Après la défaite du candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) dans la ville de Thiès, les langues se délient. Membre du comité électoral de Bby de la commune de Thiès-Ouest, Edouard Latouffe étouffe de rage contre des responsables mus par le seul instinct de conservation de sinécures ou de conquête. A l’en croire, d’autres tentent insidieusement de faire porter le chapeau de l’échec à Pape Siré Dia.
«Siré Dia, le directeur général de la Poste, en tant que tête de liste aux dernières élections législatives, a réussi là où le Parti Démocratique Sénégalais (Pds) a régulièrement échoué depuis 2000, malgré la présence de beaucoup de ministres et l’implication directe de chefs religieux, en mettant le département de Thiès dans l’escarcelle présidentielle».
Ces propos ont été tenus hier par Edouard Latouffe, membre de la commission communication et stratégies du comité électoral Bby de la commune de Thiès-Ouest. Selon lui, c’est une performance qu’il fallait consolider mais depuis lors. Mais, souligne-t-il, «Siré Dia qui est le chef d’orchestre de cette prouesse électorale est sur la ligne de mire de certains responsables, tant au niveau de la ville que dans le département, qui ont coûte que coûte voulu déplacer l’enjeu vers le département. Et leur objectif a été de mettre en difficulté, de fragiliser les responsables qui évoluent dans la ville en faisant en sorte qu’ils n’aient pas de responsabilités dans l’appareil d’Etat».
Lors de la présidentielle, affirme Edouard Latouffe, il y a eu un vaste complot, un sabotage orchestré par des responsables et qui, de façon insidieuse, tentent de faire porter le chapeau de l’échec à Siré Dia. «Si Siré Dia a commis un crime, c’est d’avoir aimé sa ville, soutenu sa jeunesse, d’être loyal et fidèle au président de la République. Si tout le monde avait fait comme lui, on n’en serait pas à cette situation, mais ils ont combattu les intérêts de Thiès.
Et aujourd’hui, par le mensonge et la manipulation sur fond de préservation des sinécures et de conquête de prébendes tentent de faire porter injustement le chapeau à Siré Dia. Ce sont les mêmes responsables qui ont tout fait pour que Siré Dia ne prenne pas la parole lors du meeting de Thiès présidé par Macky Sall. Ils ont semé une certaine instabilité dans l’espace de la ville, rien que pour assouvir des intérêts personnels.
Dans le même temps, ils combattent les mouvements de soutien pour leur profit personnel pour la simple raison qu’ils ont un agenda politique autre que la réussite du président de la République», dit Edouard Latouffe qui cite nommément le ministre Augustin Tine par ail- leurs coordonnateur départemental de l’Alliance Pour la République (APR) et le député Abdou Mbow.
Le fait de vouloir imputer les causes de l’échec au directeur général Siré Dia, indique-t-il, n’est ni rationnel, ni pertinent. «Et ceux qui se réfugient dans les listes nationales n’ont pas droit à la parole, ils sont totalement différents de Siré Dia qui s’est battu sur la liste départementale, avant de laisser le poste de député à d’autres.
Le plus grave s’est passé au niveau de la commune de Thiès-Ouest avec le choix porté sur le directeur de cabinet du ministre des Forces armées comme coordonnateur du comité électoral alors que pendant les 7 ans d’exercice du pouvoir, personne ne l’a jamais vu sur le terrain si ce n’est en campagne électorale. Et pendant ce temps son patron était coordonnateur du comité électoral départemental», peste le lieutenant du boss de la Poste.
Avec Siré Dia, clame Edouard Latouffe, les Thiessois ont bénéficié, pour la première fois dans l’histoire politique de la ville, des responsabilités confiées à l’un des fils de la ville. «Il a pacifié l’espace politique et créé les conditions qui font qu’Idrissa Seck n’ait pas une emprise totale sur l’électorat de la ville». Avec la formation du prochain gouvernement, Edouard Latouffe attire l’attention du Président Macky Sall sur l’absence de Thiès dans le gouvernement, depuis le départ de Thierno Alassane Sall.
UNE VILLE CARREFOUR Á L'ABANDON
La question de l’insalubrité, l’absence d’assainissement, le chômage des jeunes et une insécurité galopante - Kaolack face au déficit de politiques publiques.
Située au centre du pays, Kaolack est présentée à tort ou à raison comme l’un des poumons économiques du Sénégal. Mais, cette ville-carrefour souffre d’un déficit de politiques publics en vue de lui faire retrouver son glorieux passé de capitale du bassin arachidier.
La commune de Kaolack attend toujours sa cure de jouvence. La cité de Mbossé est étranglée par des goulots d’étranglement qui entravent son essor socio-économique et culturel. Et pourtant, la localité ne manque pas de potentialités comme, du reste, l’ont évoqué dans leurs discours les différents candidats à la présidentielle du 24 février dernier, durant la campagne électorale.
Le diagnostic des maux qui plombent le développement de la ville est une chose, mais le remède pour apporter des solutions en est un autre. De ce fait, Kaolack est victime de l’abandon de ses élites politiques et économiques (qui préfèrent construire des châteaux à Dakar ou ailleurs), mais également de la démission des autorités étatiques.
Le manteau d'ordures de Kaolack
La saleté est une des caractéristiques de Kaolack. Cette ville a du mal à se débarrasser de cette image crasseuse. Les quatre entrées et sorties de Kaolack sont des dépotoirs d’ordures à ciel ouvert. En effet, celui qui débarque pour la première fois dans la cité de Mbossé a l’impression d’être en permanence recouvert d’un manteau d’ordures. Les actions de la municipalité pour venir à bout des ordures s’avèrent particulièrement difficiles.
Dans plusieurs quartiers, les ordures règnent en maitre avec toutes les graves conséquences sanitaires qui peuvent en découler. Une situation décriée par Ousmane Noël Dieng qui en appelle à la réaction de l’Etat. «La ville de Kaolack est réputée être le coin le plus sale. L’image de notre chère ville est ternie à cause des ordures.
Dans les réseaux sociaux, l’image de Kaolack est écornée. Monsieur le Président, vous êtes redevable à la ville de Kaolack, au regard de la victoire éclatante qu’elle vous a assurée. On attend que vous pensiez à Kaolack qui mérite mieux que cela», affirme Ousmane Noël Dieng. En plus des problèmes d’insalubrité, la ville de Kaolack fait également face à la question d’assainissement. Ce problème est resté entier durant le septennat du Président Macky Sall.
Zéro assainissement
Chaque hivernage, de nombreux quartiers deviennent inaccessibles à cause des inondations. Il suffit d’une averse pour que l’eau prenne possession des quartiers périphériques comme Kahône, Gawane, Dialègne, Koundame, Sarah et les Parcelles. L’absence de canalisation dans ces quartiers se ressent fortement, à cause de la cohabitation entre la saleté, les eaux stagnantes et celles provenant des égouts. Ce qui expose les populations à de multiples problèmes de santé. Du fait de la prolifération des moustiques. D’ailleurs, l’ancien Premier ministre, Aminata Touré n’avait pas hésité à poser sur la table la question des inondations.
Chômage Endémique des jeunes
Malgré les potentialités qu’elle présente, la commune de Kaolack fait face à une absence criante d’usines. A cause de la fermeture des usines de la Zone industrielle de Kahone, les jeunes sont frappés par un chômage endémique. Le seul horizon vers lequel ils se tournent est la conduite de moto Djakarta pour le transport des passagers. Ce secteur accueille une jeunesse désœuvrée qui cherche des moyens de survie pour faire face à quotidien de plus en plus difficile et incertain.
Lors de son meeting au stade Lamine Guèye de Kaolack, le Président Macky Sall avait promis de remplacer les motos Jakarta par des tricycles en guise de solution. En attendant, la matérialisation de cette promesse électorale, les jeunes de Kaolack, juchés sur leur moto, Jakarta se bousculent dans les rues et constituent désormais le décor des quartiers et ruelles de la commune.
Insécurité gallopante
L’insécurité est un autre casse tête sur lequel la réponse de Macky Sall est attendue par les populations kaolackoises. Les bandits dictent leurs lois dans la capitale du Saloum. En dépit de leurs efforts, les services de sécurité sont presque dépassés par le phénomène de l’insécurité qui a gagné les zones rurales avec le vol de bétail. Les cambriolages font légion dans la zone.
Les forces de sécurité ont du mal à endiguer le fléau. Elles en sont souvent réduites à ne constater que les dégâts. Le prochain gouvernement devra également trouver la bonne formule pour redorer le blason du bassin arachidier. L’arachide, une des principales filières de la zone, ne nourrit plus son homme. Cette année, la campagne de commercialisation s’est déroulée au détriment de certains paysans.
Les grands producteurs ont le plus tiré leur épingle du jeu. Cette présente campagne de commercialisation est, en effet, marquée par la rareté des points de collecte dans la région de Kaolack. Enfin, le Président Macky Sall a promis monts et merveilles aux Kaolackois durant la campagne électorale. La réalisation du port sec de Mbadakhoune qui est restée au stade de promesse durant le septennat écoulé est attendue pour ce quinquennat à venir. Il en est de même du dragage du port de Kaolack pour lui redonner sa vocation portuaire.
La construction d’un marché moderne, la réhabilitation du chemin de fer et l’électrification rurale font partie des attentes des populations. Car, jusque-là, beaucoup de villages sont dans le noir. La construction d’une route de contournement pour les camions provenant de la sous-région et l’achèvement des travaux d’assainissement de Médina Baye font également partie des revendications des populations de Kaolack. D’autant plus que le bassin arachidier est devenu un pôle agricole et aspire, par conséquent, à devenir un pôle de développement dans le cadre de la territorialisation des politiques publiques.
MARY TEUW NIANE RENOUVELLE SES AMBITIONS POUR SAINT-LOUIS
‘’En choisissant, en 1990, d’être le premier enseignant de rang magistral à quitter Dakar pour venir enseigner à l’Université Gaston Berger j’exprimais déjà ce que je voulais pour ma ville’’
En décidant de renouveler leur confiance au Président Macky Sall, les Sénégalais ont fait le choix de la stabilité et de la continuité dans le progrès économique et social.
C’est le sentiment du coordonnateur départemental de la coalition Benno Bokk Yaakar (Bby) de Saint-Louis. Selon le Pr Mary Teuw Niane, la majorité doit fournir des efforts dans la commune de Saint-Louis où le taux obtenu par le candidat de Bby est en deçà de la moyenne nationale. Par ailleurs, il souligne que son ambition pour Saint-Louis ne tarira jamais quelle que soit sa position
La coalition Bby du département de Saint-Louis a fêté différemment la victoire de son candidat Macky Sall. Dans cette partie nord du pays, la mouvance est minée par plusieurs tendance. L’une est dirigée par le Pr Mary Teuw Niane qui, au terme de l’analyse des résultats obtenus par le candidat Macky Sall à Saint Louis, a soutenu que des efforts doivent être consentis au niveau de la commune qui, selon lui, occupe le bonnet d’âne dans la région.
«Les résultats du département de Saint Louis ont toujours été en deçà de ceux de la région. Pour cette présidentielle, nous avons obtenu un très grand résultat, puisque nous sommes partis de l’ordre de 47% aux législatives où nous étions à un peu plus de 49% en moyenne nationale. Cette fois-ci, nous sommes à 57,5% dans le département et 58,26% en moyenne nationale. Nous avons réduit l’écart et eu de grands résultats.
Mieux, nous n’avons perdu qu’un seul bureau, avec deux voix seulement d’écart. Nous avons gagné tous les autres bureaux du département de Saint-Louis. D’ailleurs, nous avons gagné les quartiers nous perdions dans le passé. Ces résultats nous satisfont, mais nous devons faire mieux, car il y a des efforts à faire plus particulièrement dans la commune de Saint-Louis», a indiqué le président du Comité électoral départemental de Bby.
Depuis quelques temps, d’intenses supputations font état d’ambitions pour le Pr Mary TeuwNiane qui multiplie les descentes sur le terrain. Interpelé sur la question, il répond qu’il a toujours eu des ambitions pour l’ancienne capitale de l’Aof. «Il faut une vision, un programme et une ambition pour Saint-Louis .
Je crois pouvoir y contribuer. Mais, j’ai toujours eu une ambition pour Saint-Louis. En choisissant, en 1990, d’être le premier enseignant de rang magistral qui n’avait aucune responsabilité à l’Université Gaston Berger de quitter Dakar, et de venir enseigner à Saint-Louis, j’exprimais déjà mes ambitions pour Saint-Louis ma ville.
Le fait de créer la coopérative d’habitat et de construction de l’Université de Saint-Louis, de construire les cités Ngallèle et Boudiouck, cela exprimait mon ambition pour ma ville Saint-Louis. Cette ambition ne tarira jamais quelle que soit la position que j’occuperai ou j’occupe», affirme le ministre de l’Enseignement supérieur.
Ses adversaires sont donc avertis. S’agissant de sa candidature aux prochaines élections locales, il fait cependant dans le clair-obscur. «C’est très tôt d’évoquer ce sujet, mais laissons les populations s’exprimer librement pour voir leur ressenti et leur choix. Nous serons à l’écoute des populations», déclare-t-il.
ABDOURAHMANE DIOUF CLARIFIE
Le porte-parole de Rewmi s’est expliqué sur les propos qu’il a tenus, samedi, dans une émission politique au cours de laquelle, il reconnaissait les résultats définitifs proclamés par le Conseil Constitutionnel
Le porte-parole de Rewmi s’est expliqué sur les propos qu’il a tenus, samedi, dans une émission politique au cours de laquelle, il reconnaissait les résultats définitifs proclamés par le Conseil Constitutionnel. Il dit avoir parlé en tant que juriste et républicain.
Samedi, lors d’une émission politique sur la chaîne de télévision «7TV», le porte-parole du parti Rewmi, le Dr Abdourahmane Diouf a reconnu les résultats définitifs de la dernière présidentielle, proclamés par le Conseil Constitutionnel. Ces propos ont créé la polémique au sein du parti dirigé par Idrissa Seck qui a refusé de reconnaitre la victoire de Macky Sall. A l’en croire, il a été prêté à son parti et à la coalition Idy 2019 des propos qui ne sont pas les leurs.
Pour se justifier, il a soutenu s’être exprimé durant l’émission télévisée sur les résultats de l’élection présidentielle, à titre de juriste faisant la distinction technique entre la légitimité et la légalité. «C’est ma propre analyse qui ne peut en aucun cas être interprétée comme une acceptation des résultats de la présidentielle par Rewmi et la coalition Idy2019», a expliqué le porte-parole de la formation orange qui dit parler en tant que républicain.
Lorsque l’opposition parlait d’un inévitable deuxième tour, affirme-t-il, c’est parce qu’elle se basait sur les résultats dont elle disposait. «Dès l’instant que le Conseil constitutionnel a publié les résultats définitifs, on doit tous accepter que le candidat Macky Sall a gagné et qu’il est le Président de tous les Sénégalais. Si on veut être lucide et républicain, on ne peut pas ne pas accepter les résultats, même si on peut tout reprocher au Conseil constitutionnel», a indiqué le Dr Abdourahmane Diouf.
Pour lui, la contestation de la légitimité ne concerne que la période précédant la publication des résultats définitifs. Pour développer son argumentaire, il prend l’exemple du parrainage. «La contestation de ce système ne peut se faire qu’avant que la loi ne soit votée par l’Assemblé nationale. Un scrutin ne peut pas être jugé seulement le jour J, car c’est tout un processus en amont. Beaucoup de choses se sont passées bien avant la tenue de l’élection présidentielle, le 24 février dernier. C’est la somme de tout cela qui a fait que le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar, Macky Sall a gagné l’élection au soir du 24 février 2019», explique-t-il.
De l’avis d’Abdourahmane Diouf, Rewmi et la coalition Idy2019 avaient deux choix pour la contestation des résultats, à savoir celle judiciaire et populaire. Sur les deux, souligne-t-il, son parti n’en choisira aucun. En ce sens que le Conseil Constitutionnel n’est là que pour satisfaire les demandes du président de la République, Macky Sall, ce qui est une jurisprudence.
«Nous avons balayé la contestation judiciaire parce que nous n’avons pas confiance au Conseil Constitutionnel. Pour celle populaire, nous avons décidé de canaliser nos militants en leur demandant de ne pas descendre dans la rue», dit-il. Il estime que si les Sénégalais ne réagissent pas sur le fichier électoral, Macky Sall gagnera toutes les élections qui seront organisées par son régime.
UNE LOURDE CHARGE POUR L’ETAT
Le couplage des élections est-il un simple calcul politique ou une volonté de faire des économies pour l’Etat ? En tout cas, tout le monde s’accorde que les élections coûtent très cher au Sénégal.
L’idée de coupler les élections locales prévues au mois de décembre aux élections législatives est agitée depuis quelques temps par les proches de la mouvance présidentielle. Est-ce un simple calcul politique ou une volonté de faire des économies pour l’Etat ? En tout cas, tout le monde s’accorde que les élections coûtent très cher au Sénégal.
La démocratie n’a pas de prix, mais elle a un coût. En tout cas, l’organisation d’élections demande beaucoup de moyens financiers et logistiques. Chaque candidat pour l’élection présidentielle et chaque liste de parti pour les législatives ou les locales coûtent à l’Etat des millions voire des milliards de francs Cfa. Dans le projet de loi des finances 2011, il y a eu un gonflement du budget de fonctionnement de la Direction des élections qui est passé de 512,8 millions en 2010 à 4,014 milliards en 2011. Soit une hausse de 4 milliards, représentant la somme logée dans la rubrique «Dépenses d’élections». Les législatives de cette année ont été les plus coûteuses au Sénégal.
De la révision du fichier électoral à la confection de nouvelles cartes d’identité biométriques, synonymes de cartes d’électeurs en passant par l’impression des de tonnes de bulletins, sans compter d’autres dépenses afférentes. Le Directeur des élections avait d’ailleurs fait savoir que rien que pour la confection des bulletins, c’est 5 milliards de francs, plus 4 autres pour les dépenses afférentes. La présidentielle du 24 février passée a également coûté à l’Etat du Sénégal 13 milliards de francs Cfa. En effet, lors d’une rencontre avec la presse, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye avait révélé que 5 milliards F CFA ont été dépensés pour les cartes d’électeurs, dans le cadre de l'élection présidentielle du 24 févier 2019.
Les frais liés à la couverture télévisuelle (Radio-télévision nationale) constituent une autre charge non moins importante. Il avait été affecté à la caravane de chaque candidat à la présidentielle toute une équipe de techniciens, caméraman, preneur de son, journaliste, chauffeur, véhicule, carburant, devant l’accompagner durant le périple de sa campagne électorale dans les 45 départements pendant les 21 jours de campagne. Dans un pays en développement comme le Sénégal où le déficit budgétaire se traduit par des emprunts que l’État doit contracter au cours de l’année et face à la situation économique difficile, il est permis de se demander si cette enveloppe décaissée presque chaque année pour organiser des élections n’est pas excessive. D’où l’impérieuse nécessité de penser au couplage des élections pour faire souffler les finances publiques sénégalaises.
UN GOUFFRE A SOUS
En 7 ans de magistère, sous le régime de Macky Sall, l’Etat a énormément dépensé de sous pour organiser des élections et autres consultations.
Il s’agit entre autres des législatives, des locales, du référendum, du Haut conseil des collectivités territoriales et de la dernière présidentielle. Rien que pour les dernières élections législatives en date, l’Etat a pompé dans les caisses un budget de 9 milliards de francs CFA, plus que le budget de l’élection présidentielle de 2012
Dans la loi de finance 2019, le budget du ministère de l’Intérieur a connu une hausse de 2 233 186 262 F Cfa en valeur absolue et 1,9% en valeur relative passant ainsi de 122 785 731 360 F CFA en 2018 à 125 118 917 622 F CFA en 2019. De ce budget, plus de 11 milliards de francs CFA sont alloués aux structures en charge de l’organisation des élections dont 6 milliards 664 millions de francs CFA pour la Direction générale des élections (Dge); 4 milliards 589 millions pour la Commission électorale nationale autonome (Cena) et 200 millions pour la Cour d’Appel. A ce budget faramineux pour un pays sous développé, s’ajoutent les 50 milliards pour la confection des cartes d’identité biométriques et les législatives du 30 juin 2017 qui ont coûté au contribuable Sénégalais la somme de 9 milliards de francs CFA. «Ces élections ont coûté 9 milliards francs CFA, dont plus de 5 milliards francs CFA pour la confection des bulletins de vote», avait déclaré Tanor Thiendella Fall, directeur général des élections (Dge), lors d’une conférence de presse, tenue à cet ef fet, soulignant que le coût d’un bulletin de vote est de 18 francs CFA.
ELECTION PRESIDENTIELLE 2012 : DE 5,128 MILLIONS A 4,014 MILLIARDS FCFA
Dans le projet de loi des finances 2011, l’on note le gonflement du budget de fonctionnement de la Direction des élections qui passe de 5,128 millions en 2010 à 4,014 milliards en 2011. Soit une hausse de 4 milliards, représentant la somme logée dans la rubrique «Dépenses d’élection». Dans la même foulée, le Sénégal va assister à sa deuxième élection, celle-là, les législatives et deux (2) ans plus tard, les Locales, un Référendum Constitutionnel(2016) et une élection de représentation au Haut Conseil des Collectivités Territoriales (2017), soit en moyenne un scrutin par an.
PRESIDENTIELLE 2007 : 15 CANDIDATS, 303 MILLIONS L’UN ET A LA CHARGE DE L’ETAT
En tout cas, l’organisation d’élections a un coût. Chaque candidat pour l’élection présidentielle et chaque liste de parti pour les législatives coûte à l’Etat des millions. Aux dernières élections de 2007, près de 5 millions d’électeurs (4 millions 957 mille 154 inscrits) avaient été enregistrés au terme de l’audit du fichier. Résultat : 6 millions de bulletins de vote par candidat et par liste de candidat pour les élections législatives ont été imprimés. Il s’y ajoute les affiches dont l’impression est à la charge de l’Etat. Au total, 12 mille affiches et 255 mille documents de propagandes (lettres circulaires sur la profession de foi…) avaient été imprimés pour l’ensemble des candidats en 2007. Les frais liés à la couverture télévisuelle (Radio télévision nationale) constituent une autre charge non moins importante. En termes de charge financière, chacun des 15 candidats à l’élection présidentielle de 2007 avait coûté en moyenne à l’Etat, selon nos sources, plus 303 millions 210 mille francs Cfa à l’Etat. Et un peu moins pour les élections législatives : 239 millions 715 mille francs Cfa par liste de parti. Outre ces frais, des sommes importantes sont consenties pour la confection du matériel électoral (urnes, isoloirs, etc.) pour les 12 mille bureaux de vote éparpillés sur l’étendue du territoire national. Mais aussi les ressources humaines (superviseurs, assesseurs, présidents de bureau de vote, les forces de l’ordre) déployées au niveau des différents bureaux de vote du pays et dont le transport, la nourriture et autres besoins sont à la charge de l’Etat.
«LE COUPLAGE N'EST PAS OPPORTUN ET CONTRIBUERAIT A ALOURDIR NOTRE SYSTEME ELECTORAL»
Selon l’expert électoral Ababacar Fall, le couplage des élections locales et législatives qui suscite actuellement débat n'est pas opportun.
Interpellé par la rédaction de Sud quotidien sur la question, ce membre du Gradec qui rejette cette idée soutient que cela contribuerait à alourdir notre système électoral en ce sens que les élections locales n'ont pas la même fonction, ni les mêmes objectifs.
«Si nous partons du principe qu'un système électoral doit être simple, compréhensible et accessible à tout citoyen désirant exercer son droit de suffrage, une telle question me parait sans intérêt pour mériter qu'on s'y attarde. Les deux élections (locales et législatives) n'ont pas la même fonction, ni les mêmes objectifs. L'une étant une forme d'expression de la démocratie participative tandis que l'autre est l'expression de la démocratie représentative où le citoyen délègue sa voix aux élus qui sont chargés de voter les lois qui régissent le fonctionnement de la République et de contrôler l'action de l'exécutif. Ces deux élections n'ont donc pas le même champ d'action et n’obéissent pas aux mêmes règles d'organisation.
Les élections locales ont un spectre plus réduit dans l'espace représenté ici par la commune ou le département alors que les élections législatives ont un caractère national qui implique tous ceux qui ont la qualité d'électeurs (militaires et paramilitaires d'une part et Sénégalais de la diaspora qui ont des députés à eux dédiés d'autre part). Du point de vue des règles d'organisation, le couplage créerait un désordre tél que les électeurs auront du mal à s'y retrouver. Si tel devait être le cas, il faudra mettre dans chaque bureau de vote 03 urnes ; une pour les législatives, une pour les élections départementales et une pour les élections municipales sans compter les nombreux bulletins de vote pour chaque liste et chaque type d'élection. Aux dernières élections locales, nous avons eu environ 2700 listes avec une moyenne de 12 listes par commune et pour les législatives, nous avions 47 listes. Sur un autre registre, les règles qui régissent la campagne électorale ne sont pas les mêmes.
La campagne pour les législatives dure 20 jours et bénéficie d'une couverture médiatique par les médias nationaux (radio et télé) alors que la campagne pour les locales ne dure que 14 jours et ne fait pas l'objet de couverture médiatique. Il s'y ajoute que désormais avec l'introduction du parrainage citoyen et l'élargissement du cautionnement aux élections locales, de réelles difficultés pourraient se poser aussi bien aux électeurs qu'aux organisateurs des élections. d'autres difficultés vont se poser également relativement aux opérations de recensement des votes au niveau des commissions départementales de recensement des votes qui devront statuer sur les procès-verbaux en provenance des bureaux de vote pour les deux types d'élections ».
«PAS SOUVENANCE QUE CES DEUX TYPES D'ELECTIONS AIENT ETE COUPLES PAR LE PASSE»
«D’ailleurs, je n'ai pas souvenance que ces deux types d'élections aient été couplés par le passé. Le couplage n'a concerné que l'élection présidentielle et les élections législatives. Ensuite, du point de vue des textes en vigueur actuellement dans notre code électoral, de telles dispositions ne sont pas prévues. Pour toutes ces raisons, la question du couplage n'est pas opportune et contribuerait à alourdir notre système électoral».
«ÇA ME SEMBLE PLUS JUDICIEUX CAR PERMETTANT DE RESPECTER UNE CERTAINE LOGIQUE»
Interpellé sur le débat relatif au couplage des élections locales avec les législatives en décembre prochain, Moussa Diaw juge cette idée plus que judicieuse
Interpellé sur le débat relatif au couplage des élections locales avec les législatives en décembre prochain, Moussa Diaw juge cette idée plus que judicieuse. Soulignant que cela va permettre de respecter une certaine logique, l’Enseignant chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a également annoncé une reconfiguration de l’espace politique aussi bien pour la majorité que pour l’opposition.
«Le couplage d’élections législatives et locales me semble plus judicieux en ce sens que cela va permettre aussi de respecter une certaine logique. D’ailleurs, la France était confrontée à ce problème-là, il y a quelques années. Il y avait un décalage entre les élections législatives et présidentielles et ils ont réaménagé leur calendrier électoral en commençant par la présidentielle suivie des législatives. C’est plus logique. Car avec la présidentielle qui vient de s’achever, il n’y aura pas de cohérence dans les calendriers. Il me semble donc beaucoup plus rationnel de procéder en couplage des élections législatives et locales juste après la présidentielle pour éviter d’abord qu’il y ait des années d’élections et puis on s’en tient à un calendrier qui va respecter les logiques politiques. De ce fait, quand on aura fini avec ces élections, la prochaine sera seulement dans 5 ans, c’est beaucoup plus logique. Maintenant à qui ce couplage va profiter ? Je pense que ce sont les nouveaux comme Sonko qui vont profiter de la dynamique des élections présidentielles.
Le président de la coalition Sonko président pourrait profiter de son élan pour se positionner au niveau local comme à la marie de Ziguinchor en perspective de la prochaine présidentielle. Les 5 ans, ça passe très vite et on ne sait pas d’ici là si les coalitions actuelles vont résister. Ensuite, il peut y avoir une reconfiguration de l’espace politique aussi bien pour la majorité que pour l’opposition. Pour l’opposition, à un moment donné, on pensait qu’Idrissa Seck était fini, mais on a vu comment il a rebondi en profitant des concours de circonstance en étant rejoint par les recalés du parrainage. Ces derniers avaient besoin de se positionner, afin de prendre leur revanche par rapport à un système qui les a disqualifiés.
Par ailleurs, on a constaté quelque part qu’il y a certains hommes politiques, notamment ceux qui sont dans les coalitions qui sont réticents à ce couplage parce qu’il y a des enjeux politiques et le couplage n’est pas avantageux. Car, les locales, c’est une affaire de liste et tout le monde voudra aller individuellement. C’est donc dire que le couplage pourrait provoquer une fracture des coalitions notamment celles membres de la mouvance présidentielle qui ont été déjà secouées par cette élection présidentielle. Il y a des calculs politiques, des revendications qui sont posées pour demander plus de postes ministériels et cela risque de créer d’avantage de fissures au sein de cette majorité».
ME WADE ET MACKY SALL «PECHENT»
Si l’idée du couplage des locales avec les législatives venait à prospérer, le président Macky Sall serait le champion en matière de perturbation du calendrier républicain.
De l’indépendance à nos jours, au total 11 élections présidentielles et 11 législatives ont été organisées à intervalles régulières, dans le pays. Toutefois, il faut noter qu’après la première alternance de 2000, il y eu des élections qui ne se sont pas tenues à terme constitutionnel échu, notamment les législatives de 2001 et de 2007, ou encore celles de 2017 et les locales de 2019. Si l’idée du couplage des locales avec les législatives venait à prospérer, le président Macky Sall serait le champion en matière de perturbation du calendrier républicain.
L ’idée d’un couplage des élections locales de décembre prochain avec les législatives semble faire son petit bonhomme de chemin, depuis la sortie du député maire de Podor, Aïssata Tall Sall. L’argument avancé par la nouvelle alliée du président Macky Sall serait d’ajuster le calendrier électoral sénégalais car ayant constaté un rythme infernal d’élection au Sénégal. Une idée que ne partagent pas ses ex-camarades du Parti socialiste (Ps) qui trouvent que «c'est prématuré d'enclencher ce débat inutile et inopportun, car nous sortons de la Présidentielle et le chef de l'État n'a même pas encore prêté serment». Si toutefois cette option du maire de Podor enchante le président de la République au point de procéder au couplage des élections, Macky Sall serait le champion en matière de perturbation du calendrier républicain.
En effet, initialement prévues pour le 2 juillet 2017, le président Macky Sall avait décidé de reporter les élections législatives jusqu’au 30 juillet. La raison avancée était pour éviter une coïncidence entre la campagne électorale et la période de ramadan. Il en est de même pour les élections locales de 2019, qui devaient normalement se tenir le 23 juin 2019. Elles ont été repoussées au 1er décembre de la même année, soit un report de six mois. Les causes avancées pour ce report sont notamment la coïncidence entre les investitures pour les locales avec la campagne électorale de la présidentielle 2019, et celle du dépôt des listes, fixé au 2 avril 2019, avec la prestation de serment du futur Président élu. Il y a aussi les raisons liées à l’hivernage et les cérémonies religieuses. Des raisons battues en brèche par certains observateurs qui estiment que le président voulait éviter une bataille de positionnement de ses poulains, avant l’heure au point d’entacher sa réélection. En tout état de cause, le nombre de perturbations du calendrier républicain par l’actuel président passera à 3 fois, si toutefois Macky Sall décide d’organiser les élections législatives initialement prévues en juin 2022, dès 2019.
LE PAPE DU SOPI, EN PREMIERE LIGNE
Cependant, force est de constater que le président Macky Sall n’est pas le seul à apporter quelques retouches au calendrier républicain sénégalais. Son prédécesseur, Me Wade a fait recours, à deux reprises, à ses prérogatives pour perturber ledit calendrier. Pour rappel, élu président en 2000, première alternance du pays, Me Wade avait organisé les élections législatives le 29 avril 2001, faisaient suite à la dissolution anticipée, le 15 février 2001, de l’Assemblée nationale élue en 1998 et dominée par le Parti socialiste (Ps) de l'ex-Président Abdou Diouf. Récidivant, Me Wade repoussera les élections législatives de 2006, jusqu’en 2007. Il avait pris comme prétexte les inondations de 2005, pour proroger le mandat des députés jusqu’en 2007 et organiser les législatives à cette période. En réalité, l’argument des inondations n’était qu’un subterfuge, selon certains observateurs. Pour eux, c’était parce que l’opposition de l’époque, regroupée dans la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) était extrêmement forte et puissante que le président Abdoulaye Wade et son régime étaient conscients du fait que si les législatives étaient organisées en 2006, avant la présidentielle du 25 février 2007, celle-ci serait majoritaire à l’Assemblée. S’en suivirent alors des rebondissements interminables, avec des couplages, découplages qui ont émaillé et rythmé la marche du processus électoral pendant plus d’un an à tel point qu’aucun acteur du jeu électoral n’était à mesure de dire, avec exactitude, à quelle date les élections devaient se tenir. Ce n’est que le 3 juin 2007, que se sont tenues lesdites élections, boycottées par l’une opposition dite significative menée par l’Alliance des forces de progrès (Afp), le Parti socialiste (Ps), Rewmi, la Ligue démocratique (Ld), le Parti de l’indépendance et du travail (Pit), etc. Tout compte fait, la nécessité de stabiliser à jamais le calendrier républicain semble de plus en plus nécessaire. Un axe qui peut, bien évidemment, faire partie du dialogue prôné par le chef de l’Etat, dès sa prestation de serment, le 2 avril prochain.
SENEGAAL, SEEN GAAL LA, ÑOOM, AM SUNU GAAL… ?
Kuwaaruwul ci doxinu miim réew, saw doxin dina la waari ëllëg. Ku yéemuwul ci jëmu gaal gii, teeru bi dina la yéemi.
Kuwaaruwul ci doxinu miim réew, saw doxin dina la waari ëllëg. Ku yéemuwul ci jëmu gaal gii, teeru bi dina la yéemi. Bees fobulee ci joowu yi joow ngir soppi jëmu gaal gi, nóoxóor yu ñuul yi dinañ joow yóbbu la, yaak say mbokk ak i xarit, wànteer leen ci nóoxóor yu weex yi. Su booba dinga yëngal bopp, màttu, wiccax sa baaraam naan “su ma xamoon…” Waaye, réccu day fekk jëf wees. Ndax dingeen bàyyee gaal gi nóoxóor yu ñuul yi, ñu joow jëme nu ca sëg ya ? Senegaal, seen gaal la, ñoom, am sunu gaal… ?
Senegaal mooy réewum diine joo xam ni, ngëm dëgg feeñu fi fenn. Bëccëg, ku la ci ne “Yàlla nee na…”, “Yonent bi nee na…”, “Sëñ bi nee na…” bu la fenulee ngir naxee la ko yit, guddi mi ngiy njabarlu. Te li mu koy dugge mooy liggéey nawleem, yàq diggante yi, wut alal walla nguur, walla bëgg a siiw. Senegaal mooy réewum diine joo xam ni, bés bu nekk ñu tagg Yàlla, tagg Yonent bi, sargal Mag ñu baax ñi te kenn jéemul a roy ci ñoom. Senegaal a bariy jumaa, jàkka ak i taalibe, waaye Senegaal a bariy naaféq. Senegaal a bariy xew-xewi diine ak ñiy woote jàmm, waaye Senegaal a bariy waabajiiba. Moo ! Askan wu làmboo jikkoy naaféq ak melokaanu waabajiiba ban xeetu njiit la yeyoo ? Waaw, askan wu fase ngor, gàddaay dëgg, dëddu njub, suul fullaak faayda, ban xeetu njiit la yeyoo ? Ma laajati, askan wu sol mbubbu kàkkataar, dëkke fen, wor ak sàcc yan njiit la yelloo ? Yàlla ku maandu la. Moo tax it, lu waay rendi, ci say loxo lay nàcc. Nan dem rekk…
Senegaal ngay fekk askan wu dëkke ŋàññi ay njiitam, ci diirub juróom-ñaari at, bés bu nekk ñuy xultooka ñaxtu. Waaye, bés ñëw, bésub dibéer, askan woowu tànnaat yooyii njiit, tegaat leen ci boppu gaal gi, ñuy joow, jëme gaal gi fu leen neex. Nu dem rekk…
Senegaal bokk na ci ñaar-fukk ak juróomi réew yi gën a torox ci àddina si. Dëkkuwaay bu baax amu fi, luyaas bi metti na lool, xiif ak mar ne fi ràcc di bëgg a rey askan wi, ndóol waxi noppi, ku ci feebar dee ndax ñàkk loo fajoo walla loppitaan yu rafley jumtukaay. Njàng amatu fi waxatuma laak xéy, añs. Moone de, fii ngay fekk ay njiit yiy tabax i taax yu kowee-kowe, dëkk ciy kër yu réy te rafet lool, di dawal ay oto yu yànj ba jaaxal la. Ku ci ab yoo màtt, nga jël roppëlaan, naan yaa ngay fajooji Tugal. Rax-ci-dolli, seeni doom di jànge bitim-réew, ci daara yi gën a baax te siiw, ay daara yu ndongo ya xamul naka la ñuy waxe ‘’gereew’’. Njiit yooyu, ñooy jël alalu réew mi tayle ko Tubaab yi, di pasar-pasare xaalisu askan wi, di ci gundandaat ak a ndagarwale ca Soraanoo, Garaŋ-Teyaatar, làmb ja, ci yeneeni xew walla ciy mitiŋ. Bu wote jotee, ñu jël ci as tuut, di ko jënde askan wi nga xamante ne, lu jiin Njaag a, te mooy Njaag. Waaw, ndax sagaru junni, benn piisu waks bu fuyuŋ-fayaŋ, walla saaku ceeb jar na ngay jaay sa ngor ? Nga ne ma ? Sa alal la ?
Newuma la déet de, waaye nan demati rekk…
Senegaal mooy réew moo xam ne, Njiitu-réew mi lu ko neex def. Saa bu ko neexee mu jàpp kii walla kee, dëkke fi tëj ak jaay doole guddeek bëccëg. Bu wote jotee, askan wi tànnaat ko, teg ko ci jal bi. Ngan ne ma ? Naataange la la dig ? Walla la la digati…?
Ayca nu dem rekk …
Senegaal mooy réew moo xam ne, ndaw yi amuñu liggéey. Waaye, foo leen fekk ñoo ngiy werante ciy mbir yu ñàkk faayda : film, tiyaatar walla futbal. Doo gis benn ndaw, muy góor walla jigéen, bu nangoo yedd boppam, soppi jikkoom. Janq jaa ngiy mébét doon léttkat, ñawkat, woykat walla fecckat. Ñi ci yées, dem bay cagatu naan dañuy daan seen doole. Waxambaane bi moom, di ñefe ngir doon mbër walla futbalkat. Ñi ci gën a ñàkk faayda ñoom, rusuñu doon i woykat, fecckat, tëggkati sabar wallay taasukat. Ñi ci yées, di dogaale jaamu Yàlla yi, ngir nangu seen alal. Nga ne ma ? Tëgg ak fecc ci sunu aada la bokk ? Waaw, kon daal tëgg ak fecc a nuy jëme kanam ?
Waaye baax na, nan demati rekk…
Senegaal mooy réew moo xam ne, làkku jaambur lañ fiy jàngale ak démbu doxandéem. Kenn jàngalul xale yi ngir ñu mënal seen bopp, gëm seen bopp, moom seen bopp. Waaye, dañ leen di jàngal ngir ñu doon i jaam yuy tàllal loxo. Nga ne ma ? Sunuy làmmiñ réew mënunu cee tekkee ? Yaakaaroo ne ki la wax loolu dafa laa yab ? Yaakaar nga ne teg na la nit Njaay ?
Waaye nu dox dem rekk…
Senegaal mooy réew mu bari alal te askan wi jariñoowu ko ; réew mu bariy àttekat te amul yoon ; réew mu ñépp bokk, ay sàmba-allaar aakimoo ko di ci def lu leen neex. Senegaal mooy réew mi nga xam ne, foo dem ñu ni la “waa réew moomoo neex xel ! Ñoom kay, kuy wut xalaat bu rafet, gaawal ganeji fa.” Nga ne ma ? Dëgg la ! Dëgg piir sax ! Fii daal, ku ëpp sa moroom doole wan ko ko. Moo tax it, ku yeboo jéem a muus, di jëfandikoo sam xel ngir jël sa wàll ci toŋ-toŋ bi. Loolu doŋŋ la, nag. Bu nu kenn rey ak wax ju bare. Politiseŋ yi loolu lañu nànd bu yàgg, kon lu may tere def ni ñoom ?
Léegi nag, àgg nanu.
Nanu wax ak ndaw yi. Ndax kat, ëllëg, seen ëllëg la. Ndax warees naa seetaan lii di wéy ? Senegaal, seen gaal la,ñoom, am sunu gaal ? Li wér te wóor mooy, sunu gaal gaa ngi daw ni gaalu dof ci géej gu sàmbaraax. Jot na askan wi yeewu, nangu joowu yi ngir jubbanti gaal gi. Ndax kat, gaalu dof du teer, walla bu teeree yit, teeri ci loxoy nóoxóor.