Si le président Macky Sall veut montrer sa bonne foi, il doit mettre sur la table de dialogue la refondation des institutions de la République donc, aller au-delà des réformettes
L’appel au dialogue du président de la République, après la proclamation des résultats définitifs, signifie-t-il qu’il veut un Sénégal où, il n’existe pas d’opposition ? Si c’est tel le cas, alors, c’est simplement, surréaliste de sa part de penser à un tel scénario qui n’existe nulle part au monde. Il ne faut pas rêver, ni être utopique M. le président, nous avons perdu trop de temps dans le passé avec des appels au contenu imprécis, qui n’en étaient pas réellement, et ainsi avaient fini par n’accoucher de rien du tout depuis 19 ans.
En vérité, le problème du Sénégal, c’est son système institutionnel qui est grippé ou sclérosé donc, qui ne répond plus à notre époque et à une véritable démocratie plurielle et participative. Si le président Macky Sall veut montrer sa bonne foi et prouver aux Sénégalais ses bonnes dispositions et sa ferme volonté de dialoguer en vue de changer les choses en mieux, il doit mettre, sur la table de dialogue la refondation des institutions de la République donc, aller au-delà des réformettes. Ainsi, au lieu de vouloir réinventer la roue, il a, avec les Conclusions des Assises nationales et les Recommandations de la Commission nationale de réformes des institutions, une bonne base et de document de travail de haute facture. Dans cet ordre d’idée, il faut dire qu’il est temps d’avoir, à présent, une Assemblée nationale représentative avec des députés véritablement élus par le peuple et qui légiféreront au nom et pour lui et non du président de la République et pour lui. Évidemment, cela qui impose tout naturellement le changement de la constitution actuelle pour la conformer à un autre système cohérent et, le mode de l’élection des députés, devra aussi être remanié. Ce n’est que par cette procédure démocratique et représentative que nous aurons la chance de déboucher sur ce beau et juste slogan : « La Patrie avant le Parti ».
S’agissant du concours des anciens présidents, cela me semble superflu et d’aucune utilité, dans la mesure où les deux ont tous échoué et montré leurs limites réelles dans la gestion pays comme leur manque notoire de patriotisme envers la Patrie. Puisque, aussitôt après la fin de leurs mandats, ils ont émigré en France sans états d’âme. Et tout le contraire de nos autres émigrés qui, de leur pays de résidence, envoient aux parents de quoi vivre et participent au développement du pays. Mais nos émigrés, en col blanc, continuent eux de se la couler douce au pays de Marianne et en outre, aux frais des contribuables sénégalais. Mais au fond quel sens, ces deux anciens présidents du Sénégal donnent-ils au mot, patriotisme ?
En effet, le premier, Abdou Diouf est un partisan du moindre effort, un bras cassé qui, pendant les 20 ans qu’il a dirigé notre pays, n’a fait que du surplace. Et, c’est grâce à l’appui des Institutions de Breton Wood, de la Bm et du Fmi, qu’il a, bon an, mal an, réussi à gérer et surmonter les crises successives avant d’être remercié par les Sénégalais, en l’an 2000. Et depuis ce jour, il vit maintenant en France sans se soucier des difficultés de son pays.
Et le second, Abdoulaye Wade est un beau parleur, plus théoricien du développement que praticien et développeur de pays en difficulté. Il a pillé notre pays par un gaspillage effroyable dans des projets d’éléphants blancs ou de folie des grandeurs ; Il se targue même d’avoir fabriqué artificiellement dans le pays des milliardaires, oui, parce que les concernés le sont devenus grâce à lui à partir de rien. Il a, également, introduit ou plutôt fortement accentué la perte des valeurs morales dans le pays. Et, c’est avec lui, que nous avons connu la promotion des transhumants, de l’enrichissement illicite et une corruption qui a pris des proportions incroyables, comme un partage du gâteau. Et enfin, il a même tenté, sans oser le dire bien entendu, de procéder frauduleusement, à une dévolution monarchique du pouvoir à son fils. Une tentative qui a, heureusement, lamentablement échoué le 23 juin 2011, et, a même précipité sa chute vertigineuse en février 2012. Cela dit, en quoi, ces deux hommes, qui ont géré à eux deux, pendant 32 ans notre pays, de la façon que nous connaissons tous, peuvent-ils apporter aux Sénégalais quelque chose de positif et crédible ? C’est une contradiction pour ne pas dire un non-sens, dans la mesure où notre pays qui, depuis longtemps, cherche à rompre avec ce passé décadent dont les deux font partie des principaux responsables de cette situation. Non, ces deux-là doivent s’estimer heureux de n’avoir pas été traduits en justice pour leur mauvaise gestion de notre pays. Pour dire vrai, ces deux-là sont plus Français que Sénégalais, c’est nous Sénégalais qui les considérons comme des concitoyens, mais en réalité, ils ne le sont pas de fait. Alors, osons espérer que Macky Sall ne les rejoindra pas après son mandat, pour former les trois mousquetaires sénégalais en France.
Le président Macky Sall à travers son dernier mandat peut non seulement réparer ses erreurs du premier mandat, mais a aussi l’occasion et l’opportunité de marquer positivement son passage à la tête de son pays. En changeant fusil d’épaule, il peut contre toute attente installer un climat apaisé favorable à l’exercice d’une véritable démocratie qui permettra une saine concurrence entre tous les Sénégalais qui désirent jouir pleinement de la démocratie dans les règles de l’art. Puisque dorénavant, il n’a plus de concurrents qui lui disputent le pouvoir d’ici cinq ans, car, en 2024, les adversaires seront autres. Mais malgré tout, il y a ceux qui s’opposent à la politique qu’il mène présentement, ce qui est à juste raison normal. Aujourd’hui, il a totalement les mains libres sans aucune contrainte pour jouer l’arbitre et préparer le terrain au plan démocratique et institutionnel, pour les autres, comme Jerry Rawlings et Nelson Mandela l’ont fait dans leurs pays respectifs. En effet, Macky Sall avait été très applaudi, à l’entame de son mandat, lorsqu’en 2012, il avait clairement déclaré que, c’est la Patrie qui passe avant le Parti. Mais, ce n’était qu’un simple slogan, puisque jusque-là ce vœu n’a pas été concrétisé dans les faits. Cette nécessité n’est pas encore effective, malheureusement, dans notre pays. Et, cependant, c’est bien cela la règle immuable, dans toute République qui se respecte
Et, comme dit l’adage, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Mais, si l’intention est bien louable, cependant cela ne suffit pas, si elle n’est pas suivie d’actes pour la concrétiser. Oui, parce que les politiciens, au Sénégal, ont habitué les Sénégalais à des promesses démagogiques qu’ils oublient, dès qu’ils s’installent confortablement au pouvoir. C’est ce qui nous vaut d’ailleurs l’expression bien connue maintenant, « bu feke man ma ko waxoon kon nag waxeet » de Me Wade pour se dédire de ses nombreuses promesses. Lui-même Macky Sall nous a joué le coup avec sa fameuse décision de réduire son mandat de 7 ans à 5 ans si toutefois, il était élu ou bien encore, son adhésion aux conclusions des Assises nationales. Tout cela pour dire que l’intention ne vaut pas toujours l’action. En tout cas, tous les appels au dialogue lancés jusque-là par les présidents Abdoulaye Wade comme Macky Sall sont restés lettre morte. Par conséquent, que l’opposition se le tienne pour dit, en attendant d’avoir des faits concrets. Cela dit, par principe, il n’est pas indiqué, pour l’opposition, de rejeter d’office l’appel au dialogue du président avant même d’avoir pris connaissance de son contenu, de son format et de ses termes de référence. Certes, c’est vrai, que chat échaudé craint l’eau froide, mais malgré tout, il faut que les Sénégalais se parlent et se concertent autour des questions essentielles qui concernent le pays, comme par exemple sur son système archaïque actuel et, pour l’intérêt exclusif du peuple sénégalais.
LA CHRONIQUE HEBDO DE BARA DIOUF
MACKY DOIT PLUS QU’UNE AMNISTIE À KHALIFA
EXCLUSIF SENEPLUS - Le temps du fléchissement est dépassé - Qu’on ne vienne pas nous importuner avec la rengaine du « roi clément » - Macky a été injuste
Cela fait maintenant deux ans que Khalifa Ababacar Sall est injustement privé de liberté. Sa majesté l’empêche de dormir chez lui, de jouir de l’affection des siens dans l’intimité de sa demeure, de concrétiser les louables ambitions qu’il nourrit pour le peuple sénégalais. Macky Sall a immolé plusieurs personnes à la sienne. Et il croit avoir vaincu ! L’illusion du triomphe, qui le berce, risque de le précipiter dans les abîmes de l’histoire.
Depuis quelques jours, l’opinion publique alimente, avec passion, le débat sur une loi d’amnistie en faveur de deux prisonniers politiques, Karim Wade et Khalifa Sall. Il ne s’agira pas seulement de les en faire bénéficier. Les âmes justes devraient exiger du président de la République des excuses publiques parce qu’il ne les a pas seulement livrés à l’arbitraire. Macky Sall a ébranlé notre confiance en la justice, piétiné l’Etat de droit et privé les citoyens de propositions de gouvernance. Car l’« ex »-maire de Dakar en était porteur. Les déclarations de lendemain de « victoire » électorale insipide et de noblesse douteuse ne battront pas en brèche cette conviction. Le secrétaire général de l’Alliance pour la République a fait beaucoup de mal à ce pays, à notre aventure collective. Après avoir obéi à son instinct de dictateur, il veut agir suivant sa conscience sans doute tourmentée par l’inélégance de son action et l’ignominie dont il s’est couvert à cause de sa boulimie de puissance que ce pseudo scrutin n’a pas assouvie. L’avenir proche nous édifiera.
Khalifa Sall doit être libéré, réhabilité pour retrouver sa famille et reprendre le cours normal de sa vie. Il n’aurait jamais été emprisonné dans un pays où la justice joue pleinement son rôle sans épier les aiguillages de son maître. Quelle faillite collective ! Le drame, dans cette histoire, c’est qu’on a oublié le pater familias, le fils de quelqu’un, le mari d’une dame qu’est Khalifa Sall… et réduit cette écœurante iniquité à l’homme politique. Cette privation est une tragédie humaine, familiale quel que puisse être, par ailleurs, le degré de résilience des siens. Elle devient plus révoltante quand on sait que tout ce cirque n’a été organisé que pour ouvrir un boulevard à Macky Sall qui n’aurait jamais gagné cette élection si les règles du jeu avaient été respectées en amont. Ses propres godillots, dont le plus loquace et toqué, l’ont dit. Le dialogue auquel il appelle l’opposition et toutes les forces vives de la Nation ne saurait être sincère s’il ne reconnaît pas lui-même ses propres dérives. Le chef de l’Etat devra faire amende honorable pour ouvrir une page nouvelle qui réparera les injustices.
Personnellement, Khalifa Sall s’est attiré ma sympathie. Je ne suis point son affidé prêt à le suivre dans toutes ses aventures. Il ne montera dans mon estime que par sa capacité à formuler des exigences à ceux qui l’ont isolé de sa famille, de ses amis et de ses sympathisants.
Il y a des moments où même la carrière politique est accessoire. Il faut savoir mépriser les honneurs du prince pour mériter ceux de l’histoire. Le temps du fléchissement est dépassé. C’est celui du retour à la maison qu’il convient de préparer sans s’abaisser à des compromissions. Vous consentirez des compromis avec le peuple pour un espace politique apaisé et non pour être un acteur d’une comédie dont le dénouement ne viserait qu’à louer la grandeur de Macky Sall, ce dont il n’a pas su faire preuve durant tout son premier mandat. Ici, s’il y a quelque chose à célébrer, c’est votre dignité, votre posture dans l’épreuve. Le reste, c’est du pipeau. Ses suppôts en joueront avec l’enthousiasme débordant de ceux qui ne savent que faire du pouvoir. Khalifa, restez debout !
Ce serait trop apaiser leur conscience que de vouloir tout effacer après tant de dégradation morale et de déliquescence judiciaire. Rappelons-nous, il n’y a guère longtemps, le 7 mars 2017, Khalifa Sall et sept de ses collaborateurs ont été inculpés et jetés en pâture. La bataille judiciaire qui s’en est suivie n’a fait que jeter davantage la suspicion sur la justice sénégalaise. Même la cour de justice de la Cedeao, après avoir été saisie par les conseils de Khalifa Sall, a mis en évidence « des violations graves des droits de l’homme, en particulier du droit à un procès équitable ». Cette cour, de nature prudente et au dessus de la mêlée, n’apprenait rien de nouveau au commun des Sénégalais. Mais cette sentence, venue d’ailleurs, confirmait encore une fois la perfidie et les turpitudes dont sont capables ceux qui ont orchestré toute cette cabale judiciaire pour liquider un adversaire politique crédible. Tous ses droits en tant que citoyen et député de surcroit, ont été violés. Qu’on ne vienne pas alors nous importuner avec la rengaine du « roi clément ». Macky Sall a été cynique et injuste.
Le cardinal Philippe Barbarin va remettre sa démission au pape après sa condamnation, jeudi, à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels d'un prêtre, une onde de choc qui se propage à toute l'Église.
Le cardinal Philippe Barbarin va remettre sa démission au pape après sa condamnation, jeudi, à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels d'un prêtre, une onde de choc qui se propage à toute l'Église.
"J'ai décidé d'aller voir le Saint-Père pour lui remettre ma démission. Il me recevra dans quelques jours", a annoncé le prélat de 68 ans devant la presse, le visage grave, après avoir dit "prendre acte de la décision du tribunal", dont il va faire appel.
La présidente de la 17e chambre correctionnelle, Brigitte Vernay, l'a déclaré "coupable" de ses silences sur les agressions pédophiles imputées par des scouts - avant 1991 - au père Bernard Preynat, dont il fut prévenu par une victime en 2014. Ce prêtre n'a pas encore été jugé.
Archevêque de Lyon depuis 2002, cardinal depuis 2003, primat des Gaules, Mgr Barbarin, qui ne s'est pas déplacé au palais de justice jeudi, est le plus haut dignitaire catholique français. Avant lui, deux évêques ont déjà été condamnés pour des faits similaires en 2001 et 2018 mais depuis trois ans, le scandale lyonnais incarne la crise de l'Église face à la pédophilie.
Le jugement reproche au religieux - qui avait martelé durant le procès, début janvier, n'avoir "jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles" - d'avoir "fait le choix en conscience" de ne rien dire aux autorités judiciaires "pour préserver l'institution à laquelle il appartient".
"En voulant éviter le scandale (...) Philippe Barbarin a préféré prendre le risque d'empêcher la découverte de très nombreuses victimes d'abus sexuels par la justice, et d'interdire l'expression de leur douleur", ajoute le tribunal.
- "Pression médiatique" –
La défense du prélat a immédiatement annoncé qu'elle ferait appel.
"La motivation du tribunal ne me convainc pas. Nous allons donc contester cette décision par toutes les voies de droit utiles", a déclaré Me Jean-Félix Luciani, relevant qu'il "était difficile pour le tribunal de résister à une telle pression médiatique avec des documentaires, un film... Ça pose de vraies questions sur le respect de la Justice".
A l'audience, la procureure Charlotte Trabut n'avait pas requis de peine à l'encontre de Mgr Barbarin et de cinq anciens membres du diocèse poursuivis avec lui, conformément à la décision initiale du parquet de classer l'affaire.
Les autres prévenus n'ont pas été condamnés, le tribunal considérant que les faits n'étaient pas constitués pour quatre d'entre eux et prescrits pour le dernier. Les juges ont balayé, en revanche, les arguments de la défense.
Pour eux, Mgr Barbarin aurait dû dénoncer les faits dès 2010, quand il s'entretint avec le père Preynat sur son passé. Mais cette période est prescrite. Elle ne l'est pas en revanche depuis 2014, quand l'archevêque rencontra l'une des victimes, Alexandre Hezez, qui l'alerta sur son cas et, potentiellement, beaucoup d'autres.
"L'obligation de dénoncer s'imposait", affirment les magistrats, là où la défense considère que l'ancien scout pouvait porter plainte de son propre chef - ce qu'il fit en 2015.
- "Entendues, écoutées, reconnues" –
"La responsabilité et la culpabilité du cardinal ont été consacrées par ce jugement. C'est un symbole extraordinaire. Une grande émotion historique", a commenté l'un des avocats des neuf plaignants, Me Yves Sauvayre.
François Devaux, cofondateur de l'association de victimes "La Parole libérée" qui a soutenu la procédure, salue "une grande victoire pour la protection de l'enfance", qui "envoie un signal très fort à beaucoup de victimes et leur permet de comprendre qu'elles sont entendues, écoutées et reconnues".
Quant à la démission annoncée de Mgr Barbarin, que la Conférence des évêques de France n'a pas commentée, il juge qu'elle arrive "trop tard pour l'Eglise": "la décision aurait dû être prise depuis très longtemps. C'est le pape qui aurait dû la prendre".
La condamnation des silences de l'archevêque lyonnais - "petit sujet d'étonnement" aux yeux de l'archevêque de Lille, Mgr Ulrich, qui y voit cependant "un peu d'apaisement" pour les plaignants - intervient après un sommet inédit, fin février, de la hiérarchie catholique à Rome, où le pape a promis "une lutte à tous les niveaux" contre la pédophilie.
Un membre éminent du Vatican, le cardinal espagnol Luis Ladaria Ferrer, avait été consulté par son homologue lyonnais sur le cas du père Preynat. Il avait conseillé de l'écarter "en évitant le scandale public", consigne suivie à la lettre.
Rome a refusé qu'il comparaisse à Lyon mais la partie civile ne désespère pas "d'aller le chercher": "après la condamnation du numéro trois en Australie, ça finirait le travail", estime l'avocat Jean Boudot. (AFP)
DU LEADERSHIP POUR LUTTER CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
L’élève Marème Diaw du lycée Seydina Limamoulaye Laye de Guédiawaye (banlieue Dakar), a préconisé jeudi d’assurer la promotion du leadership des filles dans les familles d’abord et à l’école ensuite pour ‘’lutter contre les violences faites aux femmes de
Dakar, 7 mars (APS) – L’élève Marème Diaw du lycée Seydina Limamoulaye Laye de Guédiawaye (banlieue Dakar), a préconisé jeudi d’assurer la promotion du leadership des filles dans les familles d’abord et à l’école ensuite pour ‘’lutter contre les violences faites aux femmes de façon définitive’’.
‘’Il faut arriver à forger les mentalités des filles dès le jeune âge dans les familles, à l’écoles pour qu’elles apprennent à être leaders, à être devant, à parler en public, en classe afin de savoir dire non et de dénoncer en cas de besoin’’, a-t-elle dit.
Elle prenait part jeudi au Centre culturel Blaise Senghor, à Dakar, à un panel sur le thème ‘’Les violences à l’égard des filles en milieu scolaire : Quelles mesures et solutions durables’’. Ce panel est organisé dans le cadre de la célébration vendredi de la Journée internationale de la femme.
Face à un auditoire composé principalement d’élèves de différents établissements de l’académie de Dakar, elle a estimé qu’il était nécessaire ‘’d’éduquer les filles et de promouvoir leur leadership en toutes circonstances’’.
‘’Les filles doivent avoir confiance en elles, en leur pouvoir en acceptant d’être devant aussi bien à travers leurs résultats, que dans les gouvernements scolaires, les mouvements associatifs, à la maison afin de n’être plus considérées comme sexe faible’’, a-t-elle avancé.
Pour la jeune élève, ‘’il s’agit, par l’éducation et la scolarisation, de permettre aux filles de prendre l’habitude de s’exprimer en classe, en public, de prendre des initiatives pour être devant pour apprendre à dire non quand c’est nécessaire’’.
Animée principalement par des élèves, la table ronde à l’initiative de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) et l’ONG internationale ONE, a permis d’aménager un espace de dialogue autour des défis liés à l’éducation des filles.
Et elle a donné l’occasion aux participants d’identifier les types de violences (physiques, sociales, mentales, verbales ou psychologique…) et les difficultés auxquelles les filles sont confrontées et qui sont susceptibles de freiner leur éducation ou de la compromettre.
Entre autres, près de 200 élèves, parents, autorités administratives, représentants du ministère de l’Education ont pris part à la rencontre.
La session a alterné des messages d’élèves, d’acteurs du système éducatif, des témoignages d’apprenants pour partager des cas et proposer des solutions durables sur la prise en charge des questions liées aux violences basées sur le genre en milieu scolaire
VERS UNE ÉTUDE SUR LES VIOLENCES À L’ÉGARD DES FILLES EN MILIEU SCOLAIRE
Une étude ‘’plus exhaustive’’ sur les violences à l’égard des filles en milieu scolaire sera conduite par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) et l’ONG internationale ‘’One’’
Dakar, 7 mars (APS) – Une étude ‘’plus exhaustive’’ sur les violences à l’égard des filles en milieu scolaire sera conduite par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) et l’ONG internationale ‘’One’’ pour disposer de ‘’données crédibles et fiables sur ce phénomène dans l’ensemble des 14 régions du Sénégal’’, a appris l’APS.
‘’Les données relatives à ce phénomène restent encore parcellaires dans des zones bien ciblées et ne donnent pas encore une idée précise du phénomène sur l’ensemble du territoire’’, a dit le responsable suivi évaluation de la COSYDEP, Marie Elizabeth Massaly Senghor, en marge d’une table ronde sur cette problématique tenue jeudi au Centre culturel Blaise Senghor de Dakar.
‘’Le plus grand défi aujourd’hui, c’est d’avoir des données crédibles sur l’ensemble du territoire pour pouvoir évaluer et chiffrer le phénomène’’, a-t-elle dit.
Selon Mme Senghor, cette étude fera le tour de la question en identifiant les différentes formes de violences, verbales, physiques, psychologiques et leurs auteurs sur le chemin de l’école, à l’école ou dans l’environnement scolaire. Ainsi, un plaidoyer sera engagé pour ‘’trouver des solutions et des mesures durables pour lutter contre le phénomène’’.
Il s’agira ‘’d’écouter les filles, de faire des rencontres avec les familles, les enseignants, la communauté, de faire une communication de proximité avec les gouvernements scolaires, les clubs d’éducation à la vie familiale (EVF), entre autres acteurs, pour amener les filles à dénoncer ce phénomène qui les touche principalement’’.
‘’De plus en plus, ces violences sur le chemin de l’école, à l’école ou dans l’environnement immédiat constituent une source de déscolarisation des filles’’, a dénoncé l’Ambassadrice du club de littérature d’art et de philosophie du lycée Seydina Limamoulaye, Marème Diaw, lors du panel.
Elle a lancé un message de plaidoyer à l’endroit des autorités pour une prise en charge de ce phénomène dans les politiques éducatives.
La COSYDEP et One Campaign, dans le cadre de la Journée internationale de la femme, ont réuni des établissements scolaires de l’académie de Dakar autour d’une table ronde animée par des élèves pour échanger sur la problématique des violences à l’égard des filles en milieu scolaire.
L’idée de la table ronde était de créer les conditions d’échanges entre élèves sur les ‘’types de violences à l’école’’ et proposer des solutions pour lutter contre le phénomène.
«POURSUIVRE LES REFORMES POUR AMELIORER LA CROISSANCE»
En marge de la réunion trimestrielle du Comité de politique monétaire, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Tiemoko KONE a fait face à la presse pour aborder certaines questions de l’heure.
Rassemblés par Elhadji Ibrahima THIAM |
Publication 07/03/2019
Vous sortez de la réunion trimestrielle du Comité de politique monétaire de la Bceao où vous avez eu à étudier la situation économique de l’Union monétaire ouest africaine. Quel est le tableau que vous en dressez ?
La situation économique de l’Union est bonne. La croissance est toujours au-dessus de 6 % pour une moyenne africaine autour de 3 %. Les activités aussi se portent bien, malgré le fait que nous ayons quelques difficultés sur le plan sécuritaire. Nous avions raison de craindre que cela puisse influencer négativement nos activités économiques. Heureusement que ce ne fut pas le cas. Les activités se portent assez bien et la situation économique et monétaire est bonne, mais il faut continuer à croître la production et à faire de telle sorte que cette situation s’améliore encore plus et permette aux Etats de juguler la pauvreté et d’accroître, de façon sensible, le niveau de vie des populations.
A part la situation sécuritaire, y a-t-il d’autres facteurs qui pouvaient entraver la projection de croissance ?
Les risques sont de différents ordres. A part les risques immédiats dont j’ai parlé, il y a d’autres risques liés à la situation économique mondiale et notamment l’articulation du commerce international qui connaît actuellement quelques difficultés à cause des restrictions qui sont mises sur certains articles de commerce international et sur certains pays. Il est évident que même si nos pays ne sont pas engagés directement dans cette perturbation, nous le ressentirons d’une façon ou d’une autre sur notre commerce.
Quand vous exhortez les Etats de l’Union à « améliorer la situation », cela renvoie à quoi ?
C’est tout simplement l’amélioration de la production, des exportations, du cadre économique parce qu’il y a des réformes qui sont faites par les Etats. Chaque Etat a mis en place un plan national de développement. Ce plan comporte des réformes sur certains secteurs et des améliorations de fonctionnement, je fais référence à tout cela. Si ces réformes se font et que l’activité économique est beaucoup plus active, dans ce cas-là, l’amélioration se ressentira immédiatement. Les taux de croissance, il y a de cela quelques années, étaient de 1 %, aujourd’hui, nous en sommes à 6 %, nous avons été même jusqu’à 7 % à un certain moment. C’est pour vous dire que ce sont les réformes et les mesures prises qui améliorent la croissance économique et l’articulation économique. La monnaie ne fait que suivre ce qu’il y a lieu d’améliorer dans les économies.
Le taux directeur n’a pas changé, qu’est-ce qui l’explique ?
Oui, c’est vrai, les taux directeurs sont maintenus inchangés. Mais il faut voir d’abord les raisons pour lesquelles ces taux sont mis en place. Nous avons conçu et mis à un niveau le plus bas possible le taux de base de la Bceao, c’est-à-dire le taux directeur, pour stimuler la croissance, permettre aux acteurs économiques de bénéficier d’un taux beaucoup plus réduit. C’est vrai que certaines banques n’ont pas répercuté immédiatement ces taux mais, dans la durée, on peut s’apercevoir que les taux de prêt des banques qui étaient de deux chiffres ont nettement baissé. Maintenant, la baisse n’est pas globale pour tout le monde car il y a une question d’appréciation du risque. Mais ceux pour lesquels les banques estiment que le risque n’est pas aussi important, les taux ne sont pas à deux chiffres, ils sont à un chiffre. Cela veut dire que la baisse du taux directeur a eu un impact puisque, de toute façon, les banques se refinancent auprès de la Bceao à un taux beaucoup plus faible et répercutent ce taux. Maintenant, c’est une question d’appréciation. C’est pourquoi nous avons mis en place le Bureau d’information sur le crédit (Bic). C’est pour que les citoyens, les entreprises puissent être inscrits à cette plateforme. C’est une manière d’inciter les banques à leur faire confiance et à leur accorder des crédits à des taux moindres. Mais celui qu’on ne connaît pas, qui ne paie pas ses factures, qui se cache ou qui a un endettement ailleurs, il est évident qu’il est un risque pour les banques et elles ne lui feront pas du crédit. Ce dispositif a été mis en place pour permettre aux banques de mieux connaître leurs clients et de leur permettre de négocier des taux compatibles avec leurs activités. Si cela ne se fait pas, la tendance à la baisse des taux ne se produira pas. L’activité économique ne peut s’accroître que si les gens accèdent à des crédits dont ils ont besoin pour faire fructifier leurs activités. Nous sommes partis d’un peu plus loin en mettant en place une politique d’inclusion financière afin de permettre à tout citoyen de bénéficier d’un compte bancaire pour lui permettre de faire les opérations qu’ils veut. C’est comme cela que nous arriverons, progressivement, à faire de telle sorte que le citoyen puisse bénéficier de l’apport financier qui lui permettra à la fois de faire ses opérations et d’accroître ses activités.
Les taux d’intérêt sont relativement bas dans la zone Uemoa, pourtant on a l’impression que les investissements peinent à décoller. Etes-vous de cet avis ?
Je ne pense pas que les investissements peinent à décoller. Tout dépend des conditions dans lesquelles ces investissements se font. Il y a les investissements publics dans les infrastructures continues. Par exemple, il y a des routes qui sont construites et ce sont des investissements publics. Ce sont ces investissements publics dans les infrastructures qui amènent les opérateurs économiques à s’installer beaucoup plus facilement. Parce que si on s’installe quelque part là où il n’y a ni eau, ni électricité, notre affaire ne va pas prospérer. Non, les investissements ne peinent pas à décoller, peut-être que ce n’est pas au niveau qu’on aurait souhaité.