SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
20 septembre 2025
UN CARTE D'IDENTITÉ FRANÇAISE TRUQUÉE ATTRIBUÉE À MACKY
Une carte d’identité française sur laquelle figure le président de la République est relayée via l’application de messagerie WhatsApp - Il s'agit d'un faux document
Africa Check |
Hyppolite Valdez Onanina |
Publication 17/12/2018
Macky Sall et non Sall Macky. Avec un minimum d’attention, on observe qu’il s’agit d’un montage. D’abord, la photo utilisée n’est pas droite comme le sont les photos d’identité.
Ensuite, à la place du nom, c’est le prénom du président sénégalais qui est mentionné; et inversement. On peut donc lire sur cette carte d’identité truquée : « Nom : Macky; Prénom(s) : Sall ».
Le prénom du chef de l’Etat du Sénégal est Macky et son nom est Sall. Il est né à Fatick, une ville du centre-Ouest du Sénégal, et non à Moulins (Centre-Est de la France), tel qu’on peut le lire sur ce faux document qui laisse apparaître d’autres marques évidentes de trucage.
Sur les cartes d’identité françaises authentiques, Africa Check a pu remarquer qu’au recto, le prénom du titulaire de la carte d’identité suit directement la première succession de chiffres imprimés au bas. Ce qui n’est pas le cas sur cette photo manipulée.
RAPPROCHEMENT ENTRE KARIM ET KHALIFA
Face à leurs situations exceptionnelles, les deux hommes ont décidé de se soutenir - Leurs mandataires iront donc ensemble déposer leurs dossiers de candidature au Conseil constitutionnel ce lundi après-midi
Au Sénégal, les candidats à la présidentielle du 24 février ont jusqu’au 26 décembre pour déposer leur dossier qui sera ensuite validé par le Conseil constitutionnel. Pour le moment, une douzaine de prétendants ont effectué leur dépôt, notamment le président Macky Sall, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck ou encore la figure montante de la politique sénégalaise, Ousmane Sonko. Deux candidats vont le faire ce lundi, deux cas particuliers car ils seront absents, mais solidaires : Karim Wade et Khalifa Sall.
La presse les présente comme les outsiders les plus sérieux face à Macky Sall. Mais Khalifa Sall pourrait être définitivement condamné à 5 ans de prison ferme jeudi.
Karim Wade, en exil au Qatar, est lui menacé par les autorités, en cas de retour, d’aller directement en prison s’il ne paie pas son amende de 200 millions d’euros.
Face à ces situations exceptionnelles, les deux hommes ont décidé de se soutenir. Leurs mandataires iront donc ensemble déposer leurs dossiers de candidature au Conseil constitutionnel ce lundi après-midi.
« Face aux difficultés, nous sommes et nous serons solidaires », explique l’un des cadres du Parti démocratique sénégalais (PDS). « Nous sommes ensemble pour le combat, le combat des candidatures », complète un proche de Khalifa Sall.
Une entente de circonstance, pour essayer de contrer le pouvoir, car Karim Wade et Khalifa Sall ont en effet des visions politiques bien différentes : libérale d’un côté, socialiste de l’autre. « Nous verrons plus tard ou nous mène cette alliance, si elle se confirme ou pas pour le vote », concluent les deux camps.
PAR MADIAMBAL DIAGNE
CE QUE RÉVÈLENT LES PARRAINAGES
Quelle mouche avait piqué Moussa Tine, Ngouda Fall Kane, Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum et les autres, pour prétendre chacun pouvoir obtenir 53 mille parrainages électoraux ?
On le disait, sans aucun risque de se tromper, qu’ils étaient pour la plupart des farfelus à se ruer dans les bureaux du ministère de l’Intérieur pour retirer les documents devant servir à recueillir les parrainages de candidatures pour la prochaine élection présidentielle. Quelque cent trente-neuf candidats à la candidature ou leurs mandataires s’étaient présentés. On ne le dira jamais assez, s’il n’y avait pas la loi disposant un parrainage citoyen pour servir de filtre, on enregistrerait une centaine de candidatures à l’élection présidentielle et ainsi, l’organisation du scrutin serait on ne peut plus chaotique voire même impossible. Ils sont en définitive moins de 15 candidats à prétendre avoir déposé leurs dossiers devant le Conseil constitutionnel avec des listes de parrainages. On attend encore les résultats des contrôles desdites listes par la haute juridiction. Ces contrôles pourront certainement laisser des candidats sur le carreau, car on peut bien craindre que certaines listes aient pu être bidonnées. Le Conseil constitutionnel a eu la lumineuse idée d’associer des personnalités de la société civile, dont la crédibilité ne fait l’ombre d’un doute, pour assister et participer aux opérations de contrôle. Ainsi, il sera difficile pour un candidat dont les parrainages ne seraient pas bons de sortir dire qu’il avait été écarté de la compétition par la volonté du pouvoir politique.
Cent histoires de parrainage
Le coefficient électoral pour obtenir un siège de député lors des élections législatives du 30 juillet 2017 était de 55 mille 147 voix. Franchement, Abdoul Mbaye devait être le seul à croire qu’il pourrait réunir quelque 53 milles parrains ! Lors des dernières élections législatives, sa coalition Joyyanti n’avait pu recueillir que 14 mille 207 voix sur tous les bureaux de vote installés au Sénégal et à l’étranger. Comment Abdoul Mbaye pouvait-il croire qu’il arriverait à tripler son bassin électoral, en l’espace d’une année, encore que de nombreux cadres de son parti ont suivi dans sa démission Amadou Badiane, l’ancien directeur de campagne de la coalition Joyyanti et directeur exécutif du parti l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) ? Faudrait-il rappeler que Me Mame Adama Guèye avait été candidat à l’élection présidentielle de 2007 et avait obtenu 13 mille 700 voix, soit 0,40% des suffrages ? Qu’est-ce qui a bien pu changer pour que Me Guèye, qui avait sans doute tiré la leçon pour ne pas s’aligner en 2012, se mette subitement à croire que son étoile va briller à l’élection présidentielle de 2019 ? Le Pr Amsatou Sow Sidibé n’avait pu glaner que 5 167 voix, soit 0,19% des suffrages de la présidentielle de 2012. Ces voix acquises de haute lutte ont peut-être pu lui permettre d’être nommée ministre-conseiller à la présidence de la République. Cheikh Bamba Dièye, dont le parti Fsd/Bj n’a pu réunir que 0,50% des suffrages de la dernière élection présidentielle de 2012, pouvait-il espérer lui aussi obtenir les parrainages nécessaires ? Quelle mouche avait piqué Moussa Tine, Ngouda Fall Kane, Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum, Ibrahim Hamidou Dème ou d’illustres inconnus comme Serigne Saliou Fall ou Yacine Fall, entre autres, pour se dire qu’ils pouvaient chacun obtenir 53 mille parrainages électoraux ? Quid d’un Ansoumana Dione ! Il se présente comme le président de l’Association des malades mentaux du Sénégal. On peut considérer que pour pouvoir être président d’une association, il faudrait satisfaire aux critères pour en être membre. Alors, comment quelqu’un qui dit à tout son monde faire partie des malades mentaux peut-il prétendre diriger le Sénégal ? D’ailleurs, qui l’a élu à ce poste de président de l’Association des malades mentaux ? Ses éventuels électeurs étaient-ils dotés de raison pour porter un choix sur sa personne ?
Il n’en demeure pas moins que toutes ces personnes ont occupé les médias pour finalement agacer et importuner les Sénégalais de discours de haine, d’accusations gratuites et autres insultes. Une atmosphère de campagne électorale avant l’heure s’est emparée du pays durant tout le temps de la quête des parrainages. Le discours public a été pollué par des insultes, des procès d’intention et des invectives de toutes sortes. Les Sénégalais avaient hâte que la campagne de collecte de parrainages prenne fin pour que les plaisantins et autres prétentieux sachent à quoi s’en tenir. Il leur reste maintenant à chercher à se ranger derrière le candidat qui ne serait certainement pas celui de leur choix éclairé. Ngouda Fall Kane, ancien président de la Cellule nationale de traitement des informations financières, déclare se ranger derrière la candidature de Madické Niang. Que la vie peut révéler des surprises ! Qui ne se rappelle pas que Me Madické Niang, traqué par la Centif, dénonçait alors la hargne crypto-personnelle du président de cette structure, Ngouda Fall Kane ?
Il convient en outre de songer à une prochaine modification de la loi sur le parrainage pour exiger par exemple que la caution pour l’élection présidentielle soit versée avant le démarrage des opérations de collecte de parrainages et que cette caution puisse être ponctionnée si, au bout du compte, le candidat qui l’avait déposée n’a pas pu obtenir le nombre de parrains nécessaires. Les documents édités pour servir de supports pour le recueil des listes de parrainages constituent des dépenses électorales, et il ne semble pas normal que des plaisantins fassent dépenser des sommes, aussi minimes soient-elles, aux contribuables ou pour occuper inutilement les agents de l’Etat préposés à ces tâches. On pourrait aussi envisager d’exiger, avant le retrait des documents de parrainages, de procéder au versement d’une caution non remboursable. Quitte même à déduire du même montant la caution définitive de 30 millions de francs exigée des candidats qualifiés pour la présidentielle.
Il y a du faux dans les parrainages
Il y a une part d’absurde, on peut même dire de faux, dans les chiffres annoncés çà et là par les états-majors des candidats. En effet, si on agrège le nombre de parrainages annoncés de partout, on constaterait que le nombre total d’électeurs ayant donné des parrainages dépasse plus de 70% du fichier électoral. Ce qui du reste est déjà très largement supérieur aux taux de participation communément enregistrés à des élections nationales au Sénégal. Les partisans du président Macky Sall affirment avoir recueilli plus de 3 millions de parrainages. Madické Niang brandit plus de 390 mille 946 parrainages. Idrissa Seck affiche un compteur à plus de 125 mille, Malick Gakou ne serait pas en reste, lui qui annonçait le 14 novembre 2018 avoir déjà recueilli plus de 124 mille 342 parrainages, Bougane Guèye Dany revendique plus de 700 mille parrains, Karim Wade déclare, par la voix de Oumar Sarr, plus d’un million de parrains. Le 6 septembre 2018, au tout début de la campagne des parrainages, Bamba Fall soutenait que Khalifa Sall avait déjà engrangé 100 mille parrains. Cheikh Hadjibou Soumaré, Ousmane Sonko, Elhadji Issa Sall, Aïssata Tall Sall, Moustapha Guirassy, Pierre Goudiaby Atepa ne donnent pas de chiffres, mais affirment, la main sur le cœur, avoir bouclé le nombre de parrainages nécessaires pour faire valider leurs candidatures respectives à l’élection présidentielle. C’est comme qui dirait que tous les électeurs qui se rendront effectivement dans les isoloirs auraient déjà fini de donner leur parrainage. Or la réalité observée dans nos entourages proches renseigne que la plupart des électeurs n’auraient pas participé aux opérations de parrainage. Mieux, s’il faudrait y ajouter les quelques centaines ou même milliers de voix glanées par chacun des cent autres candidats qui ont fini par jeter l’éponge, faute de pouvoir obtenir le nombre de parrainages qualificatifs, on serait dans une situation où presque la totalité des personnes inscrites au fichier électoral auraient fait acte de parrainage de candidats.
Il s’y ajoute que les modalités du parrainage ont manifestement été dévoyées. Il a été observé que des responsables politiques ramassaient des cartes nationales d’identité de citoyens pour en faire des parrains de tel ou tel candidat. Est-ce que les parrains ont été conscients des opérations effectuées avec leur carte d’identité et autres cartes d’électeur ? La course à la recherche de qui fait mieux a été telle, dans certaines formations politiques, que des personnes avaient été prises en train de voler des cartes d’identité de citoyens au niveau du commissariat de police de Mbour par exemple pour pouvoir s’en servir pour remplir des fiches de parrainage. En d’autres termes, quelle est la sincérité des parrainages présentés ?
Il a aussi été observé une autre situation des plus burlesques. Des candidats qui n’ont pas pu obtenir les parrainages les quémandent de leurs concurrents. Certains membres du Front de résistance nationale (FRN) avaient demandé s’il n’y avait pas de possibilité pour que les formations politiques membres du Frn, comme le Pds, qui auront largement dépassé la barre des signatures demandées, de filer une partie de leur surplus de parrains à certains autres candidats. A cette requête, Oumar Sarr du Pds opposa une fin de non-recevoir. Le PDS, et pour cause, ne voudrait «dépanner» personne avec son trop-plein de parrainages. On peut d’ailleurs se demander comment une telle opération aurait été possible. Cela ne manquerait pas non plus de poser un problème éthique. Le candidat parrainé par un électeur peut-il disposer de ce parrainage comme bon lui semble ? Ce serait détourner quelque part la confiance d’un électeur qui vous accorde son parrainage intuitu personae et que vous refilez ce parrainage au profit d’un autre candidat sans l’accord préalable de cet électeur parrain. Le simple fait que des candidats aient pu penser préconiser un tel scénario peut faire douter de la sincérité des parrainages qu’ils auraient recueillis. Le parrain doit identifier le candidat parrainé et apposer sa signature sur la fiche prévue à cet effet. S’il faudrait mettre en place ce système de transvasement de parrainages, il faudrait retourner auprès de chaque électeur qui avait donné son parrainage pour le candidat X afin de recueillir son consentement éclairé pour refiler le parrainage à un candidat Y.
Encore une fois, la notoriété médiatique n’est pas toujours synonyme de notoriété électorale. Nous mettions en garde, en perspective de la présidentielle de 2012, certaines personnalités très médiatisées, quant aux risques d’une débâcle électorale si jamais elles prenaient le risque de commettre «l’erreur de se compter». C’était une chronique du même titre publiée le 9 janvier 2012. Assurément, l’ancien magistrat Ibrahima Hamidou Dème aura compris, tout comme l’ancien commissaire de police Boubacar Sadio, ou l’ancien inspecteur du Trésor Ngouda Fall Kane, que l’assiduité sur les plateaux des radios et des télévisions ne garantit pas un électorat.
Les parrainages, révélateurs de nouveaux rapports de force au sein de la majorité présidentielle
Les chiffres brandis par les responsables de la coalition qui porte la candidature du Président sortant, Macky Sall, révèlent une situation riche en enseignements. Il s’avère, sur la foi des indications fournies dans les différentes circonscriptions électorales, que les plus gros quotas de parrainages ont été apportés par des personnes qui apparaissent comme des nouveaux au bataillon politique et électoral. A la vérité, les ténors ou autres caciques du parti du Président Sall n’ont pas brillé par leurs résultats dans la recherche des parrainages. La même observation est de rigueur du côté des alliés traditionnels de l’Alliance pour la République (APR). Les parrainages fournis par l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse, par le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) et par ce qui reste de la Ld/Mpt et qui demeure encore favorable au Président Sall ou même du Parti socialiste (PS) compteraient pour quantités négligeables. Une telle donne ne va-t-elle pas induire une redistribution des cartes politiques si le président Sall arrive à se maintenir au pouvoir à l’issue de la présidentielle de février 2019 ?
OUSSOUYE CRIE SON ETOUFFEMENT
Etroitesse de sa superficie
IBOU MANE - (CORRESPONDANT) |
Publication 17/12/2018
Les populations d’Oussouye, regroupées autour du Collectif des habitants des entités traditionnelles d’Oussouye, de Calobone et d’Ekink sont sorties ce dimanche de leur mutisme pour exiger l’extension de la commune confrontée à l’expropriation de ses terres par les communes voisines et qui étouffe sous le poids démographique.
La commune d’Oussouye fait face à de nombreux défis liés notamment à une absence d’infrastructures pouvant accompagner des projets de développement. A l’origine de cette situation, l‘étroitesse du foncier communal, selon ses populations, et qui serait la résultante d’une mauvaise délimitation de la commune d’Oussouye privée depuis les indépendances d’une zone d’exploitation économique. Et depuis, Oussouye, à l’instar de l’ensemble du département, est caractérisée le plus souvent par des conflits fonciers entre les entités communautaires, les villages voire entre les communes. C’est le cas en août 2016 entre les jeunes des villages d’Effisao et de Loudia Diola qui se sont affrontés dans le cadre d’un litige foncier. Bilan de l’affrontement : cinq blessés. Et il y a quelque temps, la destruction, sur ordre du préfet d’Oussouye, à les en croire, de bornes que les populations de la commune d’Oussouye ont installées pour servir de repères durables sur les terres qui constituent leur terroir, zone d’agriculture et d’élevage, héritées de la coutume, avait exacerbé les frustrations. Et c’est d’ailleurs pour manifester leur indignation face à ce que le maire d’Oussouye, Edouard Lambal, qualifie de «maladresse et d’attitude partiale du préfet Ismaïla Ndiaye» que les populations d’Oussouye ont battu ce dimanche le macadam sur plusieurs kilomètres.
Jeunes, notables et femmes parées pour la circonstance de leur tenue traditionnelle étaient fortement mobilisés pour dire : «Tous pour l’extension de la commune d’Oussouye», «La commune d’Oussouye étouffe, une population d’environ 8 000 habitants pour une superficie de 1,55 km2 », «Halte à la spoliation de nos terres traditionnelles». Et pour les membres du Collectif des habitants des entités traditionnelles d’Oussouye, de Calobone et d’Ekink, ces terres font aujourd’hui l’objet de convoitise de la part des collectivités territoriales voisines. «Nous constatons pour le déplorer que M. le préfet du département d’Oussouye, reconnaissant personnellement que la commune d’Oussouye étouffe et que son extension est une nécessité pour les populations et pour l’Etat lui-même, a été abusé par des tiers, lors des enquêtes qu’il a menées à la suite du bornage effectué par les populations de la commune d’Oussouye sur leur héritage foncier traditionnel, menacé d’expropriation par les communes voisines, au nom de la légalité et au mépris de la légitimité», peut-on lire dans le document de protestation du collectif remis à la presse. Un collectif fort du soutien des populations de la commune d’Oussouye et qui entend, selon ses responsables, s’opposer avec véhémence à toute velléité d’accaparement de leurs terres traditionnelles, sans concertation préalable.
«La terre est en effet, en milieu diola, un don sacré de Dieu qu’il faut gérer avec tact. Sa gestion par l’Etat devrait tenir compte de l’aspect coutumier et traditionnel. Cette cohabitation harmonieuse légalité-tradition pourrait largement contribuer à la résolution des problèmes liés au foncier», argue Bénédicte Lambal, ancien maire d’Oussouye et membre du collectif. Quant au préfet d’Oussouye qui a reçu à cet effet une pétition des populations, relative à la nécessaire extension de la commune d’Oussouye, il a d’abord magnifié cette marche pacifique qui est un droit, dévolu, dit-il, à tout citoyen. Il a promis de transmettre ce document à qui de droit pour une meilleure résolution de cet imbroglio foncier qui affecte les communes voisines d’Oussouye, d’Oukout et de Mlomp.
Coups et blessures volontaires ayant entraîné une Itt de 60 jours. C’est pour ce délit que comparaissait la dame Salimata Diaw. Elle risque 5 ans de prison ferme. Elle sera fixée sur son sort le 18 décembre prochain.
Salimata Diaw n’a pas digéré que son époux convole en secondes noces avec Oumy Diop. Rongée par la jalousie, elle a charcuté sa coépouse avec une machette. A la barre, cette dame a tenté d’imputer la faute à son mari qui lui ferait subir des violences depuis qu’elle a rejoint le domicile conjugal, après un mariage arrangé. «Nous nous sommes unis par un mariage arrangé. Ainsi, j’ai quitté Mboro pour venir à Thiaroye. Mais depuis lors, il ne cesse de me frapper, surtout quand il boit de l’alcool ou fume du chanvre indien», relate celle qui prétend aussi avoir avorté à cause de sa belle-famille. A l’en croire, son mari l’avait battue alors qu’elle était enceinte. Cela a provoqué des saignements et son évacuation à l’hôpital où le médecin lui a conseillé de prendre un repos de 30 jours pour éviter une fausse couche. Mais sa belle-mère, dit-elle, a dit niet. «Elle m’a obligée à faire le ménage et la cuisine. C’est dans ces circonstances que j’ai perdu le bébé», dit-elle.
La prévenue en «veut» aussi à sa coépouse qu’elle considérait comme sa sœur aînée dans le quartier. En fait, elle ne savait pas, raconte-t-elle, qu’elle lorgnait son mari. «Elle venait tout le temps à la maison pour me vendre des tissus. Quelque temps après, j’ai constaté que mon mari rentrait tardivement à la maison, surtout pendant les week-ends, et Oumy lui envoyait des messages d’amour à des heures tardives. C’est après que j’ai appris qu’ils sortaient en cachette. Quand je les ai interpellés, ils ont nié. Je m’en suis ouverte à sa mère qui n’a rien fait. Finalement, ce que je craignais arriva. Oumy Diop est devenue ma coépouse. Ce que je ne parvenais pas à supporter», dit-elle amèrement devant la barre. Ainsi, elle ne pouvait plus supporter Oumy Diop. «C’est de là que l’idée d’aller prendre une machette dans la cuisine m’est venue. Je reconnais lui avoir asséné des coups, mais je n’ai jamais souhaité sa mort et je le regrette», dit-elle. Des déclarations qui tranchent d’avec celles faites à l’enquête préliminaire. Elle avait dit devant les limiers qu’elle souhaite sa mort et qu’elle ne regrette rien. «Si c’était à refaire, je le referais», avait-elle précisé à l’endroit des enquêteurs. Mais le juge n’a pas manqué de lui rappeler ces propos.
L’avocat de la partie civile réclame 5 millions de francs
Selon la victime, la prévenue ne supporte pas qu’elle soit sa coépouse. «Je me suis mariée pendant 8 ans avant de divorcer il y a 8 mois. Salimata Diaw ne supporte pas que je sois sa coépouse. Elle avait menacé de me tuer, mais j’avais pris ça à la légère. La première fois, elle m’a lancé un tiroir que j’ai esquivé. La deuxième fois, c’était deux jours avant ma nuit de noce. Je suis sortie de chez moi pour aller acheter le petit-déjeuner à mon père. Elle m’attendait devant la porte de chez elle munie d’un coupe-coupe. Quand elle m’a vue, elle s’est ruée sur moi et m’a assénée plusieurs coups de couteau. Je n’ai dû mon salut que grâce aux voisins», dit-elle. Oumy Diop refuse d’accorder son pardon à son bourreau. D’ailleurs, son avocat estime que Salimata Diaw voulait tuer sa cliente. «Il faut garantir la sécurité aux hommes mariés en la condamnant par corps au maximum», dit la robe noire qui a réclamé 5 millions de francs en guise de réparation.
De l’avis du procureur, elle devait être poursuivie pour tentative de meurtre ou d’assassinat à cause de la gravité des faits. Il trouve que la prévenue a fait preuve de lâcheté. «Mieux, elle n’a manifesté aucun regret pour son geste. Et rien ne peut justifier cet acte», dit-il. Il a requis 5 ans de prison ferme et une amende de 200 mille francs. Evidemment, ce réquisitoire a été déchiré par la défense. Me Ndèye Fatou Touré a rappelé que sa cliente a subi trop de violence dans la maison conjugale. «Mon client a vécu une souffrance dans la maison de son mari. Elle a vu la copine de son mari venir tout le temps chez elle, ce qui est dur. Il faut regarder le contexte psychosocial de la prévenue», explique-t-elle. Elle a plaidé une application raisonnable de la loi. La décision sera rendue le 18 décembre prochain.
TROIS MILLIONS D’UTILISATRICES ADDITIONNELLES EN SEPT ANS DANS NEUF PAYS
Le Partenariat de Ouagadougou a permis de faire adhérer trois millions de femmes à «la planification familiale moderne», de 2011 à 2018, a-t-on appris jeudi de Fatimata Sy, la directrice de cette initiative regroupant neuf pays francophones d’Afrique de l’Ouest. «De 2011 à 2018, nous avons eu, grâce au Partenariat de Ouagadougou, trois millions d’utilisatrices additionnelles des méthodes modernes de la planification familiale dans les neufs pays d’intervention», a dit Mme Sy à l’Aps.
Elle prend part à Dakar à la septième réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou qui se tient depuis mercredi, pour trois jours. Cette initiative dédiée à la planification familiale concerne le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo. «Si nous faisons la moyenne en 2018, chaque pays a dépassé ses objectifs avec 448 mille femmes touchées, pour un objectif initial de 443 mille femmes», a expliqué Fatimata Sy. «Trois pays sortent du lot», a-t-elle souligné, précisant qu’il s’agit, par ordre d’importance de leurs résultats, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. «Chaque pays doit aller chez son voisin pour apprendre ce qui a été fait de bon», ajoute Mme Sy.
Selon elle, 2 millions 040 mille grossesses non désirées, 727 mille avortements à risque et 6 810 décès maternels ont été évités dans les neuf pays d’intervention du Partenariat de Ouagadougou, grâce à cette initiative, de son lancement en 2011 à maintenant.
En 2018, «troisième et dernière année de la phase d’accélération du Partenariat de Ouagadougou», poursuit-elle, «159 mille grossesses non désirées, 56 mille avortements à risque et 510 décès maternels ont été évités».
Pour la réussite de cette phase, «il faut explorer trois voies, à savoir la multisectorialité de la planification familiale qui est un levier de développement économique et social, l’inclusion des jeunes dans la santé de la reproduction» et l’expansion «des interventions à haut impact», recommande Fatimata Sy aux participants de la réunion.
Les objectifs de la première phase qui concernait la période 2011-2015, qui étaient de faire adhérer un million de femmes à la planification familiale, ont été dépassés de 300 mille cas, selon Mme Sy. «Les progrès sont réels et nous espérons aller encore de l’avant. Déjà, 63% de notre objectif sont déjà atteint», ajoute-t-elle.
LE SENEGAL CHERCHE 2850 MILLIARDS DEVANT LE GROUPE CONSULTATIF DE PARIS CE LUNDI
L’enjeu est simple pour le Sénégal ce lundi à Paris devant le Groupe consultatif, anciennement Club de Paris. Il s’agit d’obtenir des partenaires techniques et financiers ainsi que des bailleurs publics et privés, la manne financière de 2850 milliards de frs pour compléter le gap du Programme d’actions prioritaires (PAP) de 14.000 milliards de frs sur la période 2019-2023,
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le Sénégal va demander aux partenaires techniques financiers réunis au sein du Club de paris moins d’argent cette année qu’en 2014 ! En effet, pour le financement de la 1 ère phase du Plan Sénégal émergent(PSE),le Sénégal était allé chercher 3729 milliards de frs à ses partenaires bilatéraux et multilatéraux mais aussi aux bailleurs publics et privés. A l’arrivée, il avait obtenu 4610milliards frs soit un surplus de 881 milliards de frs par rapport aux objectifs de départ. Ce pactole fut synonyme de taux de concrétisation de 124 % pour la période 2014- 2018. La bonne tenue de l’économie sénégalaise fait que notre pays a beaucoup amélioré ses capacités d’auto financement.
A preuve, sur les 14.000 milliards nécessaires au du PAP 2019- 2023, le régime du président Macky Sall ne cherche « que » la somme de 2850 milliards de frs. Un tel objectif est largement à la portée de notre grand argentier national, M. Amadou Ba, qui a eu déjà à déblayer le terrain en rencontrant les partenaires essentiels comme la Banque mondiale, le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), la Banque européenne de développement, l’Agence française de développement, la Banque africaine de développement… Ces grandes institutions de financement multilatéral ont réaffirmé leur accord au ministre de l’Economie et des Finances pour continuer d’accompagner le Sénégal dans cette phase 2 du PSE. Les rencontres ce lundi avec les Partenaires Techniques et Financiers, au siège de la Banque Mondiale à Paris et à l’Aéroclub de Paris puis celle de demain, mardi 18 décembre 2018, pour le Forum des Investisseurs Privés à l’hôtel Salomon de Rothschild à Paris devraient alors constituer une simple formalité pour permettre aux partenaires d’annoncer publiquement leurs engagements financiers à l’endroit du Sénégal.
Le ministre Amadou Ba a confié récemment aux députés que le gouvernement va expliquer à ses partenaires comment leur argent a été dépensé lors de la 1 ère phase du PSE. A ce niveau, une note de la cellule de communication du ministère de l’Economie explique qu’«Au cours de ces quatre premières années de mise en œuvre du PSE, il s’est avéré que les fondements de l’émergence se sont consolidés. En effet, le cadre macroéconomique s’est stabilisé, dans un contexte de mise en œuvre de l’instrument de soutien à la politique économique. L’Etat du Sénégal a mis en place des infrastructures structurantes d’appui à la productivité économique. Ainsi, d’importants chantier sont été achevés ou lancés, notamment le nouvel Aéroport international de Diass, le prolongement de l’autoroute Dakar-Diamniadio, l’autoroute Thiès-Touba, le désenclavement des zones de production, l’équipement du monde rural, le Train Express Régional (TER), le Parc industriel de Diamniadio, la réhabilitation de la ligne ferroviaire Dakar Bamako, le développement de nouveaux pôles touristiques, etc. ». Les services de Amadou Ba d’ajouter qu’ « en outre, le Sénégal a enregistré des progrès substantiels dans l’amélioration du climat des affaires, à travers la mise en œuvre du Programme triennal de Réformes de l’Environnement des Affaires et de la Compétitivité (PREAC), pour se hisser parmi les meilleurs réformateurs du monde. L’Etat du Sénégal a mis en place des Zones économiques spéciales (ZES) à Diamniadio, à Diass et à Sandiara, pour accroître les opportunités économiques du secteur privé et amorcer l’industrialisation durable du pays »
Contours du PAP 2019-2023 et vente des atouts du Sénégal
Pour une consolidation des progrès enregistrés, le Gouvernement, explique la note du MEF, a élaboré le Plan d’actions prioritaires(PAP) 2019-2023 qui se base sur une analyse des meilleures pratiques tant au niveau national que mondial en termes de transformation structurelle de l’économie et de la croissance. Ce second PAP vient renforcer les bonnes performances macroéconomiques, l’offre en services sociaux de base et accélérer l’éradication de la pauvreté. Cette politique de productivité, à travers le développement des infrastructures et la diversification du tissu industriel, constitue le véritable socle pour garantir une émergence durable de notre économie. La seconde phase du PSE sera également mise en œuvre dans un contexte de renforcement de l’exploration et d’exploitation de ressources minières, notamment l’or, le pétrole et le gaz. Pour réussir la mise en œuvre du PAP 2019-2023, le Gouvernement souhaite la mobilisation des ressources financières tant publiques que privées, explique-t-on au ministère de l’Economie et des Finances. La stratégie de financement dudit plan repose aussi sur un recours à des financements extérieurs (publics, privés, diaspora, etc.). Alors ce lundi et mardi, Macky Sall en chef d’équipe va vendre les atouts du Sénégal. Des atouts dont les plus importants sont la bonne situation géographique stratégique au sein de la CEDEAO et Top 5 des meilleurs réformateurs en Afrique, selon le Rapport de Doing Business; une croissance économique moyenne de6% par an depuis 2015 (7,2 % en 2017) ; un faible taux d’inflation (1,7 % en 2017) et un nombre de consommateurs de 15,73 millions en 2017.Lessecteurs prioritaires de la Phase 2 du PSE tournent autour du pôle (Agriculture – Horticulture – Agroindustrie), du pôle (Infrastructures – Construction),(Energie – Pétrole –Gaz – Mines);de l’industrie, de l’économie Numérique, du tourisme et de la Finance. Nous souhaitons une bonne chance dans cette pêche aux milliards à nos autorités, au premier rang desquelles le président de la République, Macky Sall, sans oublier le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba !
LA BIBLIOTHEQUE DE VERSON S’«APPROPRIE» LES ARCHIVES DE SENGHOR POUR LES SAUVER DE L’USURE
Normandie : considérant le Sénégal comme «mauvais» archiviste
Un pays qui néglige ses archives est un pays sans mémoire. Et le Sénégal en est un ! Considérant sans doute notre pays comme un « mauvais » élève en matière d’archivage, Mme Colette Senghor a fait don des archives personnelles de feu Léopold Sédar Senghor à la bibliothèque de Verson (Normandie). Un budget de 180.000 euros/an soit 117 millions cfa a été voté par la municipalité de cette ville pour dépoussiérer, revaloriser, protéger et gérer ce riche patrimoine culturel du premier président du Sénégal indépendant, Léopold Sédar Senghor, et de son épouse née Colette Hubert. Un geste de sauvetage que « Le Témoin » apprécie à sa juste valeur !
Avec ses quelque 4.000 habitants, Verson est une petite commune française située en région Normandie. C’est dans cette paisible bourgade que le président Léopold Sédar Senghor, en compagnie de son épouse normande Mme Colette Hubert, s’était définitivement retiré à son départ du pouvoir, en 1981 jusqu’à sa mort en décembre 2001. Il y a de cela 17 ans ! Premier président de la République du Sénégal, homme politique, poète, écrivain et membre de l’Académie française, Léopold Sédar Senghor avait gardé dans sa propriété familiale de Normandie ses archives personnelles d’une exceptionnelle richesse. Dans presque tous les compartiments de la résidence, on trouvait des cartons renfermant des milliers de correspondances, d’écrits, de photos, de livres et de documents. Ainsi que des vêtements et objets d’art personnels. Ne pouvant plus s’en occuper personnellement, la veuve Colette Senghor avait déploré le fait que toutes ces archives aient été conservées dans de mauvaises conditions. Un ex-employé du personnel domestique sénégalais de Normandie nous souffle que sous le poids de l’âge, Mme Senghor n’a plus les capacités physiques d’entretenir les archives de feu Léopold Sédar Senghor .« La preuve, les documents et les objets commencent à s’abîmer au cours du temps » se désole notre compatriote avant de nous renvoyer à un numéro du journal « Actu/Normandie » où Mme Colette Senghor sollicitait en 2015 le maire de Verson pour lui léguer le riche patrimoine culturel que constituent les archives de son défunt mari afin de le sauver de l’usure. Morceaux choisis : « Et si je vous donnais mon patrimoine ?». Une question qui aurait été posée par Mme Senghor, elle-même, au maire de la ville de Verson, Michel Marie. Une proposition que le maire avait acceptée comme une évidence : « Quand Mme Senghor manifeste l’intention de léguer ses archives, on ne peut logiquement qu’être d’accord !» expliquait l’édile à ses élus locaux. En acceptant cette demande, le premier magistrat de la petite commune de Verson avait fait voter un budget de 180.000 euros/an soit 117 millions cfa visant à aménager un espace « Senghor » dans la bibliothèque communale. Un espace ayant pour but de revaloriser, protéger et gérer ce riche patrimoine culturel des Senghor pour l’éternité. D’ailleurs, lors du premier jour d’assemblée plénière de la Région-Basse Normandie, lit-on dans Actu/Normandie, les élus locaux ont adopté à l’unanimité un plan de « mesures d’urgence » pour dépoussiérer et protéger ces archives personnelles appartenant à Léopold Sédar Senghor qui fut citoyen d’honneur de la région de Normandie.
«Le jour où j’ai ouvert les caisses d’archives…»
Selon le maire de Verson, le jour où il a ouvert les caisses d’archives, il est tombé sur des photos inédites et exceptionnelles où le président Senghor pose avec des personnages planétaires tels que Gandhi, Kennedy, la Reine d’Angleterre etc « Je dirais qu’au total, il y avait 50 m3 de caisses… Vraiment Senghor était un homme qui a traversé les siècles ! Il y a aussi des correspondances avec Aimé Césaire, par exemple. Hélas, beaucoup d’entre elles étaient attaquées par les « poissons d’argent »,cet insecte qui détruit le papier notamment » déplorait le maire de la commune au lendemain de la réception des archives. Après avoir constaté le mauvais état de ces documents, le maire avait souhaité s’entourer de différents partenaires pour préserver l’intégrité du patrimoine et sa mise en valeur. Pour y parvenir, il a solliciter l’État et la Région Normandie pour nouer une convention de partenariat avec différents acteurs comme le Conseil départemental du Calvados, la Communauté de Caen la Mer, l’Université, l’Établissement public de coopération culturelle, La Fabrique de patrimoines etc. Inutile de vous que cette convention collective a été signée et adoptée à l’unanimité en octobre 2015. Néanmoins, le maire de Verson a tenu à préciser que le patrimoine n’est pas la propriété des partenaires, mais appartient à Madame veuve Colette Senghor. « Les travaux qui seront menés dans le cadre de cette convention nécessitent le plus scrupuleux respect de ce patrimoine et une information très régulière de Mme Senghor ou de ses représentants habilités sur les opérations engagées » avait insisté la municipalité de Verson à l’endroit du grand public.
Au Sénégal des «rats» d’archives !
Le Sénégal est-il un pays de mauvais conservateurs au point de pousser Mme Colette Senghor à léguer les archives de son défunt époux à la bibliothèque de Verson ? La question semble avoir trouvé sa réponse lors des obsèques nationales de Jules François Bocandé. Lorsque cette icône de l’équipe nationale de football avait tiré sa révérence, ni la Rts encore moins la direction des archives nationales du Sénégal n’était en mesure de faire passer la moindre archive sonore et audiovisuelle sur le défunt François Bocandé. Pire, le fameux match historique et qualificatif Sénégal Zimbabwe en 1985 livré par Bocandé et ses trois buts, n’était pas gardé dans les « archives » de la Rts. Pour sauver la face ou l’écran, il a fallu se démêler auprès vers l’Institut National de Audiovisuel (Ina) pour y avoir quelques extraits de Bocandé. Les images des finales de la Coupe du Sénégal de football des années 70 et 80 jouées dans le mythique stade Demba Diop et souvent présidées par le président Senghor, n’en parlons pas ! Tout a disparu…. Mais comment une institution aussi prestigieuse et stratégique que la Rts, créée 1973 et dépositaire de la mémoire du Sénégal, peut-elle souffrir ne pas disposer d’archives des grands moments de l’histoire de notre pays ? Renseignements pris, on nous explique que la quasi-totalité des cassettes ou films contenant des archives audiovisuelles de l’ex- Office de Radiodiffusion Télévision du Sénégal (Orts) ont été volontairement effacées ou dans le pire des cas, dérobées par des agents irresponsables. Et d’autres archives ont été également détruites ou arrosées par les pluies lors du grand déménagement de la Rts vers le Triangle Sud. Ainsi se sont effondrés plusieurs pans de notre patrimoine culturel ! En tout cas, Mme Colette Senghor ne savait pas si bien choisir en léguant ses archives aux « toubabs » de la région Normandie. Là, nous sommes convaincus qu’il y aura moins de rats et de « rats » d’archives… Le « musée Léopold Sédar Senghor » abrité par les « dents de la mer », la résidence de l’ancien président située sur la Corniche, se contentera donc de ses maigrichonnes collections car n’ayant pas été jugée digne d’abrier les précieuses archives personnelles du premier président du Sénégal indépendant ! Ah, les Nègres et les archives…
L’ABSENCE DE CIMETIERES EST UN MANQUE DE CONSIDERATION ET DE RESPECT DE MACKY SALL ET ALIOU SALL POUR GUEDIAWAYE
Babacar Mbaye Ngaraf, président mouvement «alliance sauver le Sénégal»
Arborant des brassages rouges, les populations de Guédiawaye sont descendues dans la rue ce samedi pour s’opposer au bradage du littoral et réclamer l’érection de cimetières musulman et chrétien dans cette grande ville. Le président du mouvement Alliance Sauver le Sénégal, Babacar Mbaye Ngaraf, juge inconcevable que Guédiawaye peuplée, de 500.000 à 700.000 habitants, et constituant donc selon lui la 3e ville du Sénégal, ne puisse pas avoir de cimetières jusqu’à présent. A ses yeux, c’est une forme de manque de considération et de respect du maire Aliou Sall et de son président de frère, Macky Sall, pour sa ville.
Guédiawaye est le seul département du Sénégal à ne pas disposer d’un cimetière malgré ses 500.000 voire ses 700.000 habitants. Une situation qui ne date pas d’aujourd’hui. « Depuis sa création, en 1968, Guédiawaye fonctionne sans cimetière. Nos grands-pères et pères se sont toujours battus pour que notre ville puisse disposer d’un cimetière. En 2011- 2012, constatant l’inexistence de cimetière dans le département de Guédiawaye, le président Abdoulaye Wade avait ébauché une solution à l’occasion d’une rencontre avec les chefs de quartiers de Wakhinane Nimzatt, rencontre facilitée à l’époque par Babacar Mbaye Ngaraaf et Kalidou Diarra. Des démarches furent menées. Le processus a suivi son cours jusqu’en 2013 lorsque le maire à ce moment-là, Cheikh Sarr, avait procédé à la pose d’une première pierre sur le site de 14 hectares octroyés par le président Abdoulaye Wade. Il y avait deux cimetières prévus (musulman pour 8 HA et chrétien 4HA) et les 2HA restants étaient prévus pour des infrastructures collectives. Cette première pierre a attendu de 2013 à 2018 pour voir s’ajouter à elle une deuxième pierre. Ce qui n’a jamais été le cas. Entretemps, Aliou Sall est arrivé à la tête de la mairie de Guèdiawaye.
A la première réunion du conseil municipal, à laquelle j’ai participé d’ailleurs, les deux délibérations phares portaient sur un ensemble de projets parmi lesquels la construction du cimetière de Guédiawaye, l’érection d’un Keur Serigne Touba à Guédiawaye, des parcs artisanaux, une université Cheikhou Oumarou Foutiyou Tall et une salle de spectacles… » rappelle Babacar Mbaye Ngaraf, président du mouvement « Alliance Sauver le Sénégal ». Ce fils de la banlieue et figure de proue du mouvement « karimiste » ajoute que «de 2014 à 2018, les choses en sont restées à la phase discours et communication. Après de multiples rappels, le maire Aliou Sall convoque le 12 avril 2018 une cérémonie pour procéder à une deuxième cérémonie de pose de 1ère pierre. Ce qui, à mon avis, était insensé. Cette cérémonie avait la particularité de regrouper tout ce que Guédiawaye avait de cher (Imams, délégués de quartiers, autorités religieuses, pouvoir comme opposition) parce que dans cette ville, quoi l’on puisse dire, les gens savent faire la part des choses. Ils savent appartenir à des cercles partisans, mais, devant l’intérêt général, tout le monde s’oublie au profit de la ville. Durant cette cérémonie, autant le pouvoir que l’opposition se sont engagés à accompagner le maire uniquement pour la réalisation d’un cimetière à Guédiawaye. De cet événement du 12 avril jusqu’à ce mois de décembre, il n’y a aucune action du maire Aliou Sall. Ce qui nous amène à dire qu’il avait fait un poisson d’avril aux populations de Guédiawaye. Nous pensons que la ville ne mérite pas cela de lui. Hélas, il fait de notre localité un tremplin. Tout ce qu’il a aujourd’hui, Aliou Sall l’a obtenu de Guèdiawaye ; donc, la ville ne mérite pas cette plaisanterie venant de son maire. Ce site prévu pour un cimetière est presque transformé en Mbeubeuss à cause de l’indifférence affichée par Macky Sall et Aliou Sall. Il est devenu un dépotoir d’ordures. L’autre partie du site est laissée à la merci des charretiers qui y font une extraction anarchique du sable marin ».
Guédiawaye, une ville où les morts n’ont pas où se reposer
Guédiawaye est aujourd’hui une localité où les morts n’ont pas un endroit pour se reposer. Le cimetière de Pikine est plein. Construire un cimetière chrétien à Guédiawaye ne sera pas seulement bénéfique pour les chrétiens de la ville, mais aussi pour toute la communauté chrétienne de la banlieue, il faut surtout penser à Yeumbeul, à Thiaroye, Benne Barack, Djeddah Thiaroye Kao, une partie des Parcelles Assainies…Nos parents chrétiens n’iront plus jusqu’au cimetière St-Lazare sur la VDN pour inhumer leurs morts. « Je m’insurge contre une telle situation qui ne relève que d’une absence de volonté politique de nos autorités étatiques. Cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Tous les présidents qui se sont succédé à la tête de notre pays (de Senghor à Macky Sall) ont été informés de ce dossier. Mais Guédiawaye souffre aujourd’hui de l’insouciance, du manque de respect des autorités. Guédiawaye n’a jamais été autant victime de discrimination pendant que nous avons des difficultés pour construire le cimetière, la maison de Serigne Touba, l’université de la ville, les parcs artisanaux, tout cela est bloqué sous le prétexte fallacieux d’un déclassement du site. Pendant ce temps, le pouvoir central affecte des terres à des gens. Pour preuve, sur le littoral, des magistrats ont obtenu des terrains, le Bus Transit Rapide a eu 6ha, le syndicat des impôts et domaines aussi a obtenu sa part du gâteau. Je dois préciser qu’on n’est pas contre l’octroi de terrains à des citoyens sénégalais qui en ont le droit.
Le BRT, c’est un projet d’intérêt général qui dépasse Guédiawaye, c’est pour toute la nation. Ce que nous refusons, c’est cette discrimination au profit de gros bonnets alors que les fils de Guédiawaye ne parviennent pas à être servis. Que des projets d’intérêt général ne bénéficient pas d’assiette foncière. Nous crions à la discrimination injustifiée. Pour mettre fin à cela, nous avons décidé de mener le combat. Nous sommes actuellement dans une campagne de sensibilisation et mobilisation de tous les dignes fils de Guédiawaye pour que cette situation de mépris trouve un terme. L’aménagement du littoral, le seul espace qui nous reste, n’exclut pas la sauvegarde de la bande des filaos par le reboisement. Bien au contraire, une bonne partie des filaos est détruite parce qu’ils ont atteint leur durée de vie. Le problème, c’est que Guédiawaye ne sent plus son maire. Aliou Sall reste sur le papier le maire de Guèdiawaye, mais il n’a plus le temps de gérer la ville. Nous comptons rester mobilisés jusqu’à ce que Macky Sall accorde de la considération à Guédiawaye » conclut Babacar Mbaye Ngaraf.
MBAYE DIONE DECLARE PERSONA NON GRATA PAR LE SYNDICAT
Controverse autour de l’administration provisoire du Cms
La moralité du nouvel administrateur provisoire de la fédération des caisses du crédit mutuel du Sénégal (FCCMS). La moralité de Mbaye Dione suite à des supposées malversations financières à la mairie de Ngoundiane et son statut d’homme politique sont les motifs soulevés par le syndicat des travailleurs du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)pour rejeter la nomination de ce dernier à la tête de l’établissement financier. Face à la presse samedi dernier, ils ont appelé le Président Macky Sall à retirer le décret de nomination. Faute de quoi, ils vont paralyser le fonctionnement de l’entreprise. D’ailleurs, une assemblée générale en présence des présidents de caisses de base est prévue le 22 décembre prochain.
Au lendemain de la nomination de Mbaye Dione comme administrateur provisoire de la Fédération des caisses du Crédit mutuel du Sénégal (FCCMS), les travailleurs de cette entreprise sont montés au créneau pour marquer leur totale désapprobation. Tout d’abord, ils fustigent l’administration provisoire continue sous laquelle le CMS a été placé depuis le 20 janvier 2017. Ensuite, ils désapprouvent le choix porté sur la personne de Mbaye Dione pour assurer la gestion provisoire. Autrement, la personne du maire de Ngoundiane les dérange profondément. « A quatre reprises, on a nommé des administrateurs provisoires et on ne nous a même pas donné des explications à leur destitution. Nous avons demandé au ministre de l’Economie, des Finances et du Pan d’arrêter l’administration provisoire dans cette institution stable», informe le secrétaire général du syndicat de la FCCMS, Momar Talla Sagna.
Rappelant que Mbaye Dione est un homme politique, le syndicaliste soutient : «on ne voudrait pas que cette coloration politique déteigne sur l’activité de l’institution. Cette nomination constitue un glissement réel du politique dans le monde de la finance et comporte des conséquences dommageables pour le CMS. Nous, salariés du CMS, n’accepterons jamais que le CMS soit considéré par l’Etat du Sénégal, à travers le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan comme un fromage à servir à ses partisans ou alliés au gré de ses intérêts». Ses craintes sont partagées par le secrétaire général adjoint de la CNTS, Lamine Fall, qui considère cette nomination comme une forfaiture. «Plusieurs facteurs font que nous disqualifions Mbaye Dione de la tête du CMS. Son appartenance politique et sa moralité», argue le syndicaliste qui, pour asseoir sa thèse, invoque les malversations reprochées au maire de Ngoundiane et relayées récemment par la presse. «Nous sommes dans une activité financière et on ne saurait s’accommoder avec une certaine moralité douteuse pour un directeur général», clame Lamine Fall de la CNTS. Raison pour laquelle, le leader du syndicat de la FCCMS demande la cessation immédiate de la mesure d’administration provisoire. «Nous exigeons également le retrait de l’acte de nomination de Mbaye Dione, par ailleurs homme politique et maire de Ngoundiane, à la tête de la Fédération des caisses du crédit mutuel du Sénégal (FCCMS) ; nous exigeons le rétablissement des organes statutaires de la FCCMS et la nomination d’un directeur général d’une moralité irréprochable à tout point de vue», indique Momar Talla Sagna
LES TRAVAILLEURS EN AG LE 22 DECEMBRE
Résolus à poursuivre le combat si l’Etat persiste dans sa décision, Momar Talla Sagna et ses camarades prévoient d’organiser une assemblée générale le 22 décembre prochain en perspective du plan d’action qui sera déroulé. La manifestation accueillera tous les présidents de secteurs et présidents de caisses de base. A cette occasion, le syndicat de la FCCMS va exposer son mécontentement et faire entendre la voix des salariés aux élus. En dépit de sa détermination toutefois, le syndicat se montre ouvert au dialogue. Mais, il s’agira d’un dialogue franc et sincère. Le vœu le plus ardent pour les travailleurs, indique Lamine Fall, est que Mbaye Dione ne soit pas directeur général du CMS. «Les travailleurs sont unis pour empêcher cela et n’excluent pas la cessation du travail», avertit le syndicaliste.