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13 septembre 2025
LE CANDIDAT MACKY VU PAR ALIOUNE SALL
Homme de l’ombre et soutien indéfectible du chef de l’Etat, Alioune Sall, auteur de deux livres sur le quatrième président du Sénégal et sa gestion du pouvoir depuis 2012, raconte comment le président sortant appréhende le scrutin du 24 février prochain
A quelques heures du démarrage de la campagne présidentielle, L’Observateur s’est rapproché de l’un des plus proches collaborateurs du candidat Macky Sall. Homme de l’ombre et soutien indéfectible du chef de l’Etat, Alioune Sall, qui a écrit deux livres sur le quatrième Président du Sénégal et sa gestion du pouvoir depuis 2012, raconte comment le Président sortant appréhende le scrutin du 24 février prochain. Ses forces et faiblesses. Mais surtout son état d’esprit du moment. Macky Sall vu de l’intérieur. Témoignage exclusif d’un parfait connaisseur de l’homme comme du politique.
Comment le candidat Macky Sall appréhende-t-il cette élection ?
Le candidat Macky Sall est à l’image de l’homme Macky Sall. C’est quelqu’un qui est très lucide, très réaliste, mais qui croit aussi en lui et au mérite personnel. Il aborde cette élection avec sérénité et confiance, convaincu que le peuple sénégalais est suffisamment satisfait du bilan de son premier mandat pour lui reconnaître largement le mérite d’en obtenir un second. C’est son état d’esprit, c’est aussi l’état d’esprit de ceux qui sont à ses côtés et c’est le sentiment ambiant dans l’opinion. Bien entendu, une élection n’est jamais gagnée d’avance, et quelle que soit l’importance de nos chances, nous ne pouvons pas considérer a priori que c’est déjà dans la poche. La souveraineté appartient exclusivement au peuple, qui décidera librement.
Quels sont ses atouts ?
Les atouts du candidat Macky Sall sont de différents ordres. Le plus évident, à mon avis, c’est sa position de candidat sortant, qui a fait ses preuves et qui n’a plus besoin de prêcher pour convaincre. Il a un bilan très satisfaisant et avec lui, les populations savent déjà que c’est la continuité dans l’action positive pour l’émergence et le bienêtre social. Pas besoin de grands discours pour asseoir cette réalité dans les esprits. Il y a aussi son profil personnel. Certes, il est le plus jeune des candidats, après Ousmane Sonko, mais il est aussi celui qui justifie de la meilleure connaissance et de la plus grande expérience du service et de la gestion de l’État. Il a résolu dans ce pays des problèmes que l’on croyait finalement insolubles. C’est le cas de l’électricité, des inondations dans la banlieue de Dakar, du coût de la vie…Il apparaît ainsi comme le candidat qui n’a rien d’un marchand d’illusions ou des faux espoirs. Il est également le plus connu des candidats, le plus familier, celui qui est le plus en contact avec les populations ; le seul candidat de qui, tout habitant de n’importe quel chef-lieu d’une quelconque circonscription administrative de ce pays, depuis la région jusqu’à la sous-préfecture, en passant par le département, peut dire avec justesse : il est déjà venu dans cette ville ou ce village. Rien que durant le septennat qui s’achève, il n’y a pas une région du Sénégal où il n’a pas passé la nuit, souvent plus d’une fois. Il connait le pays et ses problèmes mieux que n’importe lequel de ses adversaires. Il est enfin le candidat de la mesure et de la retenue seyant à un dirigeant de haut niveau, tel que considéré par le système de représentation de notre société, lui dont la sobriété et l’élégance du discours sont identitaires. J’ai considéré uniquement des facteurs propres au candidat. J’aurais pu parler de la coalition qui porte sa candidature et qui le dote du meilleur appareil, ou encore des personnalités qui animent cette coalition et dont beaucoup, à titre personnel, pèsent plus que bien des candidats à cette élection…
Quelles pourraient être ses faiblesses ?
Sa principale faiblesse, à mon avis, est aussi à chercher dans sa position de candidat sortant, donc l’adversaire de tous les autres candidats. Toutes les attaques seront dirigées contre lui. Il y a plus grave encore. Dans notre jeu démocratique, on a parfois des difficultés à assumer un soutien au candidat du pouvoir. C’est un phénomène qui semble tenir du complexe. Les prétendants recalés à la candidature commencent à choisir leur camp et c’est frappant de constater le lynchage médiatique réservé à ceux qui ont le courage d’apporter leur soutien au candidat sortant, pendant que ceux qui rallient les candidats de l’opposition apparaissent comme des héros. Dans ce contexte, seuls ceux qui ont beaucoup de caractère, une forte personnalité, peuvent faire un choix libre. On peut présumer fortement qu’il existe des leaders politiques qui ont décidé de soutenir un candidat de l’opposition juste pour éviter de s’exposer à la violence verbale. Ce qui donne lieu à des ralliements insolites, défiant le bon sens et parfois même la morale. Être le candidat sortant désigne aussi Macky Sall comme la cible des revanchards en tous genres, qui ne se soucient ni d’idéologie ni de programme encore moins de bilan, mais juste de prendre leur revanche sur un homme qui n’a pas répondu à leurs attentes, souvent inavouables ou qui a contrarié leurs desseins tout aussi inavouables. Mais ma conviction forte est que tout ceci aura l’effet d’un coup d’épée sur la surface de l’océan. Le peuple est seul juge, et il a la lucidité et la maturité de décider librement.
Comment gère-t-il la pression de l’opposition ?
Vous savez, ces manœuvres n’ont rien de nouveau, et le contexte électoral n’y change rien. De 2012 à maintenant, les mêmes velléités et les mêmes menaces ont rythmé la vie politique et institutionnelle du Sénégal, de la part des mêmes acteurs. Cela n’a jamais rien changé à ce qui devait être fait, cela ne changera rien à la bonne tenue des élections. Je peux vous assurer que cela ne perturbe nullement le sommeil du Président Macky Sall.
Lui arrive-t-il d’avoir le propos défaitiste ?
Ce n’est pas dans sa personnalité. C’est un homme de foi et de conviction. J’ai eu l’occasion d’évoquer la sérénité et l’assurance avec lesquelles il a abordé l’élection de 2012, alors que dans son proche entourage, beaucoup étaient très sceptiques sur ses chances d’en sortir victorieux. Il est encore dans le même état d’esprit, avec l’avantage que cette confiance est largement partagée aujourd’hui.
Qu’en est-il des négociations avec les Wade ?
Je ne suis pas au courant de telles négociations. Il ne m’en a jamais parlé et je doute fort que cela existe tel que présenté. Je sais d’expérience qu’il n’est demandeur de rien sur ce plan, et s’il s’avérait qu’il a eu à en parler avec quelqu’un, il est fort probable qu’il n’ait fait que réagir à une initiative de bonne volonté ou une démarche téléguidée par l’autre partie.
Pourquoi débute-t-il toujours sa campagne par Mbacké ?
Toutes les campagnes électorales du candidat Macky Sall et de la coalition Benno bokk yaakaar pour les Législatives, depuis 2012, démarrent à Mbacké et se terminent à Dakar. On pourrait donc dire, dans une approche superstitieuse, que l’ayant fait une première fois et ayant connu le succès, on a décidé de l’ériger en tradition. Plus rationnellement, je pense que c’est des choix qu’on peut expliquer. Mbacké, c’est le centre du pays, à partir duquel on peut se projeter vers le reste du territoire national pour une tournée de 21 jours que dure la campagne. C’est aussi la circonscription avec la plus grande concentration d’électeurs à l’intérieur du pays et justifie largement l’intérêt qui lui est porté. Dakar, c’est la capitale. C’est en principe la tribune à partir de laquelle on peut s’adresser au plus grand nombre de citoyens et d’électeurs, et c’est tout à fait logique que la dernière journée devant permettre de faire la synthèse et de conclure la campagne lui soit réservée.
Pourquoi un directoire de campagne et non un directeur de campagne ?
Il s’agit d’une option stratégique et en tant que tel, ne saurait faire l’objet de beaucoup de commentaires publics, la confidentialité étant un des piliers de toute stratégie. Cela dit, je pense que ce procédé présente quand même l’avantage d’être plus inclusif, donc devrait favoriser une plus large appropriation de ce qui se fera.
L’apport politique des nouveaux alliés ?
Ces leaders qui ont fait le choix de soutenir le candidat Macky Sall, ont fait la preuve de leur représentativité dans le passé. Et même en considérant que leur choix ne fait pas l’unanimité au sein de leur électorat, il est clair qu’ils peuvent chacun peser sur la balance et déterminer l’issue du scrutin dans différentes localités du pays. Leur soutien à la candidature de Macky Sall renforce les chances de réaliser notre objectif commun de gagner dès le premier tour.
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«LE PRESIDENT A ARBITRE, QUE TOUT LE MONDE SE RANGE»
Abdou Ndéné Sall Ministre Délégué en charge du réseau ferroviaire national, confirmé au poste de coordonnateur du comité électoral départemental de Tivaouane
Abdou Ndéné Sall Ministre Délégué en charge du réseau ferroviaire national, confirmé au poste de coordonnateur du comité électoral départemental a déclaré : « le Président de la République a arbitré, que tout le monde se mette dans les rangs, se range afin de lui donner une large victoire ».
Dans ce cadre, il a lancé « un message de paix, d’entente cordiale d’autant plus que c’est seul le Président de la République qui est engagé dans ces élections ». «Tous les responsables du département doivent se donner la main, pour aller à l’aise dans ces consultations présidentielles et la majorité présidentielle a toujours gagné le département de Tivaouane à plus de 50%. On l’a gagné une seule fois à moins de 50% lors des dernières élections législatives alors que je n’étais pas coordonnateur du comité électoral départemental. Cette contre-performance a poussé le Président de la République à choisir celui qui est apte à diriger le département d’autant plus que depuis 2012, j’ai toujours gagné avec plus de 60%». «Ceux qui veulent profiter de cette élection pour montrer leur force n’ont qu’à attendre les locales pour le faire», a souligné le Ministre Abdou Ndéné Sall.
Selon lui, le porte-à-porte sera privilégié pour aller au contact des grands électeurs, rendre visite aux les militants de base qui ont accompagné le Président de la République depuis 2012 et qui sont parfois fâchés. Nous allons les rencontrer pour leur revendre les projets du Président de la République, leur montrer surtout qu’il ne les a pas oubliés».
MACKY SALL INSTALLE ABDOU NDENE SALL
La forte tension qui régnait au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar deTivaouane va certainement s’estomper car le Président Macky Sall est directement intervenu pour installer le Ministre Abdou Ndéné Sall à la tête du comité électoral.
De vives divergences avaient émaillées la mise en place du comité électoral départemental Benno Bokk yaakaar de Tivaouane. au finish, il y avait eu deux comités parallèles. Finalement, c’est le président Macky Sall qui a désigné le ministre Abdou Ndéné Sall à la tête du comité électoral départemental. Conséquence, Mamadou Diagne Sy Mbengue a réuni hier ses militants pour se ranger.
La forte tension qui régnait au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar deTivaouane depuis une semaine, va certainement s’estomper. Et pour cause, le Président Macky Sall est directement intervenu pour installer le Ministre Abdou Ndéné Sall à la tête du comité électoral départemental et l’Assemblée Générale s’est pliée à cette décision.
En effet, la mise en place du comité électoral départemental avait suscité de profondes divergences, ce qui s’est finalement traduit par l’installation de deux comités électoraux, aussi bien au niveau du département quede la commune. Le plénipotentiaire départemental Aymérou Gningue, par ailleurs Président du groupe parlementaire BBY, avait convoqué une rencontre pour la mise en place du comité électoral au niveau de la permanence, mais d’autres responsables avaient préféré se retrouver au conseil départemental avec Abdou Ndéné Sall. Les négociations avaient échoué et finalement chacun avait installé son comité. Suite à la décision du Président de la République, Mamadou Diagne Sy Maire de Tivaouane et Directeur Général de l’Institut de Prévoyance Retraite au Sénégal (IPRES), qui avait été choisi comme coordonnateur lors de la rencontre présidée par le plénipotentiaire, a convoqué hier une assemblée générale, pour demander à ses militants de se plier à la décision du candidat Macky Sall. A l’issue des discussions, l’assemblée générale a accepté à l’unanimité cette recommandation du Président de la République.
Selon Diagne Sy Mbengue, le siège du parti à Tivaouane, qui est en même temps la permanence départementale, est à la disposition du comité électoral, pour lui servir de quartier général, afin que tout le monde puisse travailler à l’aise.
Selon lui, les orientations du Président de la République seront respectées à la lettre, notamment en ce qui concerne les stratégies de campagne, avec des visites de proximité dans toute l’étendue du département de Tivaouane. Il a par ailleurs rappelé que la réunion qui avait abouti à la mise en place du comité électoral départemental, avait vu la présence de 15 plénipotentiaires sur 18 que compte le département, 12 Maires effectivement présents, tous les députés du département, les membres du Conseil Economique Social et Environnemental, du Haut Conseil des Collectivités Territoriales. Et à l’en croire, il avait été convoqué par le plénipotentiaire départemental. Mais dit-il, la plus haute autorité du parti a exprimé le souhait que la place de coordonnateur départemental soit laissée au Ministre Abdou Ndéné Sall et toute la coalition a accepté. Mais en ce qui concerne la commune, il souligne que c’est le comité électoral monté au nouveau de la permanence et dirigé par le socialiste Lamine Diouck qui reste valable.
A en croire Mamadou Diagne Sy Mbengue, la machine électorale de la coalition Benno Bokk Yaakaar de Tivaouane est donc désormais lancée et le matériel a déjà été remis au Ministre Abdou Ndéné Sall.
En ce qui concerne les moyens financiers, les 10 millions destinés à la préparation du meeting départemental ont été remis au plénipotentiaire Aymérou Gningue, tandis que les 3 millions de Fcfa du comité électoral ont été remis à Abdou Ndéné Sall. De l’avis du Maire de Tivaouane, le comité électoral communal a aussi assez de moyen avec 12 millions de Fcfa mis à disposition par le parti, sans compter les 16 millions de Fcfa venus de contributions volontaires avec 10 millions déboursés par Mamadou Diagne Sy Mbengue, 5 millions par Lamine Diouck Président du comité électoral et un million par Goumbala.
L'HEURE DE LA TRANSHUMANCE ÉLECTORALE
Au jeu des transferts politiques, c’est, pour le moment, le président Macky Sall qui marque des points et renforce ainsi sa large coalition
Au Sénégal, la campagne pour le premier tour de l’élection présidentielle du 24 février débute officiellement, dimanche 3 février. Les cinq candidats en lice, le sortant Macky Sall, Idrissa Seck, Issa Sall, Madicke Niang et Ousmane Sonko bouclent donc leurs programmes et leurs tournées électorales mais pour le moment, ce sont les ralliements qui mobilisent les candidats et le moins que l’on puisse dire, c’est que la transhumance politique est particulièrement importante.
Au jeu des transferts politiques, c’est, pour le moment, le président Macky Sall qui marque des points et renforce ainsi sa large coalition. Son meilleur coup, c’est le ralliement de l’éternelle opposante Aïssata Tall Sall. Le truculent avocat el Hadj Diouf, souvent en première ligne pour fustiger le pouvoir, rejoint lui aussi le chef de l’Etat. Samuel Sarr, longtemps homme de confiance d’Abdoulaye Wade, ne s’est pas exprimé officiellement mais ses proches affirment qu’il soutient également le président Macky Sall.
Présenté comme l’outsider de l’élection, Idrissa Seck fait désormais équipe avec Malik Gakou qui a vu sa candidature rejetée. L’ancien maire de Dakar, ex-PDS, Pape Diop, s’est affiché à ses côtés, ce vendredi 1er février. Thierno Bocoum, son lieutenant, un temps parti, l’a également rejoint.
Khalifa Sall a multiplié les rendez-vous à la prison de Rebeuss. Il pourrait apporter son soutien à un candidat qui proposerait une séparation des pouvoirs basée notamment sur l’indépendance de la justice.
Karim Wade n’a fait aucune annonce. Son parti, le PDS, a annoncé, vendredi soir, via communiqué, que son père, l’ex-président Abdoulaye Wade sera de retour au pays, jeudi 7 février.
UN COMBAT A 5 INCONNUES
La succession du Président sortant est ouverte. Macky Sall, à la tête d’une grande coalition qu’il a su maintenir en place durant 7 ans, part sûr de sa réélection. Mais il n’est jamais dit qu’un match est gagné d’avance
Hamath KANE & Bocar SAKHO |
Publication 02/02/2019
La succession du Président sortant est ouverte. Macky Sall, à la tête d’une grande coalition qu’il a su maintenir en place durant 7 ans, part sûr de sa réélection. Mais il n’est jamais dit qu’un match est gagné d’avance. Idy, qui effectue son troisième essai, est dans une situation à la fois fébrile et inédite. L’ex-Premier ministre surfe sur l’électorat du Pds et Khalifa Sall pour consolider sa coalition. Alors que Madické Niang, Issa Sall, Ousmane Sonko restent des novices gonflés d’ambitions et capables de bousculer les certitudes qui ont longtemps dessiné un duel Idy-Macky sur les bulletins de vote. Au final, rien n’est sûr. C’est tout l’intérêt d’une élection.
Macky Sall : Le candidat à la reconquête
Macky Sall, président de la coalition Bby.
Il est à la tête d’une grosse machine, renforcée de nouveaux éléments à la veille de la Présidentielle. Macky Sall pèse lourd si l’on se limite à la composition de sa coalition dont les personnalités maillent le territoire national. Pour l’instant, c’est juste une vision aléatoire de la réalité électorale qui conserve toujours une part d’incertitude. 7 ans après son triomphe inattendu, Macky Sall, 57 ans, retourne dans les patelins et villes sénégalais pour maintenir un contact direct avec les pauvres, les éleveurs, les paysans et les forces de gauche qui constituent sa majorité. Dans la perspective d’une nouvelle victoire sont venus s’y agglutiner aussi des espérant prébendes et bénéfices, des membres d’anciennes formations politiques, des opportunistes de tout acabit. Bien sûr, un jour ou l’autre, pour le prix de leur collaboration, les alliés viendront présenter la facture au Président.
Forgée dans l’urgence, vainqueur de la Présidentielle au premier essai, l’Alliance pour la République (Apr) n’a jamais disposé de structures fortes, mais a toujours su surfer sur la popularité de son fondateur. Qui a gagné toutes les élections, même si son électorat s’est érodé au fil des différents scrutins organisés durant le septennat, car il y a eu de multiples revirements, ruptures, démissions, limogeages suivis de passage à l’ennemi, de retours considérés comme de la «transhumance», donnant le sentiment d’un pouvoir fonctionnant dans une permanente improvisation. Ça peut être aussi des cailloux dans la chaussure d’un homme qui avait aligné des expressions comme «gouvernance sobre et vertueuse», «la patrie avant le parti» dans son discours de rupture. En revanche, on perçoit le changement visuel avec l’émergence de nouvelles infrastructures un peu partout au Sénégal. Il compte bâtir sa réélection sur ses grosses réalisations. Wait and see !
Madické Niang : «Pour que triomphe la vérité» entre lui et le Pds !
Il est l’aîné des candidats avec ses 66 ans. Né le 26 septembre 1953 à Saint-Louis, on peut le mettre dans le casier des «éternels Wadistes» comme Samuel Sarr, Pape Samba Mboup, Farba Senghor avec qui il a en commun d’avoir résolument tourné le dos au «Pape du Sopi». Pour avoir défendu les mêmes causes, Mes Niang et Wade ont davantage huilé leurs relations pendant les 12 ans du régime libéral. On n’oubliera pas la toge déterminante de Madické Niang dans l’affaire Me Sèye, dans laquelle Abdoulaye Wade était mis en cause. A ce titre, il publie en 2002, concernant l’assassinat de Maître Babacar Sèye, Pour que triomphe la vérité et, en 2006, il opposera au journaliste, Abdou Latif Coulibaly, auteur d’un Meurtre sur commande un livre-réponse : Sénégal, affaire maître Sèye : les pièges de l’acharnement. Cela explique que le successeur de Abdou Diouf choisit de le projeter à l’écran gouvernemental à différents postes (Mines, Justice, Affaires étrangères). Et la chute n’avait rien altéré de leur amitié. Leur complicité. Abdoulaye Wade s’éloigne du Point E pour des travaux de réfection et prend ses quartiers à Fann-Résidence, chez Madické Niang. Fervent défenseur de la candidature de Karim Wade, il aurait été même au cœur des pourparlers pour la grâce présidentielle accordée à ce dernier et même son exil au Qatar. Cela expliquerait-il sa promotion par Wade-père qui l’a investi à Mbacké aux dernières Législatives ? Certains y croient religieusement. Alors, là où Oumar Sarr était attendu, Wade a misé sur Madické Niang pour la présidence du groupe parlementaire, le seul de l’opposition.
Un cran politique qui lui a permis d’avoir la «légitimité» de «raisonner» le «vieux». Alors, il se met dans la logique du «Retenez-moi ou je fais un malheur !». Ou «Investissez-moi ou je m’investis moi-même !». Il veut ainsi se substituer au fils biologique dont la candidature était dans l’ordre de l’impossible après sa condamnation par la Crei et le rejet de son inscription. C’est fait contre le gré de Me Wade et du Pds qui y voient une «trahison» et une «candidature téléguidée» par Macky Sall. Madické Niang sera donc candidat et veut être celui des Libéraux qui se voient imposer le «jusqu’auboutisme» de l’homme de Versailles. Il compte tout de même sur l’électorat du Pds. Certains responsables libéraux comme Habib Sy, Ibra Diouf Niokhobaye, Aminata Lô, Massaly l’ont rejoint. Mais il a surtout la carte de Touba à jouer.
Issa Sall : Que serait le Pur100 le ndigël ?
Du point de vue de l’âge, El Hadji Issa Sall arrive derrière Madické Niang. Il était l’inconnu des Législatives de 2017. Surprise ! Le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) a rassemblé 155 mille 037 voix et raflé 3 sièges au niveau national, mais perd son fief, celui de son guide religieux, Serigne Moustapha Sy. Sans doute, une bonne part d’un ndigël a fonctionné. Voilà qui fait du candidat de Pur100 un vivier électoral à ne pas négliger pour le 24 février. Tout le monde le reconnaît : Ils sont bien organisés et moins bruyants. Ils ont encore surpris pour la collecte de parrainage là où des plus expérimentés ont été recalés ou invités à régulariser. Mais cette épreuve technique et informatique ne devrait pourtant pas surprendre. Le candidat lui-même est un informaticien, et qui a pratiqué la matière technique électorale depuis des années. 66 mille 820 parrainages, c’est plus du double de ses voix aux dernières élections. Sall est Verseau, né le 25 janvier 1956 à Tattaguine, qui pourrait faire un autre saut devant des candidats donnés favoris. Le Pur était quand même quatrième derrière la coalition du Président Macky Sall, la coalition de Abdoulaye Wade et celle de Khalifa Sall. Seulement, si tant est que c’est le ndigël appliqué à la lettre par les Moustarchidines qui a fait ses preuves, Issa Sall ne pourrait alors se contenter que d’un statut de faiseur de roi. Pour l’heure, on ne lui connaît pas des soutiens de taille ou de candidats recalés. A moins que le fondateur du l’Université du Sahel trouve une autre formule. Ou qu’il réserve une nouvelle surprise.
Idrissa Seck : On n’est jamais mort en politique !
Il joue son va-tout avec cette élection. Et il lui faudra démentir le «jamais deux sans trois», après ses échecs en 2007 et 2012. Entre-temps, Idrissa Seck a beaucoup perdu du terrain jusque dans son département, comme l’ont montré les dernières Législatives. Né le 9 août 1959 à Thiès, M. Seck reste encore un Lion indomptable dans son fief. Mais jusqu’à quand ? Aux Locales de 2014, il a contrôlé avec sa coalition le département, mais aux Législatives, il a perdu sous la bannière de Manko taxawu senegaal devant Benno bokk yaakaar. Il se fait souvent oublier par son silence et ses absences. Et d’autres en profitent. Ousmane Sonko a pris une avance sur lui, non pas encore sur la planète électorale, mais au moins sur le terrain médiatique et d’une certaine opinion. Mais nous voilà dans la réalité politique. Et ce n’est pas à Idrissa Seck, qui a tenu tête au «génie» et à la ruse politiques de Abdoulaye Wade, que l’on apprendra comment se relever. Les soutiens qu’il enregistre depuis quelques jours le prouvent. Malick Gakou, Pape Diop, Moustapha Guirassy… Qui sait pour Khalifa Sall et/ou le ou un Pds ? Pour le moment, il revient avec une flopée de candidats recalés, presque virtuellement, à hauteur des intentions prêtées au leader de Pastef. Idrissa Seck prouve qu’il connaît mieux ce «système» que l’anti-système. Comme quoi, pour reprendre le titre du livre de la journaliste française Clélie Mathias, On n’est jamais mort en politique ! Mais on verra ce que ce conglomérat va donner. Ce qu’en tirera Idrissa Seck.
Ousmane Sonko : Le cadet à l’assaut des aînés
Il est, comme Idrissa Seck, celui qui pourrait disputer une deuxième place. Le leader de Pastef est pris très au sérieux par Macky Sall et son camp qui le voient comme un Cancer, son signe du zodiaque. Parce qu’il a vu le jour le 15 juillet 1974 à … Thiès. Tiens, tiens, c’est deux natifs d’une même ville. Ousmane accuse. Sonko accule. Il a l’art de «convaincre» certains sur ses «scandales». Mais ça s’arrête là. Et cela a coûté à l’inspecteur des Impôts de formation une radiation. Voilà sans doute un train qui l’a mis sur les rails des hommes politiques qui ont pris la cote depuis trois ans.
Son premier test aux Législatives, il décroche un siège à l’Assemblée nationale. C’est un faible score puisque c’est par le «plus fort reste». La «victimisation» a marché, mais pas comme on l’attendait. Comme le Pur, il a réuni les 66 mille 820 parrainages, sans tambour ni trompette. Ce qui fait de lui davantage un des candidats les plus attendus de cette Présidentielle. Sa forte dose de communication l’a perdu quand il a estimé que les anciens dirigeants du pays méritaient d’être «fusillés». Puis, après avoir soulevé le dossier des 94 milliards qui auraient été détournés par le directeur des Domaines, il a été mis à mal dans son argumentaire. Mais Sonko a comme une carapace. Les contreaccusations, c’est le cadet des soucis du cadet des candidats. On attendra le 24 février pour voir si l’expert fiscal a une bonne étoile.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BACARY DOMINGO MANÉ
ON VOUS MANIPULE !
EXCLUSIF SENEPLUS - Au-delà des fake news, les politiques utilisent d’autres techniques de manipulation pour rallier l’opinion - Un bilan reluisant ou un projet de société cernant les contours d’une réalité sociale ne suffit pas pour occuper le fauteuil
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 02/02/2019
Le mari cocu, l’épouse naïve, le commerçant envieux, l’enseignant carriériste dans sa classe, le journaliste chasseur de scoops, l’escroc invétéré, la jeune fille éblouie par le matériel, le garçon insouciant, le téléspectateur s’accrochant à sa série, le consommateur de publicités à la recherche de nouveaux produits pour être toujours au diapason…tous sont manipulés.
Ce discours (manipulation) qui pratique volontairement l’amalgame, est aussi à l’œuvre dans le champ politique. Surtout en cette période électorale, avec son cortège de fausses informations (fake news), de manipulation de données personnelles. Et au-delà des fake news, les politiques utilisent d’autres techniques de manipulation pour rallier l’opinion.
Fausse fouille de Malick Gakou à l’aéroport Blaise Diagne, fausse carte d’identité française attribuée à Macky Sall ; faux documents affirmant que deux opposants sénégalais sont parrainés par des loges maçonniques, faux article sur Tullow Oils incriminant Ousmane Sonko etc.
Ces faits, rapportés par Africa Check, dans un article portant la signature de Samba Dialimpa Badji et intitulé «Présidentielle 2019 au Sénégal : fausses informations, manipulation et données personnelles », sont à prendre au sérieux. Ils méritent que l’on s’y penche pour en comprendre les ressorts, en entrant, par effraction, certes, dans la tête de leurs géniteurs. Mais ces fausses informations ne signifient rien en soi, si le décryptage fait fi des éléments de contexte d’une élection dont l’issue est des plus improbables.
Un bilan reluisant ou un projet de société cernant les contours d’une réalité sociale ne suffit pas pour occuper le fauteuil le plus convoité. Il en faut plus ! Un petit quelque chose qui va créer le déclic. Pour dire que les ondes de la manipulation ont toujours traversé le champ politique, dans ses habits propagandistes d’hier, et de marketing politique d’aujourd’hui.
Ces vraies-fausses « affaires » peuvent influencer le choix des électeurs, lequel n’est pas toujours rationnel. C’est arrivé ailleurs (USA, en France) et nos écrans de télévision ont déjà archivé ces savoir-faire qui ont inspiré nombre de nos spin doctors. Et ces instruments de manipulation des consciences se modernisent de plus en plus et agissent négativement sur le libre arbitre des citoyens appelés à confier leurs présent et futur à un homme ou une femme ayant, en principe, le profil de l’emploi.
Imposer un sens…
Conscients qu’il en faut plus, les acteurs politiques sont amenés, parfois, à utiliser des armes non conventionnelles. Ils vont ainsi s’appuyer sur les médias et les réseaux sociaux, sous la dictée de conseillers qui ont rayé de leur lexique les mots « morale » et « éthique », pour polir l’image de leur produit et cacher son jeu au peuple dont le choix est très souvent parasité par des stratégies bien huilées.
L’objectif étant de le persuader ou de lui imposer un sens, en s’adressant aux émotions plutôt qu’à la raison ou encore en faisant usage du mensonge ou de la désinformation. Tout cela est favorisé par le caractère libéral des régimes démocratiques, encourageant la concurrence et rendant nécessaire, selon Philippe Breton, la mise au point de « méthodes spécifiques de conquête du consensus » (La parole manipulée, 1997, p.72).
Nos hommes et femmes politiques utilisent plusieurs procédés ou techniques de manipulation pour toujours avoir le peuple de leur côté. La « violence séductrice » agit comme une lame de fond, emportant sur son passage la faculté de discernement des électeurs, essentielle pour faire le bon choix. Elle cherche à neutraliser tous les foyers de résistances chez l'individu. Tout donne l’impression que les électeurs seraient incapables de résister aux influences à la fois massives et subtiles que les techniques de manipulation exercent sur eux, en recourant à des méthodes de plus en plus élaborées de la psychologie. Nous allons parcourir quelques-unes de ces techniques en dévoilant leur modus operandi.
La diversion
L’une des techniques les plus usitées par les acteurs politiques est la diversion. Elle consiste à détourner le regard du public d’une question essentielle, en ouvrant des fenêtres de distractions et d’informations insignifiantes. Lorsque l’homme politique est empêtré dans une affaire compromettante, ses conseillers en communication peuvent recourir à cette stratégie de diversion, en mettant sur la place publique des informations moins importantes certes, mais dont le but est d’éloigner du vrai sujet. Aux vraies accusations, on peut opposer des fake news, à travers des attaques ad hominem ou ad personam, aux fins de le décrédibiliser et de vouer aux gémonies l’empêcheur de tourner en rond. En clair, la stratégie de diversion consiste à déplacer le problème, en allumant des contre-feux. Certains programmes de télévision participent de la même logique, puisque les distractions de la petite lucarne empêchent le public de s’intéresser aux véritables problèmes sociaux et connaissances essentielles pour dompter son environnement.
Le cynisme du PRS ou l’art de créer un problème
Quid de la stratégie du PRS (problème-réaction-solution) qui constitue le degré élevé du cynisme de nos hommes politiques ? Le politicien (c’est le cas, par exemple, d’un chef d’Etat) va créer les conditions d’un chaos dans son pays, pour ensuite jouer au sapeur-pompier. Le problème ou le chaos va susciter naturellement les réactions de la population qui va demander des mesures ardues pour sa sécurité. Donc, la manipulation consiste à transformer les populations en demandeuses des mesures impopulaires que l’on souhaite leur faire accepter. En clair, il voulait par exemple, instaurer un couvre-feu, pour freiner cette vague grandissante de contestation qui menace son pouvoir, le cynique politicien va lui-même envoyer des casseurs pour susciter la peur chez les populations. Acculées, ces dernières vont demander des lois sécuritaires au détriment de leur liberté.
La technique du dégradé
Pour pousser les populations à accepter l’inacceptable, il s’agira d’appliquer progressivement la mesure impopulaire. A la manière de la couleur qui perd petit à petit son éclat, la stratégie du dégradé consiste à administrer, par petites doses, et sur une longue durée, des mesures qui auraient pu faire éclater une révolution, si elles étaient appliquées de manière brutale.
La technique du « reporté » ou « différé »
Cette stratégie consiste à présenter aux populations une décision « difficile mais nécessaire » et dont l’application est envisagée dans un futur proche ou lointain. Le différé garantit alors l’accord des populations dans le présent, en acceptant facilement un sacrifice futur plutôt qu’immédiat. Un candidat qui vient de gagner la présidentielle, fera croire aux populations que les caisses de l’Etat sont vides du fait de la mauvaise gestion de son prédécesseur. Il sollicitera ainsi des sacrifices auprès de ses compatriotes et leur demandera de se préparer dans six mois ou un an à des mesures d’austérité.
Transformer l’adulte en enfant de bas-âge
La stratégie est de parler à quelqu’un dans un raisonnement terre à terre, à coup d’évidences ou de tautologies, de manière à le pousser à ne plus avoir le sens critique des choses. Vous avez « tué » en lui l’adulte pour faire renaître l’enfant de 10 ans. Les hommes politiques, en plein dans la propagande, transforment pendant la campagne, le public d’électeurs, en des personnes naïves qui croient aux promesses mirobolantes. La publicité agit de la même manière sur nos consciences et nous entraîne dans une voie où l’on perd pied, en prenant l’artifice pour la réalité.
La stratégie de l’instrumentalisation du pathos
Elle consiste à jouer sur les émotions du public, de manière à « éliminer » chez l’individu le doute cartésien et la faculté à questionner les faits. Le but du choix du registre émotionnel est de manipuler l’inconscient de la personne exposée à cette stratégie, en y déposant des idées, des pulsions, des désirs, tout en jouant sur les effets d’anxiété et d’empathie. Nos hommes politiques savent manipuler nos émotions, certains allant jusqu’à verser des larmes…de crocodile.
La technique de la poignée de main
Les politiques adorent serrer la main des militants et sympathisants, surtout dans les bains de foule. Avec la poignée de main, le politique feint de transmettre sa chaleur, sa sympathie, son énergie positive aux électeurs. Ni trop ferme ni trop molle, elle (poignée de main) permet d’instaurer une bonne relation avec l’autre. Elle a un pouvoir positif sur les interactions, en renforçant l’empathie. La poignée de main rapproche aussi le leader des militants ; il n’est plus un mirage (quelqu’un que l’on voit de loin) mais une réalité tangible (on le touche).
La technique du sourire
Ceux qui pensent que le sourire que nous offrent nos politiques est « gratuit », se trompent. Dans leur volonté de séduire l’électorat, ils ont compris que le sourire permet de paraître ouvert et sympathique. Les humains sont extrêmement sensibles au sourire d’autrui. Plus le sourire est grand, plus l’effet positif est ressenti. Le sourire instinctif exprime notre humanité et nous distingue des animaux. Les politiques, eux, utilisent le plus souvent le sourire « social » ou de « politesse » qui n’est pas forcément sincère. La finalité est de plaire, de rendre plus détendus nos interlocuteurs. En exprimant votre bienveillance, vous donnez envie aux autres d’être bienveillants avec vous. C’est un cercle vertueux.
LES ACTEURS DE LA FILIERE POISSON VEULENT DE MEILLEURES CONDITIONS
Selon eux, pour chaque container chargé, ils payent une taxe de 7 500 francs et chaque fin du mois, ils payent la place à 30 mille francs au minimum, mais la mairie ne fait rien pour eux.
Alors que la campagne électorale pour la Présidentielle démarre dimanche, les acteurs de production de farine de poisson du site de Diamaguène-Bata (Rufisque-Est) font leur propre campagne. Ces acteurs qui sont dans le secteur depuis des décennies veulent de meilleures conditions de travail à leur lieu de travail situé en face de la Sococim, de l’autre côté de la route nationale. «Il y a trop de vent ici et la poussière en provenance de la Sococim nous cause des problèmes énormes.
La mairie doit construire la route qui mène au site. Même si ce n’est pas une route en goudron, que ce soit une route en latérite. Les mouvements deviennent impossibles durant l’hivernage. Les voitures peinent à accéder au site et on est obligé de recourir aux charrettes» s’est plaint Sékou Massaly. «Un problème de sécurité se pose aussi parce qu’il n’y a pas d’éclairage», a poursuivi celui que l’on appelle affectueusement «Mon Parent».
Outre la production de farine de poisson, d’autres activités comme la transformation de poisson, la production de café Touba sont en cours sur le site qui abrite plus de 400 travailleurs. Selon eux, les autorités, la municipalité surtout, doivent voler à leur secours compte tenu de leur contribution en termes de taxes. «Pour chaque container chargé, tu payes une taxe de 7 500 francs. Chaque fin du mois, on paye la place au minimum à 30 mille francs, mais la mairie ne fait rien pour nous», a regretté M. Massaly. «Nous sommes installés ici depuis le temps de Me Mbaye Jacques Diop (maire entre 1987 et 2000). Aujourd’hui, il y a six unités de fabrication de farine de poisson sur le site. Pour l’unité que je dirige, on peut produire entre 6 et 10 tonnes par jour, la production dépendant des commandes», a expliqué Alassane Seck, directeur d’une unité de fabrique de poisson et calcium.
«Beaucoup de jeunes viennent ici pour être pris comme journaliers. Certains sont même là depuis plus de 10 ans», a noté M. Seck. Il a aussi fait savoir que le kg de farine de poisson varie entre 120 et 300 francs, selon les périodes. «L’activité nous permet de vivre, mais encore une fois il faut une route et de l’éclairage pour plus de dynamisme», a estimé «Mon Parent».
Outre la production de farine, d’autres activités telles que la transformation des produits halieutiques ont cours dans la zone. «Il n’y a rien de bon ici. On nous promet toujours monts et merveilles et au final le constat est le même. Rien ne change ici», a estimé Daba Ndoye, une transformatrice de poisson. «Nous payons des taxes municipales ; donc il est un devoir pour la mairie de nous offrir le strict minimum pour la bonne marche de nos activités», a-t-elle lancé
ABDOULAYE DIOUF SARR DECLINE LES AXES PRIORITAIRES
Intervenant à l’ouverture d’un atelier de lancement du troisième Plan national de développement sanitaire et social (Pndss 2019-2028), le ministre de la Santé et de l’action sociale a rappelé les orientations stratégiques déclinées dans ledit plan.
L’amélioration de la gouvernance et du financement du secteur de la santé et le renforcement des offres de services et de la protection sociale constituent des axes prioritaires devant potentialiser les énergies afin d’accélérer l’atteinte des objectifs en matière de santé et de l’action sociale à l’horizon 2028, a souligné vendredi à Dakar Abdoulaye Diouf Sarr.
Intervenant à l’ouverture d’un atelier de lancement du troisième Plan national de développement sanitaire et social (Pndss 2019-2028), le ministre de la Santé et de l’action sociale a rappelé que les orientations stratégiques déclinées dans ledit plan découlaient «d’une analyse approfondie de la situation, au regard des priorités et des performances du système de santé et d’action sociale». «Un certain nombre de lignes d’action devraient contribuer à la résolution des problèmes identifiés et propulser notre système vers la couverture sanitaire universelle», a-t-il ainsi assuré, indiquant que ce Plan avait permis «d’identifier les priorités du secteur, de dégager les opportunités et d’estimer les ressources nécessaires à sa mise en œuvre».
Dans cette perspective d’amélioration de la gouvernance et du financement du secteur déroulés dans le Pndss, Abdoulaye Diouf Sarr a lancé un appel à l’ensemble des acteurs, afin qu’ils contribuent à la mobilisation des ressources nécessaires. «Dans ce document, la quintessence des besoins en santé et action sociale, la définition et la description des stratégies adéquates ont été ressorties pour permettre leur prise en charge», ont fait savoir ses rédacteurs.