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24 août 2025
PIKINE TOMBE UNE 3EME FOIS, TFC SUR LE PODIUM
En dominant 1-0 Jaraaf, Teungueth FC remonte sur le podium, à la 3ème place derrière Pikine, qui concède devant Casa Sports (2-1) sa troisième défaite d’affilée en Ligue 1.
En dominant 1-0 Jaraaf, Teungueth FC remonte sur le podium, à la 3ème place derrière Pikine, qui concède devant Casa Sports (2-1) sa troisième défaite d’affilée en Ligue 1. Génération Foot conserve son fauteuil après son succès 1-0 devant Gorée.
La mauvaise série continue pour les Pikinois. Défait une première fois lors de la 14ème journée face au stade Mbour (2-1) puis contre Jaraaf (15ème journée, 1-0), l’As Pikine aligne une nouvelle contre-performance en Championnat face au Casa sports. Néanmoins, le club conserve sa place de dauphin derrière génération Foot, vainqueur de gorée (1-0). Les rufisquois sont les heureux gagnants de cette journée. Après deux mois sans victoire en Ligue 1, ils ont enfin arraché le succès lors de leur déplacement chez le champion en titre, Jaraaf. Ce succès les propulse sur la dernière marche du podium. Au nord, c’est ndiambour qui gagne le derby. Les Lougatois ont accueilli et battu sur la plus petite des marques leurs voisins de Saint-Louis, Linguère, grâce à Pa Omar Jobe, qui rejoint Pape Ousmane Sakho au classement des meilleurs buteurs (7 buts). La lanterne rouge Sonacos est allée tenir en échec zéro but par- tout Dakar Sacré-Cœur, qui quitte la 3ème place pour le pied du podium.
Dans l’arène, une bataille de positionnement est née entre les différentes places fortes de la lutte. Si Guédiawaye résiste bien avec Balla Gaye 2 et Lac de Guiers 2 et que les Parcelles Assainies s’agrippent avec Modou Lô, Pikine dispose d’un trio de feu composé du roi des arènes et de deux nouveaux VIP. Des attributs dont aucune autre localité ne peut se glorifier
Il fut un temps où l’arène était dominée par les Sérères avec les longs règnes de Manga 2 et surtout de Yékini qui a occupé, pendant plusieurs années, le plus haut siège de l’arène. Après la domination de cette ethnie réputée pour son amour pour la lutte, Balla Gaye 2 a effectué, un tant soit, un règne de bon aloi. Cependant, la consécration d’Eumeu Sène le 28 juillet passé fait que Pikine dépasse tout le monde.
UN ROI DES ARENES ET DEUX POTENTIELS PRETENDANTS
Actuellement, Pikine se classe au-dessus de toutes les autres places fortes de l’arène. Fass, son rival historique, enchaîne les années sans gloire, Guédiawaye recule dans la hiérarchie tandis que les Parcelles Assainies manquent de ténors avec comme unique leader Modou Lô. Que dire de Mbour, qui ne dispose que d’un Bombardier à la porte de la retraite ? Et, Baol compte sur Tapha Tine qui est évité de toutes parts. Face à cette situation quelque peu floue des autres franges de la lutte, Pikine nage dans le bonheur absolu.
En effet, depuis l’époque de Tyson, Pikine courait après le titre de Roi des arènes qu’il est parvenu à accrocher de nouveau, grâce à Eumeu Sène. 16 ans après le titre perdu par Mbeurou Askanwi en 2002, le Fou de Tay Shinger est devenu le «number one» de l’arène, suite à son succès de la saison passée devant Bombardier, le 28 juillet. Une victoire capitale qui positionne sa localité au sommet de l’arène. Et, il n’est pas seul dans cette bataille d’honneur. En plus d’avoir le Roi des arènes, Pikine est la seule place forte de la lutte à pouvoir se targuer d’avoir deux autres ténors susceptibles d’être couronnés dans un avenir proche.
Ama Baldé et Boy Niang 2 ont intégré le cercle restreint des ténors après leur victoire respective devant Papa Sow (24 février 2018) et Sa Thiès (11 mars 2018). Des succès qui font d’eux de sérieuses menaces pour les autres VIP, mais également des prétendants avérés au titre phare de la lutte. Pour montrer leur suprématie sur la concurrence, ces trois champions de Pikine ont occupé le podium du classement ANPS récompensant le meilleur lutteur de la saison. Maintenant qu’ils sont audessus de tout le monde, les ténors de Pikine se dirigent vers la difficile et compliquée année de la confirmation.
PAR MADIAMBAL DIAGNE
RÉFLÉCHIR, ENCORE RÉFLÉCHIR AVANT DE DISSOUDRE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Dissoudre l’Assemblée nationale dans un contexte de mise en œuvre de réformes de l’Etat dont certaines pourront s’avérer impopulaires, équivaudrait à attraper des mouches avec du vinaigre
Une élection en cache d’autres. Le président Macky Sall a fini d’être réélu, avec brio, pour un second mandat de 5 ans. Mais sitôt que les résultats du scrutin du 24 février 2019 sont rendus publics, les esprits pensent déjà aux prochaines joutes électorales. Le calendrier électoral prévoit des élections locales au mois de décembre 2019 et des élections législatives à la mi-2022. Les élections locales devaient initialement avoir lieu le 23 juin 2019, avant le terme du mandat des conseillers municipaux et régionaux qui étaient élus le 29 juin 2014. Seulement, le chef de l’Etat, dans une perspective d’aménager le calendrier électoral, avait pris un décret de prolongation du mandat des élus locaux pour fixer la nouvelle date de ces élections au 1er décembre 2019, au motif de «circonstances exceptionnelles».
En effet, le Président Macky Sall justifiait sa décision en août 2018 en raison, notamment, de «l’hivernage, de l’organisation de certaines cérémonies religieuses et la coïncidence entre les investitures pour les Locales avec la campagne électorale de la Présidentielle 2019, sans oublier le dépôt des listes fixé auparavant au 2 avril 2019 et la prestation de serment du futur Président élu». Après l’élection présidentielle du 24 février 2019, on peut bien juger que l’idée de «décaler» la date des élections locales apparaît comme pertinente, car il s’avère a posteriori qu’il aurait été pratiquement impossible d’organiser la Présidentielle et dans le même temps, préparer des listes de candidature pour des élections locales et engager ainsi une nouvelle campagne électorale. Aussi, les résultats, engrangés par les différentes coalitions à la Présidentielle de 2019, ne manqueront pas de servir de grille de lecture pour un positionnement en perspective des élections locales. Au regard des résultats de la Présidentielle, toutes les coalitions politiques devraient avoir plus de lisibilité pour procéder à des investitures.
Au demeurant, le fait de reporter la date des élections locales au Sénégal ne constitue pas une première. Déjà, le même Macky Sall avait «décalé» de trois mois la date de la tenue des élections locales de 2014 qui devaient se tenir initialement au mois de mars de la même année. La réforme du Code des collectivités locales, avec la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation, avait été présentée comme la cause de ce report. Avant lui, Abdoulaye Wade et Abdou Diouf avaient pris les mêmes mesures pour reporter à plus tard, des élections locales. Le Président Abdoulaye Wade avait repoussé au 22 mars 2009 les élections locales qui étaient initialement prévues pour le 18 mai 2008, prétextant un nouveau découpage administratif avec la création des nouvelles régions de Sédhiou, Kaffrine et Kédougou. En 2001, le même Wade n’organisa pas les élections locales à date échue. Il décida de leur report au 22 mai 2002. Dans la foulée, avait-il fait instituer la mise en place de délégations spéciales afin de mettre sous son giron les collectivités locales que son régime, arrivé au pouvoir le 19 mars 2000, ne contrôlait pas encore.
Le Président Abdou Diouf avait lui aussi eu à décider de report des élections locales à plusieurs reprises. Ainsi, depuis 1983, jamais des élections locales n’ont été tenues à date échue au Sénégal. A chaque fois, le prétexte a été tout trouvé, comme des réformes des textes organisant la vie et la gestion des collectivités locales ou de nouveaux découpages administratifs ou un contexte politique pesant pour le calendrier électoral. On peut se demander si le Président Macky Sall, qui se plaint de l’embouteillage du calendrier électoral, ne déciderait pas, une nouvelle fois, du report des élections locales pour par exemple, les coupler aux élections législatives de 2022 ? Il faut dire qu’un consensus avec son opposition politique autour de cette idée serait difficile à trouver. Le Président Sall pourrait néanmoins avoir aussi la latitude de coupler ces élections locales avec les élections législatives, au cas où il déciderait d’une dissolution anticipée de l’Assemblée nationale. Le pouvoir de dissolution anticipée de l’Assemblée nationale reste une de ses prérogatives constitutionnelles exclusives. Dans tous les cas, il apparaît nécessaire d’adapter l’agenda électoral pour éviter au Sénégal de devoir vivre dans une ambiance de campagne électorale permanente. Un scrutin national est prévu quasiment tous les deux ans (élections locales en décembre 2019, législatives en juin 2022 et présidentielle en février 2024). Ainsi de suite… Il s’y ajoute que le système de parrainage a eu pour conséquence l’instauration d’une «campagne pour les parrainages».
L’opposition condamnée à l’unité
L’histoire électorale enseigne qu’au Sénégal, chaque fois que l’opposition politique arrive à mettre en place une coalition assez large, elle a pu défaire le camp au pouvoir ou a réussi, à tout le moins, à constituer une véritable menace. Il en était ainsi à la Présidentielle de 2000, quand la large coalition autour de Abdoulaye Wade avait eu raison du régime de Abdou Diouf et en 2012 quand Macky Sall a pu réussir à mettre toute l’opposition de son côté pour battre Abdoulaye Wade. La même situation a été observée dans les autres types d’élections. Ainsi par exemple, en 2009, dans le sillage des Assises nationales, une large coalition de l’opposition avait permis d’arracher, au Parti démocratique sénégalais (Pds) de Abdoulaye Wade, de grands centres urbains. Ainsi, la mairie de Dakar avait été remportée par la coalition Benno. Pour l’histoire, la liste avait été conduite par un certain Doudou Issa Niasse du Parti socialiste (Ps). Cela renseigne bien sur le peu d’ambition que nourrissait la coalition Benno de gagner la mairie de la capitale. Divine surprise, la coalition Benno gagna Dakar et se trouva confrontée à la question de la désignation d’un maire, du fait qu’aux yeux de nombreux responsables politiques, Doudou Issa Niasse n’était pas très «mairable». Le sort désigna son camarade Khalifa Ababacar Sall pour occuper le fauteuil de maire de Dakar. Khalifa Ababacar Sall changea de camp et se représenta en 2014 à la mairie comme porte-drapeau de l’opposition, face notamment à l’ancienne Première ministre Aminata Touré, candidate du pouvoir de Macky Sall. La nouvelle coalition Taxawou Ndakarou de l’opposition gagna Dakar et offrira un deuxième mandat à Khalifa Ababacar Sall.
Les résultats des élections législatives de juillet 2017 ont également montré que l’unité de l’opposition aurait pu faire mouche contre le camp du Président Macky Sall. On peut augurer que les états-majors de l’opposition ont pu apprendre de leurs erreurs, de leurs divisions, pour envisager les prochaines élections locales et législatives dans une dynamique unitaire. En effet, avec le système électoral caractérisé par une forte dose de scrutin majoritaire à un tour, la somme arithmétique des voix engrangées par ses différentes listes aurait donné un certain avantage à l’opposition. Il semble écrit sur les astres que, par réflexe, l’opposition réalisera son unité. Peut-être que seul le Parti démocratique sénégalais pourrait rester en rade, mais ce serait au prix de quelles concessions que Macky Sall pourra obtenir les faveurs de Abdoulaye Wade ?
Des élections à très hauts risques pour le camp de Macky Sall
Le camp du Président Macky Sall aura aussi à craindre les divisions dans ses propres rangs. Le coefficient personnel du chef de l’Etat devrait être moins déterminant dans l’issue des prochaines élections locales et législatives. Macky Sall, qui n’aura plus à briguer un autre mandat de président de la République, se trouvera dans une situation où il n’aura pas à influer de manière déterminante sur l’avenir politique des autres responsables de son camp. Ainsi, chaque responsable politique voudra chercher à s’assurer un bastion électoral propre ou tout simplement à trouver un strapontin qui lui garantirait une certaine survie politique. Ces élections vont se révéler, plus que jamais, de véritables «élections à domicile». Jusqu’où le Président Sall aura-t-il assez d’autorité sur ses troupes pour imposer une conduite à tenir ? Déjà, on avait observé de féroces querelles fratricides dans les rangs de sa coalition, lors des investitures aux Municipales et aux Législatives. Au lendemain des élections législatives du 30 juillet 2017, nous faisions la même mise en garde soulignant : «…on remarque que l’agrégation des scores des différentes listes de l’opposition pourrait révéler qu’une unité de celle-ci aurait pu gravement bousculer la majorité du Président Macky Sall. L’opposition ne manquera certainement pas d’en tirer les leçons. Il est également important de s’interroger sur l’adversité morbide et suicidaire qu’entretiennent les responsables de Benno bokk yaakaar. Les querelles de leadership et d’ego ont beaucoup détruit leur dynamique de victoire. La guerre fratricide des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) a laissé de profondes blessures dans les urnes à Dakar.»
Il n’est assurément pas besoin d’être un devin pour prédire que la même situation sera encore observée à Dakar, Ziguinchor, Thiès, Kaolack, Touba, Louga, Tivaouane, Kolda et dans bien d’autres circonscriptions électorales. A Dakar, la «remontada» réalisée par le camp de Macky Sall lors de la Présidentielle du 24 février 2019 risque fortement d’être annihilée par les velléités de candidatures multiples à la mairie de Dakar et en ordre dispersé. On annonce les candidatures de Amadou Ba, de Abdoulaye Diouf Sarr, de Mame Mbaye Niang, de Moustapha Cissé Lô, de Aminata Touré, entre autres. A Ziguinchor, il n’est pas non plus sûr que la fulgurante percée réalisée par Ousmane Sonko permette aux Benoît Sambou, Doudou Ka, Aminata Angelique Manga et autres, de réaliser que le combat sera perdu d’avance s’ils ne se serrent pas les coudes avec leurs alliés Robert Sagna et Abdoulaye Baldé notamment. La même logique devrait être de mise à Kolda, Sédhiou, Bignona, Oussouye. Partout, il avait été observé des batailles grégaires pour avoir une place de leader dans les comités électoraux mis en place par le candidat Macky Sall, pour la dernière compagne électorale. Il conviendrait alors, pour le Président Sall, d’arbitrer les conflits dans les rangs de son parti, de trouver les consensus avec ses autres alliés et surtout de clarifier les questions des investitures afin de s’éviter toute mauvaise surprise. Il apparaît nécessaire de savoir sur qui compter et qui va jouer collectif ou pas ? La tâche sera d’autant plus ardue que le Président Sall n’a jamais trouvé le temps ou la possibilité de structurer son parti. Chaque responsable peut revendiquer une certaine légitimité pour prétendre se mettre à la tête des troupes.
De même, la confiance n’est pas toujours de mise entre alliés de la coalition Benno bokk yaakaar. C’est un secret de polichinelle qu’il n’existerait entre Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng qu’une unité de façade. On a déjà aussi un avant-goût de l’ambiance dans laquelle une Aïssata Tall Sall sera accueillie au sein de cette coalition par ses anciens camarades socialistes. Il aura simplement fallu que Aïssata Tall Sall exprime, sur les ondes de la Rfm, le 3 mars 2019, avec certes, une tonitruance docte, l’idée déjà évoquée par d’autres, de la possibilité d’une dissolution anticipée de l’Assemblée nationale, que le Bureau politique du Parti socialiste se fende d’une déclaration indignée pour la rabrouer en quelque sorte. Il est à préciser que nous-même nous disions, sur iRadio, le 30 décembre 2018, que si les résultats de la Présidentielle l’y autorisaient, Macky Sall pourra envisager la dissolution de l’Assemblée nationale.
Qui fera l’unité au sein de Benno bokk yaakaar et autour de quelle offre politique ? Quel pacte faudrait-il souscrire entre alliés pour pouvoir se présenter ensemble aux élections prochaines et surtout dans quelles conditions faudrait-il en arriver à pouvoir organiser par exemple des primaires pour désigner un candidat à la Présidentielle de 2024 qui ne sera pas Macky Sall ? L’avenir de Bby semble dépendre de cette exigence de la transformer en une même formation politique qui pourrait générer un candidat soutenu par tout le groupe. En attendant, toutes ces conditions doivent faire réfléchir davantage le Président Macky Sall sur toute idée d’une dissolution anticipée de l’Assemblée nationale. Il faudrait s’éviter le syndrome Jacques Chirac qui avait dissous l’Assemblée nationale française en 1997, à un an de la fin de la législature, sans pouvoir obtenir une majorité parlementaire et a été ainsi contraint à une cohabitation avec un gouvernement socialiste dirigé par Lionel Jospin. C’était «une dissolution pour convenances personnelles», le même cas de figure dans lequel se trouverait le Président Macky Sall. En effet, réaménager le calendrier électoral est une bonne chose mais pour autant, faudrait-il le faire à ses gros risques et périls, pour ne pas dire à ses dépens ? Dissoudre l’Assemblée nationale dans un contexte de mise en œuvre de réformes de l’Etat dont certaines pourront s’avérer impopulaires, équivaudrait à attraper des mouches avec du vinaigre. Il s’y ajoute que certaines personnalités politiques, déçues par exemple, suite à la formation du premier gouvernement de Macky II, pourraient tourner casaque et grossir les rangs de l’opposition.
UN RESEAU DEMANTELE A SOUMBEDIOUNE
Quelques jours après l’arrestation d’une Chinoise à l’Aibd, la Sûreté urbaine et ses partenaires n’ont pas mis beaucoup de temps pour mettre fin aux agissements de trois présumés trafiquants d’ivoire au marché de Soumbédioune, samedi dernier.
Du nouveau dans le dossier de trafic d’ivoire de la ressortissante chinoise arrêtée le 5 mars dernier à l’aéroport international Blaise Diagne. Cette dernière, en partance pour l’Asie, était «en possession, circulation et exportation illégale de 350g d’ivoire fraîchement sculptée par la Caat (Cellule aéroportuaire anti trafic), une unité spéciale rattachée à l’Ocrtis, en collaboration avec la Defc (Direction des eaux et forêts et de la chasse) et Eagle Sénégal». A la suite de l’audition de la ressortissante chinoise par les limiers de la Sûreté urbaine, les policiers ont effectué une descente le samedi 9 mars à 15h40 au marché de Soumbédioune pour y interpeller «trois (3) présumés trafiquants d’ivoire, dont un récidiviste déjà condamné sur la même place en 2017 à 3 mois de prison de ferme». Cette opération «fructueuse» s’est faite «après la mise en place et coordination d’une opération majeure conjointe des parquets de Mbour et de Dakar, de la Defc- des éléments du Commissaire Dramé de la Sûreté urbaine», indique-t-on dans un communiqué du projet Eagle Sénégal parvenu hier au journal Le Quotidien.
Un travail d’enquête énorme «de plus de 72 heures non-stop qui est abattu par la Defc de Thiès, Mbour et Dakar, le procureur de Mbour et le projet Eagle Sénégal» a permis de «remonter la piste des trafiquants qui ont vendu illégalement de l’ivoire à cette ressortissante chinoise à Dakar». «S’ensuivent trois (3) perquisitions qui ont abouti à la saisie de 391 pièces d’ivoire sculptées ou brut pour un poids de 5kg 500», poursuit le communiqué. Qui informe que «les 3 présumés trafiquants ont été conduits au Tribunal de Grande Instance de Mbour pour y être entendus par le procureur et décider de leur sort».
Cette deuxième opération «coup de poing», intervenue «quelques jours seulement après l’arrestation de la ressortissante chinoise à l’Aibd pour remonter le réseau de trafic», reste «un signal très fort» du gouvernement du Sénégal à travers «ses ministères de l’Environnement, de l’Intérieur et de la Justice, sur l’interdiction de ce commerce ensanglanté et dangereux pour la sécurité des Etats et du patrimoine africain». «Il y a aujourd’hui, une “tolérance zéro” dans le traitement de ce Trafic international au Séné¬gal», rappelle encore le communiqué du projet Eagle Sénégal.
«UNE IDEE SAUGRENUE, ANTI-MACKY, ANTI-BBY»
Membre de cette 13ème Législature, Abdoulaye Wilane ne cautionne pas une dissolution de l’Assemblée nationale, émise par Me Aïssata Tall Sall.
Dans cet entretien, le député maire de Kaffrine Abdoulaye Wilane, porte-parole du Ps, se prononce sur la Présidentielle, la dissolution de l’Assemblée, le dialogue national et l’éventualité d’une amnistie pour Khalifa Sall et Karim Wade.
Quelle lecture faites-vous de l’issue de l’élection présidentielle avec la réélection de Macky Sall ?
L’élection, à nos yeux, s’est bien déroulée par rapport au passé. Nous saluons le vote massif des Sénégalais dans la sérénité et la dignité. Cela hisse notre pays à un niveau d’exemplarité appréciable dans la sous-région, aux niveaux continental et mondial. Les candidats ont fait preuve de responsabilité. C’est vrai qu’il y a eu de la nervosité, de la fébrilité, de l’anxiété et de la mélancolie parfois. Mais au finish, les acteurs politiques qui étaient en opposition, ont fait montre d’une grande retenue et de sens élevé de la responsabilité. Enfin, Macky Sall a été proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel. Nous le félicitons et nous nous en félicitons, en tant que Parti socialiste.
Des résultats rejetés par les candidats de l’opposition avec en tête Idrissa Seck et Ousmane Sonko…
Ils sont dans leurs rôles. En démocratie, être contesté, c’est être constaté. Je ne vais pas dire qu’ils sont K.o debout, tout le monde constate que dans la nuit du 24 au 25 février, ils ont très rapidement convoqué la presse pour orienter les Sénégalais vers un deuxième tour.
C’est le cas aussi du Premier ministre qui a donné les résultats avant l’heure en parlant d’une victoire de Macky Sall avec 57% au minimum…
C’est Ousmane Sonko et Idrissa Seck qui ont co-organisé un point de presse pour orienter les gens vers l’attente d’un second tour. Ce n’est que quelques heures après que le Premier ministre, après avoir rassemblé les résultats issus des centres de vote, a indiqué les informations dont l’état-major du directoire de Benno bokk yaakaar disposait. Ces candidats qui se sont rendu compte de la victoire irréfutable et imparable de Macky Sall ont été estomaqués et groggys. Ils étaient K.o débout et, par la même occasion, habités par la mélancolie de l’espoir trahi. Voilà ce qui explique qu’ils aient dans un premier temps refusé de reconnaître leur défaite. Ils n’ont pas de preuve pour constituer des éléments de recours. C’est de bonne guerre parce qu’en refusant de céder, ils se donnent un temps pour consolider le bloc des sympathisants qui avait voté pour eux aussi bien pour Idrissa Seck que pour Ousmane Sonko. Ces positions ont été émises parce que chacun avait en tête la position de cette place de deuxième pour occuper le statut du chef de l’opposition. Malheureusement, Idrissa Seck et Ousmane Sonko sont mal placés pour occuper cette fonction parce qu’ils ont été portés par des coalitions qui étaient toutes circonstancielles. Ces leaders qui ont soutenu Sonko et Idy ne l’auraient pas fait s’ils étaient candidats. Donc, ceux qui parlent du statut du chef de l’opposition gagneraient à explorer d’autres voies, à savoir l’Assemblée nationale où le parti d’opposition avec le plus grand nombre de députés devrait aspirer à occuper ce statut. Il est peu probable que tous ceux qui avaient soutenu Idrissa Seck le suivent pour 5 ans encore.
A l’Assemblée nationale aussi, les députés sont élus sur la base de coalitions…
Si vous prenez le Parti de l’unité et du rassemblement, il a le plus grand nombre de députés issus d’une liste qui n’est pas une coalition. Si vous allez dans les coalitions, il y a des députés issus des partis.
Si on suit votre logique, c’est le Pds qui doit incarner le chef de l’opposition ?
En principe oui. Si on prend la Présidentielle, celui qui s’est radicalement opposé à Macky Sall, c’est Abdoulaye Wade et son parti. Objectivement, l’opposant de Macky Sall, c’est Abdoulaye Wade. Il ne m’appartient pas de dire que c’est tel ou tel qui doit incarner le chef de l’opposition. J’invite juste les acteurs politiques à y réfléchir sereinement.
Que pensez-vous du ralliement de Me Aïssata Tall Sall au camp présidentiel ?
C’est son droit parce qu’elle est libre.
Quels doivent être les termes de référence du dialogue national appelé par le président de la République ?
Le président de la République a été capable de gérer les divergences au sein de Benno bokk yaakaar et même dans la grande coalition de la mouvance présidentielle. Il donne la preuve aux Sénégalais qu’il est à la hauteur de ses responsabilités, qu’il est la clef de voûte des institutions de la République. C’est un appel sincère de la part d’un homme définitivement entré dans l’histoire et veut y rester. C’est à nous Sénégalais de percevoir l’intérêt supérieur du Sénégal. Chacun doit, à son niveau, faire preuve de responsabilité. Ce n’est pas un hasard si le Président Sall a mis à contribution ses illustres prédécesseurs, à savoir les Présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Enfin, c’est un appel au dialogue qui ne concerne pas uniquement les forces politiques. Les forces sociales, syndicales, les élites entrepreneuriales, patronales, les communautés religieuses et tous les médiateurs sociaux sont concernés. Le Président Macky Sall est dans son rôle. Si nous l’aidons durant ce quinquennat qui sera celui de la transformation, cela va être l’opportunité de mettre en œuvre toutes les réformes d’intérêt national. Ces réformes ne peuvent avoir lieu que dans le cadre d’un consensus fort pour refonder le Sénégal.
Taxawu senegaal exige d’abord la libération de Khalifa Sall comme condition de participation au dialogue. Etes-vous pour une grâce en faveur de l’ex-maire de Dakar ?
Impossible n’est pas politique. Si nous dialoguons, cela nous permettra de dépasser des situations difficiles. Ce qu’il faut éviter, c’est une inadéquation entre le fond et la forme. Si on dialogue pour régler des contentieux réglés par la justice, cela va poser problème. Je comprends les amis de Karim Wade et de Khalifa Sall qui rêvent d’une loi d’amnistie pour ces derniers. Le député Abdou Mbacké Bara Dolli a dit de façon catégorique qu’il a été abordé pour proposer une loi d’amnistie en faveur de Khalifa Sall et Karim Wade. Personnellement, je pense qu’il faut aller à ce dialogue.
Allez-vous voter une éventuelle proposition de loi d’amnistie pour Khalifa Sall et Karim Wade ?
Je ne sais pas. Je n’en connais pas les motivations. Malgré le fait que je suis un député indépendant mais j’appartiens à un parti, à un groupe parlementaire.
Conseillerez-vous à Macky Sall de gracier Khalifa Sall, ensuite de l’amnistier en même temps que Karim Wade ?
Après le temps de la justice, le président de la République a des prérogatives avec la grâce. Sur ce sujet, je n’ai pas à lui donner des conseils par voie de presse. Au nom de l’intérêt supérieur du Sénégal, s’il considère que prendre de telles décisions peut favoriser l’Unité nationale, je ne peux que les respecter. Je ne suis pas un homme politique qui fait du chantage ou des menaces à l’encontre d’un président de la République.
Mais une amnistie pour Khalifa et Karim pourrait apaiser la tension dans le pays…
Pourquoi pas. Mais il n’y a pas que ces questions comme problème dans ce pays. Je rappelle que je n’ai de l’animosité ni pour l’un ni pour l’autre. J’éprouve de l’affection et de la fraternité pour chacun des deux. Mais ce n’est pas à moi de décider.
Est-ce qu’on peut s’attendre à un congrès du Ps cette année ?
C’est inévitable pour deux raisons. Nous devons renouveler nos instances que nous avons mis entre parenthèses pour les besoins de la Présidentielle. Pour les Locales, il va falloir décider de la manière dont on va y aller. Mais le congrès aussi peut être organisé par d’autres rencontres.
De parti qui gérait le pouvoir, le Ps se retrouve à soutenir. Est-ce que le parti n’a pas perdu son influence ?
Pas du tout. La vie est faite de hauts et de bas.
Le Ps est-il dans ses moments bas ?
Le Ps est dans une situation très forte avec plein d’espoir. Son avenir est radieux. Nous sommes une force politique incontournable et notre représentativité, si elle ne s’est pas améliorée, ne s’est pas effritée. Nous avons montré qu’on peut servir son pays en étant au pouvoir, dans l’opposition, comme en étant associé au pouvoir. Nous sommes fiers de notre compagnonnage avec Bby. Au-delà de 2019, nous souhaitons que Bby soit perpétuée. Des hommes et des femmes qui nous flétrissaient jadis nous ont rejoints dans la mouvance présidentielle. Ils ont fait moins bien que nous.
Vous faites allusion à qui ?
Vous les connaissez. Je ne vous citerai pas de noms.
Vous parlez de Me Aïssata Tall Sall par exemple ?
Je ne veux pas citer des individus. Je ne suis pas le porte-parole du Ps pour tirer sur des personnes.
Que pensez-vous du débat sur une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale émis par Me Aïssata Tall Sall ?
C’est une idée à elle. Cela traduit son niveau d’intelligence, d’analyse et de perception des situations, des enjeux et des défis à relever. Maintenant, ni mon parti ni mon groupe parlementaire n’ont discuté de cette affaire. Cependant, je pose des questions. Que se passe-t-il pour que l’on dise qu’il faut dissoudre l’Assemblée nationale ? Y’a-t-il une crise ? L’esprit des lois doit être inextricable aux idées et propositions qu’on formule. Si le Président dissout cette Assemblée nationale, est-ce qu’il va réinvestir les mêmes candidats ? Sinon va-t-il s’allier avec certains de ses amis qui sont venus le soutenir lors de la Présidentielle ? Est-ce qu’il pourra satisfaire toutes les forces politiques qui sont avec lui à l’Assemblée nationale et qui étaient dans d’autres listes ? Je peux citer Modou Diagne Fada, Aïssata, Baldé… Est-ce que Macky Sall a besoin de plus que ce qu’il a pour le moment à l’Assemblée nationale ? Pourquoi Macky Sall doit avoir peur de finir son dernier mandat avec une nouvelle élection qui interviendrait à 2 ans de sa fin ? Et on aura deux systèmes parrainage qu’on n’a pas encore expérimentés aux Locales et aux Législatives. Quand on est un homme d’Etat, on ne doit pas se précipiter à formuler certaines idées. Après ces questions que je me pose, je dis que cette idée est saugrenue et anti-Macky, voire anti- .
«MANQUE DE COMBATIVITE ET D’UNITE DE LUTTE AU SEIN DE L’OPPOSITION»
Après la Présidentielle, l’heure est aux enseignements. Et c’est le Rassemblement national démocratique (Rnd) et Yoonu askan wi/Mouvement pour l’autonomie populaire qui s’y mettent.
Si les deux partis, membres de la coalition Sonko Président, se «félicitent» de la «quasi absence de violence sanglante» et du déroulement «paisible» du scrutin, «malgré les divers et multiples impairs notés, favorisés par l’absence surprenante de l’opposition dans de nombreux bureaux de vote, y compris en milieu urbain», ils ne manquent pas en revanche de souligner la responsabilité de l’opposition de façon générale. «Il faut en vérité relever que le manque de perspicacité, de combativité et d’unité de lutte au sein de l’opposition, ainsi que le déficit de crédibilité et d’attractivité de ses principaux ténors, ont favorisé d’une part la faible adhésion populaire à ses mots d’ordre, et d’autre part la mise en œuvre presque tranquille du plan cynique de hold-up, déroulé en amont par Macky Sall et son clan (…)», soutiennent Dialo Diop et Madièye Mbodj.
Le Rnd et de Yoonu askan wi estiment que «la leçon fondamentale à tirer de ce scrutin pour l’avenir proche et lointain est de s’atteler sans délai à la mobilisation et à l’organisation systématiques de cette nouvelle force politique incarnée par la coalition Sonko Président». Ils invitent ainsi à «œuvrer sans relâche à son élargissement, à son implantation, à sa liaison avec les masses en lutte, à son renforcement en moyens théoriques, organisationnels, financiers et logistiques, au renforcement des capacités de ses militants et militantes», entre autres. Ce, ajoutent les alliés de Ousmane Sonko, pour «transformer en une force politique et électorale solide».
CE QUE CACHE LE DIALOGUE DE MACKY
Durant son premier mandat, il a maintes fois appelé à des concertations : soit elles ne sont pas suivies d’effet ; soit elles ont eu pour unique objectif la légitimation d’une manœuvre politicienne.
Amadou ba et Seydina Bilal Diallo |
Publication 11/03/2019
Après l’annonce des résultats du scrutin du 24 février, le Président Macky Sall fraichement réélu a ouvert ses bras à ses adversaires. Une partie de l’opposition demeure tout de même sceptique, parce qu’ayant toujours entête le fameux dialogue du 28 mai 2016 et les dernières concertations sur le processus électoral. une attitude réaliste quand on sait que l’actuel Président se sert toujours de dialogue pour se défaire de l’étau lorsqu’il se sent étreint dans un nœud de vipères.
En dépit du plébiscite auquel il a eu droit (réélu avec 58,26% des voix pour un mandat de cinq ans), Macky Sall n’est pas euphorique. Il se la joue modeste et lance un appel à «un dialogue ouvert et constructif dans l’intérêt supérieur de la Nation». Mieux, il fait un clin d’œil à ses prédécesseurs, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, pour qu’ils apportent leurs contributions à ce dialogue national qu’il veut inclusif . Pourtant, le Président élu n’en est pas à son premier coup en parlant d’ouverture et de dialogue.
Durant son premier mandat, il a maintes fois appelé à des concertations : soit elles ne sont pas suivies d’effet ; soit elles ont eu pour unique objectif la légitimation d’une manœuvre politicienne. C’est pourquoi, beaucoup d’observateurs doutent de la réelle volonté du chef de l’Etat de dialoguer etle soupçonnent de vouloir noyer davantage le poisson pour faire passer en douce le couplage des locales avec les législatives le premier décembre prochain. Ce qui permettrait ainsi de légitimer cet état de fait, en raison de le rationalisation du calendrier électoral.
Pour qu’au final qu’il puisse prendre un décret de dissolution de l’Assemblée nationale avant décembre 2019, et organiser en même temps les élections locales et les élections législatives. Au delà du caractère empirique, il amorce le mandat le plus difficile. S’il ne manœuvre pas, il risque de faire face à une crise institutionnelle sans précédent. S’il ne dissout pas l’Assemblée nationale, cette législature court jusqu’en 2022.Or, cette élection sera à haut risque pour lui . Déjà aux dernières législatives alors qu’il détient les pouvoirs, sa coalition a failli imploser avec des défection d’envergure notamment Abdou Nguett , Diop Sy, etc.
A fortiori maintenant qu’il ne lui reste plus qu’un mandat de cinq ans non renouvelable. Son leadership et sa marge de manœuvre seront réduits. Il pourrait ainsi vivre une cohabitation si jamais il lui arrivait de perdre sa majorité au Parlement lors des élections législatives de 2022.Une possibilité qui peut survenir à deux ans de la fin de son mandat.
Ce scénario est plausible, si l’on sait qu’iln’aurait plus la main mise sur son appareil du fait des ambitions diverses déjà latentes qui s’expriment dans son camp. Le cas contraire, il fera face à une nouvelle disposition blindée par la Constitution qui ne permet au président de dissoudre l’Assemblée qu’après deux ans d’exercice.
Leçons DES Précédentes CONCERTATIONS
Une partie de l’opposition semble apercevoir le coup venir. C’est pourquoi, elle n’est pas disposée à participer à ce dialogue et se laisser tromper une énième fois par le régime de Macky Sall. A vrai dire, l’appel au dialogue du 28 mai 2017 est resté en travers la gorge d’une certaine frange de l’opposition.
Puisque on s’est rendu compte finalement que l’objectif était de gracier Karim Wade avec ensuite un prétendu «exil forcé» au Qatar. D’aucuns soutiennent que c’était en réalité un deal entre Macky Sall et Abdoulaye Wade. Idrissa Seck, sorti deuxième à l’issue du scrutin du 24 février, avait parlé de deal international.
Et l’histoire semble lui donner raison puis qu’à part la libération de Karim Wade, aucun acte de plus n’a été posé. En 2017 comme en 2018, la journée dédiée au dialogue n’a pas eu lieu alors qu’elle a été institutionnalisée dans le calendrier républicain. Un autre élément qui pousse à dire que cet appel au dialogue n’est pas sincère, ce sont les concertations sur le processus électoral qui, en plus du parrainage élargi aux partis politiques, enregistraient d’autres points comme la rationalisation des partis politiques, la désignation du chef de l’opposition entre autres.
Mais force est de constater que c’est le parrainage qui intéressait le pouvoir ainsi que la modification de l’article L57 du Code électoral qui exigeait le statut d’électeur aux candidats pour la présidentielle. Le parrainage a ainsi permis d’écarter une vingtaine de candidats à la candidature. L’opposition dite représentative avait d’ailleurs très tôt boycotté .
Une autre frange regroupée autour de l’entité dénommée Cadre de l’Opposition pour la Régularité,́ la Clarté́ et la transparence des Elections (Correcte) va finalement bouder les concertations après avoir imposé la loi sur le parrainage. Tout ceci pour dire enfin que tout était recherché sauf le consensus.
UNE ÉQUIPE QUI NE GAGNE PAS DOIT ÊTRE CHANGÉE
Maty Senghor Bèye coordonnatrice du réseau des enseignants de l’APR de Thiès a soulevé des problèmes d’organisation dans la mouvance et souhaite des changements
Après la lourde défaite électorale de Macky Sall devant Idrissa Seck le 24 février dernier à Thiès, l’heure est à l’évaluation au sein de la mouvance présidentielle. La section locale du réseau des enseignantes et enseignants de l’Alliance Pour la République (APR) s’est livrée ce week-end à cet exercice. Après avoir souligné que le réseau a été zappé de la distribution des fonds de campagne, la coordonnatrice Maty Senghor Bèye a soulevé un problème organisationnel, pour appeler à des changements profonds dans la direction locale du parti marron-beige.
Réunis ce week-end pour apprécier les résultats des élections présidentielles à Thiès, les membres de la section locale du réseau des enseignantes et enseignants de l’Alliance Pour la République (APR) ont félicité le Président Macky Sall «pour son bilan élogieux, qui lui a permis d’être réélu dès le premier tour». Ils ont également apprécié «son esprit d’ouverture et de patriotisme dont il a fait montre avec son appel au dialogue et l’unité» après la proclamation officielle des résultats.
Parlant des résultats obtenus par le candidat de Bby à Thiès, la coordonnatrice du réseau Maty Senghor Bèye a soulevé des problèmes d’organisation dans la mouvance. Et d’indiquer toutefois : «on a l’habitude de dire qu’on ne change pas une équipe qui gagne, mais le contraire doit aussi être valable».
A l’en croire, le réseau de Thiès a battu campagne dans des conditions très difficiles, pour avoir été zappé dans la distribution des moyens donnés par le parti. «Si c’était une autre élection avec un autre enjeu, on allait avoir un autre comportement, mais nous avons compris que c’était le temps du Président» dit-elle avant d’ajouter que c’est la raison pour laquelle tous les membres du réseau à Thiès ont mouillé le maillot. «Pourtant, 120 enseignants membre du réseau ont mis en œuvre le concept «un enseignant, un comité». Et cette force ne devait pas être laissée en rade», souligne-t-elle.
A propos des résultats proprement dits, elle soutient qu’il y a eu un gap de plus de 30.000 voix dans la ville de Thiès et 20.000 à l’échelle départementale. Les facteurs qui expliquent cette contre performance, dit-elle, sont nombreux. Elle considère que s’il y avait un minimum d’organisation, l’écart serait réduit davantage. «Nous ne pouvons pas gagner les élections à Thiès dans la désunion», indique Maty Senghor Bèye qui a appelé tous les responsables de la mouvance de Thiès à faire preuve d’esprit d’ouverture et d’organisation.
«Car sans unité, la victoire à Thiès restera toujours un rêve. Il appartient également au Président de la République de réorganiser le parti à Thiès. Depuis 2012, le parti a participé à 4 élections à Thiès qu’elle a toutes perdues. On a l’habitude d’entendre qu’on ne change pas une équipe qui gagne, mais le contraire doit aussi être valable. Une équipe qui ne gagne pas doit être changée.
Dans ce cadre, le président de la République doit maintenant essayer avec les femmes à Thiès. On a toujours mis au-devant à Thiès des hommes sans jamais gagner, il urge de mettre à l’épreuve les femmes car les compétences sont bien là et pour les voix obtenus à l’échelle départementale, il est certain que les 90% ont été versés par les femmes». D’après elle, il y a des Mantoulaye Guène à Thiès, mais le problème est qu’elles n’ont aucune autonomie et sont ainsi obligées d’être adossées à des leaders hommes.
Maty Senghor Bèye a également demandé au Président Macky Sall d’accorder plus de considération au réseau des enseignants Apr.
Habib Niang Président du mouvement «AND SUXALI SENEGAL» : «il y’a trop de clans à Thiés et les mouvements sont marginalisés »
Habib Niang, président du mouvement «And Suxali Sénégal» a aussi porté un œil critique sur le fonctionnement de la mouvance présidentielle à Thiès. En marge d’une cérémonie de remise de matériels à des groupements de Thiès par son mouvement, il a affirmé que, malgré les moyens déployés par le Président Macky Sall à l’endroit de ses lieutenants, Thiès est retombée entre les mains de la coalition Idy2019.
Cependant, l’heure n’est plus aux lamentations encore moins aux discordes. «Aujourd’hui plus que jamais, toutes les forces vives de la coalition Benno Bokk Yaakaar doivent s’assoir autour d’une table pour identifier les problèmes et décliner les solutions à apporter». Sur la défaite du Président Macky Sall dans la cité du rail, il a indexé les querelles de positionnement qui ont été étalées au grand jour devant le chef de l’Etat lors la campagne électorale. Habib Niang dit avoir été victime de cette guerre interne, car, indique-t-il, certains ont voulu user de leur influence pour qu’il n’accède pas à la tribune officielle alors que mouvement a même mobilisé des chevaux pour accueillir le Président. «En remerciant les responsables, le Président Macky Sall n’a pas cité mon nom, mais je sais que c’est un coup monté par les gens de l’Apr. Il a fallu que les militants réagissent, pour que cette injustice soit corrigée séance tenante», argue-t-il.
A l’en croire, il y a trop de clans à Thiès et les mouvements sont marginalisés, sous-estimés alors qu’ils jouent un rôle déterminant. Selon lui, «le mouvement And Suxali Sénégal a pu atténuer le choc de la défaite à Thiès, notamment dans la zone nord. Par exemple au centre de vote de l’école du Capitaine Dioum, la coalition d’Idrissa Seck qui y faisait d’habitude la razzia, a obtenu 776 voix contre 505 voix pour la coalition Benno Bokk Yaakaar.
A l’école Souleymane Diouf, Idrissa Seck a eu 758 voix contre 425 pour le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar. A Palal dans la commune de Keur Mousseu, jadis bastion du Parti du Rassemblement et de l’Unité (Pur), Benno Bokk Yaakaar est arrivée largement en tête dans les deux bureaux de vote. C’est dire à ses yeux, que le mouvement a participé massivement à la réélection du Président Macky Sall.
Cette page de la présidentielle tournée, Habib Niang affirme que désormais la priorité du mouvement est la conquête du pouvoir local à Thiès et il n’exclut pas d’aller seul à ces joutes. Selon lui, le mouvement est indépendant et l’objectif qu’il s’était fixé à l’occasion des dernières consultations électorales a été atteint, c’est-à-dire réélire le Président Macky Sall dès le premier tour. Mais dit-il, le travail politique continue sur le terrain et le moment venu une décision sera précise concernant la trajectoire définitive prendre à l’occasion de ces élections locales, mais après de larges concertations au sein du bureau exécutif du mouvement.
TOUS LES JOURS, LES DROITS DES FEMMES SONT VIOLÉS DANS LES MAISONS
Coumba Gawlo seck a passé en revue les difficultés de la gent féminine en dénonçant les violences dont elles sont quotidiennement victimes
Artiste de renommée internationale, Coumba Gawlo Seck a revisité son riche répertoire avant-hier à l’Institut Culturel et Linguistique (Icl) devant un public littéralement conquis.
En célébrant la journée internationale des droits de la femme à Saint-Louis, la chanteuse a passé en revue les difficultés de la gent féminine en dénonçant les «violences» dont elles sont quotidiennement victimes. Elle souhaite que les politiques destinées aux femmes soient beaucoup plus soutenues.
La diva à la voix d’or se veut catégorique. Coumba Gawlo Seck considère que les politiques destinées à la femme sénégalaise doivent améliorées et renforcées, d’autant que celle-ci fait face à beaucoup de problèmes. «Je peux en citer les cas de viol. Tous les jours, de petites filles subissent des attouchements sexuels ou des viols, soit dans leurs familles ou venant de personnes proches, ou tout simplement dans les écoles, sans que cela ne soit puni et sans que cela ne fasse l'objet de règlements à l'amiable. Parce que tout simplement cela concerne la famille.
Je pense que ce sont des choses qui doivent être punies, sanctionnées», a indiqué Coumba Gawlo Seck qui estime que les droits des femmes sont constamment violés dans les maisons. «Tous les jours, on voit des femmes agressées et battues par leurs maris. Elles sont souvent répudiées, après plusieurs années de mariage. Du jour au lendemain, elles partent en laissant derrière elles des douleurs et des souffrances de plusieurs années, sans être récompensées, ni consacrées», s’émeut l’interprète de «Pata Pata».
Très remontée, elle plaide pour l'amélioration des conditions des femmes non sans demander que la répression contre les cas de violence à l'endroit des femmes soit accentuée. «La femme est mère. Chaque jour, des femmes meurent en donnant la vie. Chaque jour ,des femmes montrent qu'elles sont de brillantes intellectuelles. Et chaque jour montre combien les femmes méritent d'être promues et valorisées. Et pour toutes ces raisons, je n'ai pas envie que l'on donne une seule journée à la femme. Bien au contraire, toute l'année, la femme est héroïne.
La journée du 08 Mars est juste symbolique. Les femmes n'ont pas besoin d'une seule journée pour s'exprimer, pour s'affirmer, pour être au-devant de la scène ou pour montrer leur féminité. Quand j'en vois quelques-unes porter une bassine d'eau sur la tête et leur enfant sur le dos et marcher des kilomètres et des kilomètres avec autant de courage et de dignité, je trouve qu’elles sont dynamiques», affirme-t-elle.