Le Pds n’a pas donné de consigne de vote en faveur d’un quelconque candidat. Son porte-parole estime pourtant qu’il faudrait bien soutenir un candidat libéral de l’opposition. «Les positions qui se sont dégagées ici sont les suivantes : les uns sont pour un soutien à Idrissa Seck, les autres pour Madické Niang. En tout état de cause, le dernier mot certainement me revient. Je vais délivrer le message, mais avec certains cadres du parti à Kaffrine, pour qu’ensemble nous puissions avoir une position commune. Parce que seule une position commune peut sauver le Pds d’une situation impossible pendant et après l’élection présidentielle», a dit Babacar Gaye lors d’une réunion avec la Fédération libérale de son fief. Dans une vidéo qu’il a publiée hier sur sa page Facebook, il a ajouté que ses camarades se sont demandé si «l’opposition a les moyens d’empêcher la tenue de l’élection». Ensuite, ils ont exclu tout boycott de l’élection et tout soutien à Sonko et Issa Sall.
VOIX DE DISPERSION
Abdoulaye Wade et Khalifa Sall tardent à donner leur consigne de vote et courent ainsi le risque de division dans leur camp. Chez les «Khalifistes», c’est Bamba Fall qui ne se voit pas lié par un mot d’ordre de son chef.
Babacar Gaye : «Le Pds doit soutenir Idy ou Madické», Contrairement à Bamba Fall, Barth’ attend le «ndiguel» de Khalifa
Abdoulaye Wade et Khalifa Sall tardent à donner leur consigne de vote et courent ainsi le risque de division dans leur camp. Chez les «Khalifistes», c’est Bamba Fall qui ne se voit pas lié par un mot d’ordre de son chef. Chez les Libéraux, c’est Babacar Gaye qui invite son parti à soutenir Idy ou Madické et exclut tout boycott. Il y a forcément un risque de dispersion de leur électorat qui pourrait profiter au candidat sortant.
Khalifa Sall a-t-il décidé de soutenir un candidat ? Pour l’heure, des informations qui suintent de la coalition indiquent que le candidat recalé penche pour Idrissa Seck. Mais alors, pourquoi l’ex-maire de Dakar n’a pas officialisé sa consigne de vote comme l’ont fait Malick Gakou ou encore Amsatou Sow Sidibé ? C’est que la situation est plus compliquée que cela. Le report de voix n’est pas automatique ou mécanique. Et il y a un gros risque de voir ses soutiens se disperser d’autant plus que si certains ne se retrouveraient pas sur la ligne du leader de Rewmi, un allié aux Législatives, d’autres tenteraient de se liguer derrière Ousmane Sonko. Sous ce rapport, il y a fort à parier que les responsables «khalifistes» se dispersent, leurs électeurs aussi. Toute division ne ferait que l’affaire de Macky Sall, mais aussi les conséquences pourraient être fâcheuses pour l’avenir de leur leader. «Toute décision prise pour cette Présidentielle aura un impact sur les élections locales à venir», a déclaré le maire «khalifiste» de la Médina dans L’Observateur du mercredi 30 janvier. Et voilà au moins un qui, par sa position, prouve toute la délicatesse d’une consigne de vote. Bamba Fall poursuit : «Ce n’est pas seulement le choix de Khalifa qui compte (…). Même si Khalifa parle, ma position va tenir compte de l’intérêt de la Médina.» Et de son intérêt aussi ! Alors, quelle est la position de Barthélemy Dias qui avait mis fin à la polémique naissante sur un Plan B en cas de condamnation de Khalifa Sall ? Bamba Fall et Youssoupha Mbow avaient publiquement désigné Idrissa Seck. Et le froid s’était installé avec le maire de Mermoz-Sacré Cœur qui, même s’il n’a pas donné sa position, a semblé orienté les «Khalifistes» vers le leader de Pastef avec lequel il se baladait au Plateau. Il faut noter d’ailleurs que le silence de Dias-fils depuis l’invalidation de la candidature de Khalifa Sall est intrigant. Et même certains de ses camarades ne se l’expliquent pas. Il a dû en sortir pour mettre fin aux supputations hier dans une vidéo. Selon lui, Khalifa Sall attend le verdict de son recours devant la Cour de justice de la Cedeao pour se déterminer. Mais c’est que Barth’ ne partage pas, même s’il ne le dit pas, la position de Bamba Fall qui dit ne pas être lié par une éventuelle consigne de son mentor. «Ce que Khalifa dit, c’est ce que nous disons. Ce qu’il ne dit pas, nous ne le disons pas», a-t-il souligné non sans tirer sur Macky Sall. Ce qui est évident, c’est qu’il n’y a pas de convergence de vues sur le candidat à soutenir. Et c’est le même cas et les mêmes risques au Pds.
Pds divisé entre soutien et jusqu’au-boutisme
Chez les Libéraux, le bruit court pour un soutien à leur ex «frère» de parti. La question est sérieuse puisqu’il s’agit de l’avenir du principal parti de l’opposition dont le candidat a été également recalé par le Conseil constitutionnel. Ce n’est pas pour rien que les caciques ont vite fait d’étouffer la rumeur ou considérée comme tel sur une consigne en faveur de Idrissa Seck. Depuis mercredi, c’est une avalanche de démentis et de précisions par Mayoro Faye, Me El Hadj Amadou Sall. Et celle de Oumar Sarr est encore plus officielle, lui qui est aux côtés du secrétaire général du Pds à Versailles. «Nous n’avons pas encore abordé ce sujet. Nous sommes en discussion permanente avec Me Abdoulaye Wade et les autres responsables du parti, mais cette question n’a pas encore été évoquée. Ce sont les journalistes qui épiloguent sur cela. Nous voyons comment faire pour battre Macky Sall», a-t-il dit sur emedia.sn. C’est quand même le numéro 2 du Pds qui parle. Sauf que c’est parti pour une division au sein du Pds. Il y aura deux camps : celui des jusqu’au-boutistes et celui des partisans d’un soutien à un candidat. Babacar Gaye est le premier à avoir une position tranchée sur la question. Le porte-parole du Pds qui réunissait hier ses «frères» de Kaffrine, son fief, a publié une vidéo sur sa page Facebook pour inviter son parti à soutenir «un candidat libéral» de l’opposition, c’est-à-dire Idrissa Seck ou Madické Niang. C’est dire que les Libéraux ne sont pas sur la même ligne ni onde. Le Pds n’échappe pas au risque d’implosion si la télécommande ne zappe pas la chaîne du «ni… ni…». Ni Idy ni Madické.
AIR SENEGAL ATTERRIT A PARIS CE SOIR
Attachez vos ceintures ! L’Airbus A330 900 Neo «Casamance» d’Air Sénégal déploie ses ailes dans un «esprit de téranga».
Macky Sall a procédé hier à la réception officielle du premier Airbus A330 900 Neo de la compagnie Air Sénégal. Dénommé Casamance, l’avion est le deuxième appareil réceptionné par la compagnie Air Sénégal.
Attachez vos ceintures ! L’Airbus A330 900 Neo «Casamance» d’Air Sénégal déploie ses ailes dans un «esprit de téranga». En effet, le nouvel aéronef, baptisé Casamance, d’Air Sénégal a été officiellement réceptionné hier par le Président Macky Sall au pavillon présidentiel de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd).
La cérémonie a démarré par l’atterrissage en grand pompe du Casamance, arrosé par deux camions citernes et accueilli par Philippe Bohn, directeur général d’Air Sénégal, et son staff. L’équipage, constitué de jeunes Sénégalais, avec des hôtesses en robe grise assortie de ceinture et chaussures rouges, a constitué une haie pour les officiels. Et le Président, accompagné notamment du Premier ministre Dionne, du président du Hcct Tanor Dieng, de M. Bigot, ambassadeur de France au Sénégal, a fait la visite de l’appareil. «Nous voilà aujourd’hui à Diass pour la réception du premier Airbus A330 900 Neo de la compagnie nationale. Et pour l’histoire, c’est le deuxième avion réalisé par Airbus de ce modèle et le premier sur le continent», a déclaré M. Sall.
Il a indiqué : «Je souhaitais honorer à travers cet Airbus A330 900 notre très belle région naturelle de Casamance en donnant son nom à cet appareil. Cette nouvelle acquisition vient renforcer notre flotte aérienne nationale déjà composée de deux Atr 72-600 neufs et qui comprendra à moyen terme sept aéronefs, avec la livraison du deuxième Airbus A 330 900 Neo et d’un troisième Airbus A 319 durant cette année.»
Le Président a également fait état de projets aéroportuaires prévus dans la région sud du pays, dont l’appareil porte le nom. «J’ai demandé au gouvernement de travailler rapidement à la rénovation et à la certification aux normes internationales de l’aéroport de Cap Skirring en attendant la reconstruction totale de l’aéroport de Ziguinchor et la mise aux normes des aéroports de Kolda et Sédhiou.»
Philippe Bohn a pour sa part décliné sa vision stratégique managériale : «L’accueil de cet avion marque une nouvelle ère pour Air Sénégal qui mise sur une stratégie conquérante qui se traduit par l’achat d’avions neufs de dernière génération à forte valeur ajoutée et par l’exploitation de routes intercontinentales à forte rentabilité. Il est important pour nous d’offrir à nos passagers un service et un confort inégalés.»
Le nouvel appareil d’Air Sénégal est doté, entre autres, de 290 sièges, un aménagement cabine pour les passagers des classes business, premium économique et économique (wifi, prise électrique sur chaque siège…). Casamance quitte ce soir pour l’aéroport de Paris Roissy CDG, pour ce qui est censé devenir l’une de ses navettes vedettes, la liaison Dakar-Paris-Dakar. Cela, en attendant la réception de l’autre appareil, prévue pour l’été 2019.
LE JOURGAUT, LA SEXUALITE DES CELIBATAIRES
Parmi les plaisirs pratiqués de façon assidue par les célibataires (et pas seulement) sénégalais, figure en bonne place un exercice qui consiste à se chatouiller le conduit auditif de l’oreille avec un objet doux : le jourgaut comme on l’appelle en wolof.
Vous connaissez dans doute. Pour s’adonner au jourgaut, on peut utiliser un bout de papier, un brin d’allumette, un coton-tige ; mais les vrais connaisseurs ont recours à la plume d’oiseau. Et pas de n’importe quel volatile. Une plume de pintade, c’est l’idéal. Mon défunt ami, le vieux Maha Diop (Paix à son âme), était un vrai adepte du jourgaut. Ce vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui a clamsé l’année dernière était toujours paré de sa médaille de tirailleur.
Veuf depuis plusieurs années (en réalité je ne lui jamais connu de femme), c’était un inconditionnel du jourgaut. Il en connaissait les moindres secrets. Il l’élevait au rang de pratique rituelle. Il avait toute une basse-cour pour assouvir ce plaisir. Quand ça le chatouillait aux oreilles, il se levait brusquement toute activité cessante (même s’il était en pleine prière) et poursuivait de sa démarche claudicante (conséquence de la vieillesse et d’une blessure de guerre) une pintade dans la vaste cour de sa maison où il vivait seul depuis des décennies. Il attrapait sans difficulté le volatile caquetant et lui arrachait une plume tendre au niveau des ailes. Une plume comme il faut : pas trop molle, mais assez résistante pour ne pas se briser à l’effilochage. Il épluchait la plume en laissant une touffe à l’extrémité, qu’il mouillait avec le bout de la langue ; de la façon dont on mouille un joint roulé.
Les yeux fermés, le vieux Maha s’asseyait alors en tailleur, le dos appuyé contre le gros manguier qui trônait dans sa cour, plaçait la plume entre le pouce et l’index, avant de la glisser dans l’oreille de la tournoyer doucettement dans les deux sens. Plusieurs fois, j’ai surpris le vieux Maha dans cette position, les yeux fermés tout abandonné à son plaisir, passant d’une oreille à l’autre. Il ne se rendait pas compte de ma présence. Sa manœuvre était généralement interrompue par un bref frisson qui le secouait de tout son corps. Après quoi, il retirait la plume de son oreille et la mettait dans ses cheveux.
Ensuite, il devenait increvable sur son passé de tirailleur, racontant des anecdotes inspirées de sa rude bataille avec les Allemands dans les Vosges. Le jourgaut rend-il ivre ? Je sais qu’il peut procurer un plaisir égal à l’orgasme. On raconte l’histoire de ce policier à un carrefour et qui en même temps qu’il réglait la circulation se livrait à l’exercice du jourgaut ; foudroyé par l’excitation, il balança les bras dans tous les sens pour se maintenir en équilibre, créant dans la foulée des carambolages monstres, causant plusieurs blessés. Je suis un adepte du jourgaut. Puisque je n’ai pas de volaille à ma portée, j’utilise le papier. Le papier le plus confortable pour l’oreille est le ticket de caisse des supermarchés, grâce à son revers lisse et tendre. A défaut, je déchire la marge d’un journal imprimé. J’enroule avec finesse le papier de journal, mordille un peu le bout pour le rendre tendre, l’humecte de ma salive et le glisse lentement dans l’oreille. Je savoure ce plaisir simple solitaire. C’est légal et gratuit. Mais attention, l’excès de jourgaut donne des irritations. Célibataires de tous les pays à vos plumes.
BOKISSABOUDOU EN COLERE
Les populations du village de Bokissaboudou, situé dans le département de Matam, commune de Nabadji Civol, vivent une pénurie d’eau depuis 4 mois
Djiby DEM (Correspondant) |
Publication 01/02/2019
Car, l’unique forage dont dispose la localité est en panne. Elles ont organisé mercredi une marche de protestation pour se faire entendre et fustiger la non-assistance de l’Etat. Ce forage, qui date de plusieurs décennies, n’est plus d’usage. Les femmes sont réduites à la corvée du puits. Elles sont obligées de se rendre deux à trois fois par jour au puits à la recherche du liquide précieux qui se fait de plus en plus rare dans ce village distant de trois kilomètres de celui des origines de Macky Sall (Ndouloumadji). «En effet, ce qui se passe est que le puits du forage est épuisé voire même détérioré», si l’on en croit le porte-parole des manifestants, Adama Thioune. Selon lui, cette thèse de la détérioration du puits est avancée par le service hydraulique de Matam lui-même, qui a constaté les faits. Ainsi, la solution serait de creuser un nouveau puits pour approvisionner à nouveau les populations qui ont recours au seul puits dont elles disposent.
Les habitants de Bokis¬saboudou, qui disent avoir saisi les élus locaux, ne savent plus à quel Saint se vouer. Ils lancent un appel à l’endroit du ministre de l’Hydraulique, Mansour Faye, du président de la République Macky Sall pour qu’ils viennent en aide aux «populations en danger. Avec cette pénurie d’eau, les Hommes comme le bétail sont menacés. Car, il faut parcourir des kilomètres pour abreuver les vaches et les petits ruminants».
IDY, TEL LE «PHŒNIX», REBONDIT SPECTACULAIREMENT
En seulement quelques jours, le candidat de la coalition « Idy 2019 » semble avoir dépassé le jeune phénomène de la scène politique, Ousmane Sonko, qui était pourtant considéré comme le principal challenger du président sortant et candidat de BBY
Maintes fois annoncé comme mort politiquement, Idrissa Seck fait parler de lui depuis quelques jours. Le leader du parti Rewmi semble renaitre de ses cendres avec les nombreux soutiens de leaders de partis politiques et de candidats recalés à la présidentielle. En seulement quelques jours, le candidat de la coalition « Idy 2019 » semble avoir dépassé le jeune phénomène de la scène politique, Ousmane Sonko, qui était pourtant considéré comme le principal challenger du président sortant et candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar, Macky Sall. Désormais, c’est bien l’ancien Premier ministre qui est l’adversaire numéro 1 du président sortant.
La politique est un jeu de planification opérée à partir d’une compréhension des faits et enjeux en cours mais aussi des actes posés sans lesquels, il est impossible de s’adapter aux situations pour s’imposer. C’est ce que Idrissa Seck, en vieux renard de la politique, a compris. on peut supposer qu’il avait laissé le champ libre au leader de Pastef, Ousmane Sonko, afin qu’il joue son jeu. Idrissa Seck ne pouvait faire autrement que de se soumettre et d’essayer de redorer son blason tâché par son passé notamment ses retrouvailles avec Me Abdoulaye Wade en 2009, ses échecs en 2007 et 2012, mais également ses sorties malheureuses sur la religion avec le fameux « Bakka et Makka ». le président du conseil départemental de Thiès subissait «également une crise interne provoquée par une incompatibilité d’humeur et une série d’apostasies qui poussaient certains de ses plus proches collaborateurs à le quitter. Il devait ainsi tout faire pour arrêter l’hémorragie et cicatriser la plaie. Aphone pendant longtemps, Idrissa Seck était même annoncé politiquement mort ». Mais, pour le professeur Moussa Diaw, enseignant chercheur en politique à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, il n’y a pas de mort en politique. les gens rebondissent, selon lui, en fonction des circonstances, « en fonction des rapports de force et en effort personnel ». Idrissa Seck a donc, à l’en croire, « dû user de ses nombreux atouts pour rebondir politiquement et tourner la page sur quelques erreurs notamment ses rapports avec Wade et l’utilisation de certains registres religieux ».
Selon le professeur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, « il regarde maintenant devant lui, considère l’avenir en pensant aux jeunes, aux critiques qui ont été formulées contre lui. Et, surtout, en étant attentif à l’endroit des citoyens sénégalais », explique-t-il. pour son collègue de la même université, Maurice Soudieck Dione, Idrissa Seck s’est repositionné « parce qu’il a une longue expérience politique, une expérience de la gestion de l’Etat même si il a eu des difficultés politiques ». D’après cet universitaire, c’était prévisible que des forces politiques significatives convergent vers Idrissa Seck. Parce que, fondamentalement, explique-t-il, « il y a les membres du C25 qui estiment que la façon dont le président Sall gouverne ce pays ne leur convient pas. Et tous ces frustrés, les recalés du parrainage, tous ceux dont les droits politiques n’ont pas été respectés, tous ceux qui estiment que le pays n’a pas été conduit comme il le fallait, etc., peuvent fédérer leurs forces dans le sens de soutenir Idrissa Seck. C’est une évidence politique parce qu’il est aujourd’hui le mieux positionné pour inquiéter le président sortant », pense Maurice Soudieck Dione.
Moussa Diaw, enseignant chercheur à l’Ugb : « Idy a joué de son expérience politique pour coiffer Ousmane Sonko au poteau »
Vraie bête de la politique, Idrissa Seck a pu toiser Ousmane Sonko qui, pourtant, était vu comme le principal challenger du candidat sortant, Macky Sall. d’après le professeur Moussa Diaw, Idrissa Seck a fait jouer son expérience et sa connaissance fine du système politique sénégalais pour s’imposer et dépasser Sonko. Politiquement, pense l’enseignant chercheur en politique à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Idrissa Seck est le mieux armé pour affronter Macky Sall parce qu’il comprend les enjeux politiques. dans le cadre de la communication, aussi, il n’y a pas, à en croire l’enseignant à l’Ugb Moussa Diaw, quelqu’un qui peut ravir au patron de Rewmi cette position première au sein de l’espace politique sénégalais. Autant de facteurs qui lui ont, selon notre interlocuteur, « permis de se rapprocher des différents leaders de l’Opposition. Idrissa Seck a su convaincre certains leaders en faisant profil bas et en montrant qu’il est ouvert à tout le monde ». Exit donc l’image d’arrogance qui lui a longtemps collé à la peau. et le professeur Diaw de renchérir : « Idrissa Seck est une bête politique. Il a côtoyé Wade qu’il connait bien et dont il maitrise les stratégies. Il a dû utiliser cela en jouant très finement sur ses relations humaines. Je pense que c’est cela qui a porté ses fruits. Ousmane Sonko, c’est sa jeunesse qui fait qu’il suscite quelques réserves, mais il a de l’avenir. Et on verra ce qu’il pèse au sein de l’espace politique sénégalais au terme de ces élections. » Mais, pour Maurice Soudieck Dione, Ousmane Sonko est un phénomène politique nouveau. «Il y a eu beaucoup d’agitations médiatiques sur lui, beaucoup d’agitations aussi au cours de scandales réels ou supposés. Mais aujourd’hui, on a comme l’impression qu’avec les démentis ou controverses, il a dû perdre un peu de sa superbe », pense le professeur Dione.
Maurice Soudieck Dione : « Si Idy parvient à enrôler Wade et à éviter une erreur de communication, il pourra amener Macky au second tour »
Ancien « patron » politique de Macky Sall dans la formation politique de leur père adoptif Abdoulaye Wade et son supérieur hiérarchique jusqu’en avril 2004, Idy semble aujourd’hui être porté par une forte dynamique politique. Ceci est dû, à en croire Moussa Diaw, au fait qu’aujourd’hui, les Sénégalais ont tendance à sanctionner des régimes et à adhérer à des projets. « Et la situation est aujourd’hui telle qu’on se dit que celui qui est le plus placé pour être dans cette logique de sanction du président en place, c’est Idrissa Seck. Il est en très bonne position puisqu’il a bénéficié du soutien de la plupart des leaders qui ont été recalés notamment Malick Gakou, Thierno Bocoum, Amsatou Sow Sidibé, Moustapha Mamba Guirassy, et qui se trouvent dans l’opposition pour renforcer sa coalition, l’élargir et mener la bataille pour les prochaines échéances qui nous attendent. Reste maintenant à connaître la position du chef charismatique Me Abdoulaye Wade. Que va-t-il faire ? Dans tous les cas, son soutien sera déterminant pour booster Idrissa Seck mais également lui donner l’espoir de conquérir le pouvoir », explique M. Diaw. L’ancien directeur du cabinet du président de la république puis premier ministre sous Abdoulaye Wade, se retrouve donc aujourd’hui dans une parfaite position de challenger du président en exercice et candidat à sa propre succession. pour le professeur Maurice Soudieck Dione, ce n’est que logique politique. Car, Idrissa Seck a d’abord eu la chance de regrouper la coalition Manko taxawu avec laquelle il était parti aux élections législatives de 2017.
Poursuivant, M. Dione estime que « tous les leaders recalés de Manko Taxawu peuvent donc retrouver Idrissa Seck en bonne logique pour aller ensemble en coalition. Après cela, je crois qu’il pourra également engranger davantage de suffrages si Me Abdoulaye Wade accepte de le soutenir. Et si c’est le cas, on va vers la reconstitution du Manko Wattu Sénégal originel qui avait éclaté suite à la brouille intervenue entre les partisans de Khalifa Sall et le Pds autour de la tête de liste. Le Pape du Sopi est très politique et réaliste. Donc, il risque de soutenir celui qui est le mieux positionné pour battre Macky Sall. Et celui qui se trouve dans cette position actuellement, c’est Idrissa Seck qui est aussi un membre de la famille libérale. Il a été également l’homme de confiance de Me Abdoulaye Wade. Et je pense que ce sont les conditions qui peuvent permettre d’aboutir à un accord politique qui va dans le sens de renforcer l’Etat de droit et de réparer les injustices qu’on a fait subir à Khalifa Ababacar Sall et Karim Meissa Wade. » Face à la situation politique actuelle, le professeur Dione pense que le scénario d’un deuxième tour est très possible pour Idrissa Seck. Mais, selon lui, tout dépendra de sa capacité de pouvoir mobiliser ses anciens partisans de Manko Wattu Sénégal et « ensuite voir comment il peut obtenir le soutien de Me Abdoulaye Wade ». S’il réussit à convaincre son ancien mentor et à condition de ne pas commettre d’erreur de communication durant la campagne électorale et dans le temps qui nous sépare de la campagne, Idrissa Seck, affirme-t-il, «pourrait être un sérieux challenger du président Macky Sall ». Mais, pour Moussa Diaw, quand on fait une analyse objective de la situation politique actuelle et compte-tenu des rapports de force, compte-tenu de l’état de l’opinion, il ne peut pas y avoir qu’un seul tour. « La realpolitik sénégalaise, il peut y avoir un second tour. Cela m’étonnerait qu’il n’y ait qu’un seul tour », confie sur un mode dubitatif l’enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. le 24 février au soir, on sera édifié sur la justesse — ou la fausseté — de ce pronostic…
«MACKY SALL NE VEUT PAS D’UNE CAMPAGNE BASEE SUR L’ARGENT…»
A deux jours du démarrage de la campagne électorale, Mimi Touré s’est exprimée sur les fonds de campagne que le président de la République Macky Sall compte débloquer au profit des militants et alliés.
A ceux qui ne pensent qu’à l’argent, Mimi prévient que le président Sall ne veut pas d’une campagne basée sur l’argent mais plutôt sur la proximité pour convaincre les Sénégalais. Entretien exclusif !
Interrogée sur les fonds de campagne pour l’élection présidentielle que le candidat Macky Sall compte — ou ne compte pas — débloquer, Mme Mimi Touré se veut claire et nette. Sans ambages et avec beaucoup de franchise, elle confie : « Je ne m’occupe pas de cette partie-là. L’argent sorti massivement ou de façon outrageuse ne fait pas d’élections. Mieux, l’argent n’est pas un facteur de victoire. D’ailleurs, le président Macky Sall a très bien compris cela. Surtout qu’il sait qu’il n’y a pas d’argent extraordinaire avec les ressources qui sont là. il s’agit plutôt d’aller voir les Sénégalais, leur expliquer ce que le président veut faire. et, surtout, de rendre visibles ses réalisations. en clair, il faut convaincre les électeurs. évidemment, il faut un minimum de moyens pour le faire, mais il n’y aura pas d’argent à flot contrairement à ce que les gens veulent ! Et ce n’est pas l’approche du président Macky Sall. Car il a clairement dit que «ce n’est pas une campagne basée sur de l’argent. C’est plutôt une campagne de proximité, d’information et d’explication sur les ambitions pour un second mandat » a expliqué Mimi Touré reprenant les déclarations du président Sall. a en croire l’ancien premier ministre, le charme d’une campagne électorale ne se trouve pas dans l’argent.
Pour preuve, Mme Aminata Touré indique que son candidat est prêt ainsi que ses équipes pour affronter et convaincre les sénégalais « et sans argent ! » précise-t-elle. Et d’ajouter ; « vous avez suivi, avant-hier, l’installation du directoire et la présentation du programme de campagne. On va aller vers les citoyens des villes et des campagnes. Le président va parler de son offre en tant que candidat, de son bilan etc. Mais, il va aussi parler de l’avenir proche si la confiance des Sénégalais lui est renouvelée. Nous avons eu des élections législatives, nous avons apprécié sur la base des résultats que nous avons obtenus mais entretemps, beaucoup de travail a été fait. On a fait une campagne de parrainage où on a collecté 3.600.000 parrains. On connait l’état de nos forces, on sait là où il faut renforcer. Macky Sall part en campagne mais il y a l’ensemble de la coalition et des acteurs politiques qui vont l’accompagner. Chacun va contribuer à sa façon. on va continuer sur notre campagne de parrainage et faire en sorte que tous nos parrains deviennent nos électeurs », explique la chargée du pôle Mobilisation de la majorité présidentielle. Avant de conclure, Mimi Touré rassure qu’à Kaolack, ses camarades de terrain sont prêts à accueillir Macky Sall dans la diversité. « C’est le même principe, on a eu une campagne de parrainage et on va revoir nos parrains, même ceux qui n’ont pas signé pour le président. on va aller à leur rencontre, chercher à les convaincre. on va faire campagne 24h sur 24h».
«DES MUSICIENS SONT INCAPABLES DE FAIRE LA DIFFERENCE ENTRE UN VIOLONCELLE ET UN VIOLON»
Vieux Mac a le blues ! A l’instar de celui du juge, il exprime son spleen. Pour cette fois- ci, il a revêtu sa toge pour prendre la défense des enfants et des migrants clandestins.
Il vient de sortir en début de semaine un album de huit titres pour hurler son indignation. L’ancien greffier a fait une vibrante plaidoirie pour exprimer tout haut sa ligne de défense.
Vieux Mac, l’actualité c’est la sortie de votre album en un moment où justement les artistes n’en sortent plus…
C’est vrai que par les temps qui courent, sortir un Cd n’est pas du tout évident. il faut vraiment le faire. Je ne me compte plus en tant que personne, mais je veux exister en tant qu’acteur culturel. Pour ce faire, je voudrais léguer quelque chose de consistant à la jeunesse de mon pays, au monde et à la postérité. La gloire est dépassée car elle est derrière moi. Je veux vraiment occuper mon temps à faire des propositions. Tout ce que je fais tourne autour de cet axe. Je propose des choses au public. Si les gens prennent, c’est bon, sinon aussi, c’est bon. Car, au moins, j’aurais fait mon devoir. Je joue pour exister et c’est aussi simple que cela.
« La gloire est derrière moi, je joue pour exister » Peut – on en savoir un peu sur le contenu de cet album ?
Les deux principaux thèmes abordés dans cet album sont relatifs à l’enfance et à l’émigration clandestine. Ce ne sont pas des thèmes nouveaux, je veux juste apporter ma propre vision des choses. En ce qui concerne le thème de l’enfance, je suis d’avis qu’il faut arrêter d’agresser cette couche juvénile. a travers cet album, je lance un cri d’alerte. Nous, adultes, donnons une mauvaise image aux enfants et nous les agressons. Nous leur faisons subir des choses qu’ils ne méritent pas. Je peux dire que les agressions dont sont victimes les enfants sont d’ordre physique et surtout moral. Les adultes mentent, volent, se battent. Ils oublient que les enfants observent et surtout… copient. Nos parents nous ont toujours conseillé de toujours faire du bien et de ne jamais faire le mal. Pourtant, ce sont ces mêmes adultes qui transgressent toutes ces règles. Je me mets à la place de l’enfant pour constater qu’il y a problème. C’est mon propre parent qui transgresse le premier les règles établies. On doit revoir nos attitudes. il faut revoir la mentalité des enfants en les éduquant dans un esprit culturel, économique et politique. il faut les mettre sur les rails et les aider à traverser la rue de la vie. Je ne me limite pas à la façade car tout le monde a déjà chanté ce thème.
Comment expliquez- vous ce lien si particulier avec les enfants ?
Je dois avouer que je suis un grand enfant. Encore une fois, et à l’image d’un réalisateur de cinéma, quand l’enfant accompagne un adulte, il a tendance à baisser la tête et l’enfant à la relever. Ce qui fait que leurs yeux se croisent au juste milieu. Et moi, je veux être à ce point précis. Je veux être à la fois à la place de l’enfant et de l’adulte. Nous faisons subir aux enfants des choses qu’ils ne méritent pas. Je vous informe que je suis aussi le président d’une association basée à Somone et qui s’occupe de l’enfance. Ce qui signifie que cela me préoccupe vraiment. Je me sens tellement concerné que ça devient pratiquement une chose normale que de chanter pour évoquer ce sujet intarissable à mon niveau.
Les enfants constituent un fonds de commerce et pas mal d’artistes en profitent. Qu’est –ce qui vous motive, vous ?
Aujourd’hui, le monde va très vite et les enfants suivent ce rythme. Je crois que le véritable danger qui guette les enfants, c’est internet. Autant ils fréquentent cet outil autant ils en deviennent dépendants et se dépersonnalisent. Est-ce qu’il y a un moyen provenant de l’autorité pour aller à la source de la malédiction ? L’internet tel qu’il est utilisé par l’enfant est une malédiction. Les enfants vont vers la perdition. Des sites immoraux sont souvent visités par des enfants. Tout le monde a eu à déplorer ce fait. Moi, en tant qu’artiste, je le déplore. Cependant, j’essaye aussi de trouver des solutions. J’ai vraiment envie d’aller à la source et dire non à cette malédiction. Il faut que l’internet soit pris positivement. C’est un problème que nous, les artistes, devrons régler car les enfants ne le feront jamais à notre place. il faut donc vraiment protéger les enfants et non se servir d’eux ou en faire un fonds de commerce.
Dans l’album vous abordez également l’émigration clandestine ?
Je dis non à l’esclavage car à un moment donné, nos parents libyens ont eu à adopter un comportement qui n’était pas du tout africain. J’ai choisi de les citer pour exprimer toute mon indignation. nous avons tous pu voir sur internet ces images insoutenables et ces pratiques inhumaines infligées à nos frères migrants. Je dis : plus jamais ça et j’ai même réalisé un clip documentaire pour mieux aborder le sujet.
Le grand absent de l’album, c’est votre regretté frère Habib, pourquoi vous ne lui avez pas rendu hommage?
Si, je vais bien sûr lui rendre hommage. Il y a tellement d’hommages rendus à Habib que je me suis dit qu’il serait de trop que j’en fasse maintenant. Je peux juste parler de celui de notre ami Jules Guèye qui est très bien apprécié et qui est régulièrement diffusé sur nos écrans. Il n’empêche que j’ai composé quelque chose en son honneur et je le dévoilerai quand on célèbrera l’an un de son décès dans deux ou trois mois. Et comme moi je n’aime pas faire de vagues, je préfère travailler en coulisses et dans l’ombre. Sans beaucoup de bruit, je vais lui faire un hommage et ce sera solennel en ce moment choisi.
Pour cet album, Coumba Gawlo en est la marraine. Pourquoi ce choix sur elle ?
Je crois que la raison est évidente. Déjà, elle est ambassadrice et elle œuvre beaucoup pour l’enfance et pour la Femme. Elle a été tellement touchée quand je lui ai annoncée qu’elle était la marraine de l’album. Elle m’a dit qu’elle sera à mes côtés et que ce choix lui fait énormément plaisir. Je crois que le choix est mérité et il n’est pas de trop…
Vous êtes greffier, vos collègues ont suivi une série de grèves. Comment percevez- vous cela ?
Je m’intéresse toujours à cette épineuse question. Il y a un avocat qui m’a dit un jour : « vieux, je suis passé plusieurs fois à ton bureau et je ne t’ai pas trouvé ». Je lui ai répondu que mon bureau c’est la scène. C’est juste une petite anecdote ! Mais je me dois de chanter le monde du greffe. C’est un monde qui présente beaucoup de problèmes. C’est vrai que ces temps derniers, ils étaient en grève et cela avait pratiquement suspendu tout le fonctionnement de la Justice. Eux, ils déclament et moi je chante. Je le fais à la suite du « blues du juge ». Tout le monde sait ce que signifie le blues. Je veux dire dans cette chanson que le juge, pris isolément, est un être comme vous et moi. C’est-à-dire un être avec ses sens, ses qualités ses défauts .et pourtant, la société lui a donné un rôle et il doit enfiler la robe. Une fois qu’il enfile cet habit, il cesse d’être un simple être humain. Voilà toute l’ambigüité qu’il y a dans cette position de juge. On demande aux juges d’être à la fois humains et surhumains.
Musicalement que peut-on attendre en écoutant cet album.
Tantôt, je disais que j’ai proposé et c’est ce que j’ai fait. le producteur a toujours imposé son diktat à l’artiste et c’est depuis toujours ainsi. Moi, actuellement, je peux me permettre de faire tout ce que je veux dans la musique et de ne suivre que mon feeling. J’ai fait du jazz pendant une trentaine d’années, mais le jazz a été combattu parce qu’il n’y a presque pas eu d’émissions qui lui était consacrée. Quand on fait un album, c’est pour un public. la presse est notre relais, mais si le public n’est pas avisé ni informé, il ne peut en profiter. J’ai été combattu car avec mon langage acerbe, j’ai eu à critiquer le festival de Jazz de Saint -louis. Et depuis lors, vous ne m’entendez plus dans ce festival. et cela est presque une hérésie. Vous, journalistes, savez qu’il y a un festival de jazz qui se passe au Sénégal. vous êtes les premiers à vous poser la question à savoir pourquoi vieux Mac Faye n’est pas dans la programmation. Ce sont des questions que les gens se posent. Moi je leur explique que je dis ce que je pense parce que c’est un domaine que je connais bien. Mais comme cela n’a pas l’heur de plaire aux organisateurs, on m’a sanctionné en me rayant complètement de la programmation du festival de jazz de Saint -louis. Aujourd’hui, je suis au regret de constater que si je vais à Saint louis, c’est parce que ce sont des toubabs qui m’y ont amené. Je regrette que les toubabs soient mieux avertis et plus culturels que les Sénégalais. Je déplore énormément cet état de fait. en plus, les quelques clubs de jazz qui existaient au début, ont été envahis par d’autres artistes qui ne faisaient pas dans le jazz, mais qui étaient obligés de changer de fusil d’épaule car les boites de nuit ne prospèrent plus. Progressivement, Vieux Mac Faye a été écarté de façon très naturelle. Après avoir déploré tout cela, j’ai viré vers le blues. J’ai viré dans le blues puis l’afro blues qui est plus consommable et consommé. il est beaucoup plus perceptible par le profane que le jazz. Voilà pourquoi j’excelle aujourd’hui dans l’afro blues. Il y a le titre « assalo » qui se trouve dans l’album et dans lequel je chante la Sicap rue 10, mon fief qui m’a vu grandir. En écoutant ce titre, vous allez sans doute percevoir très clairement les conséquences de ce revirement.
Vous avez dit que vous allez désormais proposer. Où en êtes – vous avec la formation et de votre école de musique « Arc en sons » ?
La formation est mon crédo. Je suis partenaire de la mairie de Dakar et nous œuvrons pour la mise en place d’infrastructures éducatives musicales. Je suis aussi partenaire d’ONG qui vont venir s’établir au Sénégal pour se mouvoir dans ce domaine. C’est par rapport à mon expérience que j’ai eue en 1983 quand j’ouvrais mon école de musique sur fonds propres. Ce n’était pas évident et on avait commencé à travailler. Pour la petite histoire, Serigne Modou Kara Mbacké m’avait envoyé cent élèves de l’orchestre philarmonique. Malheureusement, l’expérience n’a pas perduré et j’ai dû arrêter la collaboration. Cela m’a posé un énorme préjudice. Bref, cela m’avait refroidi. Mais je n’ai pas baissé les bras et j’ai repris. Le monde sénégalais a besoin de cette musique. L’instrument est en train de perdre du terrain. Au Sénégal, il y a trop de voix et peu d’instruments. Beaucoup de personnes se disent musiciens professionnels et sont incapables de reconnaitre les composants d’un accord de do majeur et même faire la différence entre un violoncelle et un violon. Ou un saxophone d’une trompette. C’est vraiment très grave.
Il y a donc un vrai problème ?
Bien sûr, il y a un sérieux problème ! Et justement, nous voulons arriver à bout de ce problème. C’est pourquoi je me sens investi de cette volonté de remettre les choses en place. Il faut que les gens qui gravitent autour de la culture luttent contre ces carences. En ce moment là, les gens vont revenir à la musique. C’est pourquoi il est impérativement recommandé à tous les chanteurs de jouer d’un instrument d’harmonie. C’est la guitare et le piano qui permettent de faire simultanément plusieurs notes. il y a un problème que tout le monde connait et il faut aller au fond des choses.
A la veille des élections et des remous sur le parrainage que dites- vous à vos compatriotes ?
Je suis un citoyen et à ce titre, je veux juste que la paix règne et que tout se passe dans le calme. la politique n’est pas ma tasse de thé. Je livre mes messages à travers mes chansons et je pense que j’ai une voix assez audible pour aborder des sujets porteurs. J’ai toujours livré mon avis et je suis convaincu que notre Sénégal sera au-dessus de toutes les contingences. Ce pays sera construit par tous les citoyens. et depuis toujours, j’ai voulu jouer ma partition sans trop de vagues. Je vais poursuivre ma mission à mon rythme tout en espérant que tout se passera dans le calme, la paix et la discipline.
Par Pierre Hamet BA
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL A ENFREINT LA LOI
« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » La Fontaine – Les animaux malades de la peste.
En matière électorale au Sénégal, les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. il revient pour ainsi dire à ce petit royaume de sentiments, sept personnes minutieusement choisies par les soins du président de la république et de son affidé, la lourde charge de préserver l’Intégrité Electorale. C’est-à-dire la possibilité pour l’électeur Sénégalais de participer à des élections honnêtes. Dès le départ on sent donc qu’il y a bien quelque chose qui ne va pas. Mais avant tout, parlons précisément d’intégrité électorale.
INTEGRITE ELECTORALE.
La notion alimente le débat scientifique dans le monde de la pensée politique. Aux nations unies en 2012, elle a fait l’objet d’un rapport de la Commission Mondiale sur les élections, la démocratie et la Sécurité. Dans ses acceptions les plus courantes, l’intégrité électorale correspond à « l’incorruptibilité ou une adhésion stricte à un code de valeurs morales » ; à « l’état de ce qui est sain, [et] qui n’a subi aucune altération » ; à « l’état de ce qui est complet, [et] qui a toutes ses parties ». Mais la définition la plus efficiente à mon sens est celle des auteurs du rapport précité selon qui l’intégrité électorale représente « toute élection reposant sur les principes démocratiques de suffrage universel et d’égalité politique tels qu’ils figurent dans les normes et accords internationaux, et menée de façon professionnelle, impartiale et transparente dans sa préparation et dans sa gestion, tout au long du cycle électoral ». on peut dès lors légitimement nous demander si le Sénégal s’achemine vers des élections intègres au sens où la rigueur et les pratiques éthiques sont appliquées tout au long du processus électoral, et pas uniquement le jour du scrutin ?
Que Non ! Au moins pour quatre raisons.
SCRUTINS IRREGULIERS.
Constatons en premier lieu que d’innombrables irrégularités de nature à influer sur l’issue du vote ont entaché toutes les élections organisées par le régime en place. d’abord, peu de temps avant les élections municipales du 29 juin 2014, le régime met précipitamment en place l’acte iii de la décentralisation, réorganisant ainsi les territoires de manière à en tirer un profit électorale. la loi n° 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue Homme-Femme dans les instances électives et semi-électives a été mise à rude épreuve et a fini par être transgressée. A Podor, nous assistons à un feuilleton juridico-politique tant le régime en place veut passer en force pour permettre à son principal allié, le parti Socialiste, de se défaire de la dissidence grandissante en son sein. dans son rapport Final sur l’observation desdites élections, la RaddHo pointe des irrégularités dans 2404 bureaux de vote à travers le pays. Ensuite à quelques encablures des élections législatives, le régime décide de changer, sans aucune nécessité apparente, les cartes d’électeur. Leur délivrance cahoteuse n’a pas encore permis à tous les inscrits sur les listes électorales d’entrer en possession de leur carte d’électeur qui fait désormais office de pièce d’identité. La presse sénégalaise a fait plusieurs fois état de lots de cartes d’électeurs ensevelis ou retrouvés dans des décharges publiques. Dans certains cas, si ce n’est une photo attribuée à une identité qui ne la correspond pas, la même identité s’est retrouvée sur plusieurs cartes d’électeurs. et dans d’autres, des lieux de vote physiquement inexistants sont inscrits sur des cartes d’électeur. Certains électeurs ont été arbitrairement effacés du fichier électoral ; et pour d’autres, le lieu de vote a été changé sans qu’ils n’en soient auparavant informés. Quand au fichier électoral, le régime le tient en cachette ne permettant pas ainsi à une large frange de l’opposition de pouvoir l’auditer pour attester de l’authenticité et de la véracité de son contenu. a trois jours des élections législatives de 2017, le Conseil Constitutionnel s’arroge le droit de réviser le code électoral du Sénégal et décide de fait que les récépissés d’inscription sur les listes électorales pouvaient valoir de carte d’électeur, ouvrant ainsi la voie à une possibilité de fraude massive. De tout ce qui précède, sans parler des villes visiblement acquises à l’opposition où l’on a pratiquement pas pu voter le 30 juillet 2017, et d’autres localités où le déroulement du scrutin a été on ne peut plus biscornu, nous pouvons à juste raison douter de la capacité du régime à organiser des élections intègres. Ce, d’autant plus que les irrégularités que dessus persistent toujours et aucune solution ne semble avoir été trouvée pour y remédier
JUSTICE POLITIQUE ?
Ensuite, de récentes affaires accréditent l’idée d’une justice au solde du pouvoir qui serait très encline à transir l’opposition. la traque des biens supposés mal acquis, présentée comme une demande sociale, a fini par faire plus de victimes que de coupables. des vingt cinq personnalités citées par le procureur près la Crei en novembre 2012, quatre seulement ont été poursuivies. Pis, l’avocat d’un des principaux coaccusés est nommé ministre de la justice alors que l’affaire était encore en cours d’instruction. un avocat de la défense qui devient concomitamment patron de la partie civile, le fait est inédit. il s’en est suivi en plein procès la défénestration du procureur et la démission d’un assesseur. l’ironie atteint son comble quand, dans la nuit du 24 juin 2016, Karim Wade, condamné le 23 mars 2015, est extrait de prison et précipité hors du territoire sans aucune autre décision de justice et dans des conditions qui nous sont encore tout à fait inconnues. la journaliste Ouleye Mané, l’activiste Guy Marius Sagna, l’artiste ami Collé Dieng ; les membres du comité directeur du Pds : Samuel Sarr (ex), Me el hadj amadou Sall, toussaint Manga, Oumar Sarr, Bara gaye, ne sont pas en reste. ils ont tous été poursuivis soit pour des délits d’opinion, soit sur la base de l’article 80 du code pénal sénégalais, entendez offense faite aux institutions et notamment au Chef de l’Etat. a tort ou à raison, la justice Sénégalaise semble donc de plus en plus servir une cause politique, celle du Chef de l’Etat.
VIOLATION DU DROIT INTERNATIONAL
En troisième lieu, le Sénégal a foulé au pied toutes les conventions sous régionales et internationales qu’il a ratifiées. D’abord notre justice refuse d’appliquer les décisions rendues par la cour de justice de la Cedeao dans les affaires Karim Wade et Khalifa Sall. Puis, elle conteste le Conseil des droits de l’Homme des nations unies dont le groupe de travail sur la détention arbitraire, en la date du 20 avril 2015, déclare arbitraire la détention de Karim Wade. Comme si cela ne suffisait pas, le Sénégal va plus loin dans la violation du droit international en désavouant une nouvelle fois le Comité des droits de l’Homme des nations unies qui, le 24 octobre 2018, annule tout bonnement l’arrêt de la Crei en intimant à nos autorités judiciaires une procédure de révision effective et substantielle de la déclaration de culpabilité de Karim Wade, conformément aux dispositions du paragraphe 5 de l’article 14 du pacte international relatif aux droits civils et politiques. Tout se passe alors comme si, du droit et de la Justice, le Sénégal n’en a cure. Ces multiples violations du droit international mettent à nu une motivation inavouée d’écarter deux candidats qui auraient pu remporter les prochaines élections présidentielles ou tout au moins, mener à un second tour, synonyme de couperet pour le président sortant. il devient donc ici, tout aussi fort aisé que précédemment, de constater que le processus en cours, en excluant deux représentants légitimes d’une bonne partie de l’électorat sénégalais, ne garantit pas une intégrité électorale. a coup sûr et après la disqualification de vingt candidats sur vingt sept, toutes les parties assez représentatives des aspirations du peuple sénégalais ne participeront pas aux prochaines joutes électorales de 2019, si elles venaient à se tenir. Ce n’est pas juste.
ET, LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL VIOLE LA LOI.
En quatrième lieu, et c’est le fait le plus grave, le parrainage, érigé en condition sine-qua-non de recevabilité des candidatures aux différentes élections, est, dans son application, illégal. D’une part, la loi qui le consacre n’a pas fait l’objet de rationalité communicationnelle au sens où l’entend Jürgen Habermas lorsqu’il concilie les approches de Condorcet (logique mécanique) et de Montesquieu (vertu politique) soutenant qu’en démocratie la légalité du droit, pour être légitime, doit faire l’objet de discussions argumentées entre citoyens qui se considèrent mutuellement responsables. or, dans le cas du vote de ladite loi instituant le parrainage, il s’est plutôt agit d’absolutisme puisque plusieurs leaders politiques ont été arrêtés par la police le jour même des débats et, les députés de l’opposition ont fini par quitter l’hémicycle, ne prenant pas ainsi part au vote. D’autre part, nous avons tous été en émoi d’apprendre le 10 décembre 2018 qu’un prétendant à la magistrature suprême a été arrêté pour acte de vandalisme après avoir déchiré une liste établie au conseil constitutionnel plaçant le président de la république en pôle position pour le dépôt des dossiers de candidature. on dirait un jeu d’enfants mais ça ne l’est point. Car la loi n° 2018-22 du 04 Juillet 2018 portant révision du code électoral emporte avec elle une tare qui tient au concept de double emploi ou doublon. L’article l.57 du nouveau code électoral stipule en effet qu’un électeur ne peut parrainer qu’un seul candidat ou qu’une seule coalition. et, dans le cas où le même électeur parraine plusieurs candidats ou coalition, son parrainage ne sera valide que pour la première liste contrôlée selon l’ordre de dépôt. il ne peut donc y avoir doublon que si une première liste est prise comme référence. Or mathématiquement, le juge constitutionnel ne peut opérer en pareil cas qu’en violation flagrante d’un principe fondamental du droit à savoir l’égalité des citoyens devant la loi. on s’en rend bien compte. le deuxième candidat dans l’ordre de dépôt est désavantagé par rapport au premier, le troisième par rapport aux deux premiers et ainsi de suite jusqu’au 27e , dans le cas présent, qui a été 26 fois désavantagé. Si l’on se situe en pénologie, la question de savoir la raison pour laquelle le Conseil constitutionnel punit vingt candidats en les disqualifiant pour des délits commis par des tiers se pose tout aussi avec une certaine acuité. La loi est bien concise à ce propos. L’électeur qui parraine plusieurs candidats encourt une amende et une peine de prison. en invalidant donc toutes ces candidatures, le conseil constitutionnel, d’une certaine manière, condamne des innocents à la place de coupables qui ont effectivement enfreint la loi et qui ne sont pour le moment ni poursuivis ni condamnés. Quand le juge constitutionnel se base pour ainsi dire sur le simple fait du hasard doublé du vice de l’agencement des candidats sur la liste de dépôt des dossiers à son greffe, il commet en soi un favoritisme, et donc une violation de l’égalité des citoyens devant la loi. Alors qu’il n’y a en l’espèce aucun fondement légal qui permet de se baser sur une quelconque liste de parrainage, serait-ce celle du président de la république, pour invalider d’autres candidatures. Il est à préciser ici que, quand bien même le conseil constitutionnel a fondé son action sur une loi votée et promulguée, il ne pourrait s’en dédouaner puisque la constitution lui confère le rôle de connaitre de la constitutionnalité des lois. la déclaration universelle des droits de l’homme qui tient en préambule dans la constitution sénégalaise n’est pas un effet de décoration. bien au contraire, elle incarne à elle seule une loi supranationale puisqu’énonçant des droits naturels. Et c’est précisément de mon droit naturel, que tout Citoyen peut participer à la formation des lois et juger de leur bien-fondé, que j’use ici. il aurait été plus juste que le double emploi annule tout bonnement le parrainage pour tous les candidats concernés. Mais en ne procédant pas de la sorte, le juge constitutionnel commet une faute professionnelle lourde et donc grave, voire un déni de justice constituant à tout manquement de l’etat à son devoir de protection juridictionnelle de l’individu. a tout point de vue, l’application de cette loi viole donc le principe de droit le plus élémentaire et le plus fondamental inscrit à l’article 6 de la déclaration universelle des droits de l’Homme et du Citoyen, partie intégrante de notre constitution. on peut dès lors avouer que le Conseil constitutionnel a violé la loi dont il est censé veiller au respect et à l’application rigoureuse. a cela vient s’ajouter la délivrance de procès-verbaux (pv) aux candidats alors que l’article 24 de la loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 stipule précisément que : « le conseil constitutionnel rend, en toute matière, des décisions motivées ». la messe est dite : les pv délivrés par le conseil constitutionnel ne se fondent sur aucune base légale. ils n’ont de ce fait aucune valeur juridique.
LE REGIME EST TETU.
Tout ce qui précède porte à croire que ce régime nous impose un rapport de force. de fait, il a fini de perdre la confiance du peuple quand à sa capacité d’organiser des élections intègres. or, selon Koffi Annan, lui-même s’exprimant sur l’intégrité électorale, « le succès d’une élection se mesure à l’aune de la confiance que son déroulement et son résultat inspirent à l’opinion. Lorsqu’un scrutin est régulier et transparent, qu’il est organisé dans le respect des droits fondamentaux et avec l’appui actif et impartial des institutions d’état, et que les participants (dirigeants, candidats ou électeurs) y font preuve de responsabilité, il y a de grandes chances que son issue soit pacifique et acceptée par tous ». on voit donc bien pointer ici les graves risques que court le Sénégal. Car, et nous venons de le voir, le processus électoral en cours et les agissements de ses différents responsables sont aux antipodes de cette assertion. en agissant ainsi, le régime tourne le dos à la démocratie lui préférant l’autoritarisme. le rendez-vous auquel nous sommes conviés le 24 février prochain ne sera qu’un simulacre destiné à parer un régime absolutiste d’attributs démocratiques. Dès lors il ne nous reste qu’une issue : être ou ne pas être à la hauteur.
PAR JEAN PIERRE CORRÉA
L’ÉMERGENCE DE LA TRANSHUMANCE
Nous avons créé le « métier de politicien », n’interrogeant jamais ceux qui en endossent les habits, sur ce qu’ils avaient pu faire pour le Sénégal, avant d’imaginer pouvoir le guider - Nous les fabriquons, nous les entretenons et les habillons
Nous avions pourtant tellement cru, au soir du 12 mars 2012, dans un Radisson Blue chaviré de bonheur et de fierté pour l’image que le Sénégal envoyait au monde, qu’enfin un homme qui, né après l’indépendance, nous ferait quitter les rives d’un archaïsme politique, qui avait fabriqué le système rejeté avec force par tout un peuple le 23 juin de l’année 2011. Deux « punchlines » balayèrent le président Abdoulaye Wade, l’emballant dans son histoire, qui avait grandement marqué l’Histoire de notre jeune Démocratie : le résolu « Y’EN A MARRE » et l’impertinent « WAAX-WAXEET ». On peut, en souriant dire que « Les Djins de 2007, comme le diable, se cachent souvent dans des détails ». Ces deux tremblements d’hommes ont renversé Wade et ses milliards de campagne, malgré un indéniable bond qu’il a fait faire au Sénégal. C’est ce qui fait croire que seul un chapelet d’infrastructures inaugurées au pas de charge, vaut absolution et gratitude d’un peuple forcément béat.
Infrastructures ? Assurément. Mais quelle importance a-t-on accordé à la superstructure ? Aux capacités de réflexion des sénégalais, à leur besoin de compassion, on n’a pas adressé un regard. Mais qu’a-t-on retenu du 23 juin et des Assises Nationales ? On a couvert l’indignation des sénégalais d’un nuage de mots comme « Rupture » et « La Patrie avant la Parti », et le tour était joué…croyaient-ils. N’ayant pas compris que les refus vont de pair avec les désirs, nos politiciens et leurs cours, continuent de se vautrer dans les mêmes incongruités, déployées depuis des dizaines d’années, au premier rang desquelles trône l’indécent système de la transhumance. Nous qui attendions l’EMERGENCE, tu parles d’une révolution !
Mais, est-ce un bon calcul ? « The Times They Are Changing », nous dit Bob Dylan. C’est là que les deux punchlines s’allient pour « renverser la table » et peuvent s’amuser à distiller un « Y’en a marre du wax-waaxet », qui serait destiné à sanctionner les « transhumants recrutés » et les ensevelir de honte du reste des bulletins, dont on les pensait porteurs. Un ange passe…
Parce que les sénégalais ont rejeté en 2012 les habitudes courtisanes d’hommes et de femmes qui se « partagent le gâteau », et qui montent dans l’attelage présidentiel pour maintenir une posture, ou se bousculent sur la photo du dernier meeting, en échange de postes comme les inutiles « Ministres-Conseillers », de directions, et même d’enveloppes dodues pour les chefs des partis « bien coalisés ». Le souci, c’est que ces hommes et ces femmes politiques sont légitimes. Nous les avons élus ? Dans une aveuglante complicité. Et que dans notre for intérieur, nous jurons souvent par cette devise nationale, qui nous est presque consubstantielle, et qui brille sur nos frontons, affichant un amusant « Au nom du Pèse…du Fric… et de la Sainte Triche ». C’est ainsi qu’éblouis, nous avons créé le « Métier de Politicien », n’interrogeant jamais ceux qui en endossent les habits, sur ce qu’ils avaient pu faire pour le Sénégal, avant d’imaginer pouvoir le guider. Nous les fabriquons, nous les entretenons, les transportons, les meublons, et…les habillons. Souvent chez eux, tout est neuf. Ils n’exhibent rien de vieux. Voitures neuves, maison neuve, habits neufs, et parfois…femmes neuves.
Ce folklore a des limites. L’hommage populaire et discret rendu à Bruno Diatta par les sénégalais doit faire réfléchir, parce que cet hommage unanime, était adossé à des vraies valeurs qu’il incarnait. Pas dupe, le peuple sait parfois discerner. Et abhorrer les adeptes du « waax-waxeet ». Quelle que soit la qualité des « prises » de guerre, ce « y’en a marre du waxx-waxeet », peut créer une ligne et porter vers des coalitions de l’opposition, en clair Idrissa Seck et Ousmane Sonko, des électeurs qui auront juste envie d’empêcher ces « politiciens de métier » d’encore une fois être invités au festin du parti avant la patrie. Juste pour mettre fin à ces coutumes désuètes et pour dire son dégoût pour l’injustice, les sénégalais pourraient signifier à leur président qu’il doit son élection en 2012 en grande part à la compassion des sénégalais à son égard et à son comportement combatif face à l’humiliation que tentait de lui infliger Abdoulaye Wade. Le PM s’est proclamé « Saltigué » en prédisant il y a deux mois qu’il y aurait cinq candidats. Et parmi ceux qui restent, on commence déjà à leur chercher des poux dans la tête, et des cadavres dans les placards, par le biais de « plumes appâtées ». Bis repetita…
Il demeure navrant qu’un gouvernement ayant en son sein, 15 ou 16 ingénieurs ne soit pas comme dans leur ADN, préoccupé que par les solutions, choisissant de n’être préoccupé que par une réélection.
Vous me direz qu’on n’est pas au Congo. Là-bas ils n’élisent pas de présidents. Ils les nomment. Mais on est sur la bonne voie.