SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
13 septembre 2025
VIDEO
ON NE PEUT PAS CONTINUER COMME ÇA
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Mamadou Ndoye préconise un changement systémique dans la gestion publique de manière à permettre aux citoyens de mieux influer sur les choix opérés par les gouvernants
Omar Niane et Madeleine Diallo |
Publication 03/02/2019
#Enjeux2019 - Les enjeux auxquels le Sénégal doit faire face dépassent le seul cadre électoral, selon Mamadou Ndoye. Pour l'ancien ministre, il s'agit aussi bien d'enjeux économiques, culturels, que sociétaux. Mais le plus important concerne le changement dans le fonctionnement du régime politique actuel, insiste-t-il.
‘’On ne peut pas continuer à laisser un homme tout seul décider de tout dans ce pays. Il faut l’émergence d’une citoyenneté nouvelle qui va permettre de poser les problèmes réels des populations’’, soutient-il.
Voir la vidéo.
AUDIO
DIANO BI AVEC BIRAME FAYE
Le Directeur de l'Agence pour l'Economie et la Maîtrise de l'Energie (AEME) et membre de l'APR, fait le tour de l'actualité dans l'émission dominicale en wolof
Birame Faye est au micro de Maodo Faye dans l'émission dominicale "Diano-bi" (Wolof) sur Sud FM.
TROIS SEMAINES POUR CONVAINCRE
La campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle débute ce dimanche - Dakar, la capitale économique et les autres villes du pays seront au rythme des meetings et autres activités politiques visant à rallier les électeurs
Cinq candidats sont en lice dont le président sortant Macky Sall. Face à lui Idrissa Seck, Issa Sall, Madicke Niang et Ousmane Sonko.
Ils auront jusqu'au 22 février pour convaincre les électeurs de porter leur choix sur eux le 24 février, jour du vote.
Cette campagne s'ouvre dans un contexte politique tendu marqué par des contestations de l'opposition dont un nombre important de candidats ont été "éliminé" par le Conseil Constitutionnel.
Sur cette liste de candidats désormais out figurent Khalifa Sall et Karim Wade qui disposent encore d'une base politique importante.
Khalifa Sall, présenté comme l'épouvantail de l'opposition pour mettre un terme au régime de Macky Sall, avait le vent en poupe avant d'être emprisonné.
Depuis sa cellule dans la prison de Rebeuss, il pourrait être le faiseur de roi, celui dont le report de vote pourrait faire basculer les tendances.
Il faudra aussi compter avec le leader débouté du PDS (Parti démocratique sénégalais), Karim Wade, dont le père, l'ex-président Abdoulaye Wade sera de retour au pays, jeudi 7 février a indiqué le parti vendredi soir dans communiqué.
Le mystère reste entier en ce qui concerne les intentions de vote et d'alliance du PDS. Madicke Niang, l'un des fidèles disciples d'Abdoulaye Wade est en lice mais rien ne dit pour le moment que le clan Wade le soutiendra.
Le jeu des alliances se poursuit en coulisse, le pouvoir et l'opposition tentant de rallier à leurs causes les grosses pointures politiques nationales et locales.
Mais dans l'ensemble, la configuration politique de cette élection est différente. Aucun des grands partis traditionnels ne participera à la présidentielle du 24 février.
C'est une première dans le pays depuis son indépendance de la France en 1960. Pour certains analystes politiques, cette situation est symptomatique du mécontentement des électeurs.
Ces derniers ont décidé de sanctionner les partis politiques traditionnels, gérés comme des propriétés familiales.
Le peuple de la Téranga àl’heure du choix
La présidence et ses prétendants, le fauteuil et ses courtisans
Dans quelques heures sera ouverte officiellement la campagne électorale pour la présidentielle du 24 février 2019. L’environnement politique sénégalais, déjà habitué aux invectives et débats houleux, sera encore plus bouillant qu’à l’accoutumée. On assistera en effet une fois de plus, aux positions et oppositions politiques tutoyant parfois les sommets de l’extrême. Des hommes qui ne reculeront sans doute devant rien pour cristalliser l’attention de l’électeur. Au point d’en oublier l’essentiel : le peuple. Le vrai et unique détenteur du vrai et unique pouvoir.
Les promesses vont fuser de tout bord. Les alliances politiques, parfois même douteuses et contre natures seront à la mode le temps d’accéder à la magistrature suprême. C’est inévitable ! La politique à la sénégalaise est ainsi faite. Cela ne changera pas. Ou du moins ce n’est pas prêt de changer. En tout cas ce ne sont pas les tendances actuelles qui vont nous prendre à contre-pied. Nous qui sommes témoins de cette page de l’histoire, comment pourrons nous expliquer aux générations futures que des présidentielles se sont tenues sans les deux principaux partis de notre histoire politique ? La faute à qui ?
Quand des libéraux s’allient avec des socialistes sur la base de ‘’programmes cohérents’’. Quelle aberration ! Comment comment des idéologies aussi opposées peuvent se retrouver autour d’une même vision pour une éducation fiable et efficace ; la même vision pour un secteur sanitaire à l’agonie et où tout est à refaire ? A titre de comparaison allez demander à Kim Jong de la Corée et Donald Trump s’ils ont la même vision du monde. Ou demander aux républicains et démocrates des Etas Unis de s’accorder sur des programmes structurants pour gouverner la nation américaine.
Revenons-en au peuple sénégalais. Car après tout c’est à lui et à lui seul que revient le dernier mot. Celui-là même, qui a l’une des traditions électorales les plus anciennes du monde noir. Celui-là même qui a fini de démontrer à la face du monde que l’Afrique était capable au moment voulu de se retrouver autour d’un essentiel : la nation. Celui-là qui ne se rate jamais quand il est attendu au tournant. Car comme disait l’autre, « le Sénégal n’est lui-même que dans les grandes occasions ».
Peuple du Sénégal, te voilà de nouveau face à l’histoire. La parole est de nouveau à toi. Elle est à toi avant un bon bout de temps encore. Lèves toi ! Avances, lentement mais surement tel un paquebot dans les eaux parfois très troubles et déchainées de l’Atlantique.
Comme avant toute présidentielle, on trouvera toujours à tort ou à raison les arguments pour justifier que celle-ci est la plus importante. C’est dans l’ordre normal des choses. ‘’Présidentielles moni tollou’’. Mais celle-là n’est absolument pas à manquer. Cette fois ci le défi et les enjeux sont trop grands. De grâce peuple mère, ne te rates pas !
Souviens-toi ! Nulle promesse électorale, aussi improbable qu’elle soit n’égalera celle de trouver des maris aux femmes célibataires. Et ce fut pourtant fait par un candidat en 2012 qui, comme par hasard revient briguer de nouveau mandat pour sa propre succession. Cela peut prêter à des interprétations humoristiques mais c’est dire… La politique telle que pratiquée par nos dirigeants tolère qu’on se joue de temps en temps du monde. Mais que voulez-vous ? « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » dixit Wade.
Etudions les différentes propositions que nous présentent les courtisans de nos voix. Pour pouvoir dire avec certitude au soir du 24 février quand seront dépouillées les urnes que j’ai voté un tel parce qu’il m’a proposé un programme fiable et réalisable. Etre en mesure de dire en toute objectivité que « son offre était meilleure que les quatre autres à mes yeux ». Car ce n’est que de cette façon qu’on nous éviterons d’annihiler le combat des ‘’porteurs de pancartes’’ ; et cela nous le leur devons. C’est ce dont ce pays a besoin. Cette démocratie tant chanter un peu partout dans le monde doit continuer à grandir
Verser dans la violence ou saborder les élections signifierait quelque part que ce peuple est à la merci de ses politiques. Ce qui serait dommage ! Car, du ‘’waxone waxett de Me Wade au ‘’douma ko def douma ko def douma ko def’’ de Macky Sall ils (les politiques) n’ont cessé de nous envoyer des signaux. Des signaux pourtant clairs, sans équivoque : nous ne sommes pas au centre de leur préoccupations alors ne soyons pas les porteurs de leurs combats.
Ne nous trompons pas de lutte pour que le flambeau de cette démocratie survive au 24 février. . En voilà un combat qui est légitime !!!
IDRISSA SECK, LE RISQUE D’UN ULTIME COMBAT POLITIQUE MAJEUR
Avec le président sortant Macky Sall, élu en 2012 avec le soutien de l’ensemble de l’opposition, les choses n’ont franchement jamais pris à l’épreuve du pouvoir, signe d’une rivalité toujours vivace entre deux hommes successivement promis au pouvoir
Dakar, 29 jan (APS) - L’ancien Premier ministre Idrissa Seck, candidat de la coalition "Idy2019" à la présidentielle du 24 février prochain, engage peut-être le combat politique de sa vie, à 59 ans, pour ce qui sera sa troisième tentative après 2007 et 2012.
Avec le président sortant Macky Sall, élu en 2012 avec le soutien de l’ensemble de l’opposition, les choses n’ont franchement jamais pris à l’épreuve du pouvoir, signe d’une rivalité toujours vivace entre deux hommes successivement promis au pouvoir à la suite de leur mentor commun Me Wade.
Macky Sall fut ministre dans le gouvernement dirigé par Idrissa Seck (2002-2004), avant de voir ce dernier le remplacer à la primature.
L’actuel locataire du palais de la République est depuis accusé par son aîné d’avoir accepté d’être l’exécutant d’une "cabale" politico-judiciaire avec l’affaire dite des "chantiers" de Thiès, consistant en des accusations de surfacturation de travaux réalisés dans la ville dont il fut le maire.
Une affaire qui a terminé en feu de paille mais qui a fortement contribué à amoindrir ses forces, surtout que lui-même peut être reconnu coupable de revirements politiques malvenus, lorsqu’il accepta par exemple de revenir dans "la maison du père" Abdoulaye Wade, une décision qui a acté sa mort politique.
Mais tel un phénix, Idrissa Seck a pris le temps de renaitre de ses cendres et de participer à la présidentielle de 2012, après être arrivé deuxième en 2007 derrière Wade, mais son crédit politique était largement étamé pour qu’il espérait autre chose que le souvenir de quelqu’un qui a eu sa chance.
Le verdict des urnes révélé en mars 2012, l’ex-maire de Thiès n’a eu d’autre choix que de taire ses rancœurs et dépasser sa déception de voir celui dont il a été un moment le presque mentor lui souffler la place de calife à lui promise presque de naissance, raille ses détracteurs.
Dès septembre 2013 donc, Idrissa Seck entérine son départ de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), la mouvance présidentielle qui avait porté au pouvoir le président Macky Sall.
"Il a attendu le premier vol pour quitter et aller se construire en tant que candidat", analyse Mame Less Camara, journaliste-enseignant au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Dans cette optique, le président du parti "Rewmi" (le pays en wolof), considéré par certains analystes comme ‘’une bête politique hors pair’’, a adopté une nouvelle stratégie de conquête du pouvoir, construite à partir de rencontres renouvelées avec ses militants et sympathisants dans les localités les plus reculées du Sénégal.
Ses tournées politiques se présentent comme autant d’occasions de pointer les manquements du régime, jugeant insuffisante l’action sociale du gouvernement.
"Le régime actuel a montré ses limites. Il ne peut pas gouverner ce pays. Tous les acteurs de la vie active sont à genoux. Les sénégalais sont à bout de souffle à cause de la mauvaise gestion du gouvernement qui ne sait pas où mettre les pieds", lançait-il par exemple lors d’une ses tournées à Boutoupa Camaracounda, dans la région de Ziguinchor (sud).
A partir de ce moment, le président du conseil départemental de Thiès fait l’objet d’attaques des principaux responsables du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR), qui voit en lui le principal opposant du régime de Macky Sall.
"Tu ne peux pas être ici aujourd’hui, et au Fouta demain et dire que les gens ne travaillent pas. Ce n’est pas vrai, nous sommes dans l’action, c’est le temps de l’action", lui rétorquait ainsi le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, à Thiès, son fief, lors des Journées économiques de l’Ouest, organisées par la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES).
La parenthèse de la polémique sur le pèlerinage à La Mecque
Idrissa Seck, dont le verbe séduit à chacune de ses sorties, sait comment éblouir son auditoire grâce à ses fréquents emprunts aux versets du Coran et aux traditions prophétiques (hadith). Mais, l’ancien Premier ministre va se retrouver dans un tourbillon médiatique après des propos jugés blessants sur le pèlerinage à La Mecque et le conflit israélo-palestinien.
Il a beau s’offusquer et dire que ses propos ont été "déformés", non sans présenter ses excuses au peuple sénégalais, le mal semblait fait.
"Je m’excuse du discours démagogique de mes calomniateurs qui s’exercent habilement à dénaturer ma pensée", avait-il déclaré, ajoutant : "Je n’ai pas fait une sortie pour renier le Prophète (PSL), ni La Mecque. Je veux devenir un fervent mouride accepté par Serigne Touba et ses talibés".
Après la parenthèse de la polémique sur le pèlerinage à La Mecque et le conflit israélo-palestinien, le candidat de la coalition "Idy2019" s’st emmuré dans le silence, avec le risque de perdre du terrain, soulignaient des spécialistes.
"Je ne critiquerai même plus le candidat sortant. Ce n’est pas nécessaire", avait-il expliqué lors de son congrès d’investiture, pour montrer à ses militants et alliés qu’il a su tirer des leçons instructives des soubresauts et des échecs de son parcours.
Depuis la validation de sa candidature par le Conseil constitutionnel, il a multiplié les contacts et autres visites dans l’espoir d’engranger le maximum de soutien des candidats recalés à l’étape parrainage. Idrissa Seck semble partir de l’analyse selon laquelle la victoire à la prochaine présidentielle dépendra en grande partie du jeu des alliances dans le landerneau politique sénégalais.
Aussi prend-il fait et cause pour l’ensemble des candidats de l’opposition qui, dit-il, "ont été injustement écartés du processus [électoral] par des mécanismes judiciaires ou de parrainages".
Pour beaucoup d’observateurs, le président de Rewmi est simplement en train de manœuvrer avec certains leaders de l’opposition pour reconstituer la grande coalition "Manko Taxawu Senegaal" (MTS), dirigée par l’ancien maire de Dakar, lors des dernières législatives du 30 juillet 2017.
De fait, l’invalidation des candidatures de Khalifa Ababacar Sall et de Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, en raison de leur condamnation par la justice sénégalaise pour escroquerie pour deniers publics et enrichissement illicite, fait du candidat de la coalition Idy2019, "l’opposant naturel" du président sortant, Macky Sall.
"Idrissa Seck incarne incontestablement cette opposition radicale qui peut faire face à Macky Sall", souligne l’analyste politique Yoro Dia dont les propos sont relayés par des médias sénégalais.
L’ancien Premier ministre croit dur comme fer que l’élection du 24 février sera la bonne et soutient sans ambages : "Le risque que Macky Sall l’emporte au premier tour est de zéro".
Suffisant pour que ses troupes, à commencer par Déthié Fall, vice-président de Rewmi, redoublent de confiance quant à l’issue du prochain scrutin, ce dernier estimant que son mentor est "l’homme capable de redonner au Sénégal sa dignité".
Entre fulgurances et traversées du désert
Né le 9 août 1959 à Thiès (70 km à l’est de Dakar), dont il fut maire pendant deux mandats, Idrissa Seck a fréquenté l’école des Hautes études commerciales (HEC) et l’Institut d’études politiques de Paris, avant de poursuivre ses études à Princeton, aux Etats-Unis.
Homme d’affaires et consultant en "management" spécialisé en finances et stratégies de développement, il a opéré dans les années 90 dans le secteur privé tout en continuant à tracer son sillon au Parti démocratique sénégalais (PDS) qu’il avait rejoint dès l’âge de 15 ans.
Les Sénégalais l’avaient "découvert" en 1988, alors qu’il avait 29 ans, Abdoulaye Wade ayant fait de lui son directeur de campagne pour la présidentielle perdue face au président socialiste Abdou Diouf.
En mars 2000, à l’arrivée au pouvoir de Me Wade, dont il était considéré comme l’éminence grise, Idrissa Seck devient son directeur de cabinet, avec rang de ministre d’Etat.
Il reste dans l’ombre jusqu’à sa nomination en novembre 2001 au poste de Premier ministre du Sénégal après la mise à l’écart de Mame Madior Boye. Au fil des ans, il a su peaufiner son image de fidèle parmi les fidèles d’Abdoulaye Wade. Ses détracteurs l’accusaient de plutôt manœuvrer pour écarter ses adversaires réels ou supposés.
Certains lui reprochent son arrogance supposée, il s’éloignerait de la base du parti, diront d’autres, ses plus féroces détracteurs tenteront de faire accréditer l’idée selon laquelle il aurait un appétit prononcé pour le pouvoir et l’argent.
Rien n’y fit, il continuait de jouir de la confiance du président Wade, jusqu’au jour où, accusé d’entretenir une dualité au sommet de l’Etat, il est remplacé par Macky Sall à la primature en avril 2004.
Ce fut le point de départ d’une traversée du désert qui va s’accélérer avec les accusations nées de l’affaire dite des "chantiers de Thiès".
Il lui est reproché d’avoir procédé à des surfacturations dans la gestion des 40 milliards de francs CFA débloqués pour la construction ou la réhabilitation d’infrastructures à Thiès, sa ville natale.
En août 2005, il est exclu du Parti démocratique sénégalais (PDS), à la suite de son incarcération et son inculpation dans l’affaire des chantiers de Thiès. Il est accusé en parallèle d’"atteinte à la sûreté de l’Etat et à la défense nationale". Après sept mois en prison, le maire de Thiès à l’époque des faits, est libéré et blanchi par la Haute Cour de justice.
Il affirmait juste avant son incarcération que "la prison est un raccourci vers le Palais" présidentiel, une sortie qui en dit long sur les ambitions de l’ancien Premier de diriger un jour les destinées du Sénégal.
Idrissa Seck se lance alors dans une aventure personnelle tout en ne cessant jamais de réaffirmer son appartenance au PDS, sa "famille personnelle". Il annonce coup sur coup sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2007 et crée un parti politique dénommé "Rewmi" (le pays en wolof).
En 2009, il se réconcilie avec le président Abdoulaye Wade et bénéficie de la conciliation totale du "Pape du Sopi", surnom donné au patron de la formation libérale, qui ne tarit plus d’éloges sur le fils prodigue.
Il est exclu à nouveau en avril 2011 par les membres du Secrétariat national du parti libéral et se présente à l’élection présidentielle de 2012. Idrissa Seck qui se voyait dans les habits de quatrième président du Sénégal, a finalement perdu devant son mentor Abdoulaye Wade et son rival, Macky Sall.
LE PR. ISSA SALL DU PUR, LA PROMESSE D’UNE SURPRISE TOUJOURS POSSIBLE
Ce n’est pas une insulte, un complément plutôt : le fondateur de l’Université du Sahel, un établissement d’enseignement privé dakarois, a été découvert avec les législatives de 2017 lors desquelles sa formation a fait plus que bonne figure
Dakar, 2 fév (APS) - Le professeur El Hadji Issa Sall, coordonnateur du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR), a tiré des dernières législatives du 30 juillet 2017 la légitimité d’une ambition pour le Sénégal, en perspective de la présidentielle de février 2019 à laquelle il est candidat.
Ce n’est pas une insulte, un complément plutôt : le fondateur de l’Université du Sahel, un établissement d’enseignement privé dakarois, a été découvert avec les législatives de 2017 lors desquelles sa formation a fait plus que bonne figure.
La forte organisation dont a fait preuve le PUR à l’occasion a séduit et payé, avec à l’arrivée une place de troisième place et 3 députés au compteur à l’Assemblée nationale.
Officiellement créé le 3 février 1998, le PUR se veut le chantre du respect de la Constitution ainsi que des principes de la souveraineté nationale et de démocratie.
Avec pour devise "Justice-Développement-Solidarité", le PUR, peut compter sur l’aura et l’influence de son président, Serigne Moustapha Sy, guide spirituel des "Moustarchidines Wal Moustarchidates", un mouvement affilié à la tidjania sénégalaise, l’une des principales confréries musulmanes sénégalaises.
Le guide moral des "Moustarchidines Wal Moustarchidates" n’a donc pas manqué de bénir la candidature de El Hadji Issa Sall pour que nul n’en ignore, appelant les forces vives de la nation sénégalaise à accompagner son candidat pour "remporter ces élections".
M. Sall, député de la 13ème législature, a rendu hommage à son tour à feu Serigne Ahmed Tidiane Sy Al Maktoum, défunt khalife général des tidjanes et père du président du PUR, lors de son congrès d’investiture.
Une manière d’établir les filiations et de souligner la force des symboles, un appel du pied à l’endroit des nombreux adeptes d’un mouvement religieux réputé par son organisation, la discipline de ses membres et leur force de conviction. Des provisions dont on ne peut se priver à l’assaut d’une présidentielle.
"Nous sommes le seul parti dont le candidat n’est pas le président", a-t-il fait remarquer, exigeant dans la foulée "des élections indépendantes, libres et transparentes".
Le guide des moustarchidines est-il un président d’honneur ou le véritable président du PUR ? La présence de cet homme religieux très engagé dans les débats politiques amène les détracteurs du PUR à réduire cette formation politique à un "dahira", un simple rassemblement religieux.
Le candidat du PUR répond en assurant que son parti œuvre et compte s’inscrire plus que jamais dans l’édification d’une société juste et prospère soutenue par un développement intégral et intégré.
Cette vision s’inscrit dans une logique d’unification de toutes les couches sociales et de rassemblement de toutes "les forces vives de la nation", jure-t-il, pour l’avènement d’une société sénégalaise "bâtie sur le respect de ses valeurs et de sa culture".
La révélation des législatives 2017 espère de cette manière déjouer les pronostics, lui dont le programme tourne autour du développement humain et de la réduction des inégalités.
La construction citoyenne et la valorisation culturelle en constituent un autre axe, de même que la promotion d’une économie inclusive et durable portée par un secteur privé national "fort".
MADICKÉ NIANG, CANDIDAT À MARCHE FORCÉE
Madické Niang, à l’origine, ne devait être qu’un "plan B" qui pallierait une éventuelle invalidation de la candidature de Karim Wade à la présidentielle du 24 février. Les circonstances lui donnent désormais la chance de forcer le destin
Dakar, 2 fév (APS) - Madické Niang, à l’origine, ne devait être qu’un "plan B" qui pallierait une éventuelle invalidation de la candidature de Karim Wade à la présidentielle du 24 février. Les circonstances lui donnent désormais la chance de forcer le destin pour se faire élire à la tête du Sénégal.
"De l’éminence grise au soupirant du fauteuil présidentiel", un titre à même de résumer le parcours de cet avocat dont la détermination à briguer la présidence de la République a décuplé avec l’opposition de sa famille politique, surtout de son mentor, l’ancien président Abdoulaye Wade.
La validation par le Conseil constitutionnel de la candidature de l’avocat de 66 ans, précédée de son passage à l’étape des parrainages, a surpris bon nombre d’observateurs et d’acteurs, tellement rares étaient jusque-là ceux qui miseraient sur une candidature finale de Madické Niang à la présidentielle du 24 février.
Beaucoup de ceux qui pourraient avoir ri sous cape ont dû se raviser, les appréhensions également devraient s’être naturellement dissipées depuis, rien qu’en tenant compte de son parcours, professionnel et politique, de la solidité de ses réseaux, maraboutiques, confrériques, de ses positions d’influence acquises de sa position d’avocat renommé.
L’ancien président du groupe parlementaire "Liberté et Démocratie" (opposition) a fini de convaincre les sceptiques sur ses capacités à s’émanciper d’une "tutelle pesante" incarnée par l’ancien président Abdoulaye Wade, avec lequel le natif de Saint-Louis du Sénégal a cheminé 34 ans durant.
Madické Niang n’était pas seulement l’avocat de son confrère. Il était devenu aussi bien du temps de l’opposition que dans la pratique du pouvoir (2000-2012), un des plus proches collaborateurs du "Pape du Sopi", jouant un rôle de "conseiller quasi attitré" du fondateur du Parti démocratique sénégalais (PDS).
Il est au secret de la plupart des affaires touchant la famille de l’ancien chef de l’Etat, notamment les circonstances du départ vers le Qatar de Karim Wade, en 2016, après une grâce présidentielle faisant suite à sa condamnation à 6 ans de prison par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler la "traque des biens mal acquis", peine assortie d’une amende de 138 milliards de francs CFA.
L’AVOCAT DE SON CONFRÈRE
Personne n’a donc été surpris véritablement par l’agitation médiatique de ces derniers jours, autour de la séparation politique entre Madické Niang et son mentor, née de la volonté de l’ancien garde des sceaux de se présenter à la prochaine présidentielle, l’ancien président persistant pour sa part dans sa volonté de faire passer à tout prix la candidature de son fils Karim Wade.
Une candidature que les observateurs jugeaient incertaine sinon condamnée à être invalidée.
Il y en a qui y ont vu et qui se sont émus d’une fin d’un compagnonnage que rien ne semblait pouvoir altérer.
Le dernier ministre des Affaires étrangères du régime de l’ancien président semble avoir gardé le beau rôle dans ce bras de fer politique, lui qui disait à qui voulait l’entendre, qu’il se retirerait de la course si la candidature de Karim Wade était validée.
Une posture qui est tout à son honneur, qui a ajouté du crédit à une candidature que l’intéressé n’a jamais cessé de présenter comme de substitution, jusqu’à ce que le cheval du destin, qui passe une seule fois dans la vie, l’incite à l’enfourcher.
C’est que l’ancien ministre de l’Habitat, connu pour sa mesure, sa mise impeccable en public, a toujours été à l’ombre d’un homme qu’il a commencé à défendre à partir de 1985.
Cette année-là, Abdoulaye Wade, arrêté en même temps que beaucoup de ses partisans pour participation à une manifestation interdite, a été en partie tiré d’affaire par Me Niang.
L’opposant d’alors tomba aussitôt sous le charme de son confrère, lequel finira par occuper une place de choix dans son premier cercle.
Celui qui va briguer la présidence de février sous la bannière "coalition Madické 2019", a également défendu l’ancien président de la République dans toutes les affaires judiciaires dans lesquelles il avait été cité.
Il en a été ainsi durant les périodes de contestation électorale de 1988, 1993 et même 1994 suite à l’assassinat du vice-président du Conseil constitutionnel de l’époque, Me Babacar Sèye.
UN MILITANTISME JUVÉNILE MÉCONNU
"Ma rencontre avec Wade a constitué un tournant dans ma vie. Il me vouait une confiance aveugle. Tout passait par moi. Quand il est arrivé au pouvoir en 2000 nous sommes allés ensemble à Touba dans la même voiture", déclarait-il dans une vidéo récemment diffusée sur le site d’information Seneweb.
C’est sans doute là la traduction d’une générosité et d’une volonté sans cesse manifestée de rendre service, quelque chose que l’ancien activiste des droits de l’homme a expérimenté très tôt sur le terrain de l’engagement militant. Au collège et au lycée déjà, il a toujours été choisi comme délégué.
Il sera plus tard exclu de l’université pour fait de grève après avoir été à la tête de la première Amicale légalement constituée à la Faculté de droit de l’Université Chikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
L’homme retourne dans sa ville natale et y exerce le métier d’enseignant dans des écoles privées, sans avoir peur de se présenter comme "un mercenaire de l’enseignement".
"L’HOMME DES BANANES ET DES ORANGES"
Une activité qui lui permet de gagner de l’argent pour financer son projet de poursuivre ses études à l’étranger, notamment à l’Université d’Abidjan.
Dans la capitale ivoirienne également, il s’investit plus que jamais dans le préceptorat pour financer ses études.
Après avoir obtenu une maîtrise en droit et un Certificat d’aptitude à la profession d’avocat, "l’homme des bananes et des oranges", comme le surnommait ses coreligionnaires mourides d’Abidjan, rentre au Sénégal et intègre le renommé cabinet de Me Mame Bassine Niang.
L’avocat stagiaire se fait connaître en sauvant de la peine de mort un homme qui était poursuivi pour assassinat.
"Ma vie a été mouvementée et a été rythmée par les épreuves. C’est pourquoi personne ne peut me démoraliser. Personne ne peut vaincre ma détermination. Quand je me décide je suis prêt à tout affronter pour imposer ma position", aime-t-il à dire à ses proches.
Un état d’esprit dont a certainement besoin ce fils d’un commerçant saint-louisien, quand il s’est agi de subir les contrecoups professionnels de l’interdiction de sortie du territoire qui l’a visé dans le cadre de la "traque des biens mal acquis" engagée par le nouveau régime, en même temps qu’une vingtaine de membres du Parti démocratique sénégalais (PDS), au pouvoir avant l’élection de Macky Sall en mars 2012.
Il n’est pas nécessaire de rappeler à Madické Niang la persévérante foi politique dont il aura besoin dans sa quête du fauteuil présidentiel, pour un homme au parcours si peu fataliste.
AVOCAT D’UNE JUSTICE INDÉPENDANTE
"Il incarne les valeurs qui sont en perdition dans notre société. C’est un homme de parole, un homme digne doté d’une expérience et d’une compétence avérée", témoigne à son sujet Habib Sy, un des ex-caciques du PDS ayant choisi de soutenir l’homme également réputée pour sa proximité avec les familles religieuses, particulièrement ceux de Touba, la capitale du mouridisme, confrérie dont il se réclame.
Des valeurs que le candidat compte mettre en avant pour s’attirer la sympathie des électeurs. "Si j’étais élu, promet-il, je ferais en sorte que tous les Sénégalais se sentent concernés en ayant conscience de la part qui leur reviendrait dans le pays. La chose la plus importante réside dans la promotion des valeurs du travail bien fait".
Il entend également, une fois élu à la magistrature suprême, mettre en place une nouvelle manière de gouverner à travers un rétablissement de la confiance entre la justice et les justiciables.
"Mon premier chantier sera de tout faire pour assurer l’indépendance de la justice", a-t-il souligné, en espérant sans doute que ces engagements ne soient pas interprétés comme des esquives d’avocat.
OUSMANE SONKO, UN ANCIEN INSPECTEUR DES IMPÔTS À LA CONQUÊTE DU POUVOIR
Le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), Ousmane Sonko, est le candidat à la présidentielle le plus naturellement associé à une promesse de renouveau de l’action politique
Dakar, 2 fév (APS) - Le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), Ousmane Sonko, est le candidat à la présidentielle le plus naturellement associé à une promesse de renouveau de l’action politique, à partir d’un discours étonnamment mobilisateur.
Inspecteur des impôts de formation devenu député après sa radiation de la fonction publique pour manquement au droit de réserve, Sonko est devenu au fil des mois l’une des figures majeures de l’opposition sénégalaise, un véritable poil à gratter du régime.
Même ses détracteurs le lui reconnaissent : le candidat de la coalition "Sonko président" a été l’une des révélations du champ politique depuis 4 ans. Il a réussi la prouesse d’être au centre des débats, ravissant la vedette à des figures qui ont rythmé la vie politique sénégalaise ces dernières décennies.
Natif de Thiès (ouest) mais originaire de la Casamance, la région méridionale du Sénégal, Ousmane Sonko a l’avantage de compter sur le crédit d’un parcours professionnel enviable, depuis sa sortie de l’Ecole nationale d’administration (ENA) du Sénégal, section "Impôts et Domaines", promotion 1999-2001.
Une ligne de CV valant à elle seule présomption de compétence, ajoutée à la fibre contestataire de ce fiscaliste fondateur, en 2005, du Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID) dont il fut le premier secrétaire général d’avril 2005 à juin 2012.
Un engagement qui ne serait pas étranger aux bases de son action politique, avec la création, en 2014, du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), dont le slogan, ("le don de soi"), suffit à elle seule à renvoyer à ses chères études une classe politique décriée pour son peu de souci pour l’intérêt général.
Inspecteur principal des Impôts et des Domaines, Ousmane Sonko est un ancien vérificateur fiscal responsable qui avait servi à la tête d’une brigade de vérification en charge du secteur immobilier.
Un politique qui veut rompre avec l’image renvoyée par les apparatchiks
Une trajectoire promise à ce titulaire d’une maitrise en droit public de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint Louis (1999) et d’un DEA en finances publiques et fiscalité de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD 2003).
L’ancien auditeur interne à la Direction du contrôle interne (DCI) de la Direction générale des Impôts et Domaines (DGID) se veut éloigné de l’image de ces apparatchiks dont la politique semble être le seul gagne-pain, ce qui a donné d’autant plus de poids à son discours sur le patriotisme économique notamment.
Une vague sur laquelle n’a depuis cessé de surfer Ousmane Sonko, par ailleurs titulaire d’un master 2 en Gestion et Finances Publiques de l’Institut Supérieur des Finances (ISF).
Il est en même temps Doctorant en droit public économique et fiscalité à l’Université Jean Moulin Lyon III, toutes choses qui contribuent du crédit au discours économique du leader de PASTEF, surtout quand il se met à pourfendre le franc CFA.
Ousmane Sonko sait surtout insister là où ça fait mal, pointant du doigt les "anomalies" fiscales ou budgétaires dans le fonctionnement de l’Etat.
Comme lorsqu’il soutient que l’Assemblée nationale ne reverserait pas au Trésor les impôts sur les salaires des députés. Ces sorties de celui qui était alors fonctionnaire, agace au plus haut sommet de l’Etat : il est radié de la fonction publique en 2016 pour "manquement au devoir de réserve".
Un an après, il est élu député à l’Assemblée nationale. Son parti qui participe pour la première fois à une élection a obtenu 33000 voix.
A l’hémicycle, Ousmane Sonko continue de défendre ses thèmes de prédilection : la bonne gouvernance, la défense des intérêts nationaux. Véritable poil à gratter du régime, il devient l’une des voix les plus audibles de l’opposition.
Chantre d’un patriotisme économique, un thème éminemment porteur, il dénonce les contrats pétroliers et gaziers, estimant que l’Etat a été lésé dans ces opérations.
Des ’’Solutions’’ qui se veulent de rupture
Le 31 janvier 2018, Ousmane Sonko présente son livre "Pétrole et gaz au Sénégal. Chronique d’une spoliation". Il fustige également les coûts de grands projets comme le Train express régional (TER).
En perspective de l’élection présidentielle, il sort un livre intitulé "Solutions", présenté en grande pompe lors d’une cérémonie organisée place de la nation à Dakar. Sonko y expose sa vision et son programme politiques.
Il multiple les déplacements à l’intérieur du pays, s’offrant même une tournée internationale qui le conduira à New-York, Montréal, Paris, Brussels, Madrid, Milan, etc.
Sur les 27 postulants, Ousmane Sonko fera partie des 7 prétendants à la candidature ayant réussi haut la main le "test" des parrainages, une nouveauté censée rationaliser les candidatures aux élections, introduite par la révision constitutionnelle adoptée le 19 avril 2018.
Aux termes de cette réforme, les candidats à l’élection présidentielle doivent obtenir un parrainage au moins égal à 0,8% et 1% au maximum du corps électoral. Les parrainages de chaque candidat doivent être collectés dans sept régions au moins, à raison de 2.000 au moins par région.
De vieux briscards de la politique ont été recalés sur cette base, le leader de PASTEF obtient pour sa part 61 781 parrains. Un "mérite" salué même par ses adversaires.
Il y a toutefois que le leader de PASTEF reste au centre de polémiques, que ses adversaires ne se privent pas de mettre à profit pour espérer le déstabiliser.
En octobre 2018, une vidéo dans laquelle il critique l’action des quatre présidents sénégalais fait rage sur la toile. Ses détracteurs sautent sur l’occasion pour l’accuser de tenir un discours à la limite du salafisme.
"Cette vidéo a été sortie de son contexte et pervertie. Je n’ai cité aucun nom. L’unique dessein ayant motivé la diffusion de la dernière vidéo est de me mettre en mal avec l’opposition. Ils ont diffusé cette vidéo après avoir été informés de démarches pour une rencontre et des discussions avec l’ancien président Abdoulaye Wade", avait répliqué Ousmane Sonko.
Arroseur arrosé ?
De même est-il accusé de conflit d’intérêt quand il accuse de hauts responsables des domaines d’avoir détourné 94 milliards de francs CFA dans une affaire d’indemnisation foncière, une affaire qu’il a rendue publique le 16 octobre, face à la presse.
Mais il est par la suite lui-même mis en cause dans cette affaire par le journaliste Madiambal Diagne, directeur de publication du journal Le Quotidien (privée), ce dernier l’accusant d’avoir des relations "avec des parties prenantes dans cette procédure". Alors, arroseur arrosé ?
Récemment, des médias, documents à l’appui, affirment que le jeune leader de Pastef a bénéficié d’un financement de la compagnie britannique Tullow Oil. Il s’avéra que les documents brandis par les journaux étaient des faux, une "fake news" en fait comme il en existe abondamment durant une période électorale.
Sur son compte tweeter, la compagnie démentira tout paiement au profit de l’opposant sénégalais.
"Tullow n’a effectué aucun paiement à Sanko. Les documents sont des faux évidents. Ils n’ont pas été signés, n’ont pas le papier à en-tête de Tullow & sont écrits dans un anglais médiocre", lit-on sur le compte tweeter.
Ousmane Sonko inscrit la défense des intérêts nationaux et la bonne gouvernance au cœur de son offre politique, milite pour une limitation des pouvoirs du chef de l’Etat, un appel à candidatures pour certains postes de responsabilités, la mise en place de "contre-pouvoirs solides".
Il propose aussi le renforcement des pouvoirs et moyens de l’Assemblée nationale pour permettre à l’institution parlementaire de "mieux jouer son rôle de contrôle du gouvernement".
Le leader de PASTEF compte aussi renforcer le pouvoir judicaire, supprimer les fonds politiques, etc.
Finalement, le 2 janvier 2019, la candidature du leader de Pastef est portée par une coalition de 16 organisations, avec comme slogan de campagne : "L’avenir, c’est maintenant".
Le jeune leader décline comme suit son ambition, sous forme de profession de foi : "Une République de souveraineté, une République de démocratie participative, la démocratie sociale et solidaire, l’éthique et les valeurs positives du Sénégal et enfin une République qui construit l’unité de l’Afrique".
L’ASCENSION FULGURANTE D’UN GÉOLOGUE QUI A FORCÉ LE DESTIN
Le président Macky Sall, candidat à sa propre succession à la présidentielle du 24 février, est sans doute l’homme politique sénégalais pouvant se prévaloir de la plus fulgurante des ascensions parmi les acteurs de sa génération
Dakar, 2 fév (APS) - Le président Macky Sall, candidat à sa propre succession à la présidentielle du 24 février, est sans doute l’homme politique sénégalais pouvant se prévaloir de la plus fulgurante des ascensions parmi les acteurs de sa génération.
Son accession à la magistrature suprême, au soir du 25 mars 2012, jour du scrutin du second tour de la présidentielle de cette année-là, sonnait comme une fin de règne des caciques, barons politiques dont les trajectoires prédestinées avaient accompagné l’indépendance du Sénégal.
Alors qu’il se présentait pour la première fois à une élection présidentielle, il battait le président sortant, son ancien mentor avec 65,80 % des voix contre 34,20 %, après avoir recueilli 26,58 % des voix au premier tour, contre 34,81 %.
Le triomphe de Macky Sall représentait d’abord et avant tout la consécration d’un des nombreux chefs de gouvernement du mentor Abdoulaye Wade, dont la conviction lui a forcé les portes du destin, l’actuel locataire du palais de la République n’étant pas dans ce contexte le plus attendu à l’arrivée de la course à la succession du pape du Sopi.
Mais avec le recul, le président sortant a fortement relativisé cette lecture. "Lorsque j’accède à la primature (le 21 avril 2004), j’ai 42 ans, je n’ai pas la flamboyance de Seck (Idrissa, son prédécesseur), mais Wade m’a préparé à cette fonction en faisant de moi, auparavant, non seulement le ministre de l’Intérieur (août 2003- avril 2004), mais aussi le porte-parole du gouvernement".
"Le grand public me connaissait, je donnais l’image d’un homme discret, fidèle et efficace", ajoute le président sortant dans son autobiographie intitulée "Le Sénégal au cœur" (éditions Cherche Midi).
Ils étaient nombreux ceux qui ne misaient pas sur ses chances d’accéder à la magistrature suprême, mais l’ancien président de l’Assemblée nationale a eu le mérite de croire en son étoile, son flair ne l’ayant pas trahi au final, aidé en cela par les candidats battus réunis au sein de la coalition Benno Bokk Yakkar (« Unis pour le même espoir », en wolof).
Pourtant, en 2000, lorsqu’Abdoulaye Wade, l’éternel opposant à l’ancien président Abdou Diouf arrivait au pouvoir, il était encore loin de figurer sur la liste de ses potentiels successeurs.
Absent du premier gouvernement d’Abdoulaye Wade piloté par Moustapha Niasse, il est nommé directeur de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) de décembre 2000 à juillet 2001, après plusieurs années au poste de chef de la division Banque de données et conseiller spécial auprès du Président de la République, chargé de l’Énergie et des Mines.
ASCENSION FULGURANTE
Très vite, il gravit les échelons, en devenant ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et de l’Hydraulique (mai 2001 à novembre 2002), puis ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales (août 2003 à avril 2004). Il est dans le même temps nommé vice-président du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS).
En avril 2004, le président Abdoulaye Wade le nomma Premier ministre, un poste qu’il occupera entre avril 2004 et juin 2007. Son passage à la Primature marque le lancement de plusieurs grands chantiers dont les plus en vue sont l’autoroute à péage et l’aéroport de Diass.
Directeur de campagne du président sortant Abdoulaye Wade, il contribue à sa réélection à un second mandat en 2007, face notamment à Idrissa Seck et Ousmane Tanor Dieng.
PÉRIODE DE DISGRÂCE
Mais à sa grande surprise et à celle des observateurs les plus avertis, il n’est pas reconduit à la tête du gouvernement.
Elu président de l’Assemblée nationale, il est sommé de démissionner par le président Abdoulaye Wade. Mais il refuse de s’exécuter. Son mandat, qui était de cinq ans, est alors réduit à un an, après qu’il a voulu faire auditionner Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade sur l’Agence de l’Organisation de la conférence islamique (ANOCI).
Son poste de numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS) lui est également retiré.
Accusé de blanchiment d’argent puis blanchi, il prend ses distances du PDS et crée sa propre formation politique, l’Alliance pour la République (APR), une manière de prendre date pour la présidentielle de 2012.
DE AND-JËF AU PDS
Né le 11 décembre 1961 à Fatick, Macky Sall, qui a aussi grandi dans le Fouta, a côtoyé les maoïstes dès le lycée de Kaolack, puis à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il y milite au sein d’And-Jëf. Mais très vite, des divergences se font jour entre lui et son leader Landing Savané qui prône le boycott de la présidentielle de 1983, tandis que lui préconise de sanctionner le Parti socialiste (PS).
Se disant désormais libéral dans l’âme – son vote est allé au Parti démocratique sénégalais en 1988 -, il rejoint le PDS après avoir décroché son diplôme d’ingénieur géologue. Il devient par la suite président des cadres du PDS.
A son élection à la magistrature suprême, il s’attelle très vite à mettre en œuvre son programme de développement dit "Yoonu Yokkuté en wolof" (La véritable voix du développement).
FOISONNEMENT D’INITIATIVES
Dans le sillage de ce programme, il lance en 2014 le Plan Sénégal émergent (PSE) assorti de plusieurs initiatives : Couverture maladie universelle (CMU), bourses de sécurité familiale, Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), Pôle urbain de Diamniadio, Programme de modernisation des villes, entre autres.
Sans compter les chantiers engagés par le chef de l’Etat et qui visent l’atteinte de l’autosuffisance en riz.
Le Train express régional (TER), qui compte parmi ses projets les plus emblématiques, doit relier Dakar à la nouvelle ville de Diamnadio où, sous son impulsion, plusieurs infrastructures ont déjà vu le jour : Centre international Abdou Diouf (CICAD), gare des gros porteurs, marché d’intérêt national, sphères ministérielles, parc industriel...
Mais le chef de l’Etat est accusé par son opposition et ses pourfendeurs de gonfler la dette publique par un "recours systématique" aux emprunts pour financer ses projets, ce dont il se défend en faisant valoir que le Sénégal a encore un faible ratio dette/PIB et des fondements macroéconomiques solides. Il justifie l’utilité de ses projets et bat en brèche les critiques de ceux qui y voient des dépenses de prestige.
Il semble avoir pris l’option de compenser l’hostilité d’une partie de l’establishment politique par le contact avec le terrain, une aubaine pour lui qui se présente comme "un Sénégalais de synthèse, un Pulaar de culture sérère", pour être né et avoir grandi à Fatick, capitale de la région naturelle du Sine, fief de cette dernière ethnie.
Parlant wolof, sereer, pulaar, français et anglais, il parcourt l’intérieur du pays à travers notamment des "tournées économiques" et les conseils des ministres décentralisés.
Jusqu’aux derniers jours précédant la campagne électorale, il a multiplié les déplacements pour notamment le dragage du port de Kaolack, l’inauguration du TER, le lancement des travaux de réhabilitation de 10 aéroports régionaux, l’inauguration d’autoroutes. Macky Sall a tenu jusqu’au bout à soigner son bilan.
VAGUES DE CRITIQUES
Cependant, malgré les "bonds de géant" qu’il a selon ses partisans fait faire au pays, il reste la cible de nombreuses critiques de la part de ses adversaires politiques.
Les récriminations portent notamment sur le "non-respect" de sa promesse de diminuer son mandat de sept à cinq ans, "les violations de la liberté de manifester", l’"élimination d’adversaires politiques" par le biais de la justice, le train de vie de l’Etat et la taille du gouvernement.
La présence de membres de sa famille lui attire également les foudres de ses contempteurs qui s’en prennent aussi à la gestion de l’attribution des licences d’exploration de pétrole et de gaz.
Ses pourfendeurs l’accusent aussi de préparer un coup de force électoral, après notamment l’application de la loi sur le parrainage qui a entrainé l’élimination de plusieurs candidats de la course à la présidentielle.
Des critiques qui sont loin d’ébranler le locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar qui se concentre plus que jamais sur son bilan. Confiant en sa victoire au premier tour, il enchaîne depuis quelques semaines les lancements de chantiers et les inaugurations d’infrastructures.
Une manière pour lui de se concentrer sur son sujet et de vouloir rééditer son coup de 2012, lorsqu’il avait choisi de déserter les rues de Dakar où manifestait le Mouvement du 23 juin contre la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade à un second mandat, pour parcourir le pays et convaincre les électeurs.
Mais si l’on en croit médias et analystes, le danger qui guette le président sortant, est de croire que le match est joué d’avance. Sa première trajectoire doit lui éviter de croire cela.
LES CINQ CANDIDATS ONT ENREGISTRÉ LEUR PREMIÈRE DÉCLARATION
Conformément aux résultats du tirage effectué par la commission nationale de régulation de l’audiovisuel (CNRA), c’est le candidat de la Coalition Madické 2019, Maître Madické Niang, qui a été le premier à passer
Dakar, 02 fév (APS) - Les cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle du 24 février ont enregistré, samedi, à la Radiodiffusion Télévision sénégalise (RTS, publique), leur première déclaration, un spot de sept minutes qui sera diffusé dimanche, premier jour de la campagne électorale, à partir de 21h.
Conformément aux résultats du tirage effectué par la commission nationale de régulation de l’audiovisuel (CNRA), c’est le candidat de la Coalition Madické 2019, Maître Madické Niang, qui a été le premier à passer et à fouler le tapis rouge soigneusement déroulé pour l’occasion devant l’entrée principale des locaux de la RTS.
Il a été suivi par le président sortant Macky Sall. Le candidat à sa propre succession est arrivé avec un service protocolaire réduit, à bord d’une berline grise. Il était accompagné du Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, et de plusieurs membres de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY, mouvance présidentielle).
Après le chef l’Etat, ce fut au tour du candidat du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR, opposition), professeur Issa Sall de franchir discrètement les portes de la RTS, en compagnie de cinq alliés.
Le candidat du parti Rewmi, Idrissa Seck, et celui du parti Pastef, Ousmane Sonko, sont eux venus enregistrer dans l’après-midi, en compagnie de leurs plus proches collaborateurs.
Tous les cinq candidats ont eu droit à une cérémonie protocolaire. Accueillis en grande pompe par le directeur général de la RTS et son staff, ils ont été ensuite à tour de rôle conviés au selon d’honneur avant leur entrée dans un studio où ils ont eu droit à des équipements neuf HD.
A leur sortie, ils se sont tous adressés aux journalistes venus nombreux couvrir cette première prestation des candidats.
‘’Le chemin du parrainage fut un chemin difficile, le tout puissant m’a permis de le franchir. Aujourd’hui, je viens de m’adresser aux Sénégalais en étant convaincu que mon message sera entendu et plus que jamais déterminé à faire tout le parcours mais surtout à gagner’’, a déclaré MadicKé Niang.
Le candidat Macky Sall a pour sa part soutenu avoir ‘’foulé les terres de la RTS avec beaucoup d’émotion en ce moment important’’.
‘’Mais je voudrais vous dire que j’engage cette élection dans un esprit de sérénité et surtout dans un esprit de calme et aussi de courtoisie à l’endroit de mes compétiteurs et j’entends y aller avec ma coalition, la coalition BBY, la coalition de la grande majorité présidentielle avec l’espoir de gagner cette élection et ceci dès le premier tour’’, a-t-il confié.
Il a également lancé un appel à la paix, estimant que c’est ‘’dans la paix que les candidats pourront exprimer leurs propositions, leurs opinions et que le peuple souverain pourra apprécier’’.
Satisfait de l’accueil qui lui a été réservé et de la façon dont s’est déroulé son enregistrement, le candidat Issa Sall dit n’attendre désormais que le vote des Sénégalais.
Il s’est dit ‘’tout à fait relaxe et très confiant, prêt prêter à serment dans un mois’’.
Saluant également à son tour le professionnalisme des agents de la RTS, Idrissa Seck soutient avoir dédié son premier message en direction des Sénégalais et à la ‘’déclinaison des principaux axes du programme qu’il entend conduire’’.
Il a aussi souhaité que ‘’la campagne électorale comme le scrutin se déroulent dans un climat où chaque Sénégalais pourra exprimer son choix et que les autorités veillent à ce que ce choix soit reflété très clairement sans altération au niveau des résultats à l’issue du scrutin’’.
‘’ Nous avons formulé un message d’ouverture et prier pour que cette campagne se passe bien pour tous les candidats, pour le Sénégal, dans des conditions de paix, de convivialité, et que de manière démocratique, le meilleur candidat, celui sur lequel les Sénégalais porteront leur choix, puisse gagner dans des conditions transparentes pour faire l’économie d’un contentieux postélectoral’’, a aussi souhaité Ousmane Sonko.
Il a affirmé que ‘’c’est un privilège en tant que Sénégalais de pouvoir compter parmi les cinq Sénégalais sur quatorze millions qui auront le droit de briguer le suffrage’’ de leurs compatriotes.