Mes préoccupations, ce sont les élections municipales - Il faut que ça soit clair - Pour le moment, je n’ai pris aucun engagement avec aucun candidat - Il faut que les gens arrêtent de mentir
M. le maire, une persistante rumeur vous prête de vouloir soutenir Macky Sall, qu’en pensez-vous ?
Bamba Fall : 80% de mes militants ont un penchant pour un candidat de l’opposition. Je n’ai jamais promis mon soutien à quiconque. J’attends la décision de la CEDEAO. Mais si toutefois la candidature de Khalifa Sall est rejetée, nous allons soutenir un candidat de l’opposition. Que ça soit clair, je n’accepterai pas de « Ndigueul » venant de quelqu’un. La décision que je vais prendre va dépendre de mon mouvement la Nouvelle vision. Quand je suis allé travailler avec le maire de Dakar, j’avais pris mes responsabilités et je n’avais demandé l’autorisation de personne. Mes préoccupations, ce sont les élections municipales. Il faut que ça soit clair. Pour le moment, je n’ai pris aucun engagement avec aucun candidat. Il faut que les gens arrêtent de mentir.
Etes-vous actif sur le terrain ?
J’ai commencé le travail avec les hommes et femmes, jeunes et adultes, les notables et délégués ainsi que les badjénous Gokh. Ce week-end, nous allons continuer pour discuter avec les Imams et autres
D’où viennent alors ces rumeurs ?
Je comprends ce message de ralliement qui est circulé par un lobby qui se trouve au sein de Takhawou Dakar et proche de Khalifa Sall et vous savez pourquoi : ils ne sont rien sans lui, ils n’ont pas de base et moi la légitimité que j’ai eue, c’est grâce à ma base.
L'indécision de l'ancien Maire de Dakar commence à semer le doute chez ses partisans jusqu'à laisser place à des déclarations de frustrations et de déceptions
La plupart des partisans de Khalifa SALL ne peuvent prendre en mal leur patience. Le silence de leur Leader qui, jusque-là, ne s'est pas prononcé sur les présidentielles de 2019 semble très préoccupant.
Au moment où les candidats s'apprêtent à faire le terrain et fouler le sol des 14 régions du sénégal à la conquête des coeurs des sénégalais, les khalifistes sont obligés dans une passiveté qui dérange du fait de l'indécision de l'ancien Maire de Dakar. Ne sachant quoi faire, qui soutenir et comment s'y prendre dans cette campagne qui démarre dans quelques heures, les partisans et fidèles de Khalifa Sall lancent les signaux de détresse et indiquent leurs frustrations quant au risque de ne peser poids dans cette élection s'ils rejoignent tardivement une coalition.
Khalifa qui devrait normalement se faire entendre vers le 07 février 2019, à la suite de la communication du verdict de la CEDEAO, ne mesure certainement pas le risque de démoboliser ses partisans à défaut de les insérer dans une coalition où ils joueront des rôles de second plan...
ELECTIONS 2019: LES MÉDIAS PRIVÉS LAISSÉS À EUX-MÊMES
Le gouvernement a prévu des soutiens financiers pour les médias publics afin de renforcer leurs capacités de couverture d'informations en rapport avec les élections présidentielles de 2019 - mais les médias privés n'en font malheureusement pas partie
Bamba Kassé, nouvellement élu Secretaire général du SYNPICS, s'exprimait dans une émission radio de la place, ce matin sur la question des soutiens prévus par le gouvernement du Sénégal pour accompagner les médias. Il a noté que ces soutiens ne sont pas bien organisés car ce sont seulement les médias pubics qui vont en bénéficier.
Alors que les médias privés ont, au même titre que ceux publics, une mission de service public, il est à regretter que ceux-ci ne sont pas également prévus dans ces soutiens pour eux aussi jouer leurs rôles dans la mise à disposition d'informations aux publics.
Bamba en conclue avoir fortement sensibilisé les autorités compétentes par rapport à cette erreur de taille et promet de veiller avec son organisation à ce que celle-ci ne se repète plus dans l'avenir.
LE PLAN ÉCONOMIQUE DE SONKO
"Nous allons d’abord compter sur la création de la monnaie unique dans l’espace CEDEAO, même si l’échéance ne cesse d’être reportée - À défaut, nous allons sortir la France du Cfa" Sonko
De la production à la commercialisation, en passant par la transformation, le candidat Ousmane Sonko a présenté son programme. Lequel entend également conquérir la souveraineté économique du pays.
Le candidat Ousmane Sonko a livré son programme, ce vendredi. Un programme qui s’appuie essentiellement sur le volet économique. Pour développer le pays, le leader du Pastef pense que la seule voie reste l’industrialisation. Sonko prévoit ainsi 6 pôles économiques, avec des zones industrielles et des centres de formation dans ces zones, le tout accompagné de blocs de métiers bien définis et adaptés aux potentiels de chaque pôle. ‘’Pour réduire le déficit de la balance commerciale, nous devons transformer et ajouter de la valeur’’, souligne le présentateur Bassirou Diomaye Faye. Viendra ensuite le secteur tertiaire, avec une place de choix des nationaux dans la distribution.
Mais avant cela, des mesures fortes seront prises dans le secteur primaire pour qu’il y ait de la matière première pour les industries. ‘’L’industrialisation doit être portée par des filières fortes de l’agriculture’’, souligne Sonko. Ainsi, le projet de revitalisation des vallées fossiles sera relancé pour booster l’agriculture et l’élevage, les eaux territoriales seront réservées à la pêche artisanale. La surface va passer de 6 000 nautiques actuellement à 12 000 nautiques, pour que les pêcheurs ne soient plus obligés d’aller chercher du poisson dans les côtes des pays voisins.
Mais il faudra gagner auparavant le combat de la souveraineté économique. ‘’La mère des batailles est la bataille économique’’, indique Ousmane Sonko dans un point de presse après présentation. Pour cela, les contrats et conventions jugés défavorables à l’Etat seront audités et renégociés. Il y aura aussi un plan de sortie ‘’prudente’’ de la zone Cfa. ‘’Nous allons d’abord compter sur la création de la monnaie unique dans l’espace Cedeao, même si l’échéance ne cesse d’être reportée. A défaut, nous allons sortir la France du Cfa. Si ces deux solutions ne marchent pas, nous allons vers la création de notre monnaie nationale’’, indique Bassirou Diomaye Faye devant Ousmane Sonko.
A cela s’ajoute la mise en place d’un fonds patriotique sectoriel pour financer les Pme et Pmi. Le candidat prévoit 25 milliards par an, soit 125 milliards sur les 5 ans au bénéfice des Pme. Sur la provenance de cet argent, Bassirou Faye indique : ‘’Si on supprime le Hcct et le Cese, les Sénégalais ne se rendront même pas compte de la suppression. Et pourtant, cela fait une économie de 15 milliards, sans parler des 85 ministres conseillers.’’
Toujours au chapitre des mobilisations de ressources, il est prévu un fonds de pension et un autre dit d’investissement pour la diaspora. ‘’Il y a 3 millions de Sénégalais à l’étranger. Si 100 000 acceptent de donner chacun 1 million, ça fait 100 milliards’’, indique Faye. L’Etat prendra également une garantie souveraine au profit du privé national. Et pour éviter de la redondance notée entre le Fonsis, le Fongib, la Bnde et la Der, Sonko compte rationaliser le schéma institutionnel de financement autour de la Caisse des dépôts et consignation (Cdc).
LE PROFESSEUR MALICK NDIAYE SOUTIENT IDRISSA SECK
Après les nombreux soutiens connus, c’est au tour du leader du Front des Citoyens pour la refondation de la République (FCR), le professeur Malick Ndiaye, d’annoncer son soutien au président du parti Rewmi en vue de la présidentielle 2019
Le candidat de la coalition Idy-2019, Idrissa Seck, se renforce davantage. Après le soutien annoncé de Pape Diop de Bokk Gis Gis, c’est au tour du leader du Front des citoyens pour la refondation de la République (Fcr), le professeur Malick Ndiaye, d’annoncer son soutien au président du parti Rewmi en vue de la présidentielle 2019.
Joint au téléphone par ‘’Seneweb’’, le professeur Malick Ndiaye affirme que cette décision n’est pas un ralliement, mais une confirmation d’une relation qui a commencé depuis la mise en place de la coalition Gor sa wax dia, en 2016. ‘’Mes relations avec Idrissa datent de longtemps. J’ai passé même deux nuits en prison quand il a été arrêté, pour avoir organisé, avec quatre autres collègues, une marche de protestation’’, informe le Pr. Ndiaye.
LAURENT GBAGBO ET BLÉ GOUDÉ LIBÉRÉS SOUS CONDITION
La Cour pénale internationale a libéré sous conditions vendredi l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, après son retentissant acquittement il y a deux semaines de crimes contre l'humanité commis en 2010 et 2011 lors de violences post-électorales
"La Chambre d'appel a décidé à l'unanimité l'ajout d'un ensemble de conditions qui assortissent la mise en liberté" de Laurent Gbagbo, dont l'obligation de résider dans un Etat membre de la CPI en attendant un éventuel procès en appel, a déclaré le juge président de la CPI, Chile Eboe-Osuji.
Dans leur décision, dernier épisode en date d'un feuilleton judiciaire qui tient en haleine la Côte d'Ivoire, les juges n'ont pas précisé le pays qui accueillerait M. Gbagbo, ni si un retour de l'ancien président dans son pays était envisageable.
La Côte d'Ivoire est bien un des Etats membres de la Cour. Toutefois, ce pays a refusé de remettre à la CPI Simone Gbagbo, épouse de l'ancien président, malgré un mandat d'arrêt délivré en ce sens. La Cour, qui siège à La Haye, pourrait donc refuser le retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire dans l'attente d'un éventuel procès en appel. Selon la CPI, un pays dont le nom n'a pas été divulgué "s'est dit prêt à accueillir M. Gbagbo" à condition qu'il accepte de signer un engagement à retourner devant la cour si elle le demande.
"Nous sommes très heureux pour M. (Charles) Blé Goudé qu'il soit enfin libéré. C'est une décision justifiée", a déclaré devant des journalistes son avocat Geert-Jan Knoops, en référence à l'ex-chef du mouvement des Jeunes Patriotes dont la CPI a également décidé la libération.
Réconciliation
Dans la soirée, la CPI a indiqué que MM. Gbagbo et Blé Goudé avaient quitté le centre de détention de la CPI à La Haye pour un lieu "transitoire" en attendant que leur destination finale soit déterminée. Devant la CPI, située dans un quartier résidentiel de La Haye, des dizaines de sympathisants ont entonné des chants, brandissant des drapeaux ivoiriens. "Gbagbo est libre!", "Respectez le pouvoir de Gbagbo!", ont-ils notamment scandé, sous l'oeil d'une vingtaine de policiers, déployés pour garantir le maintien de l'ordre.
"Nous sommes très heureux. La réconciliation peut enfin commencer en Côte d'Ivoire", a déclaré Abdon Bayeto, un des plus proches conseillers de l'ancien président ivoirien.
A Abidjan, dans le grand quartier de Yopougon réputé pro-Gbagbo, il n'y a pas eu de grandes scènes de liesse comme en décembre lors de la fausse annonce de sa libération ou mi-janvier lors de l'annonce de l'acquittement. "C'est arbitraire d'assortir la libération d'un acquitté de conditions. Après huit ans, il devrait être totalement libre", s'insurge Évelyne, une sympathisante qui se dit découragée par la procédure. Vendredi matin, au début d'une journée haletante, l'accusation avait déclaré être prête à accepter la mise en liberté de l'ancien président ivoirien et de M. Blé Goudé à condition qu'il leur soit interdit de rentrer en Côte d'Ivoire.
Liberté limitée
Jugés pour des accusations de crimes contre l'humanité commis entre 2010 et 2011 en Côte d'Ivoire, MM Gbagbo et Blé Goudé ont été acquittés le 15 janvier en première instance. Depuis ce retentissant acquittement, le maintien en détention des deux hommes était au coeur des débats devant la CPI, la défense ayant demandé une mise en liberté immédiate et inconditionnelle. "Il est impossible de limiter la liberté d'une personne innocente", a répété l'avocat de M. Gbagbo, Emmanuel Altit.
L'accusation craignait que MM. Gbagbo et Blé Goudé ne se présentent pas devant la Cour dans le cas d'un procès en appel, et souhaitaient que les deux hommes remettent leurs passeports et soient remis à la garde d'un pays proche des Pays-Bas. A ce stade, l'accusation attend toujours que les juges communiquent leur décision écrite. "Ce n'est qu'après un examen et une analyse approfondis de ces motifs que mon bureau va décider ou non d'interjeter appel", a déclaré vendredi la procureure de la CPI Fatou Bensouda. En détention depuis plus de sept ans, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Il avait été arrêté en avril 2011 par les forces du président Ouattara, soutenues par l'ONU et la France. Il est le premier ancien chef d'État à avoir été remis directement à la CPI. MM. Gbagbo et Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable.
A la majorité, les juges de la chambre de première instance ont estimé que les preuves présentées par l'accusation étaient "exceptionnellement faibles". Un seul juge a exprimé une opinion dissidente. Selon lui, "il existe des éléments de preuve permettant à une chambre de première instance raisonnable de condamner l'accusé". L'acquittement de M. Gbagbo intervient à une période tendue en Côte d'Ivoire, à l'approche de la présidentielle de 2020, alors qu'Alassane Ouattara n'a pas dévoilé ses intentions et que la coalition formée avec Henri Konan Bédié, son ancien allié contre Gbagbo, a explosé.