Idy et Sonko doivent refuser de répondre à l’appel de Macky - Ayez le courage de décliner cette invitation et refusez de prêter le flanc à l’appel intéressé d’une certaine aristocratie maraboutique
Proclamé vainqueur par le Conseil Constitutionnel, le chef de la coalition Benno Bokk Yakaar Macky Sall décide enfin de sortir de son mutisme pour lancer un appel ouvert à toutes les forces vives de la nation pour discuter de toutes les questions brûlantes qui interpellent la société. Certains peuvent être tentés de dire enfin. L’heure de la réconciliation nationale a sonné et gare aux nihilistes qui s’obstinent à la confrontation et au rejet de l’appel de Macky Sall.
Dialoguer, c’est bien. Mais, sous quelle forme, voire sous quelle modalité et avec qui ? Dialoguer consiste pour le régime de Macky à seulement calmer le jeu politique et bercer d’illusion les acteurs politiques qui estiment à tort ou à raison qu’il est encore possible de nouer un dialogue fécond avec les gens de l’APR et de Benno Bokk Yakaar, en vue de reconstruire les liens défaits et de défendre l’intérêt général du pays de la Teranga.
Toutefois, malgré la volonté affichée par certains acteurs politiques, membres de la société civile ou de dignitaires religieux ou coutumiers en vue de pacifier l’espace politique et d’appeler à un sursaut national, voire patriotique afin de relever le défi du développement économique ou de la cohésion sociale malmenée depuis un certain temps, il demeure un passif important à régler, mieux une question préjudicielle à résoudre à savoir la fiabilitédelaparole de Macky Sall avant de cautionner un éventuel dialogue national.
En effet, personne n’a oublié les dérives et les provocations de Macky Sall durant son Septennat. Que Macky Sall regrette devant toute la nation ses faits et gestes qui ont fini par ternir l’image de notre modèle de consensus démocratique ayant trait aux questions politiques, mais également son immixtion voire son instrumentalisation de la justice sénégalaise à des fins politiciennes en vue de détruire la carrière de ses adversaires politiques !
Qui dit instrumentalisation de la justice à des fins politiciennes doit nécessairement penser à monsieur Khalifa Ababacar Sall. La carrière politique de l’ancien maire de Dakar a été jetée en pâture par la volonté d’un seul homme, Macky Sall. Des méthodes ignobles ont été utilisées par Macky Sall et sa bande de thuriféraires zélés pour humilier monsieur Khalifa Ababacar Sall afin de permettre à la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar d’avoir les coudées franches pour torpiller le processus électoral. Le pouvoir de Macky Sall a dépouillé le maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall de toutes ses fonctions politiques obtenues grâce à la confiance de nos concitoyens. Agiter son élargissement de prison, voire pourquoi pas lui accorder sur le tard l’armistice après avoir sciemment planifié son emprisonnement, relève d’un calcul cynique. Même l’idiot de la République, Moustapha Cissé Lô a révélé à toute la nation que le maire de Dakar a été écarté du jeu politique en vue de permettre à son mentor d’obtenir plus facilement un second mandat dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 Février 2019.
Le maire de Dakar, monsieur Khalifa Ababacar Sall ne doit rien à Macky Sall. Il a été injuste emprisonné. Que Macky Sall prenne ses responsabilités afin de mettre un terme à cette injustice ! Le maire de Dakar, monsieur Khalifa Ababacar Sall a eu raison sur le régime de Macky Sall sur le caractère inique de son emprisonnement. Il a fait et continue à faire preuve de courage et d’endurance contrairement à notre apprenti-dictateur qui préfère de loin la mort que la prison. Respect à monsieur Khalifa Ababacar Sall. La vérité triomphera toujours sur le mensonge et le faux.
Dites-nous, messieurs de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar et autres affidés du régime, le moment venu, votre homme Macky Sall pourra t – il regarder droit dans les yeux monsieur Khalifa Ababacar Sall sans éprouver la moindre gêne, voire sans ressentir de la honte après avoir jeté dans la pâture son honorabilité. Macky Sall a été cruel et injuste avec son ancien allié le maire de Dakar, monsieur Khalifa Ababacar Sall.
Personne dans ce pays n’est amnésique à moins qu’il ou elle soit de mauvaise foi au point d’oublier sa gestion dictatoriale des dossiers économiques qui intéressent, voire affectent le devenir de tous nos compatriotes. Nous avons tout entendu sur ces sujets. Un mépris dans le discours en niant même la compétence et la qualité des acteurs politiques de l’opposition à se prononcer sur la question de nos ressources énergétiques comme si lui seul était compétent en la matière. Et puis, puisque que tout a été décidé sur la répartition de nos ressources pétrolières, gazières et minières à des entreprises étrangères dans des conditions opaques, pourquoi inviter maintenant les autres acteurs à venir discuter sur des questions déjà tranchées par le prince. J’allais oublier. Notre homme est géologue de formation.
Le roi de la cour de Benno Bokk Yakaar, vu l’indifférence de beaucoup de nos concitoyens à sa réélection obtenue par des moyens illégaux, tente un jeu de séduction en vue de s’offrir un quitus moral pour masquer le dégoût, voire le rejet de beaucoup de nos compatriotes lésés dans l’exercice de leurs droits et libertés à son égard. Nos compatriotes ont compris le jeu machiavélique de Macky Sall. Son appel à un dialogue national n’est motivé seulement que par des considérations partisanes et politiciennes.
Réunir l’opposition sénégalaise sortie des urnes de l’élection présidentielle du 24 Février 2019 autour d’une table en vue de discuter de tout, est une autre manière de l’amener à accepter les résultats de l’élection et à le reconnaître comme président. C’est cette quête de légitimité que Macky Sall cherche à obtenir par tous les moyens auprès des quatre candidats, qui ont à l’unanimité rejeté les résultats proclamés par le magistrat Demba Kandji et confirmés par le Conseil Constitutionnel.
Une victoire contestée par les quatre candidats de l’opposition laisse des traces indélébiles dans la conscience de Macky Sall. C’est un crime de lèse-majesté qui importune le roi de la coalition Benno Bokk Yakaar au point qu’il accepte d’organiser un dialogue national exclusif qu’il a toujours refusé de conduire à son terme en vue de défendre l’intérêt général pour des considérations partisanes et de calculs politiciens. N’est-ce pas lui qui disait aux citoyens sénégalais qu’il veut réduire l’opposition à sa plus simple expression ? Une opposition tétanisée et combattue avec des moyens ignobles. Venir maintenant appeler au dialogue à cette opposition qui a tout vu des dérives, des magouilles, des provocations irresponsables, relève de la tortuosité et d’une surenchère politicienne pitoyable qui n’honore pas l’homme.
Cependant, ce n’est pas une nouveauté. Macky Sall est coutumier de tels agissements. La politique se réduit pour lui à un jeu de dupes et tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins même au prix d’une certaine imposture. Macky Sall n'est pas un homme fiable, qui inspire et à qui les citoyens sénégalais peuvent se fier sur des questions ayant trait à la transparence et à la loyauté. Aujourd’hui, au Sénégal, quels sont les patriotes qui sont prêts à accorder le bénéfice du doute à Macky Sall ? Qu’ils sortent du bois et nous disent pour quelle raison maintenant nos compatriotes doivent tout oublier des reniements de Macky Sall et lui tendre la main pour se faire rouler de nouveau dans la farine ?
Macky Sall n’est ni démocrate ni républicain encore moins patriote. C’est juste un apprenti – dictateur qui cherche à faire peur à nos compatriotes qui dénoncent sa méthode de gestion du pouvoir, qui abuse à volonté de ses prérogatives pour violer encore et toujours nos droits et libertés, voire qui menace la cohésion sociale du pays de la Teranga.
Que faut- il également penser de son appel à ses deux prédécesseurs Abdou Diouf et maître Abdoulaye Wade ? S’agissant de son conseiller et guide en la personne de monsieur Abdou Diouf, en quoi peut-il être de bonne foi un acteur clé d’un dialogue national à mettre en œuvre alors qu’il n’a pas bougé d’un doigt pour apporter un soutien de taille au PS, miné de toutes parts par des dissensions qui ont fini à prendre le dessus sur l’héritage de Senghor ?
Au plus, Abdou Diouf n’est pas l’homme de la situation. Personne dans ce pays surtout la jeunesse malsaine d’alors n’a oublié sa gestion catastrophique du pays qui ressemble à bien des égards à un saut dans le vide. Cet homme est un étranger parmi nous et qui continue à profiter du système d’accaparement systématique de nos deniers publics qui a mis le pays à genoux.
S’agissant de maître Abdoulaye Wade, est-ce une farce de mauvais goût pour deux hommes qui ne sont nullement ménagés durant tout le septennat de Macky Sall ou est-ce la paix des braves, voire le deal sciemment orchestré en vue de torpiller le processus électoral ? Accepter la main tendue de Macky Sall, c’est donner raison à tous ceux et à toutes qui ont pensé que maître Abdoulaye Wade est l’allié naturel de Macky Sall depuis le début et ce malgré ses menaces d’empêcher la tenue de l’élection présidentielle du 24 Février 2019 et au final son appel au boycott afin de permettre la réélection de Macky Sall et de favoriser le retour en grâce de son fils Karim Meissa Wade dans le jeu politique par le biais d’une loi d’amnistie. Personne n’est dupe de ce jeu de politiciens. Le couronnement du grand deal international s’approche au grand jour et toujours sur le dos du peuple et de la défense de ses intérêts.
Cet appel au dialogue national est juste une échappatoire pour Macky Sall et son régime afin de taire table rase sur tous les scandales financiers qui ont gangrené sa gestion scabreuse de nos deniers publics. La réconciliation nationale doit nécessairement passer pour les gens du pouvoir et de leurs alliés par un oubli total des dérives du septennat de Macky Sall. Au plus, l’accord qui sera signé par les parties engagées à ce spectacle aura uniquement pour finalité de montrer voire d’indiquer à nos compatriotes que les acteurs politiques sont tous pareils et pour le partage du pouvoir voire des privilèges, ils sont prêts à toutes sortes de compromissions sur le dos du peuple.
Les candidats de l’opposition Idrissa Seck et Ousmane Sonko doivent continuer leur chemin, refuser de répondre à l’appel de Macky Sall. Nos compatriotes qui ont voté pour le camp de l’opposition ont tourné définitivement la page Macky Sall. Nos compatriotes ont un œil sur vous et sur vos agissements. Et surtout, ne trahissez pas la confiance de vos électeurs. Le jugement de l’histoire sera fatal sur vous. Ayez le courage de décliner cette invitation et refusez de prêter le flanc à l’appel intéressé d’une certaine aristocratie maraboutique et de politiciens à la recherche de prébendes. Parcourez le pays et expliquez à nos compatriotes la nécessité de changer le modèle de gouvernance en vigueur au Sénégal depuis l’indépendance si nous voulons et souhaitons sortir du sous développement endémique avec son cortège de corruption, de népotisme, de détournement de deniers publics et d’impunité.
C’est le seul combat à porter, voire à mener avec courage et responsabilité auprès de nos compatriotes afin de déconstruire les goulots qui étranglent et maintiennent le pays dans la servitude, le déni. Tout le reste n’est que du marchandage entre politiciens professionnels et autres personnalités pour le partage du gâteau Sénégal alors que la moitié de la population vit dans une extrême précarité.
PAR ALASSANE KITANE
TÉLÉFILMS OU FILMS PUBLICITAIRES ?
S’il faut saluer la belle initiative qui a consisté à promouvoir le consommer local dans ce domaine, il reste que dans le fond comme dans la forme ces téléfilms sont parfois très décevants et parfois même nocifs à notre identité
Au risque de me faire traiter de rabat-joie ou de pessimiste chronique par les fans de téléfilms sénégalais, je dirais que le flot de téléfilms produits et diffusés par les télévisions sénégalaises est préjudiciable à notre société. S’il faut saluer la belle initiative qui a consisté à promouvoir le consommer local dans ce domaine, il reste que dans le fond comme dans la forme ces téléfilms sont parfois très décevants et parfois même nocifs à notre identité. Le fait qu’ils soient consommés sans modération par le public pourrait faire croire qu’ils sont réussis aussi bien sur le plan artistique que sur celui technique, mais ce n’est qu’apparence. Il faut juste rappeler que dans la société de consommation, les désirs peuvent être provoqués artificiellement et leur satisfaction proposée sous des formes standardisées par la logique la production-consommation.
Nous n’inventons rien. On sait depuis Marcuse (Eros et Civilisation, Contribution à Freud) que la sur-répression du plaisir s’opère de façon quasi magique par une surproduction de biens et services destinés à capturer et à domestiquer l’énergie créatrice qui existe en chacun d’entre nous. La sexualité est de plus en plus présente, mais de plus en plus raffinée, émoussée et finalement inhibée ou niée dans la course à la consommation d’une infinité d’objets et de produits de substitution. Nous sommes à l’ère du « je consomme, donc je suis » ou du « je vis pour consommer » : la consommation est désormais la mesure de l’être au lieu d’en être un simple moyen.
La production de faux besoins et de faux désirs a amputé l’homme de sa substance originelle, de son essence : la liberté ou la créativité. Le principe même de la rationalité technologique, c’est de dépouiller l’homme de toute possibilité d’être et d’exister en dehors du système. Le système est démocratique, ouvert dans sa forme ; mais totalitariste et clos dans son fond parce que le corps y devient esprit et l’esprit corps comme le suggère Marcuse : « Le principe de plaisir s'étend à la conscience ; Eros redéfinit la raison en ces propres termes : est raisonnable ce qui protège l'ordre de la satisfaction. ». Nous sommes libres de consommer, mais nous consommons ce que veut le système et comme le veut le système.
L’industrie du luxe et du loisir est chargée de rendre opérationnel ce sinistre précepte de négation de la dissemblance dans la société industrielle, de sorte que l’opposition au système fait désormais partie de celui-ci et dans les limites définies par lui. Le système prend tout à l’individu sans qu’il s’en rende compte : le discours est cadenassé parce que standardisé ; l’art est paradoxalement passé d’antisystème à pro-système ; la religion est folklorisée par des prêches excentriques, sensationnelles et peu critiques envers le système, …
Ce système d’est d’abord mondial (la capitalisme) avant d’être local (les pseudos démocraties dans nos pays) : l’homme est outrageusement dépossédé par et dans sa croyance au principe de libre consommation. « Goorgui » est pris dans le piège d’une surabondance de plaisir et la promesse d’une sur-satiété : il est noyé dans un flot de divertissement télévisuel, les magasins de grande surface lui procurent des délices jamais délectés, les artifices d’un langage totalement ludique lui font croire qu’il est heureux. Le Sénégalais est broyé et appauvri (dans tous les sens) par une machine de consommation qui ne lui laisse aucun répit.
Inspectons le langage que charrient les téléfilms, analysons les séquences romantiques où se côtoient fidélité et infidélité, amour et haine, concorde et dislocation : le type d’homme que veut le système y est sculpté de manière suggestive. Ne soyons donc pas étonnés d’avoir une société musulmane où la monogame devient règle (puisque la polygamie est source d’instabilité et de crises) et où la virilité ou la masculinité résidera plus dans le sublimé (du genre « na gooré » ) que dans le réel. Les mariages sont de plus en plus éphémères et chaotiques, l’éducation familiale presque contingente : la baisse de niveau des apprenants et le peu de créativité des adultes sont consubstantiels à notre façon d’être qui n’est rien d’autre qu’une façon de consommer.
Pour en revenir au caractère préjudiciable des téléfilms sénégalais, remarquons d’abord qu’ils contribuent à perpétuer la conspiration contre les langues locales. Alors que les troupes « Daaray kocc » et « Diamonoy tey » avaient fini de prouver la haute créativité que recèle la langue wolof, nos nouveaux téléfilms nous agressent avec des séquences entières en français ! Pourquoi chercher à imposer subrepticement aux Sénégalais la promiscuité d’un langage qui n’est ni wolof ni français ? Si le wolof ne peut véhiculer ni romantisme ni intelligence politique (ce qui est bien évidemment absurde) pourquoi convoquer ces thèmes dans des téléfilms destinés à la consommation locale ? Parlez wolof si vraiment (comme vous le prétendez) vous voulez faire la promotion du « consommer local » ! Il n’y a rien de plus incommodant pour le spectateur non lettré en français que de suivre des envolées lyriques en wolof coupées de façon irrespectueuse par une irruption du français pour débiter des « lieux communs » de la télénovela. Cette trouvaille n’est rien d’autre qu’une astuce pour combler un vide d’inspiration. Nous avons besoin que notre vouloir, notre amour, nos craintes, nos joies, nos échecs, nos déceptions ; bref, que notre être soit chanté, célébré, pensé dans nos langues locales.
On remarquera d’ailleurs que certains téléfilms confondent sciemment réalisme et reproduction instantanée du réel : ils font du « marquage à la culotte » à l’actualité. Or même si leur dessein était de faire du téléfilm un « raconteur du présent », ils devraient savoir que la créativité doit précéder et rendre possible toute œuvre réaliste. Par conséquent, si le téléfilm doit être une duplication quasi instantanée du réel, mieux vaut remplacer les personnages par des personnes pour que l’œuvre devienne plus vraie. Le danger de cette intrigante manœuvre entre la politique et l’art, c’est de façonner les consciences ou de les manipuler dans l’optique d’une perpétuation du système qui est ici à la fois médiatique et politico-artistique. La conspiration du système va jusqu’à squatter la créativité artistique pour l’empêcher d’être libre et porteuse d’une idéologie de libération. Art, politique et média constituent une trinité pour le maintien de l’ordre politique, économique et social. Ils se signifient et se soutiennent réciproquement dans l’intérêt d’une oligarchie qui exploite les pauvres citoyens en les manipulant par des besoins artificiels.
Un autre aspect rebutant du téléfilm sénégalais, c’est sa vocation outrancièrement publicitaire, voire tout simplement marchande. Quelle honte ! C’est quand même incroyable : l’attention, le temps et l’esprit du téléspectateur sont ostensiblement « vendus » dans le cours même du film ; de sorte qu’on n’ait aucune liberté de zapper pour éviter de subir le diktat du commercial ! A ce rythme les sociétés publicitaires risquent de fermer pour céder la place à la rapacité d’un trust médiatique qui finira par engloutir la société sénégalaise elle-même. C’est comme si aucune instance de régulation n’existait dans ce pays : la publicité, la politique, le divertissement, l’information et la communication opèrent dans une synergie d’uniformisation de notre société. Ils savent que le zapping est devenu un acte éminemment politique : en choisissant une télé on choisit inconsciemment ou sciemment une perception de la réalité devenue ultra politique.
Ils conquièrent le DÉSIR de nos concitoyens, orientent leur choix en manipulant leur conscience par une double publicité : incitation à consommer un produit en vantant ses qualités et incitation à un conformisme généralisé dans le satisfaction du désir, dans le comportement, bref dans l’être. Le désir est manufacturé sous forme de désir d’être connu ou de désir d’être-reconnu : la célébrité incline parfois à renoncer à certaines idées et valeurs, notamment celles qui sont jugées subversives par le média dispensateur de célébrité. Il y a des intellectuels et des artistes qu’on n’invite pas dans certaines télés à cause de l’incompatibilité de leurs idées avec la ligne éditoriale devenue doctrinale du média. Les débatteurs les plus en vue sont les répétiteurs de la bien-pensance et des idées complaisantes, les prêcheurs les plus mis en exergue sont ceux qui ne risquent pas d’importuner le système, les animateurs les plus payés sont ceux capables de dissoudre le sérieux et la profondeur du désespoir dans le folklorique.
C’est ainsi que tout énergie antagoniste est doublement inhibée : d’une part, des célébrités sans aucune valeur artistique ou intellectuelle sont chargées d’étouffer toute contestation par la diabolisation ; d’autre part la superficialité et le sensationnel érigés en dogme pour endiguer le mécontentement. Tout le monde a vu comment un ancien rappeur devenu mbalax-man ultra médiocre s’est arrogé le droit d’occuper, durant la campagne, tous les médias pour débiter des énormités sur les candidats de l’opposition à la présidentielle. Il n’est donc pas étonnant que s’opposer devient de plus en plus difficile dans notre pays : les faux chroniqueurs pourront achever la sale besogne en s’attaquant lâchement aux opposants à qu’ils reprochent leur manque d’inventivité oubliant qu’ils ont eux-mêmes confisqué les couloirs et les moyens de cette inventivité.
La publicité est en train de tuer le téléfilm sénégalais par un dévergondage excessif dans les messages : les produits aphrodisiaques, les élocutions érotiques, les tailleurs très sexy passent dans le film même ! Aucune précaution morale ou même artistique n’entoure aujourd’hui la publicité dans le film. C’est dans le brut que la chose est passée sans se soucier du chef de famille qui regarde la télé en famille. Qui paie commande dit l’adage ! Aujourd’hui celui qui tient la bourse contrôle les séquences du film ; demain il contrôlera les idées du téléspectateur. Marcuse avait donc raison de dire que la rationalité technologique a un caractère politique sournois et très puissant. Par un système de domination presque invisible, elle dévore l’homme en le poussant à chercher sans relâche un plaisir essentiellement impossible dans l’accumulation d’argent et de produits de consommation. Il nous semble urgent de libérer nos consciences de cette servitude si nous voulons un véritable changement dans notre pays.
LEÇONS ET PERSPECTIVES DE LA PRÉSIDENTIELLE
Il faut en vérité relever que le manque d'unité de l'oppostion, ont favorisé la faible adhésion populaire à ses mots d’ordre et plan cynique de hold up, déroulé en amont par Macky - DÉCLARATION COMMUNE RND-YOONU ASKAN WI
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration commune du RND et de Yoonu Askanwi Wi, datée du 9 mars 2019, relative au scrutin présidentiel du 24 février dernier.
« La proclamation définitive par le Conseil Constitutionnel des résultats de l’élection présidentielle du 24 février 2019 est intervenue quelque deux jours avant l’anniversaire du sacrifice collectif sublime des femmes de Ndeer qui, le Mardi 07 Mars 1820 (Talaaay Ndeer), après une résistance héroïque sous la conduite de Linguère Faatim Yamar Khouryaye Mbodj, avaient choisi de « mourir en femmes libres » en s’immolant par le feu, , plutôt que d’être capturées et réduites en esclaves par les troupes maures alliées aux Toucouleurs.
Comment, sur le même registre, ne pas magnifier la geste de la prêtresse Alin Sitooy Jaata, née en 1920 à Kabrousse en Casamance, et morte en 1944 à Tombouctou, au Mali, en résistante exilée et emprisonnée par le colon français ? Comment ne pa rappeler la signification profonde de la célébration du 08 Mars, Journée internationale des femmes, proposée pour la première fois en 1910 par la journaliste Clara ZETKIN, membre dirigeante de la 1ère Internationale Socialiste, puis consacrée en 1917 après la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg / Russie, sous l’impulsion de Lénine et des révolutionnaires russes de l’époque, dans une perspective de transformation sociale pour la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme et de toute forme d’oppression ? Comment, dans un tel contexte, par delà le bruit et les promesses mirobolantes des prédateurs de la République, ne pas souligner à nouveau que l’enjeu véritable de cette présidentielle résidait dans le choix entre deux camps : le camp de la continuité du système néocolonial à travers ses différents avatars, y compris sous la forme d’une « troisième alternance » dans le changement des visages des tenants de la dépendance et de l’oppression, d’une part, d’autre part le camp de la rupture, de l’antisystème, de l’alternative souveraine pour la libération nationale, la liberté et la dignité humaine, la souveraineté populaire et l’émancipation sociale, problématiques au cœur du symbolisme des 07 et 08 Mars esquissé ci-dessus ?
Il faut certes se féliciter de la quasi absence de violence sanglante ainsi que du déroulement paisible qui ont marqué le scrutin du 24 février, malgré les divers et multiples impairs notés, favorisés par l’absence surprenante de l’opposition dans de nombreux bureaux de vote, y compris en milieu urbain ! Mais il faut en vérité relever que le manque de perspicacité, de combativité et d’unité de lutte au sein de l’opposition, ainsi que le déficit de crédibilité et d’attractivité de ses principaux ténors, ont favorisé, d’une part la faible adhésion populaire à ses mots d’ordre et d’autre part, la mise en œuvre presque tranquille du plan cynique de hold up, déroulé en amont par Macky Sall et son clan tout au long de ces dernières années, et ayant abouti au résultat méthodiquement préfabriqué et réalisé le jour du scrutin. En effet, l’ensemble du processus de l’élection présidentielle est caractérisé par un forcing tous azimuts du pouvoir et une totale absence de consensus, sur les règles essentielles du jeu, entre les parties prenantes concernées. De la reconstitution du fichier des électeurs aux modalités du vote- modifiées même le jour du scrutin, en passant par le système de parrainage piégé et nébuleux des candidats, le transfert massif d’électeurs, l’inscription de faux électeurs et la modification in extremis de la carte électorale, sans oublier la corruption et les achats de SUFFRAGES à coups de milliards, une administration ouvertement partisane,, une justice aux ordres et une CENA volontairement impuissante dans sa mission de supervision et de contrôle, rien n’aura été laissé au hasard pour assurer « un coup KO » au Président sortant, faisant peser ainsi une suspicion légitime sur la sincérité des résultats proclamés. Même le taux de participation élevé à ce scrutin mériterait d’être sérieusement questionné.
Macky Sall a donc réussi à s’octroyer une « victoire écrasante », mais nul doute que nos compatriotes de l’intérieur et de la diaspora continueront à souffrir des méfaits de la dépendance, de la spoliation et du pillage de nos ressources naturelles, du chômage massif, de la pauvreté, des injustices sociales, de la mal-gouvernance autocratique et prédatrice, et même plus encore, du fait du rétrécissement de la marge de manœuvre du pouvoir, coincé entre le marteau des exigences de ses « partenaires techniques et financiers » et l’enclume des revendications des larges masses populaires des villes et des campagnes.
Il convient de féliciter l’ensemble de nos concitoyens pour avoir su faire preuve d’esprit de responsabilité. Cependant, il importe encore plus de remercier et de féliciter nos compatriotes, la jeunesse en particulier, sans oublier la diaspora, les femmes, les adultes et personnes du 3ème âge, ceux et celles qui ont témoigné d’une lucidité politique certaine en sachant bien distinguer et porter de façon significative à un niveau jamais atteint jusqu’ici dans notre pays, la voie de la rupture et de l’alternative souveraine, représentée par la « Coalition Sonko Président ». Une option désormais impossible à nier ou négliger, en dépit des multiples distorsions introduites par la fraude et la corruption dans la libre expression du suffrage universel, en plus des campagnes frénétiques de désinformation, d’intoxication et d’intimidation. Il y a lieu évidemment de rappeler que cette option de patriotisme africain ou de libération nationale est celle là même prônée et défendue par les générations précédentes de nos pères et mères, grands pères et grands-mères, notamment ici au Sénégal, par les regrettés Mamadou Dia, Cheikh Anta Diop et Abdoulaye Ly entre autres, et ailleurs sur le continent par les Patrice Lumumba, Kwamé Nkrumah, Sékou Touré, Amilcar Cabral, Nelson Mandela, Thomas Sankara, etc.- la liste est longue.
Tant que nous n’aurons pas mis fin à la mainmise néocoloniale sur notre pays, notre continent et les destinées de nos peuples, cette alternative restera notre seul et unique ordre du jour, à l’échelle du Sénégal aussi bien que de la sous région et de l’Afrique toute entière. Sur ce chantier, bien évidemment, les tâches des patriotes et démocrates progressistes pour inverser le rapport de forces, restent immenses devant la situation de précarité et les tendances négatives des formes de conscience dominantes qui prévalent encore largement chez nombre de nos compatriotes.
Par conséquent, de l’avis du RND et de Yoonu Askan Wi, la leçon fondamentale à tirer de ce scrutin, pour l’avenir proche et lointain, est de s’atteler sans délai à la mobilisation et à l’organisation systématiques de cette nouvelle force politique incarnée par la « Coalition Sonko Président », d’œuvrer sans relâche à son élargissement, à son implantation, à sa liaison avec les masses en lutte, à son renforcement en moyens théoriques, organisationnels, financiers et logistiques, à son unification organique, à sa structuration, à la formation et au renforcement des capacités de ses militants et militantes. Il sera alors possible de la transformer en une force politique et électorale solide de sa cohésion et de son efficacité au combat, en tant que mouvement patriotique et démocratique à caractère de masse, unifié et capable de mener victorieusement le combat en vue de l’avènement de l’alternative souveraine, populaire et citoyenne, pour la refondation de l’Etat et de la société, dans la perspective tracée par la Charte de Gouvernance Démocratique et les Conclusions des Assises Nationales ainsi que les Recommandations pertinentes de la CNRI, expressions vivantes du consensus politique le plus large jamais obtenu dans notre pays en lutte pour l’indépendance véritable, la démocratie authentiquement républicaine, inclusive et participative. »
MARIO VAZ : ‘’JE SERAI LE PREMIER PRÉSIDENT À TERMINER MON MANDAT...’’
José Mario Vaz, élu démocratiquement en 2014 à la tête du pays, fait notamment allusion aux interruptions brusques des mandats de ses prédécesseurs en raison de coups d’Etat militaires ou d’instabilités institutionnelles
Bissau, 10 mars (APS) – Le chef de l’Etat bissau-guinéen, José Mario Vaz, s’est réjoui dimanche d’être, depuis 25 ans, le premier président à pouvoir terminer son mandat à la tête de ce pays frontalier du Sénégal.
‘’Je tiens à souligner que depuis 1994, aucun président de la République de Guinée Bissau n’a pu terminer un mandat. Nous sommes en train de connaitre une fin de mandat paisible et sans interruption’’, a-t-il réagi après avoir voté pour les législatives organisées dimanche dans son pays.
José Mario Vaz, élu démocratiquement en 2014 à la tête du pays, fait notamment allusion aux interruptions brusques des mandats de ses prédécesseurs en raison de coups d’Etat militaires ou d’instabilités institutionnelles.
‘’Depuis que je suis à la tête du pays, personne n’a été tué, arrêté ou envoyé en exil pour ses opinions ou pour ses actions politiques. C’est cette image de la Guinée Bissau que je veux voir dans la presse internationale’’, a fait valoir Vaz en s’adressant à des journalistes après avoir accompli son devoir civique pour un scrutin présenté comme déterminant pour la stabilité du pays.
Quelque 761 086 Bissau-guinéens se rendent notamment aux urnes ce dimanche pour renouveler les 102 sièges de l’Assemblée nationale populaire dans un scrutin censé faire sortir le pays de la crise politique qu’il traverse depuis plus de trois ans.
Des files d’attente se sont formées dès l’ouverture des bureaux de vote à 7 heures (heure locale) à Bissau, la capitale, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
Ces électeurs sont répartis dans 3075 bureaux de vote localisés dans les 29 circonscriptions électorales installées dans les huit régions administratives de l’intérieur, en plus de la capitale Bissau, appelée le ‘’secteur autonome’’, selon la Commission nationale électorale (CNE).
José Mario Vaz, issu des rangs du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), est arrivé au pouvoir le 13 avril 2014. Son mandat à la tête de cette ancienne colonie du Portugal est rythmé par des différends politiques depuis le limogeage en 2015 du Premier ministre qu’il avait initialement nommé, Domingo Simoes Pereira.
Son successeur, Carlos Correa, un des membres influents du PAIGC, n’est de son côté resté à la tête du gouvernement que huit mois.
Cette instabilité a poussé la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Nations-Unis à entreprendre une médiation qui s’est soldée en septembre 2016 par la signature des Accords de Conakry destinés à mettre un terme à crise politique.
Des difficultés notées dans la mise en œuvre des dits accords ont poussé certains observateurs à considérer les législatives de ce dimanche comme étant importantes pour clarifier le jeu politique et mettre un terme à la crise.
Les élections législatives devraient notamment permettre de tourner une page d’instabilité et de blocage qui dure depuis trois ans en raison du basculement dans l’opposition de la majorité parlementaire, à la suite de défections dans les rangs du parti historique (PAIGC).
Des résultats de cette consultation électorale dépendra la formation d’un gouvernement, alors que le pays a connu sept Premiers ministres en moins cinq ans. Selon la loi constitutionnelle bissau-guinéenne le poste de Premier ministre doit revenir au chef du parti vainqueur des législatives.
De fait, un régime parlementaire souvent source d’instabilité si l’exécutif et la majorité parlementaire sont issus de bords politiques différents. Une cohabitation rendant difficile tout exercice du pouvoir dans ce pays.
L’opposition détenait la majorité dans la législature sortante, à la suite de plusieurs défections et de dissidences enregistrées dans les rangs de la mouvance présidentielle.
Cette situation a conduit au blocage politique que connait le pays depuis trois ans.
Ces joutes électorales devraient surtout constituer un avant-goût de l’organisation d’une élection présidentielle prévue dans le pays au milieu de cette année.
A BISSAU, LE VERDICT DES URNES EST ATTENDU DANS LE CALME
Les opérations électorales se sont achevées aux environs de 17 heures en Guinée Bissau où les responsables des bureaux de vote ont aussitôt entamé le dépouillement en présence d’observateurs et de journalistes
Bissau, 10 mars (APS) – Les opérations électorales se sont achevées aux environs de 17 heures en Guinée Bissau où les responsables des bureaux de vote ont aussitôt entamé le dépouillement en présence d’observateurs et de journalistes, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
A Bissau, les rues sont quasi dessertes. Les commerces sont fermés. Les taxis et cars de transport en commun n’ont pas beaucoup circulé ce dimanche, jour du scrutin législatif jugé crucial par les observateurs pour la stabilité politique du pays.
Sur l’avenue menant au grand marché de Bayru Militar, règne un calme plat. Les bars et les cafés habituellement fréquentés ont baissé rideaux. Seuls, quelques véhicules particuliers et des voitures des forces de défense et de sécurité de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) circulent sur les artères de la capitale.
Après une journée particulièrement calme, les Bissau-Guinéens sont dans l’attente du verdict des urnes. Les procès-verbaux sont affichés devant les bureaux de vote juste après les opérations de dépouillement.
Mais, dans ce pays, la loi électorale interdit aux médias de donner les résultats au fur et à mesure des dépouillements comme cela se fait par exemple au Sénégal.
D’après des renseignements pris sur place, les premières tendances sont attendues dans les 48 heures qui suivent le vote. Dans ce pays, seule la CNE (Commission nationale électorale) est habilité à recenser et à proclamer les premiers résultats.
Quelque 761 086 Bissau-guinéens se sont rendus aux urnes ce dimanche pour renouveler les 102 sièges de l’Assemblée nationale populaire dans un scrutin censé faire sortir le pays de la crise politique qu’il traverse depuis plus de trois ans.
Des files d’attente s’étaient formées dès l’ouverture des bureaux de vote à 7 heures (heure locale) à Bissau, la capitale, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
Les élections législatives devraient notamment permettre de tourner une page d’instabilité et de blocage qui dure depuis trois ans en raison du basculement dans l’opposition de la majorité parlementaire, à la suite de défections dans les rangs du parti historique (PAIGC).
Des résultats de cette consultation électorale dépendra la formation d’un gouvernement, alors que le pays a connu sept Premiers ministres en moins cinq ans. Selon la loi constitutionnelle bissau-guinéenne le poste de Premier ministre doit revenir au chef du parti vainqueur des législatives.
De fait, un régime parlementaire souvent source d’instabilité si l’exécutif et la majorité parlementaire sont issus de bords politiques différents. Une cohabitation rendant difficile tout exercice du pouvoir dans ce pays.
L’opposition détenait la majorité dans la législature sortante, à la suite de plusieurs défections et de dissidences enregistrées dans les rangs de la mouvance présidentielle.
Cette situation a conduit au blocage politique que connait le pays depuis trois ans.
Ces joutes électorales devraient surtout constituer un avant-goût de l’organisation d’une élection présidentielle prévue dans le pays au milieu de cette année.