EL HADJI DIOUF SE RÉCLAME TOUJOURS DU CAMP PRÉSIDENTIEL
"J’ai toujours appartenu à la coalition Benno Bokk Yakaar - Les transhumants sont venus pour chercher des postes - Que personne ne me met du camp des transhumants"
En conférence de presse, cet après-midi, à Dakar, Me El Hadji Diouf, a réaffirmé son appartenance au camp présidentiel, à trois jours du démarrage de la campagne électorale.
« J’ai toujours appartenu à la coalition Benno Bokk Yakaar. Je fais partie du camp des vainqueurs », a-t-il déclaré. « Les transhumants sont venus pour chercher des postes. Que personne ne me met du camp des transhumants », a précisé l’avocat visiblement très agité face aux journalistes.
« Je dois critiquer Macky Sall »
Me Diouf a par ailleurs relevé des manquements du côté du chef l’Etat, Macky Sall. « Ce n’est pas parce que je suis membre de Benno Bokk Yakaar que je ne critique pas Macky. Le président Macky (Sall) a fait trop d’erreurs, a-t-il noté.
C’est donc clair, Me El Hadji Diouf va soutenir Macky Sall, le candidat de Benno Bokk Yakaar pour la présidentielle du 24 février prochain.
PAR SAXEWAR DIAGNE
L'OURAGAN WADE À DAKAR LA SEMAINE PROCHAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - Comme pour les législatives, l'arrivée de l'ancien président va changer la dynamique politique - Le mot d'ordre est d’empêcher la tenue de la présidentielle - Aucune alliance politique, sauf une : Khalifa Sall
Encore une fois, peut-être une dernière fois dans sa vie, Abdoulaye Wade est conscient d'être en mesure d'influer de manière significative la vie politique au Sénégal. Mieux, il est conscient qu'à lui seul, il est en mesure de faire basculer l'agenda électoral à quelques semaines de l'élection présidentielle du 24 février 2019.
De toute évidence, il n'est pas le seul à le penser. Qui d'autre plus que Macky Sall ne s'en inquiète également ? SenePlus est en mesure de révéler que le président Sall a personnellement indiqué à plusieurs personnes de son entourage qu'il ne souhaite pas la venue du président Wade au Sénégal avant la tenue de l'élection présidentielle. Par ailleurs, le chef de l'Etat aurait régulièrement indiqué que si Karim Wade débarquait à Dakar, il serait immédiatement arrêté.
Selon nos sources, le ton et le caractère particulièrement conciliant de Macky Sall lors des différents échanges qu'il a eus sur cette question ne semblait pas cacher sa fermeté et sa détermination. L'arrivée de Wade à Dakar, dans les prochains jours, peut se révéler comme un tournent politique majeur pour le pays. Et une chose est certaine, ce n'est franchement pas ce que souhaite Macky Sall.
Contrairement aux rumeurs et aux fausses nouvelles qui circulent dans les cercles politiques, sur les réseaux sociaux et parfois même dans la presse professionnelle, le mot d'ordre d'Abdoulaye Wade est clair : Il faut empêcher la tenue de l'élection du 24 février 2019. L'ancien président qui, à n'en pas douter, s'exprimera dans les tous prochains jours, la veille ou le jour de l'ouverture de la campagne électorale, devrait préciser qu'il ne s'agit pas de boycotter l'élection mais d'empêcher sa tenue du fait de ce qu'il considère comme l'exclusion arbitraire des deux principaux rivaux du président sortant : Khalifa Sall et Karim Wade.
Depuis le début de cette semaine, plusieurs leaders politiques se sont rendus à Paris pour discuter avec l'ancicen président et surtout s'enquérir de sa stratégie. De Pape Diop à Pierre Goudiaby Atepa en passant par Mamadou Diop Decroix et autres leaders de son parti comme Omar Sarr, le pape du Sopi a répété à tous ses interlocuteurs avec fermeté son intention de se battre pour que cette élection "pipée" ne se tienne pas. Il a explicitement confirmé qu'il n'entend aucunement soutenir qui que ce soit.
La stratégie de Wade serait-elle une stratégie de solitaire ? Non ! Là encore, contrairement aux rumeurs qui circulent, Khalifa Sall n'entend pas prendre position, du moins pour l'instant, pour l'un des candidats officiellement autorisés à compétir. Son alliance de facto avec Karim Wade et le PDS est plus que jamais d'actualité. Plusieurs sources ont confirmé à SenePlus que la stratégie de Khalifa est construite et établie en directe coordination avec Wade, Karim et le PDS : il faut aller à l'empêchement de la tenue d'un scrutin dont les résultats sont connus d'avance.
Il est maintenant à peu près certain que Karim Wade ne sera pas à Dakar avant le 24 février à moins que l'élection ne soit renvoyée suite au rapport de force que son père aura pu créer s'appuyant ou non sur l'éventuelle décision de la Cour de Justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) si celle-ci lui était favorable.
C'est en effet le 7 février 2019 que la sentence de la Cour de Justice de la CEDEAO sera connue sur les deux dossiers d'élimination des candidats Karim Wade et Khalifa Sall. Selon plusieurs de nos sources proches de l'ancien édile de la capitale, l'optimisme est de mise dans l'esprit du prisonnier de Rebeuss. Il semblerait que l'institution judicaire de la CEDEAO pourrait prendre une décision très favorable aux deux recalés.
Rappelons que le 13 juillet 2015, la Cour de Justice de la CEDEAO a rendu la décision N°ECW/CCJ/JUG/16/15 dans la cause qui opposait au Burkina Faso le Congrès Pour la Démocratie (CDP) et autres requérants à l’Etat dirigé à l'époque par une équipe de transition qui voulait écarter de l'élection les proches du président déchu, Blaise Compaoré.
Dans cet arrêt historique, la Cour communautaire indiquait qu'elle "rejette les exceptions d’incompétence et d’irrecevabilité soulevées par l’Etat du Burkina et se déclarait "compétente pour examiner la requête qui lui est soumise", mentionnant ainsi la recevabilité de la requête. Plus important, sur le fond, elle disait que "le Code électoral du Burkina Faso, tel que modifié par la loi n° 005-2015/CNT du 07 avril 2015, est une violation du droit de libre participation aux élections" et de là, elle ordonnait en conséquence à "l’Etat du Burkina de lever tous les obstacles à une participation aux élections consécutifs à cette modification.
C'est sur ce précédent historique que le camp de Khalifa, très soudé autour de Barthélémy Dias, Babacar Thioye Ba, du PS et leurs alliés Cheikh Gueye de la LD Debout, Babacar Mbengue, Soham Wardini (maire de Dakar), Woré Diaw, de l'AFP, ainsi que Moussa Tine, Oumar Cissé, Cheikh Bamba Dieye et Moussa Taye, se fonde pour entretenir l'espoir que l'élection du 24 février devrait être reportée de quelques mois pour permettre la validation de la candidature de Khalifa Sall et Karim Wade selon une probable injonction de la Cour de la CEDEAO.
Selon la nature de la décision de la CEDEAO, il n'est pas exclu que Khalifa Sall et Karim Wade puissent publier une déclaration commune le 7 ou 8 février 2019, et, de ce fait, de par son contenu, faire d'un de ces deux jours, une date singulière pour tout le processus électoral.
Par ailleurs, SenePlus est en mesure de confirmer que le président Wade qui entend être très actif pendant toute cette période pré-électorale sera à Dakar la semaine prochaine. Toute une logistique organisationnelle est en train de se mettre en place et son arrivée pourrait survenir le mercredi 6 février 2019 afin d'être sur place au pays le jour de l'annonce de la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO.
Quand je t’ai aperçue à l’écran en mode faire-valoir, le visage gêné, tête presque basse, j’ai eu à la fois pitié et honte - Je me suis aussitôt demandé : que diable est-elle allée faire dans cette galère ?
Plus dure est donc la chute, la bronca de désapprobation quasi universelle ne cessant de monter. Quand je t’ai aperçue à l’écran, en mode faire-valoir, le visage gêné, tête presque basse, j’ai eu à la fois pitié et honte pour toi. Je me suis aussitôt demandé : que diable est-elle allée faire dans cette galère ? En avait-elle besoin ? Comment peut-elle justifier sur le tard un compagnonnage longtemps récusé et considéré comme immoral avec les pilleurs de la nation. Dire, comme certains, que la famille Omarienne a pesé dans un tel choix est risible. Qui n’a pas de liens avec des familles religieuses ? Trop facile de céder à leurs injonctions intéressées.
Non Aissata, c’est une bourde quelle que soit la présentation qui en est faite : tu la regretteras et elle scelle la fin de ta romance avec le peuple sénégalais qui, pourtant, t’aimait toutes ethnies et obédiences politiques confondues.
J’ai mal pour toi. Je te considère comme une amie. De longue date. Depuis les années 1990. Au décès de ta maman, il y a deux ans, je suis venu jusque chez toi présenter mes condoléances. J’y ai retrouvé tes sœurs, dont Rama Tall. J’ai revu ton père, ancien petit mais digne fonctionnaire, respecte de tous, du ministere de la Communication.
Sur place, j’étais fier de sentir que les conditions décentes dans lesquelles ils vivaient avaient à voir avec ta propre réussite, toi la fille partie de rien et devenue, à force de talent et travail, une figure connue et reconnue de tous dans ce pays.
Puis un an après, parlant au nom de ta nièce dont le mari, le doué guitariste Habib Faye, faisait l’objet d’une cérémonie funebre, quelle ne fut pas ma joie de t’entendre décliner des formules rassembleuses, témoignages de la densité des relations inter-ethniques dans le Sénégal.
Tu n’étais certes pas encore en passe d’être une Angela Merkel ou Teresa May du pays, les bons sentiments du peuple ne faisant pas forcément une arithmétique électorale gagnante. Cela tu le savais. Mais ce que tu devais surtout savoir, c’est que malgré tes défauts - qui n’en na pas ?-, tu étais une icône à qui aucune erreur n’est permise. Les yeux fermés, hélas, dans un moment d’abandon, tu as ratée le coche.
Je ne te dénies pas le choix libre en démocratie de porter ton soutien sur un candidat. Mais le faire pour celui qui incarne le neddokobanditisme, qui a pillé nos ressources en hydrocarbures avec son frère, qui a bradé notre souveraineté, qui a mis en taule ton…ami, Khalifa, qui a réuni autour de lui les pires espèces, brigands et nuls types (hommes et femmes), truands et transhumants, qui est le symbole du Mackyavelisme en morale et politique, il fallait vraiment le faire.
Alors désormais Aissata tu pourras dire, à la question : foo todj ?, tu répondras: Yakaar, l’espoir.
Les gamines sénégalaises, les femmes du pays, parmi les plus brillantes au sein de la population, tenaient en toi un exemple à suivre. Par ton choix aussi tortueux qu’un serpent, la plupart d’entre elles ne vont, ne peuvent plus te suivre dans cette course sur la voie de ta perte.
Je suis triste. Parce que je pense que tu mérites mieux dans notre pays. Imagine comment tu vas regarder les Sénégalais si, comme ce n’est pas impossible, ce régime est défait dans quelques semaines. Et même à supposer qu’il gagne, quelque promotion qui te serait offerte n’en vaudrait pas la peine: ce serait d’ailleurs celle de la compromission.
Aissata Tall Sall, je te prends comme une amie et sœur, et pour cela, en tenant compte, pour ma part, des leçons politiques de la vie, je devine combien ton malheur est grand. Tu le sais plus que quiconque : tu es passée à côté de l’histoire, qui sera impitoyable à ton égard. Car en faisant ce pas dans le vide, sans parachute, tu te retrouves avec une bande de losers honnis du pays entier.
Quel gâchis. J’ai pitié. Je prie pour toi…
S'EXPATRIER AU SÉNÉGAL
Entre l'envie de réaliser ses projets professionnels au pays et la confrontation à la réalité, le contraste est souvent saisissant - Des entrepreneurs sénégalais partagent les difficultés qu'ils ont rencontrées une fois sur place
Jeune Afrique |
Hélène Porret |
Publication 31/01/2019
De la création d’une marque de vêtements, en passant par le développement de start-up spécialisés dans le numérique, à la fabrication de cosmétiques naturels, les projets des membres de la diaspora fleurissent au Sénégal. Poussés par les nouvelles opportunités offertes dans le monde de l’entrepreneuriat, l’amélioration économique du pays ou encore le besoin de concrétiser une envie ancrée depuis l’enfance, de nombreux entrepreneurs choisissent de vivre leur « African Dream ». Mais cette aventure excitante réserve aussi son lot de désillusions. Ils sont, dans un premier temps, confrontés au manque d’informations et de moyens pour les accompagner.
S’informer seul
« Entreprendre, c’est difficile partout. Mais ça l’est encore plus en Afrique », lance Adama Paris, styliste sénégalaise de 41 ans. « Quand je suis arrivée à 22 ans à Dakar avec mes rêves de jeune fille, il n’y avait pas de structures. J’ai dû me débrouiller seule. Aujourd’hui des fonds existent mais ce n’était pas le cas à mes débuts », se souvient-elle. Depuis, elle a créé sa marque de vêtements, la première Fashion Week à Dakar et une chaîne de télévision.
Beaucoup mobilisent leur propre réseau. Momar Diop, PDG d’ADNcorp, une société qui propose des offres et solutions numériques aux entreprises africaines, a mené sa propre enquête. « J’ai fait le tour des entrepreneurs qui avaient réussi pour échanger avec eux grâce aux recommandations de mes amis ou des contacts trouvés sur LinkedIn », précise-t-il. Une fois son activité lancée, il s’appuie sur des structures d’accompagnement comme Jokkolabs, le CJD (Centre des jeunes dirigeants) ou Enablis, réseau global d’entrepreneurs de PME au Sénégal. « Ces réseaux m’ont aidé à mieux comprendre l’environnement, à ne pas être isolé mais aussi à déjouer les pièges », ajoute-t-il.
Faire face à l’incompréhension des locaux
La confrontation aux remarques des locaux est également un autre obstacle à surmonter. Tous expliquent avoir subi les réflexions de Sénégalais sceptiques vis-à-vis de leur envie de retour. « Pourquoi vouloir abandonner le confort de l’Occident ? » a-t-on demandé à Mariétou Diouf, fondatrice d’Etounature, une entreprise de produits cosmétiques naturels. « Quand on la chance de faire sa vie ailleurs, c’est mal vu de revenir », confie-t-elle. Cette entrepreneure de 40 ans a quitté le Sénégal après l’obtention de son bac scientifique. Après avoir fait ses études en France, elle a travaillé dans la finance pendant 15 ans au Canada. « Lorsqu’on a été autant d’années à l’étranger, nous n’avons plus forcément la mentalité de notre pays d’origine. On est tiraillé entre deux cultures et on doit faire face au rejet des Sénégalais. Il faut être solide dans sa tête. »
L’incompréhension peut venir aussi de la famille comme le confesse Mafal Lô, créateur de la régie publicitaire FireFly Media. « Mon père me disait : ‘pourquoi tu veux quitter la stabilité pour plus de chaos ? Là-bas, rien n’est carré, les gens sont malhonnêtes’. J’avais beaucoup d’appréhension mais j’étais aussi porté par l’énergie du début », se rappelle-t-il.
Des freins au niveau du recrutement
Du côté professionnel, le manque de compétences locales a pu freiner ces porteurs de projets dans la réalisation de leurs activités, tout secteur confondu. Depuis 2010, le producteur Malick Ndiaye a installé au Sénégal son label indépendant Think Zik, qui a permis de révéler les chanteuses Grace, Ayo, Imany et récemment le rappeur sénégalais Faada Freddy. Si les talents ne manquent pas dans le milieu artistique, il peine cependant à trouver des techniciens. « Dans les industries culturelles, il n’y a pas d’ingénieurs du son qualifiés par exemple à cause de l’absence de formations. On est obligé de faire venir des équipes de l’étranger. L’idée à terme, c’est de participer à la formation à travers notre structure », explique-t-il.
L’envie d’embaucher de la main d’oeuvre locale ou africaine anime pourtant tous ces repats. L’entreprise Etounature de Mariétou Diouf emploie uniquement des Sénégalais. Ce sont essentiellement des postes opérationnels dans la vente ou la production. Elle reconnaît toutefois que le recrutement a été difficile. « Les formations ne sont pas adaptées au marché du travail », se désole-t-elle.
« Un terrain de jeu plus large »
Monter son entreprise au Sénégal implique aussi des concessions dans la vie privée. La perte de confort est une conséquence à laquelle beaucoup d’expatriés se préparent, mais la confrontation au terrain est souvent différente. « Les services publics sont beaucoup moins performants, surtout dans l’éducation. C’est un problème quand on a des enfants à charge. Ayant vécu en France, je me rends compte à quel point c’est précieux », constate Mafal Lô. Si son business ne fait pas plus de 600 000 euros de chiffres d’affaires par an d’ici 5 ans, il pense revenir en France pour que sa fille bénéficie du système scolaire français.
Pour l’heure, les aspects positifs pèsent davantage dans la balance. Cette expérience lui a ouvert de nouveaux horizons. Il multiplie aujourd’hui les voyages d’affaires et se tourne vers de nouveaux partenaires en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Chine et aux États-Unis. « En France, la route est un peu tracée pour les ingénieurs. On est vite limité. Quand, je suis venue au Sénégal, j’ai trouvé que le terrain de jeu était plus large. On a de quoi s’exprimer. Si on amène des propositions innovantes, les portes s’ouvrent », se réjouit-il. Un enthousiasme partagé par l’ensemble des « repats » interrogés. « Si c’était à refaire, je recommence trois fois », conclut Momar Diop.
PAR FARY NDAO
PRÉSIDENTIELLE AU SÉNÉGAL: OU SONT LES JEUNES ET LES FEMMES ?
Le problème de cette liste c’est l’absence de femmes et de jeunes dans un pays où l’Assemblée nationale est pourtant composée de 43 % de femmes et que les moins de 40 ans représentent 70 % de la population - Où sont donc les jeunes et les femmes?
Au Sénégal, le Conseil constitutionnel chargé d’examiner les candidatures à la présidence de la République s’est prononcé de manière définitive, dimanche 20 janvier 2019. Ils étaient 27 candidats avant de passer par le filtre du parrainage populaire mais cinq seulement verront leurs noms inscrits sur les bulletins de vote lors du premier tour de l’élection présidentielle du 24 février. Les Sénégalais devront donc choisir entre le président sortant, Macky Sall, 58 ans, et les opposants Idrissa Seck, 60 ans (coalition Idy2019), Madicke Niang, 63 ans (coalition Madicke2019), Issa Sall, 62 ans (PUR) et Ousmane Sonko, 44 ans (coalition SonkoPrésident).
Ce qui interpelle à la lecture de cette liste, c’est l’absence de femmes et de jeunes dans un pays où l’Assemblée nationale est pourtant composée de 43 % de femmes et que les moins de 40 ans représentent 70 % de la population. Où sont donc les jeunes et les femmes ? Il y avait pourtant du choix. Les plus jeunes candidats, Abdoul Wahab Ben Geloune (41 ans) et Bougane Gueye Dany (42 ans), sont deux entrepreneurs « partis de rien ». Indépendants et politiquement engagés sur le tard – ce qui ne pardonne jamais –, ils n’ont pas passé le cap des 53 000 parrainages, malgré une belle présence sur les réseaux sociaux et des moyens importants déployés pour sillonner le pays, notamment pour M. Dany. Les ambitions des candidates Aissata Tall Sall, Aida Mbodj et Amsatou Sow Sidibé, ont également été stoppées net. Sexagénaires, dirigeantes de mouvements ou partis politiques, elles ont toutes trois été ministres et ne sont donc pas des novices en politique.
Ce rapide tour d’horizon permet d’identifier deux profils. Le premier est celui des (presque) jeunes qui se sont lancés dans l’aventure présidentielle avec leurs propres moyens. Le second est celui de femmes expérimentées qui se sont émancipées des historiques Parti socialiste (PS) et Parti démocratique sénégalais (PDS) mais qui n’ont pas réussi à mobiliser assez de sympathisants autour d’elles pour mener à bien leur ambition nationale.
« Fuite des cerveaux politisés »
En observant ces deux profils et l’âge moyen des candidats retenus (61 ans, hors Ousmane Sonko), il transparaît un fait : celui de la confiscation du leadership politique par des hommes sénégalais d’âge mûr. Faut-il s’en étonner dans un pays où la moyenne d’âge des députés siégeant à l’Assemblée nationale est de 55 ans, quand celle de la population est de 19 ans ?
Conscients de l’impossibilité d’émerger dans des partis politiques où la démocratie interne est en panne, les jeunes préfèrent ainsi arriver à la politique par des voies de contournement telles que le monde des affaires. Quant aux femmes, lassées d’être des faire-valoir, elles s’émancipent, mais souvent sur le tard.
Pour comprendre leur échec, il faut d’abord s’intéresser à l’organisation insidieusement discriminatoire des partis politiques sénégalais. En effet, ceux-ci comptent toujours un mouvement des jeunes et un de femmes. Cette subdivision astucieuse crée tout d’abord une antichambre à l’entrée dans la politique nationale. En effet, au Parti socialiste sénégalais, tout jeune de moins de 25 ans doit obligatoirement militer au sein du mouvement des jeunes. Ensuite, elle agit comme un entonnoir et pousse les jeunes, tout comme les femmes au sein de leur mouvement, à se lancer dans une compétition féroce pour contrôler ledit mouvement.
Cette compétition nécessite de se faire remarquer par les instances centrales du parti et requiert des moyens logistiques et des militants dévoués qui sont souvent fournis par les responsables nationaux. Ainsi, jeunes et femmes sont avant tout perçus dans les partis politiques sénégalais comme des troupes à travers lesquelles les responsables politiques nationaux, souvent des mâles, se livrent des luttes d’influence. De plus, lors des investitures sur les listes électorales ou lors de l’établissement du bureau politique du parti, le mouvement des jeunes et celui des femmes disposent d’un quota qui garantit la présence de leur responsable et parfois de son adjoint(e). Par ailleurs, dès qu’un jeune ou une femme veut se prononcer sur un champ politique autre que celui qui lui a été assigné, c’est bien souvent le rappel à l’ordre, la mise à l’écart, voire la sanction.
Hormis cette malformation congénitale des partis sénégalais, d’autres facteurs peuvent expliquer l’absence de leaders politiques jeunes ou femmes au niveau national et particulièrement dans la liste finale de candidats à la présidentielle. Parmi eux figurent en bonne position le désintérêt des jeunes élites intellectuelles critiques, hommes et femmes confondus, pour la politique partisane, mais aussi la « fuite des cerveaux politisés » vers l’espace de la société civile. Un espace certes militant, mais relativement confortable. Les partis politiques manquent donc de bras et d’esprits de qualité.
Pauvreté du discours
Outre le refus de s’engager dans la politique partisane, ce qui laisse un boulevard aux jeunes courtisans et courtisanes, le manque de leadership politique jeune et féminin s’ancre également sur un substrat culturel patriarcal intimant sans cesse aux jeunes de ne pas contredire leurs aînés, y compris quand ceux-ci ont tort, ni de prendre de risques sur le plan professionnel. Quant aux femmes, charge à elles de sacrifier leurs ambitions professionnelles et politiques si l’équilibre familial risque d’en pâtir. Telle est l’atmosphère sociale pesante dans laquelle toute aspiration de jeunes ou de femmes est étouffée par l’ordre patriarcal d’essence traditionnelle et religieuse.
Enfin, l’absence d’un discours politique fort et élaboré prenant en charge les préoccupations des jeunes et des femmes explique le fait qu’ils n’ont pas réellement soutenu les candidats qui ont été recalés. Les premiers responsables de cette pauvreté du discours sont bien entendu les candidats et candidates eux-mêmes, qui n’ont pas su trouver les thèmes politiques susceptibles de réveiller l’enthousiasme.
La nouvelle règle de parrainage, filtre nécessaire à la lisibilité du jeu politique mais véritable capharnaüm dans sa mise en œuvre, est donc apparue comme un obstacle supplémentaire à ceux que rencontraient déjà les jeunes et les femmes dans l’espace politique et social sénégalais. Aspirants candidats mais finalement cantonnés au rôle de spectateurs, jeunes et femmes se contenteront de porter des tee-shirts et d’animer les meetings politiques dans les semaines à venir. Un air de déjà-vu.
-------
Fary Ndao est ingénieur géologue. Il est coauteur de l’ouvrage collectif Politisez-vous ! (éd. United Press of America). Il a publié l’essai L’Or noir du Sénégal en 2018.
LES ACTEURS COMPTENT SUR UN ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE
Le rôle de la communauté est essentiel dans la lutte contre la Transmission mère enfant du Vih/Sida.
Le rôle de la communauté est essentiel dans la lutte contre la Transmission mère enfant du Vih/Sida. C’est l’avis des acteurs de la lutte. Au-delà des moyens de prévention, de traitement, mis en place par le gouvernement, la communauté, notamment les époux, la famille et surtout les femmes enceintes, doit s’engager pour qu’il n’y ait plus un enfant qui naisse avec le virus du Sida. Les acteurs invitent également la société à davantage accepter les femmes séropositives et à les soutenir pour ainsi diminuer le fardeau de la stigmatisation qui pèse sur elles.
Il est inacceptable qu’en 2019 qu’un enfant naisse avec le Vih/Sida. Ainsi parlait la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte (Cnls) contre le Vih/Sida, lors de la cérémonie d’ouverture des 2èmes journées scientifiques Vih. Dr Safiétou Thiam a sans doute raison en lançant ce cri du cœur. Car aujourd’hui, le Sénégal dispose de tous les moyens de prévention, de traitement et de suivi pour que les enfants ne naissent pas avec le Vih. Mais, le constat est que des enfants continuent de naître avec le Vih au Sénégal. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Dr Khady Fall Traoré, en service à la Division Sida, estime qu’au-delà des moyens mis en place, il faut un engagement communautaire. «Les femmes doivent comprendre qu’une femme séropositive peut avoir un enfant sain», rassure déjà Dr Fall.
Poursuivant son propos, Khady Fall Traoré ajoute que les femmes enceintes devraient également venir très tôt dans les structures de santé. Mais, le constat est que jusqu’à présent, raconte-t-elle, «des femmes enceintes viennent tardivement faire leurs consultations prénatales (Cpn), certains ne viennent même pas. D’autres refusent tout bonnement le dépistage». Même si il faut noter un taux d’acceptation du test assez élevé de 90%. Autre difficulté soulignée, les perdues de vue. «Des femmes qui commencent le traitement et qui abandonnent en cours de chemin le plus souvent à cause de la stigmatisation car la plupart des femmes positives ne partagent pas leur statut sérologique avec le mari ou la famille», témoigne toujours Mme Fall.
Pourtant, la Ptme est très efficace de l’avis de Dr Fall. Dès que la femme est dépistée et qu’elle est positive, un paquet de services complet lui est offert et gratuitement. Aujourd’hui, pour plus d’efficacité, la Ptme a mis en place une nouvelle stratégie. Il s’agit de l’intégration des services. C’est-à-dire que les prestataires donnent le paquet de soins là où la femme s’est fait dépister. Le programme a mis en place une autre stratégie, la délégation des tâches. Celle-ci consiste à former les sages-femmes, les paramédicaux dans les postes où il n y a pas de sage-femme. «On ne réfère plus chez le médecin. Au niveau des postes on a commencé la décentralisation. Même si c’est encore timide», reconnaît Khady Fall Traoré. Et d’ailleurs, fait-elle savoir, «cette année, la bataille sera que les sages-femmes et certains paramédicaux puissent s’engager à prendre en charge les femmes enceintes séropositives : c’est-à-dire leur donner les Arv, les soutenir et les accompagner durant toute la grossesse et même après l’accouchement pour s’assurer que l’enfant est sain et sauf», révèle Dr Fall.
C’est donc un pari pour le Ptme mais aussi un pari pour la communauté et les prestataires. «Il nous faut l’engagement de tous pour booster les indicateurs», rappelle encore Mme Fall. Et c’est ce qui explique sans doute les campagnes de rattrapage initiées par le Cnls. De 2014 à 2016, malgré les interventions et les stratégies mises en place, le taux de transmission mère/enfant du Vih est stagnant passant de 3,1% à 3,16%.
Cette année, la campagne a été un peu ralentie par la grève des agents de santé. «On n’a pas pu mobiliser les femmes pour le dépistage. On a juste travaillé avec les sages-femmes», renseigne Diakhou Bâ. Maintenant que la grève est finie, «les districts vont analyser les données de 2018 et une fois les gaps connus, des stratégies seront mises en place pour atteindre les objectifs de 2019», note-t-elle.
En attendant ce bilan, les acteurs lancent un appel à la communauté. Ils veulent que les femmes enceintes, quel que soit le lieu où elles se trouvent, aillent dans les structures de santé pour faire la Cpn. «La Cpn n’a que des avantages, au-delà du dépistage, on fait faire à la femme une série d’examens pour son bien-être et celui de son bébé», rappelle Dr Fall. Les hommes également sont concernés par cet appel. Selon les acteurs, ils doivent davantage s’impliquer en accompagnant leurs femmes pendant la grossesse. Quant à la communauté, elle doit accepter les femmes séropositives. «Ce n’est pas parce que il y’a eu tel comportement ou telle attitude, c’est juste une maladie. Elles ont besoin d’être soutenues et aidées», estiment les acteurs de la lutte. En 2018, la Ptme avait lancé la campagne Ndèye Dické. Une façon pour le Programme de se battre pour garder les femmes séropositives, en leur assurant un traitement antirétroviral et un suivi régulier pour le bien de la mère et de l’enfant.
MADICKÉ NIANG, LE DISSIDENT
Mener son aventure en revendiquant sa filiation avec Abdoulaye Wade mais sans le PDS, c’est l’équation que doit encore résoudre le candidat à la présidentielle
Au Sénégal, ils sont cinq dans la course à la présidentielle : le sortant Macky Sall, Idrissa Seck, Madicke Niang, Issa Sall et Ousmane Sonko. A moins d’un mois du scrutin, RFI dresse chaque jour le portrait de l’un des candidats. Aujourd’hui, Madické Niang, du Parti démocratique sénégalais, parti qui a toujours désavoué sa candidature, la jugeant dissidente face à celle de Karim Wade.
Devant une des nombreuses mosquées de Dakar, Ibrahima Faye porte un gilet orange. C’est pour mieux être vu sur les routes : l’homme est mécanicien et répare bénévolement les voitures qui vont dans la ville sainte de Touba. « C’est quelqu’un de bien. Il a un caractère ferme, et il aide les gens. La chose la plus importante dans la vie, c’est aider. Il aide. C’est quelqu’un de superbe », affirme-t-il.
Touba, la destination préférée de Madické Niang pour faire campagne. Le candidat bénéficie d’une grande popularité dans ce bastion historique du PDS. Mais Madické Niang manque d’appui sur le territoire, estiment ses détracteurs. Le candidat assure qu’il est loin d’être seul : « La réalité est là pour apporter un démenti cinglant. J’ai des représentants partout. »
Pour le pays, il souhaite s’inspirer de son mentor : l’ancien président Abdoulaye Wade : « Ma vision est aujourd’hui celle que le président Wade avait déclinée en libéralisme social qui peut encourager la concurrence tout en soutenant les couches les plus défavorisées. »
Un exercice d’équilibriste
Mener son aventure en revendiquant sa filiation avec Abdoulaye Wade mais sans le PDS, c’est l’équation que doit encore résoudre le candidat. En effet, début octobre 2018, Madické Niang se porte candidat à la présidentielle. Un coup d’éclat rapidement désavoué par la majorité du Parti démocratique sénégalais. Désavoué surtout par Abdoulaye Wade, l’ancien président signe un communiqué au vitriol dans lequel il accuse le dissident d’être téléguidé par le pouvoir, directement par Macky Sall.
Pourtant Madické Niang a toujours assuré s’être positionné comme le plan B, le recours en cas d’invalidation de la candidature de Karim Wade. L’homme a vu juste. Le candidat investi par le PDS a bien été exclu du scrutin par le Conseil constitutionnel. La ligne du parti, elle, n’a pas bougé : c’est Karim Wade ou rien.
Né à Saint-Louis, Madické Niang est un fidèle parmi les fidèles d’Abdoulaye Wade. Ministre des Affaires étrangères en 2009, il est encore l’avocat de l’ancien président lors de l’affaire Babacar Seye. A 65 ans, l’homme assure qu’il sera la surprise de l’élection.
Papis Lo, étudiant, est quant à lui mitigé sur les chances de Madické Niang. « C’est vrai qu’il a pris ses responsabilités. Il veut partir tout seul. Pour moi, il ne sait pas ce qu’il veut. Je pense que c’est ça son problème. »
Reste à savoir si le vote des électeurs du parti est conditionné par le soutien d’Abdoulaye Wade. Un geste que le candidat n’a toujours pas obtenu.
LA CSA RAPPELLE AU GOUVERNEMENT SES ENGAGEMENTS
La Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (Csa) exige du gouvernement le respect de ses engagements envers les travailleurs.
Cette centrale syndicale a tenu hier une conférence de presse sous le thème : «Appel de la Csa en perspective de la Présidentielle du 24 février 2019.» Au de-là du non-respect des engagements du gouvernement, les syndicalistes dénoncent aussi les lenteurs notées dans les procédures administratives, qui affectent la carrière des fonctionnaires. Le but de la conférence a surtout été de rappeler aux tenants du pouvoir mais aussi aux prétendants à la magistrature suprême l’état des revendications du monde du travail. «Il y a urgence d’ouvrir de sérieuses négociations inclusives pour la révision du système indemnitaire et de rémunération des agents de la Fonction publique pour corriger les injustices et les iniquités dans le traitement salarial et indemnitaire des agents pour la motivation et la productivité», a indiqué Elimane Diouf.
Par ailleurs, la Csa invite les candidats à la Présidentielle à organiser une campagne électorale civilisée et un scrutin démocratique, transparent et honnête dans le respect des lois et règlements en vigueur. «Le respect et la consolidation de l’Etat de droit ne peuvent être l’apanage des seuls politiques», a soutenu Elimane Diouf. Forte de ce constat, la Csa invite l’ensemble des cinq candidats à des séances d’échanges sur leur programme, mais surtout à évaluer les revendications des travailleurs. «Nous les attendons ici même dans notre siège pour débattre sur leur programme mais aussi pour poser des questions sur la situation et l’avenir des travailleurs sénégalais», espère Elimane Diouf. Sans donner des consignes de vote, la Csa exhorte toutes les organisations de travailleurs à se tenir debout pour la préservation de l’Etat de droit et pour le respect du suffrage de chaque citoyen.
LE LIBERIA, PREMIER ADVERSAIRE DU SENEGAL
L’Equipe locale du Sénégal aura comme adversaire le Liberia pour le premier tour des éliminatoires du Chan (Championnat d’Afrique des nations) dont la phase finale aura lieu en Ethiopie en 2020, annonce la Caf sur son site officiel.
En cas de qualification, le Sénégal sera opposé au Syli local de Guinée qui lui avait barré la route pour la précédente édition organisée au Maroc en janvier 2018. La Guinée est exemptée du premier tour.
Après avoir participé aux deux premières éditions du Chan en 2009 (Côte d’Ivoire) et en 2011 (Soudan), le Sénégal peine à prendre part à cette compétition réservée aux joueurs évoluant dans les championnats nationaux.
Les Lions locaux ont été éliminés pour l’édition 2014 par la Mauritanie et en 2016 (Rwanda) et 2018 par la même équipe de Guinée. L’Equipe nationale locale qui a connu comme entraîneur, Joseph Koto, Demba Ramata Ndiaye et Moustapha Seck, est désormais entrainée par Serigne Saliou Dia, ancien coach des moins de 23 ans.
Quarante-sept (47 pays) équipes sont engagées dans cette compétition mais seulement 15 places seront mises en compétition, a précisé la Confédération africaine de football qui a procédé au tirage au sort, ce mardi à son siège au Caire.
Les qualifications étant organisées par zone, deux équipes viendront de la zone ouest A (celle du Sénégal), 3 de la zone ouest B, 2 de la zone nord, 3 de la zone centre, 2 de la zone est (plus l’Ethiopie en tant que pays organisateur) et 3 de la zone australe. La Caf a ajouté qu’elle communiquera à temps opportun les dates des éliminatoires.
Serigne Saliou Dia : «C’est jouable»
L’entraîneur de l’Equipe nationale locale de football, Serigne Saliou Dia, a fait part à l’Aps de son optimisme quant à une qualification de ses protégés au Chan 2020. «C’est jouable et on connaît nos adversaires, mais il faut surtout se mettre au travail rapidement», a-t-il ainsi réagi. Le technicien a souligné la nécessité de mettre sur pied un groupe élargi d’une cinquantaine de footballeurs afin de prendre en compte les départs fréquents à l’étranger de certains joueurs sélectionnés.