SenePlus publie ci-dssous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 30 janvier 2019.
« Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Babacar SECK, titulaire d’un Certificat d’Aptitude à l’Enseignement secondaire technique et professionnel (CAESTP), est nommé Directeur du Centre de Formation professionnelle et technique au ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat ;
Monsieur Amadou Massar SARR, Officier de Marine, membre du Conseil national du Patronat (CNP), est nommé Président du Conseil d’Administration du Centre de Formation professionnelle et technique au ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat. »
MACKY EN CAMPAGNE AVANT L'HEURE
Le Chef de l'Etat demande au Premier Ministre, de prendre toutes les dispositions pour vulgariser, avec des moyens de communication adaptés, le bilan exhaustif et élogieux de son action au service de la population - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dssous, le communiqué du Conseil des ministres du 30 janvier 2019.
« Le Président Macky SALL a réuni le Conseil des ministres, mercredi 30 janvier 2019 à 10 heures, au Palais de la République.
Entamant sa communication autour de la consolidation du pacte de confiance avec le peuple sénégalais à la veille de l’ouverture de la campagne électorale, le Chef de l’Etat lance un appel à tous les candidats, à toute la classe politique, aux citoyens et aux électeurs, en vue du renforcement continu et du rayonnement permanent de notre démocratie, avec un débat d'idées serein et soutenu par un sens élevé des responsabilités des différents acteurs du processus électoral.
Dans ce cadre, le Président de la République rappelle au Gouvernement, l'impératif de prendre toutes les dispositions requises en matière administrative, logistique et sécuritaire afin d'assurer le déroulement, dans les meilleures conditions, de la campagne électorale qui démarre le 03 février à 00 h 00 et du scrutin présidentiel.
A cet égard, le Président de la République réitère à nos compatriotes son engagement déterminé à poursuivre l'œuvre d'édification nationale, en donnant à chaque sénégalaise et à chaque sénégalais, quel que soit son lieu de résidence, les possibilités d'avoir un accès correct aux services sociaux de base, (eau, électricité, santé, éducation, formation) à un logement et un emploi décents, ainsi qu’à une vie toujours meilleure à travers un cadre qualitativement amélioré.
Par ailleurs, appréciant le bilan global de son mandat et le maintien du cap de l’émergence, le Chef de l’Etat rappelle que sa vision d'un Sénégal Emergent reste la doctrine fondamentale de notre action. Dès lors, le Président de la République demande au Premier Ministre, de prendre toutes les dispositions pour vulgariser, avec des moyens de communication adaptés, le bilan exhaustif et élogieux de notre action collective au service des sénégalaises et des sénégalais.
Poursuivant sa communication autour de la continuité du travail gouvernemental et la préparation administrative des dossiers dans les différents départements ministériels, le Chef de l’Etat attire l’attention du gouvernement sur la nécessité d’assurer la continuité du service public qui ne doit connaitre, ni ralentissement ni blocage durant la campagne électorale.
A ce titre, le Président de la République demande au Premier Ministre de prendre toutes les dispositions en vue du fonctionnement normal et régulier des ministères, administrations et services publics sur toute l'étendue du territoire national.
En outre, le Chef de l’Etat invite le Premier Ministre à veiller à la continuité des actions et projets engagés par l’Etat.
Par ailleurs, abordant la rénovation du building administratif et l’accélération de la transformation de nos administrations, le Chef de l’Etat informe les membres du conseil de la réception du Siège officiel du Gouvernement rénové, sous sa présidence, en cet après-midi du 30 janvier 2019, plus de 60 ans après son édification. En effet, cet évènement demeure un moment historique pour l'Etat qui engage, après la mise à disposition des nouvelles sphères ministérielles de Diamniadio, un tournant majeur dans son processus de modernisation pour davantage porter notre ambition d'accélérer le développement économique et social du Sénégal.
Dans cette perspective, le Président de la République invite le Gouvernement à intensifier la réalisation du projet de Maison des Archives nationales à Diamniadio et à renforcer la dynamique de transformation institutionnelle de l'Imprimerie nationale, sise à Rufisque, en établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) afin d'asseoir son positionnement stratégique, le développement de son patrimoine industriel et numérique, ainsi que son fonctionnement optimal au service des administrations publiques.
Le Chef de l’Etat a terminé sa communication par le suivi de la coopération et des partenariats et par son agenda.
Le Premier ministre a axé sa communication sur le suivi de la campagne de commercialisation arachidière, la revue annuelle des réformes des politiques, programmes et projets communautaires de l’UEMOA, avant de rendre compte de la coordination des activités gouvernementales.
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait le point de la situation sous régionale, africaine et internationale.
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a fait le point de la conjoncture nationale et internationale
Le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a rendu compte du suivi de la campagne de commercialisation agricole.
Au titre des textes législatifs et règlementaires, le Conseil a examiné et adopté :
le projet de décret portant création, organisation et fonctionnement du Secrétariat exécutif du 9éme Forum mondial de l’eau ;
le Projet de décret fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Laboratoire d’Analyse et de Contrôle (LANAC) ;
le projet de décret portant création du Certificat professionnel de Spécialisation.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Babacar SECK, titulaire d’un Certificat d’Aptitude à l’Enseignement secondaire technique et professionnel (CAESTP), est nommé Directeur du Centre de Formation professionnelle et technique au ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat ;
Monsieur Amadou Massar SARR, Officier de Marine, membre du Conseil national du Patronat (CNP), est nommé Président du Conseil d’Administration du Centre de Formation professionnelle et technique au ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat. »
PAR AMADOU TIDIANE WONE
LE TEMPS DE SE REMETTRE À L'OUVRAGE !
L'enjeu véritable de l’élection présidentielle de février 2019 se trouve là : rendre la parole au peuple et répondre à ses attentes véritables ou continuer à nous la jouer sur le registre du mimétisme caricatural des atours occidentaux
Il est temps de se redéfinir ou plutôt de préciser le sens d'une quête. A bientôt 63 ans, le temps n'est plus aux hésitations ni aux angoisses existentielles. Le temps n'est plus aux rêves inassouvis ni au situationnisme, terme usité pour ennoblir l'opportunisme. À la porte du troisième âge, la lucidité commande plutôt de mettre de l'ordre dans ses « affaires ». Les siennes propres et celles de la vie.
Sans être un carriériste de la politique, je dois au Seigneur Allah d'avoir, à l'occasion de l'accession du président Abdoulaye Wade au pouvoir, occupé des fonctions publiques au plus haut niveau. Quoique très familier des hommes de pouvoir depuis mon enfance. J'ai joué dans les salons et les jardins de la présidence de la République depuis les années 1969. En compagnie de Feu Philippe Senghor et de quelques autres compagnons de classe ou de jeu de l'époque. Dont certains connus, tout simplement, dans la cour du Collège de la Cathédrale de Dakar à l'occasion de parties de ballon prisonnier très âprement disputées... Enfance et jeunesse, dorées et insouciantes, dans le principal quartier de résidences ministérielles et diplomatiques du Sénégal des années 60 à 80 : Fann-résidence. Durant toutes ces années, j'ai vu des hommes et des femmes de pouvoirs, réputés indéboulonnables, choir à la faveur d'un simple décret. Leurs maisons, remplies de courtisans la veille, se désemplir aussi vite que neige qui fond au soleil. J'ai vu des hommes, dits mystiquement inattaquables, sombrer dans des maladies, la déchéance financière et sociale au point d’être réduits à la réclusion à domicile jusqu'à l'issue fatale. J’ai aussi vu, et admiré, de grands hommes qui m'ont fait l'honneur de leur attention et de leur affection.
Je pense à feu Amadou Karim Gaye, plusieurs fois ministre et modèle d'équilibre, à la fois de culture religieuse et occidentale, mais aussi de racines négro-africaines profondes. Je citerai aussi Medoune Fall, grand ami de mon père, plusieurs fois ministre et Ambassadeur. C'est chez lui en 1964, alors qu’il était gouverneur de la région de Diourbel, que j'ai goûté pour la première fois au jus de ditakh… les papilles d'enfant n'ont pas la mémoire courte ! Des hommes prestigieux, il y'en a eu d'autres … Certains dans ma famille si proche que je pourrais, en les citant, être soupçonné de parti pris clanique… J’ai ainsi acquis le sens de l'observation du jeu social et appris à décoder son sens tragicomique. Et c'est pour cela que je suis imperméable aux dorures du pouvoir et à ses faux semblants. Que du déjà vu ! Contrairement aux perfides allégations des médisants, j'ai appris à me suffire de peu et à devenir de plus en plus exigeant avec ma petite personne. Si je dis tout cela aujourd'hui, c'est qu'à 63 ans le temps se rétrécit. La marge d'erreur aussi. Et le pays tangue sur des eaux déchaînées. Dans l'affolement qui précède le chavirage d'un navire, la raison perd son sens. Et l’on ne répugne à s’accrocher à aucune bouée à portée de main. Fut-elle entachée de fiente.
Les danses du ventre, pré et post parrainages, ainsi que les transhumances orchestrées à l'occasion du mercato pré-électoral, sont le baromètre de la déliquescence du système de gouvernance postcolonial. Un système corrompu et corrupteur qui ne survit que par la paresse des élites gouvernantes à inventer un modèle conforme à nos réalités sociales, culturelles, économiques et historiques. Notamment depuis les tragiques événements de 1962. Cette élite francisée, pourtant minoritaire, a accaparé les institutions héritées de la colonisation et en assure la maintenance au profit de la France, de ses entreprises et de son économie. Elle en récolte des miettes pour services rendus contre sévices subis par le peuple sénégalais. C'est cela la simple vérité ! Tant que nous n'inverserons pas ce paradigme de base nous continuerons à tourner en rond.
L'enjeu véritable de l’élection présidentielle de février 2019 se trouve là : rendre la parole au peuple et répondre à ses attentes véritables ou continuer à nous la jouer sur le registre du mimétisme caricatural des atours occidentaux, des « r » que l'on roule et des airs que l'on se donne. Il faut savoir d'où l'on vient et vers quoi nous voulons mener nos enfants. Souvenons-nous que des armées de résistants ont versé leur sang pour l'indépendance de ce pays. Défaits au plan militaire, ils ont conquis le cœur de ses habitants. Juste à titre d’exemple, Hadji Omar Tall, Maba Diakhou Ba, Moussa Molo Balde, Lat-Dior Diop, Alboury Ndiaye pour ne citer que ceux-là, ont plus de place dans le cœur des sénégalais que Faidherbe dont la statue, ayant été vaincue par le temps, à été secourue par nos élites francisées…
Qui rame à contre courant de l'Histoire ?
Face à ces enjeux colossaux, les petites histoires de chaises anglaises entre politiciens professionnels deviennent tristement dérisoires. Le « jeu » politique est si prévisible qu'il en est devenu lassant. Le prochain coup est déjà connu. Les pronostics sont faits. Il ne reste qu'à attendre le coup de sifflet final.
À ceux qui ont gardé intacts leurs rêves de grandeur, pour ce pays et son peuple, de se rassembler pour faire la différence et changer de cap ! Pour les gens de ma génération, c'est le dernier et seul combat qui vaille de se remettre à l'ouvrage. Comprenne qui pourra !
« Camarades, le jour nouveau qui déjà se lève doit nous trouver fermes, avisés et résolus… » Merci Fanon.
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UNE LANGUE NATIONALE COMME LANGUE OFFICIELLE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Vu la mosaïque des langues parlées au Sénégal, certains citoyens proposent d'opter pour le Wolof, parlée majoritairement dans le pays, comme langue officielle - VIDÉO EN PULAAR
Youssouf Ba et Lamarana Diallo |
Publication 30/01/2019
#Enjeux2019 - C’est au moment où le débat sur la question des langues nationales est sur toutes les lèvres que des Peulh ont plaidé pour la cause du wolof. Pour certains d'entre eux, le Sénégal peut faire de cette langue parlée sur presque toute l’étendue du territoire nationale, sa langue officielle.
Voir la vidéo en pulaar.
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CHEIKH BAMBA DIEYE TOUTES GRIFFES DEHORS
Invité par nos confrères de Intelligences Magazine, Cheikh Bamba DIEYE, se prononce la situation politique du Sénégal
Cheikh Bamba Dièye, principal allié du candidat de la coalition Taxawu Sénégal, Khalifa Sall, livre ses vérités sur le rôle que son candidat recalé devrait jouer à l'occasion de la présidentielle du 24 février.
JAWAHIRUL MAANI, LA TIJÂNIA COMME RÉPONSE AUX DÉFIS CONTEMPORAINS
Dans un monde troublé et mouvementé, en proie aux questionnements existentiels et aux violences, l’ouvrage nous donne des éléments de réponse en nous ramenant à la dimension essentielle de l’être humain
Le livre constitue une contribution majeure à la vulgarisation du message de paix de Mawlâna Cheikh Ahmad at-Tijâni (RTA). Cette traduction des deux premières parties des Jawâhirul Ma‘âni que nous devons au Dr. Cissé Kane, est le fruit des enseignements de l’oeuvre sous l’impulsion de Chaykh Ibrahima Sall RTA. est une compilation des exégèses, fatwas, correspondances, réponses à des questions, dires et vertus de Chaykh Ahmad At-Tijâni. C’est une opportunité bienvenue pour mieux connaître la dimension du Saint Chaykh Ahmad-AtTijâni, porte étendard de l’islam soufi, sa vie, ses traits de caractère, son parcours spirituel jusqu’à ce qu’il embrasse la voie Tijânie.
Dans un monde troublé et mouvementé, en proie aux questionnements existentiels et aux violences, l’ouvrage nous donne des éléments de réponse en nous ramenant à la dimension essentielle de l’être humain : la quête spirituelle, l’introspection et la maîtrise de soi, en vue de son développement harmonieux, de son bien-être en société, grâce à l’islam soufi.
A travers ce livre, le lecteur découvrira les tréfonds du cheminement spirituel ; la nécessité d’une profonde ascèse ainsi que d’une introspection radicale en vue de faire face aux multiples défis économiques sociaux, culturels, sociétaux auxquels l’être humain fait face. Les réponses à ces multiples défis se trouvent dans la sérénité de l’âme, qui elle trouve sa sève dans le zikr (invocations abondantes, obséquieuses et recueillies de Dieu et prières ferventes, reconnaissantes et chargées d’amour sur le Prophète Mouhammad PSL, le meilleur des êtres crées, la manifestations archétypique de la lumière du Seigneur sur terre. Le but ultime est donc de façonner le citoyen modèle doué de discernement, épris de solidarité, chantre de la droiture, adepte vigilant et permanent du bon comportement, en vue d’aller vers la société idéale grâce à l’islam soufi.
Pour que cette sérénité de l’âme trouve sa toute sa munificence et le summum de son expression, l’arrimage au Saint Coran et à la Sunna de Seyyiidina Mouhammad, apparaissent en filigrane tout au long de l’ouvrage à travers le parcours de Mawlâna Cheikh Ahmad At-Tijâni, avec des références nombreuses à la vie des saints en général. Le lecteur découvrira véritablement qu’au-delà des musulmans, l’ouvrage s’adresse au genre humain pour lui montrer qu’il peut trouver en lui les réponses à ses angoisses, à ses envies et pulsions.
En somme toute la panoplie d’outils auxquels il peut faire appel face aux multiples formes de violences (heureuses ou malheureuses, voulues ou subies) qui l’entourent. L’érudition du Chaykh qui était un intellectuel accompli ainsi que sa dimension spirituelle hors normes, lui permettent de mettre à la disposition de l’humain les clés nécessaires à la Mou’âmala comme l’ait si bien dit le Prophète Seyyidina Muhammad (ad-dîne al mou’amala).
L’homme peut être bon à condition qu’il maîtrise son cœur et son âme qui se nourrissent en vérité d’amour de Dieu et du Prophète, et s’expriment par l’adoration et le zikr. Il n’y a rien de mieux qu’un cœur apaisé et serein pour dominer le monde et le mener à bon port, pour éviter la violence et la turpitude. Le livre est écrit dans une très belle langue « toubab », qui restitue fidèlement et élégamment le style de l’hagiographie. On sent également que l’ouvrage est le fruit de recherches et documentations très poussées sur les versets coraniques et leur sens.
Au-delà même des questions exclusivement relatives à la Tariqa Tijânie, les auteurs y développent des éclaircissements sur des questionnements religieux qui permettent de mieux comprendre la relation consubstantielle fusionnelle entre la Tariqa et l’islam. « Les joyaux des sens et l’accès aux aspirations, en l’effluve spirituel du Maître Abul ‘Abbâs AT-TIJÂNÎ ( )
Traduction Dr. Cissé Kane,
L’Harmattan Sénégal
PAR CHÉRIF BEN AMAR NDIAYE
L’ANTISYSTÈME, C’EST L’AVENTURISME
Sonko gagnerait à apporter de la cohérence dans ses alliances, au risque de perdre en crédibilité - Comment concilier la plateforme de « Avenir Sénégal bi nu begg » et l’affairisme financier d’un Atépa, conseiller businessman des anciens présidents ?
C’est au pied du mur qu’on voit le maçon. C’est également au pied du mur qu’on voit bien le mur. Deux proverbes qui me permettent d’essayer de disséquer l’option idéologique «antisystème » qu’offre le candidat du Pastef pour recueillir les choix de l’électorat de l’opposition.
Ousmane Sonko est la révélation de la campagne électorale pour la présidentielle de février 2019. Révélation par son irruption très médiatisée sur la scène politique en fulgurance mais aussi en imprudence. Par son langage et sa jeunesse, il réussit à gagner l’estime et peut-être les faveurs des jeunes. Mais surtout, c’est son positionnement politique qui séduit. Il veut incarner l’antisystème qui est en vogue et de mode. Toutefois, avant de lui confier le chantier, voyons quelle maison-Sénégal il veut nous construire.
Sonko ne brille pas par une grande expérience dans la gestion de l’Etat. L’expérience n’est pas toujours sous nos cieux, ni ailleurs, le critère par lequel on choisit un président. Mais pour défaire le système et conduire une politique de rupture radicale, il est d’une nécessité fondamentale de connaître le système étatique. Car le système dont on parle sans toujours le nommer, c’est l’Etat dans ses contours très larges, son fonctionnement très complexe et sa gouvernance toujours à parfaire. Ce manque d’expérience le place déjà dans d’inextricables contradictions. Comment retomber sur ses jambes quand on scie la branche sur laquelle on est assis ? L’antisystème est toujours séduisant en dehors et cauchemardesque une fois à l’intérieur. Les marxistes, maoïstes et autres anticapitalistes avaient fini par adopter la social-démocratie réformatrice pour transformer le système, avec plus ou moins de succès.
Aujourd’hui le balancier de l’antisystème est revenu aux alliances contre nature des extrémismes de gauche et de droite. En France Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon qui campent cette idéologie, ont été rejetés. En Italie et aux USA, les anti- establishment éprouvent les pires difficultés à casser le système. Les votes protestataires qui se drapent toujours de nationalisme, de populisme et d’antiparlementarisme, sont un capharnaüm de revendications difficiles à « solutionner ». La jeunesse de Sonko est sa force mais également sa faiblesse. Dans nos contes légendaires, il nous est enseigné à bas âge que le sage vieillard assis sous le pied de l’arbre peut voir plus loin que le jeune présomptueux monté sur les branches. Le jeune Macron qui sert d’étiquette à Sonko, subit avec ses « gilets jaunes » les revers de l’explosion du bipolarisme « ni droite, ni gauche » qu’il a combattu sans une alternative crédible. Comme la tour de Pise, sa réponse politique penche un peu trop à droite. Le projet de Sonko semble emprunter les sentiers de l’extrémisme avec les mêmes illusions et souffre de ses discours belliqueux, de ses déclarations controversées et de ses propositions radicales. Ce projet serait-il le « trumpisme » à la sauce sénégalaise ?
Sans lecture exhaustive de son programme, quelques interrogations s’imposent néanmoins à la réflexion critique :
Sa position sur le CFA.
Je partage avec lui son scénario de sortie prudente de la zone CFA et son option pour le lancement d’une monnaie sous régionale dans le cadre de la CEDEAO. Mais il n’exclut pas la possibilité de créer une monnaie locale si les réticences s’avèrent résistantes, car «le Sénégal possède tous les prérequis pour se doter d’une monnaie souveraine avec tous les attributs d’un instrument au service de son développement économique et social ». Le flou et l’imprécision dans ce domaine aussi stratégique sont préoccupants. La sortie du CFA dans l’isolement pourrait être dangereuse pour notre économie historiquement imbriquée dans le système financier mondial. Même le Naira du puissant Nigéria à bout de souffle devrait être remplacé comme presque toutes les monnaies ouest-africaines par l’Eco la future monnaie de la zone ouest-africaine en bonne voie. Vouloir ignorer cette belle perspective est signe d’irresponsabilité. Cheikh T. Dieye son nouvel allié ne s’y est pas trompé en lui rappelant cette réalité.
Son option de financement officiel du culte :
Sonko propose une institutionnalisation des rapports entre l’Etat et la religion par « le financement du culte en inscrivant et en faisant voter formellement par l’Assemblée nationale des crédits budgétaires annuels destinés au financement officiel du culte ». L’idée semble séduisante mais, comme le mur de Trump, c’est un panier à crabes. Une proposition qui est d’une grande sensibilité et d’une grande délicatesse. Elle nécessite tout au moins en amont, une réflexion et des concertations avec les autorités religieuses et civiles pour arriver à un large consensus. Car maintes questions légitimes préalables se posent et s’y opposent. Faudrait-il dans la loi instaurer un égalitarisme de traitement dans les dotations financières à attribuer aux confréries et aux cultes ? Quels critères mettre en avant pour sélectionner des composantes religieuses si diverses ? Nos confréries religieuses musulmanes sont organisées autour de familles très élargies et selon un schéma pyramidal : le khalifat qui est régi selon des règles qui ne relèvent pas du droit positif. Comment dès lors les assujettir à la loi républicaine ? Ailleurs sous d’autres démocraties avancées, les régimes concordataires ne se sont pas instaurés sans de lourds sacrifices qui ont conduits à de longs compromis. Cette proposition démagogique de Sonko révèle son populisme sur cette matière d’une haute sensibilité religieuse et sociale. Je doute fort que les autorités religieuses soient très ouvertes à cette offre qui risque de susciter bien des controverses sur leurs éventuels privilèges de citoyens.
Autres sources d’inquiétudes de Sonko :
Le corollaire de l’idéologie de l’antisystème est le « dégagisme » et le « tous pourris » qui excluent plus qu’ils ne rassemblent. Faut-il nécessairement faire table rase pour reconstruire un Etat ? Ses contradictions ne tardent d’ailleurs pas à se dresser devant lui. Les compromis refusés laissent poindre des compromissions embarrassantes à l’horizon. Sonko gagnerait à apporter de la cohérence dans ses alliances, au risque de perdre davantage en crédibilité. Comment concilier la plateforme de « Avenir Sénégal bi nu begg » et l’affairisme financier d’un Atépa, le conseiller businessman de tous les anciens présidents. Comment promouvoir le programme des Assises Nationales en tendant la main à Abdoulaye Wade l’homme qui avait lutté contre. Le système ne se déconstruit pas avec les hommes du système. Mais l’incohérence est le petit commun dénominateur des « démolisseurs » de la trempe du ricain Trump, du brésilien Bolsonaro, des « brexiters » anglais, des «5 étoiles » italiens etc. qui prônent l’antisystème et finissent par s’accommoder du système. La notion d’antisystème fait naître des paradoxes de par le fait même qu’elle engendre un nouveau système, donc devient un autre système. Alors quel système nous propose Sonko ? L’anticapitalisme, l’altermondialisme, le socialisme ou alors sa « solution à inventer » ?
Sa campagne de judiciarisation de la vie politique par des dénonciations ciblées, qu’il mène avec impétuosité et ostentation, est arrivée à un point tel qu’il ne lui reste plus, tôt ou tard, qu’à croiser le fer avec ses adversaires. Donc des perspectives de règlement de comptes qui n’augurent pas une conjoncture pacifique des lendemains d’élections. Après avoir défait le président sortant, il y aura des chantiers politiques de réformes institutionnelles et économiques dont les populations seront plus soucieuses que les conflits politiciens. Sonko le Zorro justicier sera-t-il préférable à des personnages comme De Gaule qui transforma la scène politique française pour redonner à son pays sa grandeur d’antan ou comme Mandela qui sortit son pays des ténèbres de l’Apartheid ? Le Sénégal a assurément besoin d’un homme qui, même sans atteindre la dimension de ces personnages mythiques, puisse s’inspirer de leurs hauts-faits. Ces grands hommes d’Etat ne faisaient pas dans l’antisystème pour changer les systèmes établis qu’ils ont trouvés et pourtant transformés en profondeur. Parce qu’ils avaient compris que l’antisystème est de l’aventurisme : C’est l’impasse !
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CE QUE NOUS ATTENDONS DU FUTUR PRÉSIDENT
EXCLUSIF SENEPLUS Enjeux2019 – La question environnementale, l’emploi des jeunes, le panier de la ménagère - Des sénégalais déclinent leurs attentes en vue de la prochaine présidentielle - VIDÉO EN WOLOF
#Enjeux2019 - A quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale, des sénégalais évoquent au micro de www.seneplus.com, leurs attentes vis-à-vis du prochain chef de l'Etat. `
Tout en reconnaissant les réalisations du président sortant, ils estiment que le futur locataire du palais situé à l'avenue Roume, devrait mettre l’accent sur la politique sociale, l’emploi des jeunes, la question de l’environnement, entre autres.
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LE FCFA INSTRUMENTALISÉ DANS LA BROUILLE FRANCO-ITALIENNE
L'affirmation du vice-président du conseil italien Di Maio, selon laquelle, le franc CFA, servirait à « financer la dette française », est fausse
Le vice-président du conseil italien Luigi Di Maio réclame des sanctions contre la France qu'il juge responsable du drame des migrants en Méditerranée. Il l'accuse d’« appauvrir l’Afrique » avec le franc CFA, qui servirait à « financer la dette française ». Vérification faite, l’affirmation du ministre italien est fausse.