Devant des militants et sympathisants qui ont répondu massivement présents, le leader de Pastef/Les Patriotes a violemment stigmatisé le régime de Macky Sall, accusé d’être le premier auteur de la violence préélectorale qui sévit dans le pays. Non sans manquer de tourner le dos à la commission d’enquête parlementaire devant être mise en place, lundi, sur l’affaire des 94 milliards indexant Mamour Diallo et de se prononcer sur le meurtre de sa militante Mariama Sagna dont le mobile politique n’est pas à écarter.
TENSIONS PREELECTORALES : Sonko colle l’étiquette de la violence à Macky
Se battre contre les abus du pouvoir, c’est le combat que compte mener Ousmane Sonko qui estime que la peur est dans le camp du pouvoir. « Si vous les voyez hystériques comme ils sont, crier insulter, attaquer, c’est parce qu’ils ont peur et ils savent pourquoi ils le sont. Et ils pensent que dès qu’ils perdront le pouvoir, ils iront tous en prison … » renchérit le chef de file de Pastef/Les Patriotes qui qualifie le Président Macky Sall d’homme d’Etat violent qui, selon lui, utilise toutes les formes de violence et envoie « ses sbires » insulter tout le monde. « C’est lui qui envoie tous ces aboyeurs qui comme de petits chiots insultent tout le monde. Il utilise la violence judicaire contre ses adversaires politiques, et les cas de Khalifa Sall et de Karim Wade sont là pour l’attester. Il utilise tous les leviers de l’Etat pour combattre ses adversaires et de manière indécente», peste Ousmane Sonko qui déclare que la violence politique a toujours existé au Sénégal. « Macky Sall et ses partisans ne connaissent pas le Sénégal. Dans l’histoire du pays, il y a toujours eu de la violence… ». Ousmane Sonko s’est par ailleurs dit imperméable aux intimidations du régime : « ils ont tout essayé, ça n’a pas marché maintenant ils ne le reste que l’invective et la violence mais ils se trompent … ». Dans la foulée, Ousmane Sonko appellera à la responsabilité des forces de l’ordre et de sécurité. Et comme si cela ne suffisait pas, Ousmane Sonko a pointé un doigt accusateur cers le régime en place sur le saccage de sa permanence à Dakar. » C’est eux qui l’ont fait, il n y’a pas de doute parce que ceux qui sont venus pour saccager la permanence ont dit qu’ils agissent sous l’ordre et pour le compte d’Abdoulaye Diouf Sarr (ministre de la Santé et maire de Yoff-ndlr). Ils ont dit qu’ils n’accepteront pas qu’on ait un siège dans le fief d’Abdoulaye Diouf Sarr. On ne peut pas être plus clair que ça », a lâché sans fioritures le leader de Pastef.
MEURTRE DE LA MILITANTE DE PASTEF MARIAMA SAGNA : «Le mobile politique n’est pas à écarter»
« L’affaire du meurtre de Mariama Sagna (militante du Pastef) sera élucidée tôt où tard » : ces propos sont aussi du leader du Pastef/Les Patriotes en visite à Ziguinchor qui accuse ouvertement le régime de plonger le pays dans une violence préélectorale. Pour Ousmane Sonko, « les présumés auteurs du meurtre de Mariama Sagna sont des repris de justice, l’un venait d’être libéré il y a quatre mois et les deux autres pour d’autres motifs venaient d’être élargis. Nous considérons qu’il y a quelque chose d’assez grave qui s’est passé ….On ne peut pas comprendre qu’immédiatement après ,que le procureur sans que l’enquête ne soit ouverte, s’empresse d’écarter le motif politique, on ne sait sur quelle base, certainement pour essayer d’orienter l’opinion vers un crime crapuleux. Nous n’avons pas à dire c’est quel type de meurtre mais nous considérons que toutes les pistes sont à envisager et vu la conjonction des facteurs, nous considérons que le mobile politique est le plus probable, le plus envisageable. Nous continuons à exiger que la lumière soit faite. Elle se fera maintenant ou immédiatement après la chute de Macky Sall comme dans beaucoup d’autres dossiers », lance le candidat à la présidentielle 2019 qui rappelle aussi l’affaire de l’incursion des forces de sécurité au domicile de sa mère à Ziguinchor
COMMISSION D’ENQUETE PARLEMENTAIRE SUR L’AFFAIRE DES 94 MILLIARDS : «Je ne répondrais pas à de petits députés corrompus»
Quid de l’affaire Mamour Diallo, directeur des Impôts et domaines et responsable Apr à Louga ? Là, Ousmane Sonko s’est évertué à disqualifier une présumée commission d’enquête parlementaire sur les 94 milliards indexant le responsable apériste. « Je n’ai pas le temps de répondre à de petits députés corrompus qui n’ont aucun niveau et ne connaissent même pas comment fonctionne l’Etat. Quelqu’un qui a saisi le procureur de la République n’a rien à faire dans une commission d’enquête. Quand on veut noyer un poisson, on parle de commission d’enquête. C’est moi qui ai saisi le procureur de la République, l’Inspection générale d’Etat. Je ne répondrais qu’au procureur de la République. », a déclaré Ousmane Sonko avant d’ajouter que les rapports de l’IGE ont épinglé Mamour Diallo sous le titre Bertin. « Ils ont fait leur montage comme d’habitude. Ils ont volé 94 milliards, ils ont négocié avec la banque pour empocher 46 milliards de cette somme. N’eut été la plainte que j’ai déposée, ils auraient reçu le reliquat. Ce n’est pas un dossier de l’Assemblée nationale mais un dossier du tribunal. Vous n’avez pas entendu une seule fois une plainte brandie contre moi dans ce sens et si mes accusations n’étaient pas avérées, ils auraient depuis lors porté plainte. Si le procureur de la République ne veut pas ouvrir le dossier parce qu’il est sous les ordres de Macky Sall qui veut protéger des voleurs, c’est son problème », a conclu le Leader de Pastef/Les Patriotes.
MADICKE OUVRE LE BAL, SONKO FERME LA MARCHE
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a fixé , samedi , les règles concernant les conditions de production, de programmation et de diffusion des émissions réglementées des médias audiovisuels pendant les campagnes électorales.
Des règles régies par l’article 8 de la loi portant création du Cnra. Il ressort ainsi de la rencontre entre l’institution dirigée par Babacar Diagne et les mandataires des cinq (5) candidats à l’élection présidentielle que sept (7) minutes seront accordées par jour à la Rts pour chaque prétendant au fauteuil présidentiel.
La campagne électorale qui va démarrer, le dimanche 3 février 2019, à partir de minuit, sera ainsi ouverte par Me Madické Niang alors que le leader de Pastef Ousmane Sonko fermera le bal. On note que pour cette présidentielle, les candidats auront deux minutes de plus que d’habitude. En effet, chacun d’entre eux aura 7 minutes par jour à l’antenne de la télévision nationale, au lieu des 5 minutes attribuées lors des précédentes élections présidentielles.
Quant à l’ordre de passage, il est noté comme plus haut spécifié que Me Madické Ndiang passe à partir de 21 heures, suivi du Président sortant Macky Sall, de Cheikh Issa Sall du Pur, de Idrissa Seck de « Idy 2019 », enfin d’Ousmane Sonko de « Sonko Président » qui va conclure le temps d’antenne imparti aux candidats.
PLUS D’UN MILLIER D’EXPOSANTS ET 3 MILLIONS DE VISITEURS ATTENDUS
Cette année, la 4ème édition de la Foire Internationale de Kaolack (Fika) est partie sur de bons leviers pour susciter plus tard une éventuelle réussite tant du côté de l’organisation que dans la génération de ressources concordantes.
Son ouverture officielle qui a été présidée, ce samedi 26 janvier, par le Premier ministre Boun Abdallah Dionne semble prédire ce prochain acquis, compte tenu de la forte affluence qui s’est constituée lors de cette journée.
En dehors des populations locales qui se sont massivement déplacées pour participer à l’évènement, plusieurs centaines voire même des milliers d’exposants venus de divers pays d’Afrique et du monde ont convergé vers Kaolack où ils sont invités à passer deux semaines d’échanges commerciaux, de brassage culturel et autre partage d’expériences économiques. Ainsi pour cette présente édition, plus d’un millier d’exposants provenant d’une centaine de pays et trois (3) millions de visiteurs sont attendus. Déjà, du côté de la Gambie choisie cette année comme pays invité d’honneur, une population de 200 exposants s’est déplacée avec une délégation ministérielle et plusieurs équipes d’experts et d’opérateurs économiques venus pour une mission spécifique de nouer des liens de partenariat avec leurs collègues des pays amis. Et pendant toute la durée de leur séjour dans la capitale du Saloum, ces Gambiens cohabiteront avec les délégations des Etats de la Cedeao, de l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa) et d’autres ressortissants de pays Africains, Européens, Asiatiques, ou même Américains.
UNE FOIRE QUI SE VEUT SOCLE DE L’INTEGRATION
Malgré les importants efforts concédés ça et là au sein des Etats, organisations et autres entités politiques inter-états dans le sens de promouvoir une forte intégration en Afrique, surtout dans cette partie ouest du continent, le processus relatif à ce besoin, pour un paquet de raisons, cache encore beaucoup d’insuffisances dans son système de mise en œuvre. Et puisque du côté des opérateurs économiques, cette situation véhicule moult interrogations et impose de plus en plus la nécessité de trouver d’autres stratégies de renforcement de ces liens de partenariat approfondi, le promoteur de la Fika, Serigne Mboup, estime que ce grand centre d’échanges commerciaux et de rapprochement des peuples est sans doute aucun le socle de l’Intégration en Afrique. Pour diverses raisons, cette considération se confirme, mais se résume sur deux faits essentiels : la foire depuis son départ, il y a quatre (4) ans, a accueilli plus de 600 nationalités et ethnies africaines. D’habitude, ces personnes ne se limitent jamais à leurs activités de routine, mais tiennent à garder et exploiter leurs chances à travers les cartes de visite conquises. A chaque fois après leur séjour au Sénégal, ces personnes poursuivent leurs échanges économiques, sociaux et culturels avec leurs collègues étrangers. Dans certains cas, ces rapports sont allés si loin qu’ils finissent par laisser paraître des liens de parenté. Dans une appréciation, l’organisateur de la Fika estime que dans l’histoire et naturellement dans le monde, l’échange à travers ses différentes facettes a toujours occupé la place maitresse dans toute relation. Qu’elle soit inter-états, inter-régions, inter-communautés ou ethniques, l’échange est l’unique système de rapprochement dans le monde à partir duquel peuvent naître d’autres formes de relation. La Fika de Kaolack qui, de l’avis de son promoteur, symbolise tout cet intérêt est à ce jour considéré comme l’évènement désigné pour le renforcement du processus d’intégration dans le continent.
HÔTELIERS ET RECEPTIFS SECONDAIRES SE TIRENT D’AFFAIRES
Dans tout le temps, la foire Internationale de Kaolack a servi de mamelles aux hôtels, campements, réceptifs et autres centres d’accueil secondaire de Kaolack et le reste de ses surfaces périurbaines. Grâce aux nombreux déplacements que la foire favorise à chacune de ses éditions, les centres d’hébergement de Kaolack se font quelques petites économies. Pendant ces dernières 72 h ayant précédé l’ouverture de la foire, la quasi-totalité de ces réceptifs hôteliers ont fait le plein et le reste risque d’être rempli au courant de ces prochains jours. Ceci, à cause des incessantes arrivées de visiteurs dans cette foire et d’autres présumés ambianceurs voulant profiter de l’évènement pour faire la fête.
L’AS PIKINE AUX COMMANDES
L’As Pikine a repris hier, dimanche 27 janvier, la tête du championnat grâce à sa courte victoire face à l’Us Gorée pour le compte de la 12ème journée.
Les Pikinois délogent du fauteuil de leader Teungueth Fc tenu en échec dans le derby rufisquois qui l’a opposé samedi au stade Ngalandou Diouf à la Génération Foot (2-2). Au même moment, les «Huiliers» de la Sonacos, lanternes rouges signaient son premier succès devant le Casa Sport.
L’As Pikine a repris la tête du classement du championnat de Ligue 1 en sortant vainqueur (0-1) de son duel en déplacement devant l’Us Gorée. Les Pikinois (22 points) ont doublé à l’issue de cette 12e journée, l’équipe de Teungueth FC (21 points) qui a été contrainte au partage des points dans le duel au sommet qui l’a opposé, au stade Galandou Diouf, à Génération Fc (2-2).
Le podium est complété par leurs adversaires du jour qui pointent à la 3ème place avec le même nombre de points. Pour les autres rencontres, l’As Douanes, qui s’est incliné (0-1) à domicile à Amadou Barry devant Niary Tally (12e ; 9 points) pointe à la 4ème place (16 points). Ce succès en déplacement permet aux Galacatiques de quitter la zone de relégation pour la place de première équipe relégable (12e ; 9 points).
En déplacement, l’équipe de Dakar Sacré Cœur (5e ; 16pts) est allée contraindre Mbour Petite Cote à un match nul (1-1). Un résultat qui confine les mbourois à l’avant dernière place (13e ; 9pts).
Au Stade Léopold Sédar Senghor, le Jaraaf a dominé le Ndiambour de Louga (8e ; 13 points) sur la marque de (2 à 1). Ce qui lui permet de remonter au classement, quittant la 9ème place pour la 7ème place (14pts).
A Saint Louis, la Linguére retrouve la 9ème place (9pts) grâce à sa courte victoire (1-0) obtenue à domicile devant le stade de Mbour (10e ; 12pts). Quant à la Sonacos (14e ; 6 pts), lanterne rouge du championnat, elle a signé son premier succès à domicile (1-0), freinant du coup le Casa Sports (6e ; 15pts).
Résultats 12e journée
16h30 Teungueth FC-Génération Foot ( 2-2)
Jaraaf-Ndiambour (2-1)
Us Gorée-As Pikine (0-1)
16h30 Sonacos-Casa Sports (1-0)
As Douanes-Niray Tally (0-1)
Linguère-Stade de Mbour (1-0)
Mbour PC-Dakar Sacré Cœur (1-1)
«NOUS N'ALLONS DÉBATTRE AVEC PERSONNE»
Mimi Touré a fait savoir que le candidat de la mouvance présidentielle n’a pas prévu, dans son agenda politique, de débattre avec les autres candidats
Le débat entre les candidats déclarés à l’élection présidentielle de février 2019 est une demande des citoyens sénégalais. Cependant, le président sortant Macky Sall n’envisage pas débattre avec ses adversaires. C’est du moins ce qu’a laissé entendre l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, invitée, ce dimanche, de l’émission « Jury du dimanche » sur Iradio (90.3).
Mimi Touré a fait savoir que le candidat de la mouvance présidentielle n’a pas prévu, dans son agenda politique, de débattre avec les autres candidats. « Nous n’allons débattre avec personne.
C’est une stratégie que nous avons adoptée. Le président Macky Sall s’adressera directement à ses concitoyens », a déclaré Aminata Touré.
Selon elle, il n’y pas que le débat comme mode de communication. En plus, indique-t-elle : « On peut être bon débatteur et ne pas être apte à être président de la république. »
ISMAÏLA MADIOR RÉTABLIT LA VÉRITÉ
«C’est la première fois dans l’histoire de notre pays, qu’à 30 jours de l’élection présidentielle que le pays soit aussi calme, aussi serein, et aussi tranquille »
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux rejette le fait que qu'il y a actuellement une tension pé-électorale. Selon Ismaïla Madior Fall, « c’est la première fois dans l’histoire de notre pays, qu’à 30 jours de l’élection présidentielle que le pays soit aussi calme, aussi serein, et aussi tranquille ».
Le ministre de la Justice ne parle pas la même longueur d'onde que ceux qui parlent de tension préélectorale. Selon Ismaïla Madior Fall, il n’y a rien d’extraordinaire qui se passe actuellement dans le pays.
«Il faut dédramatiser un peu la situation. À chaque fois qu’on a été à la veille d’une élection, il y a une tension, c’est notre culture politique. Mais, aujourd’hui, il n’y a rien d’extraordinaire, à chaque veille d’élection, on a l’impression, qu’il y a une tension, qu’il y a un désaccord fondamental sur les règles du jeu, on a comme l’impression que les acteurs ne sont pas d’accord sur l’essentiel», rappelle le ministre.
« C’est la première fois dans l’histoire de notre pays, qu’à 30 jours de l’élection présidentielle que le pays soit aussi calme, aussi serein, et aussi tranquille, c’est jamais arrivé », se félicite Ismaïla Madior Fall.
L’invité de l’émission Objection sur Sud Fm de ce dimanche 28 janvier, revient sur l’échec du dialogue : « Dans toute l’histoire du Sénégal, il y a le temps du dialogue et le temps électoral. Le temps du dialogue, c’est le temps pour discuter des règles du jeu électoral (...).
Il poursuit : « Maintenant, quand on commence les opérations de déroulement électoral, il faut dialoguer, dérouler, mais dialoguer quand les gens veulent dialoguer, et le président Macky est prêt à le faire tout en assumant sa responsabilité ».
Avant de souligner que : «Le dialogue c’est très bien, mais ça ne règle pas les problèmes. La loi sur le parrainage est précédée par le dialogue. Les acteurs ont dialogué et il y a un moment où certains ont dit que la si telle personne ne sort pas de prison, nous ne dialoguons plus. Et, c’est ce qui a bloqué le dialogue».
PAR FRANKLIN NYAMSI WA KAMERUN
GUILLAUME SORO SE DÉMARQUE DU RHDP UNIFIÉ
une absence remarquée:les grands hommes d’Etat se reconnaissent à leur profonde intuition du sens de l’Histoire, à leur attachement à des principes imprescriptibles d’humanité et au courage qu’ils ont à assumer leurs engagements comme leurs désengagements
Afrik.com |
Franklin Nyamsi Wa Kamerun |
Publication 28/01/2019
Les grands hommes d’Etat se reconnaissent à leur profonde intuition du sens de l’Histoire, à leur attachement à des principes imprescriptibles d’humanité et au courage qu’ils ont à assumer leurs engagements comme leurs désengagements. Guillaume Kigbafori Soro, fort justement, possède intuitivement et en raison de son expérience dense, cet art majeur du timing politique. IL sait donner autant de sens à sa présence qu’à son absence dans un événement politique. De Guillaume Soro pour le RHDP, on pourrait en réalité dire ce que Paul Valéry disait de l’absence de l’être aimé : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ».
Où voudrais-je donc en venir ? Patientez-moi, chers lectrices et lecteurs. On nous a servi depuis des semaines en Côte d’Ivoire, le mythe d’un Congrès du RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix) qui sonnerait l’union la plus large et la plus impressionnante de la majorité politique qui gouverne actuellement le pays. On nous a rebattus les oreilles avec l’idée que le 26 janvier 2019, s’accomplirait la plus massive coalition de forces politiques jamais vue dans l’histoire de ce pays. C’était même à croire que le 26 janvier 2019, il neigerait sur la Côte d’Ivoire, ou que les poules auraient enfin des dents ! Que la Lagune Ebrié se déplacerait vers Kong, ou que le Mont Nimba pousserait à Abobo !
Or, qu’avons-nous vu hier ? Je vais l’établir en trois moments : 1) Un événement politique incongru, car mal conçu, mal défini, mal organisé et mal diffusé ; 2) Un rassemblement politique raté, car y manquaient ostentatoirement, deux des plus importantes forces congruentes qui ont conduit le Président Alassane Ouattara au pouvoir dès décembre 2010, à savoir les Forces Nouvelles de Guillaume Soro et le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié ; 3) Un boulevard ouvert aux forces d’avenir, dont la responsabilité incombe résolument aux générations nouvelles qui vont fonder, dans le pardon et la réconciliation, une véritable Nation pour tous les Ivoiriens autour des principes équitables et objectifs de l’Etat de droit.
Telles sont les hypothèses dont la démonstration va suivre, et qui permettront de comprendre pourquoi Guillaume Soro – contre vents et marées contraires- n’avait plus rien à faire le 26 janvier 2019 avec ce RHDP prétendument unifié, mais réellement isolé dans le champ politique ivoirien.
De la mauvaise conception à la mauvaise réalisation du RHDP Unifié…
IL faut s’en souvenir, avant qu’on en vienne à l’idée de parti unifié, il y avait dès 2005 à Paris, la naissance d’une alliance politique qui a donné lieu au Groupement des partis du RHDP, dans le respect de la loi de 1993 sur les partis politiques en Côte d’Ivoire. Pour rappel, cette loi ne prévoit pas qu’on puisse être, en Côte d’Ivoire, simultanément membres de deux partis politiques. On peut être membre d’un seul parti politique et ce parti politique peut être membre d’un groupement de partis politiques.
Par voie de conséquence, la création d’un parti unifié du RHDP ne pouvait se faire sans que chacun des partis membres du groupement politique du RHDP ait librement décidé, de son propre chef, de se dissoudre, et de demander à ses militants, en leur âme et conscience, de rejoindre la nouvelle formation politique envisagée. Qui ne voit pas qu’un tel processus d’autodissolutions respectives était impossible sans la patience du temps, du dialogue, du consensus et de la sincérité des différents appareils de partis ? C’est cette méthodologie du dialogue, de l’inclusion et de la patience que Guillaume Kigbafori Soro[1], le plus jeune des trois principaux alliés de la prise du pouvoir en 2010, a ouvertement recommandée à ses aînés et partenaires, dès qu’il a vu les premières contradictions naître entre eux à compter notamment du démenti de l’Appel de Daoukro par les lieutenants du Président Alassane Ouattara. Les preuves des multiples appels de Guillaume Soro, à l’usage de la bonne méthodologie pour l’unification abondent. Je citerai cependant le discours solennel du 3 avril 2018, du haut du perchoir de l’Assemblée Nationale :
« Tant que les désaccords à ce sujet s’expriment dans la courtoisie, tout ceci peut être considéré comme une joyeuse aventure et même une preuve de la vitalité de notre démocratie. Mais quand les débats tournent à la crispation, voire à l’hostilité, cela réveille de vieilles peurs enfouies. C’est pourquoi, et c’est mon avis personnel, il convient de laisser la place au dialogue. Le dialogue, rien que le dialogue »
Or à compter du 16 juillet 2018[3], le Président Alassane Ouattara hâte le pas. Sans avoir convaincu ses alliés du bien-fondé de sa volonté hâtive de bâtir le parti unifié, sans avoir réfléchi avec eux sur l’agenda politique, les conditions de la saine concurrence politique, l’atmosphère des libertés fondamentales dans le pays, il se proclame Président du Parti Unifié du RHDP, rompant unilatéralement la fragile base de rassemblement que lui offrait pourtant encore jusque-là le Groupement de partis politiques du RHDP. Et dès lors, la conséquence immédiate est le retrait[4] du PDCI-RDA, non seulement du Groupement établi en 2005, mais aussi du processus de construction du parti unifié du RHDP.
Dès lors donc que le Président Ouattara a choisi, avec son clan restreint, de construire le RHDP sans le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié et sans les Forces Nouvelles de Guillaume Soro, il a lui-même volontairement décidé, selon la belle métaphore de Guillaume Soro le 2 janvier à Ferkéssédougou, de poser sa marmite à cuire sur un foyer à un seul caillou. Le 26 janvier 2019 n’a été dès lors que le spectacle d’un exercice non-consensuel, isolé et isolant du pouvoir d’Etat par le seul Président Ouattara et son Clan restreint. Est-ce donc un hasard si en plein Discours du Président du RHDP unifié, des milliers de militants de circonstances sortaient du stade Félicia d’Abidjan ? N’est-ce pas le signe d’une voix qui ne porte plus dans le pays et qui de fait s’entend parler toute seule ?
La division pré-organisée du Congrès du RHDP unifié : Tabliers et Tabourets mêlés…
La logique des discours d’annonce du Congrès du RHDP unifié du 26 janvier 2019 annonçait déjà la volonté de division et d’exclusion du Clan au pouvoir envers ses alliés traditionnels. On confirmait ainsi une volonté de soumettre le PDCI-RDA, les Forces Nouvelles, et le pays entier par l’intimidation, par la force, par la ruse et le harcèlement psychologique sous ses formes les plus perverses au besoin. Le bouillant président du Comité d’organisation de l’événement du 26, Adama Bictogo, aura de ce point de vue réussi à convaincre la galaxie médiatique et l’opinion ivoirienne entières sur la portée belliqueuse du projet politique en cours. C’est la fameuse affaire du Tablier et Tabouret, réitérée moult fois par le député d’Agboville. Tout comme plus tard, l’affaire du PDCI dit de Yamoussoukro et du PDCI dit de Daoukro, théorisée par le même volubile feu follet du Clan présidentiel ivoirien. Ecoutons rétrospectivement ses propos, d’abord à l’endroit du Président de l’Assemblée Nationale Guillaume Soro, puis à l’endroit de tous les Présidents d’Institution, puis à propos du PDCI-RDA.
Le jeudi 6 décembre 2018 à Abidjan, le sieur Bictogo lance sa première salve :
« Chacun doit se déterminer. Evidemment, si vous êtes président de l’Assemblée nationale que vous n’adhérez pas au Rhdp ou que vous avez décidé de ne pas être Rhdp, n’attendez pas qu’on vous demande de partir, déposez le tablier, parce que ce n’est plus votre tabouret. On ne peut pas tricher en permanence avec le peuple […] Nous n’avons jamais vu cela. On ne peut s’asseoir sur deux partis politiques. Donc c’est clair qu’à partir du 26 janvier, le Rhdp en tant que parti politique doit se retrouver dans l’ensemble des composantes de la République de Côte d’Ivoire parce que la mauvaise foi de certaines personnes, gêne. A partir du 26 janvier, nous assumons notre histoire, nous assumons notre gouvernance parce que nous n’avons pas peur de notre bilan. A partir de ce moment, c’est clair qu’aussi bien au niveau des institutions que des ministères »[5]
Pour un congrès de rassemblement, cet ultimatum,[6] venant d’un cadre hautement connu pour son implication dans de nombreuses affaires de corruption en Côte d’Ivoire, pouvait-il être un bon augure en décembre 2018 ? Et comme si cela ne suffisait pas, l’homme devait s’attaquer quelque temps plus tard, au nom et avec la bénédiction, à l’ensemble des ministres et présidents d’institutions en Côte d’Ivoire, en des termes lapidaires, d’une impressionnante verdeur. Le 5 janvier 2019 au Palais de la Culture à Treichville, Adama Bictogo met un terme aux rêves de rassemblement du 26 janvier lorsqu’il scande:
« Après le 26 janvier, si tu es ministre et que tu n’es pas Rhdp, tu libères le tabouret. Tu es Député, mais dès lors que tu es Président d’institution, si après le congrès, tu n’es pas Rhdp, tu libères le tabouret. Si tu es sénateur et que tu n’es pas Rhdp, quittes le tabouret ! »[7]
Ainsi, Adama Bictogo, parlant pour le Président Ouattara, annonçait clairement les couleurs. Le RHDP dit unifié n’envisageait, ni plus ni moins que l’uniformisation par le haut, de la totalité du champ politique ivoirien : Assemblée Nationale, Sénat, Conseil économique et social, Conseil constitutionnel, Cour suprême, Grande Chancelleries, Grande Médiature, Hautes autorités diverses, étaient sommés de se soumettre à la volonté d’un seul. Le projet dictatorial était enfin publiquement affiché !
Comment ce congrès pouvait-il unifier les alliés d’hier, qui plus est, avec tous les limogeages de cadres issus des Forces Nouvelles et du PDCI-RDA qui l’ont précédé ? Comment ce 26 janvier 2019 pouvait-il être autre chose qu’un jour de division si l’on tient compte des violences perpétrées par le Clan au pouvoir autour des élections régionales du 13 octobre 2018 et du 16 décembre de la même année ? Comment croire que ce Congrès était une rencontre de valeur quand l’exécutif ivoirien par ailleurs violait la séparation des pouvoirs en harcelant des députés, puis en incarcérant abusivement le député Alain Michel Lobognon[8] le mardi 15 janvier 2019 à la MACA ? Comment, sapristi, le RHDP unifié pouvait-il espérer rassembler après toutes les humiliations pseudo-judiciaires infligées au PDCI RDA depuis le mois de juillet 2018 et les dissidences organisées via les sieurs Nguessan, Adjoumani, Duncan pour faire voler en mille morceaux le parti de l’Indépendance ivoirienne ? Comment le 26 janvier 2019 pouvait-il unifier la majorité au moment où les magistrats[9] de Côte d’Ivoire se plaignaient publiquement de menaces, de violations de leur autorité dans la diction de la loi ? Et comment diantre pouvait-on rêver de bâtir quelque chose de grand au moment où les institutions parlementaires internationales de l’AIP (Assemblée Parlementaire de la Francophonie) et de l’UIP (Union Inter-Parlementaire) sommaient le régime Ouattara de respecter les immunités constitutionnelles des parlementaires qu’il piétine toujours ?
Guillaume Kigbafori Soro, devant cette implacable congruence de faits objectifs et alarmants, ne pouvait que prendre la décision qu’il a prise. Son refus de cautionner la dérive autoritaire en cours est donc une promesse d’avenir qu’il nous faut à présent scruter.
Guillaume Soro : le regard qui scrute et fonde l’avenir avec le Peuple de Côte d’Ivoire
Je connais Guillaume Kigbafori Soro depuis 1995. J’oeuvre étroitement avec lui dans son équipe depuis juillet 2012, soient 7 ans bientôt d’expériences bien trempées, heureuses et malheureuses, vécues solidairement. Je ne l’ai jamais vu accepter que la peur ou la lâcheté lui dictent ses décisions. Je ne l’ai jamais vu cautionner la précipitation dans l’action, ni considérer que tous les coups étaient permis en politique. Tout en étant un homme politique profondément amoureux de la réalité, il a des principes d’humanité infranchissables, et nul en ce monde ne peut le forcer à aller au-delà de ces principes.
Quand cette affaire de RHDP Unifié a commencé, Guillaume Soro a très tôt[10] indiqué que sans la bonne méthode, elle finirait mal. IL a très tôt souligné qu’on ne fait pas d’alliance solide en cherchant d’une manière ou d’une autre à tromper ses alliés, car un allié qui se sent trompé et qui survit à la tromperie, devient un adversaire plus dangereux pour soi qu’un ennemi traditionnel. Or, dans la construction du RHDP unifié, tout le monde aujourd’hui s’accorde à reconnaître que tout a changé dès lors que le Président Alassane Ouattara, au mépris du texte et de l’esprit de la Constitution de 2016, s’est ouvertement mis à envisager un 3ème, voire un 4ème mandats présidentiels, alors qu’à aucun moment, cette donnée n’avait été introduite dans son entente avec ses alliés. Tout le monde sait aussi que le raidissement dictatorial en cours actuellement en Côte d’Ivoire, est une manière pour le Clan présidentiel de combler le déficit de légitimité démocratique et de popularité réelle qui lui vient de son exclusion de ses deux grands alliés traditionnels : le PDCI-RDA et les Forces Nouvelles.
Voilà pourquoi l’absence de Guillaume Soro le 26 janvier 2019 au Congrès isolé et isolant du RHDP ne pouvait surprendre que ceux qui le connaissent mal. Et je constate que beaucoup de ses alliés d’hier, manifestement, le connaissaient fort mal. On n’achète pas la conscience de Guillaume Soro à coups de promesses de milliards publics. On n’achète pas l’amour de Guillaume Soro pour la prospérité et la dignité des femmes et hommes de Côte d’Ivoire. On ne peut pas troquer, dans un marché de dupes de surcroît, ce que Guillaume Soro estime comme étant l’âme immortelle de la Nation Ivoirienne !
Cette absence remarquée et remarquable de Guillaume Soro, qui signe l’isolement et le casse-gueule du projet du RHDP unifié, est donc en réalité une grande promesse pour le Peuple de Côte d’Ivoire : il y a une voie étroite, mais sublime, qui se transforme chaque jour en boulevard des libertés rétablies et raffermies dans ce pays. C’est la voie d’une alliance sincère des démocrates, patriotes, humanistes, républicains et progressistes ivoiriens, pour une Commission Electorale Indépendante, pour un redimensionnement des Institutions vers une inévitable 4ème République s’il le faut, pour un pardon et une réconciliation plus persévérants entre tous les Ivoiriens, pour une vraie nation ivoirienne bâtie sur un progrès partagé et des générations mieux préparées à l’assumer. C’est cette voie ardue, mais ardente d’amour et de justice que Guillaume Soro a choisie. Et c’est elle, sûrement, que le Peuple Ivoirien, résolument attend et lui demande, de près comme de loin, d’incarner de toute urgence. Fasse Dieu que les foudres des Jupiters humains et éphémères passent vite et loin de cette belle Nation Ivoirienne et que tel un Phénix, elle puisse éclore dans une merveilleuse et imminente aurore de paix et de liberté.
Professeur agrégé de philosophie, Paris, France
DÉFIANCE À L'ENDROIT DU LEADER DU PASTEF
Détournement présumé de 94 milliards FCFA : Aymerou Gningue invite Sonko à apporter des preuves
Le président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar, Aymerou Gningue a invité Ousmane Sonko, a apporté les preuves qu'il dit détenir sur l'affaire du présumé détournement de 94 milliards F CFA, à la commission d'enquête, qui sera installée lundi à l'Assemblée nationale.
"Je crois que M. Sonko qui est un député et un représentant qualifié de la Nation sénégalaise, à partir du moment où il détient des preuves probants, il peut les apporter à la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, car les faits sont extrêmement graves', a dit M. Gningue.
Il a qualifié de "faux", ceux qui pensent que les commissions d'enquête n'ont pas jusque-là élucider des affaires et qu'elles ont pour objectif d'étoffer ces genres d'affaires. "La commission sera mise en place, la personne (Sonko) va se présenter et donner les preuves", précise-t-il à la Rfm.
Aymérou Gningue, le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (Bby), qui a annoncé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur l'affaire des 94 milliards, reprend la parole suite à la sortie du leader du Pastef, ce samedi. Selon Aymérou Gningue, « l’Assemblée nationale peut bel est bien se saisir de cette affaire même si une plainte à déjà été déposé sur la table du procureur ».
En effet, Ousmane Sonko a déclaré qu’il ne va pas répondre à l’Assemblée nationale qui veut installer une commission d’enquête parlementaire pour tirer aux claires l’affaire ’des 94 milliards. Selon lui, c’est une affaire de justice, et non une affaire de l’Assemblée nationale. Le leader du Pastef interpelle le procureur, qu'’il a déjà saisi d’une plainte.
Le président du groupe parlementaire de Bby reprend la parole pour rectifier Ousmane Sonko. Pour Aymérou Gningue, l'Assemblée nationale peut bel est bien se saisir de cette affaire, même si une plainte est déjà sur la table du procureur de la République.
« Il ne faut pas fuir le débat. L’article 48 de notre règlement intérieur, permet à l'Assemblée nationale par une résolution de mettre en place une commission d’enquête. Évidemment, quand un dossier est instruit en justice, l’Assemblée ne peut plus continuer de faire des investigations. Mais là, nous sommes dans une procédure ou le dossier n’est pas encore instruit en justice », défend Aymérou Gningue
Pour lui, « ce sont les paroles de Sonko qui dit, il aurait saisi le procureur. Même si, il l’aurait fait, ce dossier n’est pas encore était transmis à un juge d’instruction. Ce qui veut dire que la commission d’instruction peut être valablement installée », déclare-t-il sur la Rfm.
Dakar, 28 jan (APS) - L’édition de lundi de la presse quotidienne se fait principalement l’écho des prémices de la campagne électorale pour la présidentielle du 24 février prochain.
Le Soleil, par exemple, revient sur la ziarra de la famille omarienne à Dakar, mais en liant avec le scrutin présidentiel en affichant à sa Une : ’’Prières pour une élection apaisée’’.
A l’occasion de cette manifestation religieuse annuelle dont la 39e édition est dédiée à Thierno Nourou Tall et à Thierno Mountaga Tall, les fidèles musulmans ’’ont formulé des prières pour un bon déroulement de l’élection présidentielle prévue le 24 février prochain’’, rapporte Le Soleil.
A ce sujet, plusieurs quotidiens, dont L’As, font état de ’’tractations’’ pour des alliances autour de la candidature du président sortant, Macky Sall. ’’Aïssata Tal Sall acquise, Djamil et Aïda dans le viseur’’, affiche ce journal, parlant notamment de Moustapha Sy Djamil et de Aïda Mbodj.
’’A quelques jours du démarrage de la campagne électorale, le président Macky Sall multiplie les contacts pour convaincre surtout les candidats recalés à la présidentielle de le rejoindre’’, avance le même journal.
’’On va ainsi vers une cascade de ralliements à la mouvance présidentielle, d’autant que le soutien de Me Aïsata Tall Sall est acté, les pourparlers avec Serigne Mansour Sy Djamil sont très avancés et Aïda Mbodj est également dans le viseur’’, ajoute L’As.
Les informations de ce journal sont en partie confirmées par Walfquotidien selon lequel l’alliance entre le camp du président sortant et le mouvement politique ’’Oser l’avenir’’ de Me Aïssata Tall Sall sera ’’scellée ce lundi’’ lors d’une assemblée générale.
’’Et sauf revirement de situation, il nous revient’’ que la maire de Podor ’’annoncera son soutien à la candidature du président Macky Sall’’, une hypothèse évoquée dans la presse ’’depuis quelques temps’’.
Vox Populi en profite pour peser la candidature du président sortant, ses ’’atouts, faiblesses et risques’’. ’’Au-delà du bilan, analyse le journal’’, Macky Sall ’’se révèle grand stratège et fin manœuvrier’’.
La conviction de Source A c’est que Macky Sall a une longueur d’avance sur l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, présenté comme un de ses plus sérieux adversaires, pendant que Sud Quotidien fait état d’une ’’confrontation ouverte’’ entre le candidat Ousmane Sonko, leader de PASTEF (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), et le camp du président sortant.
’’En tournée dans le sud du pays, Ousmane Sonko a organisé un méga meeting à Ziguinchor, ce samedi. Devant des militants et sympathisants qui ont répondu massivement présents’’, il ’’a violemment stigmatisé le régime de Macky Sall, accusé d’être le premier acteur de la violence préélectorale qui sévit dans le pays’’, signale Sud Quotidien.
’’Non sans manquer de tourner le dos à la commission d’enquête parlementaire devant être mise en place, lundi, sur l’affaire des 94 milliards indexant Mamour Diallo’’, directeur des Domaines, indique Sud Quotidien.
’’Malmené ces derniers jours dans l’affaire du détournement présumé de 94 milliards de francs CFA, le leader de PASTEF, Ousmane Sonko, refuse de participer à l’initiative de ses pairs députés tendant à faire éclater la vérité’’, selon L’Observateur.
Le journal Le Quotidien relève de son côté les attaques du chef du gouvernement sénégalais contre les challengers du président sortant et juge le PM ’’sans retenue’’, notamment quand Mahammed Boun Abdallah Dionne parle de ’’la bande des 4 sans programme qui erre’’.
Il fait ainsi allusion à l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, à Madické Niang, Ousmane Sonko et Issa Sall, les 4 personnalités de l’opposition dont les candidatures ont été validées par le Conseil constitutionnel.
Même sans être candidat, un autre protagoniste se rappelle au bon souvenir des quotidiens, à savoir l’ancien président Abdoulaye Wade dont le fils était candidat mais n’a même pas pu passer l’étape des parrainages.
’’Des sources du PDS annoncent Me Wade à Dakar ce mercredi’’, annonce Le Témoin quotidien, mettant en exergue à sa Une, des propos de l’ancien président : ’’J’ai déjà préparé ma tombe à Touba !...pour libérer le Sénégal’’, du régime actuel.
LA SÉCURITÉ PUBLIQUE MENACÉE PAR LES MILICES PRIVÉES
On a vu le phénomène en Afrique, Willie Mandala avec sa milice, Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces exemples. Avec un seul dénominateur commun, la volonté de saper l’unité et la sécurité publique en transférant le pouvoir légitime
Calots bleus » hier, « Marron de feu » aujourd’hui, des milices privées sont créées dans le souci, soi-disant, pour assurer la sécurité d’hommes politiques.
Il s’agit d’adouber les forces de défense et de sécurité en recrutant à moindre frais de gros bras pour, soi-disant, assurer une forme de sécurité privée par des non-professionnels faits de lutteurs désœuvrés et de sportifs en mal de succès.
La réalité est qu’il faut avoir des biceps, qu’importe le reste.
D’ailleurs, cette création dans laquelle excellent les partis au pouvoir, n’est pas leur apanage. Sans doute, dans d’autres partis politiques, de l’opposition également, une sécurité privée existe, une protection de proximité qui peut être élargie en fonction des moments sans que cela ne s’apparente à une milice.
Pis, ce n’est pas seulement dans les cercles politiques que le phénomène s’observe. Dans le milieu religieux, notamment islamique et confrérique, cette tendance a été parfois notée, surtout s’agissant de marabouts de moindre calibre que les califes généraux qui tiennent, là, à étaler leur singularité. On a vu, il y a de cela quelques années, l’État interdire à une de ces milices le port de tenues.
Comme quoi, le phénomène existe. Une idée d’Abdoulaye Wade qui, depuis, a casé la plupart de calots bleus à Malika, dans des cités modestes, en banlieue de Dakar, surtout pour service rendu.
Aujourd’hui, l’Alliance pour la République (Apr) s’inscrit dans cette même dynamique. Le Ministre Mame Mbaye Niang l’a déclaré publiquement et par voie de presse. A savoir qu’ils ont recruté de gros bras pour faire face à l’opposition qui, elle aussi, semblait s’inscrire dans la dynamique de résistance populaire ou de révolte tout court après que plusieurs de ses ténors aient été empêchés de participer à la présidentielle du fait du parrainage.
Le Ministre Pape Gorgui Ndong se targue même d’être à l’origine de la mise en place de ces marrons de feu.
En tout état de cause, au Sénégal, il s’agit de jouer à créer la peur dans le camp adverse, mais aussi à dissuader l’adversaire, à s’en prendre à soi.
Un équilibre de la terreur dont l’objectif n’est pas forcément de faire mal. Mais, ce n’est pas pour autant une raison pour laisser prospérer des milices privées du fait du danger qui s’attache à leur existence.
En effet, pour assurer la sécurité des citoyens, les pouvoirs de police appartiennent à des corps spécifiques que sont la Gendarmerie et la Police avec, actuellement, l’appui de l’Agence de la sécurité de proximité (Asp).
Ces corps détiennent leur légitimité de l’État qui a le pouvoir public de coercition et qui en est le seul détenteur.
En conséquence, toute constitution de milices privées est illégale et constitue un fait grave attentatoire à la sécurité publique.
Que cet acte soit le fait de régimes en place ne saurait le légitimer. On n’a jamais vu les Présidents Diouf ou Senghor avec des milices privées. Parce qu’ils étaient des hommes d’État.
On a vu le phénomène en Afrique, Willie Mandala avec sa milice, Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces exemples. Avec un seul dénominateur commun, la volonté de saper l’unité et la sécurité publique en transférant le pouvoir légitime de coercition à des entités privées. C’est une façon de créer un État dans l’État. Et en conséquence, c’est inacceptable.
C’est pourquoi toutes les milices privées doivent être détruites. Quelles soient d’obédience religieuse ou politique.
L’État peut et doit assurer la sécurité des personnalités politiques, notamment des candidats admis par le Conseil constitutionnel. C’est son pouvoir régalien. Il ne doit en aucune manière le déléguer.