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14 septembre 2025
PLUS DE 20 MILLIARDS FCFA RECOLTES
La campagne de commercialisation de l’anacarde de 2018, dans la partie Sud du Sénégal a connu un franc succès, à en croire le ministre du commerce qui en faisait le bilan.
Selon Alioune Sarr, il a été récolté 31.871 tonnes pour une valeur commerciale de plus de 20 milliards fcfA
Comparée aux années précédentes, la campagne de l’anacarde de l’année dernière a battu tous les records. C’est ce que clament toutes les autorités en charge de la commercialisation. Le ministre qui tirait le bilan, devant les acteurs de la filière, s’est montré particulièrement satisfait du déroulement de la présente campagne. Mais pour Alioune Sarr, ce résultat a été obtenu grâce aux innovations apportées dans le secteur par le Gouvernement. «Cette campagne nous a permis, avec l’appui de tous les acteurs de la filière d’augmenter substantiellement les flux commerciaux du port de Ziguinchor, en exportant 31.871 tonnes d’anacarde, représentant une valeur financière de plus de vingt milliards de francs CFA», affirme le ministre du Commerce.
Comparant la production de 2018 avec celle de 2017, Alioune Sarr affirme qu’il y a un énorme écart. «En 2017, nous étions à 56.000 tonnes. Et l’année dernière en 2018, on a collecté plus de trente un mille tonnes. Donc, il y a une grande évolution entre les deux années. Ces productions ont été obtenues grâce aux mesures d’accompagnement de l’Etat qui a affrété des bateaux de gros porteurs qui ont transporté toute la production via le port de Ziguinchor», indique le ministre. En comparant toujours les deux dernières campagnes, M. Sarr indique qu’en 2018, quatre cent emplois ont été créé pour les dockers, dont deux cent permanents, et deux cent temporels. «Contrairement à l’année 2017, le port ne disposait que soixante dix travailleurs pour toute activité confondue. Les dockers ont gagné des revenus estimés à plus de 57 millions FCFA. Alors qu’en 2018, ils étaient à 81 millions», ajoute-t-il.
Dans le domaine du transport de l’anacarde, le ministre a noté une satisfaction des transporteurs, qui, au début étaient un peu réticents face aux injonctions du Gouvernement. «Les transporteurs locaux ont réalisé en 2018 des revenus estimés à plus de 69 millions FCFA», assure le ministre du Commerce devant un parterre d’acteurs de la filière. A propos des contraintes relevées, le ministre promet de les régler avant le démarrage de la prochaine campagne prévue dans cinq mois. «Des acteurs sont confrontés à un manque de formation, de financements. Mais, le gouvernement, par le biais de mon département, fera tout pour corriger ces manquements d’ici la prochaine campagne», rassure le ministre Alioune Sarr.
C'EST OFFICIEL - AMSATOU SOW SIDIBE SOUTIEN IDRISSA SECK
Le vent des probabilités favorables pour la présidentielle de 2019 souffle en direction du Candidat Idrissa SECK
Le Professeur Amsatou Sow Sidibé soutient le candidat Idrissa SECK, à la Présidentielle du 24 février 2019:
« Notre choix a été mûrement réfléchi, après plusieurs rencontres avec le candidat lui-même. C’est donc un choix qui s’est imposé dans l’intérêt du Sénégal et pour un changement notoire. Le candidat Idrissa Seck a démontré une véritable considération pour le leadership féminin; c’est donc un espoir, à un moment où toutes les candidatures féminines ont été écartées, après le dépôt des parrainages au Conseil constitutionnel », explique-t-elle, face à la presse.
BENNO DIVISE SUR L’AXE NORD
Dans de nombreuses localités de l’axe Nord du pays, les partisans du candidat sortant affichent leurs dissensions dans les opérations de montage des comités électoraux.
A quelques jours du démarrage de la campagne de pêche aux voix pour la présidentielle du 24 février prochain, l’installation des comités électoraux au sein de la coalition au pouvoir fait resurgir les démons de la division. excepté les départements de Saint-Louis et de Louga, les partisans de Macky Sall se distinguent par leurs profondes divergences.
L’adrénaline monte au fur et à mesure que l’on se rapproche de la campagne électorale. Dans de nombreuses localités de l’axe Nord du pays, les partisans du candidat sortant affichent leurs dissensions dans les opérations de montage des comités électoraux. Du Cayor Gueth au Djoloff en passant par le Ndiambour, nombre de réunions d’installation de comités électoraux se sont terminées en queue de poisson. A Kébémer, un véritable problème de leadership se pose entre Ousmane Cissé directeur des mines et Sidy Bara Fall. A Dahra Djollof, dans le département de Linguère, la tension monte. Ici, ce sont des cadres politiques qui se sont donnés en spectacle.
A Thiamène Pass, deux (2) comités sont installés : L’édile Moussa Ndiaye responsable de l’Apr à Mélakh, est défié par Massamba Thiane, secrétaire général de la mairie de Dahra. Pis, les trois (3) députés, Fatou Guissé (Fékké Macci Boolé) Aniyeu Mbengue (Apr) et Mame Bounama Sall du Ps se crêpent le chignon. Irrité, ce dernier, responsable des jeunesses socialistes a quitté la salle en pleine réunion pour le montage du comité électoral. A Linguère, les socialistes ont voulu s’opposer aux installations des comités électoraux. Selon Aminata Mbengue Ndiaye, les maires de Thiamène, de Koki et de Sakal « n’ont pas été bien servis». Cette situation est similaire à Podor où beaucoup de tensions sont notées actuellement en direction de la présidentielle du 24 février 2019. A Coki et à Sakal, le « désaccord » entre les responsables d’obédience différente est la chose la mieux partagée. Ils ne s’entendent que sur leur « désaccord ». Louga et Saint-Louis tirent leur épingle du jeu Dans le département de Louga, les apéristes ont aussi imposé leur loi. Le comité électoral est monté et dirigé par Moustapha Diop. Le maire de Louga a été confirmé comme coordonnateur. Il va piloter la commune éponyme. Le département est dirigé par Amadou Mberry Sylla président du conseil départemental. Le duo qui a mis à profit les vingt-sept (27) organisations de la mouvance présidentielle, prépare activement la venue du chef de l’Etat le 4 février prochain. Dans les autres communes, les maires ont installé leurs comités électoraux. Ils promettent de mettre un accent particulier sur les visites de proximité.
A Saint-Louis, la proposition du Pr Mary Teuw Niane a été approuvée par les différents responsables de Bby des collectivités territoriales. Podor : Bby électoral Depuis plus d’une semaine, les responsables de la coalition Bby de la commune de Podor ne parviennent pas à mettre en place leur comité électoral. Ils ne s’entendent pas sur le nombre de délégués qui doivent prendre part à la rencontre par mouvement ou parti mais également chaque responsable veut diriger ce comité. Personne ne peut faire des concessions. Les mouvements Alsar de Racine Sy, Casa de l’ancienne députée libérale Astelle Sall, Ag Jotna de Me Moussa Diop et les militants de l’Apr conduits par Rougui Ly, n’ont pas trouvé un compromis. Les autres réunions tenues, n’ont fait qu’étaler les divergences entre responsables.
MACKY SALL DECAISSE PLUS DE 3 MILLIARDS
Le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) n’a pas lésiné sur les moyens pour rempiler à la magistrature suprême.
Le président Macky Sall a décaissé plus de 3,342 milliards pour financer sa campagne électorale. il a alloué à chaque commune 6 millions FCFA, compte non tenu des fonds destinés aux sous-coalitions et aux individualités.
Au Sénégal, une élection demande des moyens colossaux. En plus de la logistique, il faut une manne financière importante pour s’en sortir et espérer remporter haut la main le scrutin. Conscient de cela, le président de Macky Sall, non moins candidat de la coalition Benno BokkYaakar (Bby),n’a pas lésiné sur les moyens. Il nous revient de sources proches de la présidence de la République que le candidat de la mouvance présidentielle a mis les petits plats dans les grands. Macky Sall a dégainé fort pour épargner les différents comités électoraux de Benno Bokk Yakaar des soucis financiers. Il a alloué à chaque comité électoral communal six millions Fcfa en guise de fonds de campagne.
Au total, le fonds de guerre du Président Macky Sall destinés aux 557 communes ou comités électoraux dépasse de loin 3,342 milliards. Pour dire que l’argent va couler à flot pendant la campagne électorale qui sera âpre pour les cinq candidats. Pour ne pas pénaliser les comités électoraux dans le déroulement de leur stratégie, certains présidents desdits comités sont déjà passés à la caisse.
D’aucuns ont reçu depuis hier des mains de Abdoulaye Badji le trésorier de l’Alliance pour la République (Apr) une avance de 4 millions Fcfa. Il faut ajouter à ces 3,342 milliards, les fonds que le candidat de Benno Bokk Yakaar va donner directement aux sous coalitions de la majorité et aux individualités, c’est-à-dire les responsables qui ont décidé de rallier la mouvance présidentielle récemment à l’image de Aïssata Tall Sall. Si le trésorier de l’Apr distribue les fonds, le député maire des Agnam, Farba Ngom, gère la logistique.
Le chef de l’Etat lui a confié la tâche de distribuer les tissus, tshirts, banderoles, etc. Bref, Farba Ngom s’occupe de la logistique de la campagne du Président Macky Sall. C’est dire que le Président sortant a sorti l’artillerie lourde pour décrocher un deuxième mandat sans bavure.
«IL Y A UNE RELATION DE CAUSE A EFFET ENTRE L’HYDROQUINONE ET LE CANCER»
Dermatologue de son état, Dr Ibrahima Ndiaye revient sur les maladies de la peau mais aussi sur la dépigmentation, un phénomène qui prend de l’ampleur avec l’utilisation de l’hydroquinone, des corticoïdes, mais aussi et surtout du gluthiation.
Selon le spécialiste, il y a une relation de cause à effet entre l’hydroquinone et le cancer.
L’AS : est-ce que vous pouvez nous définir ce qu’est la dermatologie ?
Dr Ibrahima Ndiaye : Beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu’est la dermatologie. La dermatologie, c’est la dermato-vénéréoallergologie. Pourquoi ces trois terminologies ? La dermatologie, c’est toutes les maladies qui touchent la peau. La peau est très vaste et il y a ce que l’on appelle la peau glabre, c’est-à-dire la peau où il n'y a pas de poil comme au niveau du cuir chevelu ; les maladies qui y touchent sont l'apanage du dermatologue. Les maladies qui touchent les ongles aussi sont du ressort du dermatologue. Allergologie, parce que beaucoup de maladies allergiques se reflètent sur la peau et c’est le dermatologue qui les soigne. Il y a un module spécial, appelé allergologie dans notre spécialité. Un autre domaine que les gens oublient est la vénéréologie ; ce n’est pas une maladie des veines, mais c’est tout ce qui touche les infections sexuellement transmissibles comme les pertes blanches pour la femme. Pour les hommes, il y a beaucoup de pathologies sur le plan génital, c’est le dermatologue qui les soigne. Le dermatologue est très outillé pour soigner des maladies sur le plan génital aussi bien chez l’homme que chez la femme. Beaucoup de gens ignorent ce côté. Si c’est un homme qui a un problème sur la partie génitale, on l'envoie chez l'urologue et si c’est une femme on l'envoie chez le gynécologue. Certes, nous partageons ces pathologies avec eux.
Quelles sont les maladies de la peau les plus fréquentes?
Aujourd'hui, parmi les maladies de la peau les plus fréquentes, on peut citer : la dermatologie infectieuse, la dermatologie bactérienne et virale. Ce sont des maladies liées aux microbes, aux champignons. En dehors de ces pathologies infectieuses, il y a une pathologie qui est extrêmement fréquente, c’est l'acné. C’est un problème qui touche beaucoup plus les femmes puisqu’il interpelle la beauté. Il pose un problème de traitement chez beaucoup de médecins et le traitement n’est pas si facile que les gens le croient. C’est l'une des pathologies les plus faciles à diagnostiquer, mais très difficiles à traiter. Il y a d’autres qui sont aussi fréquentes comme la dermatite atomique ou l'eczéma atopique communément appelé «ndokhou citi», en wolof. Elle est un peu liée à l'asthme, ce sont deux maladies apparentées. Elles se manifestent par des lésions sur la peau, sous forme de grattage ou de clave qui perturbe l'ambiance de la famille. Le traitement n’est pas si difficile, mais c’est très long. Il se fait cas par cas et peut aller jusqu’à 12 ans. C’est une pathologie qu'il faut expliquer à la famille. Sa fréquence est liée à l’industrialisation et elle est plus fréquente en milieu urbain qu'en milieu rural.
Qu’est-ce qu’il faut faire pour éviter ces pathologies ?
Il faut lutter contre l'urbanisation, la pollution. Le ministre de l’Environnement doit s'y mettre. Il y a aussi des facteurs individuels et d’hygiène. Quand je parle de la dermatologie infectieuse, c’est un problème d’hygiène collectif et individuel. Ces pathologies sont liées au climat, à la promiscuité et à l’humidité. Ces facteurs jouent un rôle important dans la transmission de cette pathologie. Il faut assainir l’environnement et expliquer aux gens comment il faut faire en sorte que l’hygiène se fasse de façon individuelle et collective.
Parlons de la dépigmentation, quelles sont ses conséquences sur la peau ?
La dépigmentation est un phénomène qui a toujours existé dans notre histoire, même du temps de la colonisation. Les esclaves utilisaient des produits à base d'hydroquinone pour se dépigmenter dans le but de se rapprocher du maître. A cette époque, il y avait vraiment le complexe de supériorité entre les maîtres et les esclaves. Elle est arrivée au Sénégal dans les années1966avec l’apparition des femmes commerçantes qui partaient en voyage. Elles se rendaient dans les pays comme le Zaïre et les pays anglophones. Ce sont ces femmes qui ont importé la dépigmentation. Elle a connu des évolutions au Sénégal avec l’utilisation des produits acides et toxiques comme l'eau de javel. Les dames utilisaient n'importe quoi. Aujourd'hui, il y a deux produits qui sont utilisés sur le marché, les corticoïdes et l'hydroquinone. L'hydroquinone est un produit très dangereux. Il y a même des relations de cause à effet entre l'hydroquinone et le cancer. L’effet secondaire le plus classique que l'hydroquinone peut donner, c’est que lorsqu’on est en contact avec le soleil, il y a un phénomène réactionnel de phototoxique cutané qui fait que le produit développe des réactions cutanées locales là où le soleil tape. On a au niveau du dos ce que l'on appelle «thiere», en français on appelle cela la pseudohochronose exogène. Il y a aussi les tâches noires sur le visage que l'on appelle les lunettes, des tâches noires au niveau des extrémités des membres supérieurs et inférieurs. L’autre produit, ce sont les corticoïdes. Ce sont des produits qui ne doivent pas être vendus sur le marché public. Ce sont des produits classés tableau, qui ne doivent être vendus que dans les pharmacies. Ce sont des produits anglophobes qui filtrent le marché et sont vendus comme des bonbons et qui contiennent cette molécule que l'on voit dans tous les tubes appelés le clobetasol. Ils sont utilisés par les femmes avec des quantités extrêmement importantes. Ils donnent des effets secondaires sur le plan local et général. Sur le plan local, on peut avoir de l'acné, des vergetures, des poussées de poils, le vieillissement de la peau. L’utilisation des corticoïdes rend la peau fragile aux infections. Les femmes qui se dépigmentent développent des infections à type de champignons, de gale, de bactéries. Elles développent aussi un tableau de Risi pèle de la jambe qui, s’il se développe et n'est pas bien traité, peut conduire à la mort. Il est important de situer tous ces effets secondaires liés aux corticoïdes. En les utilisant sur de longues durées, les corticoïdes passent par le sang. Tout produit que l'on dépose sur le corps franchit la barrière cutanée et passe dans le sang. En passant dans le sang, ils peuvent donner un diabète, une hypertension artérielle, mais aussi perturber le cycle gynécologique de la femme. Chez une femme enceinte, on peut avoir un tableau de prématuré ou des avortements précoces. Les corticoïdes ne restent pas sur la peau, mais ils passent dans le sang et donnent des effets secondaires très graves.
Il y a aussi d'autres produits comme le gluthiation ?
Aujourd'hui, les femmes se lancent dans l’utilisation de cette molécule que l'on appelle le gluthiation. C’est un produit utilisé en milieu neurologique. Les gens ont constaté que son utilisation sur des pathologies neurologiques conduisait à dépigmenter la femme, et c’est comme cela qu'ils ont dévié ce produit vers la peau. Si on l’utilise, il peut donner des complications neurologiques extrêmement graves. Il faut éviter de l'acheter sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas un médicament que l'on doit acheter de gauche à droite. Aux Etats Unis, c’est le gluthiation 2000 qui est permis dans les instituts de beauté. Et là-bas, on ne vient pas dans un institut de beauté et dire : je veux m'éclaircir. On vous signe des protocoles pour rajeunir la peau. Dans ces instituts de beauté, c’est juste 10 injections de gluthiation. Au Sénégal, j’ai vu des gens qui utilisent le gluthiation 75000. S’agissant de ses effets secondaires, on peut en mourir.
Qu’est-ce que l’on doit faire pour sensibiliser les femmes sur les effets nocifs de la dépigmentation ?
Il faut descendre à la base, notamment dans les écoles. Il existe une association dénommée «Aida» qui effectue un travail colossal. Et je pense que le travail a répondu, puisque les statistiques montrent que la dépigmentation a diminué au Sénégal. La presse aussi doit jouer son rôle en parlant des sujets qui peuvent être utiles pour la population.
PAR IBRAHIMA DIAKHATÉ MAKAMA
PAR-DELÀ LE BIEN ET LE MAL
Tout se passe comme s’il y a dans ce pays, des gens nantis d’une probité morale sans commune mesure et qui ont acquis la licence on ne sait où ( ?!!) pour être en droit d’ériger une ligne de démarcation nette entre le bien et le mal
Les termes « Bien » et « mal » ont investi le lexique politique au Sénégal. On juge des actes et des personnes disant du bien ou du mal. Sous ce rapport, s’appuyant sur le titre qu’avait donné Henri Albert à l’ouvrage de Nietzche (en 1886) pour sa version française, j’ai voulu jeter de la lumière sur un certain état d’esprit qui semble gouverner le jeu politique au Sénégal. Des censeurs de valeurs, tels des directeurs de conscience, ont instauré une ligne de démarcation nette entre la Coalition de la majorité présidentielle élargie et l’opposition, imposant, du coup, une certaine manière de voir à une frange de l’opinion. Ces censeurs de valeurs – la plupart - nichés dans l’opposition, ont tracé une certaine ligne imaginaire que je dénommerai « l’axe du bien et du mal ». Si vous êtes dans l’opposition, vous êtes bons. Mais, si vous êtes avec le pouvoir, vous êtes mauvais, voire pires ! Tout se passe comme s’il y’a, dans ce pays, des gens nantis d’une probité morale sans commune mesure et qui ont acquis la licence on ne sait où ( ?!!) pour être en droit d’ériger une ligne de démarcation nette entre le bien et le mal.
Prenant pivot sur ce droit (?!!), ces gens qui se croient irréprochables à tout point de vue installent un certain manichéisme dans le landerneau politique sénégalais. Ce réflexe politique hérité de Bush fils, postule un cloisonnement réducteur édictant de manière formelle : « qui n’est pas avec moi est contre moi !». Poussant ce manichéisme partisan jusqu’au bout, il inventa « l’Axe du bien et du mal » qu’il transpose dans la géopolitique mondiale et les relations internationales. Le bien représentant son camp et tous ceux qui sont avec lui. Le mal, a contrario, renvoyant à tous ceux qui ne sont pas avec lui (ou l’Amérique, ce sera selon !), leurs alliés et tous ceux qui commettront l’outrecuidance de rejoindre ses adversaires.
Cette perspective bushienne en règle – malheureusement - dans une certaine classe politique de l’opposition trace, de manière systémique, une sorte de Rubicon à ne jamais franchir sous peine d’être fiché « signataire de pacte avec le diable ! ». Si l’on n’est pas simplement peint comme le diable lui-même en chair et en os. Jugez-en vous-mêmes ! Aissata Tall Sall, l’exemple le plus achevé, est celle qui a opéré un choix majeur dans sa trajectoire politique : celui d’avoir décidé avec les siens, de cheminer avec le Président Macky Sall, en toute souveraineté !
Et, dès qu’elle a fait la déclaration - alea jacta est ! -, celle qui était, jusque-là, aux yeux de l’opposition une dame charmante, la femme modèle, intelligente, brillantissime, patriote, lionne du Fouta…,(tout ce que vous voulez comme attributs valorisants ) est tombée de son piédestal dans la conscience collective des opposants, sous l’autel de jugements partisans, et livrée à la vindicte des réseaux sociaux par la magie de la calomnie et du verbiage politiques. Dès l’instant qu’elle a annoncé, ex-cathedra, son soutien pour le Président de la République, comme par enchantement, elle devient telle dans les récits de fée, l’anti-héroïne qui est « vilaine », « anti modèle », « idiote », « médiocre », « despote », « hyène du Fouta »…, - on parlera même de son prétendu « khessal » ( dépigmentation) et de je ne sais quel autre qualificatif dégradant versé sur ses frêles épaules par une pléthore de sites d’information. Sur Facebook ou les sites interactifs, elle passe de « dame de fer » à « dame de ferraille », de « tigresse » à « tigresse en carton »…, pour ne citer que les moins blessants, tant les nouvelles déterminations font légion ! Pour s’en convaincre, faites un détour ne serait-ce qu’en diagonal sur les réseaux sociaux où vous réaliserez - sidéré - qu’elle a été rouée dans la boue comme une pestiférée et je n’oserai – par respect aux lecteurs revenir sur la quantité de bile jetée sur elle et les attributs dévalorisants sur sa personne lus çà et là. Celle qui était appelée affectueusement par les sénégalais, la « Grande Royale », a vu son image craquelée, éclaboussée, comme si elle était passée par une porte magique qui fait virer du bon au mauvais en un temps record !
Tout se passe comme si la règle du bien et du mal n’est qu’une simple ligne imaginaire. Ce qui me fait penser au jeu enfantin de « dans la marre, sur la rive ».Que du bien et du mal, il n’y a qu’un saut (périlleux ?!). Comme s’il suffisait juste de sauter de la marre vers la rive pour être dans le bien ou sauter de la rive et atterrir dans la marre pour être dans le mal ! Dès lors, il semble nécessaire d’affronter un certain nombre de questions. Sur quels arguments se baser pour dépeindre Aïssata Tall Sall et donner en exemple un Barthélémy Dias ou un Lamine Massaly ?
Le mal est-il dans nos actes de tous les jours ou dans les prises de position politique ? En quoi Moustapha Niasse est-il plus pourri que Gackou nourri des seins de ce même système ? Sur quel critère se fonde-t-on pour porter en modèle achevé un khalifa sall ou Bamba Fall et vouer aux gémonies Tanor Dieng ? Ces hommes politiques n’ont-ils pas cheminé – au plus haut sommet – dans le même parti partageant les hauts faits et les bas de leur formation politique ? Franchement que pourrait-on reprocher à Tanor Dieng et en dispenser Khalifa ou Barthélémy Dias ? En heurtant de front ces questions, on réalisera que l’objectivité dans les grilles d’analyse est entrain de céder le pas au discours partisan ! A partir de ce moment surgit une question centrale : suffit-il d’être à l’opposition pour être bien ou déclarer son appartenance à la mouvance présidentielle pour être mauvais ? Pourtant, dans un passé récent qui n’offre aucun prétexte à l’oubli d’une mémoire même sélective, nombre d’hommes politiques de l’opposition étaient dépeints comme de grands bandits devant l’éternel, des pilleurs invétérés de la République. Aujourd’hui qu’ils ontfaitle saut de la marre à rive, ils ont été lavés à grande eau et sont devenus, soudain, proprets, immaculés, patriotes, aux des censeurs de valeurs attitrés. A titre d’illustration, on pourrait citer pour s’en rappeler Idrissa Seck qui semble faire sa mue par la magie du « dans la marre sur la rive » !
Si Moustapha Cissé Lô (l’exemple de ce mal aimé n’est fortuit) quittait la barque marron, il serait porté en triomphe et célébré, illico presto et sans management aucun ! Mais si le sens contraire est opéré et quelle que soit ailleurs la probité de la personne, elle est chahutée, roulée dans la boue, insultée dans sa dignité au grand plaisir de ceux qui parlent de morale et de probité à longueur de journée. A titre d’illustration, si Cheikh Bamba Dièye (l’illustration n’est pas gratuite) venait à déclarer son soutien pour le candidat Macky Sall, à la même minute, il passerait de personne vertueuse à pourrie, de gentleman à grand bandit de la République. Tout se passe comme si le bien et le mal étaient une question de lieu, qu’il suffit de traverser le pont pour être bien ou mal vu. C’est ce que semble certifier Shakespeare quand il écrit ( Hamlet) : « il n’y a de bien et de mal que selon l’opinion qu’on a ». Ce qui est remarquable dès lors, c’est qu’il parait nécessaire de poser à la suite de Nietzsche quelle est « la valeur de leurs valeurs » ? En d’autres termes, quel est leur instrument de mesure, et qui a agréé cet instrument pour qu’ils s’arrogent le droit d’estampiller tel bien, tel mal ! Sont-ils plus patriotes, plus probes, plus génies que les autres d’en face. Allez savoir !
Le bien et le mal sont ils une histoire de frontière ou une question de valeur ? Tout compte fait, il faudrait une certaine « généalogie de la morale dans ce pays ». Car, il ne suffit pas de se dresser contre Macky Sall pour se voir décerner une licence du bon après avoir été lavé à grande eau par une sorte cure anti-pouvoir. Il y a cette propension réductrice faisant de ceux qui sont avec le pouvoir des gens du mal et ceux qui s’opposent à lui des bons. Si vous êtes avec le pouvoir vous êtes un anti-modèle, tandis que si vous vous déclarez opposant vous êtes portés en héros !
Toutes raisons qui poussent Sainte-Foy à parler dans Mes loisirs : « La fausse idée que l'on se fait du bien et du mal ». Toutes raisons qui font que pour Nietzsche, il est d’une impérieuse nécessité de faire une investigation sur les « jugements de valeur ». Le Bien est estampillé tel en tout temps en tout lieu et en dehors de celui qui l’a certifié tel ! Ce qu’on désigne comme bon pourrait être perçu comme mauvais par un quidam qui n’a pas les mêmes intérêts que l’autre. Autrement dit, ce qui est bon pour jean peut être pire pour Paul et vice versa. Nietzsche pense que ce cheminement de la pensée estle résultat d’un « sentiment premier et global d’un habitus supérieur et impérieux face à un habitus inférieur, à un contre-bas ». Au demeurant, à y regarder de plus près, on réalise que ceux qui délimitent cette frontière entre le bien et le mal à l’aune des positions politiques courent derrière un intérêt certain : celui de se faire bonne conscience ! Alors qu’il faudrait aller « par-delà le bien et le mal».
LE BILLET DE DEMBA
LE MANDAT
EXCLUSIF SENEPLUS - Deuxième mandat ou la mort ! Pour cela, on agrandit chaque jour le cimetière des valeurs - On recycle les vieilleries politiques - La négation de l’éthique en politique devient les balises de la conquête du pouvoir
On connaissait « la bourse ou la vie ». Slogan de bandits de grands chemins, détrousseurs de riches fermiers, banquiers et autres usuriers de l’Ouest américain. Le 21e siècle des démocraties a secrété en Afrique, une terrible nouvelle maladie nommée « mandat ». Après le premier (mandat) généralement initiatique, l’addiction aux ors, aux honneurs et autres vertiges "pouvoiristes", son bénéficiaire est souvent infesté par un virus mortellement insidieux : le deuxième mandat ; l’achèvement des projets en cours, le référendum ...
Chez nous, le deuxième mandat est devenu obsessionnel pour le président sortant et sa cour de nouveaux parvenus et de prédateurs recyclés. Leur futur d’élixir se joue aujourd’hui dans l’improbable issue du scrutin de février. Pour cela, on agrandit chaque jour le cimetière des valeurs ; on enterre les convictions et les engagements d’hier ; on érige en valeurs les abominations d’hier. Comme les renégats politiques (transhumants) qui enjambent les frontières de la morale. La négation de l’éthique politique (ou en politique), devient les balises de la conquête du pouvoir. Faisant de notre champ politique, le plus grand cimetière à ciel ouvert des promesses programmatiques et éthiques de nos vendeurs d’espoirs.
Deuxième mandat ou la mort ! Alors, tels les amants maudits ou les assassins fantômes, on drague les voix de la victoire au premier tour, même aux heures de visites improbables (2h du matin). On recycle les vieilleries politiques, on racle les armoires des friperies depuis longtemps usées.
Le deuxième mandat ou la mort. Cela conduit à inaugurer des ouvrages inachevés. Plus préoccupant encore, notamment dans la symbolique de la contagion virale : j’ai appris que par peur d’une contagion d’une couleur à fièvre mortelle venue de France, gilets jaunes, le président-candidat, superstitieux qu’il est, a interdit hier, la remise de gilets de reportages aux journalistes offerts par les Etats-Unis pour la couverture des élections. Les gilets, rappelleraient ceux qui empêchent son pote Macron de dormir depuis onze semaines. Le gouvernement aurait intimé l’ordre au Recteur de l’université Cheikh Anta Diop, d’interdire à l’ambassadeur américain de remettre les fameux gilets aux journalistes dans les locaux du Cesti.
Le plus ridicule dans l’affaire c’est que les « gilets américains » ne sont pas jaunes, mais kaki. Et même s’ils étaient jaunes, en quoi seraient-ils dangereux pour le président-candidat ? En attendant de voir la réaction du nouveau bureau du Synpics face à cette grave atteinte à la liberté, je suggère aux rédactions d’habiller leurs reporters de gilets jaunes fluor pour être très visibles pendant la campagne et ne pas être confondus aux nervis et autres marrons-beiges de quoi vous savez.
Selon nos informations, le très vitaminé ambassadeur du pays de Trump, remettra quand même les gilets aux journalistes. Directement. En dehors des franchises universitaires.
Retrouvez chaque semaine, le billet hebdomadaire de Demba Ndiaye sur les élections.
«NOUS VOULONS METTRE FIN A LA GESTION CLANIQUE»
Face à la presse hier, mercredi à son Quartier général (Qg), sis à Dakar, le président du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), Issa Sall a décliné son programme politique, articulé autour de six axes.
A l’entame de son face à face avec la presse pour décliner son programme politique à la présidentielle du 24 février prochain, le président Issa Sall, du Parti de l’unité et du rassemblement dit être outré par les dérives et gouvernance clanique qui sapent les fondamentaux du pays pour justifier sa décision de briguer le suffrage des Sénégalais. Sous ce rapport, il dira: «Nous voulons mettre fin à la gestion clanique…».
Sur le premier axe portant développement humain et réduction des inégalités, le candidat Issa Sall explique en substance toute la place que devra occuper à l’éducation en termes d’approches et d’orientation. A ce propos, il préconise la suppression des séries au baccalauréat pour permettre aux élèves de faire le libre choix dans l’orientation de leur carrière professionnelle. Pour lui: «Tout (e) bachelier (ère) doit pouvoir aller s’inscrire librement dans le département de son choix sans avoir à attendre se faire choisir une série». Il poursuit ses explications : «L’anglais doit être une obligation parce qu’il est incontournable pour progresser et se développement». Mais toutefois, précise-t-il encore «nos langues locales seront soutenues pour appuyer la culture de la connaissance». Mieux, ajoute-t-il: «Si je suis élu, tous mes discours se feront en langue nationale».
Toujours sur le volet capital humain, particulièrement la santé, il entend mettre fin à la disette des doctorants chômeurs en quête d’emploi, alors que le pays en souffre inlassablement. Donc, «des mesures hardies seront prises pour rehausser le plateau médical afin d’éviter les sénégalais d’aller se faire soigner ailleurs». Sur l’axe 2, articulé autour de la construction citoyenne et de la valorisation culturelle, il prône la systématisation de l’état civil.
Parlant des appartenances religieuses, il estime que le temporel et le spirituel doivent nécessairement aller ensemble sans interférence aucune. Sur le volet institutionnel, qui aujourd’hui fait saliver plus d’un notamment son attribut arbitraire, le concurrent direct au président Macky Sall entend mettre fin à la verticalité entre les différents pouvoirs étatiques (exécutif, législatif et judiciaire) en lieu en place à une relation horizontale entre les pouvoirs précités. Sur ce, il dit ceci: «Nous voulons une relation horizontale et non verticale pour asseoir les bases d’un Etat de droit».
Justifiant le choix d’une telle option, il rappelle pour vilipender le président sortant qui disait: «L’amnistie n’est pas à exclure si les Sénégalais venaient à m’accorder un second mandat». A ces yeux: «C’est le chef de l’Etat qui dicte ce que doit faire l’assemblée nationale. Dire cela, alors qu’en vrai sachant vous n’avez que comme prérogative sur ce cas précis faire valoir la grâce présidentielle relève de l’autocratie. Donc, c’est dire que les députés sont à la solde de l’exécutif et non sur ses attributs». Sur le troisième axe articulé à l’équilibre institutionnel, et la bonne gouvernance, il entend faire jouer les corps de contrôle pleinement leur rôle. Et ce, «en les responsabilisant», affirme-t-il. Il poursuit: «La corruption doit être combattu sur toutes ses formes par l’éthique, la morale, la déontologie…». Il ajoute: «Toutes les transactions financières doivent être traçables».
Pas plus de 20 ministres
A ce sujet, le natif de Tattaguine, dit ceci : «A ce jour, nous avons calé 18 ministres. Nous avons des difficultés pour en rajouter les deux autres. Donc, nous ne dépasserons pas 20 ministres». Il ajoute: «Il n’y aura pas de ministres conseillers mais des ministres avec portefeuille».
Toujours selon lui: «Aucun cumul de poste ne sera toléré. Les commis de l’Etat ne seront pas autorisés à faire de la politique comme cela se passe actuellement». Car, il estime que ceci «affaiblit l’Etat».
S’agissant du quatrième axe qui aborde l’économie inclusive et durable portée par un secteur privé national fort, il se dit devoir s’appuyer largement sur l’agriculture modernisée et l’industrie. A l’entendre, «les diplômés doivent pouvoir trouver utile de s’investir dans l’agriculture comme cela se passe dans tous les grands pays. L’agriculture doit être une affaire d’intellectuelle. Parce qu’elle exige l’innovation et la technologie».
La Casamance, un dossier primordial
Sur le cinquième axe relatif à la paix et à la sécurité, le docteur informatique et non moins candidat du Pur se dit très attaché à la sécurité en Casamance. A ce propos, il affirme ceci: «La paix en Casamance reste un dossier primordial».
Enfin sur le sixième axe comportant financement, partenariat et suivi-évaluation, le non moins fondateur de l’université du Sahel à Dakar et consultant international dans le domaine du traitement informatique des élections entend compter sur les citoyens Sénégalais. Il précise que l’état des lieux sera fait notamment sur les ressources pétrolières et gazières. A l’en croire: «Il est plus judicieux de donner deux à trois puits à des sociétés étrangères pour exploitation, le temps de se faire des sous pour ensuite exploiter le reste des puits pour notre propre bien que de devoir être dans la nécessité d’attribuer tous les puits aux sociétés étrangères pour gagner peu».
Aucune alliance avec APR
Au sujet de la transhumance et autres coalitions, le candidat à la présidentielle du 24 février prochain se veut formel: «Nous n’avons démarché personne parce que convaincu de nos principes et valeurs. Mais, nous avons été démarchés», a-t-il dit. Et pour ce qui est des coalitions, il se veut formel : «Tout sauf, Macky».
KHALIFA «VOTE» IDY
Idrissa Seck aurait décroché le jackpot ! Selon des sources dignes de foi et généralement bien informées, le candidat de la Coalition Idy2019 a le soutien du plus célèbre prisonnier de Rebeuss.
En effet, Khalifa Ababacar Sall aurait décidé de soutenir la candidature de Idrissa Seck pour l’élection présidentielle du 24 février prochain. L’ancien maire de Dakar n’est d’ailleurs pas le seul à porter son choix sur l’ancien Premier ministre. Le FSD/BJ de Cheikh Bamba Dièye aurait également misé sur le président du Conseil départemental de Thiès.
Khalifa Ababacar Sall dont la candidature a été recalée par le Conseil Constitutionnel, a décidé de soutenir Idrissa Seck pour l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 24 février prochain.
Des sources dignes de foi, saisies par Sud Quotidien, soutiennent que les deux hommes sont convenus à cet accord. L’espoir de l’ex-maire de Dakar ayant été anéanti par les «7 Sages» du Conseil Constitutionnel qui ont révoqué sa candidature à la Magistrature Suprême, le désormais ex-député serait résolu à accepter la situation.
Ce, alors même que ses conseillers ont déjà introduit un rabat d’arrêt dont le débat sur son caractère suspensif est encore loin de connaître son épilogue.
Certains proches de Khalifa confirment, d’autres attendent la décision de la CEDEAO
Cette information aux allures d’une bombe est diversement appréciée dans le camp de Khalifa Ababacar Sall. Contacté par la Rédaction de Sud Quotidien, un édile de Dakar proche de l’ancien secrétaire général du Parti socialiste chargé de la vie politique, confirme «l’entente» entre les deux hommes politiques.
«C’est tout à fait logique que les Khalifsites apportent leur soutien à Idrissa Seck. Toutes les personnes éprises de justice savent que tout a été savamment orchestré par le régime pour que Khalifa Ababacar Sall ne puisse pas prendre part à cette élection présidentielle. Tout a été mis en place pour l’empêcher de concourir», confie l’édile qui a préféré garder l’anonymat «pour le moment», précise-t-il, avant de nous rappeler la décision d’Idrissa Seck lors des élections législatives de 2017. «Souvenez vous qu’Idrissa Seck avait accepté lors des Législatives de laisser la place de tête de liste nationale de notre coalition à Khalifa Sall pour aller lui, s’engager, à ses risques et périls sur la départementale», confie un maire de Taxawou Ndakarou. Résultats : Khalifa Sall est devenu député. Quant à Idy, il a été battu sur la liste majoritaire.
Par ailleurs, d’autres proches de Khalifa Sall même s’ils n’infirment pas l’information, préfèrent tout de même attendre la décision de la Cedeao pour pouvoir se prononcer.
Ils refusent de s’avouer vaincus, même si leur leader est désormais déchu de ses fonctions de maire et de député, suite à son incarcération en mars 2017.
Leur ultime espoir semble être les requêtes concomitantes, déposées par les avocats de Khalifa Sall, devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui siège à Abuja, le 16 janvier dernier.
Discussions avec Cheikh Bamba Dièye
Ce n’est pas seulement Khalifa Ababacar Sall qui a décidé de voter pour Idrissa Seck lors de la Présidentielle, Cheikh Bamba Dièye aurait lui aussi jeté son dévolu sur «Ndamal Cadior». Même si le parti de l’ancien maire de Saint-Louis ne confirme pas pour «l’instant», l’information parvenue à la Rédaction de Sud Quotidien. «Je ne peux pas vous confirmer pour l’instant que nous allons soutenir Idrissa Seck. Mais je peux quand même vous affirmez que nous sommes en discussions avec Rewmi. D’ailleurs, nous n’avons pas le choix. Il faut qu’on soutienne un candidat de l’opposition», a déclaré le porte-parole du Front pour le socialisme et la démocratie, Fatou Gassama Fall.
Mais des sources dignes de foi, soutiennent qu’une décision a été déjà actée par le bureau politique du FSD/BJ dirigé par Cheikh Bamba Dièye.
Comme énoncé dans l’édition de Sud Quotidien d’hier, le jeu d’alliances est en marche.
«JE DOUTE DE LA SINCERITE DE MACKY SALL»
Selon Dr Dialo Diop, le fait que le Président Macky Sall donne le nom du Président Dia au Building administratif n’est que politique.
Décédé le 25 janvier 2009 à Dakar, Mamadou Dia qui fut le président du Conseil du gouvernement du Sénégal de 1957 jusqu’en 1962, date de sa rupture avec le Président Senghor, a été victime de son patriotisme. C’est la conviction de l’ancien secrétaire général du Rassemblement national démocratique. Selon Dr Dialo Diop, même si Senghor et les français ont voulu éliminer Mamadou Dia, aujourd’hui, l’histoire a départagé les protagonistes de l’époque de l’indépendance et que Mamadou Dia a eu raison sur Senghor. Il ajoute, dans cet entretien, que le fait pour le Président Macky Sall de donner le nom du Président Dia au Building administratif, n’est que politique.
Qu’est ce qu’est devenu le parti de Mamadou Dia aujourd’hui ?
C’est un parti qui a connu des phases successives depuis le MDP (Mouvement démocratique populaire) jusqu’au MSU (Mouvement pour le socialisme et l’unité) et qui comme la quasi-totalité des partis historiques de ce pays, a connu des scissions. A ma connaissance, la dernière variante du MSU scindée qui continuait à défendre l’héritage du Président Mamadou Dia, c’était le MPS Selalde Ahmadou Bamba Ndiaye. Mais d’autres vous diront que c’était celui qui avait conservé le nom MSU et qui était Massene Niang. Il est complètement dans Benno Bokk Yaakaar parce qu’il est aligné derrière Moustapha Niasse. Donc, on ne peut pas le considérer comme un héritier légitime de Mamadou Dia parce que Moustapha Niasse est un Senghoriste depuis l’origine jusqu’à ce jour. Ce que n’était pas Mamadou Dia. Si Mamadou Di a été victime du coup d’Etat, de la prison et de toutes les épreuves qu’il a connues dans sa vie, c’est parce qu’il était un patriote africain et non un agent de la Françafrique comme Senghor. Je suis incapable de vous dire avec certitude qui est aujourd’hui le dépositaire de la légitimité historique du patriotisme africain et du socialisme autogestionnaire que représentait le Président Mamadou Dia. Mais celui qui s’en rapproche le plus à mon humble avis, c’est Ahmadou Bamba Ndiaye du MPS Selal. Mais comme lui aussi, il a été à un moment aux côtés du libéral Abdoulaye Wade, on ne se retrouve plus dans les trajectoires des uns et des autres.
Peut-on dire que le Sénégal a raté son envol avec la rupture entre Mamadou Dia et le Président Senghor ?
Le Sénégal a connu successivement trois faux départs. Le premier faux départ, c’est l’échec du «Non» au référendum de 1958 alors que tout le pays votait Non et que toute l’élite politique était partisane de voter Non même le PRA Sénégal a appelé à voter Non au congrès de Cotonou. La seule exception, c’est Senghor qui a promis à De Gaulles qu’il ferait voter «Oui» on reste dans la colonie. Il a contré Mamadou Dia à le suivre dans son compromis qui était une compromission historique. Mais Mamadou Dia était pour le Non, il était contre le Oui. Et Senghor est venu presque lui confesser presque la larme à l’œil que : « j’ai déjà donné ma parole à De Gaulles, tu ne peux le lâcher». Ils ont négocié toute une nuit. Estce que c’est dans 50 ans comme disait Senghor ou est- ce que c’est dans 5 ans comme disait Mamadou Dia ? Puisque le Non de la seule et unique exception guinéenne à casser la communauté franco-africaine dans les 2 ans qui ont suivi puisque dès 1960, ils ont été obligés de donner l’indépendance à tous ceux qui avaient prétendu vouloir rester sous la domination française. Le second faux départ, c’est l’éclatement de la Fédération du Mali qui va poser le même problème de l’opposition entre le patriotisme africain de l’US-RDA (Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain) de Modibo Keita et le collaborationnisme Françafricain de Senghor. On a été à l’indépendance en tant que Fédération du Mali. Le vrai père de l’indépendance, c’est Mamadou Dia. Parce que c’est lui et Modibo Keita qui ont signé avec De Gaulles. Ce n’est pas Senghor. Ils ont fondé le gouvernement et quand il s’agit de désigner le Président de la République, les Sénégalais ont dit que c’était Senghor. Les Soudanais ont dit non, «on n’a pas confiance, c’est un homme des français». Ils ont dit : «nous, on préfère Lamine Guèye». Les Sénégalais ont refusé en disant que «Lamine Guèye étant né à Kayes, il risquait de passer pour un Malien, on ne veut pas de lui». Là, les Soudanais ont dit «pourquoi pas toi Mamadou Dia». «Tu n’as qu’à prendre la Présidence de la République. Tu es patriote africain.» Mamadou Dia a été intransigeant, il a dit «c’est Senghor ou personne». Et c’est ça, avec le travail des français que l’éclatement de la Fédération a eu lieu. Elle n’a même pas duré 6 mois. Si les africains avaient pris leur indépendance dans de grands ensembles, les français n’auraient pas pu nous malmener, nous maltraiter comme ils le font, depuis 1960. Le troisième et dernier faux départ dans lequel est encore impliqué Mamadou Dia, c’est le coup d’Etat dont il a été victime, monté par Senghor et les français. Parce qu’il avait une politique dite de socialisme autogestionnaire et d’un patriotisme. Pour vous donner exemple, quand les français ont refusé l’indépendance aux Algériens, Mamadou Dia a rapatrié les soldats sénégalais qui combattaient aux côtés de l’armée coloniale. Un autre exemple de son patriotisme, quand les français ont fait exploser la bombe atomique à Reggane dans le Sahara, il a envoyé une lettre incendiaire à son homologue français, Michel Debray pour protester contre l’irradiation des populations sahéliennes et sahariennes. Les français disaient : « ce petit négro, pour qui il se prend pour discuter la politique nucléaire de la France ». Les français ont décidé de lui faire la peau et le facteur déclenchant, c’est quand il a été en mission à Moscou. Il était toujours président du Conseil du gouvernement et c’est en pleine guerre froide. Au retour, il fait une escale à Paris et il continue sur Dakar sans venir rendre compte aux autorités françaises de ce qu’il a obtenu à Moscou. Ils disent : «pour qui il se prend». « Le gars, il va chez les soviétiques, il vient, il passe à Paris, il ne vient même pas nous dire ce qu’il a eu là-bas. C’est là qu’ils se sont dits que «ce gars-là il est dangereux». Ils ont décidé de l’éliminer. Pour monter le coup d’Etat contre lui, Henri Gallenca qui était le président français de la chambre de commerce à l’époque et PDG de la Cotoa (Compagnie qui commercialisait et fabriquait les bâches pour couvrir l’arachide), il a donné 100 millions à Théophile Dieng et autres Magatte Lo qui ont monté la motion de censure contre Dia et puis le coup fourré d’aller voter la motion hors de l’Assemblée nationale. On a piégé Mamadou Dia et ses camarades les Valdiodio Ndiaye et Ibrahima Sarr l’avaient averti. Ils lui avaient dit « si on n’arrête pas Senghor, c’est lui qui va nous arrêter » mais Mamadou Dia était tellement confiant dans l’amitié et fidélité de Senghor. C’est lui qui a amené Senghor au pouvoir. Senghor l’a cravaté et l’a mis en prison à perpétuité. C’est le troisième faux départ et c’est là où l’avenir du Sénégal a été irrémédiablement compromis. Parce que Mamadou Dia allait mettre le pays sur les bons rails. Senghor a déraillé et fourvoyé le pays jusqu’à aujourd’hui.
Est-ce qu’aujourd’hui, le fait de donner le nom de Mamadou Dia au Building administratif ne participe pas à sa réhabilitation ?
Mamadou Dia a déjà été réhabilité par l’histoire puisque tout le monde est d’accord que le régime de Senghor s’est soldé par un échec. Celui du successeur qu’il nous a imposé par un second échec et enfin celui de son opposant favori qui avait créé son parti de contribution en connivence avec lui à l’époque Me Wade, est également soldé par un échec retentissant. Donc rétrospectivement et a postériori, on peut dire que l’histoire a départagé les protagonistes de l’époque de l’indépendance et que Mamadou Dia a eu raison sur Senghor. D’autant qu’il y’a un film qui a été fait par William Mbaye qui s’appelle « Président Dia » et qu’on refuse à diffuser au Sénégal. Il y’a à peine qu’il a été diffusé pour la première fois par la 2STV. Quand vous regardez ce film, vous voyez bien ce qui a opposé Senghor et Mamadou Dia et qui a eu raison sur l’autre. La deuxième chose, c’est que le conseil municipal de la Ville de Dakar sous la présidence de Khalifa Ababacar Sall avait décidé de donner au Boulevard de la République le nom du Président Dia et c’est les conseils municipaux qui sont souverains pour ça. Ils ont voté et adopté la décision. Jamais, ils n’ont pu la mettre à exécution aussi bien sous Wade que sous Macky Sall. Aujourd’hui, en pleine période électorale, Macky Sall se réjouit à faire ce geste symbolique-là, on est fondés à douter de la sincérité. Parce que si c’était sincère, ils auraient laissé l’Avenue de la République porter le nom de Mamadou Dia comme l’Avenue Roume porte le nom de Senghor. L’histoire réhabilite Mamadou Dia parce que le temps a fait son œuvre alors que plus personne ne parle de Senghor et ne se réclame de Senghor puisque Senghor se disait socialiste africain. Regardez tous les débris de son parti sont alignés derrière le jeune libéral du moment toute tendance confondue alors que Mamadou Dia, son nom et son poster sont la devise du parti Pastef et que la permanence qui a été saccagée la semaine dernière, c’est la photo de Mamadou Dia qui est à la devanture de cette permanence de Pastef à Yoff dont Ousmane Sonko se réclame explicitement. Ce qui montre que le projet police de Mamadou Dia est encore vivant puisque la génération actuelle se l’approprie alors que le projet senghorien est mort et enterré alors que Senghor lui-même était encore vivant.