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10 septembre 2025
PAR ALIOUNE DIOP
LES RATÉS DE 2012 SONT ENCORE LA EN 2019 !
Le rétropédalage consistant à affecter d’urgence, post-évènements de Tamba, des équipes de protection aux candidats est certes salutaire, mais soulève encore le débat global du maintien de la sécurité publique au sein du ministère de l’Intérieur
A la même époque environ en 2012, suite d’une part au refus de gouvernement d’alors de détacher des éléments de protection auprès du candidat de l’opposition admis au deuxième tour, et d’autre part de l’émotion soulevée par des actes bien répréhensibles des forces de sécurité (véhicule canon à eau de la police fonçant sur la foule au monument de l’Obélisque à Dakar, jet de grenades lacrymogènes dans une mosquée située dans le centre-ville de la capitale etc.) nous avions fait publier à travers la presse locale un article intitulé «Sécurisation du processus électoral : posture bien discutable des forces de sécurité».L’article est accessible sur le site leral.net.
Les points essentiels évoqués dans cette contribution avaient trait aux responsabilités de l’Etat et des forces de sécurité en matière de sécurisation du processus électoral, et ce, conformément aux textes en vigueur au niveau de la Cedeao. Malheureusement, les récents évènements tragiques de Tambacounda prouvent bien que, d’une élection à une autre, les autorités sénégalaises chargées de la sécurité des élections semblent méconnaître (peut-être ?) ces textes ratifiés par leur pays.
Les différents accords, continentaux ou régionaux, sont respectivement : La Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union africaine, Le Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance de la Cedeao (Section IV du Protocole A/SP1/12/01), Rapport du Colloque d’Accra sur les élections en Afrique (novembre 2009), Et enfin la Déclaration de Praia sur les élections et la stabilité en Afrique de l’Ouest (mai 2011).
Et c’est bien cette Déclaration de Praia qui souligne avec une précision on ne peut plus nette les responsabilités de chaque entité, à savoir :«L’Etat doit assurer la protection sans discrimination de tous les électeurs et des candidats, en particulier les femmes candidates, contre la violence, l’intimidation et toutes les autres formes de violation de droits de l’Homme» (point A28)1 «Les Forces de sécurité doivent assurer l’impartialité et la neutralité des forces de sécurité pendant les élections : assurer que la protection des populations et des biens est une priorité, comme partie des engagements des forces de sécurité pour un cadre plus large de sécurité humaine» (point B35), «Etablir une force de sécurité électorale ad hoc dans les contextes de fragilité institutionnelle, sous la supervision d’un organe intégré et impartial de coordination de la sécurité électorale» (point B38).
En termes clairs, l’analyse de tous ces points ci-dessus mentionnés permettent de retenir dans le cas actuel du Sénégal que : Le ministère de l’Intérieur devait mettre à disposition de tous les candidats retenus par le Conseil constitutionnel une solide équipe de protection bien avant le démarrage de la campagne électorale : ce n’est ni une faveur ni une concession, mais un droit.
L’existence d’un organe intégré et impartial de coordination de la sécurité électorale n’est pas communiquée au public : aucune communication conjointe police gendarmerie n’ayant été faite à ce jour à travers les médias pour expliquer le déploiement et les opérations sur le plan national. Toutefois, des communications individuelles par arme sont notées à la télévision.
Force est de constater qu’une posture d’anticipation et de respect des accords et textes en vigueur au niveau de la Cedeao aurait permis de réduire les suspicions d’attitude partisane du ministère de tutelle et le recours des candidats-opposants à des membres de la diaspora exerçant dans la sécurité en France ou à des lutteurs ou loubars de qualification douteuse. La sécurisation du processus électoral n’est plus une procédure d’arrangement ou de concession, mais une matière qui fait partie intégrante de la gestion de la sécurité (security management) : elle fait désormais l’objet d’enseignements fréquents par le biais de séminaires, leçons apprises et bonnes pratiques à partager.
Le rétropédalage consistant à affecter d’urgence, post-évènements de Tamba, des équipes de protection aux candidats est certes salutaire, mais soulève encore le débat global du maintien de la sécurité publique au sein du ministère de l’Intérieur. A cet égard, nous sommes d’avis qu’il est grand temps que le Sénégal rejoigne les pays qui ont mis en place un ministre de la Sécurité publique.
Nous savons tous les candidats préoccupés actuellement par la dernière ligne droite de la campagne électorale, mais nous lançons à chacun d’entre eux, et particulièrement à celui qui sera élu président de la République, un appel urgent pour envisager, à l’instar de nombre de pays du continent, la création d’un département ministériel chargé de la sécurité publique, laissant au ministère de l’Intérieur l’Administration territoriale en sus d’autres responsabilités régaliennes à préciser. Les multiples menaces, transfrontalières, terrorisme etc. qui sévissent à nos frontières et qui guettent notre pays avec l’exploitation toute proche d’importantes ressources pétrolières et gazières militent assurément à la création de ce nouveau département ministériel.
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BARTHELEMY DIAZ INVITE DE SEN JOTAY DE AHMAD AIDARA
BARTHELEMY DIAZ INVITE DE SEN JOTAY DE AHMAD AIDARA
LE CHOC JARAAF / AS PIKINE A L’AFFICHE
La 15ème journée de la ligue 1 sénégalaise sera marquée par le match Jaraaf / As Pikine. Battu lors de la journée précédente, l’actuel leader tentera de relever la tête, face au champion du Sénégal en titre.
Leader du championnat, l’AS Pikine (25 pts) affronte cet après midi le Jaraaf(6ème, 17 pts).Battue à la surprise générale lors de la 14 journée à domicile par le Stade de Mbour (1-2), l’équipe de la banlieue aura comme mission de renouer avec le succès. L’équipe du coach Djiby Fall a l’obligation de faire un bon résultat pour ne pas s’exposer au retour de ses concurrents. Mais en face, il y aura une équipe du Jaraaf qui peine à aligner les performances. Un succès permettrait au champion du Sénégal en titre de grappiller quelques places au classement. En seconde heure au stade Léopold Sédar Senghor, l’US Gorée (8ème, 16 pts) fera face à NGB (11ème, 14 pts). Vainqueur de la Linguère en match en retard (1-0), le club du président Augustin Senghor devra confirmer. Mais il faut compter avec les «Galactiques » qui restent sur quatre matchs sans défaite.
Casa / Stade de MBour : Confirmation des stadistes ?
Au stade Caroline Faye, le Stade de Mbour (10ème, 16 pts) fera face au Casa Sports (5ème, 20 pts). Après son éclatant succès à Alassane Djigo contre le leader AS Pikine (1-2), le club mbourois s’offre une nouvelle opportunité de remonter au classement. Pour cela, il faudra une victoire sur le club de Ziguinchor, accroché il y a quelques jours par Mbour PC (1- 1, match en retard). Le Casa qui vise le podium viendra sans doute avec des arguments valables. Au stade Lamine Guèye de Kaolack, la Sonacos (14ème, 10 pts) s’expliquera avec l’Asac Ndiambour (7ème, 17 pts). Les « Huiliers » qui trainent les pieds depuis le début de la saison sont condamnés
Linguère / G. Foot: les «Grenats» Visent le fauteuil
Battue en milieu de semaine par l’Us Gorée (1-0, match en retard), la Linguère de Saint-Louis accueille Génération Foot (3ème,22 pts).Premier non relégable avec 13 points, le club de la région nord est dans une situation critique. Et face aux « Grenats » de Déni Biram Ndao, la tâche s’annonce difficile. En cas de succès, Génération Foot reviendrait à hauteur du leader AS Pikine. Aux « Samba Linguère » de leur barrer la route. Cette 15ème journée s’achève mardi avec la rencontre entre Teungueth FC (4ème, 22 pts) et Mbour PC (13ème, 11 pts).
Programme de la 15e journée
lundi 18 février 2019
Léopold Sédar Senghor (Dakar)
16h00 Jaraaf / AS Pikine
18h00 US Gorée / Niarry Tally
Stade Lamine Gueye (Kaolack)
16h30 Sonacos / Ndiambour
Stade Caroline Faye (Mbour)
17h00 S. de Mbour / Casa Sp.
Stade Mawade Wade (Saint-Louis)
17h00 Linguère / Génération Foot
Stade Amadou Barry (Guédiawaye)
17h00 AS Douanes / DSC
mardi 19 février 2019
Stade Ngalandou Diouf (Rufisque)
18h00 Teungueth FC / Mbour PC
PAR BAMBA SIDY MBAKHANE DIOP
J’ABHORRE!
Pour la première fois depuis sa création, par la faute de son secrétaire général national, Tanor, le PS ne participe pas à une élection aussi cruciale que la présidentielle du 24 février 2019 - Quelle honte : «that is a shame» pour paraphraser Shakespeare
Ousmane Tanor Dieng ou le Ps agonisant et mourant d’une belle mort…
Oui, «That is a shame !» Ah OTD (Woté -té – Dê), quelle responsabilité face à l’histoire de ce grand parti créé par feu le poète-président Léopold Sédar Senghor, le nègre qui a enseigné le français aux Français, en France !
Pour la première fois depuis sa création, par la faute de son secrétaire général national, OTD, le Ps ne participe pas à une élection aussi cruciale que la Présidentielle du 24 février 2019.
Malgré des velléités de refus, Tanor avec quelques affidés (un groupuscule pompeusement appelé Congrès, Comité exécutif et Bureau politique font porter la camisole de force à des instances caractérisées par un dol aux relents d’une manipulation sordide avec des réunions «en dictée préparée» malgré les fautes criardes de syntaxes, de tautologie, de contresens et de concordance de temps. Quelle honte : «that is a shame» pour paraphraser Shakespeare, une honte toute bue !
Rien que pour un poste grassement rémunéré de Hcct avec une caisse noire plus noire que le crépuscule d’hivernage.
Hier grand et digne dans une posture de roi dans la forêt avec le fils de Diogaye et de Gnilane, aujourd’hui «ce Ngari Mbowdi» du troupeau devient un porteur de valises, un simple planton (disons pour la pudeur un chargé de mission de ramassage de parrainages au niveau de la région de Thiès en synchronisation avec son ex-ennemi Moustapha Niasse, récompensé pour la tenue en laisse des députés lui aussi fossoyeur de l’AFP)
I have a dream, je rêve d’un départ volontaire de ces bourreaux de l’alternance générationnelle. Bon débarras ! Ouste ! Moribonds ! Politicards
PAR MOUMINY CAMARA
L'AFFICHE ÉLECTORALE DE MACKY SALL
La contre-plongée élève et rend plus imposant le candidat qui, dans une posture "transcendantale"domine l'observateur - Cela contribue à le magnifier, à le glorifier tout en suggérant la domination, la puissance
Patrick François dans son ouvrage Le marketing politique. Stratégies d'élection et de réélection (Paris, L'Harmattan, 2013) soutient que "l'affiche électorale est une forme de publicité politique visible sur un support particulier (papier, plastique) qui favorise l'élection d'un candidat ou d'un parti".
A cet effet, en période de campagne électorale, l'affiche fonctionne selon la "règle des trois faire" à savoir "faire connaître" (objectif cognitif), faire aimer" (objectif affectif), faire agir (objectif conatif).
Dans cette affiche électorale de Macky Sall, il s'agit moins de faire connaître le candidat de la Coalition Benno Bokk Yaakaar qui sollicite le suffrage des sénégalais pour un second mandat mais plus de créer les conditions de l'obtention du vote de l'électorat en lui donnant une forme d'impulsion.
Le candidat de la mouvance présidentielle est présenté dans un cadre rectangulaire en format portrait associé à un plan rapproché poitrine qui entraine une proximité intime auréolée par le sourire qu'il adresse au spectateur. Le candidat, dans un style sobre, arbore une tenue protocolaire (costume sombre, chemise, cravate) pour incarner la fonction présidentielle. Si par l'orientation en 3/4, le visage du candidat n'interpelle pas le spectateur, cette implication moins forte est rehaussée par la portée d'un regard lointain qui scrute l'horizon comme un commandant placé à la proue d'un navire pour maintenir le cap.
De même, la contre-plongée, élève et rend plus imposant le candidat qui, dans une posture "transcendantale"domine l'observateur. Cela contribue à le magnifier, à le glorifier tout en suggérant la domination, la puissance, la supériorité du candidat. Cette supériorité du candidat est renforcée par un message linguistique en lettres capitales formulé telle une assertion qui relève de la véridiction "2019 MACKY PRESIDENT". Le message est rendu visible par sa configuration, au bas de l'affiche, dans un bandeau rouge horizontale qui contraste avec les couleurs du parti APR et qui attire par la même occasion le regard du spectateur.
De par la composition de l'affiche, le candidat semble être positionné au seuil d’une porte avec l'ouverture d'un pan de rideau qui lui permet de faire apparition devant une scène où l’action présidentielle est déclinée par un leitmotiv “Un Sénégal pour tous” écrit en minuscules. Ce slogan de positionnement du candidat prend en charge la vision d'une offre politique dont le PSE est l'ossature. Dans son message solennel à la Nation du 31 décembre 2015, le candidat de la majorité présidentielle, dans sa stature de Chef de l’État affirmait ce positionnement et rappelait la vision inclusive du développement que portent sa pensée et son action politiques. La vision qui réside dans son engagement à construire, avec tous ses compatriotes, une société plus juste et plus solidaire.
Une vision « d’un Sénégal de tous, d’un Sénégal pour tous », porté par le PSE, disait-il, "c’est d’abord un Sénégal sans exclusion, où tous les citoyens bénéficient des mêmes chances et des mêmes opportunités pour réaliser leur potentiel et prendre en main leur destin."
«OUSMANE SONKO NE POURRA PAS REFUSER DE DEFERER A UNE CONVOCATION DE LA COMMISSION D’ENQUETE»
Aymérou Gningue s’est prononcé sur la commission d’enquête parlementaire, instituée par apporter la lumière sur le dossier des 94 milliards FCFA agité par Ousmane Sonko. Il déclare que le député de Pastef ne pourra pas refuser de déférer à une convocation
En marge d’une rencontre avec les populations de Telly, village situé dans la commune de Mérina Dakhar dont il est le maire, Aymérou Gningue s’est prononcé sur la commission d’enquête parlementaire, instituée par apporter la lumière sur le dossier des 94 milliards FCFA agité par Ousmane Sonko. Il déclare que le député de Pastef ne pourra pas refuser de déférer à une convocation de la commission d’enquête.
Aymérou Gningue était à Telly, dans le cadre de la campagne électorale. En marge de l’évènement, il s’est prononcé sur l’affaire des 94 milliards de Fcfa, agitée par le député Ousmane Sonko. «Ousmane Sonko ne pourra pas refuser de déférer à une convocation de la commission parlementaire», a-t-il indiqué. Car, dit-il, il y a va de sa crédibilité, de celle de l’Assemblée Nationale, mais il y a va aussi de l’apport de clarté dû au peuple sénégalais.
A l’en croire, la commission d’enquête parlementaire a été instituée à la suite d’une procédure qui a pris son temps. Il annonce un planning de travail dès la semaine prochaine pour entendre toutes les personnes capables d’apporter un éclairage par rapport à cette affaire du titre foncier 1451. D’après lui, une commission d’enquête n’est jamais mise en place contre une personne. Dans ce dossier, dit-il, c’est un député lui-même qui porte des accusations et dit détenir des informations capables de faire jaillir la lumière.
A partir de cet instant, l’Assemblée Nationale ne pouvait pas avoir une autre position que d’instituer une commission d’enquête parlementaire afin que le député puisse mettre à la disposition du Parlement les informations dont il dispose et que toute autre personne pouvant apporter un éclairage dans ce dossier puisse être entendue. Aymérou Gningue a tenu à rassurer les Sénégalais en affirmant que le travail sera fait sans parti pris et que l’objectif recherché, c’est d’apporter la lumière sur à ces 94 milliards de Fcfa.
« SI OUSMANE SONKO REFUSE DE DEFERER, ON INSTRUIRA POUR……. »
Interrogé sur un éventuel refus de Ousmane Sonko de déférer devant la commission, il répond : «je crois très sincèrement, que quand vous êtes un député et que vous appartenez à une institution et que vous dites à la face de tous les Sénégalais que vous détenez un certain nombre d’informations, vous ne pouvez que les apporter. En tout cas je ne peux préjuger de ce qui va arriver. Mais toujours est-il que si le député Ousmane Sonko refuse de déférer à une convocation de la commission, on instruira pour décliner ensuite la suite des évènements». Aymérou Gningue Maire de Mérina Dakhar a tenu ces propos à Telly, un village important de la commune de Mérina Dakhar, qui bénéficie d’un forage polarisant plus de 27 villages. Selon lui, il s’est agi d’une opération de renforcement car la zone est déjà conquise et le Président y gagne chaque fois à plus de 95%.
L'ESCLAVAGE N'ÉTAIT PAS LE SEULEMENT UNE PRATIQUE DU SUD
Pour sa première conférence mensuelle, le Musée des civilisations noires a fait appel à l'archéologue camerounais Augustin Holl pour parler de la genèse et de la formation des diasporas africaines
Augustin Holl est un archéologue camerounais et un universitaire qui a participé entre 1991 et 2006 aux fouilles menées dans le cimetière africain de New York, le «African burial ground».
Pour sa première conférence mensuelle, le Musée des civilisations noires a fait appel à lui pour parler de la genèse et de la formation des diasporas africaines. Le Pr Holl a ainsi présenté les grandes étapes de la déportation des Africains outre-Atlantique et surtout analysé l’impact de l’esclavage urbain sur la population inhumée dans le cimetière africain de New Amsterdam, à New York, de 1640 à 1790.
On a souvent tendance à croire que les cimetières ne sont que des espaces vides qui ne servent qu’à enterrer des morts. Mais pour l’archéologue, ils sont porteurs de grands secrets. Selon le Pr Augustin Holl, «chaque inhumation raconte une histoire». Et parfois, un cercueil, même vide,
peut être un indice.
C’est le cas du cimetière African burial ground de New Amsterdam, à New York, initialement appelé Negro burial ground, sur les cartes du 18e siècle et redécouvert en 1990, lors de la construction d’un immeuble fédéral dans la portion sud de l’île de Manhattan à New York. A en
croire le Professeur Holl, cette découverte a radicalement remis en cause la version officielle de l’histoire des Etats-Unis, selon laquelle l’esclavage était une pratique du Sud.
Plus encore, les fouilles menées dans une partie de ce cimetière ont permis de replacer dans l’histoire des Etats-Unis le labeur de ces «esclavagisés» dans la construction de New York. «Ce n’est plus un secret pour personne. Les Noirs ont construit non seulement au sens propre, mais aussi au sens figuré la richesse de la métropole nord-américaine», a fait savoir le Pr. Holl qui animait ce vendredi une conférence au Musée des civilisations noires.
Pour lui, la vie quotidienne de la ville était assurée par la population servile noire de New York pendant plusieurs siècles. «Tous les corps de métier étaient représentés. Ce sont les Noirs qui déchargeaient les bateaux. Ce sont eux qui conduisaient les charrettes, portaient les charges lourdes.
Ce sont les femmes noires qui s’occupaient des enfants», a-t-il noté. Au-delà, les fouilles d’urgence de ce cimetière ont également servi à lever le voile sur l’esclavage en milieu urbain, son impact démographique, sanitaire et surtout l’extrême violence marquée sur le corps même des individus inhumés. Sur ces violences, Augustin Holl renseigne son public avec des images à l’appui. «Dans les villes, les maîtres n’avaient pas le droit de vie et de mort sur leurs esclaves, mais on retrouve ici des cercueils avec des têtes décapitées, d’autres avec des corps lacérés ou mutilés.
Cette jeune femme par exemple a reçu un coup violent sur le visage et une balle. Ce jeune homme a les poignets attachés au dos. Il a été probablement pendu pendant longtemps parce qu’il a le crâne enfoncé dans la poitrine. Ce système de punition était couramment appliqué aux Noirs ‘’esclavagisés’’ à New York», a révélé l’archéologue outré par ce traitement «infâme» que les maîtres réservaient parfois à leurs esclaves.
Un traitement violent, et qui causait plus de victimes parmi la population juvénile. «Les fouilles qui ont permis d’étudier 450 squelettes sur une estimation globale de 15 mille ont montré de façon générale que la mortalité juvénile était plus élevée que celle des adultes», a-t-il indiqué. Investir dans les fouilles en Afrique A la fin de sa conférence, il était important, aux yeux de Augustin Holl, de rappeler qu’il est encore temps pour les Africains de prendre leur destin en main et les pédagogues, le relais. «C’est maintenant aux pédagogues de prendre le relais pour enfoncer ça dans la tête de nos enfants : l’époque de la domination est terminée.
C’est à nous de prendre en main notre avenir et de construire l’avenir qui nous semble important pour les générations futures», a-t-il dit, comptant plus que tout sur l’éducation, le fondement de tout. L’historien Boubacar Barry, qui a assisté à la conférence, s’attend à ce que les Etats africains investissent davantage dans les fouilles archéo logiques qui comblent les lacunes de la documentation écrite et orale. «Je voudrais attirer l’attention sur l’importance de l’archéologie africaine.
Le cas du cimetière de New York est là pour tirer ce qu’on peut en tirer du point de vue du renseignement dans tous les domaines : économie, histoire, médecine, société, démographie, archéologie pour amener nos Etat à accepter d’investir, ici en Afrique, sur l’archéologie parce que c’est la seule discipline qui peut combler les lacunes que nous avons en histoire.» Seulement, au vu du budget imparti aux fouilles dans les cimetières de New York (80 millions de dollars), M. Barry est conscient que «nos Etats actuels ne sont pas prêts d’investir dans l’archéologie». L’idée de faire de Gorée un centre d’étude sur l’esclavage est donc pour lui plus plausible.
LE FILM D'ALASSANE DIAGO SERA SUR LES ECRANS FRANÇAIS LE 20 FEVRIER
Ce long métrage documentaire du Sénégalais Alassane Diago (2018) sort sur les écrans français le 20 février 2019.Un regard très personnel sur la question de l’exil et de l’émigration qui fait suite à «Les Larmes de l’émigration» et «La vie n’est pas immobile». Le film figure aussi dans la sélection Panorama au Fespaco 2019.
La question de l’exil et de l’émigration traverse de manière récurrente les productions africaines. Le Sénégalais Alassane Diago s’est fait connaître en abordant le sujet sous l’angle de l‘intime avec Les Larmes de l’émigration en 2010, cadrant l’attente de sa mère face au départ du père, absent depuis plus de 20 ans. Élargissant le propos à la communauté des femmes qui restent seules au pays et s’organisent, il signe La vie n’est pas immobile en 2012, puis prolonge son questionnement familial dans Rencontrer mon père, sortie en 2018.
Il s’agit de se confronter à l’image du père, exilé dans un autre pays, en le retrouvant et le filmant pour comprendre. Les sécheresses des années 1970 et 1980 ont donné naissance à de fortes migrations dans la région du Fouta, nord-est du Sénégal», rappelle Alassane Diago. «Dans l’espoir de trouver une vie meilleure, les hommes sont presque tous partis. Par mieux, mon père.» Le manque de cette figure paternelle, perdue de vue pendant près de 30 ans, pousse le cinéaste sénégalais à exorciser le mal par le cinéma. En 2013, je suis entré en contact avec lui», explique-t-il. Il se trouve au Gabon, un pays d’Afrique Centrale, plus précisément dans une province qu’on appelle Lambaréné. Il y a refaits vie. J’y ai des frères et sœurs.»
Rencontrer mon père cristallise les retrouvailles du réalisateur avec son géniteur. Au début, il montre l’espoir têtu de la mère sur le retour de son époux, son fatalisme, les recommandations qu’elle donne à son fils pour le voyage, assorties de talismans protecteurs. Et presque sans transition, on découvre la modeste habitation du père au Gabon, avec sa nouvelle épouse, ses deux filles et ses deux garçons. L’homme s’est senti humilié lorsque la télévision gabonaise a diffusé Les larmes de l’émigration, exposant son départ et l’abandon de liens avec sa famille sénégalaise.
Entre les scènes de son quotidien, rythmées par les soins à son petit troupeau de chèvres, les prières à la mosquée, le réalisateur pose la caméra face à lui pour saisir ses sentiments, ses réponses et son éventuel repentir. Le fils étire les plans pour faire surgir la parole, révélant l’embarras du père, ses difficultés financières, sa responsabilité esquivée, mais aussi son amertume d’avoir à se confronter à la quête affective et cinématographique de son enfant. Alassane Diago avance ses questions brûlantes et dérangeantes, sans faillir.
Il les retient comme pour mieux les placer, à bon escient, dans les silences gênés du père. Celui-ci se livre à la caméra avec mesure, laissant poindre les limites de sa disponibilité pour l’enregistrement tout en s’offrande front, face à l’objectif, comme pour tenter de restaurer son image. Ainsi s’établit un jeu père-fils qui évoque en arrière-plan, les problèmes économiques que connaissent des Etats africains aussi différents que le Sénégal et le Gabon. «Il fallait prendre en compte toute cette situation», souligne Alassane Diago en posant sa caméra avec attention, pudeur et fermeté.
Le séjour chez le père qui dure un mois et demi est aussi l’occasion de connaître sa nouvelle femme et d’établir un dialogue parfois difficile avec ses enfants gabonais. Ils témoignent de la dureté du patriarche, plus occupé à l’entretien de ses chèvres que d’échanger avec eux. En tentant de filmer l’indicible, la communication distordue, mais possible, Alassane Diago affirme aussi sa maîtrise de la caméra. Ses plans patients, ses images de la cour paternelle, zébrées par des scènes d’orages dans la nuit, aèrent les face-à-face tendus.
Rencontrer mon père paraît ainsi clore (provisoirement ?)Une trilogie, produite avec le concours de sociétés françaises, tissant un lien entre les pays, les continents. Alassane Diago utilise la caméra comme un vecteur d’interrogations sur son vécu, mais aussi sur le pouvoir de son art, apte à faire évoluer les relations et à incarner une image enfuie. Présent par sa voix, son regard braqué sur le réel, le cinéaste sénégalais s’inscrit aussi corporellement dans la scène finale, semblant instaurer une cellule familiale renouvelée et assumée. Rencontre accomplie en forme de double reconnaissance.
PAR GILLES OLAKOUNLÉ YABI
LES PROMESSES DES CANDIDATS SERONT-ELLES DÉCISIVES ?
On a tort de penser que des femmes et des hommes, parce qu’ils sont analphabètes en français, sont incapables de comprendre les offres politiques alternatives
Jeune Afrique |
Gilles Olakounlé Yabi |
Publication 18/02/2019
Mon observation des évolutions politiques de nombreux pays africains m’a conduit depuis des années à me ranger du côté de ceux qui ont des doutes profonds sur la pertinence des processus électoraux comme indicateurs de bonne santé politique. Quel sens donner aux élections présidentielles dans des contextes de clientélisme politique généralisé, d’hyperpuissance de ceux qui sont déjà au pouvoir, d’absence de contrôle des sources de financement des compétitions électorales ?
Quel sens donner au suffrage universel direct lorsqu’une grande masse des électeurs vit dans la grande pauvreté, est privée d’accès à l’éducation, et d’une information de qualité sur les véritables enjeux, sur les offres politiques existantes et lorsqu’elle est convaincue que les promesses électorales ne seront point suivies d’effets ?
Quel sens donner aux élections lorsque l’on a l’impression que l’essentiel des alliances victorieuses se joue dans la distribution discrète de liasses de billets, d’avantages et de promesses de marchés publics aux grands, moyens et petits politiciens (et entrepreneurs) locaux, apporteurs de voix, qui incluent aussi des chefs religieux, coutumiers, et que le reste se joue dans la masse d’argent et de ressources humaines expertes investies dans la communication politique ?
Il est plus facile de vivre et de s’engager dans des initiatives citoyennes au Sénégal, au Ghana et au Cap-Vert, par exemple, que dans cet autre pays d’Afrique centrale où la nouvelle règle biblique est que les deuxièmes seront les premiers. Ou encore dans celui où l’engagement du chef dans la lutte contre le terrorisme est une garantie absolue de prolongement ad vitam eternam de l’autoritarisme. Ou dans le seul pays d’Afrique de l’Ouest gouverné par un fils de président, où un jeune activiste est condamné à la prison ferme pour trouble à l’ordre public pendant que des membres des forces de sécurité responsables de violences mortelles contre des adolescents, vivent libres et heureux, protégés par le pouvoir qu’ils servent avec zèle et brutalité.
À Dakar, le think tank citoyen Wathi organisait le 12 février une table ronde sur les enjeux de l’élection présidentielle du 24 février au Sénégal, avec une focalisation sur les profils des candidats et leurs programmes. Malgré l’absence de deux figures politiques importantes du pays de la compétition présidentielle, Khalifa Sall et Karim Wade, neutralisés par leurs condamnations par la justice, malgré le retour tonitruant de l’ancien président Abdoulaye Wade, appelant à un boycott agressif du scrutin, l’on peut discuter sereinement des programmes politiques des candidats.
L’importance des promesses de campagne
Une question est bien sûr revenue : les programmes servent-ils à quelque chose ? Les électeurs s’intéressent-ils aux propositions des candidats en matière de réforme des institutions, de réformes économiques, de politiques pour l’emploi ou sur l’éducation ? Ne sait-on pas qu’en Afrique, les critères déterminants du vote sont l’appartenance ethnique et régionale, les préférences politiques discrètement exprimées par les chefs religieux et autres autorités morales, et éventuellement les bénéfices financiers immédiats des affiliations partisanes volatiles ?
Les participants à la table ronde ont répondu oui et non. Les citoyens sénégalais se décident, comme partout dans le monde, en fonction d’une variété de considérations relevant autant de l’affectif que du calcul rationnel. Et parmi les critères de choix, les promesses des candidats – et la perception de leur crédibilité – jouent aussi. On a tort de penser que des femmes et des hommes, parce qu’ils sont analphabètes en français, sont incapables de comprendre les offres politiques alternatives.
Ce n’est pas parce qu’on ne lit pas les pages très austères d’un projet de société qu’on ne peut pas en saisir les grandes lignes, si les équipes de campagne prennent la peine de les vulgariser dans les langues les plus parlées dans chacune des régions du pays. La différence entre le programme du président sortant Macky Sall et ceux de ses principaux adversaires comme Idrissa Seck, Ousmane Sonko et Issa Sall, est ainsi marquée : poursuite de chantiers économiques et sociaux, assortis de promesses de nouveaux milliards investis du côté du pouvoir, versus réformes profondes, voire de rupture, dans la gouvernance politique et institutionnelle, du côté des challengers. Les électeurs sénégalais ont bel et bien un choix à faire et l’élection n’est pas gagnée d’avance par le président sortant.
Dans un contexte mondial où les rituels électoraux démocratiques semblent produire de plus en plus d’élus populistes, égocentriques, incompétents, parfois racistes et sexistes, dans un contexte où les régimes non ou peu démocratiques mais relativement efficaces sur le plan économique et social séduisent de plus en plus les jeunes Africains, il est vital de continuer à travailler à donner du sens et de la consistance à la démocratie. Pousser les citoyens à s’intéresser aux programmes des candidats fait partie de cet effort. C’est aussi sur cette base qu’ils sauront exiger, une fois les élections passées, le respect des engagements pris. Changer le rapport entre gouvernants et gouvernés. Telle est l’exigence fondamentale.
MADICKE RACONTE SES MISERES
«J’ai eu un retard de 5 minutes, alors que la porte de l’avion n’était pas fermée, mais ils ont refusé que je monte à bord de l’appareil. Je ne sais pas les motivations qui les ont poussés à se comporter ainsi»
C’est vers 16h que Me Madické Niang a franchi les portes du salon d’honneur de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (aibd). face aux journalistes, le président de la coalition «Madické 2019» est revenu sur les péripéties de son voyage et surtout sur les incidents survenus lors de son départ pour Brescia (Italie).
A l’image des grands propriétaires terriens du Texas, Me Madické Niang est revenu de Brescia (Italie) avec un nouveau look. Comme un cowboy, l’ancien ministre des Affaires étrangères s’est revêtu d’un costume bleu assorti d’un chapeau noir. Visiblement épuisé par son voyage-éclair en Italie, il est revenu sur les incidents survenus avant son départ. «J’ai eu un retard de 5 minutes, alors que la porte de l’avion n’était pas fermée, mais ils ont refusé que je monte à bord de l’appareil. Je ne sais pas les motivations qui les ont poussés à se comporter ainsi», raconte l’ancien ministre des Affaires étrangères qui s’abstient toutefois de tirer des conclusions hâtives sur les nombreuses difficultés qui se dressent sur son chemin depuis qu’il a affiché publiquement ses ambitions présidentielles. «Mais de manière forte et engagée, je fais face aux difficultés, je les traverse et je continue mon chemin», dit-il avant de soutenir que son absence en Italie aurait été une déception que ne lui pardonneraient pas les Sénégalais de l’extérieur. «Moi-même, j’aurai eu des problèmes de conscience, tellement j’avais mis sur ce voyage beaucoup de symboles .Je voulais me présenter aux Sénégalais de l’extérieur. L’objectif recherché est atteint parce que je les ai écoutés, mais surtout je me suis adressé à eux en leur donnant tous les aspects du projet de société Jaam Ak Khewel qui prennent en compte leurs préoccupations. Je voulais marquer l’importance que j’accorde à ces Sénégalais qui travaillent à la sueur de leur front, à ces Sénégalais qui sont habités par des valeurs sures. Je voulais les offrir en exemple au monde entier», dit-il.
SUR LA DECISION DU CNRA
Revenant sur la décision du CNRA de ne pas diffuser ses activités à l’étranger, il indique qu’il était prêt à payer les missions pour que cela soit relayé par la télévision nationale. «Mais, ils ont dit que je ne pouvais pas le faire, c’est comme si j’étais en train de payer la Rts. Comme c’est une première, je peux comprendre qu’ils hésitent autant, mais je pense que mon exercice va faire tache d’huile et demain il n’y aura plus de difficultés pour aller vers les Sénégalais de l’extérieur», souligne Me Madické Niang. Faisant par ailleurs sur le bilan de la première étape de sa campagne, le candidat de la coalition «Madické 2019» affirme : «ma candidature est maintenant acceptée de tous et c’est déjà une étape très forte. J’ai des ralliements de partout, parce que j’avais contacté des leaders mais j’ai surtout misé sur l’adhésion des militants et des Sénégalais. Cela veut dire que le mouvement Madické grossit de jour en jour et cela nous permettrait au soir du 24 février d’être deuxième ou premier pour amener le Président sortant au minimum au deuxième tour».