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24 août 2025
LE MINISTRE DE L’INTERIEUR REND A «ENDA LEAD AFRICA» SON AGREMENT
« Enda Lead Africa » a reçu, mardi dernier, la notification de la levée d’interdiction et le renouvellement de son agrément même si, rapportent nos sources, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, avait signé l’acte d’abrogation depuis début févr
Le ministre de l’Intérieur a abrogé l’arrêté qu’il avait pris, le 5 novembre 2018, pour retirer à « Enda Lead Africa » son agrément, lui interdisant, du coup, de mener des activités au Sénégal après avoir constaté les financements qu’elle accordait à « Y’en a Marre », un mouvement non encore reconnu comme « organisation d’utilité publique », comme l’avait rappelé le gouvernement.
« Enda Lead Africa » a reçu, mardi dernier, la notification de la levée d’interdiction et le renouvellement de son agrément même si, rapportent nos sources, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, avait signé l’acte d’abrogation depuis début février. Cette décision du ministre de l'Intérieur fait suite à une longue et discrète médiation menée par des acteurs de la société civile, les responsables des principales organisations de défense de droits de l’Homme et des personnalités comme Djiby Guèye, coordinateur de la plateforme « Concorde » et membre-fondateur du mouvement G-88. Selon ce dernier, « c’est une dynamique de plusieurs acteurs du monde des Ong et de la société civile qui a permis d’aboutir à une solution heureuse ». Il dit s’être « appuyé » sur le garde des sceaux, le Pr Ismaïla Madior Fall, le ministre Mary Teuw Niane, le ministre El Hadj Kassé, Mignane Diouf du Forum social sénégalais, le Pr Alioune Tine, Mazide Ndiaye du Radi, Sadikh Niasse de la Raddho, Moundiaye Cissé de l’Ong 3D, entre autres. Le ministre de l’Intérieur avait très vite montré ses bonnes dispositions à permettre le redémarrage des activités de « Lead Africa » en demandant aux premiers médiateurs d’informer l’organisation du nécessaire préalable d’une demande de recours ; ce qui fut fait le 26 novembre.
Toutefois, devant l’Assemblée nationale, le 27 novembre 2018, Aly Ngouille Ndiaye avait justifié la mesure : « Enda Lead Africa n’est pas une Ong, mais une association sénégalaise de droit étranger. Leur mode de fonctionnement est régi par le Code des obligations civiles et commerciales. Lead Africa a eu à opérer des financements ; ce qu’elle n’avait pas le droit de faire ». Les médiateurs saluent « l'esprit de compromis » des responsables de « Enda Tiers monde », conduits par la Pca, Mme Marème Sow.
LA PREMIERE FEMME PILOTE DE L’ARMEE SENEGALAISE
Mame Rokhaya Lô, capitaine à la gendarmerie nationale, est la première femme pilote dans l’histoire des Armées sénégalaises
La mise impeccable, la casquette bien vissée, le regard droit et le léger sourire qu’elle arbore traduisent une posture assez noble. Mame Rokhaya Lô, capitaine à la gendarmerie nationale, est la première femme pilote dans l’histoire des Armées sénégalaises. Après des études à la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où elle a obtenu un master 2 en commerce et management, en 2011, elle s’est présentée au concours d’entrée à la gendarmerie, en 2012.
Admise sur titre, c’est-à-dire en tant que spécialiste en gestion, elle effectue deux années de formation. Affectée à sa sortie à la compagnie de Rufisque comme adjointe au commandant, capitaine Lô, ambitieuse, se présente à un concours ouvert pour former des pilotes dans la gendarmerie. A l’issue de cette « compétition », elle a été reçue pour entrer dans la troisième dimension : « acquérir des compétences pour piloter des avions ultra légers ». A partir des airs, la mission de la section aérienne de la gendarmerie consiste à participer à la surveillance du territoire national en aidant les unités au sol dans le renseignement par la vidéo, la photographie pendant de grands évènements comme la dernière élection présidentielle du 24 février 2019.
Persévérante, Mame Rokhaya Lô a été très tôt fascinée par la présence des forces de la gendarmerie durant la période du Grand Magal de Touba dans la sécurisation des personnes et des biens. Lorsque le désir de servir sous le drapeau est devenu plus ardent, grâce à des informations fournies par des camarades étudiants, le choix a été vite fait. Cela après avoir pourtant constitué un dossier pour le concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (Ena). Ce pur produit de l’école publique sénégalaise a grandi et forgé son caractère de battante dans la banlieue de Dakar, précisément à Pikine.
C’est au lycée Limamoulaye qu’elle a décroché son baccalauréat série S2, en 2004. « Etre pilote, ce n’est pas évident. Comme nous le disons dans notre jargon, intégrer la « troisième dimension » n’est pas une sinécure, car il faut avoir de solides connaissances scientifiques et techniques, mais surtout travailler avec abnégation, avoir confiance en soi, être méthodique et persévérant dans le travail bien fait. Le pilotage est un travail où le respect des normes sécuritaires en suivant le canevas, la culture de la concentration sur son élément, sont des qualités essentielles pour devenir un bon pilote », indique-t-elle, sereine.
A l’endroit des filles qui aspirent à ce métier, elle conseille : « Elles doivent se dire qu’il n’y a pas de limites à se donner dans l’engagement, le culte du travail, parce que les filles et les femmes excellent dans des domaines où les hommes sont moins performants et vice-versa. Il suffit juste de ne pas avoir peur, de cultiver l’assurance en soi comme les femmes savent le faire au foyer, au sein du cocon familial. Le travail physique dans la formation ne doit pas rebuter les filles, car au Sénégal, comme partout ailleurs dans le monde, il y a des barèmes. Les femmes font le même parcours d’obstacles que les hommes et sont formées dans le même moule que leurs frères d’armes ». Malgré ses charges, en tant que femme capitaine, pilote, elle dit faire de son mieux pour concilier la vie professionnelle et la vie familiale. Il suffit juste, à ses yeux, de faire la part des choses et de bénéficier de la compréhension des parents et de la belle-famille qui prennent le relais dans l’environnement familial chaque fois que le devoir l’appelle.
«IL NE S’AGIT PAS SIMPLEMENT DE DEMANDER QUE KHALIFA SALL SOIT LIBERE»
Moussa Tine, un proche de l’ancien maire de Dakar, revient sur ces deux années de séjour carcéral, se projette sur son avenir politique, non sans s’appesantir sur la part de responsabilité de Macky Sall
Harouna DEME (VOX POPULI) |
Publication 08/03/2019
Ce jeudi 7 mars 2019, Khalifa Sall a bouclé un séjour de deux ans en prison. Lui qui a été condamné dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar à trois ans de prison. Moussa Tine, un proche de l’ancien maire de Dakar, revient sur ces deux années de séjour carcéral, se projette sur son avenir politique, non sans s’appesantir sur la part de responsabilité du Président Macky Sall
Que vous inspirent les deux années d’incarcération de votre leader, Khalifa Sall ?
C’est vrai qu’aujourd’hui, cela fait exactement deux ans, jour pour jour, que Khalifa Sall a été pris en otage par le régime de Macky Sall. Deux ans de vie carcérale. Deux ans à Rebeuss. Deux ans d’éloignement d’avec sa famille. Deux ans d’éloignement d’avec ces électeurs de la ville de Dakar, des dakarois qui lui ont fait confiance et qui lui ont confié la gestion de leur ville, suite à une élection qu’il a gagné haut la main. Mais c’est aussi deux ans de remise en cause de nos fondements démocratiques républicains. C’est deux ans durant lesquelles on a peut-être traversé une crise judiciaire jamais égalée. Deux ans durant lesquelles, l’état du Sénégal a été condamné plusieurs fois devant des instances internationales pour des violations de ses droits. Deux ans durant lesquelles, nous avons entendu la justice, elle-même, remettre en cause l’indépendance de la justice. Deux ans également, pendant lesquelles, nous avons entendu des magistrats demander à leurs confrères de rendre justice et non pas de rendre service. Deux ans durant lesquelles, on s’est rendu compte de la toute puissance de l’exécutif et de la nécessité de rééquilibrer nos institutions défendues par les assises nationales. Deux ans durant lesquelles, on s’est rendu compte que nos institutions pouvaient permettre à un seul homme de pouvoir manipuler toutes les institutions à des fins personnelles.
Partant de tous ces constats, à quoi faut-il s’attendre désormais ?
Aujourd’hui, Macky Sall a fini de se faire réélire, au sortir des élections, et maintenant, on met sur la table, la question de Karim Wade et de Khalifa Sall. Effectivement, il y a une demande sur ces cas là. et les Sénégalais avaient bien compris qu’ils ont été mis en prison, parce que simplement, on ne voulait pas qu’ils gênent la réélection du président de la république. Aujourd’hui, il ne s’agit pas simplement de demander à ce que Khalifa Sall soit libéré. il s’agit aussi de demander à ce qu’il soit réhabilité dans sa dignité, si tenté qu’il l’avait perdu. Mais au-delà de cela, il faut qu’on tire la leçon de ce qui s’est passé. C’est-à-dire que la question de la justice dans ce pays, il faut la mettre sur la table. il faut prêter une oreille attentive aux magistrats de l’Ums. il faut revenir sur les conclusions des assises nationales et de la Cnri. il y a aujourd’hui un certain nombre de réformes qui sont attendues. Parce que le problème, ce n’est pas simplement que Khalifa Sall a été emprisonné. le problème, c’est que ces choses-là soient encore possibles dans notre pays, qu’il soit possible d’instrumentaliser à ce point les institutions pour écarter un potentiel candidat à l’élection présidentielle. Mais-delà de cela aussi, il s’agit aussi de travailler à réhabiliter les collectivités locales. Nous étions de plain-pied en train de rentrer dans une république décentralisée avec le principe de la libre administration des collectivités locales. Dans cette affaire-là, on a tout remis en cause. Aujourd’hui, la ville de Dakar est bloquée. Elle ne reçoit plus d’argent, elle n’a plus le budget qu’il lui faut. la ville de Dakar qui a rayonné durant le premier mandat de Khalifa Sall a aujourd’hui énormément de difficultés à exécuter son projet de pavage.
Pour en revenir à Khalifa Sall, vous qui le visitez régulièrement, pouvez-vous nous dire comment il a vécu ces deux années en prison ?
Khalifa Sall a accepté son sort avec énormément de dignité. Tous ceux qui sont allés le voir sortent en disant qu’il est quelqu’un de très serein, de très accueillant, de très digne dans l’épreuve et qui met toujours à l’aise ses visiteurs. Personnellement, je ne me suis jamais fait de soucis à ce niveau-là. Parce que c’est quelqu’un que je connais très croyant et qui sait, qu’effectivement, dans la vie du croyant, il arrive que le bon dieu vous soumette à des épreuves. il a accepté ces épreuves-là, non pas pour se replier sur lui, mais il les a acceptées philosophiquement en tant qu’épreuves de la vie, épreuves que lui impose le bon dieu. Aussi, il comprend qu’il y a du travail à faire. Parce que, si vous regardez toutes les déclarations qu’il a sorties, il revient encore sur les principes fondateurs, sur les réformes qu’il va falloir mettre en place dans notre pays, pour que le Sénégal soit, non seulement un état de droit, mais aussi une démocratie apaisée.
Et si vous deviez situer un moment marquant avec Khalifa Sall sur ces deux années, ce serait lequel ?
Le moment marquant de sa détention, c’est sans doute lorsque le conseil constitutionnel a rendu sa décision écartant sa candidature. non pas, parce qu’il était simplement déçu, mais il ne pouvait pas comprendre l’argumentaire qui a été mis en avant par le conseil constitutionnel. Que le conseil constitutionnel dise que la décision rendue par une cour était exécutoire, alors qu’il restait encore une voie de recours, il considérait en fait qu’on remettait en cause tout le fondement des libertés individuelles et de l’état de droit au Sénégal. Je peux vous assurer que, fondamentalement, la décision du conseil constitutionnel, au-delà de ce qui était attendu de la cour de la Cedeao, à travers l’argumentaire avancé, l’a particulièrement surpris.
Qu’en est-il de son avenir. D’aucuns parlent d’amnistie, d’autres de grâce pour Khalifa. Est-il preneur ou demandeur ?
Aujourd’hui, il y a plusieurs voies possibles, prévues par les instruments de la république. Mais moi, je reste encore sur les principes et c’est pour relever qu’il y a un certain nombre de choses qui se sont passées. il y a une décision de la Cedeao qui est venue et qui dit que son procès n’était pas équitable, qu’il n’a pas bénéficié de tous les droits qui lui sont garantis du point de vue de sa défense. il y a eu un acharnement sur sa personne, une justice sélective, entre autres. il a eu à bénéficier d’énormément de soutiens, y compris des magistrats eux-mêmes. Aujourd’hui, c’est de la responsabilité de Macky Sall, qui a pris la décision de le mettre en prison, de prendre les bonnes dispositions pour que Khalifa Sall soit réhabilité. Aussi, pour que les bons principes soient remis à l’endroit.
En termes de perspectives, est-ce qu’il y en a pour le mouvement des Khalifistes, comme on dit ?
Je ne sais pas trop ce qu’ils vont faire. Mais ils viennent en très grande partie du Parti socialiste. Mais aujourd’hui, il y a un certain nombre d’échéances. et ce qu’il y a, c’est qu’on doit respecter la liberté de choix de tout un chacun. C’est-à-dire le droit d’être candidat, le droit de briguer le suffrage des Sénégalais. Je pense que Khalifa Sall devrait pouvoir retrouver sa vie politique, pouvoir être candidat, pouvoir revenir dans le jeu politique. nous avons des élections législatives et lui qui a été démis illégalement de son mandat de député à l’assemblée nationale, doit pouvoir le reprendre. il y a aussi d’autres échéances qui sont là et il doit pouvoir revenir, faire ses propositions aux Sénégalais, aller à la quête des suffrages avec un programme de réforme et qu’il soit écouté et qu’il puisse, effectivement, jouer sa partition et tenter sa chance. Et si les Sénégalais lui font confiance, mettre en œuvre son projet politique.
Mais n’y a-t-il pas un risque pour lui que cette affaire demeure un boulet qu’il traine et qui va le handicaper dans sa carrière politique ?
Je ne le pense pas. Parce que, s’il y a une chose sur laquelle on a eu l’unanimité, c’est que tous les Sénégalais ont compris que cette affaire-là n’avait pas des objectifs et des ambitions judiciaires, qu’elle n’avait rien à voir avec la gestion des deniers publics. tout le monde, dans ce pays, a compris que c’était pour écarter un candidat à l’élection présidentielle. Vous ne pouvez pas condamner quelqu’un pour une affaire qui était connue de tout le monde, une affaire pour laquelle, les anciens maires sont venus pour dire que c’est eux qui avaient institué cette caisse-là et elle a toujours fonctionné de la même façon. Vous ne pouvez pas condamner quelqu’un pour une caisse qui existe au niveau de toutes les institutions et qui fonctionne de la même manière. Vous ne pouvez pas condamner quelqu’un pour une caisse qui existe depuis la période coloniale. et ça, les Sénégalais l’ont compris. il n’a jamais été condamné aussi pour détournement de deniers publics. Même le juge a considéré que, dans cette affaire-là, il n’y a jamais eu de détournement de deniers publics. Parce que Khalifa Sall ne s’est pas enrichi personnellement avec cet argent de la caisse d’avance. Je ne pense pas que les Sénégalais ont quoi que ce soit à lui reprocher et que son image ait été entamée. D’ailleurs, si tel n’était pas le cas, Macky Sall l’aurait libéré depuis longtemps. Même lui sait que Khalifa Sall reste encore dans le cœur des Sénégalais et les dernières élections législatives l’ont prouvé. il a une chance et c’est encore quelqu’un qui ose prétendre à des postes et à une carrière politique.
LA SCISSION EST ACTEE PAR LES HERITIERS D’ABDOU LATIF GUEYE
L’ONG islamique JAMRA fondée il y a près de 40 ans par feu Abdou Latif Guèye a fini de voler en éclats. le camp d’imam Massamba Diop et Mame Mactar Guèye consomme le divorce avec celui de l’autre leader du mouvement, Bamar Guèye
Suzanne SY et El Hadj KEBE (Vox Populi) |
Publication 08/03/2019
L’ONG islamique JAMRA fondée il y a près de 40 ans par feu Abdou Latif Guèye a fini de voler en éclats. Ses héritiers ont en effet fini de constater la scission au sein de la structure. Ainsi, le camp d’imam Massamba Diop et Mame Mactar Guèye consomme le divorce avec celui de l’autre leader du mouvement, Bamar Guèye
«Nous voudrions d'abord réaffirmer solennellement que Jamra reste plus que jamais attachée au noble crédo, adopté depuis février 1983, par son regretté créateur et ses camarades co-fondateurs, et qui se décline sous le triptyque suivant : un engagement sans réserve dans la défense des nobles idéaux de l'islam, incarnés par notre référence, le messager d’Allah (PSl), prônant un islam de paix, de tolérance, de solidarité active et de convivialité fraternelle à l'égard des adeptes d'autres confessions religieuses ; une posture constante de veille et d'alerte pour contribuer à la sauvegarde des hautes valeurs culturelles et religieuses, généreusement léguées au peuple sénégalais par les grandes figures religieuses qui reposent en terre sénégalaise ; une constante disponibilité fraternelle à l'égard de tout compatriote s'estimant victime d'injustice, et sollicitant de surcroit les bons (et gracieux) offices de Jamra, pour être rétabli dans ses droits», renseigne d’emblée imam Massamba Diop. le responsable moral de Jamra de souligner que c’est de la sorte que «se sont toujours dévoilés les grands axes de l'action caritative de Jamra, régulièrement saluée par divers segments de la société sénégalaise, et à laquelle le regretté Abdou Latif Guèye était viscéralement attaché». cela, soutient-il, «au point d'avoir souvent affiché un royal mépris à l'égard de ces fameux ‘pièges à ONG’, incarnés par certains organismes internationaux, lesquels sont souvent parrainés par des lobbys aux mobiles obscures, et qui, hélas, réussissent souvent à confiner certaines ONG, jadis combattives, dans de pitoyables rôles d'officines de chasseurs de ‘perdiums de séminaires’ et autres financements de ‘voyages d’études’. les détournant ainsi habilement de leurs nobles objectifs initiaux».
Bamar Guèye au banc des accusés
Imam Diop et compagnie relèvent qu’«après avoir maintes fois (mais en vain) déploré les sorties intempestives de Bamar Guèye, qui s'attribue tantôt les fonctions de ‘directeur exécutif’ parfois de ‘responsable moral’ de Jamra, et qui s'autorise toujours à faire de la médisance systématique, par voie de presse, sur tout acte posé par le président exécutif de Jamra, Imam Massamba Diop, ou son second, Mame Matar Guèye, dont les seuls torts sont de privilégier, pardessus tout, la farouche défense des idéaux de Jamra», le point de non retour est atteint. Du reste, disent-ils, Bamar Guèye est un «multirécidiviste dans sa manie du dénigrement public et systématique (l’opinion peut en témoigner suffisamment) de toute action, dès lors qu’elle a été vaillamment conduite et réussie par des responsables de Jamra autres que lui». Pour eux, l’autre tort des gens qu’il dénigre est «d’avoir su, contre vents et marées, rester adossés à une foi inébranlable, et d'avoir constamment en bandoulière une abnégation sans faille et une ferme volonté de contribuer à juguler la propagation des contre-valeurs, qui ternissent les bases de nos valeurs religieuses». Aussi, de s’être «toujours dressé contre la banalisation de toutes formes de déviances, qui ont déjà suffisamment porté de sérieux préjudices à de larges franges de la couche la plus fragile de notre société, la jeunesse».
La «séparation à l'amiable, seule option pour sauvegarder l’héritage de Latif Guèye»
ils considèrent donc que «les incompréhensibles et inadmissibles actions fractionnistes à répétition de Bamar Guèye ne pouvant perdurer éternellement, au risque de ternir l’image Jamra et de semer durablement le trouble et la confusion dans les esprits». Par conséquent, prenant leurs responsabilités, ils informent «l'opinion nationale, internationale ainsi que les organisations sœurs, avec lesquelles Jamra entretient d’excellents rapports, en menant notamment en parfaite synergie de glorieux combats, pour la préservation de nos valeurs (…) que la rupture est désormais consommée avec le directeur exécutif bamar guéye, en raison de son incorrigible et persistante tendance à considérer Jamra comme un héritage familial personnel». «nous invitons par conséquent les professionnels des médias, ainsi que tous nos partenaires traditionnels de combat, à bien vouloir noter que, suite à cette inéluctable séparation à l'amiable, qui nous a semblé la seule option viable pour sauvegarder intact l’héritage du regretté Abdou Latif Guèye, imam Massamba Diop assure désormais, dans la stricte continuité de la mission dont il s'est toujours dignement acquitté, la fonction de Président exécutif de la nouvelle branche, portée sur les fonts baptismaux ce mercredi 6 février 2019, à l'issue de cette scission salutaire, et dénommée ‘organisation islamique non gouvernementale Jamra’ (dont le nouveau siège provisoire ainsi que la nouvelle adresse postale sont spécifiés in fine)», renseigne le communiqué. le document précise que «la fonction de vice-président, en charge de la communication, continuera à être assumée par Mame Matar Guèye. Et imam Moustapha Diop, cumulativement à sa charge de coordonnateur nationale de ‘l'observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses, mbaÑ gacce’ (une coalition de 25 associations culturelles et religieuses), continuera d'assurer la mission qui lui toujours été dévolue à Jamra, de chargé des relations avec les organisations externes. Pendant que Mouhamadou Moustapha Sy assumera, comme de coutume, la charge de trésorier national de Jamra».
BAMAR GUEYE PORTE LA REPLIQUE A IMAM MASSAMBA DIOP
Directeur exécutif de Jamra, Bamar Guèye a réagi au communiqué d’imam Massamba Diop portant sur la scission de ladite ONG. apportant des éclairages, Bamar Guèye a tenu à rappeler les principes qui fondent l’ONG Jamra, avant d’avertir que l’exécutif dont il est le directeur ne permettra à personne d’utiliser leur label pour avoir de la crédibilité. «l’ONG Jamra, reconnue d’utilité publique, n’est pas le sujet à l’ordre du jour. le problème, c’est la démarche des responsables de l’organisation islamique et du parti politique Rds qui disent parler au nom de l’ONG pour des intérêts politiques alors que tout le monde sait qu’une organisation non gouvernementale est par essence apolitique. c’est ce que ces derniers n’ont pas apprécié et ils ont voulu jeter le discrédit sur un outil de la société civile et son responsable à qui beaucoup de partenaires nationaux et internationaux, voue un respect, eu égard à son engagement et à ses convictions et croyances religieuses dans la constance et la détermination», souligne Bamar Guèye. Il informe que «l’ONG a organisée son assemblée générale en juin 2010 au cours de laquelle, les statuts et règlement intérieur ont été modifiés. a savoir que l’ONG sera une structure dirigée par une direction exécutive avec un conseil consultatif qui va l’accompagner. Donc, à partir de cette ag, l’ONG Jamra n’a plus de président, ni de vice-président comme le stipule les statuts et règlement intérieur validés à cet effet». Puis, Bamar Guèye d’expliqué que «la direction exécutive de l’ONG Jamra ne va pas verser dans un ‘ping pong’ puéril, ni répondre aux personnes rédactrices de cette missive et recroquevillées derrière l’organisation islamique pour créer la zizanie. elle ne va pas non plus s’attarder sur des propos pour démontrer son engagement et sa posture d’avant garde, de veille et d’alerte». «la direction exécutive tient à rappeler qu’on ne peut pas décider au cours d’une réunion, de changer le nom de l’organisation islamique en organisation islamique non gouvernementale sans la tenue d’une assemblée générale. et qu’une ONG ne se décrète pas, il faut un accord avec le gouvernement qui vous reconnait comme telle pour prétendre être une ONG à travers une lettre d’exécution technique. la direction exécutive de l’ONG Jamra va, ‘Incha Allah’ continuer sa mission et ne sera point diverti. et elle ne permettra à personne d’utiliser son label pour avoir une certaine crédibilité», insiste-t-il.
LA COTE D’IVOIRE VEUT S’INSPIRER DU MODELE DE CHITA
Yves Armand M’bahia déclare "Honnêtement, on envie beaucoup le Sénégal où notre ami Chita a abattu du travail. Ce n’est pas pour rien que le Sénégal est cinq fois champion d’Afrique"
Présent à la conférence de presse de lancement des activités de Africa Youth Cup «Cabo Verde 2019» en qualité de représentant des 16 équipes engagées au tournoi (19-27 avril), Yves Armand M’bahia était parmi les invités de marque de la cérémonie qui s’est déroulée le 4 mars dernier, à la câmara municipal de Praia. Président de l’académie Volcan Junior d’Abidjan et vice-président de la commission Futsal et Beach soccer à la fédération ivoirienne de football (Fif), le dirigeant a évoqué cette compétition réservée aux u16, le football de plage au Sénégal et au niveau de la caf.
Africa Youth Cup
«J’étais présent à Praia pour trois choses. D’abord, c’est pour assister à la conférence de presse de lancement du tournoi Africa Youth Cup à l’invitation de notre ami Newman Ebiegberi. Ensuite, c’est pour préparer l’arrivée de l’équipe de Volcan Junior, en avril prochain. enfin, c’est pour établir des contacts au profit de notre académie. il y aura 16 équipes et la côte d’ivoire en présentera quatre. au niveau du football ivoirien, il y a une floraison de centres de formation très bien organisés, une bonne synergie qui fait que Volcan Junior sorte du lot comme l’une des meilleures académies du pays. on a l’habitude de participer à ce genre de tournoi en Espagne et au Portugal. Pour la première fois qu’un tournoi est organisé en Afrique, nous serons présents au Cap-Vert. Par l’entremise de la maison-mère, ivoire sport promotion, nous avons aussi organisé cinq éditions du Tida (tournoi international du district autonome) d’Abidjan. on a fait venir de grands clubs comme FC Barcelone (Espagne), Red bulls Salzbourg (Autriche), académie Mohamed XI (Maroc), Wafa (Ghana)»
Beach soccer ivoirien
«L’atmosphère au niveau du Beach soccer ivoirien s’est refroidie, depuis un certain temps. Parce qu’il n’y a plus de championnat, comme à l’époque où on organisait avec 14 clubs. et cela se ressent sur nos résultats à l’international. après deux qualifications en coupe du monde (2009 et 2013), on stagne un peu. Honnêtement, on envie beaucoup le Sénégal où notre ami Chita a abattu du travail. ce n’est pas pour rien que le Sénégal est cinq fois champion d’Afrique. C’est le travail qui est fait à la base. Il y a de la matière et une organisation qui a été mise en place. Avec Chita, nous parlons régulièrement. Je m’inspire de son modèle de promotion pour pouvoir ramener le Beach soccer ivoirien là où il doit être. Je lui tire le chapeau en espérant que cette année, à la coupe du monde, son équipe ira très loin. Je lui souhaite de jouer au moins une demi-finale et pourquoi pas remporter la coupe».
Projet à la CAF
«A l’issue de la dernière coupe d’Afrique que nous avons jouée à Sharm el Sheikh (Egypte), nous avons eu plusieurs entretiens avec les hauts responsables mondiaux et de la caf (Ahmed Saleh). nous avons eu des séances de travail et je pense qu’à court terme, il va être mis sur pied un groupe de travail au niveau de la caf, où on va inclure les pionniers du Beach soccer en Afrique, tels que Chita, Moustafa el Hadawi, votre serviteur sur qui la caf a un œil pour promouvoir le Beach soccer en Afrique».
PAR CHARLES FAYE
UN DIALOGUE POUR SE DEBARRASSER D'IDY ET SONKO
Les politiques vont se donner les moyens pour trouver la nécessité d’un dialogue politique mettant en vedette deux expulsés de la course présidentielle - Nous voilà donc plongés dans un rebondissement dont ont le secret, le père libéral et ses ouailles
Nous y voilà ! La caution morale pour un dialogue politique est mise sur orbite par le président reconduit. Quelques heures à peine, après la proclamation officielle et définitive des résultats par le Conseil constitutionnel de la présidentielle, mise en poche dès le premier tour.
Père Wade, le rusé, qui a préféré s’emmurer dans le jeu de dupes, aux fins libérales de son rejeton exilé et sans papier, et le vieux pépère Abdou Diouf, pater spirituel du Khalife de Rebeuss, ont été convoqués par le Macky, dans le processus du tout trouvé dialogue politique, habilement introduit par ce qui tient désormais de faction irrédentiste de Jamra. L’ONG islamique Jamra.
Feu Abdou Latif Guèye doit certainement se retourner dans sa tombe, de ce sanni jamra, ou si vous voulez de cette lapidation familiale, qui ne conjure point le sort satanique de la division. Mais bon quand il faut se séparer, on se sépare !
Voilà donc installé dans le sujet de l’heure, la première variable géométrique à la terminologie électorale, distillée sans l’air d’y toucher, depuis La Seine, en 2018, par le Macky lui-même. L’Amnistie !
Et oui ! Le mot est d’époque. Le social peut attendre quand bien même les Sénégalais souhaiteraient des réponses urgentes, sonnantes et trébuchantes. Mais bon, chacun sa vision et celle qui compte a pour centre d’intérêt l’Amnistie ! Avec comme parrains, le pape du Sopi et l’ancien socialiste en chef, pour couvrir, themselves, les fritures de la patate chaude.
Nous voilà donc plongés dans un rebondissement politique dont ont le secret, le père libéral et ses ouailles affranchies depuis son rêve de dévolution monarchique.
Cela se passe dans ce Sénégal quasiment indifférent à la fausse surchauffe politique et sorti indemne, le plus naturellement du monde, d’une présidentielle que beaucoup redoutaient carabinée, sans rien savoir d’ailleurs des Sénégalais qui savent comment s’y prendre quand il s’agit de dégager ou garder un président. Les politiques vont se donner les moyens pour trouver l’absolue nécessité, voire l’urgence d’un dialogue politique mettant en vedette deux expulsés de la course présidentielle.
Ce n’est pas Sacco et Vanzetti, mais il faut bien un clap de fin sur la controverse judiciaire. Du coup, c’est tant pis et donc bye-bye au Seck Idrissa et à oust le man Sonko, priés de revoir leur copies incomplètes et redoubler de résilience pour les prochaines échéances.
Si ce n’est bien joué ! Adroit même ! Ce n’est pas l’envie de dire échec et mat qui manque.
Ainsi va la politique chez nous. Un jeu sécateur où chacun taille la voix du voisin aussitôt qu’elle pousse. La preuve, la station primatoriale vit les prévisions de la météo politique. Le vertige d’un yoyo sans fin, sans pénitence ni conversion. Bon Saint Temps de carême chers amis cathos.
Joummah Moubarak et bon week end à tous. !
PAR ALASSANE KITANE
CE DIALOGUE EST UN ARRAISONNEMENT DE LA DEMOCRATIE
Si Macky veut obtenir plus de légitimité que ses 58% lui ont conféré, c’est qu’il ne comprend pas comment fonctionne la démocratie - Ce que le peuple sénégalais exige, ce n’est point un dialogue, mais d’être gouverné sous le régime de la justice
Un président de la République qui est resté sourd, pendant cinq ans, aux appels au consensus sur le processus électoral émis aussi bien par l’opposition que par une partie de la société civile peut-il subitement devenir un apôtre du dialogue ? Dialoguer avec qui et à quelle fin ? Qu’est-ce que l’opposition et la démocratie peuvent-elles tirer d’un dialogue avec Macky Sall ?
Une République, c’est des institutions communes à tous ; une démocratie, c’est des mœurs politiques dont les piliers sont la délibération permanente, des joutes électorales, une séparation des pouvoirs et des contre-pouvoirs. Pourquoi vouloir créer d’autres espaces de dialogue si les couloirs que la démocratie et la République ont aménagé à cette fin ne sont pas bouchés ? Macky Sall, durant sept ans, nous a promis une réforme des institutions sans jamais tenir parole, il a rompu la tradition de consensus sur le processus électoral et le fichier arguant que notre démocratie est rodée, majeure ! Qu’est-ce qui a changé entre temps pour le convaincre de la nécessité de dialoguer avec les anciens présidents et l’opposition ?
Si le dialogue est pour constater l’altération profonde de notre système démocratique par l’obsession qu’un homme d’être réélu, qu’il trouve seul les moyens de réparer ces blessures immondes causées à la démocratie. Il a trouvé un système électoral, il l’a assujetti à ses intérêts, il n’a qu’à assumer ses responsabilités seul face à l’histoire. On peut abuser de la confiance des peuples, mais on ne peut pas les forcer à effacer leur mémoire, or de grands hommes sont tombés dans l’oubli après l’exercice du pouvoir. Il y a des blessures qui laissent des séquelles douloureuses et difficilement réparables. Macky Sall a changé, de façon unilatérale les règles du jeu et après avoir tiré son épingle du jeu, il veut revenir à la normalité : ça ne peut pas être notre problème, encore moins celui de la démocratie. Ce que Macky n’a pas obtenu par la démocratie il ne doit pas rêver l’avoir par un simulacre de dialogue. En Afrique, dès que le mot dialogue est conceptualisé, c’est qu’il y a rupture démocratique : dans une démocratie qui fonctionne, le dialogue est consubstantiel aux institutions. Conférence nationale, dialogue national, etc. : toute cette phraséologie n’est destinée qu’à occulter des forfaitures que l’esprit républicain et l’éthique démocratique auraient dû endiguer.
Dialoguer avec Macky après tout ce qu’il fait en termes de tripatouillage des institutions politiques et du système électoral, c’est accorder une prime à la perfidie et à la gestion solitaire du processus électoral. Il ne faut pas que le dialogue pour effacer la déloyauté, soit une jurisprudence dangereuse pour notre démocratie. La politique n’est pas une œuvre morale, mais on ne peut pas tout se permettre en politique. Macky Sall ne mérite pas qu’on réponde à son appel : il a humilié, oppressé, écrasé, broyé des opposants pour simplement se maintenir au pouvoir. Il a nié les libertés politiques les plus élémentaires pendant sept ans, il ne mérite pas qu’on dialogue avec lui. La meilleure façon de dialoguer avec lui, c’est de s’opposer dans les limites de la légalité républicaine et de travailler à ce qu’il n’abîme pas davantage notre démocratie et notre République. Si Maintenant Macky veut dialoguer pour passer par pertes et profits toutes les dérives qui ont rythmé son premier mandat, c’est qu’il est un comploteur qui cherche des alliés pour comploter contre la démocratie.
Si Macky Sall veut libérer des prisonniers politiques, qu’il le fasse pour s’amender devant sa conscience et devant ses compatriotes. Si Macky Sall veut entrer dans la postérité, il n’a qu’à se débrouiller seul, il n’a qu’à trouver des fantaisies comme celles qu’il a utilisées pour organiser et remporter des élections aussi malhonnêtes. Si Macky Sall veut obtenir plus de légitimité que ses 58% lui ont conféré, c’est qu’il ne comprend pas comment fonctionne la démocratie. Si Macky Sall veut rassembler davantage autour de lui pour légitimer ses forfaits de gouvernance, c’est qu’il ignore l’éveil de la conscience de la jeunesse et la rage d’en finir avec le népotisme, la gabegie et le clanisme. Ce que le peuple sénégalais exige, ce n’est point un dialogue, c’est simplement d’être gouverné sous le régime de la pudeur et de la justice. Ce que les citoyens sénégalais veulent, c’est d’en finir avec une République où l’obtention de la carte d’identité n’est guère soumise aux caprices d’un ministre de l’Intérieur qui les délivre selon ses calculs électoraux. Ce que l’on attend de Macky Sall, c’est qu’il remette la démocratie dans l’état où il l’a trouvée. L’après Macky ne peut pas être envisagé par l’opposition et le pouvoir de la même façon : nous exigeons simplement que le système électoral violé et perverti par sa soif de pouvoir soit réhabilité, c’est tout.
Si Macky veut dialoguer parce qu’il a senti que les fissures de la société sont devenues béantes, qu’il commence d’abord par nous expliquer pourquoi et comment « sa » justice si prompte à cueillir des opposants pour « appel à l’insurrection » est-elle restée aphone et invisible face à tous ces appels à la haine confrérique avant et durant la compagne ? Si rien n’a été fait pour stopper des dérives aussi graves pour la paix et la stabilité de notre pays, c’est parce que le régime de Macky Sall y a trouvé son compte, s’il n’en est pas tout bonnement l’instigateur. Et pour dire un mot sur cette société civile qui presse les vaincus à féliciter Macky Sall, il n’ont qu’à nous expliquer cette posture louche, indolente et parfois même compromettante qu’elle a eue face à la gestion solitaire et tyrannique du processus électoral. La carte électorale a changé de façon inexplicable, des populations électorales ont mystérieusement gonflé dans certaines localités, des citoyens ont été privés arbitrairement de leur droit de vote, des responsables politiques de l’APR ont disposé par devers eux des lots de cartes d’identité, … Macky Sall a oublié que dans la politique comme dans la guerre, il y a des armes non conventionnelles qu’on ne peut pas utiliser sans être en marge de la communauté des hommes civilisés.
Y-A-T-IL UN TABOU AUTOUR DU HARCELEMENT SEXUEL EN AFRIQUE ?
La sociologue et professeure au FMI, Hermine Zossoungbo, lève les contours du phénomène de harcèlement sexuel sur le continent, dans un contexte de liberation progressive de la parole des victimes
A l’occasion du récent Fespaco à Ouagadougou, deux actrices ont révélé avoir été la cible de harcèlement et d'agressions sexuels. Elles ont lancé le mouvement Mêmepaspeur, un Metoo africain tardif mais salutaire. Comment libérer la parole des femmes sur cette question ? Du monde de l’enseignement, à l’entreprise ou même l’Église, quelles solutions pour lutter contre ce fléau ? Hermine Zossoungbo donne quelques éléments de réponse sur le plateau de VOA Afrique.
PAR NDEYE FATIMA NDIAYE
LE PRINCE ET LA SERVANTE
Il reste encore du chemin à faire pour atteindre le plein épanouissement des femmes dans la société sénégalaise - Pourquoi devrions-nous être inférieures au jugement de l’homme ?
Le 8 mars est une journée importante célébrée partout à travers le monde. C’est l’occasion pour toutes les sociétés de mesurer les progrès faits et ceux à entreprendre pour améliorer le sort de la gente féminine. Mais où en est le Sénégal quant aux droits de la moitié de sa population ?
Certes nous avons aujourd'hui de plus en plus de femmes instruites et professionnellement bien établies. Néanmoins, il reste encore du chemin à faire pour atteindre le plein épanouissement des femmes dans la société sénégalaise. Au sein même du noyau familial, des pratiques sociétales ancrées dans notre culture relèguent toujours la femme au second plan ou jettent les bases d'un confinement de la femme à un rôle secondaire. En effet, très tôt dans l’éducation des enfants sénégalais, on note déjà une disparité flagrante entre les petites filles et leurs frères. Les garçons peuvent aller jouer au ballon pendant que les filles doivent rester pour faire la vaisselle et autres travaux ménagers. La sœur doit faire le linge de son frère. Les garçons ont le droit d’aller dehors tard le soir. La fille se doit de rester au côté de sa mère pour apprendre à être une femme, une bonne épouse plus tard. Ne dit-on pas d’ailleurs que taarou jigguen mooy seuy ? (La beauté d’une femme réside dans le mariage). À quelle époque de l'évolution sociale la femme a-t-elle cessé d'être un être à honorer pour ne devenir que la servante du prince sénégalais ?
La femme sénégalaise se doit d'être parfaite : belle, raffinée et toujours aux aguets pour satisfaire les moindres caprices culinaires où encore charnelles de papa chéri. Il suffit d'aller aux marchés Sandaga ou HLM pour constater tout l'arsenal de séduction existant de la femme pour satisfaire son homme. Que fait l'homme pour séduire la femme sénégalaise ? Nada. Car la jonguéité est affaire de femme, tout comme l'exemplarité et le dévouement au foyer. Dans le monde occidental, la femme se bat pour acquérir l'égalité avec l'homme dans les salaires, les responsabilités... Il y a encore beaucoup de choses à améliorer cependant. Mais dans nos pays, notamment au Sénégal, la femme se bat pour être considérée comme un être à part entière et cesser d'être l'enfant de son père ou la femme de son mari. Il suffit de parcourir les téléfilms sur le web pour en faire le malheureux constat.
Une nouvelle télésérie Maîtresse d’un homme marié a fait son apparition après Pod et Marichou ou encore Mbetel de Rouba Seye... Des femmes exemplaires de par leur docilité et soumission à leurs chers maris... Dans l’épisode 11 de la semaine passée, on y voit Birame, jeune homme sans ambition, qui sort tous les soirs se soûler, y battre violemment sa femme, Djalika, jeune belle femme, brillante au travail, qui prend en charge toutes les dépenses du foyer. Sa belle-mère, complice, dormant dans la chambre d’à côté, n’a même pas daigné intervenir et arrêter son fils qu’il adore par-dessus tout le monde. Ceci est devenu habituel au petit écran sénégalais. Comme dans les téléfilms que j’ai cités plus haut. Normal, me diriez-vous. Ce sont des hommes qui écrivent les scénarios. Ils ne font que relater leur fantasme du monde idéal patriarcal. Et dire que la société sénégalaise a déjà été en majorité matrilinéaire ! Et dans le monde du vedettariat, il n’est pas rare d’entendre qu’untel a battu sa femme. N’a-t-on pas entendu un célèbre lutteur excuser son forfait au fait qu’en battant sa femme, il a enfoncé son bras dans le mur ? Et un autre rockeur-mbalax-man défoncer le visage de sa femme célèbre mannequin… Et le tout sans qu’ils ne soient traduits en justice pour voie de faits. Alors, on ne peut qu’imaginer le désarroi des femmes anonymes qui vivent cette violence physique et psychologique en silence. Car jigguen dafay mougn (la patience dans l’épreuve est une qualité chez une femme).
Devant tant de misogynie, oui, c’est bien de mépris qu’il s’agit – de discrimination des genres et de maltraitance - la femme que je suis ne peut que s’indigner et sensibiliser mes jeunes sœurs, nièces et filles que non, nous ne méritons pas un tel traitement.
Nous sommes toutes et tous nés d’hommes et de femmes et sommes égales et égaux devant le jugement divin. Pourquoi devrions-nous être inférieures au jugement de l’homme ? Nos grand-mères ont été des Reines et des Princesses. Si vous en doutez, allez lire l’histoire d’Aline Sitoé, Yacine Boubou et ses consœurs. Ces femmes de Ndër qui, un mardi du mois de novembre 1819, se sacrifièrent collectivement pour ne pas tomber entre les mains d’esclavagistes maures. Des femmes dignes dont je salue le courage pour avoir choisi la mort plutôt que de perdre la dignité. Car la dignité est humaine et dans ce cas-ci bien féminine.
Femmes Sénégalaises, ne sommes-nous pas dignes filles de ces reines héroïques ?
CES PAYS AFRICAINS QUI DONNENT L'EXEMPLE DE LA PARITÉ AU PARLEMENT
Le Sénégal se classe 10e avec environ 42 % de femmes à l'Assemblée nationale - Ces progrès n’ont pas été sans volonté politique forte, pour battre en brèche un patriarcat encore vivace
Six Etats africains figurent parmi les 20 du monde ayant le plus de femmes au Parlement. Le Rwanda arrive en première position, avec 61 % de femmes députées contre une moyenne mondiale de 24 %. Avec la Namibie, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Mozambique et l’Ethiopie, ce pays marque une longueur d’avance africaine en matière de parité.
Les pays scandinaves et latino-américains ne sont plus les seuls à pouvoir se targuer d’avoir fait le plus d’avancées en termes de parité hommes-femmes dans la représentation politique. Premier de la classe depuis plusieurs années, le Rwanda devance en effet dans cet ordre Cuba, la Bolivie, le Mexique et la Suède, selon les chiffres 2019 de l’Union interparlementaire, un organisme suisse qui fait référence, en collectant les données à travers le monde.
Avec 46,2 % de femmes au Parlement, la Namibie se classe 7e, entre Grenade et le Costa Rica. Viennent ensuite l’Afrique du Sud et le Sénégal, 10e et 11e avant la Finlande, avec environ 42 % de femmes au Parlement respectivement. Quant au Mozambique (39,4 %), il se classe 17e après la France, et l’Ethiopie (38,8 %) 19e après l’Argentine. Se distinguent également la Tanzanie, le Burundi, l’Ouganda, le Zimbabwe, le Cameroun et l’Angola, avec plus de 30 % de femmes parlementaires.
Des gouvernements paritaires en termes de genre dirigent par ailleurs le Rwanda, les Seychelles et l’Ethiopie où une femme est présidente depuis octobre 2018. La diplomate Sahle-Work Zewde a ainsi quitté le système des Nations unies pour rejoindre une liste d’une dizaine de femmes ayant été chefs d’Etat en Afrique.
Des quotas dans les Constitutions
Ces progrès n’ont pas été sans volonté politique forte, pour battre en brèche un patriarcat encore vivace. Plusieurs pays affichent aussi en Afrique parmi les plus faibles niveaux de femmes députées au monde. Le Nigeria se classe dernier (5,6 %), après le Bénin, la Centrafrique, le Mali et le Botswana (entre 7 % et 9,5 %).
Dans certains pays en situation post-crise ou post-conflit, des mesures fortes ont été adoptées en faveur de quotas. La Constitution de 2003, au Rwanda, a notamment établi « l’attribution d’au moins 30 % des postes aux femmes dans les instances de prise de décision de l’Etat ». Un quota préconisé en 1995 par la Déclaration de Beijing lors de la conférence mondiale sur les femmes, et largement dépassé depuis au Parlement rwandais. Cette volonté politique « correspondait à la réalité du Rwanda après le génocide, les femmes représentant 70 % de la population », explique Tito Rutaremara, qui a participé à la rédaction de la Constitution. Elle s’aligne aussi sur une politique de promotion des femmes menée par le Front patriotique rwandais (FPR) à tous les niveaux.
Parmi les pays d’Afrique ayant inscrit un quota de 30 % de femmes au Parlement dans leur Constitution figurent l’Ouganda (34,9 % de femmes députées), le Burundi (36,4%), la Tanzanie (37,2 %) et le Soudan du Sud (28,5 %). Au Kenya, un projet de loi est en cours de discussion, pour faire passer les femmes au Parlement de 22 % actuellement au tiers des sièges, comme le prévoit la Constitution de 2010, qui tarde à être appliquée.
Lois électorales et quotas dans les partis
Au Sénégal, c’est une loi électorale sur la parité « absolue » qui a tout changé en 2010. Adopté sous la pression d’une coalition de femmes de tous les partis, le texte stipule que 50 % de femmes doivent figurer sur les listes de tous les scrutins, avec un système précis alternant hommes et femmes pour éviter que ne soient inscrits 10 hommes en premier, et les femmes ensuite. Résultat : lors des législatives de 2012, la part des femmes au Parlement a bondi de 22 % à 42 %. La Côte d’Ivoire a emboîté le pas le 7 mars 2019, en adoptant une loi établissant un quota de 30 % de femmes sur les listes de candidats aux législatives, sénatoriales et les élections locales.
D’autres pays voient les partis politiques remplir des quotas, parfois de façon spontanée, sans contrainte légale. L’engagement historique des femmes dans la lutte contre l’apartheid et la puissance de la Ligue des femmes du Congrès national africain (ANC) expliquent ainsi leur essor en politique en Afrique du Sud. L’ANC a adopté de son propre chef un quota du tiers des candidates sur ses listes dès 1994. Les femmes ne sont pas seulement présentes au Parlement, où elles n’étaient que 2,7 % avant 1994. Elles sont aussi passées de 33 % à 41 % des membres du gouvernement entre 2004 et 2016.
Des avancées purement cosmétiques ?
Certaines n’en contestent pas moins ces avancées comme peu représentatives de l’état des sociétés concernées. Au Sénégal, la loi sur la parité n’a rien changé à des inégalités de genre enracinées, selon la sociologue et féministe Fatou Sow. « Il n’y a pas d’égalité dans une société patriarcale, estime-t-elle. Les hommes dominent, même dans les organisations sociales matrilinéaires où les oncles maternels et les frères occupent une place centrale. Les hommes affirment par ailleurs que le discours sur l’égalité est "occidental". Ils estiment que la culture "porte le respect des mères", etc. L’opinion publique - quelquefois féminine hélas - en est généralement bien d’accord. »
En Afrique du Sud, l’essor des femmes en politique concerne aussi le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), qui compte parmi les plus jeunes femmes noires députées avec Hlomela Bucwa, 25 ans, et Gwen Ngweya, 28 ans. Au Rwanda, l’avancée des femmes en politique est encadrée par l’hégémonie du Front patriotique rwandais (FPR), au pouvoir. Deux opposantes qui voulaient se porter candidates à la présidentielle, Victoire Ingabire et Diane Rwigara, ont ainsi été emprisonnées avant d’être libérées, en septembre et octobre dernier, peu avant que l’une des femmes les plus puissantes du Rwanda, Louise Mushikawabo, ancienne ministre des Affaires étrangères, n’accède au poste de secrétaire générale de la Francophonie.