS LE DIALOGUE POLITIQUE A PRIORI»
Coordonnateur de la plateforme «Avenir Senegaal bi nu begg» et porte-parole de la coalition «Sonko président», Dr Cheikh Tidiane Dieye aborde l’appel au dialogue du chef de l’Etat, le débat sur le statut de chef de l’opposition, etc
Coordonnateur de la plateforme «Avenir Senegaal bi nu begg» et porte-parole de la coalition «Sonko président», Dr Cheikh Tidiane Dieye salue les performances du candidat Ousmane Sonko, lors du scrutin du 24 février. Il estime que le leader de Pastef a été choisi mieux que n’importe quel autre candidat de l’opposition. Dans cet entretien, il aborde aussi l’appel au dialogue du chef de l’Etat, le débat sur le statut de chef de l’opposition, etc
Quel bilan tirez-vous de la participation de la Plateforme Avenir Senegaal bi ñu bëgg à l'élection présidentielle?
Je me réjouis d'avoir assumé, avec tous les membres de la plateforme Avenir, mon devoir et ma part de responsabilité dans la construction de la démocratie. En créant la plateforme, nous avons voulu offrir un espace ouvert et démocratique aux Sénégalais qui souhaitent s'engager dans l'espace politique mais ne se retrouvent pas forcément dans la démarche et le mode de fonctionnement des partis politiques classiques. Notre ambition a été, dès le départ, de contribuer à élever le niveau du débat politique et co-construire des alternatives aux modes de gouvernance systémique qui plombent le Sénégal depuis son accession à l'indépendance. L'élection présidentielle du 24 février nous a donné l'occasion de réaliser cette ambition. Nous avons réussi, avec d'autres, à donner à des milliers de sénégalais non pas seulement une envie de voter pour un candidat, mais une raison de choisir un projet de société. Nous avons œuvré pour le Sénégal que nous voulons. C'est notre principale satisfaction. Je regrette seulement le fait que les règles du jeu démocratique aient été perverties et détournées au profit du président sortant. Le processus électoral a été inéquitable et non transparent. Cela a donné au président Sall une victoire technique et politique mais une défaite éthique.
Vous aviez noué une alliance avec Pastef d’Ousmane Sonko. Ce compagnonnage a-t-il répondu à vos attentes ?
Absolument. Le soutien que nous avons apporté à Ousmane Sonko était un choix de raison. Nous portons les mêmes idéaux et nourrissons la même ambition pour des transformations politiques, économiques et sociétales durables au Sénégal, loin des immobilismes et du statu quo que véhiculent ceux qui sont au pouvoir. Tout autre choix aurait été difficile à justifier, au regard des valeurs qui sont les nôtres et que nous défendons dans le champ politique. Nous avons le sentiment d'avoir fait grandir notre pays et fait gagner quelque chose aux Sénégalais. Il est incontestable que les lignes ont bougé après l'élection du 24 février et elles vont continuer à s'élargir pour accroître les marges de l'engagement citoyen et politique. La candidature de Sonko à cette élection a été une bonne nouvelle pour notre démocratie. Nous avons ouvert la voie de l'avenir, la voie de tous les possibles.
Quelle appréciation faites-vous du score réalisé par Ousmane Sonko ?
SI vous analysez bien la progression du score de Sonko par rapport à la dernière élection à laquelle il a pris part, toutes choses étant égales par ailleurs, on peut affirmer qu'il est le candidat qui a réalisé la meilleure performance de cette élection. Sonko a eu 36.761 voix aux élections législatives de 2017, ce qui représentait 1,11 % des votants. Il est passé à 687.065, soit 15,67 % des votants en 2019. C'est une progression de l'ordre de 1769 %. C'est phénoménal. Cette variation s'est faite dans des proportions similaires presque partout dans le pays et dans la diaspora, atteignant même un pic de 7909 % à Sedhiou. Il est arrivé 1er dans quatre départements, 2ème dans 27 départements, 3ème dans 19 départements et 4ème dans trois départements. Mais, par delà les statistiques, c'est la dimension qualitative de cet électorat qui devrait retenir les attentions. On y retrouve toutes les catégories socioprofessionnelles, certes. Mais de nombreux observateurs reconnaissent que les jeunes ont constitué l'essentiel des troupes. C'est ce qui donne des perspectives prometteuses à Sonko. On peut donc dire, sans risque de se tromper, que du point de vue spatial, le candidat Sonko a été entendu, compris, suivi et choisi mieux que n'importe quel autre candidat de l'opposition.
Votre candidat a contesté les résultats, mais n’a pas déposé de recours. D'aucuns assimilent ce refus à une reconnaissance implicite de la victoire de Macky Sall ?
C'était une posture politique partagée avec tous les autres candidats de l'opposition. Dans les démocraties comme les nôtres, où en dépit des avancées, la séparation entre le politique et le judiciaire est encore purement théorique, on n'a jamais légalement raison si l’on a « politiquement » tort. Avoir politiquement tort, c'est être dans l'opposition. Le choix de l'opposition de ne pas déposer un recours n'est pas une reconnaissance de la victoire du candidat Macky Sall. La question était moins la réalité des données statistiques consignées dans les procès verbaux qui ont été tous signés par les représentants des candidats de l'opposition. La question était de savoir comment ces statistiques ont été obtenues sur le long terme, bien avant l'élection ? En posant cette question, on interroge tout le processus électoral et tous les actes explicites ou diffus posés par le pouvoir depuis 2012.
Pourquoi votre leader s’est emmuré dans le silence depuis la publication des résultats définitifs ?
Il ne s'est pas emmuré dans un silence. Il a fait une grande déclaration dès le 1er mars, aussitôt après la proclamation des résultats provisoires par la Commission nationale de recensement des votes. Il avait alors relevé et dénoncé le caractère non transparent du processus électoral avant de saluer et de remercier tous les électeurs pour leur forte mobilisation. Il vient encore de consacrer une interview à un journal.
Pourquoi votre coalition n’a pas encore répondu à l'appel au dialogue ?
Je ne saurais répondre au nom de toute la coalition. Le président Macky a fait une annonce au détour de son adresse à la Nation, suite à la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. Nous attendons qu'il saisisse les parties prenantes pressenties par les voies appropriées avant de nous prononcer. Pour ma part, parlant au nom de la plateforme Avenir, je voudrais dire que le dialogue politique est une donnée consubstantielle à la démocratie. Il peut se mener à l'Assemblée nationale ou dans d'autres espaces pour discuter les politiques publiques ou rechercher des consensus forts sur les questions qui transcendent les partis et les mandats. Parmi ces questions, figurent les règles du jeu politique, la gouvernance démocratique, la sécurité, la gestion des ressources naturelles, etc. Nous ne le rejetons pas a priori. Nous attendons d'être saisis officiellement, et nous apprécierons sa pertinence et sa sincérité à la lumière des sujets à discuter, des modalités d'organisation, des participants et du sort à réserver aux éventuels résultats.
Quel regard portez-vous sur le débat relatif au statut de chef de l'opposition ?
L'opposition perdrait beaucoup de temps en s'engageant dans un débat qui ne mènerait nulle part. On ne peut discuter d'une réalité dont les contours théoriques et conceptuels ne sont pas définis. De quoi parle t-on lorsqu'on parle de chef de l'opposition? Le Pds est le parti de l'opposition le plus représentatif à l'Assemblée nationale. Mais c'est Idrissa Seck qui est sorti second derrière Macky Sall à la dernière élection présidentielle. Sonko a fait la plus grande progression en termes d'électorat. Où faut-il placer le curseur ?
Ousmane Sonko peut-il revendiquer ce rôle ?
Je pense que l'ambition de Sonko va au delà d'une telle position. Sa posture est d'oeuvrer avec les membres de son parti et ses alliés à consolider les acquis et à poursuivre le travail de construction et de partage du projet politique alternatif que nous portons ensemble avec les segments les plus larges de la société sénégalaise. Le seul combat qui vaille est de faire en sorte que partout, chaque Sénégalais de l'intérieur et de la diaspora se voit comme un acteur du changement, porteur lui-meme du leadership et de la volonté de faire avancer positivement sa famille, sa communauté, sa localité et son pays en pleine conscience de la nécessité de préserver la République, qui est notre bien commun
Que répondez-vous à ceux qui estiment que le candidat Ousmane Sonko a bénéficié d'un vote ethnique ?
Je ne réponds pas toujours à ceux qui prennent des vessies pour des lanternes. S'il ne s'agissait que de l'ethnie, il aurait alors gagné au Sud et perdu partout ailleurs. Et ce n'est même pas sûr qu'il aurait gagné au Sud. Je préfère dire que les électeurs des départements du Sud du pays ont voté pour un candidat à l'élection présidentielle, fils de cette région, plutôt que pour un candidat de la même ethnie. Ces électeurs sont issus des communautés wolofs, peuls, diolas, mandingues, manjacks, mancagnes, etc. Le vote affectif n'est pas le vote ethnique. Et puis c'est quoi l'ethnie ? Dans une élection présidentielle, partout dans le monde, les électeurs ont une tendance naturelle à choisir le candidat issu de leur localité ou de leur groupe d'appartenance primaire. Les noirs d'Amérique ont voté pour Obama comme ils n'ont jamais voté pour personne. On n'y a jamais parlé de vote ethnique. Idrissa Seck gagne Thiès depuis plus d'une décennie et ce n'est pas parce qu'il est de la même ethnie que les Thiessois. C'est parce qu'il est un leader politique de cette localité et y a prouvé son attachement. Tous les leaders politiques ont des bases affectives locales correspondant à un terroir, une localité et une ou des bases affectives communautaires transversales qui sont liées aux différentes communautés dans lesquelles il est reconnu et aimé, y compris les partis.
Est-ce que cette étiquette ne risque pas de compromettre ses ambitions présidentielles?
Non, il n'y a aucune étiquette. Sonko est un citoyen sénégalais qui porte une ambition pour son pays. Il nous faut dépasser ces archaïsmes et évoluer vers des sociétés post-ethniques et postcommunautaires. La République est notre lieu commun. Ma propre personne en est une illustration. Comme mon nom de famille ne l'indique pas, si l’on reste dans le paradigme auquel renvoient vos « étiquettes », je suis de la Casamance. Je suis né à Ziguinchor et y ai grandi. J'y suis actif dans de nombreux domaines de la politique, du développement et de la citoyenneté. Je connais toute la complexité des constructions sociologiques et de la cohabitation des groupes qui peuplent la Casamance. C'est une région que j'aime et pour laquelle je porte de grandes ambitions comme j'en porte pour le Sénégal et l'Afrique. Nous devons voir grand
Quelles perspectives tracez-vous pour votre plateforme et la coalition « Sonko président » ?
Notre compagnonnage avec Sonko a été une demande sociale. C'est encore le cas. De nombreux citoyens, y compris ceux qui n'ont pas voté pour notre coalition, ont exprimé le vœu de nous voir poursuivre notre aventure. Nous en discuterons le moment venu. Je ne doute pas que nous saurons nous entendre car l'ambition que nous portons va au-delà de nos personnes et de nos positions. Ma seule ambition, ainsi que celle de la plateforme Avenir est de contribuer à bâtir le Sénégal dont nous rêvons. C'est aussi l'ambition de Pastef et de son président Ousmane Sonko
PREJUGES ET REALITES D’UNE MALFORMATION
Dans les croyances populaires, les enfants nés avec la pathologie dénommée « bec de lièvre » sont « des éléments du diable». Du coup, ils sont « maudits » par la société.
Certains utilisent même la stratégie de l’humiliation pour obtenir leur « départ ». Mais, tout cela, selon des spécialistes de la chirurgie plastique, n’est que mythe. La fente est une malformation qui se soigne et se guérit.
Vêtu presque de haillons, Kodé Bâ est tout souriant ce matin. D’ailleurs, « ce sourire ne l’a pas quitté depuis quelques jours », raille Rose, une infirmière en service à l’hôpital Barthimée de Thiès. Cette quadragénaire d’ethnie peulh originaire de la commune de Richard Toll, dans le Nord du Sénégal, a vu se réaliser quelque chose qu’il croyait jusque-là impossible. En effet, sa deuxième épouse, Marième Sow, porteuse d’une fente labio-palatine, communément appelée « bec de lièvre », s’est départie de cette « « malédiction » à laquelle tout son village la croyait pourtant condamnée. Grâce au parrainage d’Amref Heath Africa et à une collaboration entre l’hôpital Barthimée de Thiès et l’hôpital Aristide Le Dantec, Kodé pourra, dans quelques mois, admirer le sourire radieux de sa douce moitié. Mais, cela n’a pas été un long fleuve tranquille. Quand il a voulu épouser cette jeune dame frappée d’anathème et âgée aujourd’hui de 25 ans, tout le village se moquait de lui. « Mes parents me l’avaient interdit. Sa famille l’avait marginalisée. Tout le monde me demandait ce que j’allais faire de cette femme pas comme les autres. Mais moi j’ai toujours vu en elle, l’image d’une femme tout court. Elle était capable de faire tous les travaux que les autres femmes faisaient. Je n’ai jamais vu de différence. Aujourd’hui, avec le soutien d’Amref, tout est fini. Elle sera désormais comme on aime la voir », raconte l’homme, toujours le sourire au coin des lèvres. Ce témoignage de Kodé Bâ est assez révélateur du drame social que constitue cette malformation.
«Dans mon village, les gens me fuyaient»
Dieynaba Sow, une habitante de Diass, ne dira pas le contraire. « De tout le village, j’étais la seule à avoir un enfant comme ça. Beaucoup de gens me fuyaient, d’autres me lançaient des quolibets parce que j’avais mis au monde un enfant pas comme les autres. Mais, j’ai cru en Dieu. Pour mon fils, sa malformation ne le gêne guère. Il va à l’école. Il joue avec ses camarades au football, etc. Seulement, je sais que si je ne le soigne pas maintenant, une fois grand et qu’il constate la différence avec ses frères, il dira que ma mère m’avait négligé. C’est pourquoi j’ai usé de tous les moyens possibles pour qu’il puisse guérir un jour », renchérit cette femme originaire de Ourosogui, dans le Fouta. Dieynaba est donc très contente d’avoir réussi la prouesse de faire rétablir le physique de son fils. « Je rends grâce à Dieu. Par le passé, j’ai fait le tour des structures de santé pour le soigner , mais rien n’a été fait. C’est M. Sène, le major de Diass, qui m’a mis en rapport avec Amref. Aujourd’hui, Dieu merci, mon fils a pu se faire soigner », se satisfait-elle. Nourou Sall a, à peu près, vécu la même situation que Dieynaba Sow. A Dakar, il a connu toutes les difficultés du monde à soigner son enfant. Il a presque fait le tour des hôpitaux pour rendre à sa progéniture le sourire. Mais, sa déception ne faisait que s’agrandir. « J’ai couru derrière une intervention chirurgicale pendant un an dans une structure sanitaire de la capitale avec payements de frais d’analyse et autres. Et à la fin, rien…
Dans une autre structure, j’ai patienté pendant 9 mois. Mais, c’est celle-là qui m’a transféré ici. Mon fils a pu se faire opérer et tout s’est bien passé. Dans cet hôpital, ce qui m’a d’abord frappé, c’est la qualité de l’accueil », témoigne-t-il. Avec cette malformation, son fils de 2 ans et 4 mois n’arrivait même pas à téter. Le lait qu’il suçait sortait directement de ses narines. « L’enfant qui a une fente palatine ne peut pas téter correctement. Pour sucer normalement, il faut que la bouche et le palais soient fermés. Ce sont donc des enfants qui sont souvent malnutris », précise le Pr Anne-Aurore Sankalé, chef du Service de chirurgie plastique et esthétique à l’hôpital Aristide Le Dantec.
Un drame social
Pour Nourou Sall, avoir un enfant qui a cette malformation est un gros problème pour les familles. « Aujourd’hui, je ne peux même pas exprimer la joie que je ressens. Je dis un grand merci à Amref », s’émeut-il. Le Pr Sankalé, qui vient régulièrement à Thiès depuis 10 ans pour opérer ces cas, n’ignore rien des conséquences socioculturelles néfastes qu’engendre cette pathologie. « Ce sont des enfants qui sont rejetés dans les villages. En général, on rejette tout sur la maman en disant que c’est elle qui a la malédiction. Ce qui n’est pas le cas. C’est simplement un hasard de la vie. Ce sont des enfants exclus de la société, cachés dans les maisons. Parfois, ils sont même sacrifiés. On les dépose, par exemple, dans les forêts en disant que les esprits vont venir les reprendre. Si vous laissez un bébé dans une forêt pendant trois jours, vous êtes sûrs qu’il va mourir. Mais, il y a cette connotation mystique qui fait malheureusement partie de nos réalités culturelles. C’est à nous, techniciens, et aux médias d’informer les populations. Nous utilisons d’ailleurs beaucoup les radios locales pour essayer de sensibiliser les gens, leur dire que ce n’est pas une fatalité et que ça s’opère sans souci », raconte-t-elle. Oumou Diallo, relais communautaire venue de Tamba et travaillant souvent avec Amref, corrobore les propos d’AnneAurore. « Au début, c’était difficile de les convaincre parce que dans certaines zones, les gens n’ont jamais su que cette maladie pouvait être soignée. Comme on nait avec, ils pensent que l’enfant ne pourra jamais être comme ses semblables. Il est condamné », souligne-t-elle.
Une trentaine de patients opérés avec succès
Dans le souci d’apporter une réponse adaptée aux besoins spécifiques des personnes vivant avec une fente labio-palatine, Amref Health Africa, en partenariat avec Smile Train, le ministère de la Santé et de l’Action sociale et l’hôpital Aristide Le Dantec, a organisé, du 18 au 22 mars 2019, un camp de traitement gratuit à l’hôpital Barthimée de Thiès
L’opération a connu une réussite. La preuve, 32 malades sur les 39 cas reçus ont été opérés avec succès. La tranche d’âge est de 3 mois à 30 ans. « Depuis 10 ans, nous nous sommes investis dans la prise en charge de cette malformation qu’on appelle « bec de lièvre ». En tant qu’hôpital, nous avons travaillé avec plusieurs partenaires pour répondre à ce besoin de réparer les porteurs de la fente labio-palatine », explique le Dr Adamson Phiri, anesthésiste-réanimateur et médecin-chef de l’hôpital Barthimée de Thiès, une structure sanitaire confessionnelle parrainée par la fraternité évangélique du Sénégal. Selon lui, cette malformation peut affecter tout simplement la lèvre, parfois le palais, ou les deux à la fois. « Dans ce dernier cas, on opère en même temps le palais et la lèvre. Opérer un palais prend beaucoup plus de temps qu’opérer la lèvre. Tout commence d’abord par la sensibilisation des populations, ensuite le recrutement des cas qui a été fait par Amref.
Pour ce camp, 50 patients ont été présentés à l’hôpital pour triage et des consultations pré-anesthésiques. Par la suite, nous avons arrêté cette liste d’une trentaine de personnes. Et là, nous avons fait la programmation pour chirurgie des patients aptes », souligne Dr Phiri. A l’en croire, une vingtaine de personnes ont été engagées dans cet exercice. « Après l’opération, mon équipe reste souvent derrière pour le suivi des patients afin de voir si la plaie est propre, si la cicatrisation est correcte, etc. Le suivi peut aller jusqu’à 3 mois », laisse-t-il entendre.
Pour le Pr AnneAurore Sankalé, les interventions se sont très bien passées. « Cela fait 10 ans ou plus que nous venons à Thiès de façon régulière. Nous opérons en moyenne 100 enfants par an. Donc, il y a pratiquement 1000 enfants qui sont opérés dans cet hôpital. Et c’est entièrement gratuit pour les parents qui ne paient ni l’hospitalisation, ni le bilan, ni la chirurgie encore moins la nourriture. C’est vraiment des missions humanitaires et les gens viennent de partout au Sénégal et même parfois de la sous-région pour se faire opérer », mentionne le chef du Service de chirurgie plastique et esthétique de l’hôpital Le Dantec. Selon elle, les fentes sont une pathologie courante au Sénégal. « Nous n’avons pas les chiffres exacts, mais nous savons que le nombre est sous-évalué parce qu’on se retrouve à opérer des adultes. Cela veut dire qu’il y a des gens au fin fond du Sénégal porteurs de la pathologie et qui ne savent même pas qu’elle s’opère », argue-t-elle.
Pour sa part, Dr Bara Ndiaye, directeur d’Amref pour l’ Afrique de l’Ouest, note que cette initiative rentre dans leur stratégie consistant à déployer des moyens humains, logistiques et financiers pour arriver à bout des problèmes de santé des populations. « Nous avons compris qu’avec cette pathologie, il était important de prendre des initiatives vu qu’il manque de spécialistes qui la prennent en charge. Aussi, peu d’Ong mobilisent des ressources pour appuyer sa prise en charge. Pour nous, c’était une pathologie marginalisée, négligée. C’est pourquoi nous l’avons pris en charge pour le bien des enfants et des parents », explique-t-il. M. Ndiaye révèle que « le coût est de 450 dollars (environ 260 000 FCfa) par malade opéré »
«AND DEFAR DIOBASS» SE BRAQUE CONTRE ALIOUNE SARR
Le mouvement a par ailleurs porté un regard sur les résultats obtenus le 24 février dernier dans la commune par BBY, pour conclure que le camp présidentiel y est minoritaire par la faute de ceux qui dirigent la coalition
La page de l’élection présidentielle tournée dans la commune de notto Diobass, l’heure est maintenant aux préparatifs des élections locales, qui s’annoncent âpres dans cette collectivité. En effet, le mouvement «And Defar Diobass» de Pape Mamour thiaw a affiché hier son ambition de récupérer le fauteuil de maire occupé actuellement par Alioune Sarr. Le mouvement a par ailleurs porté un regard sur les résultats obtenus le 24 février dernier dans la commune par BBY, pour conclure que le camp présidentiel y est minoritaire par la faute de ceux qui dirigent la coalition.
Ayant fait ses études à la Sorbonne en France et diplômé de l’Ecole Supérieure Polytechnique (Esp) de Dakar, Pape Mamour Thiaw dit Papis ne cache pas ses ambitions pour la commune de Notto Diobass. «Je suis un jeune leader politique de l’Apr qui joue, en réalité, le rôle du maire depuis 2014. Mes parents ont consenti des investissements énormes au profit du Diobass, leurs fils sont en train de marcher sur leurs pas. Le pouvoir local n’a rien fait et c’est la raison de notre engagement politique, pour prendre en main les destinées de la commune», avait-il déclaré lors de la rencontre d’évaluation des résultats des élections législatives de 2017. Cette ambition a été réaffirmée hier, face à la presse, par le mouvement «And Defar Diobass » qu’il dirige. «Notre leader Pape Mamour Thiaw sera candidat au poste de maire de Notto Diobas lors des élections locales de décembre 2019», a annoncé Pape Saliou Mbaye. C’est dans l’objectif de réaliser ses rêves de développement local d’autant qu’il porte déjà les habits de maire, à travers les réalisations et les actions sociales entreprises sur l’étendue de la commune.
Par ailleurs, le mouvement a porté un regard sur les résultats obtenus dans la commune par la coalition Benno Bokk Yaakaar. De l’avis de Pape Saliou Mbaye du mouvement «And Defar Diobass», les Sénégalais ont fait le bon choix en réélisant le Président Macky Sall de façon massive. Mais pour le cas spécifique de la commune de Notto Diobas, dit-il, la coalition Bby s’est retrouvée avec 45,86% des suffrages valablement exprimés alors que le cumul de l’opposition fait plus de 54%. Par conséquent, dit-il, «la majorité présidentielle est minoritaire dans la commune de Notto Diobass. Et si cela ne dépendait que d’elle, le candidat Macky Sall irait au second tour. Le Président Macky Sall méritait plus dans une commune où il a consenti des investissements et procédé à plusieurs nominations». En réalité soutient Pape Saliou Mbaye, les populations ont sanctionné l’actuel maire et son équipe. «Mais au lieu de faire profil bas, d’assumer leur responsabilité, de faire leur mea-culpa et d’entreprendre dès à présent une nouvelle dynamique pour corriger, ceux qui président aux destinées de la coalition au niveau local s’arc boutent sur une différence de 900 voix avec le candidat Idrissa Seck, pour en faire un trophée de guerre», se désole-t-il.
Lors de la campagne électorale pour l’élection présidentielle, Pape Mamour Thiaw et son équipe ont été écartés de toutes les activités de Benno Bokk Yaakaar. Pourtant rappelle-t-il, lors des dernières législatives avec l’implication et la responsabilisation de Pape Mamour Thiaw, Bby avait atteint les 69%. «Aujourd’hui, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et pour justifier cette contre performance, certains oiseaux de mauvais augure, qui avaient peur de perdre et qui cherchent un prétexte pour semer le doute dans la conscience des Sénégalais, ont accusé Pape Mamour Thiaw et ses partisans d’avoir donné des consignes de vote sanction, ce qui est totalement faux». A l’en croire, Pape Mamour Thiaw est un homme qui assume toujours ses positions et qui n’est pas animé par la recherche d’un quelconque poste. « Il n’a jamais donné de consignes de vote sanction. Au contraire, il a déboursé des sommes énormes pour financer des gens qui ont battu campagne pour le Président Macky Sall. Ce qui a contribué largement à la victoire du 24 Février 2019», se vante-t-il.
PRES DE 1 640 MILLIARDS DE FCFA POUR ACCOMPAGNER 10 000 START-UP
La France va lancer, demain à Dakar, l’initiative « Choose Africa » avec son ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, et son homologue sénégalais, Amadou Ba.
Doté d’un financement de 1.640 milliards de FCfa, l’initiative « Choose Africa » veut accompagner plus de 10.000 start-up et Pme africaines d’ici à 2022.
Le ministre de l'Économie et des Finances de la France, Bruno Le Maire, et son homologue sénégalais, Amadou Ba, vont lancer, vendredi, à Dakar, l’initiative «Choose Africa». Programme phare lancé par la France en faveur des Pme et start-up africaines, cette initiative vise à accompagner, d’ici à 2022, plus de 10.000 d’entre elles à grandir pour contribuer à la création d’emplois et à l’accès à certains services. Piloté par l’Agence française de développement (Afd) via son démembrement en charge du secteur privé Promotion et participation pour la coopération économique (Proparco), « Choose Africa » entend jouer un rôle capital dans le développement des Pme et start-up africaines.
Selon Pierre Maspoli, représentant de Proparco au Bureau de l’Afd à Dakar, ce sont près de 1.640 milliards de FCfa qui sont prévus pour le financement de cette initiative. Il est ainsi prévu 656 milliards de FCfa en fonds propres à travers des investissements directs dans des entreprises ou via des investissements dans des fonds de capital-investissement orientés vers les Pme et 984 milliards de FCfa en lignes de crédit et garanties accordées aux banques locales et dédiées aux Pme ou garanties accordées aux banques pour couvrir le risque Pme. « Aujourd’hui, seules 20 % des Pme en Afrique ont accès au prêt bancaire et 87 % des start-up n’ont accès à aucun financement. Pour permettre à ces petites entreprises de se lancer, de se développer et de prospérer, il est indispensable de leur proposer des financements diversifiés et adaptés à leur stade de développement », a expliqué Pierre Maspoli.
Dans les pays en développement et émergents, les Pme représentent 90 % des entreprises formelles et créent 60 % des emplois formels ; ce qui assure, en moyenne, 40 % des Pib nationaux, rappelle-t-il. Malgré ce dynamisme et ce rôle capital, le manque de financements adaptés reste leur obstacle numéro un, « celui qui freine l’ambition de l’entrepreneur et bride le potentiel de son entreprise », a-t-il ajouté.
Ainsi, le groupe Afd va proposer, dans cette initiative, des solutions d’accompagnement technique et de conseils stratégiques aux entreprises, quel que soit leur stade de développement. Un accompagnement qui se fera grâce à l’appui de programmes d’incubation et d’accélération, en améliorant la compétitivité des Pme et l’attractivité du territoire, et à travers le soutien aux politiques publiques favorables aux start-up et Pme. Pour la directrice de l’Antenne de Dakar de l’Afd, Laurence Hart, tous les secteurs d’activités en dehors de ceux du pétrole et des hydrocarbures, sont éligibles à cette initiative avec un accent particulier sur le numérique qui, selon elle, porte l’innovation. Cette initiative couvre tous les pays du continent africain et est porté par le président français, Emmanuel Macron.