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26 août 2025
PAR SERIGNE SALIOU GUÈYE
UN APPEL QUI SONNE FAUX
Quand, pendant sept ans, on n’a jamais songé à rencontrer son opposition, ce n’est pas en 2019 qu’on devient subitement un homme de dialogue pour prendre langue avec elle
On avait annoncé un face-à-face avec la presse mais, finalement, la rencontre aura été un monologue du pré- sident de la République dont la réélection venait d’être confirmée par le Conseil constitutionnel. Dans un dis- cours faussement empreint de sérénité, de sagesse, d’apaisement et d’ouverture, le président tout nouvel- lement réélu a s’est exprimé en ces termes : « A mes yeux, il n’y a eu ni vainqueur ni vaincu. A présent que la campagne est terminée, il n’y a plus de camp démarqué par des lignes partisanes, je vois celui du Sénégal... Je serai le président de tous les Sénégalais et de tous les Sé- négalaises, parce que c’est la charge qui m’incombe. Je tends la main à toutes et à tous pour engager un dia- logue constructif et je ferai des propositions dans ce sens après ma prestation. Je convie à ce dialogue toutes les forces vives de la Nation et auquel mes prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade pourront apporter leur contribution ».
Immédiatement, les commentaires post-déclaratoires se sont focalisés sur l’esprit d’ouverture du « Sage » Macky. On lui taille déjà les habits d’un homme de paix, d’un rassembleur, d’un réconciliateur. Mais une telle dé- claration laisse transparaitre que Macky Sall n’est pas un homme de dialogue puisque son premier mandat a été caractérisé que par la violence d’Etat dont il use et abuse au gré de ses intérêts politiques. Aujourd’hui qu’il a obtenu un second mandat dans des conditions qui nous laissent encore dubitatifs, il peut parler de dialogue inclusif. La blessure du premier mandat saigne encore. Pendant sept ans, les libéraux du PDS mais aussi Khalifa Sall et ses partisans ont souffert le martyre seulement pour avoir refusé de faire acte d’allégeance au Prince comme l’ont fait les fossiles Moustapha Niasse et Ous- mane Tanor Dieng. Illégalement, Karim Wade a été em- prisonné, condamné puis exilé. Khalifa Sall a été conduit à l’échafaud pour avoir voulu être Calife à la place du Ca- life. Abdoulaye Wade a été humilié par Macky Sall qui n’a pas hésité à saisir sa maison légendaire du Point E,
sanctuaire de conception des grandes batailles démocra- tiques de ce pays. Batailles qui ont permis à Macky Sall de diriger le Sénégal depuis 2012. Cet appel au dialogue n’est point sincère car les conditions préalables ne sont pas réunies. Or, si elles ne le sont pas, il n’est pas inclusif. Comment peut-il appeler au dialogue quand, avant même la proclamation des résultats provisoires, les par- tisans de son principal challenger Idrissa Seck sont tra- qués, arrêtés pour avoir alerté ou exprimé leur mécontentement contre les résultats qui donnaient vic- torieux l’adversaire de leur mentor ? On ne peut pas ap- peler à un dialogue si l’on ne permet pas à une frange de la population qui s’oppose de jouir du droit constitu- tionnel de manifester. Comment tendre la main à des millions de Sénégalais dont les leaders politiques en qui ils croient sont arbitrairement embastillés ou injuste- ment déportés ? Comment ose-t-il appeler Abdoulaye Wade à un dialogue ou lui demander des conseils quand il l’a privé de demeure au point qu’il est obligé de vivre dans un hôtel de la place ? Il était impensable que l’an- cien président, qui a permis à Macky Sall de disposer de plusieurs maisons ici et à l’étranger, vivrait aujourd’hui dans son propre pays comme un SDF (sans domicile fixe). Macky Sall qui pourra toujours se faire conseiller par Abdou Diouf qui l’a beaucoup encouragé à tenir éloigné Khalifa Sall du champ politique et à réprimer son oppo- sition.
Autant de choses qui font que cet appel au dialogue n’est qu’une rouerie machiavélique pour endormir par des formules apaisantes une opposition encore sonnée par la défaite électorale. Et cela renvoie à l’image de la fable de l’hyène qui appelle le fils de la girafe avec un poignard dissimilé dans son dos. Macky, c’est le loup dé- guisé en colombe qui veut rencontrer les brebis de l’op- position. Quand, pendant sept ans, on n’a jamais songé à rencontrer son opposition, ce n’est pas en 2019 qu’on devient subitement un homme de dialogue pour prendre langue avec elle. Le seul discours que Macky Sall connait,
c’est celui de la violence. N’est-ce pas lui disait au début de son magistère qu’il démantèlerait l’opposition au point de la réduire à sa plus simple expression? Tout le tape-à-l’œil d’hier participe d’une opération de tétani- sation voire d’une chloroformisation des opposants co- riaces qui tiennent encore la dragée haute au président de la République Macky Sall.
La véritable raison de ce rendez-vous manqué du pré- sident avec la presse sénégalaise et sa valetaille de Ben- noo, c’est de s’auto-donner une légitimité à l’issue d’une élection qu’une bonne partie de la population sénéga- laise dit entachée de fraudes, de manquements et d’ir- régularités. En remerciant dans son laïus les agents du ministère de l’Intérieur notamment la Daf, la Céna, le CNRA d’avoir bien organisé cette élections et les obser- vateurs nationaux et internationaux d’avoir délivré l’éternel quitus EBO (élections bien organisées), Macky Sall lustre sa reconduction à la tête de l’Etat. Il ne veut pas être obsédé par un mandat maculé par les taches de la fraude électorale. Donner un brevet de légitimité et de transparence à sa réélection, tel était l’objet de ce «super ndajé» organisé au palais par les services de la communication présidentielle. Mais les blanchisseries institutionnelles n’y peuvent rien. Cette victoire est en- tachée par l’élimination systémique de Karim Wade et de Khalifa Sall. Sans ces deux mis hors-jeu par des juges soumis, la réélection de Macky serait impossible au pre- mier tour. D’ailleurs le fou du Roi, Moustapha Cissé Lo, a déclaré publiquement que si le fils de Wade et l’ex-maire de Dakar avaient participé à la présidentielle, Macky se- rait en train de préparer sa campagne du second tour. C’est donc dire combien cet appel d’hier du président Sall est insincère. Par conséquent, l’opposition ne doit pas tomber dans ces messages-traquenards sous-tendus par des motifs inavoués si l’on sait que leur émetteur est allergique voire rétif au dialogue auquel il appelle faus- sement tout le monde.
PAR IBRAHIMA SILLA
HALTE À LA TYRANNIE DU DIALOGUE !
L’emploi du temps du président devrait être consacré à la gestion de sa vision plutôt qu’à divertir la République par le dialogue - Les intentions actuelles sont discréditées par les actions d’hier
On ne dialogue pas avec la loi. Ce serait trop facile et très permissif d’en envisager l’éventualité. On ne dialogue pas avec le Conseil Constitutionnel, encore moins avec les juges, la police ou la gendarmerie. On devrait étendre cette vérité à la politique et dire à ceux qui invitent l’opposition au dialogue, sans trop y croire, qu’on ne dialogue ni avec le président de la République, ni avec la légitimité, surtout si l’on croît qu’on en dispose d’une bien solide, octroyée confortablement et massivement par le peuple. Le droit ce n’est certes pas la politique. Ce qui semble autoriser la promotion présidentielle de la politique du dialogue, après l’exercice ferme et non négociable de son pouvoir discrétionnaire pendant 7 ans. Ses partisans diront que dialoguer ce n’est pas négocier. Qu’à cela ne tienne.
La légitimité acquise au nom de la volonté souveraine du peuple lève toutes les entraves pour présider sans sentiment de culpabilité. Cette légitimité donne le droit de gouverner, de mener les politiques publiques attendues d’un gouvernement et d’appliquer la vision proposée au peuple, en tenant compte de la minorité pour éviter notamment de tomber dans la tyrannie de la majorité. La politique politicienne est finie avec la fin de la campagne électorale. Place à la politique présidentielle qui peut bien se passer d’un tel exercice à rapatrier au parlement.
Rien n’est donc compliqué. Tout est institutionnalisé. L’institutionnalisation du pouvoir est née de la volonté de le dépersonnaliser de sorte que les citoyens n’aient pas le sentiment d’obéir à un homme. La continuité et la stabilité des institutions reposent donc, moins sur une quelconque magie ou phobie du dialogue entre personnes, que sur le respect des institutions fortes de leur légitimité. Il faut le rappeler à ce conseiller zélé du président de la République, aveuglé par l’exhalaison des dorures du palais qui voit dans le refus de participer à la comédie du dialogue, la manifestation d’une haine, d’un remords ou d’une jalousie, comme si personne n’était censé ignorer le dialogue. Le dialogue n’est pas une loi. Le droit au dialogue n’est pas un dispositif inscrit dans la Constitution. C’est une invitation que tout opposant ou dirigeant est libre de décliner ou d’accepter.
Il n’est donc pas besoin de dialoguer pour être à la hauteur du peuple, de ses attentes et de ses préoccupations. La compétence et la rigueur doivent être préférées au dialogue. Il est préférable de voir et d’avoir un président de la République dont on dira de lui demain qu’il était un homme de parole, plutôt qu’avoir à faire avec quelqu’un dont on rappellera qu’il était un homme de dialogue. Savoir dialoguer n’est pas le critère le plus déterminant pour devenir un bon président. Dialoguer ne transforme pas un politicien de métier en homme d’Etat. L’Etat n’est pas un conte de fée, ni une scène théâtrale et encore moins un refuge sous l’arbre à palabre avec des discussions de comptoirs de bar.
Les véritables hommes de dialogue ne le disent pas, ils le pratiquent sans en faire la publicité, modestement, concrètement, discrètement, silencieusement et sincèrement. Ils dialoguent d’abord autour d’eux. Leur passé et leurs promesses témoignent pour ou contre eux sur leur disponibilité au dialogue. Il y a donc une grande différence entre la théorie mise en scène du dialogue et la pratique effective du dialogue très économe en mots et forte en actes positifs performatifs. Et le pire pour un homme de conviction et de principes, c’est d’être convié au banquet d’un homme qui n’est ni un homme de parole, ni un homme de dialogue.
Si la vision et les projets envisagés sont clairs, ceux-ci ne méritent pas d’être soumis au tamis du dialogue. Si la sincérité, l’honnêteté, l’intégrité et la moralité inspirent les actes présidentiels et gouvernementaux, rien ne justifie le dialogue. Il suffit de dérouler sa feuille de route en respectant ses engagements pour le bien-être du peuple fatigué d’être fatigué. Vouloir dialoguer, c’est supposer qu’il y a un dérèglement de la société. Si tel est le cas, l’artisan du dérèglement doit en tirer toutes les leçons éthiques et républicaines. Et si le dialogue se présentait aujourd’hui comme la demande d’un temps mort, comme au basket, parce qu’on est dans une phase de faiblesse, voire d’une mauvaise passe ? Bizarre pour quelqu’un qui, semble-t-il, vient de recueillir 58,26% des suffrages à l’issue de l’élection présidentielle.
Il n’y a pas une magie du dialogue, au terme duquel tout s’arrangerait. Rien n’est compliqué au point de mériter la thérapie illusoire du dialogue. Il n’y a pas de crise politique grave. L’Assemblée nationale est encore bien là en tant qu’institution par excellence où doit se tenir le débat politique. Débattre c’est une manière de dialoguer, à moins de considérer le dialogue comme un moyen de négociation politicienne ouvrant la voie à toutes sortes de manigances politiciennes et marchandages partisans ; un moyen d’institutionnaliser la complaisance politicienne. Nul ne peut contester la philosophie et la pédagogie du dialogue sincère et respectueux en démocratie. Posé avec sincérité en amont, le dialogue peut être un puissant moyen d’organiser la coexistence pacifique et vertueuse entre les concurrents politiques dans l’exercice ou la conquête du pouvoir.
L’emploi du temps du président de la République devrait être consacré à la gestion de sa vision plutôt qu’à divertir la République par le dialogue. Le rôle de l’exécutif ce n’est pas de dialoguer, mais bien d’appliquer les lois votées par le Parlement et d’exécuter les politiques publiques. Le parlement est là pour organiser méthodiquement le débat démocratique. Autrement, le dialogue peut légitimement être vu comme un moyen de déguiser la démarche cavalière et l’exercice solitaire et autoritaire du pouvoir. Les intentions actuelles sont discréditées par les actions d’hier ; elles-mêmes malmenées par les intentions d’hier à l’égard de l’opposition d’abord traitée de tous les noms d’oiseaux, puis invitée, méprisée et snobée, enfin réinvitée au dialogue. C’est quoi ce jeu ? Il faut être un opposant pervers narcissique, voire sadomasochiste pour accepter cette main tendue qui pourrait bien ressembler à un nouveau guet-apens. Et si dialoguer c’était du « blaguer-dealer » ?
Le dialogue n’est pas une garantie de la performance politique et de l’émergence sociétale. Il n’y a aucun lien entre ces variables lourdes. C’est même un frein. L’ancienneté de la pratique du dialogue ne témoigne en rien de sa légitimité, de sa légalité, de son opportunité ou de sa conformité avec la morale républicaine. Le dialogue ne doit pas devenir une sorte d’imposture politique, trahissant l’impressionnante contradiction de la volonté de réduire celle qu’on convie au dialogue à sa plus simple expression. Semer le dialogue pour récolter le silence et l’indifférence ? Peut-être.
Il convient en vérité de présider, dans la justice et avec justesse, au lieu de dialoguer. En démocratie, il y a une utilité de la différence sur des choix de politiques publiques, de postures républicaines et partisanes. D’une part il y a le discours du pouvoir (le lexique de l’optimisme officiel pour endormir le peuple) et de l’autre le discours de l’opposition (la rhétorique réactionnaire et contestataire pour réveiller le peuple). Le dialogue est comme une ruse du pouvoir, destinée à conjurer les paroles discordantes concurrentes.
Le dialogue se présente malgré tout comme une astuce de l’opposition opportuniste qui saisit cette occasion de dialoguer pour espérer peser, compter sans pouvoir imposer sa parole. Des individus sortis de nulle part ou habitués à toute sorte de magouille politicienne, sans aucune envergure, se croient ainsi importants parce qu’invités au dialogue ; pardon à la divagation. Et ils papotent pour que rien ne change. On parle même de forces vives de la nation pour parler d’eux ; ce qui ne veut rien dire. Peut-être que cette expression renvoie aux individualités ou aux collectivités qui s’agitent et agitent vivement. Pour le pouvoir, le dialogue n’est qu’un moyen de dissuader de manière préventive les dissidences et les ambitions ; d’endormir les plus récalcitrants ; d’assurer ses arrières le jour d’après la chute qui adviendra un jour ou l’autre avec tout ce que celle-ci suppose comme conséquences.
En dépit des charmes du dialogue sans cesse vantés, il y a incontestablement une impossibilité de réaliser actuellement l’alchimie entre l’ambition de conservation du pouvoir et l’ambition de contestation du pouvoir qui justifie la radicalisation de l’opposition crédible. Le gouvernement et l’opposition sont nécessairement contraints de ne pas avoir le même discours. Tant mieux pour la démocratie, parce qu’il y a eu de fâcheux précédents qui participent plus à démotiver, qu’à encourager un quelconque dialogue avec l’actuel président, seul artisan du dialogue de sourds engagé avec l’opposition crédible et sincère depuis 2012.
Pourquoi dialoguer sur des questions qui avaient été considérées comme closes par le président de la République ? Si la vision politique est réglée, les légitimités consacrées, le choix économique élaboré, le dispositif institutionnel et constitutionnel fixé, pourquoi dialoguer ? La tradition de consensus forts dans ce pays relève du mythe. Tant mieux. La démocratie c’est tout sauf la tyrannie du consensus. Halte à la tyrannie du dialogue.
Ibrahima Silla est Enseignant-chercheur en science politique, UGB Saint-Louis
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JE FÉLICITE MACKY
Aissata Tall Sall se réjouit de l'appel au dialogue du chef de l'Etat et invite toute la classe politique à s'y associer
Aissata Tall Sall félicite le président nouvellement réélu Macky Sall pour son appel au dialogue juste après la proclamation officielle des résultats du scrutin du 24 février par le Conseil constitutionnel. ‘’L’entendre dire qu’il associe ses deux prédécesseurs, manifeste d’une volonté résolue d’asseoir un dialogue sincère et approfondie. Je le félicite tout en souhaitant que toutes les forces vives y prennent part", a t-elle déclaré.
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LA QUESTION SUR L’ENGAGEMENT POLITIQUE DU COLONEL
Ni le doyen des juges d’instruction, ni la hiérarchie militaire n’ont imposé à Abdourahim Kébé de quitter le parti Rewmi, pour se conformer à la loi qui lui impose de ne pas s’engager en politique avant l’âge de 65 ans précise son avocate
Ni le doyen des juges d’instruction Samba Sall, ni la hiérarchie militaire n’ont imposé au Colonel Abdourahim Kébé de quitter le parti Rewmi, pour se conformer à la loi qui lui impose de ne pas s’engager en politique avant l’âge de 65 ans. C’est du moins ce que nous a confié son conseil Me fatou Ndiaye touré. Le débat sur la possibilité du Colonel Abdourahim Kébé de s’engager en politique alors qu’il n’a pas encore 65 ans, tel que le lui impose le code militaire anime les discussions depuis quelques jours.
Jointe au téléphone, son avocate Me Fatou Ndiaye Touré soutient qu’il n’a jamais été question d’imposer au Colonel de quitter le parti Rewmi, ni à l’enquête, ni devant le juge. Et cela est valable, en ce qui concerne la hiérarchie militaire, à ce qu’elle sache. Le Colonel Kébé est parti à la retraite le 30 octobre 2016. Il s’est rendu aux Etats Unis où il est resté pendant deux ans.
Joint au téléphone, un autre avocat qui requiert l’anonymat fait remarquer que cette loi n’a pas été brandie avec le Capitaine Mamadou Dièye, candidat à l’élection présidentielle, qui n’a pas pu atteindre le minimum pour le parrainage. Le capitaine Dièye, qui a démissionné de la Grande muette, a été radié pour dénigrement de l’armée à travers des propos séditieux sur les réseaux sociaux.
S’il devait y avoir une sanction, estime notre interlocuteur, elle serait d’ordre disciplinaire et relèverait des compétences du Commandement militaire. Selon certaines indiscrétions, le Colonel Kébé a quitté l’armée par frustration parce qu’il en a voulu au Président Macky Sall d’avoir promu le Général Mamadou Sow Chef d’état-major général des Armées (Cemga) alors qu’il estimait être plus instruit et plus ancien.
Chargé de la défense du Parti Rewmi d’Idrissa Seck, il a été arrêté dimanche dernier à SaintLouis pour un post sur Facebook et conduit à la Section de Recherches de la Gendarmerie de Colobane avant d’être déféré le 5 mars devant le Procureur pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Finalement, le Doyen des juges d’instruction (Dji) l’a inculpé pour provocation à un attroupement armé et placé sous contrôle judiciaire. Depuis le début de cette procédure, son avocate Me Fatou Ndiaye Touré répète que la publication incriminée a été postée bien avant l’élection présidentielle.
Ce que dit La loi N° 2008- 28 du 28 Juillet 2008
La loi dont il est question est celle du n° 2008-28 du 28 juillet 2008 abrogeant et remplaçant l’article 19 de la loi n° 70-23 du 6 juin 1970 portant organisation générale de la Défense nationale, modifiée par les lois n° 72-92 du 29 novembre 1972 et n° 82-17 du 23 juillet 1982. Dans l’exposé des motifs, il est expliqué qu’avec l’abaissement de l’âge de la majorité civile de 21 ans à 18 ans et le relèvement de l’âge de la retraite des personnels militaires, il est devenu nécessaire de modifier l’article 19 de la loi n° 70-23 du 6 juin 1970 portant organisation générale de la Défense nationale pour prendre en compte les deux préoccupations du Commandement militaire.
Elles portent sur la soumission au service national de tous les citoyens sénégalais de 18 ans à 65 ans, possédant la capacité physique nécessaire et l’assujettissement aux obligations militaires, jusqu’à l’âge de 65 ans des officiers admis à la retraite ; Dans ces conditions, pour accomplir leur période de réserve, dit le texte, les officiers admis à la retraite continueront à être assujettis aux obligations militaires jusqu’à l’âge de 65 ans.
IL FAUT SE MÉFIER D'UNE RÉPUBLIQUE DES JUGES
Mamadou Ndione, DG du COSEC, enfile la robe d’avocat pour le chef de l'Etat, analyse les résultats de la présidentielle et prodigue des conseils à l’opposition
Nommé Dg du Cosec en 2017, Mamadou Ndione n’a pas perdu de temps pour prendre ses marques. Economiste de formation, un des porte-paroles les plus percutants du candidat Macky Sall, il est une valeur sûre dans le gotha présidentiel. Intellectuel très prolixe sur les questions économiques, le responsable de l’Apr à Diass s’est prêté aux questions de «L’As». Dans cet entretien, il enfile la robe d’avocat pour son Président, analyse les résultats de la présidentielle et prodigue des conseils à l’opposition.
L’As : Macky Sall vient d’être réélu avec 58%. Quels commentaires ?
Mamadou Ndione : Ce qui a pesé sur la balance, c’est d’abord le bilan du président Macky Sall, mais également sa posture d’homme d’Etat. Parce que le président Macky Sall rassure, au-delà du bilan, dans la perspective. Les Sénégalais avaient besoin de stabilité et de sérénité. Nous allons vers un quinquennat assez crucial avec les découvertes pétrolières et gazières. C’est un quinquennat de transition vers le Sénégal pétrolier et gazier. Il était important d’avoir un bon capitaine qui rassure d’abord. Il suffit d’analyser le résultat pour se rendre compte que même d’un point de vue géographique, le Président Macky Sall a été élu au niveau des quatre points cardinaux du Sénégal, y compris le centre. C’est important parce que c’est le peuple Sénégalais qui a gagné.
Il a un bon bilan au Sud et dans le Centre, mais il a perdu là-bas. (Il nous coupe). Pour le Sud, si on prend la région de Ziguinchor, le président s’est classé 2ème, mais si on prend le pôle Casamance, le président est à 53%. Cela veut dire que la Casamance naturelle a élu le Président au 1er tour. Mais, quand on parle de Ziguinchor, effectivement, on est à 38%. En ce qui concerne le Centre, c’est trois régions, on passe très largement au-dessus. Mais, le plus important, le Sénégal est une seule circonscription électorale quand on parle d’élection présidentielle. Mais, il est important aussi de voir l’écart qu’il y a entre le président qui a eu 2,5 millions et le suivant qui a eu dans les 800 mille. C’est un écart de 1.655.000 voix. C’est un plébiscite, mais c’est parce que les Sénégalais ont compris la vision, mais aussi la trajectoire. Parce que la trajectoire est importante.
Mais en même temps, il y a des hommes politiques qui ont été écartés «par une justice aux ordres».
Quand François Fillon a eu des problèmes en France, en pleine campagne électorale, il a parlé de procès politique. C’est dire qu’un homme politique est avant tout un citoyen. La question fondamentale est de savoir si c’est lui qui a fait ce qu’on lui reproche. Aujourd’hui, le maire de Dakar n’a pas nié les faits, par rapport à la surfacturation pendant 8 ans sur du mil et du riz. Le reste, c’est du juridisme d’avocats, le reste, ce sont des artifices pour pouvoir coller à un procès pénal une connotation politique.
Au bout du compte, les magistrats ne jugent pas sur des bases fictives. Mais, plutôt sur la base de dossier, et dans le dossier, il y a des aveux, des faits et des témoignages. Les magistrats n’ont pas jugé ces dossiers sur la base d’une intime conviction. Maintenant, est-ce que l’homme politique doit bénéficier d’une immunité dont le citoyen ne bénéficie pas ? C’est un débat sociétal. La justice au Sénégal est libre, mais il y a un code pénal. Pour le procès du maire de Dakar, l’article visé parlait d’un minimum de cinq à dix ans. Donc, il a pris le minimum. Le magistrat a été indulgent.
Ce qui intrigue, c’est que certains qui ont été épinglés par des organes de contrôle de l’Etat ont été ménagés parce qu’ils ont rejoint le camp du président. On peut citer Ousmane Ngom, Awa Ndiaye, ...
Les organes de contrôle ne sont pas des juridictions. Mais, quand ces organes terminent leur travail, il y a deux voie possibles : C’est la voie judiciaire ou la sanction administrative. Toujours est-il que ce que la presse rapporte en général, peut être que ce n’est pas toute l’intégralité de ce qu’il y a dans ces dossiers. Une chose est sûre, au niveau du Sénégal, les corps de contrôle font leur travail, la justice fait son travail. Maintenant, le temps de la justice n’étant pas le temps voulu par les citoyens, il va sans dire que moi, je m’en tiens à cela.
Mais, parfois il y a des dossiers traités avec célérité comme le cas Khalifa Sall, alors que des ministres ont menacé des magistrats, des députés proches du pouvoir ont dégainé des pistolets, mais la justice a fermé les yeux ?
Tout dépend des éléments de preuves. Parce que pour le dossier du maire de Dakar, il y a eu des éléments de preuves assez faciles à détecter. Donc, en fonction de la nature du dossier, cela peut aller très vite. Aujourd’hui, je me dis que les acteurs politiques au Sénégal doivent se dire qu’il n’y a pas d’immunité politique. Un parlementaire, il bénéficie d’une certaine immunité certes. Mais, le plus important, c’est d’analyser les faits reprochés à certaines personnes et de se demander si elles ont fauté. Mais, à mon niveau, j’estime qu’au Sénégal, nous avons une justice libre qui traite les dossiers. Il y a même dans le cadre du processus judiciaire une séparation interne du pouvoir judiciaire.
Justement le problème, ce n’est pas cela, mais plutôt en amont. Par exemple, le Procureur, c’est lui qui juge de l’opportunité de poursuivre. Or lui est sous la coupe réglée de l’exécutif. Est-ce que quelque part, cela ne pose pas problème ?
Les gens pensent que tout ce que fait le procureur, c’est sur instruction du ministre de la Justice. Or le procureur, sur certains cas, n’a pas besoin de cette tutelle. Maintenant, il y a un débat en sourdine, le débat sur la position du ministère de la Justice par rapport au procureur. Il y en a même qui poussent le bouchon jusqu’à parler de la sortie du chef de l’Etat du Conseil supérieur de la magistrature. Je donne l’exemple de la France ; c’est en 2008 que leur président est sorti du Conseil supérieur de la magistrature. Mais le ministre de la Justice est toujours dedans. Et même dans le cadre du rapport entre ce ministre de la Justice et le procureur, il y a toujours un lien.
Même aux Etats-Unis, les 9 juges de la Cour suprême sont nommés par le Président, sur autorisation du parlement. Souvent, on pense que la démocratie, c’est créer des conditions d’une république des juges. Il faut s’en méfier. Il faut toujours qu’il y ait cette relation filiale entre le détenteur de la légitimité populaire et le juge. Car il y va de la stabilité de notre pays. Il faut qu’on évite d’avoir des formes de bicéphalisme au sein de nos Etats. Nous avons vécu l’expérience en 1962. Nous avons besoin de régimes assez forts qui puissent s’inscrire dans un cadre globale démocratique et ne pas trop forcer la séparation des pouvoirs. Avoir des pouvoirs qui s’équilibrent. Parce que le véritable pouvoir émane du peuple ; et celui qui le détient, c’est le chef de l’Etat.
On assiste ces derniers temps à des arrestations tous azimuts de responsables de l’opposition. On a même interpellé un colonel sous prétexte qu’il a appelé à l’insurrection. N’est-ce pas un délit d’opinion qu’il faut supprimer ?
Je ne parlerai pas de délit d’opinion parce que, dans le secret des motivations qui sont derrière ces arrestations, je ne sais pas ce qu’il y a. moi je me dis, aujourd’hui, que quelqu’un qui veut commettre un acte, doit être interpellé, car c’est dans son intérêt. Parce que si on ne le fait pas souvent, quand il a fini de commettre l’acte, il va encourir des peines beaucoup plus lourdes. Je préfère une interpellation préventive, à une politique qui consiste à vouloir laisser une situation pourrir jusqu’à ce qu’on en arrive au pire. La preuve, même les personnes qui ont été interpellées ont été relaxées. Certains ont eu un sursis avec une peine très douce. Maintenant la sécurité à un prix. Notre pays est à l’abri du terrorisme, nous le devons à nos autorités de sécurité et à leur tête le chef de l’Etat.
Aujourd’hui, les questions sécuritaires c’est des questions délicates qui nécessitent que l’Etat, agissent très rapidement. Quand un ancien colonel poste sur sa page facebook quelque chose de nature à susciter une révolte ou bien à appeler à une manifestation. Son statut d’ancien colonel fait que cette menace doit être prise au sérieux. Parce qu’un ancien colonel c’est quelqu’un qui a des leviers. Le reste c’est dans le secret de l’interpellation.
À quoi sert un appel au dialogue quand on a deux de ses adversaires en prison (Karim et Khalifa), quand celui qui est arrivé 2ème à la présidentielle voit ses lieutenants interpellés de manière intempestive ?
Moi, je pense qu’aujourd’hui, rien qu’en voyant la suite de ces arrestations, il y a une décrispation qui est en cours. Parce que ce qui est important c’est que les acteurs politiques comprennent que la page électorale est tournée. Il n’y a pas photo entre les résultats du chef de l’Etat et les autres. Les résultats sont issus des bureaux de votes. Ils ont été même affichés dès la proclamation. Ce sont des résultats connus de la presse et qui ont été compilés au niveau départemental avec des Pv que chacun a reçus au niveau national. Le chef de l’Etat en appelle à un dialogue sur des questions liées au processus, mais il n’en demeure pas moins que c’est lui le chef de l’Etat. C’est lui qui a en charge la conduite des politiques publiques pour les 5 prochaines années. L’appel qu’il a lancé s’adresse à tout le monde. Mais au niveau de l’opposition je me dis qu’il y a de fortes chances que les choses bougent, parce que cet appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
Aujourd’hui, il y va de l’intérêt de l’opposition de venir discuter parce qu’ils avaient adopté pendant tout le processus la politique de la chaise vide. Et quand on adopte la politique de la chaise vide et qu’on reproche en même temps au chef de l’Etat de trancher des questions, ce n’est pas très cohérent. Et je salue la position de l’ancien Ministre Habib Sy qui a salué l’appel et qui est dans les dispositions d’aller discuter au tour de ces questions liées au processus électoral.
Quel gouvernement pour Macky 2?
Il faut un gouvernement qui soit opérationnel le plus rapidement possible et qui puisse être orienté vers les 5 priorités que le chef de l’Etat a dégagées dans le programme Ligueyaal Euleuk. Mais également dans la perspective du Pse à l’horizon 2035. Donc c’est à lui de faire son casting et je sais qu’il fera un bon choix. Maintenant c’est à nous autres acteurs aussi de la majorité de lui laisser les coudées franches. J’entends certains dire qu’ils l’ont élu, mais c’est le peuple qui l’a élu. Donc il travaillera pour les Sénégalais.
Il avait travaillé avec «des vieux» dans son premier mandat, peut-on s’attendre un gouvernement plus rajeuni ?
Moi je ne me mets pas dans cette posture jeune ou de vieux. Mais une chose est sûre, le président Macky Sall connait ses hommes. Je suis sûr que ce gouvernement qu’il mettra en place sera un gouvernement de combat pour l’économie du pays, de combat pour l’émergence du Sénégal parce que c’est d’abord un chef d’Etat technocrate. C’est le cadre politique le mieux formé au Sénégal. C’est une chance d’avoir un chef qui connait les dossiers et qui sait où il va. L’inclusion sociale et l’équité territoriale, c’est quelque chose qui est inscrit dans l’Adn de la Politique du Chef de l’Etat.
Vous êtes à la tête du Cosec depuis 2017. Où en êtes-vous avec le fameux projet des bateaux taxis qui avait défrayé la chronique, il y a quelques années ?
Mamadou Ndione : Quand je suis arrivé à la tête du Cosec, j’avais trouvé des résolutions du Conseil d’Administration, qui avaient cédé ces bateaux. Parce que c’était un investissement qui n’était pas bon à l’époque. Maintenant, il a fallu céder ces bateaux au niveau des communes qui ont une façade fluviale. Mais, n’empêche, il y a le projet de la liaison Dakar-Rufisque, dans lequel le Cosec est fortement impliqué. Le Cosec a d’ailleurs acquis le bateau Mame «Coumba Lamb» qui, en attendant la réception de l’embarcation de Dakar-Rufisque, est dans la liaison Dakar-Gorée.
Nous n’attendons que la réception de l’embarcadère de Rufisque pour démarrer la liaison Dakar-Rufisque, avec Cosama. Cosama est notre armateur national, parce que le Cosec est membre du conseil d’administration de Cosama et le Directeur Général du Cosec assure, en même temps, la présidence du Conseil d’administration de Cosama. C’est Cosama qui gère les bateaux Aguène, Diambogne, Aline Sitoé et d’autres navires de transport de marchandise.
Quel est le cœur de métier du Cosec ?
Le Cosec est un établissement public à caractère commercial, dont la mission essentielle est la promotion du transport maritime, à travers l’assistance aux chargeurs. Le chargeur, c’est l’importateur et l’exportateur. L’assistance aux chargeurs signifie concrètement accompagner nos opérateurs économiques qui agissent dans l’import-export, en termes de formation. C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle on a un centre de formation qui forme les hauts cadres du maritime. Mais, également au-delà de la formation, il y a l’assistance juridique. Parce que le transport maritime est très complexe au plan juridique. C’est souvent les lois de plusieurs pays qui entrent en collusion, ce qui fait qu’il est important d’avoir de l’expertise.
C’est d’ailleurs même la raison pour laquelle le Cosec a des bureaux en Chine et en Inde, notamment pour pou- voir booster nos importations et exportations. Sous ce rapport, en interne, le Cosec investit beaucoup dans le maritime, sur les bateaux. Mais, également, en termes d’assistance à terre. Parce que nous autres qui sommes dans le maritime avons l’habitude de dire que le transport maritime se gagne à terre. Nous intervenons à Kaolack où nous avons aidé la chambre de commerce à investir dans un entrepôt de 1000m2, accolé au port. À Ziguinchor, on a fait la même chose, sans compter ce qu’on a fait sur instruction de l’Etat pour agir dans ce vaste champ du maritime qui va au-delà des mers pour être sur les quais. Mais, également dans les corridors en termes de connexion multimodale.
Quelles sont les perspectives à court terme ?
Le Cosec est un bel outil qui vit pour l’essentiel de prélèvements et de cotisations, en provenance des acteurs économiques. Maintenant, il est important de réfléchir sur les revenus pérennes. Parce que les missions du Cosec sont des missions essentielles pour l’économie. Au niveau africain, il y a d’autres structures jumelles du Cosec. Il est important d’avoir ce bel outil au Sénégal pour agir sur la chaine logistique globale. Parce que les coûts logistiques souvent sont des coûts qui pénalisent nos économies. Donc, pour rechercher l’efficience dans le cadre de ces coûts, il faut des investissements. Et aujourd’hui, nous savons tous que la voie ferroviaire est la voie réputée pour réduire les coûts de production, des coûts unitaires des produits transportés, donc il faut agir à ce niveau. Mais, également dans le domaine maritime. Aujourd’hui, le transport maritime est le transport le moins cher.
Au Sénégal, nous avons la chance d’avoir un armement qui est le Cosama. Mais, dans la sous-région, les autres pays ont baissé pavillon. Donc, comment placer le Sénégal dans cette perspective sous régionale, voire africaine, pour bâtir un armement assez fort pour pouvoir profiter de la Zone de libre-échange continentale, de l’espace Cedeao, de l’espace Uemoa. C’est cela la perspective.
Surtout avec l’exploitation du pétrole horizon 2021...
Et pour y arriver, il faut un Cosec très fort, très costaud, qui doit être accompagné par l’Etat. En perspective, de l’exploitation du pétrole et du gaz, il va falloir positionner d’avantage le Cosec. Mais, il va falloir en interne qu’on réfléchisse en rapport avec les tutelles techniques sur la manière de renforcer les revenus pérennes du Cosec.
Aujourd’hui, l’Etat a mis le Marché international, la Gare des gros porteurs, le Parc des expositions ; le Cosec doit être dans le tour de table en termes d’actions à prendre et en termes d’investissements. Mais, le Cosec est également dans une perspective globale du ferroviaire avec Dakar-Bamako ferroviaire. Donc, le Cosec doit être mieux positionnée parce que c’est lui qui représente les importateurs et les exportateurs.
LE SONES PROMET DE LIVRER LES OUVRAGES DE BAYAKH AVANT JUIN
A quelques mois de la période de forte chaleur appelée dans le jargon des techniciens en eau la période de pointe, la Sones a initié des projets afin d’améliorer la distribution du liquide précieux dans Dakar et sa banlieue. hier, les responsables de la Sones ont effectué une visite des chantiers à Bayakh pour constater de visu l’avancement des ouvrages qui, selon eux, seront livrés avant la période de pointe.
Le directeur général de la Société Nationale des Eaux du Sénégal (Sones), Charles Fall, poursuit ses visites dans les chantiers initiés par l’entreprise qu’il dirige afin d’améliorer la distribution d’eau à Dakar. Ce déplacement a conduit les techniciens et responsables de la Sones dans la zone des Niayes comme Bayakh, Diender et Thieudem où des infrastructures sont en construction dans le cadre de la phase 2 du Programme Spécial d’Alimentation en Eau potable de Dakar (PSDAK).
Ces ouvrages composés de forages maraîchers et d’une nouvelle tracée de conduite permettront de mobiliser 94 000m3 d’eau pour faire face à la période de pointe de 2019. Selon le directeur général Charles Fall, le coût global de ces ouvrages est estimé 13 milliards FCFA. «Beaucoup de quartiers de Dakar qui n’avaient pas d’eau ou qui avaient une pression faible ont bénéficié aujourd’hui d’une meilleure alimentation.
C’est le cas des habitants de NordFoire, Fadia, des Parcelles Assainies en général et d’une partie du département de Rufisque. Cette dynamique se poursuit avec la décision de l’Etat du Sénégal d’anticiper sur la pointe à venir, c’est-à-dire la période de chaleur», a soutenu le sieur Fall. Les ouvrages construits dans la zone de Bayakh vont permettre de mobiliser un volume de 15 000m3 complémentaires.
Ce qui mettra la Sones dans une position d’excédent en matière de capacité de production. «Le déficit dont on parlait depuis quelques années a été résorbé grâce à la construction de forages dans la zones des Niayes». Pour le directeur général de la Sones, ces ouvrages vont permettre aux populations de la région de Dakar d’avoir suffisamment d’eau en attendant la fin d’autres chantiers dont KMS3 et l’usine de dessalement.
KMS3 LIVRÉ EN 2020
Par ailleurs, Charles Fall annonce que la nouvelle usine de Keur Momar Sarr est à 50% de son niveau d’exécution et sera mise en service en 2020. «Nous sommes à feux continus dans une dynamique permanente de mobilisation de ressources en eaux complémentaires pour les populations qui sont servies par ces différents ouvrages.
Nous travaillons également dans la dynamique de satisfaire toutes les localités traversées comme ici à Bayakh, Ndam, Diender, Thieudem», a indiqué Charles Fall. Le niveau d’exécution de ces ouvrages est à un peu moins de 70%. «Ils seront en service avant la période de pointe et viendront appuyer ce qui est déjà fonctionnel pour ces mois de chaleur».
A Golom, des maraîchers ont fait part au directeur général de la Sones des difficultés qu’ils rencontrent à cause du manque d’eau. De l’avis de Charles Fall, le forage dénommé F6 est en train d’être équipé afin de le mettre en service pour les maraîchers de Pout et des localités environnantes. «Le dispositif est déjà fonctionnel, mais nous avons aussi un axe social important dans le cadre de ce projet qui est de permettre à tous ces villages riverains qui vivent des difficultés liées à l’accès à l’eau de voir ce problème définitivement résolu», affirme le Dg de la Sones.
VERS UNE «DISLOCATION» DU G6
Le dépôt tous azimuts des préavis de grève des syndicats d’enseignants, en ordre dispersé, semble dégager des horizons nuageux d’une unité syndicale.
L’union fait la force ! On l’aura compris tout comme les syndicats d’enseignants les plus représentatifs l’ont matérialisé l’année dernière pour faire face au gouvernement dans le cadre des négociations sur les différents points de revendications. Les jalons de cette dynamique unitaire en gestation à l’initiative de Mamadou Diouf et Mamadou Diop «Castro», commencent à présenter des signes d’une éventuelle dislocation. En effet, l’unité d’actions pour que la lutte soit efficace, présente des signes d’un horizon nuageux.
On se rappelle de la levée du mot d’ordre lors de la défunte année faite dans des conditions plus ou moins acceptables pour un cadre unitaire. Alors que la société civile, notamment la Cosydep avait déjà travaillé en coulisses pour une suspension collective des mots d’ordre de grève, les syndicats du G6 (Saemss, Cusems, Sels, Sels/A, Uden et Snelas/Fc) étaient partis en ordre dispersé suite à la sortie du ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam.
L’unité syndicale a pris un sacré coup pendant cette période, même si les syndicats en lutte avaient obtenu gain de cause, notamment l’augmentation de l’indemnité de logement échelonnée sur une période définie. Le fossé entre les syndicats du G6 s’est creusé davantage avec le dépôt en solo des préavis de grève dès le début de l’année 2018/2019, pour alerter sur les lenteurs notées dans la mise en œuvre des revendications inscrites dans le protocole du 30 avril 2018.
C’est le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen-secondaire (Cusems) qui ouvre le bal avec un préavis de grève déposé le 3 janvier dernier. Abdoulaye Ndoye et ses camarades dénoncent le manque de volonté politique pour la prise en charge des accords. Le syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire (Saemss) emboite le pas en posant sur le table du ministère de la Fonction publique un préavis couvrant la période du 17 janvier au 31 décembre 2019. Le motif reste le même : apurement immédiat du passif du protocole. Mais auparavant, le syndical des enseignants libres du Sénégal de Souleymane Diallo exigeaient l’ouverture de négociations sérieuses sur 5 points : amélioration du statut des enseignants non fonctionnaires ; lenteurs administratives ; questions d’ordre pédagogique et financier.
Si le gouvernement tente d’apporter jusqu’ici des réponses aux différents points contenus dans le protocole, il n’en demeure pas moins que les syndicats, en ordre plus ou moins dispersés, semblent être sur le pied de guerre. Toutefois, ils devront aussi évacuer des préoccupations des syndicats de divers ordres. En effet, les intérêts des organisations de l’élémentaire ne sont pas forcément ceux des syndicats du moyen-secondaire.
Prenons le point sur l’indemnité de logement, des voix autorisées s’élèvent pour signaler que la mise en œuvre d’un tel accord devrait se faire selon le profil. La somme retenue pour les 100.000 FCfa n’arrangerait pas les choses, sachant que l’enseignant qui a un Bac+6 ne peut pas avoir le même montant que celui qui a Bac+2.
«On ne peut pas occulter cette dimension», nous dira-t-on. «La sortie des actes constitue un casse-tête pour les professeurs du moyen-secondaire car c’est un décret signé par le président de la République, alors que les enseignants de l’élémentaire n’ont pas besoin d’un arrêté pour obtenir un acte», nous souffle un membre du directoire d’un syndicat. Avant d’ajouter : « Sur la question des passerelles professionnelles, les enseignants de l’élémentaire passent par un processus plus léger pour gravir les échelons pour devenir même professeur d’enseignement secondaire ou inspecteur».
«L’OPPOSITION AURAIT TORT DE REJETER LA MAIN TENDUE DE MACKY SALL»
Momar Ndiongue souligne que ce dialogue devrait se tenir autour de trois points, a ainsi indiqué que «l’opposition aurait tort de rejeter systématiquement cette main tendue du président Macky Sall».
Selon le journaliste analyste politique, Momar Ndiongue, le président Macky Sall a «fait preuve de beaucoup de hauteur, de grandeur et du sens du dépassement en invitant tous les sénégalais à se retrouver autour de l’essentiel». Interpellé par la rédaction de Sud Quotidien hier, mercredi 6 mars sur les préalables de la tenue du dialogue appelé par le chef de l’Etat aussi bien du coté du pouvoir que de l’opposition, Momar Ndiongue soulignant que ce dialogue devrait se tenir autour de trois points, a ainsi indiqué que «l’opposition aurait tort de rejeter systématiquement cette main tendue du président Macky Sall».
Le journaliste analyste politique Momar Ndiongue est formel. L’opposition devrait faire preuve du sens du dépassement et répondre favorablement à la tendue par le chef de l’Etat, Macky Sall. En effet, le Président de la République, nouvellement réélu, a appelé à un dialogue dans une déclaration face à la presse à la suite de la publication des résultats officiels de la présidentielle du 24 février dernier par le Conseil constitutionnel.
Interpellé par la rédaction de Sud Quotidien hier, mercredi 6 mars sur les préalables de la tenue de ces discussions appelées par le chef de l’Etat aussi bien du coté du pouvoir que de l’opposition, Momar Ndiongue qui a commencé par «saluer la qualité de la déclaration» faite par le président réélu, Macky Sall qui selon lui a «fait preuve de beaucoup de hauteur, de grandeur et du sens du dépassement en invitant tous les sénégalais à se retrouver autour de l’essentiel une fois que le scrutin est derrière nous».
«C’est la posture présidentielle qu’on attendait de lui. Il est donc heureux que le chef de l’Etat sorte de la posture partisane qu’il a affichée durant tout le long de son premier mandat. L’opposition aussi devrait faire preuve du sens du dépassement et sortir de sa position radicale qui a consisté jusqu’ici à rejeter systématiquement la tendue du président de la République», a-t-il indiqué.
Poursuivant son propos, le journaliste analyste politique insiste sur la nécessité pour l’opposition de répondre à la main tendue du président Sall. «Nous sommes dans une période charnière où, pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, on a un président de la République qui fait un dernier mandat à l’issu duquel, il devra organiser des élections qui permettront de choisir son successeur. Il vaut mieux qu’on lui permette d’avoir ce rôle d’arbitre, de pouvoir travailler à ce qu’on ait un système démocratique beaucoup plus efficace et que de façon transparente, son successeur puisse être choisi. S’il le fait, lui-même, rentre dans l’histoire et l’opposition devrait également faciliter ce rôle en ayant une posture moins radicale et en répondant à sa main tendue». Le cas échéant, Momar Ndiongue estime que ce dialogue dont le chef n’a pas encore révélé les termes de références devrait se tenir autour de la matière électorale, des réformes institutionnelles et les ressources du pays.
Ainsi, sur la matière électorale, rappelant que la Loi sur le parrainage a montré, durant son application, des limites et cette loi a besoin d’être réformée, Momar Ndiongue assure que des discussions pourraient s’engager pour voir les points de cette loi à modifier pour la rendre plus opérationnelle à l’avenir. Ensuite, toujours sur cette question relative à la matière électorale, le journaliste analyste politique déplorant la longue durée des opérations de refonte du fichier électoral avec l’introduction de la carte d’identité biométrique Cedeao préconise également des échanges sur l’opération de confection de la carte d’identité biométrique.
«Voilà plus de deux ans déjà que cette opération est lancée et jusqu’à présent, on n’est pas à son terme. Il se trouve aussi qu’il y’a plus d’un million cinq cent mille sénégalais qui sont en droit de disposer de leur carte d’identité et qui ne l’ont pas jusque-là. Je crois que cette question doit être discutée pour que cette opération soit bouclée. Et une fois que cela est faite, il va falloir ensuite voir comment fiabiliser une fois pour toute le fichier électoral afin qu’il ne suscite plus de débat à la vielle d’une élection au Sénégal», a-t-il lancé avant de poursuivre dans la foulée : «Outre ces trois points à discuter en matière électorale, des discussions autour des réformes institutionnelles doivent également être engagées. La principale reproche qui a été faite à Macky Sall durant son premier mandat, c’est d’avoir piétiné le principe de la séparation des pouvoirs au Sénégal. L’Assemblée nationale qui est une institution est un pouvoir à part et le système judiciaire qui est également une autre institution, un pouvoir, ont été particulièrement inféodés au système exécutif. Je crois qu’il va falloir discuter, voir s’il faut aller vers des réformes institutionnelles ou si c’est le président de la République qui doit changer sa posture afin de donner beaucoup plus d’indépendance à l’Assemblée nationale et à la Justice». S’agissant du troisième point à discuter le journaliste analyste politique Momar Ndiongue estime qu’il devrait être consacré à la gestion du pays pour éviter au Sénégal la crise dite de malédiction du pétrole.
«Dans son message du mardi dernier, le président Sall l’a même évoqué et je crois qu’il est temps qu’on discute de comment répartir les ressources gazières et pétrolières pour éviter ce qui s’est passé dans beaucoup d’autres pays d’Afrique qui ont vécu ce que l’on appelle la malédiction du pétrole. Le Sénégal devrait faire l’économique d’une crise liée à la malédiction du pétrole en engageant des discussions franches et sincères sur comment gérer ces ressources et comment les partager de manières équitables». Concluant son propos, notre analyste politique d’insister : «L’opposition aurait tort de rejeter systématiquement cette main tendue du président Sall. Si on discute de ces trois points, le calme va revenir dans le pays, l’espace politique sera pacifié et le président Macky Sall pourra tranquillement dérouler son deuxième et dernier mandat».
Les chantiers inscrits dans le pôle de Bayakh-Dienderthieudème, dans le cadre de la phase 2 du Programme Spécial d’Alimentation en eau potable de Dakar (PSDAK) sont dans un état d’avancement très satisfaisant. C’est le constat fait hier après une visite de chantiers de Charles fall, directeur général de la Société Nationale des eaux du Sénégal (SONeS), accompagné de ses principaux chefs de service.
Les ouvrages hydrauliques mis en œuvre par Société Nationale des eaux du Sénégal (SONES) à Bayakh, entrent dans le cadre de la phase 2 du Programme Spécial d’Alimentation en eau potable de Dakar (PSDAK). L’objectif de ce programme est de parvenir à une production globale de 94.000 m3 d’eau/jour supplémentaires, de renforcer la production, d’améliorer la qualité de l’eau distribuée et de sécuriser la fourniture d’énergie électrique.
Dans la première phase du pôle de production Bayakh -DienderThieudème, les chantiers lancés portent sur la construction de 5 forages, d’une station et d’une conduite de transfert à Bayakh et la mise en service estintervenue à la fin du mois de juillet 2018, pour un volume additionnel de 15.000 m3/Jour. Pour la seconde phase, il s’agit de la construction de 6 forages, d’une station et d’une conduite de transfert sur l’axe Bayakh-Diender- Thieudème, pour un volume supplémentaire de 15.000 m3/jour.
Charles Fall, Directeur Général de la Société Nationale des eaux du Sénégal(SONES), a visité hier les chantiers en cours, en compagnie de ses différents chefs de service. «Le déficit en eau potable est presque résorbé et nous filons vers un excédent de production», a-t-il promis. «Après la première phase de Bayakh qui avait permis de mobiliser un volume d’eau assez important, suivi de la déconnexion des maraichers, de la réalisation de quelques forages à Dakar et la mise en service du projet de Tassette, nous avons pu mobiliser un volume additionnel de plus de 50.000 m3/jour en moins d’un an, uniquement pour renforcer l’alimentation de Dakar.
C’est pourquoi, beaucoup de quartiers qui n’avaient pas d’eau ou qui ne l’avaient pas 24 h/24h ou qui n’avaient pas une bonne pression, bénéficient aujourd’hui d’une meilleure alimentation. Cette dynamique soutenue se poursuit etl’Etat est en train d’anticiper sur la période de pointe à venir. Il s’agit de la période de chaleur qui se profile d’ici le mois de juin prochain.
Les ouvrages visités permettront de mobiliser à cet effet pas moins de 15.000 m3/j complémentaires. Ce qui nous mettra dans une position d’excédent entre les besoins et la capacité de production. Le déficit dont on parlait depuis plusieurs années a été presque résorbé et nous pensons maintenant aller vers un excédent de production.Nous ne sommes plus dans une tension.
En attendant la mise en service des projets structurants à savoir Keur Momar Sarr 3 (KMS3) et l’usine de dessalement des Mamelles par la SONES, il s’agit de faire en sorte que tous les chantiers actuellement avec un niveau d’exécution de 50%, que Dakar ne puissent pas connaitre un manque d’eau». C’est la raison pour laquelle, ditil, la Sones est à feu continu, dans une dynamique permanente de mobilisation de ressources complémentaires en eau en faveur des populations de Dakar et de la Banlieue en général.
A cet effet, Charles Fall annonce que tout est fait pour satisfaire l’ensemble des localités traversées par le projet. Il s’agit entre autres de Bayakh, Déni Biram Ndaw, RufisqueNord,Darourahmane, Sébikotane, Rufisque Ouest, en somme le département de Rufisque, etc. «Les chantiers sont dans les délais et globalement le niveau d’exécution se situe aux environs de 70%.
C’est ainsi que la canalisation qui doit quitter Thieudème pour rejoindre la plateforme de Bayakh sur un linéaire de 9 km est déjà posée à moitié. Il ne reste que la partie urbaine et là, les quelques contraintes de traversée de la chaussée ont été levées avec la collaboration d’Ageroutes. D’après le directeur général de la Sones, les travaux sontterminés et réceptionnés au niveau des 5 forages. Les équipements sont également réceptionnés sur le site et la pose a démarré. Et d’ici la période de pointe, tous ces ouvrages seront achevés et mis en service, pour renforcer l’existant.
MACKY, EN ROUE LIBRE
Longtemps accusé d’être obnubilé par le second mandat, désormais acquis, le président Macky Sall a une chance extraordinaire de faire avancer le pays sur bien des aspects pour ce quinquennat
Pour une première fois au Sénégal, un président sortant organisera une élection présidentielle en 2024 sans pour autant se représenter pour un autre mandat. Ainsi donc, longtemps accusé d’être obnubilé par le second mandat, désormais acquis, le président Macky Sall a une chance extraordinaire de faire avancer le pays sur bien des aspects pour ce quinquennat. Une belle opportunité lui est offerte pour concrétiser ses slogans dont notamment, «la patrie avant le parti», «la gouvernance sobre et vertueuse», «un dialogue sincère et inclusif», etc.
Le souci de faire un seul mandat à la tête du pays est derrière nous. Ou du moins, l’objectif premier qui avait été attribué au chef de l’Etat, Macky Sall, notamment celui de tout faire pour obtenir un second mandat est dépassé. Sa réélection est confirmée par le Conseil constitutionnel qui le déclare victorieux de la présidentielle, dès le premier tour, avec un taux de 58,26%.
Ainsi donc, conformément à la Constitution sénégalaise en vigueur, le président sortant, qui en est à son deuxième et dernier mandat organisera la présidentielle de 2024, sans pour autant se représenter. Une première dans le pays. Ce qui permettra au président sortant, qui ne doit normalement plus être dans des «calculs politiques», comme lui reprochent ses adversaires politiques, d’avoir les coudées franches.
En effet, pour ce quinquennat, le chef de l’Etat, qui était à la «quête» d’un second mandat, semble disposer maintenant de plus de marges de manœuvre pour mener ce «dialogue ouvert et constructif», «sans exclusive», auquel il a fait allusion le mardi 5 mars dernier, tout juste après la confirmation de sa victoire par le Conseil constitutionnel. Cela, dans la mesure où, lors des précédents dialogues, ses adversaires politiques lui avaient accusé d’être dans des «logiques électoralistes» ou encore qu’il veut les utiliser comme des «faire-valoir» pour faire passer des décisions déjà prises.
Dans cette même dynamique, certaines politiques tant soit peu mis dans les tiroirs, lors de son septennat, doivent pouvoir être mises en œuvre. Parmi celles-ci, l’un des engagements forts du président Macky Sall reste sans conteste «la gouvernance sobre et vertueuse». Pour y arriver, il avait institué l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), destiné à la gestion de son régime, tout en réactivant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) contre les anciens dignitaires du régime de Me Wade. Mais à ce niveau, il convient de noter que ledit office semble prendre du plomb dans l’aile, depuis le remplacement de Nafy Ngom Keita par Seynabou Ndiaye Diakhaté.
Seuls des rapports d’activités ont été produits par la nouvelle présidente. Encore que les personnes épinglées par les précédents rapports de Nafy Ngom Keita vaquent tranquillement à leurs occupations. Ce quinquennat devait normalement lui permettre de lever le «coude» posé sur certains dossiers.
L’avantage de ne pas être à la recherche d’un autre mandat doit permettre au président Macky Sall de beaucoup plus mettre en œuvre son autre slogan : «la patrie avant le parti». Certes, ses affidés peuvent crier urbi orbi que ledit slogan avait été respecté durant le septennat. Mais, il convient tout de même de rappeler que des ministres et autres Directeurs de sociétés nationales ont été débarqués de leur fauteuil pour avoir perdu des élections dans leur localité. Il reste aussi évident que des rencontres politiques du parti au pouvoir, tout comme celles de la coalition présidentielle Bby, se tenaient parfois au palais. Il lui parait facile, à présent, de s’appliquer la Charte des assises, tout comme la Commission nationale de réforme des Institutions (Cnri), notamment sur le président de la République et aussi chef de parti, deux statuts jugés incompatibles. En tout état de cause, le président Macky Sall dispose, contrairement à son premier mandat, d’un «boulevard» devant lui permettre de dérouler, sans anicroches, ses politiques publiques et réformes.