«Jamra, la scission est actée pour sauvegarder le noble héritage de Abdou Latif Guèye.» C’est le résumé du communiqué envoyé jeudi par Mactar Guèye pour annoncer leur départ en réaffirmant néanmoins que Jamra «reste plus que jamais attachée au noble credo, adopté depuis février 1983, par son regretté créateur et ses camarades co-fondateurs». Qu’estce qui explique cette décision ?
«Considérant qu’après avoir maintes fois (mais en vain) déploré les sorties intempestives de Bamar Guèye qui s’attribue tantôt les fonctions de directeur exécutif tantôt de responsable moral de Jamra, et qui s’autorise toujours à faire de la médisance systématique, par voie de presse, sur tout acte posé par le président exécutif de Jamra, imam Massamba Diop, ou son second, Mame Mactar Guèye, dont les seuls torts sont de privilégier pardessus tout la farouche défense des idéaux de Jamra et considérant, par conséquent, que Bamar Guèye, multirécidiviste dans sa manie du dénigrement public et systématique (l’opinion peut en témoigner suffisamment) de toute action, dès lors qu’elle a été vaillamment conduite et réussie par des responsables de Jamra autres que lui ; l’autre tort de ces derniers étant d’avoir su, contre vents et marées, restés adossés à une foi inébranlable, et d’avoir constamment en bandoulière une abnégation sans faille et une ferme volonté de contribuer à juguler la propagation des contre-valeurs qui ternissent les bases de nos valeurs religieuses ; et de s’être toujours dressés contre la banalisation de toutes formes de déviances qui ont déjà suffisamment porté de sérieux préjudices à de larges franges de la couche la plus fragile de notre société, la jeunesse», justifie imam Massamba Diop et Cie, qui rappellent que les «incompréhensibles et inadmissibles actions fractionnistes à répétition de Bamar Guèye ne pouvant perdurer éternellement, au risque de ternir l’image de Jamra et de semer durablement le trouble et la confusion dans les esprits».
A la suite de cette scission, Mame Mactar Guèye a assumé le poste de vice-président en charge de la Communication de l’Organisation islamique nongouvernementale Jamra. Alors qu’imam Moustapha Diop, cumulativement à sa charge de Coordonnateur national de l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses, Mbañ gacce, continuera d’assurer la mission de Chargé des relations avec les organisations externes.
Les responsables de l’Ong Jamra n’ont pas tardé à réagir pour soutenir que «la confusion, la désinformation, l’intoxication ne passeront point». Bamar Guèye et Cie disent : «L’Ong Jamra, reconnue d’utilité publique, n’est pas le sujet à l’ordre du jour. Le problème, c’est la démarche des responsables de l’organisation islamique et du parti politique Rds qui disent parler au nom de l’Ong pour des intérêts politiques alors que tout le monde sait qu’une organisation non gouvernementale est par essence apolitique. C’est ce que ces derniers n’ont pas apprécié et ont voulu jeter le discrédit sur un outil de la société civile et son responsable que beaucoup de partenaires nationaux et internationaux vouent un respect eu égard à son engagement et à ses convictions et croyances religieuses dans la constance et la détermination.»
En tout cas, la direction exécutive de l’Ong Jamra annonce qu’elle «ne va pas verser dans un ping-pong puéril, ni répondre aux personnes rédactrices de cette missive et recroquevillées derrière l’organisation islamique pour créer la zizanie. Elle ne va pas non plus s’attarder sur des propos pour démontrer son engagement et sa posture d’avant-gardiste, de veille et d’alerte». Mais elle rappelle à imam Massamba Diop «qu’il ne peut pas décider au cours d’une réunion de changer le nom de l’Organisation islamique Jamra en Organisation islamique non gouvernementale sans la tenue d’une Assemblée générale. Et pour son information, une Ong ne se décrète pas. Il faut un accord avec le gouvernement qui vous reconnaît comme telle pour prétendre être une Ong à travers une lettre d’exécution technique»
PAR DIEYNABA KANE
TOUJOURS LE FOLKLORE ET LES MÊMES DISCOURS
Au Sénégal, l’on gagnerait à revoir la façon de célébrer la Journée internationale des droits de la femme en mettant l’accent sur les actions à mener pour améliorer la situation de la gent féminine
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la Journée internationale des droits de la femme. Cette journée doit être «un moment privilégié pour permettre aux femmes et aux filles de s’arrêter et de faire leur introspection sur les avancées de leurs droits et pour les acteurs étatiques, les institutions, la société civile de faire le point et de s’engager vers de nouvelles stratégies et actions pour relever les défis auxquels font face les femmes». Seulement, le constat est tout autre dans notre pays où le folklore prend le dessus sur l’essentiel. Chaque 8 mars, des activités sont organisées pour marquer cette journée. Elles sont rythmées par des animations, des femmes habillées de tissus de même couleur qui font oublier le sens de cette journée. Ce folklore autour de la célébration de cette journée prend le dessus sur l’essentiel qui est de parler des droits de la femme, de faire l’état des lieux des avancées notées, des obstacles à l’autonomisation des femmes. Au lieu de ce débat de fond, au Sénégal, chaque année, cette journée est célébrée, mais à peu près avec les mêmes activités que celles des années précédentes. Il n’y a pas d’évolution dans les discours ou dans la manière d’aborder la lancinante question de respect des droits de la femme.
Prenons l’exemple de la cérémonie organisée par le ministère de la Femme, de la famille et du genre ! Prévue à 9h, elle n’a démarré qu’à 11h 30, avec les mêmes discours sur le plan ou stratégie du gouvernement pour l’autonomisation économique des femmes. Les discours sont bien beaux, mais il faut arriver à bâtir quelque chose de concret. La meilleure façon de célébrer cette journée serait de dire concrètement ce qui a été fait et quels sont les défis à relever. C’est en mettant l’accent sur les avancées notées qu’on pourra progresser pour arriver «à une société solidaire dans un Etat de droit sans discrimination, où les hommes et les femmes auront les mêmes chances de participer à son développement et de jouir des bénéfices de sa croissance».
Pour atteindre cet objectif, il faudra mettre fin aux violences basées sur le genre, à la discrimination en milieu professionnel etc. Cela nécessite des actions, pas des discours tenus chaque année à l’occasion de cette journée de 8 mars et qui sont relégués au second plan pour le reste de l’année. Certes des panels sont organisés avec des thèmes intéressants sur les droits de la femme, mais ils sont noyés par la tournure folklorique que prend cet événement. L’introspection devrait permettre de revoir la manière avec laquelle cette journée est célébrée pour enfin mettre fin aux violences dont sont victimes les femmes, à la discrimination et veiller à leur autonomisation, bref faire le point sur leurs droits. Le 8 mars est une oc casion pour magnifier la femme, mais on ne devrait pas oublier l’essentiel : Faire en sorte que le respect de ses droits soit une réalité.
PLUS DE FEMMES DANS LES PARTIS NOUS FERA DU BIEN
Le chef de l’Etat a promis de consacrer son prochain mandat à l’amélioration de la condition féminine - Une manière de récompenser les femmes qui, selon lui, ont joué un rôle important dans sa réélection
Le Sénégal a célébré hier la Journée internationale de la femme à l’instar du reste du monde sur le thème «Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement». En écho, Macky Sall a rendu hommage aux femmes pour «leur rôle capital dans les transformations positives majeures réussies dans la quête d’émergence du pays». «J’en sais quelque chose, car ma réélection je le dois en grande partie aux femmes. Merci à vous les femmes, spécialement aux pionnières qui ont été le fer de lance pour notre grande marche pour l’amélioration de la condition féminine», a salué chef de l’Etat.
Il a incité les femmes à entrer «en force» dans les partis politiques, puisque c’est dans ces instances que se décide la distribution des responsabilités. «Il ne faut pas qu’elles aient peur de rentrer dans les partis. Plus de femmes dans les partis politiques nous fera tous du bien pour avoir plus de femmes ministres, premiers ministres, peut-être demain présidente de la République, plus de femmes dans toutes les sphères. Mais il faut rentrer là où se décident les choses, c’est essentiel», a appelé le président de la République.
Les femmes ont profité de la rencontre pour lui soumettre leurs doléances parmi lesquelles le renforcement de leurs moyens en vue de contribuer équitablement à l’édification d’une économie solide et inclusive propice à l’amélioration des qualités de vie et du bien-être, de promouvoir un modèle d’innovation participante qui renforce le leadership féminin ainsi que l’accès des femmes à la commande publique. Enfin, la valorisation du travail domestique non rémunéré pour une déconstruction des stéréotypes socioculturels, entre autres.
Par ailleurs, Macky Sall a dit sa volonté d’œuvrer à l’éradication de toutes les formes de discrimination des femmes et des filles. Pour ce faire, il va consacrer son prochain mandat aux jeunes et aux femmes. «Mon Mandat consacrera davantage de droits de protection aux femmes et aux filles contre les violences, mais également sera principalement orienté vers l’autonomisation des femmes avec des moyens importants. Il s’agit d’une conviction, car j’ai inscrit au cœur de ma politique la lutte contre les inégalités et les injustices sociales», a dit le président de la République. Le respect des droits des femmes est essentiel, pour lui, «dans la construction d’une société ouverte, équitable et juste, porteuse d’une prospérité durable et partagée». Une minute de silence a été observée en hommage à Maïmouna Kane, ancienne ministre de la Femme qui, selon M. Sall, «est un modèle d’engagement pour la promotion de la femme, le bien-être familial et le développement social et solidaire». Déroulant une opération de charme, le chef de l’Etat a promis de financer toutes les femmes qui sont dans les start-up. La journée a servi de cadre pour distinguer et primer des professeurs de mathématiques et de technologies numériques dans les universités, entre autres. «Cela prouve que la connaissance ne connaît pas le genre», s’est réjoui M. Sall qui indique que le bien-être familial et la promotion de toutes les femmes et de toutes les filles sont parmi ses plus grandes priorités. «C’est pourquoi mon gouvernement va consolider les réalisations pour l’amélioration de la condition féminine, avec notamment les cinq axes universels inscrits dans mon programme : Travailler pour l’avenir», a fait savoir M. Sall.
LES FOUDRES DE WADE
Macky réélu dès le premier tour, invite son opposition au dialogue - Mais Wade, en 2007, avait plutôt brandi des poursuites judiciaires contre Niasse, Tanor et Dansokho
Macky Sall, réélu dès le premier tour, invite son opposition au dialogue. Mais Wade, en 2007, avait plutôt brandi des poursuites judiciaires contre Niasse, Tanor et Dansokho. Pour Idy, il avait juré qu’ils se retrouveront devant Dieu. Le Quoti dien fouille dans les archives. Ce passé est différent de ce présent.
On ne cesse de comparer les Présidentielles de 2007 et de 2019. Même scénario : réélection du Président sortant dès le premier tour. Même atmosphère : contestation des résultats. Mais si, en 2019, Macky Sall a joué la carte du dialogue avec le triomphe modeste, ç’en était pas le cas pour Abdoulaye Wade qui avait le ton et l’accent va-ten-guerre. Il avait choisi le format d’une conférence de presse le 1er mars 2007 au Palais alors que Macky Sall, lui, s’est limité à une déclaration à la Nation. Et il faut dire qu’une conférence de presse aurait été l’occasion de l’interpeller sur ce débat agité autour d’un troisième mandat. Donc, comme en 2007 lorsque, répondant à une question du journaliste de Rfi, Christophe Boisbouvier, Wade jura : «J’ai bloqué le nombre de mandats à deux. Ce n’est pas possible, je ne peux pas me représenter. Sérieusement, je ne me représenterai pas.» La Var le rattrapera plus tard. Ironie de l’histoire, le Président Wade avait à ses côtés Bacar Dia, et un certain… Macky Sall, alors son Premier ministre et directeur de campagne (Voir photo). Le Président réélu annonce des poursuites judiciaires contre ses opposants, et candidats malheureux, particulièrement Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng et Amath Dansokho qui ne le reconnaissaient pas comme Président. «Quand j’ai été élu (en 2000), j’ai lancé des enquêtes. On a jugé beaucoup de gens. Pour certains leaders politiques, les enquêtes étant longues, j’ai dit qu’il faut suspendre provisoirement les poursuites parce qu’ils vont déclarer partout qu’on veut les empêcher d’aller aux élections. On a suspendu les poursuites, mais elles existaient déjà. Maintenant qu’on a fait des élections et élu un président de la République, il faut que la vie de l’Etat continue, que la justice fasse son travail», avaitil d’emblée averti. Voici les différents reproches qu’il avait faits aux leaders du Pit, de l’Afp et du Ps.
A Dansokho : «Vente de terres aux abords de l’aéroport, mauvaise gestion de la mairie de Kédougou»
Wade s’en prend au leader du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) qui ne l’a pas lâché pendant tout son septennat avec les mots qu’on lui connaît. «Etant ministre de l’Urbanisme, il a vendu des terres aux abords de l’aéroport et même à l’intérieur. Maire de Kédougou, il a fait une mauvaise gestion financière. L’Inspection générale d’Etat m’a remis le dossier. J’ai demandé de le transmettre à la Chambre de discipline financière. Si les délits sont établis, cette dernière va lui infliger des amendes. Elle peut également demander au gouvernement de traduire l’individu en justice. Dans le cadre de la coopération décentralisée, il a reçu d’une petite commune française 17 millions de francs. Cet argent a disparu, d’après ce que l’on m’a dit», précisait le «Pape du Sopi». L’accusation est grosse et tout le monde y voyait une chasse aux sorcières, sauf lui. Mais le secrétaire général du Pit, lui, ne voulait y accorder beaucoup de crédit. Résumé de sa réponse : «Il (Wade) ment.»
A Niasse : «Achat de sa maison sur la corniche, vente de passeports diplomatiques aux Chinois»
Son premier Premier ministre après l’alternance de 2000 aussi est sur sa liste. Au secrétaire général de l’Afp, arrivé 3ème derrière Idrissa Seck, il lui colle deux dossiers. «Le premier, c’est l’achat de sa maison qui se trouve sur la corniche. Il a expliqué, il y a deux ou trois ans, à la presse sénégalaise qu’il l’avait achetée. Le patrimoine national, quelqu’un se l’approprie, on me dit que c’est un homme politique, on ferme les yeux. C’est Senghor qui, en un moment donné, avait décidé de vendre des maisons qui étaient occupées par des assistants techniques français. Il a pris un décret et attribué ces maisons. Certains en ont profité pour les acheter. A quel prix ? Onze millions payables en 19 mensualités. C’est un don. L’Etat doit être défendu. En tant que ministre des Affaires étrangères, il avait ouvert un bureau consulaire à Hong Kong pour vendre des passeports aux Chinois. Un jour, les Français se sont réveillés et ont trouvé le cadavre d’une Chinoise dans la Seine qui avait par-devers elle un passeport diplomatique sénégalais. La presse sénégalaise en a parlé. Moustapha Niasse vendait des passeports à des Chinois qui voulaient se rendre aux EtatsUnis ou ailleurs. Il l’a reconnu. Il n’a pas reversé l’argent au Trésor. Je lui demande seulement de rapporter la preuve. Et quand on lui demande cela, il dit qu’aux Etats-Unis on vend des passeports», poursuivait Wade. Le lendemain, Niasse tient un point de presse de démenti et de riposte. «Si Wade veut ma maison, je peux la lui offrir. Il a emporté les élections, mais il ne les a pas remportées», dit-il. Avant d’ajouter : «Me Wade a vendu 26 passeports diplomatiques à la famille de Jonas Savimbi (Ndlr : défunt chef rebelle angolais). Il n’a qu’à m’amener devant le Tribunal et je viendrai avec le dossier des passeports de la famille Savimbi.»
A Tanor : «Vente de licences de pêche aux bateaux chinois»
Le secrétaire général du Parti socialiste n’était pas en reste. Mais Wade menace l’héritage de Diouf de façon générale. «Ousmane Tanor Dieng et Habib Thiam ont vendu des licences de pêche aux bateaux chinois pour une valeur de 20 milliards de francs Cfa. Ils l’ont reconnu dans un procès-verbal de police et ont certifié avoir, avec le produit de la vente, acheté des véhicules pour leur parti», flinguait-il.
A Idy : «J’ai rompu avec lui définitivement. Nous nous retrouverons devant Dieu»
Seul Idrissa Seck était épargné par l’euphorie-furie de son ancien mentor qui, cependant, avait ruiné les derniers espoirs du leader de Rewmi de lui succéder. Il dit : «Je ne peux pas vous donner le nom (de mon successeur) parce que je le connais pas. Mais le profil, c’est que ça soit quelqu’un comme moi : qui travaille beaucoup, intelligent, qui écoute et aide les populations, qui a de bonnes relations internationales et qui est représentatif. Je ne dirai pas qu’il doit avoir les mêmes relations que moi parce que mes relations, je les ai construites pendant des dizaines et des dizaines d’années. Il y a tous ces facteurs qui font que j’ai une sorte de lanterne qui va de l’un à l’autre… Donc, je n’ai pas encore choisi, mais le cercle se restreint parce que je n’ai plus le temps. En tout état de cause, ce n’est pas Idrissa Seck. J’ai rompu avec lui définitivement. Et comme nous disons ici, au Sénégal, nous sommes des musulmans : Nous nous retrouverons devant Dieu». Cela expliquerait-il son refus de soutenir Idrissa Seck lors de la Présidentielle du 24 février dernier ? A la fin, tous ces «dossiers» ont eu en commun de n’avoir jamais connu de suite ou de début d’enquête comme promis par le Président qui venait d’être réélu. L’opposition significative, sous la houlette des leaders du Front Siggil senegaal, se réunifie et boycotte les Législatives de juin 2007.
LES FEMMES NE SONT PAS BIEN REPRÉSENTÉES DANS LE GOUVERNEMENT
‘’Nous sommes représentées à hauteur de 11% et il est temps que les femmes s’engagent dans ce plaidoyer très fort pour que cette parité soit étendue dans les pouvoirs de décision’’. Le plaidoyer de Ndèye Saly Diop
Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la Femme, le ministre de la Femme Ndèye Saly Dieng a organisé un panel qui a pour thème : «Leadership des femmes, l’autonomisation économique, la participation des femmes et la position des femmes dans le Pse 2». Et pour Ndèye Saly Diop Dieng, si les femmes sont autonomes financièrement, tous ces fléaux vont disparaître.
Pour célébrer le 08 mars dédié à la femme, le ministère de Tutelle a organisé hier un panel consacré au bilan des droits des femmes. «Nous pensons que la réflexion et la vision, l’engagement et le plaidoyer des femmes ont beau- coup apporté sur l’autonomisation de façon générale de la femme sénégalaise. Le Sénégal a eu de très grandes avancées sur le droit de la femme», affirme le ministre de la Femme qui reconnaît, cependant qu’il reste encore des défis à relever.
«Avec les élections locales, le leadership de la femme doit être renforcée. Nous avons constaté que dans le gouvernement, il n’y a pas beaucoup de femmes. Nous sommes représentées à hauteur de 11% et il est temps que les femmes s’engagent dans ce plaidoyer très fort pour que cette parité soit étendue dans les pouvoirs de décision et aussi dans les instances locales», affirme-t-elle.
A l’en croire, dans la phase 2 du Pse, la contribution attendue des pouvoirs publics et de l’Etat par rapport à l’autonomisation de la femme est l’accompagnement de façon efficace et de façon efficiente pour sortir de ce type de financement notamment les petits financements.
«Nous voulons aller vers les grands projets pour les femmes dans l’industrialisation et surtout dans le domaine de l’agriculture où les femmes sont présentes. Les femmes ne peuvent pas s’en sortir toutes seules. Il leur faut l’appui des hommes, des institutions, des partenaires au développement pour l’autonomisation économique. «Si les femmes sont autonomes économiquement, tout ces fléaux qui gênent leur évolution vont partir de façon naturelle», soutient Ndèye Saly Diop Dieng.
A l’en croire, le président de la République a souligné une fois que les mariages précoces, les viols et les violences qui freinent l’évolution des femmes sont liés à la pauvreté et au sous-développement. «Avec l’émergence, nous menons le plaidoyer pour être au cœur du développement et avoir le pouvoir qu’il faut afin d’influencer sur le devenir de notre pays», indique le ministre de la Femme.
CE SONT LES FEMMES QUI ASSURENT LA STABILITÉ DU PAYS
Nous avons de braves dames qui sont dans l’action, dans la production, dans le développement économique - Mamadou Ndione rend hommage à la femme.
Le directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) a rendu un vibrant hommage aux femmes de la commune de Diass à l’occasion de la Journée internationale dédiée aux dames. Pour Mamadou Ndione, les femmes ont été les principales actrices de la réélection du Président Macky Sall.
C’est la quatrième année consécutive que l’actuel directeur du Cosec célèbre la Journée inter- nationale de la Femme au ni- veau de la commune de Diass. Cette année, le thème est : «La place de la femme dans le développement». Cela a été une occasion pour Mamadou Dione et ses hôtes de revenir sur les activités menées dans cette localité au profit de la gente féminine. «Aujourd’hui grâce aux bourses de sécurité familiale et au Pudc, une bonne partie de ces projets est destinée aux femmes, surtout en ce qui concerne le matériel de transformation. En termes d’investissements, tout ce que l’Etat fait en milieu rural soulage d’abord la pénibilité du travail des femmes. C’est pourquoi, je peux affirmer que lors de la présidentielle du 24 février, ce sont les femmes qui ont assuré la stabilité du pays à travers la réélection du Président Macky Sall», a indiqué M. Ndione.
Rendant un vibrant hommage aux femmes de Diass, le coordonnateur communal de l’Apr affirme : «Nous avons de braves dames qui sont dans l’action, dans la production, dans le développement économique et qui se réveillent très tôt le matin. Donc, il est normal, en tant qu’acteur politique et économique, que nous nous mettions à leur côté. Au-delà de la parité, la femme joue un rôle déterminant. La femme joue une double activité comme la production et la gestion du foyer», a-t-il soutenu. Grâce aux multiples efforts consentis pour la formation, le financement, la régularisation des associations pour l’accès au financement, les femmes de la commune ont tenu à remercier Mamadou Ndione.
La finalité de l’action politique étant la mise en place d’une stratégie de développement, Mamadou Ndione se projette sur l’avenir. «Nous ne sommes pas dans des combats crypto- personnels, nous sommes dans des combats collégiaux et collectifs. C’est un combat collectif de développement et nous devons pouvoir compter sur l’expérience des uns et des autres pour relever ce défi, parce que Diass occupe aujourd’hui une place importante dans le dispositif national de développement du Sénégal. L’aéroport est Diass, la Zone économique spécialisée sera bientôt érigée sans compter le port de Ndayane qui est rattaché à la commune. Donc, Diass sera bientôt un hub multimodal de l’Afrique. Cela veut dire que les cadres de cette localité doivent travailler ensemble pour relever ce défi», soutient-il.
Interpellé sur sa probable candidature à la mairie de Diass lors des locales de décembre prochain, le coordonnateur communal de l’APR refuse de mettre la charrue devant les bœufs. Il préfère pour l’instant privilégier la coalition présidentielle. «Je suis dans Benno Bokk Yakar. J’étais dans la task-force de la cellule de communication de Macky Sall qui m’a fait honneur en me coptant dans ce groupe restreint, donc nous travaillons sous la bannière de BBY. Maintenant, cela veut dire qu’un acteur politique doit pouvoir travailler avec tout le monde», esquive-t-il pour le moment.
LE FESTIN DU VAUTOUR
Moussa Séne Absa evient sur sa carrière, analyse l’industrie du cinéma et parle de la tendance actuelle, à savoir les séries
Il n’est plus à présenter dans le monde du septième art, où il règne en maître absolu. Auteur de plusieurs films dont «Ken Bugul », «Madame Brouette», «Teranga Blues», «Yoole» et autres. Ce qui fait de Moussa Séne Absa une référence incontestée dans ce milieu. Présent actuellement à Ouagadougou pour les besoins du Fespaco (nDLR, l’entretien s’est tenu du- rant le Fespaco), il revient sur sa carrière, analyse l’industrie du cinéma et parle de la tendance actuelle, à savoir les séries. A cœur ouvert, Moussa Séne Absa déroule pour le quotidien l’As le film de ses idées pour le cinéma.
L’AS : Sur quoi êtes-vous présentement?
Moussa Sène Absa : Mon actualité est que je viens de terminer un film sur l’affaire Sèye (le juge Babacar Seye assassiné le 15 mai1993). Il s’appelle : «Le Festin du vautour» que j’ai montré, il y a quelques semaines, en avant première à Dakar. Je suis en train de terminer deux autres documentaires sur lesquels je travaille de temps en temps. Je mène également des activités de formation, un peu à travers le continent et aux Etats Unis où je suis en train de terminer la préparation pour mon long métrage. Voilà où j’en suis actuellement. Je prépare un long métrage pour cette année.
Qu’est-ce qui explique, à votre avis, l’absence du Sénégal dans la catégorie des longs métrages lors de cette édition du Fespaco ?
Je ne pense pas que cela soit un débat de long ou de court métrage. Je suis présente- ment à Ouagadoudou (NDLR, l’entretien s’est déroulé lors du FESPACO). Et il y a de bons courts métrages. Je crois que les meilleurs courts métrages qui sont projetés au cours de ce FESPACO viennent du Sénégal, et tout le monde est d’accord là-dessus. Cela s’est réalisé grâce au soutien du FOPICA. C’est une occasion pour les jeunes d’avoir accès au monde professionnel à travers le cinéma. J’ai vu des films de grande qualité. Il n’y a pas de longs métrages parce qu’ils ne sont pas finis, ou ceux qui ont terminé, ont préféré choisir d’autres opportunités pour lancer leur film. Je comprends. Si vous avez un film que vous voulez montrer au Festival de Cannes, vous ne pouvez pas le montrer ailleurs. Il y a des réalisateurs qui préfèrent aller à Cannes plutôt qu’à Ouagadougou. Le vrai débat, ce n’est pas qu’il y a un long ou un court métrage. Il y a de très bons courts métrages et de vrais documentaires diffusés au cours de ce FESPACO 2019. Il y a eu la présence d’un grand nombre de comédiens et de comédiennes qui sont venus en bus. Ils ont fait une caravane et c’est beau à voir.
Quel est le problème, selon vous?
Il y a une structuration du FOPICA sur laquelle je n’arrête pas de tirer la sonnette d’alarme. C’est un acte généreux des autorités sur le cinéma sénégalais. Nous avons été les premiers à promouvoir, en Afrique noire, un fonds de cette envergure qui a donné des résultats. Et je me dis, au lieu de saupoudrer en donnant 20 millions ou 50 millions à des réalisateurs, qu’il faudrait prendre le risque. Mais cela doit être un risque bien calculé, en choisissant de très bonnes personnes, de très bons scénarios, de très bons réalisateurs, avec des garanties de bonnes fins. Le FOPICA est à deux milliards. Si on se disait chaque année, on prend un milliard et demi pour le cinéma ; voir un réalisateur qui a un projet de film de 800 millions et l’appuyer à hauteur de 400 millions, il pourrait commencer son film. Il y a aussi les accords productions avec le Maroc, avec la Tunisie, le Canada, la France, etc. Les réalisateurs peuvent également aller chercher des fonds pour la post production dans ces pays-là. Mais, si quelqu’un a un projet de film de 800 millions et vous lui donnez 50 millions, il ne peut rien faire avec cette somme ; ou bien il fera un film au rabais parce qu’il n’a pas les moyens.
Comment se porte le cinéma africain en général ?
Je n’aime pas le terme de «cinéma africain». Il y a des cinémas africains. Pourquoi vous ne dites pas le cinéma européen en parlant du cinéma français? Je revendique un cinéma sénégalais. Toutefois, il y a un cinéma burkinabé, malien, sud-africain, etc. Il ne faut pas prendre le cinéma africain pour un seul mode de cinéma. On dit le cinéma américain parce que c’est l’Etat américain. Les cinémas africains sont des cinémas qui sont en pleine restructuration dans beaucoup de pays. Il y a des expériences qui sont en train d’être tentées, surtout au Burkina, dans des pays comme la Tunisie ou l’Afrique du Sud. Ces pays sont en train d’aller au sommet. Le Kenya et la Tanzanie font un travail remarquable sur la promotion et l’installation de projets d’envergure. Le Nigéria est en train de mettre un pied dans le Netflix qui est quand même une plateforme extraordinaire de financement sur des centaines de milliards de dollars. Dans toute l’histoire du cinéma sénégalais, il n’y a eu que deux Ours d’argent : « Félicité » d’Alain Gomis et le mien, avec « Madame Brouette ».
Le Fespaco a 50 ans cette année. Est-ce qu’il est arrivé au même niveau que les festivals de Cannes ou Berlin ?
Il y a une spécificité bien burkinabé pour ce festival. Un festival, c’est toute une organisation extrêmement complexe. Et puis Ouagadougou, c’est le seul festival au monde où il n’y a pas de directeur artistique. Un festival, c’est d’abord un directeur artistique qui met son nez dans les sélections. C’est lui qui choisit les films et part à la rencontre des réalisateurs. Il doit avoir du flair pour détecter un réalisateur ou voir là où il faut investir beaucoup d’énergie pour mettre le cinéma dans une nouvelle dynamique. Le FESPACO est victime d’une seule chose, c’est l’Etat qui organise et tout tourne autour de l’Etat burkinabé. Mais le FESPACO n’appartient plus à cet Etat. Il appartient à toute l’Afrique. Normalement, le FESPACO devrait lancer un appel d’offres international pour sélectionner un directeur artistique. L’Etat peut choisir le secrétaire général ou le directeur du festival, mais il faut absolument chercher un directeur artistique. C’est le poumon du festival, c’est lui qui irrigue les veines du festival.
Le cinéma nourrit-il son homme ?
Je ne me plains pas ! Alhamdoulillah !(Rires). Je ne couche pas dehors, je n’ai pas de dettes. Je ne suis pas milliardaire, mais je ne suis pas pauvre non plus. Je ne suis pas un homme qui se lève à 5 heures du matin pour chercher la dépense. Je mène ma vie tranquillement. Je m’occupe de ma famille, des amis, de mes voisins et de ma communauté. J’essaie de donner du temps aux jeunes qui veulent s’intéresser de ce métier.
Hormis le cinéma, vous êtes peintre et musicien ; donc un vrai artiste ?
L’art, c’est une passion qu’on fait parce qu’on ne pouvait faire autre chose que cela. Parce que si on fait autre chose, on n’est pas heureux. L’art doit permettre à l’individu et au public d’être heureux, de découvrir des facettes positives. Pour moi, c’est la même chose. Quand je peine, quand j’écris une chanson, c’est la même énergie, c’est la même fibre qui bouge. Je ne change pas de monde, en faisant la peinture. Le cinéma, c’est le septième art, c’est l’ensemble de tous ces arts-là. On a besoin de savoir pour- quoi Germaine Acogny danse-t-elle comme cela? Pourquoi Souleymane Faye chante comme cela ? Pourquoi feu Ousmane Sow faisait-il des sculptures de cette dimension ? Le cinéma, c’est la mémoire de la cité, mais aussi l’histoire de notre société. Ce qui m’intéresse, c’est de tester les muses qui font le septième art.
Il n’y a plus de salles de cinéma au Sénégal, comment voyez-vous le futur du cinéma sénégalais ?
Il faut se battre pour qu’il y ait des salles. Il n’y a aucune raison qu’une ville comme Dakar n’ait pas assez de salles de cinéma. Pourquoi à Ziguinchor ou à Tambacounda il n’y a pas assez de salles de cinéma ? Les gens ne rendent pas compte des pans entiers de notre culture, et je pèse bien mes mots : ce sont des pans entiers qui se sont affaissés, complètement affaissés. Le cinéma te forge une personnalité. Je suis devenu allergique à l’injustice à cause du cinéma ; c’est cet art qui m’a sauvé la vie. Les salles de cinéma devraient être une priorité pour rentabiliser nos productions. Il faut renouer avec ces longues queues qu’on voyait devant les salles de cinéma et qui existent toujours à Paris, à Londres ou à New York. Le cinéma est la mémoire de notre cité. Un peuple sans mémoire est un peuple qui est voué à la disparition.
Quel regard portez-vous sur cette nouvelle tendance des séries au Sénégal?
Je ne les regarde pas pour vous dire franchement. Mais chez moi, mes enfants les regardent. On aime toujours voir son image à l’écran, voir qu’on parle sa langue ; cela fouette un peu sa fibre, son appartenance. Franchement, je vous dis, je ne regarde pas ces séries. Mais une seule m’avait marqué, c’est Tundu Wundu. J’étais séduit par cette série.
Elle était très bien faite ; pour moi, c’est la meilleure série réalisée durant ces dix dernières années. Ces nouvelles séries ne reflètent pas la réalité sénégalaise ; on voit qu’elles sont tournées dans de belles maisons, les acteurs roulent dans de grosses bolides et les femmes sont toujours «khésalisées». Dans ces séries, nous ne sommes pas nous-mêmes et on nous montre comme des Ovnis.
Votre dernière production était une série. Est-ce que la production de film n’est pas en train de mourir?
Ce qui m’intéresse dans une série, c’est parfois de savoir si l’histoire racontée intéresse le peuple. L’histoire de ma série «C’est la vie» est une histoire qui intéresse le peuple parce qu’il parle d’un centre de santé avec les problèmes liés à ces structures. C’est un sujet très important. On voit le comportement du corps médical par rapport aux malades et le sous-équipement des centres hospitaliers. J’ai trouvé cela intéressant. Quand je réalisais la série «Gorgorlu», c’était de petits courts métrages de cinq minutes. Les sketchs n’étaient pas conçus pour devenir une série. Et beaucoup de jeunes cinéastes ont commencé à s’intéresser au cinéma et ils ont été formés sur ce plateau de «Gorgorlu». Cette série «Gorgorlu» est l’antithèse de toutes les séries qu’on voit aujourd’hui.
Quel est votre regard sur la politique culturelle du Sénégal de Senghor à Macky Sall ?
Il n’y a pas de politique culturelle. Il y a des actions à caractère culturel qui ponctuent des moments. Je prends le cas de la Biennale de Dakar, quel est son impact sur le Sénégal ? Il y a une réflexion à faire pour avoir un agenda culturel. Nous avons un beau pays avec des diversités culturelles extraordinaires. Chaque ethnie possède une ressource culturelle magnifique. Nous avons un parc hôtelier très beau. On a une richesse culturelle incroyable. Malheureusement on ne sait pas comment l’utiliser. Sur l’agenda culturel mondial on ne retrouve aucun évènement majeur du Sénégal, sinon la Biennale qui se tient tous les deux ans.
Pourtant on a de grands danseurs, de grands cinéastes, des peintres de renommée internationale, de grands écrivains, des musiciens très talentueux, mais on manque de vision. Beaucoup de personnes qui gravitent autour de la culture ne connaissent pas la culture. Ils pensent que la culture se réduit au folklore, alors que le folklore ne représente que moins d’un pour cent de la culture.
Le Grand théâtre est un grand gâchis, en termes d’investissement culturel. On ne peut pas avoir une création de cette envergure avec tout le matériel qui va avec, et ne pas organiser de grands évènements culturels de type mondial ; même pas un évènement. Macky Sall a fait de belles choses pour la culture. Il faut le reconnaître et cela ne signifie pas que je suis avec lui. Je ne fais pas de la politique ; ce qui m’intéresse, c’est mon peuple. Je crois que la seule personne qui n’a rien fait pour la culture, c’est Abdou Diouf
«BIENTOT, IL Y AURA UNE FEMME GENERALE DE L’ARMEE », ANNONCE MACKY
Le président Macky Sall, Chef suprême des armées en a émis l’idée et dit nourrir l’espoir d’en compter ne serait-ce qu’une dans un avenir proche. Une possibilité que le locataire du Palais présidentiel a bien relevé.
Les forces de sécurité et de défense qui comptent dans leurs rangs beaucoup de femmes, peuvent envisager la présence prochaine d’une Générale de l’Armée. Le président Macky Sall, Chef suprême des armées en a émis l’idée et dit nourrir l’espoir d’en compter ne serait-ce qu’une dans un avenir proche. Une possibilité que le locataire du Palais présidentiel a bien relevé.
‘’Vous voyez qu’il y a beaucoup de femmes en tenue. Alors qu’il y a 15 ans, on n’imaginait pas une femme dans les services de l’armée, de la gendarmerie. Comme quoi tout est une question de mentalité. Nous avons des femmes colonelles dans l’armée. J’espère que bientôt il y aura une femme générale de l’Armée’’, lâche-t-il.
‘’Nous avons maintenant une femme Recteur, maintenant il faudrait qu’on aille plus loin. (…). Moi j’ai nommé la première femme patron de la police nationale, Inspectrice générale de police (Anna Sémou Diouf), la première femme gouverneure de région. Donc je suis votre partenaire et votre allié dans la promotion des femmes’’, s’est-il réjoui en rappelan
SIX FEMMES AFRICAINES AUX COMMANDES D’ENTREPRISES PUBLIQUES STRATEGIQUES
Dans un environnement concurrentiel, les entreprises misent de plus en plus sur les compétences, les ressources de qualité pour tirer leurs épingles du jeu. Les entreprises publiques africaines n'échappent pas à la règle
La Tribune Afrique |
Maimouna Dia |
Publication 09/03/2019
En Afrique, les pouvoirs en place puisent traditionnellement dans les rangs de leurs partisans politiques pour recruter les dirigeants de grandes entreprises publiques sous leurs contrôles. A ces postes stratégiques, habituellement dévolus à la gente masculine, se sont hissées des femmes issues du monde des affaires ou de l’administration, au bout d’un parcours remarquable.
Dans un environnement concurrentiel, les entreprises misent de plus en plus sur les compétences, les ressources de qualité pour tirer leurs épingles du jeu. Les entreprises publiques africaines n'échappent pas à la règle. Dans ce contexte, émergent des femmes leaders, à la tête d'entreprises publiques stratégiques, dans le domaine des télécommunications, de l'énergie, de la banque ou encore de l'aérien, mettant leurs expertises et compétences aux services du bien public. Six sociétés nationales africaines d'envergure montrent la voie.
Yah Sunday Achidi, le nouveau visage de l'opérateur Camtel
C'est par décret présidentiel que Judith Yah Sunday Achidi a été nommée, en décembre 2018, directrice générale de l'opérateur historique camerounais Camtel. La nouvelle directrice générale a occupé de hautes fonctions dans l'entreprise d'Etat née sur les cendres de l'Intelcam, devenue CAMTEL en 1998. Elle est titulaire d'une licence en sciences économiques obtenue en 1991 à l'université de Québec à Montréal au Canada. Elle a également un diplôme supérieur (DESS) dans le domaine de la banque, finances internationales de l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC). Elle préside désormais le groupe stratégique, CAMTEL, avec ses 153 818 lignes téléphoniques en réseau de câble et 76 concentrateurs permettant d'offrir la téléphonie rurale à autant de localités pour une capacité de 10 940 lignes couvrant la quasi-totalité du Cameroun.
Frehiwot Tamiru, CEO d'Ethio Telecom, premier opérateur de téléphonie en Afrique
Au sein de l'opérateur mobile éthiopien, Frehiwot Tamiru a gravi les échelons pour se hisser à la tête du groupe aux 22 000 employés. Ancienne employée de la société, Frehiwot Tamiru y a également été membre du Conseil d'administration, avant d'être consacrée présidente directrice générale par le Premier ministre Abiy Ahmed. Ethio Telecom est le plus grand opérateur de téléphonie en Afrique, avec plus de 62 millions d'abonnés mobiles. Le groupe compte 3 millions d'utilisateurs de téléphonie fixe, une couverture de services mobiles de 85% et un vaste réseau de fibre optique, au niveau de ce pays de plus de 100 millions d'habitants.
Yvonne Makolo, PDG de la compagnie aérienne RwandAir
En avril dernier, Yvonne Manzi Makolo a été nommée directrice générale de la compagnie aérienne rwandaise, RwandAir. Ancienne de MTN Rwanda, Yvonne Makolo, a rejoint la liste assez longue de femmes cheffes d'entreprises publiques au Rwanda. Elle a auparavant officié au niveau de cette compagnie aérienne où elle a occupé le poste de vice-présidente exécutive, en charge des affaires de l'entreprise pendant un an. La compagnie aérienne RwandAir en pleine mutation est l'une des mieux structurées en Afrique. Elle exploite aujourd'hui près de 25 destinations sur le Continent, mais aussi en Asie et en Europe et prévoit des lignes supplémentaires vers d'autres destinations.
Diane Karusisi, directrice générale de Banque de Kigali
Au Rwanda, Diane Karusisi est la directrice générale de la Bank of Kigali, la holding qui chapeaute les activités du premier groupe financier rwandais : assurance, banque et services digitaux. L'économiste a occupé plusieurs postes de direction avant de rejoindre Bank of Kigali. Ancienne directrice de la stratégie et économiste en chef pour le président Paul Kagamé, elle a aussi travaillé au Credit Suisse à Zurich et a enseigné la statistique à l'Université de Fribourg en Suisse. Diane Karusisi est diplômée en économie et est titulaire d'un doctorat obtenu à l'Université de Fribourg. Bank of Kigali qu'elle dirige est la plus grande banque Rwandaise. Elle est détenue par le gouvernement rwandais à 29,5% et la Sécurité sociale rwandaise (25,1%).
Mary Jane Mwangi, patronne de la National Oil Corporation of Kenya
Mary Jane Mwangi, est depuis août 2017, la directrice générale de la National Oil Corporation of Kenya (NOCK). La patronne de la NOCK a débuté sa carrière dans le secteur des huiles de consommation en 1993, avant de rejoindre Shell/BP en 2000. En 2008, elle arrive chez NOCK et devient en juillet 2016, directrice générale par intérim et chef de la direction par intérim. Mary Jane Mwangi, est titulaire d'une maîtrise en administration des affaires de l'Université de Nairobi et d'un diplôme en RH à l'Institut de gestion des ressources humaines (IHRM) de Nairobi. La société sous sa gestion, National Oil Corporation of Kenya, est une entreprise étatique active dans tous les aspects de la chaîne d'approvisionnement en pétrole au Kenya : exploration pétrolière et gazière, développement des infrastructures pétrolières intermédiaires et dans la vente de produits pétroliers.
Andrée Akoumany, Directrice générale de Togo Oil
Avant de prendre les commandes de la compagnie nationale togolaise, Togo Oil, Andrée Akoumany a d'abord gravi des échelons de directions de multinationales dans le secteur pétrolier, dont Chevron Texaco et Shell. Nommée directrice générale depuis avril 2017, Andrée dirige en tout, trois grandes sociétés pétrolières. Il s'agit de COMPEL, Complexe Pétrolier de Lomé, considéré comme l'un des plus grands dépôts pétroliers d'Afrique. Son portefeuille inclut également la STSL, Société Togolaise de Stockage de Lomé, ainsi que la gestion de T-Oil, Togo Oil Company, qui dispose d'un des réseaux de distribution les plus développés du pays.
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NDÈYE SALY DIOP FÉLICITE LES FEMMES
Le ministre de la femme, de la famille et du genre a procédé au lancement du projet d’appui aux femmes dans l’agriculture et le développement durable
Mamadou Sene et Rokhaya Bassène |
Publication 09/03/2019
Le ministre de la femme, de la famille et du genre a procédé au lancement du projet d’appui aux femmes dans l’agriculture et le développement durable. Très satisfait des avancées enregistrées par les femmes dans plusieurs secteurs, notamment celui de l’agriculture, elle a rendu un vibrant hommage aux femmes sénégalaises, particulièrement celles bénéficiaires du programme. ‘’C’est un moment approprié pour rendre hommage à la communauté féminine mondiale dont ses composantes les plus vulnérables s’activent dans la dignité et avec courage à trouver une place à hauteur de leur potentiel inestimable de talent et d’intelligence’’, a déclaré Ndèye Saly Diop Dieng, à l’occasion du lancement du partenariat ONU Femmes – BNP Paribas pour promouvoir l’autonomisation économique des femmes au Sénégal.