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27 août 2025
MACKY TOURNE LA PAGE DE L'ÉLECTION ET PRÉPARE L'INVESTITURE DU PRÉSIDENT ÉLU
Macky Sall a tenu à rappeler la nécessité de faire respecter toutes les procédures prévues par les lois, notamment la Constitution et le Code électoral, en vue de la proclamation des résultats provisoires et définitifs du scrutin.
En conseil des ministres hier, Macky Sall a tenu à rappeler la nécessité de faire respecter toutes les procédures prévues par les lois, notamment la Constitution et le Code électoral, en vue de la proclamation des résultats provisoires et définitifs du scrutin de l’élection du président de la République par les commissions départementales et nationale de recensement des votes, et le Conseil constitutionnel. Cela dit, il a demandé au Gouvernement de préparer l’investiture du nouveau président élu.
Que l’opposition se le tienne pour dit. Ses membres sont tenus de respecter toutes les procédures prévues par la loi et d’accepter les résultats provisoires proclamés par la Commission Nationale de Recensement des Votes et le conseil Constitutionnel. Le Président Macky Sall a fait ces mises en garde hier, en réunion du Conseil des ministres. «Le président de la République rappelle l’impératif de faire respecter toutes les procédures prévues par les lois et règlements, notamment la Constitution et le Code électoral, en vue de la proclamation des résultats provisoires et définitifs du scrutin de l’élection du président de la République par les commissions départementales et nationale de recensement des votes, et le Conseil constitutionnel», souligne le locataire du Palais dans un communiqué.
Commentant le scrutin du 24 février, Macky Sall soutient que c’est une victoire du peuple et qu’elle doit, plus que par le passé, raffermir l’unité nationale, rassembler les populations autour de l’essentiel, consolider le rayonnement démocratique, la paix et la stabilité du pays. Cela, dit-il, à travers le sens élevé des responsabilités des acteurs politiques et l’accélération du développement économique, social, équitable et durable du Sénégal.
Auparavant, le chef de l’Etat a salué la bonne organisation du scrutin et félicité le Gouvernement, le ministre de l’Intérieur et les services de l’Etat, les forces de défense et de sécurité et l’ensemble des acteurs du processus électoral qui ont permis, sous la supervision de la CENA et des observateurs nationaux et internationaux, le déploiement optimal des opérations électorales, le bon déroulement de la campagne ainsi que la parfaite tenue du scrutin. Il n’a pas manqué du magnifier la maturité du peuple, la solidité et la transparence de notre système démocratique, de même que l’exemplarité de notre administration électorale qui a démontré son professionnalisme, son impartialité et son caractère républicain.
Pour Macky Sall, le résultat de sa coalition à la présidentielle s’explique en partie par les réalisations du Plan Sénégal Émergent (PSE). «A cet effet, il remercie le Premier ministre et le Gouvernement pour les réalisations du bilan et le travail exceptionnel accompli afin de promouvoir le bien-être des Sénégalais avec la matérialisation intensive du PSE».
Le Gouvernement invité à préparer l’investiture du nouveau président
Par ailleurs, il engage d’ores et déjà le gouvernement pour une bonne préparation de la cérémonie d’investiture du nouveau président de la République. Macky Sall demande ainsi à Mohammad Boun Abdallah Dionne de prendre toutes les dispositions, en relation avec les services compétents de l’Etat, pour la bonne préparation de l’installation du président de la République qui sera élu à l’issue du scrutin du 24 février
L’AJA INVITE LES ACTEURS POLITIQUES À LA SÉRÉNITÉ
L’Association des juristes africains (AJA) invite les acteurs politiques à la sérénité en vue de permettre à la justice de faire son travail normalement, pour une issue pacifique de la présidentielle de 2019 qui marque un tournant décisif
Kaolack, 28 fév (APS) - L’Association des juristes africains (AJA) invite les acteurs politiques à la sérénité en vue de permettre à la justice de faire son travail normalement, pour une issue pacifique de la présidentielle de 2019 qui marque un tournant décisif dans la vie politique du Sénégal.
L’AJA a lancé cet appel dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion de son bureau exécutif, mercredi. Sur la base du rapport de ses observateurs, l’association souligne le bon déroulement du scrutin de l’élection présidentielle du 24 février 2019.
Elle estime que ‘’si le Sénégal veut garder sa place de leader en matière de démocratie, ( …), éviter des troubles à l’ordre public ou l’intervention des institutions internationales, il devra se conformer au droit, protéger la souveraineté populaire et faire confiance en la maturité, la sagesse et la volonté du peuple.’’
Pour l’AJA, le Sénégal peut aujourd’hui réclamer son ancrage dans le domaine des droits du citoyen et de la démocratie. Elle se félicite également du comportement citoyen des sénégalais et rappelle qu’ils ne doivent pas se laisser influencer par de fausses informations.
Dans cet esprit, elle lance un appel à l’ensemble des acteurs politiques afin que la justice puisse faire son travail normalement dans la sérénité et en toute indépendance pour préserver la paix.
Elle invite les acteurs politiques à veiller aux conditions d’exercice des droits des citoyens ainsi qu’au bon fonctionnement des institutions démocratiques, notamment la Commission électorale nationale autonome (CENA).
SONKO APPELLE Á LA VIGILANCE ABSOLUE ET PRÉPARE LA RIPOSTE
Le leader de Pastef et candidat à la présidentielle, Ousmane Sonko, se radicalise à la veille de la publication des résultats officiels provisoires. Consciente de l’enjeu de cette élection pour l’avenir de la démocratie dans notre pays
La contestation monte crescendo au fur et à mesure que l’on s’approche de la proclamation des résultats officiels. dans un communiqué parvenu à «L’as», le candidat ousmane Sonko s’insurge contre la sortie du premier ministre Mahammad Boun abdallah dionne annonçant la victoire de Bby avec 57%. ainsi, en attendant le verdict, le leader de pastef les patriotes appelle à la vigilance absolue et prépare la riposte.
Le leader de Pastef et candidat à la présidentielle, Ousmane Sonko, se radicalise à la veille de la publication des résultats officiels provisoires. Consciente de l’enjeu de cette élection pour l’avenir de la démocratie dans notre pays, la coalition Sonko Président appelle à une vigilance absolue et à l’attente des mots d’ordre qui seront communiqués le moment venu.
Une manière de dire en filigrane qu’elle est déjà préparée à faire face, au cas où les résultats ne répondraient pas à leurs attentes. Sonko et Cie évoquent plusieurs faits, événements et déclarations qui se sont déroulés au lendemain de la clôture des bureaux de vote lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019 ; et qui font qu’une grande vigilance de l’opposition est requise.
En effet, ils pointent du doigt, de prime abord, la suspicieuse déclaration du Premier ministre proclamant le candidat sortant victorieux au premier tour avec 57% des suffrages. « Cette déclaration est venue confirmer la crainte d’une manipulation des résultats sortis des urnes, exprimée lors d’une conférence de presse tenue par les candidats Idrissa Seck et Ousmane Sonko, quelques heures après la fin du scrutin», soutient-il.
A cela s’ajoutent, pour la coalition «Sonko Président», «les récriminations des citoyens ayant été privés de leur droit de vote par des transferts et modifications de bureaux de votes ou rétention de cartes, la création illégale de bureaux de vote, y compris le jour du scrutin, et le dépassement du nombre d’électeurs par bureau en violation de l’article L66 du Code électoral, le gonflement artificiel de la population électorale, des bonds inexplicables d’électeurs favorables au candidat sortant et autres irrégularités, qui donnent toutes les raisons de croire que tout est en train d’être mis en œuvre pour éviter un deuxième tour».
Ceci étant, Sonko et Cie pensent que la tournure prise par les événements indique une seule voie à l’opposition : rester vigilante et refuser tout forcing quelle que soit l’enveloppe empruntée pour le justifier. Poursuivant, le leader de Pastef et ses partisans déclarent: « la triste réalité est que pour l’ensemble de son « œuvre » de démantèlement du dispositif électoral en amont du scrutin et au cours des opérations de vote, Macky Sall apparaît comme le responsable du recul démocratique constaté en matière de sincérité et de transparence électorale».
LES QUOTIDIENS DANS L'ATTENTE DES RÉSULTATS DU SCRUTIN
Le Sénégal retient son souffle, en attendant la proclamation annoncée ce vendredi des résultats officiels provisoires du scrutin présidentiel de dimanche, rapportent en cœur plusieurs journaux dans leur livraison du jour
Dakar, 28 fév (APS) - Le Sénégal retient son souffle, en attendant la proclamation annoncée ce vendredi des résultats officiels provisoires du scrutin présidentiel de dimanche, rapportent en cœur plusieurs journaux dans leur livraison du jour.
"La Commission nationale de recensement des votes (CNRV) va livrer les résultats provisoires aujourd’hui, jeudi 28 février, à partir de 11 heures. Ainsi donc, ce n’est que 72h après le scrutin, dont plusieurs observateurs étrangers comme nationaux ont salué le dénouement, que les Sénégalais seront édifiés provisoirement sur ce qui est advenu de leur vote du dimanche dernier’’, écrit Sud Quotidien.
Le journal ajoute : "La tension (est montée) d’un cran à cause des résultats publiés tous azimuts par les différents camps en compétition, rendant l’attente relativement longue’’.
Le Soleil se fait l’écho de l’adresse du chef de la mission d’observation électorale conjointe de la commission épiscopale "Justice et Paix" et des Scouts du Sénégal, l’abbé Alphonse Seck, qui a demandé que toute contestation des résultats du scrutin présidentiel ’’se fasse dans le respect de la loi’’.
Le président sortant Macky Sall a pour sa part rappelé en Conseil des ministres "la nécessité de faire respecter les procédures prévues par les lois, notamment la Constitution et le Code électoral, en vue de la proclamation des résultats provisoires et définitifs’’ de l’élection de dimanche, rapporte L’As.
Selon le même quotidien, il a également "demandé au gouvernement de préparer l’investiture du nouveau président élu’’, de nombreux autres journaux partant de cette adresse en Conseil des ministres pour dire que Macky Sall est déjà dans les habits du président élu.
"Job épique’’ pour le juge Demba Kandji et les membres de la Commission nationale de recensement des votes, ’’qui sont de plain-pied dans le dépouillement des procès-verbaux’’ et dont le travail est quasiment rendu "caduque’’ par cette demande du président de la République au gouvernement, souligne Source A.
"Le président sortant s’y voit déjà’’, commente le quotidien Enquête. "Alors que les résultats officiels tardent à tomber, écrit-il, le candidat de BBY a dirigé un Conseil des ministres’’, hier mercredi, ’’avec de nouvelles mesures prises’’.
"En Conseil des ministres hier, renchérit le quotidien L’Observateur, le président Macky Sall, après avoir magnifié le travail du gouvernement, se projette déjà dans les cinq prochaines années de son mandat’’.
D’autres journaux continuent de tirer les leçons du scrutin présidentiel, à l’image du Témoin quotidien qui parle d’une victoire "sans panache de Macky Sall’’. "Il perd le pays utile et les zones stratégiques, mais gagne dans les régions pauvres et en pays pulaar et sérère’’.
"Rêve brisé de Idrissa Seck qui s’impose quand même chez lui à Thiès’’, son fief électoral, ainsi qu’à Touba Mbacké, capitale du mouridisme, tandis que Ousmane Sonko s’impose comme ’’la révélation et l’avenir’’, selon Le Témoin quotidien.
Tribune s’inscrit dans la même perspective en ouvrant sur les responsables politiques "naufragés du 24 février’’, en allusion principalement à des représentants de la majorité dans le département de Thiès et la région de Ziguinchor, circonscriptions remportées par l’opposition.
"Notre démocratie est malade’’, estime pour sa part le directeur de l’ONG Amnesty International en Afrique de l’Ouest, Alioune Tine dont le quotidien Enquête relaie le "discours teinté d’espoir et d’inquiétude’’, dans un contexte post-électoral "plus que tendu’’.
"Passionné, engagé et déterminé, le militant chevronné des droits humains prévient contre ces signaux qui menacent la démocratie et la paix au Sénégal’’ et estime que les leaders politiques "doivent être à la hauteur de la dignité manifestée par le peuple’’ sénégalais à l’occasion de ce scrutin présidentiel.
"Si on ne fait pas attention au parti-Etat, ça va faire exploser le vivre-ensemble’’, analyse Alioune Tine, selon qui il faut "un grand débat post-électoral’’ pour essayer d’accorder les acteurs politiques.
"Il y a de l’électricité dans l’air pour la proclamation des résultats (...). Les femmes de l’opposition ont haussé le ton et interpellé hier les trois juges (de la Commission nationale de recensement des votes) chargés d’arbitrer sur leur devoir de responsabilité, de redevabilité...envers le pays’’, écrit Walfquotidien.
"Les femmes de l’opposition veulent un second tour’’. "Munies de leurs ustensiles de cuisine’’, elles ont tenu un point de presse ’’pour réfuter les résultats avancés par le PM, Boun Abdallah Dionne, et en ont profité pour inviter les magistrats à assumer leur rôle’’, indique le journal Le Quotidien.
Pour ces femmes, "d’après les procès-verbaux en leur possession’’, le président Sall "n’a même pas obtenu 50% des voix’’, ce qui veut dire que "le second tour est inévitable’’, d’où l’attente autour de "l’arbitrage’’ du président de la Commission nationale de recensement des votes, le juge Demba Kandji, relève Vox Populi.
CHIFFRES AU VERT, PERFORMANCES CONSOLIDÉES
Télécoms : Sonatel franchit la barre des 1.000 milliards Fcfa de chiffre d'affaires
L'année dernière, le groupe Sonatel présent dans plusieurs pays dont le Sénégal et le Mali, a réalisé de solides performances économiques et commerciales. Le groupe a annoncé que son chiffre d'affaire consolidé a atteint les 1.022 milliards de francs CFA sur l'exercice 2018, enregistrant une croissance de 5%.
Les performances commerciales de Sonatel pour le compte de l'année 2018 s'inscrivent dans le vert. Le groupe présent en Guinée Bissau, en Guinée, en Sierra Léone, au Mali et au Sénégal a annoncé cette semaine que son chiffre d'affaire sur l'exercice 2018 avait franchi les 1.000 milliards de francs CFA. Plus exactement, il atteint 1.022 milliards de francs CFA soit une progression de 5%, a-t-on précisé. Le groupe a ajouté que son résultat net pour l'année 2018 a atteint 208 milliards de francs CFA, soit une croissance de 0,4% par rapport à un an plus tôt.
Ces bonnes performances de la société sont à imputer entre autres, à l'amélioration de la rentabilité de l'entreprise et à la monétisation des données mobiles. « Les trajectoires de rentabilité se sont améliorées, reflétées par l'évolution positive de la croissance de l'EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) à 462 milliards FCFA soit +2,2% par rapport à 2017 », a relevé Sonatel dans son communiqué dans lequel il a ajouté que « la poursuite de la monétisation des données Mobile grâce au renforcement de l'avantage concurrentiel sur la connectivité avec notamment la 4G et 4G+ au Sénégal et au Mali et la 4G à Bissau a généré un chiffre d'affaires de 191 milliards (+41,1% par rapport à 2017) ».
Contribution de plus de 500 milliards Fcfa aux économies locales
Les bons résultats ont permis à la société de mieux intervenir dans l'économie des pays dans lesquels elle est présente. Elle indique dans son communiqué avoir contribué pour « plus de 500 milliards » de francs CFA aux recettes budgétaires versées à titre d'impôt, taxes, redevances, cotisations sociales, droits de douanes et dividendes dans les pays en question. « Au titre du développement du secteur privé local, fait-elle également valoir, les activités du groupe ont généré au profit des entreprises locales plus de 148 milliards de FCFA de chiffres d'affaires », ajoute Sonatel dans son communiqué rendu public cette semaine.
Sur le plan socio-économique, Sonatel a mis en avant l'implication dans la création de plus de 200.000 emplois dans les pays. « Les activités du groupe ont permis de générer plus de 4.500 emplois directs et près de 200.000 emplois indirects grâce à une distribution commerciale étendue, à la sous-traitance et aux différents partenariats », note le communiqué.
PERSPECTIVES: LES ENJEUX AFRICAINS DE 2019 DÉCORTIQUÉS PAR MAZARS
Entre optimisme et incertitudes, cette année s’annonce décisive pour le Continent qui doit relever plusieurs défis afin de tirer pleinement profit des opportunités de croissance dont sont porteurs certains pôles et niches
La Tribune Afrique |
Yacouba Ibrahima |
Publication 28/02/2019
A l’occasion du lancement de sa Business Unit Afrique, le cabinet Mazars a réuni une palette d’éminents spécialistes et analystes autour des véritables enjeux africains de l’année. Entre optimisme et incertitudes, cette année s’annonce décisive pour le Continent qui doit relever plusieurs défis afin de tirer pleinement profit des opportunités de croissance dont sont porteurs certains pôles et niches. Au-delà des chiffres et des projections statistiques, les panélistes ont livré un décryptage sans concession des perspectives africaines.
Que réserve 2019 pour l'Afrique ? Au-delà des statistiques et projections déjà livrées par les principales institutions internationales ainsi que les agences de notation sur les perspectives économiques du Continent, les véritables enjeux de cette année riche en évènements décisifs méritent bien une profonde analyse par ceux qui sont au cœur de l'évolution de la situation.
C'est à cet exercice que s'est livré le cabinet international Mazars qui a réuni, mardi 26 février à Casablanca, d'éminents experts et entrepreneurs africains afin d'échanger sur les sujets cruciaux, ainsi que les défis stratégiques qui vont déterminer l'évolution de la situation sociopolitique et surtout économique pour les prochains mois.
L'évènement a été organisé à l'occasion du lancement de la Business Unit Afrique du cabinet Mazars qui entend ainsi consolider sa vocation d'accompagnateur des entreprises dans leur développement en Afrique. Comme l'a contextualisé dans son mot introductif de la conférence, Abdou Diop, directeur associé à Mazars Audit et Conseil, «l'Afrique est sans contexte un des continents qui présente un potentiel avéré de croissance et qui attire de plus en plus d'investissements étrangers ces dernières années». Malgré les facteurs à risques, beaucoup de pays ont su faire preuve d'une certaine résilience et profité de la dynamique portée par les gouvernants à travers des réformes politiques et économiques, ce qui a permis d'enregistrer des avancées significatives sur plusieurs plans, bien que beaucoup reste encore à faire pour atténuer certaines menaces qui plombent les perspectives.
Au-delà des grands défis liés à l'émergence du Continent et son développement, chaque année apporte son lot de réalités, d'enjeux et de préoccupations. «Qu'ils soient politiques, sociaux, économiques ou environnementaux, ils peuvent avoir un impact sur tout investisseur ou acteur économique», dira Abdou Diop pour qui «le décryptage de ces enjeux est essentiel pour tout entrepreneur ayant l'ambition de mener des actions et investissements durables sur le Continent».
Défis politiques
Des défis et des enjeux, 2019 s'annonce particulièrement riche en évènements qui seront déterminants pour les prochaines années. Il y a d'abord des élections à la pelle et qui concernent les grandes puissances du Continent, notamment au Nigéria, en Algérie ou en Afrique du Sud pour ne citer que ces pays de qui dépend fortement la croissance du Continent. Avec des risques de tensions et donc des germes d'instabilité politique qui ne manqueront pas d'impacter les pays voisins comme l'a mis en exergue Abdelmalek Alaoui, spécialiste en stratégie et fondateur et CEO de Guépard Consulting Group, qui a plaidé pour «un respect des institutions nationales afin de ne pas faire effondrer certains systèmes politiques qui, malgré certaines insuffisances en matière de gouvernance démocratique, font leurs preuves, comme l'illustre jusque-là, le cas algérien ou rwandais». Un appel à respecter la souveraineté des Etats africains afin de maintenir la stabilité politique, socle de tout développement et qu'a aussi mis en avant, Alioune Sall, directeur exécutif de l'Institut des futurs africains (IFA), basé en Afrique du Sud, qui a prônée une «une dissidence intellectuelle sans laquelle il ne saurait y avoir de rupture, encore moins de nouveaux paradigmes pour le développement du Continent».
Pour le Continent, l'heure est donc de s'affirmer et de trouver sa propre voie. Et comme les échanges l'ont démontré à travers un passage au crible de l'actualité politique dans certains pays à l'agenda électoral chargé, la dynamique actuelle pourrait être de bon augure pour l'environnement économique. Au-delà des élections qui se passeront également au Sénégal, Tunisie, Comores, Mauritanie ou Tunisie, l'Afrique est aussi impactée par les évènements des autres régions du monde, notamment avec l'intérêt croissant que lui portent les pays émergents qui sont en train d'étioler, dans une certaine mesure, l'influence de ses partenaires traditionnels occidentaux.
Il va falloir pourtant gérer ces phases d'inquiétudes en saisissant véritablement les enjeux politiques, mais aussi et surtout socio-économiques. Dans ce sens, les visions partagées par les économistes et hommes politiques Moussa Mara du Mali et Paulo Gomes de Guinée-Bissau ont porté justement sur ces défis stratégiques de l'heure qui comportent autant de défi pour les pouvoirs publics que pour les acteurs économiques puisque l'objectif est commun, celui d'accompagner le développement du Continent au profit de sa population.
Enjeux économiques
Sur le plan économique, la situation s'avère moins incertaine pour des perspectives de croissance prometteuses, comme l'a mis en avant Yacine Fal, de la BAD en rappelant avant les avancées enregistrées par le Continent en matière d'équilibrages budgétaires, d'assainissement des indicateurs macroéconomiques ou de relance de l'investissement privé porté par des géants comme l'Egypte ou l'Afrique du Sud. Cette année, c'est surtout l'entrée en vigueur attendue de la zone de libre-échange (Zlecaf) qui amplifie l'optimisme sur le Continent, d'autant que comme l'a fait remarquer Abdou Diop, des pôles et des niches de croissance comme en Ethiopie ou au Maroc participent à accélérer «des dynamiques continentales importantes».
Des raisons d'espérer donc face à un climat mondial d'incertitudes porté par l'impact d'une guerre commerciale qui ne dit pas son nom, mais dont les effets peuvent affecter la croissance africaine. Fort heureusement, l'Afrique a donné un signal fort à travers la Zlecaf, comme l'a souligné Salaheddine Mezouar, patron des patrons marocains qui à plaider pour qu'en réponse au «souverainisme ambiant et l'enfermement de certains marchés par des mesures protectionnistes», le Continent se démarque à travers «un arrimage mutuel des entreprises africaines, un mouvement porté par de grands groupes panafricains».
Dans cette économie mondiale en pleines mutations, l'Afrique bute encore sur des handicaps persistants. « Nous sommes tributaires des marchés mondiaux, ce qui ne permet pas encore d'appréhender les tendances lourdes de la croissance africaine», a rappelé l'économiste Kako Nubukpo. L'ancien ministre togolais de la Prospective et du développement et ex-directeur économique de l'OIF a mis en exergue le fait que malgré quelques débuts encourageants dans le processus d'industrialisation, «l'Afrique est de nouveau dans l'exportation des matières premières». Les risques que les pays africains restent encore en marge du commerce mondial sont toujours ambiants, ce qui se traduirait comme par le passé par une croissance non inclusive et qui, dans le contexte actuel, pourrait se traduire par «un choc économique et social».
In fine, il ressort des débats que l'Afrique doit faire face et assumer ses propres challenges. Mieux qu'ailleurs au regard des opportunités que recèle le Continent et qui peuvent jouer dans une économie mondiale en perpétuelle mutation comme l'a si bien mis en évidence, Estelle Youssoufa, femme d'affaires et de médias : «c'est le Continent qui est en train de faire émerger une classe moyenne qui sera l'une des principales sources de croissance dans les années à venir».
LES RESULTATS ANNONCES PAR LE PM SERONT OFFICIELLEMENT CONFIRMES
Le Délégué régional de Dakar, de la coalition présidentielle, n’a pas ramé à contre-courant de la déclaration du Premier ministre. Amadou Bâ a soutenu que Macky Sall passera dès le 1ertour.
Le Délégué régional de Dakar n’a pas ramé à contre-courant de la déclaration du Premier ministre. Amadou Bâ a soutenu que Macky Sall passera dès le 1ertour. C’était hier en présence des imams et délégués de quartier et de la quasi-totalité des responsables de la coalition présidentielle.
Censé être un simple meeting de remerciements aux responsables et militants, cette manifestation d’hier, avec pour cadre la devanture de la Maison des Parcellois, a eu des relents d’un meeting tenu lors de la campagne.
Devant une foule nombreuse, le Délégué régional de Dakar de la coalition Benno bokk yakaar n’y est pas allé avec dos de la cuillère. Il a confirmé les propos du Premier ministre qui a annoncé la victoire de sa coalition avec un taux d’au moins 57%. «Il y a beaucoup de bruit autour des résultats de la Présidentielle, mais qu’on se le tienne pour dit. Le Président Macky Sall gagne largement au 1er tour.
Le ministre Mbaye Ndiaye va siéger demain à la Commission nationale et le pourcentage, avancé par le Pm, ne connaîtra pas de grands changements. Si nous n’étions pas sûrs de notre victoire dès le 1er tour, nous n’aurions pas suscité la tenue de cette manifestation. Nous avons des experts qui calculent des choses beaucoup plus complexes que des résultats d’une élection présidentielle. Les remontées d’informations qui nous sont parvenues dans les différentes localités du pays, donnent le Président Macky Sall vainqueur dès le 1er tour. Ceux qui ont décidé de faire de la contestation prématurée le savent très bien», a déclaré Amadou Bâ.
La victoire de la coalition Benno bokk yakaar dans la région de Dakar était loin d’être évidente. A son avis, elle est même surprenante, d’où la récompense promise aux militants des Parcelles pour services rendus à Macky Sall : «Je me réjouis de la victoire dans certaines parties du Sénégal et celle de la région de Dakar, mais je dois avouer que je suis plus satisfait de la victoire obtenue dans la commune des Parcelles qui est celle de tous les maillons de la chaîne politique de la localité.
Le Président est à la fois fier et content de vous. Soyez persuadés que les fruits de votre engagement à ses côtés vont bientôt éclore avec la finition des travaux du stade dans un mois, avant le démarrage des travaux de celui de Cambérène et de la Patte d’Oie, la pose imminente de la première pierre de l’hôpital. Le financement est déjà mis à ma disposition.
«C'EST UNE TRES MAUVAISE SITUATION, L'ATTENTE POURRIT TOUTES LES SITUATIONS»
Journaliste et analyste politique, Mame Less Camara se dit convaincu que, sur le plan comptable, les chiffres de la présidentielle sont déjà disponibles, mais puisqu'il y a une sorte d'attente de second tour, le pouvoir est en train de voir comment gérer
Journaliste et analyste politique, Mame Less Camara se dit convaincu que, sur le plan comptable, les chiffres de la présidentielle sont déjà disponibles, mais puisqu'il y a une sorte d'attente de second tour, le pouvoir est en train de voir comment gérer la réaction qui fera suite à la publication des résultats. Dans cette interview accordée à Seneweb, il revient aussi sur les réalités du vote, la percée d'Ousmane Sonko, la sortie du Premier ministre et l'attitude des médias.
De 2000 à 2012, le Sénégal était habitué à avoir les résultats de la présidentielle le soir du scrutin ou le lendemain. Pour 2019, l'attente a duré plus longtemps. À quoi devrait-on s'attendre ?
C'est une très mauvaise situation, l'attente pourrit toutes les situations. Ceux qui espèrent que leur candidat passera au premier tour, vont s'impatienter ; il s'agit des partisans de Président sortant, Macky Sall. Cette impatience-là n'est pas bonne. Deuxièmement, ceux qui espèrent un second tour, sont en train de penser que ce temps ne sert à rien d'autre qu'à trouver les moyens qui servent à légitimer ce qu'ils considèrent déjà comme une forfaiture. Dans ce processus-là, il faut faire le plus vite, de la manière la plus fiable bien sûr, mais ne pas trop s'arrêter dans des procédures qui semblent peu compréhensibles, puisqu'on a vu des résultats de deuxième tour proclamé quelque deux à trois heures après le scrutin. Aujourd'hui, les gens se demandent ce qui se passe ; et le doute et les questionnements sont gros de danger.
Que se passe-t-il, selon vous ?
Il y a une sorte de baisse de compétence du point de vue de la fiabilité des opérations de la part des différentes instances, peut-être de la part des différentes personnalités impliquées dans le processus de traitement des élections. Manifestement, on est en perte de compétence, on est moins bon qu'en 2000, 2007 et 2012. Qu'est-ce qui s'est passé, est-ce qu'à force de reconduire les mêmes, ils sont fatigués. Est-ce que le pouvoir sent qu'il y a au niveau des grands centres urbains une sorte d'attente de second tour, et que cette attente, si elle ne se réalise pas, pourrait causer, peut-être, des troubles ? Manifestement, on est en train de prendre des dispositions pour que si ça éclate, qu'il y ait un dispositif capable de l'absorber et de réprimer d'éventuelles émeutes.
Cette crainte explique-t-elle l'important déploiement de forces de l'ordre à Dakar ?
Ils sont quasiment en état d'alerte, on ne sait pas comment ça peut se produire. D'autant plus qu'il est manifeste qu'aucun candidat ne contrôle ceux qui ont voté pour lui. Au plan comptable, j'ai l'impression que les choses sont claires aux yeux de ceux qui veulent proclamer les résultats, mais c'est la manière de gérer les réactions qui suivra la proclamation des résultats qui me semble jeter dans la perplexité les autorités administratives. On n'a pas pu créer des leaders politiques d'envergure. Aucun des cinq candidats n'est un leader auquel on s'attache par affection, par conviction. Il y a simplement des courants qui se sont distribués en fonction des parentés qu'on a avec celui-ci ou celui-là. C'est ce noyau-là qui reste. Ce sont des noyaux parentaux, ce sont de vieux militants devenus quasi inséparable. Mais l'adhésion de la grande masse à tel ou tel autre parti ou leader est une adhésion très molle.
Ils ont trouvé des alliés médiatisés qui ont proclamé leur changement de conviction, de candidat. Cela peut avoir un effet un peu émotionnel sur quelques électeurs, mais véritablement, la transhumance n'est pas le fait de leaders politiques, c'est le fait de publics très versatiles qui peuvent changer de camp à la moindre contrariété. Et ils sont plus nombreux, puisque les partis ont peu de militants, ils ont des compagnons temporaires qui s'activent le temps d'une campagne, parfois motivés par l'argent ou tout autre échange, mais il est difficile de trouver dans les partis des gens encrés dans des convictions politiques, idéologiques. D'ailleurs, il n'y a plus d'idéologie pour renforcer la conviction de ceux qui sont derrière tel ou tel autre leader.
Parlons des premières tendances. Idrissa Seck avait le soutien de presque l'ensemble des recalés, pourtant il semble au coude-à-coude avec Ousmane Sonko, qui était quasi "seul". Comment expliquez-vous les scores annoncés de chacun des deux ?
Sonko est le candidat de l'alternative, alors que Idrissa Seck est le candidat de l'alternance. La vraie rupture, c'est ce que Sonko a dans son projet. Idrissa est le continuateur du même système que Sonko n'a cessé de fustiger. Mais le continuateur du système, peut-être selon d'autres modalités. Et très certainement, de la même manière qu'il a hérité des recalés du parrainage, il va hériter de tous ceux qui veulent que les choses changent en restant comme elles étaient. Sonko pourrait mettre en mal tout ce dans quoi le système politique actuel s'arrime depuis la colonisation. Si Sonko reste fidèle à ses annonces depuis un an maintenant, il va chambouler, c'est une vrai révolution, un nouveau parcours, avec de nouveaux hommes, de nouvelles méthodes, de nouvelles institutions peut-être et un autre type de relations internationales, notamment avec les anciens pays colonisateurs, un autre type de rapport avec les richesses nationales qu'un système mondialisé a déjà confisqué avant même qu'on ne les découvrent. Il y a déjà la mainmise du Système sur l'or, le pétrole…
Les Chinois parlent de la route de la Soie, mais les routes de l'Empire sont tout au moins aussi anciennes et plus solides. Les Chinois veulent revitaliser d'autres circuits, mais le circuit actuel est celui de l'ancien empire colonial. De Senghor à Macky Sall, c'est le même système que Ousmane Sonko veut détruire, mettre en cause, et à la place, il dit : ‘arrêter les changements qui ne sont que des effets de surface et faisons l'alternative'. Il y a une autre voie. Comme dit la chanson de Awadi : ‘…un autre monde est possible…'. Mais ce monde-là, il faut le construire en détruisant l'ancien monde qui est celui du Sénégal depuis l'indépendance jusqu'ici. et peut-être même du monde depuis le 20ème siècle.
Au cas où il y a un second tour, comment le symbole de "l'alternative" peut-il s'allier avec celui qui incarne de "l'alternance" ?
C'est du "tout sauf…" ! Au Sénégal, pendant les présidentielles de 2000 et de 2012, on ne parlait plus de programme ou projet. L'urgent est de se débarrasser de celui qui est au pouvoir. Et cela a marché à deux reprises, si bien que le pouvoir sortant a tiré la leçon qui consiste à dire qu'il faut survivre, et survivre, ce n'est plus parler aux populations de programmes, de réalisations, c'est : "cramponnons-nous et restons au pouvoir", alors que les opposants taisent leurs divergences pour faire partir celui qui est au pouvoir. La situation la plus illustrative de cette perspective, c'est ce qui s'est passé en 2012. Quatorze candidats au premier tour et tous les douze autres éliminés ont soutenu Macky Sall. Wade est sorti de l'élection avec le même score avec lequel il était entré. En 2000, c'était le même score avec Diouf, à quelques décimaux près. Macky a raison de le souligner : le deuxième tour ne pardonne pas le pouvoir sortant.
Les régions les plus reculées de l'intérieur du pays sont étiquetées pro-pouvoir. Pourquoi ?
Le débat politique en Afrique n'existe que dans la capitale et quelques grandes villes. Les médias sont agglutinés littéralement dans ces villes et très souvent, leur portée est assez limitée autour de ces villes. C'est là qu'on voit assez souvent une remise en cause des pouvoirs ou la vie est plus dure. C'est ce qui fait que l'adversité la plus rude est rencontrée par les pouvoirs au sein des centres urbains. Alors que dans les centres ruraux, une certaine tradition s'avère plus tolérante vis-à-vis des écarts du pouvoir que dans les centres urbains. Il faut dire également que plus on s'éloigne de la capitale et des grandes villes, plus le pouvoir d'influence politique des chefferies religieuses restent intact. Dans les villes se constitue une opinion, dans l'arrière-pays, une certaine tradition reste vivace.
Les candidats Idrissa Seck et Ousmane Sonko avancent que le deuxième tour est inévitable. Le Premier ministre Mohammad Dionne, lui, a déclaré son candidat Macky Sall vainqueur au premier tour avec 57%. Qui croire ?
Concernant le Premier ministre, je crois qu'il ne faut pas en rajouter. Tout le monde, y compris dans son propre parti, a réprouvé cette façon cavalière de venir dans l'audiovisuel public pour, contre tous les usages et contre toute forme d'élégance, abuser de sa position gouvernementale, pour décider du résultat d'un processus électoral. Comme on dit, il se tire une balle dans le pied, parce que si son candidat est proclamé vainqueur, lui donnera à l'opposition, le prétexte de dire : on le savait, le Premier ministre l'avait déjà proclamé. C'est donc une maladresse. Concernant les deux autres, il me semble qu'il est de bonne guerre de taire les adversités. Ils vont se battre de manière souterraine, mais ce qu'ils mettent en avant, c'est la mobilisation pour faire perdre Macky Sall comme c'était le cas avec Diouf et Wade.